- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

#Jeudiconfession je ne voulais pas devenir une activiste trans

Pin It [1]

#Jeudiconfession je ne voulais pas devenir une activiste trans. Ça fait de moi une cible et ça nuit à ma business. D’être devenu une sorte de symbole, c’est lourd à porter. Mais avec le don de la communication vient la responsabilité de s’en servir à bon escient et au bénéfice de ceux qui n’ont pas de voix. J’ai la chance inouïe de bien gagner ma vie malgré ma différence qui est encore ostracisée dans notre société. J’ai aussi le devoir de faire avancer la cause humanitaire de la minorité dont je fais partie et de lutter pour l’établissement de droits humains minimaux, qui contrairement à tous les autres citoyens canadiens, nous ne sommes pas encore pourvues. De vulgariser ma condition me prends énormément d’énergie, de redites, de cassettes que je ne me peux plus de faire entendre pour répondre à ces questions incessantes de « gens qui veulent réellement savoir et comprendre ou qui veulent satisfaire une curiosité malsaine ». Ça démystifie l’une des nombreuses variantes naturelles de la condition humaine pour laquelle, encore trop de gens se suicident, sont assassinés ou vivent des violences quotidiennes.

Je n’ai pas choisi ce chemin et je n’ai jamais rêvé de vivre ce que je vis. J’accepte par contre ce destin qui s’est tracé malgré moi et j’avance dans ce combat qui tranquillement s’est immiscé dans ma vie. Après avoir résisté, nié, renié ce fardeau lourd de conséquences, j’observe maintenant que mon humble contribution ouvre des cœurs et des esprits et qu’elle m’aide personnellement à faire le deuil de cette vie soi-disant « normale » que j’ai vécu durant 45 ans.

Je déteste qu’on me définisse par ma condition. Je suis TELLEMENT plus que ça. J’ai bien peur de rester une transsexuelle aux yeux de la majorité, pour le reste de ma vie et de ne jamais être à leurs yeux, cette femme que je suis dans mon cœur et maintenant dans mon corps. Je sais par contre que lors de mon trépas, j’aurai participé positivement à l’avancement de la société et de la condition humaine et que je serai fière de ma contribution. Je le suis déjà…

MAJ

Simultanément à la sortie de mon billet, Lysiane Gagnon de LaPresse qui m’avait déjà écorché gratuitement dans un article sans aucun rapport avec moi et à propos de PKP [2], en disant :

Nul ne sait où mènera la métamorphose de PKP, laquelle est encore plus spectaculaire que celle qui a changé Michel Blanc en femme.
(sic et notez qu’elle me nomme au masculin)

sort ce matin un pamphlet transphobe du titre pompeux de LGBT : UN AMALGAME TROMPEUR [3].

Heureusement, la brillante copine Judith Lussier lui répond avec plus de tact que j’en aurai eu, dans sa chronique Les amalgames [4]. Le pamphlet de la Gagnon a au moins le mérite d’illustrer éloquemment et dans l’un de nos très respectés médias, la petitesse des arguments transphobes qui servent à ostraciser la condition de transsexuel (les) qui est la mienne de même que de ces femmes biologiques qui deviennent des hommes et dont elle ne reconnaît pas non plus l’existence ou le simple droit d’exister…

Mon combat est loin d’être vain et la lutte sera longue en criss…