Agression d’un couple Canadien LGBT à Paris, fil des événements et appel à témoin

Dans mon dernier billet Un couple de Canadiennes sauvagement battu à Paris parce que l’une d’elles est trans, j’explique l’attaque sauvage dont ont été victime mes amies. Dans les commentaires reçus dans ce blogue, mais aussi sur différents médias qui ont repris la nouvelle, plusieurs questions légitimes sont soulevées. Ces questions trouveront réponse dans le communiqué de presse de Lesbian & Gay Pride Montpellier Languedoc-Roussillon qui relate les faits et lance un appel à témoin de l’événement. Le voici donc

Communiqué de presse – 02 août 2012
Deux québécoises sauvagement agressées en plein jour devant leurs enfants !
APPEL A TEMOIN

L’association Lesbian & Gay Pride Montpellier Languedoc-Roussillon vient d’être saisie par deux victimes d’une agression xénophobe, transphobe et lesbophobe qui s’est déroulée en plein cœur de Paris (18ème arrondissement) en plein après-midi le 1er août 2012, sur deux ressortissantes canadiennes venues faire du tourisme avec leurs enfants de 6 et 7 ans.

Les deux jeunes femmes, sont originaires du Canada, Marie-Eve est Québécoise et transgenre, sa compagne Claire d’origine française. Marie-Eve occupe des responsabilités au sein de l’association Fierté Montréal Pride, structure avec laquelle la LGP Montpellier LR a noué des liens d’amitiés au travers des mandats internationaux qu’exercent les deux associations. Quant à elle, Claire est membre du conseil d’administration de la chambre de commerce gai du Québec et est activement impliquée dans la communauté.

Cette agression odieuse, sauvage, révoltante et scandaleuse s’est déroulée sous les yeux de leurs jeunes enfants. Les auteurs de l’agression, s’en sont pris aux deux jeunes femmes au prétexte de leur origine canadienne, de l’identité de genre de Marie-Eve, et de leur orientation sexuelle.

Marie-Eve et Claire allaient faire le plein avant de rendre la voiture de location par le boulevard de Clignancourt. Une voiture de type Clio blanche (ancien model) avec une conductrice à son bord, accompagnée d’un homme et de deux chiens, un Pitbull et un Rottweiler, coupe la route aux deux jeunes femmes. Marie-Eve au volant, klaxonne la Clio et se voit insultée. Celle-ci répond en français et québécois. Les deux individus répliquent par un doigt d’honneur et le jet de cigarette sur leur voiture de location. Marie-Eve entend la conductrice indiquer à son passager : « elles sont canadiennes ». Les insultes reprennent de plus belle et se font de plus en plus violentes : « C’est deux nanas mais elle c’est un gars a qui ont a enlevé les couilles et on va vous rentrer dedans. ».

Le feux passant au vert, Marie-Eve change de file afin de mettre fin à cette situation. Pris dans les embouteillage, les agresseurs positionnent volontairement leur véhicule à hauteur des deux jeunes femmes. Marie-Eve fait constater au passager de la Clio l’imprudence de sa conductrice et se voit en réponse cracher au visage. Dans l’incompréhension face au comportement de cet homme, Marie-Eve sort de son véhicule. Aussitôt ils ouvrent une fenêtre pour menacer Marie-Eve avec les 2 chiens. Celle-ci constant que les deux animaux ne montrent pas de signe d’agressivité, s’adresse à l’homme. L’agresseur saisit alors les montant de la portière du véhicule dans lequel il se trouvait, prend son élan et assène un violent coup de pied en plein visage à sa victime. Marie-Eve se retrouve projeter au sol complètement sonnée par la violence du coup. L’homme continuera de s’acharner sur Marie-Eve, toujours étendue sur le sol, en lui portant plusieurs coups de pieds au visage. Malgré la peur, Claire sort du véhicule et tente de s’interposer, mais se retrouve à son tour attrapée violemment par l’homme et par la femme qui la tire agressivement par les cheveux, la mord à la main, le griffe au dos et la roue de violemment coups poings à la tête. Elle est ensuite jeté par terre et fini ainsi par se dégager pour porter secours à sa conjointe qui, toujours au sol, recevait des coups de pieds au visage.

Malgré la douleur, Marie-Eve parvient à reprendre ses esprits et remarque sa compagne ensanglantée se fait à son tour servir des coups de poings et des coups pieds par les deux agresseurs en même temps. Elle décide à son tour d’intervenir et tente d’immobiliser l’agresseur. C’est alors que la conductrice de la Clio saisit violemment Marie-Eve par les cheveux et tente de l’étrangler à l’aide de la chaîne autour du coup de la victime. Claire intervient à son tour et permet à Marie-Eve de se dégager qui en profite pour immobiliser l’homme au sol. La fatigue et la douleur conduise la victime à relâcher son étreinte. L’homme en profite à son tour pour se dégager avant de porter un coup violent au visage de Marie-Eve, puis lui mettre plusieurs doigts dans la bouche et de la traîner sur le sol.

Malgré une agression proférée en plein après-midi et la violence de la scène qui s’est déroulée devant de nombreux passants, personne n’a trouvé bon d’intervenir pour secourir les victimes ! Les deux jeunes femmes se sont senties démunies, livrées en pâture devant une foule qui leurs disait de rentrer dans leur pays, et terriblement angoissées à l’idée de ne pas pouvoir ce sortir du lynchage en règle qu’elles subissaient sous les yeux de leurs jeunes enfants traumatisés par la scène et hurlant de terreurs !

Les agresseurs continuent de s’acharner sur les victimes qui doivent leur salue au hurlement poussé par les victimes demandant aux passants d’appeler la police. L’un deux fini par répondre que l’appel est passé. Un scooter conduit par un autre individu surgit alors de nulle part, s’arrête à la hauteur d’un des agresseurs et l’enjoint de monté à l’arrière avant de s’adresser à la conductrice de la Clio pour l’inviter à prendre la fuite « go, go, go ! ». Les auteurs parviennent donc à prend la fuite avant l’arrivée de la police appelée sur les lieux.

À cause de leur état physique, le traumatisme et la peur extrême des victimes, Marie-Eve et Claire sont conduites en ambulance par les pompiers à l’hôpital Bichat de Paris qui délivrera un premier certificat initiale des blessures !

Jeudi 2 août, les victimes ont déposé plainte au commissariat du Vème arrondissement de Paris et ont transmis aux forces de l’ordre le numéro de plaque minéralogique des auteurs de l’agression. Elles seront examinées par la médecine légale vendredi 3 août.

La Lesbian & Gay Pride Montpellier LR exige que les auteurs soient identifiés, interpelés et traduits en justice sans délai. Nous demandons au Parquet de Paris de se saisir de cette affaire d’une violence haineuse, xénophobe, transphobe et lesbophobe afin que les coupables ne restent pas impunis et soient sanctionnés à la hauteur de la gravité de leurs actes. Nous attendons également que soient identifiées les personnes ayant assistées à cette agression et qui n’ont pas trouvé utile d’apporter assistance aux victimes. Nous ne pouvons accepter que de tels actes puissent se dérouler en toute impunité, aux yeux de tous, et au détriment d’un devoir de solidarité, de civisme et d’assistance.

De telles agressions barbares n’ont pas de place dans une société civilisée. La Lesbian & Gay Pride Montpellier Languedoc-Roussillon suivra avec beaucoup d’attention les avancées de cette affaire révoltante et met en garde contre toute tentative de classement sans suite de ce dossier, et ce au-delà du retour au Canada des deux victimes.

Marie-Eve et Claire souffrent de nombreuses blessures et hématomes, sont terriblement affectées d’avoir été victimes d’une telle sauvagerie, devant leurs enfants, sans intervention extérieure, sont blessées dans leur identité, et en état de choc. Les enfants sont traumatisés, apeurés, et ont passé la nuit à pleurer. La famille attend désormais avec impatience de rentrer chez elle, au Québec.

La Lesbian & Gay Pride Montpellier Languedoc-Roussillon salue le courage de Marie-Eve, Claire et leurs enfants. Nous leur renouvelons notre profonde amitié, et notre soutien. L’association restera plus que jamais à leurs côtés. Nous poursuivrons notre collaboration avec notre homologue Fierté Montréal Pride avec laquelle nous assurerons le suivi de cette affaire. A l’heure où la France semble sur la voie de l’égalité, il est grand temps que le gouvernement mettent en œuvre un plan ambitieux de lutte contre toutes les discriminations, sensibilise les forces de l’ordre et personnels hospitalier au traitement et à l’accueil des victimes, et demande aux juges de faire preuve de tolérance zéro.
Discrimination = Crime de la différence !

APPEL A TEMOIN : nous demandons que toute personne ayant assistée à cette agression ou disposant d’éléments, de contacter l’association au 06 76 31 36 31 ou le commissariat de police du Vème arrondissement afin d’aider la police à identifier les auteurs de cet agression.

L’équipe de la LGP Montpellier LR

Revue de presse du 30 août

Système de paiement et de planification | Récit d’un virage raté https://www.lapresse.ca/actualites/2023-08-30/systeme-de-paiement-et-de-planification/recit-d-un-virage-rate.php via @lp_lapresse #Analyweb

Le marketing, crucial pour notre niveau de vie https://www.lapresse.ca/affaires/chroniques/2023-08-30/le-marketing-crucial-pour-notre-niveau-de-vie.php via @lp_lapresse “Notre problème, ce n’est pas la pauvreté de notre recherche et développement (R&D). Notre problème, c’est la faiblesse du marketing.” #Analyweb

Le Canada met ses voyageurs LGBTQ+ en garde face à certaines lois américaines https://www.lapresse.ca/voyage/etats-unis/2023-08-29/le-canada-met-ses-voyageurs-lgbtq-en-garde-face-a-certaines-lois-americaines.php via @lp_lapresse

Nuage renforcé avec de l’IA | Google veut séduire les entreprises https://www.lapresse.ca/affaires/techno/2023-08-29/nuage-renforce-avec-de-l-ia/google-veut-seduire-les-entreprises.php via @lp_lapresse #Analyweb

La presse française victime collatérale du bras de fer entre Meta et le Canada https://lesechos.fr/tech-medias/medias/la-presse-francaise-victime-collaterale-du-bras-de-fer-entre-meta-et-le-canada-1973169 #Analyweb

Ce que l’on sait de la vaste campagne de désinformation venant de Chine, menée sur Facebook et Instagram https://www.01net.com/actualites/ce-que-lon-sait-de-la-vaste-campagne-de-desinformation-venant-de-chine-menee-sur-facebook-et-instagram.html via @01net #Analyweb

Duet AI pour Workspace : voici tout ce que vous pouvez faire avec la nouvelle version de l’IA de Google https://www.zdnet.fr/actualites/duet-ai-pour-workspace-voici-tout-ce-que-vous-pouvez-faire-avec-la-nouvelle-version-de-l-ia-de-google-39961044.htm via @zdnetfr #Analyweb

Enjeux sociaux, activisme et marketing et relations publiques

Les entreprises sont de plus en plus interpellées directement ou indirectement, par l’évolution des enjeux sociaux, politiques et environnementaux. Avec l’évolution de la pratique des relations publiques et du marketing est apparue la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) (Corporate social responsibility (CSR)). Les praticiens de la communication se sont rendu compte qu’il fallait répondre aux aspirations des différents publics assez rapidement, mais pas trop.

 

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE, en anglais corporate social responsibility, CSR) désigne la prise en compte par les entreprises, sur base volontaire, et parfois juridique1, des enjeux environnementaux, sociaux, économiques et éthiques dans leurs activités. Les activités des entreprises sont ici entendues au sens large : activités économiques, interactions internes (salariés, dirigeants, actionnaires) et externes (fournisseurs, clients, autres).

 

Les trois piliers de cette responsabilité sociétale des entreprises reposaient sur les considérations environnementales, sociales et économiques. C’était en quelque sorte l’extension stratégique et communicationnelle de ce que ferait l’organisation pour valoriser le concept de développement durable. C’est toujours et c’était une réponse appropriée aux enjeux de la mondialisation et aux défis environnementaux gigantesques auxquels nous faisons tous face.

Cette responsabilité vient de toute évidence avec des devoirs et elle doit s’arrimer aux valeurs intrinsèques de l’organisation. Faire ce que l’on dit et dire ce que l’on fait. Une organisation ne peut être tout pour tous et quoiqu’elle fasse, ou ne fasse pas, elle sera toujours en phase avec des acteurs internes et externes et en contradictions avec certains autres acteurs. C’est entre autres pourquoi il est si fondamental que la vision et la mission de l’entreprise soient clairement définies afin que les positions de l’organisation aillent de soi.

Ces dernières années, les enjeux environnementaux ont continué d’alimenter l’actualité et les changements climatiques aidants, ont forcé les entreprises et organisations à se positionner face à ceux-ci. Mais nous avons aussi connu un bouillonnement nouveau des enjeux sociaux avec les épisodes de #metoo, le #trumpisme, #blacklivesmatter, la montée du #wokisme et de la culture du bannissement (#cancellculture) et maintenant la #Covid. En Amérique du Nord, des changements démographiques importants ont aussi fait passer le groupe de consommateurs et d’employés le plus important, des baby-boomers aux millénariaux. J’en parlais d’ailleurs lors d’une Conférence : Comment les millénariaux modifient le commerce en ligne, une présentation de SAS Canada. Or ces millénariaux, en plus d’être la nouvelle cohorte des employés et clients, sont aussi très friands et revendicateurs de ces nouveaux enjeux sociaux. C’est maintenant avec eux, que vous le vouliez ou non, que vous devrez communiquer afin d’établir de saines relations et d’améliorer ce que l’on nomme le capital de marque.

Devez-vous faire de l’activisme de marque?

Il a été mainte fois démontré qu’il y a des avantages à s’impliquer dans les grandes causes sociétales pour les entreprises. Il y a cependant aussi de gros risques. Il y a aussi l’historique de l’organisation et comme je le disait plus haut, sa mission et ses valeurs avec lesquelles le positionnement sociétal se fera. Ainsi, le président d’une très grande entreprise avec laquelle je travaillais avait déjà reçu des menaces d’enlèvement de ses enfants. Il avait donc développé une vision des relations publiques tout à fait minimale afin de ne pas s’exposer (et exposer ses enfants) à l’envie et à la violence potentielle que les succès de son entreprise pourraient engendrer. Ce qui est une réaction tout à fait saine et même normale. Il valorisait le fait d’être invisible et pratiquement anonyme, bien que son marketing soit très développé, mais strictement que pour ses produits. À contrario, Patagonia fut très vocable pour inciter les internautes à exprimer leurs opinions face à la possibilité que des gouvernements réduisent la superficie de terres protégées. Ce qui cadrait parfaitement avec leur mission, valeur et leurs produits qui sont utiles dans les grands espaces.

Comment décider d’impliquer son organisation dans une cause sociétale?

Dans certains cas, comme dans l’exemple de Patagonia cité plus haut, cela va de soi. Étant moi-même LGBT, depuis des années je suis impliquée publiquement et de manière privée, dans les causes et enjeux touchant cette communauté. Sundar Pichai, le CEO de Google est d’origine indienne. Lorsque le président Trump décida de fermer l’immigration aux É.-U.. Deux jours plus tard, il exprima sa vive déception et mit sur pied un fond de $4M pour soutenir légalement les réfugier Américains.

Afin de s’impliquer (ou non) dans une cause sociétale, il faut se demander

-Quelle est l’histoire de l’organisation
-Quelles sont la mission et la vision de l’organisation et comment est-ce aligné avec la cause sociétale (ou non)
-Qui est touché par nos produits et services? Quelles sont leurs préoccupations?
-Qui sont nos publics internes et externes? À quoi sont-ils sensibles? Comment leurs préoccupations nous rejoignent-ils collectivement?
-Quel est le changement que nous aimerions voir se concrétiser avec notre implication?
-Qui sont les opposants, quelles sont leurs rhétoriques et comment pouvons-nous y répondre?
-Est-ce que ça risque d’avoir un impact sur nos revenus, nos ressources humaines et notre approvisionnement?
-Comment seront mesurés les efforts et les retombés de notre initiative?
-Finalement, est-ce que ce mouvement sociétal est une mode? Est-ce que ça risque de durer longtemps? Qui en sont les acteurs? Les gourous? Existe-t-il des précédents?

En principe, ce qui est bien pour tous est bon pour l’entreprise. Mais des fois, l’entreprise a aussi un devoir moral qui peut même aller dans le sens contraire de son intérêt économique. Dans ces cas, des questions existentielles fondamentales se posent et je n’ai pas la réponse (encore) pour ces cas d’espèce. Mais en principe, si ça affecte très négativement les revenus de l’entreprise, nul n’est tenu à l’impossible…

Quelques lectures complémentaires

RP et Web social : de l’idéal du dialogue aux enjeux sociaux de la « bonne communication »

CORPORATE SOCIAL RESPONSIBILITY: THE ULTIMATE GUIDE

Corporate social responsibility

As political and societal crises impact brands, PR’s role more important than ever

The Relationship Between PR and CSR

New Campaign Against ‘Woke Companies’ Slams Them for Not Being Woke Enough

Are Black Lives What Really Matter to Companies?

Activism: Why Taking a Stand Will Build Your Brand

How brand activism became a popular PR strategy

5 Insights On Corporate Activism From Top PR Experts

Selon les wokes, je serais une mauvaise trans

Il y a quelques semaines, j’ai accepté d’être interviewé par deux jeunes étudiantes en communication de l’UQAM à propos de ma transidentité. Elles me demandaient s’il y avait une différence entre les jeunes et les vieilles trans. Il y avait un sous-entendu évident. J’étais surprise de la question. Je me rappelle aussi une communication Messenger avec une trans qui me disait avoir tout perdu depuis sa transition et vouloir poursuivre son ex-employeur qui serait responsable de sa déchéance économique et sociale. Enfin, lors de la dernière élection provinciale, j’étais ciblée par de jeunes activistes trans comme l’exemple parfait de la mauvaise trans parce que j’étais prolaïcité (qui valoriserait l’islamophobie), contre les « safe space » et que je trouve ridicule et que je ne partage pas l’idéologie Woke qui elle défendrait la cause des trans.

J’ai aussi déjà été sur le Conseil d’Administration du Conseil Québécois LGBT que j’ai quitté parce qu’à mon avis, il était trop de gauches et que la promotion de l’idée de « minorité marginalisée » et de combat pour la reconnaissance de l’intersectionnalité, de l’écriture inclusive et de Montréal territoire Mohawk non cédé étaient des concepts que je trouvais burlesques et auxquels je ne voulais pas être associée.

Je suis certainement membre d’une minorité. J’ai aussi subi de la discrimination et même de la haine. J’ai d’ailleurs déposé 4 dossiers de plaintes criminelles dont trois se sont soldées par des accusations et des verdicts de culpabilité dont le dernier a eu une sentence de 6 mois de prison. Mais contrairement à l’idéologie Woke, je ne suis pas une victime. Je refuse de l’être. D’ailleurs si on me regarde de travers, j’ai appris à ne pas sauter aux conclusions. Ce n’est probablement pas à cause de ma transidentité. C’est peut-être pour une toute autre raison. Je ne le prends pas personnel. Je laisse la possibilité du doute. Des fois il est clair que des gens sont transphobes. Mais lorsque c’est le cas, ce n’est certainement pas de ma faute et je ne me victimiserai pas des bibittes mentales d’un autre individu. D’ailleurs, tant qu’à y être, mon défunt père était un orphelin de Duplessis. Il a été agressé sexuellement en très bas âge et à répétition. Lorsque des parents venaient pour adopter un enfant, les bonnes sœurs et les curés le cachaient pour ne pas qu’il soit adopté. Il était beau et ils ne voulaient pas perdre leur jouet sexuel. Plus tard, comme plusieurs enfants de Duplessis, il a été placé en institution psychiatrique et a dû coucher avec son psychiatre pour pouvoir être libéré. Pourtant, je ne suis pas en guerre à finir avec l’église ou les psychiatres. Je ne prétends pas souffrir des affres indicibles que mon père a vécues et je ne porte pas ça comme un étendard de tourment à trainer publiquement pour faire valoir une injustice dont je serais victime par association. D’ailleurs, certains remontent même aux tourments de plusieurs générations précédentes pour se draper dans le linceul de la souffrance éternelle et demander une réparation sociétale pour ce que leurs lointains ancêtres auraient vécu.

Être victime est certainement une question de faits, mais aussi de disposition mentale. Personnellement j’ai préféré m’inspirer des trans qui ont réussi leurs vies plutôt que de me tourner vers celles qui ont vécu la déchéance. L’idée même de cette déchéance m‘a traversé l’esprit. Je disais à l’un de mes potes, lorsque j’étais en processus de diagnostic de dysphorie d’identité de genre, que ma vie serait finie. Je me suis ressaisie et j’ai lu les bios sur le site Transsexual Woman successes, j’ai participé à des groupes de discussion, j’ai été inspiré par Marie-Marcelle Godbout (la mère Téresa des trans) qui a réussi sa vie et j’ai décidé que je réussirais la mienne. J’ai aussi gardé à l’esprit ce que m’avait dit mon médecin de famille : vous savez, il y a moyen de vivre une vie marginale heureuse! Lorsque j’ai eu des menaces de mort, j’ai décidé de développer une expertise en cybercriminalité. J’ai monté les dossiers d’enquête et les ai présentés à la police, puis j’ai été payé pour faire des conférences sur le sujet et transférer mes connaissances aux corps de police. J’ai même été mandaté pour faire une étude sur la cyberagression sexuelle au Canada. J’ai donc « profité » de « mes malheurs » pour innover, développer une nouvelle expertise, faire du fric avec ça et faire condamner mes agresseurs.

L’ironie de l’histoire est que j’ai même développé une conférence sur comment la diversité et les embûches sont une source d’innovation. Cette conférence a été déjà donnée à TedX Montpellier (en France), à Desjardins, aux employés mondiaux d’Expedia via téléconférence et sera encore présentée l’automne prochain.

L’idéologie Woke est une idéologie de la victimisation de sa propre personne et de la culpabilisation des autres. Ces mécanismes sont malsains pour l’individu et pour la société. La gradation de la souffrance justifiée par son ADN, l’histoire de sa famille, la couleur de sa peau ou de sa religion, ethnicité, orientation ou identité est une escroquerie. Qu’on soit né où que ce soit ou de qui que ce soit dans quelques conditions que ce soit, apportera toujours son lot de souffrance, de rejet, d’insultes et de mépris. Bien certainement que nous ne naissons pas tous égaux et que des gens souffriront énormément plus que d’autres. Là n’est pas la question. La question est plutôt de savoir comment nous réagirons aux aléas de la vie, comment nous nous adapterons, comment nous combattrons positivement les injustices et comment nous pourrons être heureux dans un monde qui est loin d’être parfait. Entre un Martin Luther king et un Malcom X, bien que tous deux aient lutté contre la discrimination, je préfèrerai toujours être un Martin Luther King. Et entre un Will Prosper qui dit lutter contre le racisme en traitant Maka Koto de nègre de service et en accusant tous les Québécois d’être des racistes, je préfèrerai de loin être un Maka Koto qui s’est fait plusieurs fois élire par ces mêmes Québécois qu’on dit raciste et qui a passé sa vie à lutter contre le racisme par son exemple de contribution positive à cette société qu’on dit raciste.

Un de mes meilleurs amis est le petit-fils du grand Léopold Senghor, père de la négritude. Il se disait fier de sa différence, il la portait fièrement et il changeait le monde par son intelligence

« La négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture1. »

Je parlerai donc de « transsitude ». Je n’ai pas choisi d’être trans. Je n’ai pas choisi de vivre le mépris que certains font aux gens de ma condition. Mais ce n’est pas la faute des autres si je suis ce que je suis et je ne vivrai pas dans la complainte et les accusations éternelles. Même à genoux, je me tiendrai debout et fière. Je pleurerai mes souffrances le temps qu’il faudra puis je combattrai vaillamment les montagnes auxquelles je fais face. Par mon exemple positif, je changerai peut-être la vision de gens pour qui une trans, un noir, une lesbienne, un autochtone ou un handicapé ne sont que des gens différents qui méritent le mépris. Ils verront peut être un humain fier et articulé qui fait sa vie au-delà des préjugés et des idéologies qui voulaient le classer comme un perdant, une victime ou un moins que l’autre…


Discussion avec une étudiante à propos de l’intersectionnalité

Hier, dans ma messagerie LinkedIn, j’ai reçu ce message. Vous trouverez ma réponse et ma prise de position par rapport au sujet de l’intersectionnalité. Mais juste avant, pour ceux qui ne sont pas familiers avec ce concept, en voici une définition et une critique (dans Wikipedia)

Définition :

L’intersectionnalité (de l’anglais intersectionality) ou intersectionnalisme est une notion employée en sociologie et en réflexion politique, qui désigne la situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de stratification, domination ou de discrimination dans une société.

Le terme a été proposé par l’universitaire afroféministe américaine Kimberlé Williams Crenshaw en 19891 pour parler spécifiquement de l’intersection entre le sexisme et le racisme subi par les femmes afro-américaines, les conséquences en matière de pouvoir, et expliquer pourquoi ces femmes n’étaient pas prises en compte dans les discours féministes de l’époque2. Le sens du terme a depuis été élargi, dans les années 2010, avec la montée du cybermilitantisme et englobe désormais toutes les formes de discriminations qui peuvent s’entrecroiser.

Critique :

La notion fait l’objet de critiques de la part d’universitaires et d’essayistes qui lui reprochent, en particulier, de brouiller la distinction entre analyse scientifique et engagement politique.

Le politologue Laurent Bouvet, cofondateur du Printemps républicain, estime ainsi que « ce concept est utilisé, aujourd’hui, en France, essentiellement pour rendre acceptables – tout particulièrement à gauche – les revendications identitaires et culturalistes de minorités en les assimilant à des luttes sociales menées au nom de l’égalité21. »
Karan Mersch, du Comité Laïcité République, considère que ce qui pose un problème dans l’intersectionnalité, c’est « l’introduction d’une hiérarchisation dans les modèles de lutte22. »

D’après Caroline Fourest, alors que certains l’utilisent comme synonyme à la convergence des luttes, pour d’autres, « l’intersectionnalité relève d’une vision américanisée et ghettoïsée » qui aboutit à opposer le féminisme dit « noir » au féminisme dit « blanc » et donc jugé « bourgeois »23.

Fatiha Agag-Boudjahlat juge que l’intersectionnalité, « concept utile quand il est étudié par des spécialistes », se manifeste également comme un courant de pensée politique qui « prétend faire reconnaître le cumul de discriminations (femme et noire par exemple) » mais n’en fonctionne pas moins « comme une intersection routière : il y a toujours une priorité et un « cédez le passage ». Avec l’intersectionnalité, ce sont toujours les femmes qui cèdent le passage aux intérêts du groupe ethnique et religieux auquel on les assigne. » En se conformant au « culturalisme, qui consiste à défendre des droits différents en fonction de la couleur et de la culture des femmes, en fait leur ethnie et leur religion », l’intersectionnalité phagocyte le féminisme et détourne celui-ci de son objectif d’émancipation individuelle et collective de toutes les femmes, selon l’essayiste24.

La discussion (les noms, lieux et dates ont été caviardés pour respecter la confidentialité des parties).

Bonjour Mme Blanc,

Je m’appelle (XXXXX) et je suis étudiante à (XXXX). J’occupe le poste de VP Logistique au sein du comité (XXXX).: Leadership pour elles pour l’année 2020-2021. Je vous contacte pour vous faire part de notre ambition de proposer à la communauté étudiante un panel qui aura pour but d’entamer la discussion sur l’intersectionnalité. (XXXX). organise un événement le (XXXX). 2021, en collaboration avec les comités (XXXX). et (XXXX)., qui a pour but d’entamer une discussion sur le féminisme intersectionnel. Les détails concernant le déroulement et les descriptions des comités participants ainsi que le rôle des panelistes se trouvent dans le document de présentation de l’événement que je vous enverrai en pièce jointe dans un prochain message. Ainsi, ce serait un réel plaisir de vous compter parmi les (XXXX) panélistes de notre évènement. Nous avons découvert votre profil via l’article de HuffPost Québec “10 personnalités québécoises LGBTQ qui nous rendent fiers d’être inclusifs”. Votre parcours en tant que femme d’affaires et conférencière ainsi que votre expérience personnelle nous semblent inspirants et contribuera certainement à enrichir la conversation. Nous pourrons discuter davantage des modalités techniques de l’organisation de l’évènement si cela vous intéresse. Vous pouvez aussi me joindre facilement par courriel ou par téléphone au numéro ci-bas si vous avez quelconque question ou désirez davantage d’informations sur le sujet. Je vous remercie de votre considération, (XXXX).
Télécharger Description panel (XXXX)..pdf
Description panel (XXXX)..pdf
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Michelle Blanc M.Sc. a envoyé le message suivant à 15:56
Voir le profil de Michelle
Michelle Blanc M.Sc. 15:56

Ça me ferait grand plaisir de participer à votre panel mais il y a un bogue pour moi. Je pense que “l’intersectionnalité” c’est de la merde. J’abhorre le “wokisme” la “cancell culture” et “l’intersectionnalité” qui est une de leurs déclinaisons. Cette idéologie de “la gradation de la souffrance” est ridicule et ne sert qu’à envenimer les interrelations et l’inclusion. j’ai toujours été plus “Martin Luther-King” que “Malcolm X” disons. J’écrivais récemment sur mes médias sociaux “Le paradoxe de l’idéologie cancell et call-out culture est de valoriser la victimisation à outrance, liée à des événements hypothétiques ou même, remontant a des centaines d’années, tout en accusant des gens et des organisations qui deviennent de réelles victimes maintenant… ” et j’écrivais aussi dernièrement “Ce n’est pas de votre faute si je suis trans. JAMAIS je ne vous rendrais coupable de mon état et vous culpabiliserez d’être “cisgenre”. L’acceptation viendra de l’exemple positif. Pas des accusations, du wokisme, de l’invention de nouveaux prénoms ou des “safe space” …” Si ma position vous va, ça me fera plaisir. Sinon, c’est ça qui est ça…

MAJ
Voici la réponse de l’étudiante

Bonjour à vous,

Je comprends parfaitement votre bogue à ce niveau. En fait, nous sommes très ouvertes à en apprendre plus, nous nous avançons en terrain peu connu nous-mêmes car dans ses premières années d’existence notre comité était davantage concentré sur la diversité de genre. Nous voulons être plus inclusif et donc proposer des événements qui mettent de l’avant la diversité à un sens plus large, mais c’est un premier pas. Nous aimerions justement être nous-mêmes mieux éduquées en ce sens. Serait-ce possible vous pensez d’organiser un appel pour qu’on s’assure d’être sur la même page en matière de vision et de direction pour cet événement? Notre objectif est de discuter de l’émancipation individuelle et collective de toutes les femmes, tel que c’est mentionné dans la critique de l’intersectionnalité mentionné sur votre billet ci-haut, et de mettre de l’avant l’inclusivité et l’importance de la diversité!

Michelle Blanc M.Sc. a envoyé le message suivant à 11:22
Voir le profil de MichelleMichelle Blanc M.Sc.
Michelle Blanc M.Sc. 11:22

oui tout à fait et je suis ravie de votre réponse. je vous téléphone

#Bellcause surtout pour Bell et un peu pour la santé mentale

Je ne sais pas qui est le génie du marketing numérique qui a songé à #Bellcause pour la cause mais disons qu’il a frappé dans le mille en sacréfice. Bell donne $0,05 par interaction en ligne ou par texte pour la santé mentale. Comprenez que j’appuie sans équivoque la cause de la santé mentale et j’ai déjà moi-même donnez de mon temps pour divers organismes en santé mentale. Quelquefois je l’ai fait à titre de personnalité publique dans des vidéos et d’autres fois, à titre de consultante de manière pro-bono, sans en parler à personne. L’un de mes frères étant schizophrène, cette cause me touche tout particulièrement. Je donne aussi régulièrement de mon temps, de mon argent et de ma visibilité pour les LGBT dont je fais partie. Je ne cherche pas de remerciement en disant ça mais j’attire l’attention sur le fait qu’il y a beaucoup de manières d’aider les causes sans nécessairement en tirer des bénéfices directs simultanément. C’est manifestement ce que fait Bell avec son initiative #BellCause.

À titre indicatif, on apprend d’Energie 94,3FM que

#BELLCAUSE: 1 milliard d’interactions et un nouveau record

On apprend aussi que

2019 a été l’année de tous les records pour #BellCause. En plus de générer un record de 7,2 M$, l’évènement a franchi le cap du milliard d’interactions depuis sa création en 2011.

145 millions d’interactions ont été effectuées dans la journée d’hier partout au Canada par téléphone, texto et sur le web pour abolir les tabous sur la maladie mentale. La mobilisation sur les médias sociaux sur Twitter, Facebook, Instagram et Snapchat a atteint 27 477 153, en hausse de 13 %. Le mot clic #BellLetsTalk a été le plus populaire sur Twitter au Canada et dans le monde entier. Chaque interaction générait 5 cents pour la cause de la santé mentale.

Or, sur Twitter dans l’article How much does it cost to advertise on Facebook, Twitter, Linkedin and Youtube? On apprend qu’une seule interaction (dans un contexte publicitaire) coûte entre $.50 – $4.00 par interaction. Si on supposait que toutes les 27 477 153 interactions se passaient strictement sur Twitter, il en aurait couté $1 373 857,65 à Bell selon le plus bas coût par interaction et $109 908 612 selon le coût le plus élevé. Maintenant, rappelons que des personnalités publiques participent aux tournages et au partage de ces contenus sans cachets, que les usagers qui textent, payeront tout de même leurs données qu’ils disséminent pour que Bell donne $0,05 par texto et que si on faisait strictement la mesure du coût des interactions sur les médias sociaux, le 7,2M$ est le deal du siècle alors qu’au lieu des 27 477 153 interactions sociales de 2019, on parle plutôt d’un milliard d’interactions depuis 2011 pour la modique somme de $100M. Il y a des annonceurs du Superbowl qui doivent se dire qu’ils se font fourrer solides et que le 7,2M$ en don est un méchant deal marketing …

Notez aussi que le coût d’une interaction est beaucoup plus élevé qu’une publicité que l’on voit sans jamais interagir. Une interaction est beaucoup plus dispendieuses et nous les consommateurs à la bonne conscience le faisons très allègrement.

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C’est comme un multimillionnaire que je ne nommerai pas qui donne 10M$ et fait plein de sparages et de capital de sympathie avec ça. C’est l’équivalent de moi qui donne un $10 et qui s’attend à recevoir une médaille. Bell est cheap et les gens sont dupes…

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Et les questions qui tuent: Est-ce que le 7,2M$ est perçu comme don de charité et déductible des impôts pour une plus grosse portion que si c’était ce que c’est, c’est à dire une dépense de pub? Et à qui exactement vont ces 7,2M$ et dans quelle proportion?

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Notez aussi que le hashtag est #BellCause et non #Santémentale. Et en anglais #Bellletstalk. Nous savons tous qu’il s’agit de santé mentale. n’empêche que le slogan reste #BellCause ce qui sous-entene qu,avec Bell on jase. Ce qui est d’adon pour une entreprise de télécommunication et que Bell est donc fin, ils ont une cause. Ça ne dit strictement rien dans le slogan de la santé mentale… un autre coup génial de pub… disons.

Pourquoi je choisis le Parti Québécois et ma réflexion politique

C’est ce matin que Bernard Drainville, chroniqueur politique sur différentes plateformes, a sorti la nouvelle de mes discussions avec le Parti Québécois.

 

Via RT@drainvillepm

Nouvelle (sources dignes de confiance):

La militante #LGBTQ bien connue et spécialiste du numérique @MichelleBlanc en réflexion pour être candidate du Parti Québécois dans la circonscription de Bertrand OU Mercier. Discussions en cours. Pas encore de décision définitive. #PolQc

 

 

Alors je confirme que c’est vrai.

 

Pourquoi la politique ?

 

Ça fait maintenant dix ans que je milite pour un plan numérique pour le Québec. Il y a 6 ans, d’autres spécialistes du web et moi-même, avons publié un Rapport d’étonnement dans lequel on se scandalisait de notre retard numérique. Il y a quatre ans, lors du forum des idées pour le Québec, je sonnais sérieusement les cloches de Philippe Couillard, dans l’espoir qu’il se réveille et qu’il enclenche la révolution numérique au Québec. Force est de constater qu’après tous ces efforts, bien peu de choses ont avancé. Je me rends compte que d’être gérante d’estrade ne sera jamais comme de jouer sur la glace. Alors j’ai décidé de plonger.

Pourquoi le Parti Québécois

 

Il y a un an, Jean-François Lisée m’a demandée si je songeais à faire un jour de la politique et si je voulais me présenter sous sa bannière. Je suis partie à rire et lui ai dit « t’es-tu fou? ». Au même moment, un de mes clients et amis me demande d’accepter qu’il donne mes coordonnées à Michel St-Louis, recruteur de la CAQ. J’ai discuté avec lui et lui ai donné sensiblement la même réponse.

 

Un an plus tard, j’ai pris connaissance de la soi-disante « stratégie numérique » du Parti Libéral et des millions garochées à gauche et à droite, sans cohérence et j’étais scandalisée. Cet hiver, j’ai fait coup sur coup une conférence chez Expedia puis chez Desjardins Lab dont le sujet était « utiliser la différence comme levier d’innovation » j’y disais entre autre qu’à ma mort, ce ne sera pas le cash que j’aurai fait ou mes succès professionnels que j’aurai en tête. Ce sera le fait que d’avoir parlé de ma transition, a sauvé des vies. Et que je serai très fière de ça.

 

C’est drôle à dire mais des fois, on dit des choses qui par la suite viennent nous hanter. C’est donc pour le numérique et pour les droits humains que je suis maintenant prête à faire le saut. J’ai donc contacté de nouveau et le PQ et la CAQ.

 

Je suis comme tous les québécois

 

Comme chacun des québécois je me pose la question PQ ou CAQ? Ma réflexion est en ce sens le même cheminement que se fera chaque électeur d’ici les élections. J’ai donc laissé savoir et à la CAQ et au PQ que mon intérêt était de nouveau renouvelé pour discuter d’un saut en politique. Pour la CAQ, plusieurs amis, relations d’affaires et même un de mes cousins, sont branchés sur les décisionnels du parti. Pour le PQ, j’ai écrit directement à Jean-François Lisée. Monsieur Lisée m’a invité à venir prendre un verre chez lui et sa première question, « Michelle qu’elle serait tes trois priorités pour le numérique ? ». Pour la CAQ, on m’a fait savoir qu’on se questionnait sur « Michelle Blanc est-elle capable de suivre la ligne du parti ? » Disons que le fossé entre les deux approches est énorme. J’en comprends que le PQ veut savoir comment je peux faire avancer le Québec et que la CAQ veut savoir si je peux me la fermer et faire la plante verte du chef.

 

Puis je vais voir le site de chaque parti. Au PQ j’y découvre une richesse de réflexion à propos du numérique et à la CAQ, un vide sidéral. À la CAQ il y a de nombreuses déclaration « du chef » à l’emporte-pièce, mais à part le Projet St-Laurent, autour duquel semble graviter l’ensemble de la vision Caquiste, vraiment pas grand-chose. Par ailleurs, on me dit aussi que « le chef » approuve chaque candidature et qu’il n’y a pas vraiment d’investiture ou même de compétition entre des candidats. Je comprends donc que la CAQ est le parti d’un seul homme, qui dicte le reste de sa vision et de son parti au gré de son humeur du jour. J’ai encore en mémoire la réaction de monsieur Legault aux questions des journalistes à son candidat Chassin à propos de la privatisation d’Hydro-Québec, de la SAQ et de sa vision de la gestion de l’offre de l’UPA. Avant même que monsieur Chassin puisse répondre, monsieur Legault s’est avancé en déclarant « j’ai discuté avec monsieur Chassin et il s’est rallié à ma position ». En d’autres mots, ferme ta gueule c’est moi le boss.

 

Je connais ça un peu la castration 🙂 alors disons que si je vais en politique, ce ne sera pas pour me faire taire lors de ma toute première intervention. D’ailleurs ce qui est chiant au PQ et ce pourquoi je ne peux pas encore confirmer dans quel comté je me présenterais est que justement, c’est un vrai parti politique et pas le fantasme d’un seul homme, que les instances y sont nombreuses et qu’un système démocratique y est instauré, que oui les gens au PQ ont la réputation de « se déchirer » mais que justement, c’est parce que c’est ça aussi la vraie démocratie.

 

Tout ça pour dire que ma réflexion a évolué durant ces rencontres et discussions, que si je vais en politique c’est pour vraiment changer les choses et pour identifier les inepties que j’y rencontrerai (tout en étant assez lucide pour respecter les dossiers secret et confidentiel comme je le fait déjà pour mes dossiers clients. Dans la vie on peut focaliser sur ce qu’on ne peut pas dire ou focaliser sur ce qu’on peut dire et il y a pas mal plus de choses à dire que le contraire).

 

J’imagine que les Québécois, tout comme moi, auront l’été  pour observer et le PQ et la CAQ et que comme moi, ils réaliseront que bien que monsieur Legault soit sympathique, il n’a pas de réel programme, que si le malheur voulait qu’il meure dans les mois après son élection (comme c’est arrivé à un certain Jack Layton), qu’ils voteraient pour une image plutôt que pour une substance et que le seul choix démocratique et pragmatique pour réellement faire avancer le Québec et opérer le « changement » dont tout le monde parle que tout le monde veut, c’est le Parti Québecois et très probablement aussi l’éventuelle candidate Michelle Blanc…

J’ai aussi partagé ça sur mes médias sociaux

Observation: À ma connaissance, si jamais je me présente et que je suis élue à l’Assemblée Nationale, je serais la 1re techno geek, badass, grande gueule médias sociaux, trans à siéger au Québec. Ça déboulonnerais un brin 

 

Et voici ma vision pour le Québec pour laquelle je vais me battre bec et ongle au PQ. Mais étant démocrate, je sais que certaines de mes idées ne passeront pas mais je me promets de batailler pour ça…

Projet de société pour le Québec ? Vers une révolution éconumérique tranquille… 

 

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Question de tuer les rumeurs dans l’oeuf, jamais je n’ai été approchée par le PLQ et même si ça avait été le cas, je ne suis pas libérale, j’ai voté oui aux deux référendums et je suis foncièrement nationaliste. Je l’ai toujours été. Pour l’anecdote, en 1980 le défilé de la défaite référendaire commença sur St-Denis pour se rendre au centre Paul Sauvé. il y avait une Pinto bleu qui ouvrait le cortège. La Pinto c’était la mienne et j’y était en uniforme du Collège militaire Royal de St-Jean avec trois autres élèves-officiers…

Expedia et son ouverture à la diversité (conférence)

conference de Michelle Blanc chez Expedia
Il y a quelques mois je reçois un téléphone d’un gestionnaire d’Expedia pour faire une conférence aux employés des départements d’ingénieries des quatre coins de la planète via leur intranet sécurisé. Ma surprise est venue de la requête de ce gestionnaire (Philippe Deschenes, que je connais depuis plusieurs années puisqu’on a déjà siégé ensemble sur le comité aviseur de MCETECH). Il me demandait de parler de diversité, de l’apport des trans en technologie, de ma transition, de comment les embuches que j’ai pu rencontrer m’ont aidé à innover et de sexisme. J’étais enchantée de pouvoir parler aux employés de cette prestigieuse entreprise, mais surtout, de tenter d’exprimer comment d’être différente, au lieu d’être un poids, pouvait plutôt être un atout. Voici donc le PPT de ma conférence et MERCI à Expedia d’avoir une ouverture si évidente à la diversité, qu’elle soit culturelle, raciale, sexuelle ou de genre.


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Dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes 2018, du 8 mars prochain, Desjardins Lab, m’invite à prononcer cette même conférence, cette fois-ci en Français, pour le bénéfice de leurs employés et des gens intéressés à l’innovation, aux enjeux LGBTQ2 ou aux droits de femmes. Vous pourrez assiter à cette conférence en vous inscrivant sur Eventbrite

Elle a eu à faire des choix très difficiles dans sa vie, dont celui de changer de sexe. Elle était déjà une personnalité médiatique connue et son changement de sexe s’est fait sous le regard des médias québécois. Elle a beaucoup perdu, mais a gagné encore plus.

Comment ses expériences personnelles l’ont inspirée à innover, à donner et à s’adapter à des événements particulièrement stressants? Comment recevoir des menaces de mort lui a permis de développer une expertise en cybercriminalité? Pourquoi y a-t-il tant de trans en technologie et dans l’armée? Qu’est-ce que d’être une femme en technologie et comment cela a-t-il un impact sur le design? Comment gérer et se réinventer tout en vivant le sexisme? Et pourquoi, à sa mort, elle sera fière d’avoir osé parler ouvertement de sa transition?

Voilà quelques-unes des questions auxquelles elle répondra dans sa conférence.


Les marques et organisations doivent-elles être neutres sur le Web et dans les médias?

Il y a de ça 6 ans, dans mon billet Politique éditoriale et tabous j’écrivais :

Lorsque j’étais au Collège Militaire Royal de St-Jean, lors de ma formation d’officier, nous avions des cours de bienséances visant à nous préparer aux « Mess Diner ». Ce sont en fait de grands diners de gala extrêmement protocolaires. L’une des choses qu’on nous apprenait et qu’il était proscrit de discuter de trois sujets lors de ces soupers, mais aussi lorsque nous étions dans le mess d’officier. Nous ne devions pas parler de RELIGION, POLITIQUE ou de SEXE. Étrangement, je suis restée avec ces tabous et je crois que dans une politique éditoriale médias sociaux d’entreprise, ce sont des tabous qu’il est certainement préférable d’observer.

À cette époque, je parlais tout de même de ma transition, mais je ne parlais pas vraiment de religion, politique et de sexe. Mais depuis, mon point de vue a passablement évolué. Les organisations tout comme les marques, sont des « personnes morales ». Or, les choix moraux qu’elles feront ou pas, seront un actif ou un boulet avec lequel elles devront composer. Nous avons tous en tête que Volkswagen et IBM ont collaboré avec les nazis. Par contre, la plupart des gens ont oublié que Coca-Cola, Hugo Boss, Ford ou plusieurs autres l’ont fait aussi. D’Ailleurs, les choix moraux des entreprises, comme ceux des individus, pourront avoir un impact à court, moyen ou long termes. Par ailleurs, la neutralité est sans doute plus sécurisante, mais elle n’aura jamais d’impact publicitaire ou sociétal et comme je le disais aussi en conclusion d’un récent billet:

Les places les plus chaudes en enfer sont réservées à ceux qui lors des grandes crises morales maintiennent leur neutralité.
de Dante

Ces derniers jours, trois articles traitent du sujet de la prise de position des marques et organisations face aux enjeux politiques, sociaux et moraux. Ils s’agit de What brands need to understand about controversial content, The radical future of branding et LA HAINE ET L’ARGENT. Nous avons aussi eu lors du dernier Superbowl, plusieurs entreprises qui ont pris position contre la directive de Donald Trump qui refuse l’accès des États-Unis aux ressortissants de sept pays. D’ailleurs, le procès contre cette directive est supporté publiquement par plusieurs des grandes entreprises technos.

Plus localement, nous avons eu de petits commerçants qui sont montés au front contre les travaux interminables sur les artères de Montréal, contre l’homophobie, contre l’islamophobie ou contre tout autre enjeu qui peut avoir un impact négatif sur leurs ventes, leurs ressources ou leurs valeurs. La neutralité a ses avantages, mais même la neutralité est une prise de position en temps de crise politique ou morale.

Comme il est mentionné dans l’article de LaPresse qui cite Chris Baillargeon

« Une question me turlupine depuis quelques jours », écrit la directrice de création chez Cossette, qui précise toutefois que le billet a été écrit à titre personnel. « Sommes-nous les bailleurs de fonds de la haine ? »

« Vous me direz, poursuit-elle : “Avons-nous vraiment le droit d’influencer les médias ? N’avons-nous pas, comme obligation, d’être impartiaux ?”

« Oui et non. Certes, nous ne sommes pas des éditorialistes et nous ne sommes pas garants de la qualité des médias dans lesquels nous réalisons nos placements. La presse doit être libre. Nous sommes, par contre, responsables de leur santé financière. »

Mais avant de prendre quelque décision éditoriale que ce soit, il est bon de garder en tête les trois recommandations de ThenextWeb

So how can you make controversy work for your brand? To get big results, your content needs to get people talking. Keep in mind, though, that adding a contentious angle also opens the door for people to question – and even criticize – your content, so here are some ways to minimize any risks.

Understand there are different forms of controversy and stick to what’s appropriate for your brand

(…)Realizing that are different forms of controversy is crucial when outlining an idea that will get your campaign noticed and not dragged through the mud. Different types of controversy include presenting something shocking and unexpected, igniting a debate, or taking a strong opinion – the latter being the most difficult to execute. Regardless of which option you choose, though, understand that your content should be tasteful and grounded in respect.

(…) Ensure credibility with a quality data source

Another thing any controversial campaign should be rooted in? Reliability. In order to limit any kind of backlash from publishers and their audiences, your content should rely on a credible and trustworthy data source.

(…)Connect your content back to your brand’s mission or services

(…)Shocking an audience simply to shock won’t deliver the results you’re looking for if the content doesn’t tie back to your brand and its core messages.

Quant à elle, Fastcodesign prédit que les marques se radicaliseront.

Conventional wisdom has it that brands shouldn’t talk politics. Why risk alienating potential customers? That was before Donald Trump.

Now that a sneering, orange man-child is sinking his tiny fingers into every aspect of American life, experts believe activism will become nearly as ubiquitous in the brand world as it is on college campuses. “As a reflection of the changing political tides, many brands will evolve from ‘mission-driven’ to ‘activist,’ encouraging consumers to go beyond simply subscribing to a set of core values and driving them to participate in actions to defend them,” says Geoff Cook, partner at the branding agency Base Design. “In choosing sides, brands will alienate certain consumers, yes, but will galvanize an impassioned constituency in the process.”

To Melanie McShane, head of strategy at Wolff Olins in New York, activism isn’t just about tapping into the zeitgeist; it’s a business imperative. “With the rise of political authoritarianism, brands will face fundamental choices,” she says. “About whether to take a stand on issues that offend them and their users, risking the wrath of politicians and their acolytes. Or stay quiet and seem complicit.”

Pour ma part, j’ai déjà pris parti. Ma ligne éditoriale fait une part importante au militantisme LGBT et plus spécifiquement trans. Je milite depuis des années pour un Plan numérique pour le Québec et le Canada et pour une infrastructure numérique décente à des prix raisonnables, j’ai milité avec les Janettes pour la laïcité et j’ai été résolument anti-Harper. J’ai donc déjà choisi mes camps et je l’ai fait (humblement) dans un esprit altruiste d’améliorer ma société et pour le bien être de mes concitoyens.

Et vous, resterez-vous sur les banquettes des spectateurs?

 

#Jeudiconfession je ne voulais pas devenir une activiste trans

#Jeudiconfession je ne voulais pas devenir une activiste trans. Ça fait de moi une cible et ça nuit à ma business. D’être devenu une sorte de symbole, c’est lourd à porter. Mais avec le don de la communication vient la responsabilité de s’en servir à bon escient et au bénéfice de ceux qui n’ont pas de voix. J’ai la chance inouïe de bien gagner ma vie malgré ma différence qui est encore ostracisée dans notre société. J’ai aussi le devoir de faire avancer la cause humanitaire de la minorité dont je fais partie et de lutter pour l’établissement de droits humains minimaux, qui contrairement à tous les autres citoyens canadiens, nous ne sommes pas encore pourvues. De vulgariser ma condition me prends énormément d’énergie, de redites, de cassettes que je ne me peux plus de faire entendre pour répondre à ces questions incessantes de « gens qui veulent réellement savoir et comprendre ou qui veulent satisfaire une curiosité malsaine ». Ça démystifie l’une des nombreuses variantes naturelles de la condition humaine pour laquelle, encore trop de gens se suicident, sont assassinés ou vivent des violences quotidiennes.

Je n’ai pas choisi ce chemin et je n’ai jamais rêvé de vivre ce que je vis. J’accepte par contre ce destin qui s’est tracé malgré moi et j’avance dans ce combat qui tranquillement s’est immiscé dans ma vie. Après avoir résisté, nié, renié ce fardeau lourd de conséquences, j’observe maintenant que mon humble contribution ouvre des cœurs et des esprits et qu’elle m’aide personnellement à faire le deuil de cette vie soi-disant « normale » que j’ai vécu durant 45 ans.

Je déteste qu’on me définisse par ma condition. Je suis TELLEMENT plus que ça. J’ai bien peur de rester une transsexuelle aux yeux de la majorité, pour le reste de ma vie et de ne jamais être à leurs yeux, cette femme que je suis dans mon cœur et maintenant dans mon corps. Je sais par contre que lors de mon trépas, j’aurai participé positivement à l’avancement de la société et de la condition humaine et que je serai fière de ma contribution. Je le suis déjà…

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Simultanément à la sortie de mon billet, Lysiane Gagnon de LaPresse qui m’avait déjà écorché gratuitement dans un article sans aucun rapport avec moi et à propos de PKP, en disant :

Nul ne sait où mènera la métamorphose de PKP, laquelle est encore plus spectaculaire que celle qui a changé Michel Blanc en femme.
(sic et notez qu’elle me nomme au masculin)

sort ce matin un pamphlet transphobe du titre pompeux de LGBT : UN AMALGAME TROMPEUR.

Heureusement, la brillante copine Judith Lussier lui répond avec plus de tact que j’en aurai eu, dans sa chronique Les amalgames. Le pamphlet de la Gagnon a au moins le mérite d’illustrer éloquemment et dans l’un de nos très respectés médias, la petitesse des arguments transphobes qui servent à ostraciser la condition de transsexuel (les) qui est la mienne de même que de ces femmes biologiques qui deviennent des hommes et dont elle ne reconnaît pas non plus l’existence ou le simple droit d’exister…

Mon combat est loin d’être vain et la lutte sera longue en criss…