Les ratés de la personnalisation en ligne et la faiblesse de l’approche algorithmique

Pin It

C’est en lisant Why Websites Still Can’t Predict Exactly What You Want de Harvard Business Review que ça m’a frappé. Les entreprises numériques ont encore bien des croûtes à manger avant d’avoir une personnalisation en ligne, digne de ce nom. Je vous en avais déjà parlé dans mon billet Certains ratés de la personnalisation numérique.

Toujours est-il que dans l’article de HBR, l’auteur met le doigt sur une possible explication de ces lacunes de personnalisation.

All that data and still an underwhelming result. What’s happening here? It seems that it’s a matter of how the companies position personalization. They regard it as a tool for upselling–they want to push us out of our comfort zone, to buy new things, and to buy more things. To achieve that goal, the companies can’t just look at one’s historical browsing or purchase patterns. Instead, data scientists look for traits in similar customers. When you position personalization this way, you build algorithms that are based on finding variables.

En effet, depuis l’avènement de « la filtration collaborative » d’Amazon, (c’est-à-dire ceux qui ont aimé ce produit ont aussi aimé tel, tel et tel autre produit, ce qui représente tout de même plus de 50% des ventes d’Amazon) les entreprises se sont confinés à l’analyse prédictive. Il s’agit donc d’une tentative d’upselling (concrétiser la 2e vente). Par contre, très peu, voire aucun effort n’est encore mis sur l’historique de consommation, ce que l’on nomme les données invariables. Comme l’auteur le mentionne, sur Amazon, si ça fait déjà quelques achats que je fais pour acquérir des souliers de grandeur 13WW, il y a de fortes chances que si je magasine encore des chaussures sur Amazon, ce le sera pour la même grandeur de chaussure. Pourtant, cette simple donnée invariable, qui améliorerait très sensiblement mon expérience usager en ligne, n’est toujours pas utilisée.

Pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire compliqué?

C’est un peu la conclusion de l’auteur de l’article. Ce n’est pas sexy de travailler sans algorithme et il n’y a pas de valorisation pour les geeks qui les développe. Ça faciliterait par contre grandement la vie des clients internautes et les fidéliserait aussi sans doute à la marque

In short, these kinds of easy wins aren’t sexy enough for data scientists. And maybe they fear their effort would go unnoticed if we can get better personalization without teams of PhD’s spending three years to create hundreds of algorithms.
Data scientists are vital to the future economy and advanced algorithms are an extremely important part of their work. But from a market-facing perspective, simplicity and quick wins should be part of the data science toolbox.

Imprimez ce billet Imprimez ce billet

Commentaires

  1. Daniel Paquet

    “[…] il n’y a pas de valorisation pour les geeks qui les développe.”

    Voilà une dimension rarement considérée dans le développement informatique, en particulier par les ventes et par le marketing. Les programmeurs sont souvent perçus comme un maillon « inférieur » dans le service aux clients. Comme si les « geeks » n’étaient bon qu’à additioner des 0 et des 1.

    Quand on n’implique pas les geeks dans la mission même de l’entreprise, d’une part on se prive d’un « input » important sur l’utilisation potentiel des données et des systèmes, mais d’autre part, on encourage ainsi les « geeks » à gérer leurs propre gratification en dehors des choix rentables pour l’organisation.

  2. Pierre Longpre

    Excellent billet Michelle. Merci.

  3. Les ratés de la personnalisation en ligne et la faiblesse de l’approche algorithmique | Bienvenue! | %blog_URL%

    […] Les ratés de la personnalisation en ligne et la faiblesse de l’approche algorithmique […]