Comment certaines municipalités compromettent les données personnelles de leurs citoyens par inadvertance ou incompétence…

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L’un de mes clients municipaux me demande d’analyser deux applications (et fonctionnalités) web qu’il aimerait implanter sur son site web. La première est une fonctionnalité québécoise d’alerte multiplateforme en cas de problématique comme un sinistre, feu de forêt, avis d’ébullition, risque de gel et autres. L’autre application en est une de soi-disant intelligence artificielle municipale (en faisant valoir le concept de ville intelligente) permettant de payer ses contraventions, répondre à un sondage, chatbot ou de carte numérique intelligente.

Le problème des données personnelles

Tout d’abord je spécifie que les deux fournisseurs de ces applications/fonctionnalités sont québécois et que leurs clients le sont presque exclusivement aussi. Je ne les nomme pas afin de ne pas compromettre ni ces entreprises ni ces municipalités (et de toute évidence afin de ne pas m’exposer à des poursuites préventives). L’un des deux fournisseurs n’a même pas de politique de vie privée sur son propre site. L’autre, a une fiche de recommandation peu enviable sur le AppStore d’Apple comme quoi, il est plein de bogues. De surcroit, les deux utilisent principalement l’architecture de sous-domaine de leur propre site afin de fournir la fonctionnalité, comme dans l’exemple: VilleXYZ.Fournisseurmédicocre.com . Ainsi, les usagers qui sont des payeurs de taxes de la municipalité sont en fait redirigés sur le site du fourniseurmédiocre.com qui a le contrôle complet de leurs données. À contrario, il existe des équivalents comme par exemple Onesignal qui grâce à une API, peut faire la même chose (et même plus) que la fonctionnalité d’alerte québécoise, tout en restant dans l’environnement de la municipalité. Il en va de même pour l’autre application.

Ce qui est ridicule avec ces cas et me rappelle la folie des CMS il y a 15 ans est que de petites boîtes se présentent comme ayant inventé le bouton à quatre trous dans un contexte d’une « demande en vogue et à la mode », alors que des alternatives open source, gratuites ou pratiquement gratuites et sécuritaires, existent déjà et que des clients québécois les payent sans (semble-t-il) avoir fait de diligence raisonnable et sans avoir évaluer les risques pour les données de leurs citoyens. C’est pitoyable…

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