Menace de mort néo-nazi

Hier j’ai passé une journée des plus angoissantes. C’est que j’ai découvert grâce à divers mécanismes de monitorage de mon brand, que je suis la cible de menace de mort fait sur un site YouTube, faisant l’apologie du néo-nazisme et d’Hitler. J’ai fait un rapport de police en matinée puisque des menaces de mort, directe m’avaient été faites sur un autre site Web, en commentaire à une mention de ma personne.

(Suspect) gros pute 2 months ago
(Complice) @(Suspect) Une shemale lol 2 months ago
(suspect) i know xD OMG !!! kill her ! xD hmm him lol hahah 2 months ago

Puis, de fil en aiguille, je me rends compte que le suspect en question avait écrit sur son propre site il y a 21 heures :

(suspect) he is a bitch and a transvestite !! i think i have a plan for him ! hahaha i will laugh and some thousand of people too

et une journée avant

(suspect) totally not! cause… i agree people who hate Hitler they are not bright. but… they are completely fool if they say that. cause people like this shit on my back ground. are with ” antifascist ” groups cause only stupid like them accept, : transvestite,homosexual….. suck of course  (interlocuteur) suck the cock of michelle ! like the lesbian one ” (interlocuteur)

Ce qui est troublant de cette histoire, est que le jeune a fait de son canal YouTube, une relique à ma personne, comme vous pouvez en jugez pas la capture d’écran plus bas Il fait aussi l’apologie de la solution totale des Panzer, des armes et qu’il écrit dans son profil.

i’m not for all kind of homosexuality, but i prefer lesbian than fucking gay like: varangainae . so i prefer that site. look how nazis are not gay !


Disons que j’ai déjà eu de nombreux courriels haineux dont un particulier qui me souhaitait que mon chirurgien pratiquant mon intervention de changement de sexe, manque son coup. Mais un cas d’une telle intention meurtrière et d’une telle intensité envers ma personne, ne m’était jamais arrivé auparavant.
J’ai donc utilisé mes ressources pour trouver ce détraqué, le traquer à mon tour, ramasser les preuves qui serviront à une enquête criminelle, ou à une poursuite au civil. L’un de mes contacts, qui ironiquement est aussi transsexuelle, a fait avec lui du social hacking et l’a mené dans un traquenard Web.
Pourquoi je vous parle de ça ce matin? Tout d’abord parce que je me dois de rassurer les gens que j’ai inquiétés hier sur Twitter et Facebook. Parce que l’homophobie et la transphobie existent encore dans notre société et qu’il faut que ça se sache.  Parce que finalement, après discussion avec plusieurs personnes étant impliqué dans ce genre de dossier, étant donné que ma vie ne semble pas en danger iminent, qu’il n’y a pas eu de manifestation physique claire, les policiers n’ont pas les ressources nécessaires pour traiter ce genre de dossier et qu’ils sont plus prompts à mettre ces ressources pour les enquêtes de pornographie infantile ou pour résoudre les crimes déjà commis que pour ceux dont le dessein n’est pas encore accompli.
En conclusion, je sors de cet événement meurtri psychologiquement, inquiète de ma sécurité et consciente plus que jamais que d’avoir été ouverte et médiatisée comme transsexuelle, a fait de moi une cible pour plusieurs détraqués mentaux qui courent dans les rues. Ce qui me rassure toutefois est que j’ai eu une formation militaire, que je sais me défendre et que je n’ai jamais perdu mon sang froid…
MAJ
Avec l’aide de mon amie, nous avons été capables de retracer l’un des trois profils Facebook de ce désaxé mental. À la lecture de sa description, on peut facilement comprendre que ce suspect a besoin d’une aide psychologique assez urgente (c’est le moins qu’on puisse dire). Le hic est que les services de police n’ont peut-être pas la même définition que moi de ce que peut être une urgence. Il me semble qu’après Dawson et Polytechnique, ça aurait été bien qu’une escouade « anti crackpot du Web » ait été mise sur place…

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Le 6 mai dernier, un individu a comparu en cour pour répondre à des accusations criminelles de menace de mort à mon endroit. C’est quelqu’un de la couronne nord, il a avoué son crime lors de l’interrogatoire de l’excellent sergent-détective du SPVM qui était affecté à mon dossier. Comme c’est la première offense de cet individu, il risque fortement d’avoir des travaux communautaires comme sentence, mais il aura tout de même un casier judiciaire. Il devrait retourner en cour un début juillet pour les représentations sur sentence et autres formalités légales. Lorsque je discuterai avec le procureur de la couronne, je demanderai à ce que la sentence de travaux communautaire (si c’est le cas) soit faite auprès de l’une des nombreuses organisations gaies de Montréal. Ainsi, cette personne sera forcée de côtoyer des gais et il se rendra probablement compte que ce sont des gens somme tout ordinaire, de bon aloi et que les préjugés qu’il avait à leur encontre ne sont certainement pas fondés. Je vais aussi insister auprès du procureur pour que l’accusé ait un suivi psychologique. Quoi qu’il en soit, je suis très reconnaissante du professionnalisme et de la célérité des interventions du SPVM et je vais dormir plus confortablement désormais. Comme je le disais dans mon billet/chronique Le Lab VOXtv – Chronique : tatouage numérique, identité numérique, déconnage et connerie sur le web, on peut certainement dire n’importe quoi sur le Web, même anonymement mais les preuves restent et elles peuvent entraîner des conséquences.

P.-S. Le sergent-détective qui a travaillé sur le dossier m’a demandé de ne pas partager les techniques et astuces utilisés afin de retracer le criminel. C’est que ces informations pourraient servir d’autres connards. Je comprends très bien cette requête du SPVM et je vais donc me retenir de l’expliquer ici.

Une blogueuse reçoit des menaces de mort

Via cette chère Debbie Weil, j’apprends que l’une des tops blogueuse mondiale, Passionate, la 63e sur la liste des 100 blogues mondiaux de Technorati, reçois des menaces de mort d’un commentateur anonyme.

Lire la suite…

Les PDG et les menaces numériques et risques informatiques

J’ai eu la chance de collaborer à la recherche et la rédaction d’une série d’excellents articles de mon ami et client Benoît Grenier (et de sa firme Parminc). Ces articles portent sur certaines des menaces les plus importantes qui pèsent sur les entreprises et leur PDG. Que ce soit les types de menaces informatiques, les conséquences de celle-ci, l’aveuglement volontaire de certains dirigeants, le manque de communication entre les parties prenantes ou même les faiblesses que certains fournisseurs de services-conseils en cybersécurité, ces articles illustrent éloquemment comment amorcer une réflexion en profondeur de ce qui pourrait permettre une croissance continue des entreprises, ou sa perte pure et simple. Je vous suggère fortement d’en prendre connaissance…

Les CEO et l’angle mort des cybercrimes

Les CEO et les cybercrimes, les solutions

Le CEO et les risques informatiques ou pourquoi se doter d’un CRO (Chief Risk Officer)?

 

MERCI à
https://parminc.com/
http://ginasavoie.com/
http://www.benoit-grenier.com/
http://www.csircorp.com/
http://nam-hoang.com/

Mon homélie contre l’homophobie

Voici le texte que je lirai ce dimanche 18 mai 2014, en l’église Saint-Pierre-Apôtre à Montréal
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À ma grande tristesse et surprise, j”apprends ce matin que mon homélie, jugée trop délicate pour la pastorale de l’église, est retiré du programme de la messe aujourd’hui. = c’est ça qui est ça…

Je suis profondément touchée de venir vous faire une homélie aujourd’hui. On me demande de vous parler d’homophobie. Un sujet triste, lourd, que je vis comme un poids depuis ma transition d’homme à femme.

J’ai été servant de messe et jeunesse du monde, mouvement missionnariat pour les jeunes. Enfant, je voulais devenir prêtre. J’étais très attirée par la soutane disons. J’ai fait mes études avec les pères du St-Sacrement. Puis ma mère divorça de mon père qui était gai. Nous n’étions donc plus les bienvenus à l’église qui m’a vu grandir, où j’ai été servant de messe et où je fis ma première communion. J’adorais sonner les clochettes lors de l’eucharistie. Faut croire que ce réflexe de sonner les clochettes m’est restée 🙂

Je me souviens aussi de mon coach de baseball pee-wee, père de l’un de mes chums qui était joueur de notre équipe. Notre saison s’arrêta parce qu’il venait de se tirer à coup de 12 en surprenant sa femme au lit avec notre vicaire. Le vicaire de la même église qui ne voulait plus de notre famille. J’ai donc développé une relation disons, conflictuelle avec l’église.

Mais j’ai toujours été fascinée par la religion, ou devrais-je dire plutôt, la spiritualité. J’ai même entrepris des études en anthropologie et je m’intéressais aux phénomènes de transe de possession et de transe chamanistique. C’est vous dire un peu l’intérêt que j’ai toujours eu pour cette quête du mystique, de l’au-delà et de la spiritualité.

Puis les années ont passé et je ne revenais à l’église que sporadiquement, pour un enterrement, ou pour la messe de minuit. C’est le seul endroit ou je peux chanter et que personne n’ose me dire de me fermer la gueule parce que je fausse terriblement.

Mais pour revenir à l’homophobie, j’ai fait une recherche sur le web avec les mots-clés gai, et transsexuel avec les mots christianisme et bible et ce que j’y lis ne me remonte pas le moral. L’homophobie associée aux textes qu’on présente de ces recherches me saute au visage. Pourtant, à ce que je sache, Sainte Marie était la mère porteuse du St-Esprit. Le Christ lui-même avait 2 papas et trois parrains. Et c’est bien St-Paul qui rapportant les paroles du Christ disait : « Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus. Vous tous, en effet, qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec ; il n’y a plus ni esclave ni homme libre ; il n’y a plus ni homme ni femme : car vous n’êtes tous qu’une personne dans le Christ Jésus »

D’ailleurs, je viens vous parler aujourd’hui à titre de lesbienne. Parce qu’à titre de transsexuelle, en plus de ne pas exister dans l’église, je n’existe pas non plus devant la charte des droits et libertés du Québec ou du Canada. Je n’existe pas non plus dans le droit criminel. Ce serait pourtant un peu pratique. Surtout qu’en trois ans, j’ai déposé 6 plaintes criminelles pour harcèlement ou menaces de mort, la dernière en date étant cette semaine. Disons que si je me fais tirer en sortant de l’église aujourd’hui, j’aurais bien aimé que le « suspect » (d’habitude lorsque je parle de mes agresseurs j’utilise des mots d’église) soit poursuivi pour crime haineux. Mais comme vous le savez sans doute, la loi C-279 dort toujours au Sénat. Le gouvernement est donc aussi comme l’église. Plein de bonnes intentions. Mais dans les faits, l’acceptation de la différence n’est peut-être pas pour demain.

J’aurais aimé pouvoir jaser avec mon curé et lui confier mes tourments d’être rejetée. Je parle plutôt à mon psy. Je travaille très très fort, comme me l’a enseigné le Christ, à tendre l’autre joue et à aimer mon prochain. Même celui qui me menace de mort. C’est une méchante quête morale. Je travaille aussi à me débarrasser de cette agressivité qui est le couvert de ma profonde tristesse dont je me protège. Comme St-François d’Assise, je trouve du réconfort auprès de ma chienne, d’un coucher de soleil, du chant d’un oiseau ou de la force tranquille d’un arbre. Si les représentants de Dieu ne sont pas là pour moi, au moins sa création elle, est d’une très grande source de réconfort.

Je n’ai pas peur de la mort. J’en suis curieuse. Je suis convaincue que de l’autre côté, les anges m’accueilleront les bras ouverts. Eux non plus ne sont ni hommes, ni femmes. C’est d’ailleurs pourquoi le nom des anges est unisexe. Et je me prénomme Michelle.

Je remercie chaleureusement l’église St-Pierre de s’ouvrir aux différents et aux mal-aimés et ainsi de réellement mettre en pratique la parole de dieu qui est reflété dans les écrits de St-Paul

Paul déclare dans Ga 5,14 : ” La loi tout entière trouve sa plénitude dans la parole suivante : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.”

P.-S.

J’ajouterai en terminant, que l’amour de ma vie que je nomme en public, Bibitte Électrique pour la protéger, a su m’aimer avant, pendant et après cette transformation qui a fait de moi cette femme qui est devant vous. Elle n’est pas croyante selon les préceptes de l’église. Par contre, si il existe un exemple de l’amour vrai, de l’abnégation et de l’ouverture à l’autre dans toutes ses imperfections que prêchait le Christ, c’est bien celui de cette femme qui est toujours à mes côtés et avec qui j’ai récemment fêter nos vingt ans de vie communes. Nous vivons sans doute dans le péché mais à la grâce de dieu, je prie pour continuer de vivre ce péché jusqu’à ma mort…

Merci

Le poids de la différence

Dans mon plus récent billet, je vous parlais de Ces confidences de mes clients. C’est donc maintenant à mon tour de vous faire les miennes. Depuis quelques mois je ne prenais plus mes hormones, je me suis remise à sacrer et ma mèche était de plus en plus courte. Ce sont là des réactions inconscientes (que j’ai maintenant conscientisées) aux divers assauts que j’ai vécu cet automne. Malheureusement, ça affecte mon couple, ma concentration, mes contenus et mes affaires. Pourtant, j’ai des montagnes de bons mots, d’encouragements et de remerciements d’avoir vulgarisé le sujet encore peu connu de la transsexualité. J’ai sauvé des vies et des familles et on me reconnait une force de caractère et une passion qu’on dit inspirante. Mais en même temps, je reçois un flot incessant de haine, de menaces, d’insultes et de remarques désobligeantes, pour exactement les mêmes raisons.

 

On me signale ouvertement, subtilement ou même par gentillesse, que je ne suis pas et que je ne serai JAMAIS une vraie femme et que je suis et serai pour le reste de mes jours « une transsexuelle ». Je dois faire le deuil de cet idéal féminin, qu’on me rappelle incessamment que je n’atteindrai jamais. C’est difficile à vivre. Très difficile. Cette réalité, cette étiquette de « transsexuelle », aux yeux de plusieurs, est maintenant ce qui me définit. Si je suis dans un média à titre d’experte, ou simplement de « femme », sans qu’on mentionne qu’il s’adonne que je suis aussi une « transsexuelle », c’est là que les nombreux messages pour me rappeler « ma différence » arrivent. On n’aime pas que les médias « normalisent » ma condition. D’ailleurs, je suis de moins en moins sollicitée par les médias à Montréal pour mon expertise de pointe. En région, c’est tout le contraire. Mais à Montréal, on ne me demande maintenant presque exclusivement mon opinion que lorsqu’il est question d’enjeux touchant le changement de sexe.

 

Je suis devenue une habituée du processus judiciaire de plainte pour harcèlement criminel ou menace de mort. Je connais la routine, la collecte de preuves, la rencontre avec les enquêteurs, les procureurs de la couronne et je suis à même de constater les nombreuses déficiences de ces organismes pour faire face à la montée de la haine internet. Je suis aussi une victime et témoin privilégiée de cet « humour » gentil ou très méchant, qui me rappelle que je suis « un phénomène différent » ou si on est vraiment méchant « de foire ».

 

J’ai plusieurs fois songé au suicide, à changer de métier ou de pays. Mais j’ADORE ma blonde, mon travail et mes clients. Je suis bonne et heureuse dans ce que je fais. Lorsque je ne suis pas assaillie par des trous de culs, toute mon énergie va à la recherche incessante de meilleures pratiques web et de la compréhension des mécanismes, technologies et processus internet.

 

Pour 2014, j’ai de très beaux projets sur la table, dont celui de tenter une percée américaine. J’ai aussi la chance de vivre l’AMOUR de ma tendre chérie, de ma chienne, de ma micro famille avec notre fils, sa blonde et notre petit-fils. De surcroit, j’ai réalisé l’un des rêves de ma vie, celui d’acquérir ma maison dans l’bois. Ce havre de paix m’est tellement bénéfique, vous ne pouvez pas imaginer à quel point.

 

Je termine aussi à l’instant, une conversation avec l’un de mes très bons clients de 2013. Il me dit au téléphone à quel point je l’ai aidé personnellement et corporativement à cheminer en 2013, à propos du web, mais aussi de plusieurs autres défis organisationnels. Ça fait chaud au cœur et j’avais la larme à l’œil de l’entendre. J’ai aussi le privilège de recevoir des tonnes de messages plus positifs les uns que les autres. Il faut donc que je fasse en sorte de focaliser davantage sur le très positif qui m’arrive quotidiennement, plutôt que sur le négatif qui quantitativement, est somme toute minime. Il faut aussi que je me fasse à l’idée, une fois pour toutes, que je suis et que je resterai pour le reste de mes jours, une transsexuelle. Il faut que dans ma tête, ça devienne enfin une fierté, plutôt qu’un poids. C’est la grâce que je me souhaite pour 2014…

MAJ

Après avoir rédigé ce billet, j’ai pleuré un grand coup. Ça m’a fait beaucoup de bien. Ça faisait si longtemps que je me coupais de ça…

L’humour à l’ère du web 2.0… et la transphobie

Si le rire relève de la moquerie, de la méchanceté, alors ce n’est plus de l’humour.

Dans un article de janvier 2012 de La Presse L’humour, une soupape on pouvait lire:

«Non, on ne peut pas rire de tout», écrit Gilbert Cesbron dans son livre Journal sans date. «Pas de ce qui touche les gens de près. Un comique qui dégrade les valeurs qui le sont déjà – et c’est un piège – tombe dans la vulgarité… Le comique doit être responsable. S’il fait rire, c’est d’une façon qui doit rester honorable. Les limites de l’humour, c’est le respect de l’autre.»

(…)Je signale trois authentiques humoristes. D’abord, Muriel Robin. Elle affirme que l’humour est une arme dangereuse. Aussi, dit-elle, les meilleurs savent faire rire les gens sans les blesser. Pour que le rire fonctionne, il faut que les valeurs résistent, ou alors, c’est l’ère du vide. Nous risquons aujourd’hui de désenchanter le rire.
Raymond Devos débite sans rire que «le rire est une chose sérieuse avec laquelle il ne faut pas plaisanter». Coluche aura le mot de la fin: «Je ferai remarquer aux hommes politiques qui me prennent pour un rigolo que ce n’est pas moi qui ai commencé».

Ce matin, dans un billet Didier Heiderich, Le destin tragique du Web 2.0 on peut lire :

Episode #twitclash
Janvier 2013. Vif échange sur le réseau social Twitter . Un universitaire reconnu internationalement pour ses travaux en communication poste un tweet pour signaler sa dernière interview dans un grand quotidien national. Aussi tôt, un débutant, tout juste sorti d’une école de communication où enseigne l’universitaire lui rétorque sur Twitter que ses réponses à l’interview sont « LoLesques » ce qui doit signifier dans son étrange vocabulaire qu’il déconsidère le propos du spécialiste. L’adulescent travaille dans une agence de communication connue et ses tweets laissent imaginer qu’il se prend particulièrement au sérieux. L’universitaire lui répond poliment, lui fournit un lien vers une étude sémiotique. Pourtant le jeune homme, aux contours typiques de la génération Y , s’enflamme pour mieux se moquer de l’universitaire, précise qu’il n’est pas du même avis que l’analyse fournie à la presse, qu’il préfère les bloggeurs aux soi-disant experts. Il continue en écrivant que l’universitaire « fait de la com à la papa.» Un doctorat, de multiples recherches, une connaissance approfondie du sujet, des expériences de terrain et internationales : tout est balayé en un seul tweet. Fin de l’épisode, le spécialiste se retire poliment et abandonne le jeune homme à son impolitesse et ses prétentions. Cet épisode simplifié pour les besoins de l’article, est tiré d’un échange réel entre protagonistes de même nature, et que j’ai pu observer.
(…)
(à propos du web 2.0) a profondément muté pour laisser place à l’urgence de produire de l’information, de l’opinion, de l’insignifiant, de l’éphémère, dans un évanouissement sans lendemain et un égalitarisme béat. Tocqueville écrivait « Les nations de nos jours ne sauraient faire que dans leur sein les conditions ne soient pas égales ; mais il dépend d’elles que l’égalité les conduise à la servitude ou à la liberté, aux lumières ou à la barbarie, à la prospérité ou aux misères.»
Ainsi, le Web 2.0 a peut être pour destin tragique de nous distraire plus que de nous informer, de nous dispenser de lectures profondes au profit de quelques caractères, de nous conforter dans nos opinion plutôt que de développer l’esprit critique, de nous contraindre à l’instant, de construire une société du « LoLesque », pressée par ses désirs, une société du banal qui cherche à se débarrasser de ses angoisses par une production répétée de soi, jusqu’à l’absurde – s’il le faut -, dans un perpétuel et insignifiant présent.

De l’homophobie et de la transphobie
Dans un ancien pamphlet du site homophobie.org, on pouvait lire

L’humour a pour but de faire rire. Quoi de plus facile que de faire rire aux dépens des autres, y compris les personnes homosexuelles, comme c’est encore trop souvent le cas. Pour s’en défendre, certains accuseront les gais et les lesbiennes de ne pas savoir rire. Au contraire, ils et elles aiment rire, lorsque c’est drôle! La ligne de démarcation entre l’homophobie et l’humour est parfois très mince. Vaut-il la peine de blesser quelqu’un pour en faire rire d’autres? Nous ne le croyons pas!
L’humour homophobe doit être dénoncé!

Ce matin (encore) plusieurs personnes bien intentionnées me font suivre le statut Facebook d’un groupe d’humoristes qui semblent affiliés à Juste pour Rire. On peut y lire

Michelle Blanc devrait jouer au football. Sa transformation est déjà faite pis personne veut faire de touché dans sa zone.

Au moment d’écrire ces lignes, 2015 personnes « like » ce statut, il est repartagé 14 fois et plusieurs commentaires rajoutent une couche d’insultes à ce qu’ils considèrent « de l’humour ».

Par ailleurs, Steve Foster dans le plus récent Fugue, revendique le changement de nom de la lutte contre l’homophobie pour y inclure la transphobie dans sa chronique Journée contre l’homophobie et… la transphobie!.

Que le Ministère de la Justice, le Bureau de lutte contre l’homophobie, la CDPDJ, les Commissions scolaires, etc. parlent d’une Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie et soutiennent les initiatives allant dans ce sens, les placerait aux côtés d’instance, à travers le monde tel que l’Organisation des Nations Unies, l’International Gay & Lesbian Human Right Commission, la Commission des droits de la personne du Nouveau- Brunswick, le Toronto District School Board, l’Église Unie du Canada, le Toronto Pride, le Robert F. Kennedy Center for Justice & Human Right, Egale Canada, l’Union européenne et j’en passe.

En fait, en incluant la transphobie dans la journée du 17 mai, nous tous, gouvernement, institutions, syndicats, ONG, groupes ne
ferons que mettre en pratique ce que dit si bien Mme Aschton «lorsque l’on parle des droits des lesbiennes, des homosexuels, des bisexuels, des transsexuels et des intersexués, il ne s’agit pas d’introduire de nouveaux droits pour un groupe de personnes, mais bien d’appliquer les mêmes droits humains à chaque personne…»

Soyons inclusifs, soyons solidaires. Longue vie à la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie!

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MAJ

Ce matin j’ai donné une entrevue en anglais à la radio CBC à l’émission Quebec AM avec Susan Campbell

Yesterday, a comedy duo from Montreal, called Sèxe Illégal, posted this comment on their Facebook page: “Michelle Blanc devrait jouer au football. Sa transformation est déjà faite pis personne veut faire de touché dans sa zone.”
The comment reads, Michelle Blanc should play football. Her two point conversion is done and nobody wants to touchdown in her end zone. Sèxe Illégal have more than 18-thousand followers. Some 40 people commented on the post. More than 200 liked it and a dozen or so people shared the post. One of those people is Michelle Blanc herself who posted the comment on her blog and on twitter, writing: “On apelle ca de l’humour.” We call this humour.
For those of you who don’t know her, Michelle Blanc is an author, speaker, business woman and a world renowned blogger specializing in e-commerce, online marketing and social media. She is also transgendered. To get her reaction to the comment made, we’ve reached Michelle Blanc from her home in Montreal.

L’entrevue 8min11

Le site de l’Université d’Alberta dont je parlais durant l’entrevue http://www.nohomophobes.com/

Nathalie Petrowski, Nathalie Petrowski, Nathalie Petrowski,

Mon titre aurait pu se lire Nathalie, Nathalie, Nathalie, dans le sens de découragement personnalisé. Sauf qu’on ne se connait pas et qu’il est vraiment efficace de mettre trois fois le nom Nathalie Petrowski dans mon titre parce que lorsqu’on cherchera son nom, ce billet sera sur la première page de Google et que ce sera bon pour mon trafic (c’est ce qu’on appelle de l’écriture optimisée pour le Web et si vous fouillez consciencieusement, vous en trouverez l’explication dans mon blogue) et qu’en plus, ça va donner une leçon de marketing Web à la grande dame de la « bitcherie » traditionnelle.
Dans l’espace de 24 heures, j’ai eu une deuxième menace de mort et je me fais « bitcher » par Nathalie Petrowski dans La Presse. Je suis donc officiellement entrée dans la constellation des « veudettes »! Wouhouhou, que j’en suis heureuse! Je ne me peux pu! C’est l’aboutissement de toute une vie (ou sa fin proche, c’est selon…). Mes nombreux autres accomplissements qui sont à mon tableau d’autopromotion officielle et intitulé, à juste titre, « honneurs » dans ma page Bio et profil professionnels, ne sont donc rien à côté de ces preuves désormais irréfutables de ma réussite.
J’ai eu un dernier mois particulièrement difficile. Des menaces de mort à gérer, des mandats à livrer, des enjeux familiaux dont je vous épargne le détail et bien d’autres aléas de la vie qui sont personnels et professionnels. Concernant les menaces de mort, l’affaire est sous enquête et voilà que de nouveaux éléments se sont ajoutés hier soir. Disons que je n’ai donc pas toute ma tête pour être fraiche et disponible, pour répondre au ramassis de clichés que me sert madame Nathalie Petrowski dans sa chronique du jour, Gazouillis de placoteux. Mais il faut ce qu’il faut et je vais faire une Foglia de moi-même (en référence à la guerre Foglia-Bombardier, Madame B. contre Foglia : enfin, une bonne polémique ! chez Jean-François Lisée) et répondre aux impressions non documentées de la gente dame que je remercie chaleureusement de faire de moi « la papesse de la communauté Web du Québec ». Que d’honneurs!
Voici donc un extrait des propos de celle qui n’a elle-même, « au grand jamais », fait de l’autopromotion.

Quant au public que Bissonnette qualifie de «gazouillant et de placoteux», elle a tort de se montrer aussi condescendante à son égard, mais raison de remettre en cause sa représentativité. Si les placoteux sont représentatifs, c’est d’abord d’eux-mêmes, puis d’une infime partie de la population et de l’opinion publique. En plus, beaucoup de ces placoteux entretiennent eux-mêmes un blogue, une page Facebook et un compte Twitter. Ils se répondent les uns les autres dans un dialogue en circuit fermé qui finit par tourner en rond, quand il ne se mue pas en insupportable soupe autopromotionnelle.

Pour s’en convaincre, il suffit d’aller sur le site de Michelle Blanc, la papesse de la communauté web au Québec. Jeudi, le premier élément sur son site était une invitation à aller la voir livrer sa 22e chronique à l’émission de télé LeLab, suivie d’une invitation à relire et à revoir ses sept derniers billets, suivi, trois éléments plus bas, d’une autre invitation à aller la voir livrer sa 21e chronique à l’émission LeLab. Si seulement Michelle Blanc était la seule, mais l’autoplogue compulsive est la norme parmi les placoteux. Lisez-moi, regardez-moi, écoutez-moi. Moi, moi, moi… Ce nombrilisme extrême, à mon avis, est bien plus déplorable que le placotage, le gazouillis ou la dispersion.

Alors, allons-y donc pour le contexte. Le blogue que vous lisez présentement s’appelle Michelle Blanc. Il me semble que c’est déjà un indice clair que vous entrez dans l’antre de l’autopromo de moi-même. J’ai d’ailleurs déjà écrit le chapitre « bloguer pour vendre » (PDF) du livre Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires. Il me semble, humblement (et en faisant de l’autopromo) que ça doit déjà donner un indice de la nature de ce que l’on peut y trouver. Mais pour éclairer les lanternes de ceux qui semblent croire qu’ils sont ici dans un quelconque environnement littéraire, journalistique ou autre, que c’est clairement un « organe » d’auto-promotion, voué à la mission de vendre du Michelle Blanc. Cela étant dit, j’ose humblement croire que dans les plus de 2000 billets qu’on trouve ici, il y a matière à parler d’autres choses que de mon petit moi. D’ailleurs, les éditions LaPresse, qui sont associés au journal pour lequel madame Petrowski travaille, se sont battues bec et ongles, pour en tirer un livre (avec Québec Amérique, Éditions Transcontinental et Libre Expression) qui sera plutôt publié chez Libre Expression. Faut croire que d’autres personnes voient dans mon blogue matière à publier. D’ailleurs, hier soir, lors d’un souper, une admiratrice (oui, oui, oui, j’ai des admirateurs et encore une plogue qui s’en vient), était toute fière de me dire que dans plusieurs de ses cours de marketing à HEC Montréal, on enseignait du Michelle Blanc! Je n’en cru pas mes oreilles. Les HEC feraient l’apologie de ma petite personne? Je me pose donc la question à savoir si madame Petrowski est elle-même discuté dans les départements de littérature avec son chef-d’œuvre Maman Last call (qu’elle n’a certainement jamais plogué où que ce soit)?
Pour revenir spécifiquement au billet d’autoplogue dont parle Nathalie Petrowski, décortiquons-le donc un peu. Ce billet est : Le Lab VOXtv – Chronique : Usurpation d’identité, Twittersnob, domaineurs et autres fléaux.
Madame Nathalie Petrowski en dit :

(…)Jeudi, le premier élément sur son site était une invitation à aller la voir livrer sa 22e chronique à l’émission de télé LeLab, suivie d’une invitation à relire et à revoir ses sept derniers billets

Une petite correction s’impose donc. Ma chronique de l’émission le Lab parlait Usurpation d’identité, Twittersnob, domaineurs et autres fléaux. Elle ne parlait vraiment pas de moi. De plus, les hyperliens étaient des contenus spécifiques qui traitaient de ces sujets et non pas mes derniers sept billets. Si elle avait pris la peine de cliquer dessus, elle se serait rendu compte qu’effectivement, je n’y parlais pas de moi. Il est vrai cependant que je suis dans la vidéo, que j’ai écrit ces billets et que je plogue cette chronique dans mon blogue. Pour le reste, est-ce vraiment de l’auto-promotion? Cela est une question de point de vue sans doute.
Poursuivons donc. Madame Nathalie Petrowski (oui je sais, je répète souvent le nom de Madame Nathalie Petrowski, mais c’est l’une des manières de m’assurer que lorsqu’on cherche son nom sur le Web que cette page continue d’apparaître contrairement aux nombreux articles qu’elle a écrits pour La Presse qui sont eux retirés du Web quelques semaines après leur parution, pour être mis en vente par CD-ROM SNI, ce qui va à l’encontre du référencement et de la puissance des archives que permet justement un positionnement Web efficace. Mais là je digresse et je parle de marketing Internet des médias et cela est certainement contre la ligne éditoriale d’autopromotion que madame Nathalie Petrowski me prête) dit aussi :

(…)l’ex-directrice du Devoir et de la Grande Bibliothèque s’est surpassée en chargeant à fond de train contre «la frénésie d’hyperactivité web» et contre ces journalistes qui se dispersent dans des pages Facebook, dans des blogues ou sur Twitter.
(…)Je croyais que la riposte, le lendemain sur le web, serait cinglante. Il n’en fut rien. Ou bien les twitterers, les facebookiens et leur communauté de placoteux dormaient au gaz. Ou bien, gênés de s’en prendre à une interlocutrice aussi crédible, ils ont préféré regarder ailleurs et faire comme si la critique de Bissonnette à leur endroit n’avait jamais existé.

Donc je me permets ici de faire un petit cours de citation à madame Nathalie Petrowski. Tout d’abord, j’ai mis un hyperlien dans mon texte. Ce que de toute évidence elle ne fait pas. Deuxio, j’ai mis un (…) pour indiquer qu’il y a des bouts de textes de la citation qui manque et que cette citation est justement tirée hors contexte. Ce que madame Nathalie Petrowski ne fait pas non plus. Je suis retournée à ce qu’en dit le devoir, sous la plume du journaliste Antoine Robitaille, dans son article Huitième Journée du livre politique – Lise Bissonnette pourfend gazouillis et placotages et je vous donne la citation, le nom du journaliste, du média, du titre de l’article et de l’hyperlien (soit dit en passant, sa collègue Nathalie Collard elle a eu la délicatesse de mettre un hyperlien dans son texte Lise Bissonnette et les gazouillis) :

(…)Mais la plupart du temps, déplore-t-elle, les reporters se dispersent «sur de multiples plateformes»: participation à des émissions de radio et de télé, ou alors entretien d’une «page Facebook», d’une «ligne Twitter», quand ils ne rédigent pas des blogues! (…)

Madame Nathalie Petrowski n’en retient donc que « la frénésie d’hyperactivité web » et oublie complètement cette portion sur les « participations à des émissions de radio et de télé »? Humm, que c’est étrange et que ça semble faire l’affaire de madame Petrowski? Peut-être aussi que la blogosphère québécoise est lasse de ces guéguerres stériles qu’ont déjà fait ses collègues Franco Nuovo et Patrice-Guy Martin (il y a déjà quatre ans) avant d’eux-mêmes devenir blogueur et qui étaient des polémiques en retard sur les blogosphères Française et Américaine? Ce n’est qu’une hypothèse (sans doute teintée d’autoplogue)? Mesdames Bissonettes et Petrowski sont-elles de leur temps? Lisent-elles vraiment leurs collègues? Sont-elles dans une bulle hors du temps? Les gens de la blogosphère se doivent-ils de constamment répondre aux insignifiances que certains journalistes en mal de polémique soulèvent en retard du reste de la planète? À vous d’en juger. Pour moi ce débat est clos depuis déjà un sapré bon bout de temps et je pense que madame Petrowski est peut-être l’une des dernières dinosaures à ne pas savoir que cette guéguerre est morte et enterrée. D’ailleurs, dans ma politique éditoriale des commentaires (qui manque cruellement à plusieurs médias traditionnels) je dis spécifiquement :

• Les nouveaux commentaires à-propos de billets qui ont été publiés il y a plus de trois mois, même s’ils sont d’à-propos, peuvent ne pas être publiés. Personne n’est parfait et nos idées évoluent. Il est très possible que je ne sois plus du tout d’accord avec ce que j’ai écrit l’an passé. Le blogue est un médium instantané et la discussion des commentaires se doit de l’être aussi. Je suis prête à accorder un certain temps « de flottage », mais vous conviendrez avec moi que les commentaires sur des billets vieux de plus de trois mois, c’est comme de dialoguer avec moi et de me dire « je ne suis pas d’accord avec ce que tu as dit l’an passé »! Tu n’avais qu’à ne pas être d’accord l’an passé. Lis mon blogue régulièrement et commente selon ton gré, sur les sujets du moment.

Madame Petrowski (Nathalie de son prénom, c’est bon aussi d’alterner pour favoriser le référencement) dit aussi :

(…)Si les placoteux sont représentatifs, c’est d’abord d’eux-mêmes, puis d’une infime partie de la population et de l’opinion publique.

Ce qui m’amène à me poser la question. Mais de qui madame Nathalie Petrowski (le Bold ou l’italique c’est bien aussi pour le référencement) est-elle représentative? De la population en générale, de Paul Desmarais, de La Presse, des personnes en manque de visibilité Web (ça va certainement être réglé avec ce billet)?
Puis elle dit aussi :

(…)d’une communauté où l’on est tellement occupé à s’autocongratuler et à s’autopromouvoir qu’on ne prend jamais le temps de s’arrêter pour envisager ce que l’on fait, avec une distance critique et un certain recul.

Là je pense qu’elle parle certainement de plusieurs de ses collègues journalistes qui ne se citent qu’entre eux ou qui ne suivent sur Twitter que leurs congénères. Ce n’est certainement pas représentatif de ma propre twitosphère qui compte (au moment d’écrire ces lignes) 10,058 abonnées pour 8,375 abonnements. Disons que pour moi seule, ça fait une méchante grosse gang. Je soupçonne aussi que les blogueurs et twittereurs (je n’aime pas gazouillis qui fait péteux de brou) en général ont la compréhension qu’il faut donner et partager avec le plus de monde possible, pour devenir et être réellement pertinent et connecté sur le Web. J’ai même déjà écrit contre les Twittersnob dont plusieurs journalistes font parti.

Finalement, elle nous dévoile aussi ce petit bijou :

Si seulement Michelle Blanc était la seule, mais l’autoplogue compulsive est la norme parmi les placoteux. Lisez-moi, regardez-moi, écoutez-moi. Moi, moi, moi… Ce nombrilisme extrême, à mon avis, est bien plus déplorable que le placotage, le gazouillis ou la dispersion.

Je me demande ce qu’elle a bien pu lire dans les blogues, Twitter ou facebook? Comme ce sont des médias personnels, il est tout à fait normal que la personne qui s’exprime parle quelquefois au JE. C’est son médium à elle. Mais il est fortement recommandé de plutôt parler au Je, tu il, nous, vous, ils, comme je le mentionne dans mon billet (autre autoplogue).
En conclusion, il me fera grand plaisir de rencontrer madame Petrowski, en privé si elle a trop la trouille de ses opinions, ou en public, pour débattre avec elle de ses opinions passéistes, erronées et dans le champ…

MAJ

LE commentaire le plus pertinent que j’ai trouvé ici est celui de Christian Aubry (qui est d’ailleurs un ancien journaliste et mon ami, ça teinte certainement ses propos).:

C’est bizarre, cette soudaine agressivité de l’establishment médiatique montréalais. Il me semble que cela traduit un certain désarroi face à la “crise des médias” et au renversement de pouvoir provoqué par l’émergence du Web social.

Cela me rappelle une célèbre citation du Mahatma Gandhi : “First they ignore you, then they laugh at you, then they fight you, then you win.” ;~)

Le Lab VOXtv – Chronique : Usurpation d’identité, Twittersnob, domaineurs et autres fléaux

Pour ma vingt-deuxième chronique à l’émission LeLab, je discute avec Philippe Fehmiu de Usurpation d’identité, Twittersnob, domaineurs et autres fléaux. La voici donc :
Usurpation d’identité, Twittersnob, domaineurs et autres fléaux

Je vous invite aussi à revoir et à relire mes billets :
De l’usurpation d’identité sur les médias sociaux

De l’usurpation d’identité sur les médias sociaux II

Menace de mort néo-nazi

Ces organisations qui ne comprennent pas Twitter

Twitter, comment suivre des milliers d’usagers et les Twittersnobs

Les compagnies sur Twitter et Twitter comme outil de marketing et de relations publiques

Primeur : Des sites du gouvernement du Québec squattés par des domaineurs

L’EDI et l’innovation

L’EDI est le nouvel acronyme à la mode pour « équité, diversité et inclusion ». Les organisations et leurs employés ont tout intérêt à être ouverts à la différence et à instaurer des pratiques favorisant le confort et l’acceptation de tous et de leurs différences. Mais dans la vraie vie, tout n’est pas toujours un jardin de rose. Chacun de nous doit avoir une saine ouverture à l’autre. Mais chacun de nous doit aussi d’abord s’accepter tel qu’il est, s’il veut réellement que les autres l’acceptent aussi.

Il m’est arrivé de devoir m’accepter tel que j’étais et j’ai dû changer de sexe. Ça a été une épreuve particulièrement difficile. Surtout que ma transition s’est faite sous le regard des médias. J’ai eu de nombreuses menaces et du harcèlement qui ont entrainé cinq dossiers criminels, dont j’étais la victime. Ces épreuves m’ont façonnée et forcée à développer une nouvelle expertise en cybercriminalité afin de faire arrêter et condamner mes agresseurs. Plusieurs fois dans ma carrière et avant même que je doive changer de sexe, des coups durs m’ont mis au pied du mur et m’ont forcée à changer des choses et à innover.

J’ai aussi découvert que pour être acceptée en tant que femme trans, je me devais d’abord de m’accepter moi-même. Je me devais aussi d’avoir l’esprit ouvert et de répondre à la curiosité qu’avaient les gens face à ma condition. L’humour a été d’une grande aide dans ce cheminement et a souvent désamorcé des situations qui auraient pu être autrement plus néfastes. Oui j’ai une force de caractère qui n’est pas donnée à tous. Mais indépendamment de ça, jamais je n’ai considéré que c’était aux autres à s’adapter à moi. C’est d’abord à moi à vivre ma vie tout en ayant l’ouverture pour comprendre les questionnements et les peurs que les autres peuvent vivre face à la différence.

Le changement de perspective a souvent pour résultat d’ouvrir des voies qu’on ne voyait pas avant et d’être la source d’innovation.

Ma conférence EDI

Utiliser la diversité et les embûches comme source d’innovation

Madame Blanc a fait face, au court de sa carrière, à un changement de sexe, à du harcèlement criminel et à de nombreuses embûches. Plutôt que de s’effondrer devant ce qui semblait insurmontable, elle a réussi à transformer ses épreuves en source d’inspiration et d’innovation. D’ailleurs en langue chinoise, le mot « crise » est représenté par deux idéogrammes qui signifient danger et opportunité. On peut donc voir sa différence comme étant une source d’inquiétude. Elle peut aussi ouvrir les portes de la transformation et devenir un atout permettant de se dépasser.

Dans cette conférence, avec plusieurs exemples concrets, madame Blanc nous expliqueras le cheminement vers l’innovation qui a jalonné son parcours. Vous y découvrirez.
-Pourquoi il est avantageux de prendre le risque de rester soi-même?
-Des défis nouveaux peuvent-ils permettre de se spécialiser?
-Le sens de l’humour peut-il faciliter des relations qui peuvent être tendues?
-Il faut d’abord s’accepter pour que les autres nous acceptent!

Et pourquoi, à sa mort, elle sera fière d’avoir osé parler ouvertement de sa transition?

Voilà quelques-unes des questions auxquelles elle répondra dans sa conférence.

Cette conférence a déjà été donnée chez Expedia, DesjardinsLab et Raymond Chabot Grant Thornton.

Voici d’ailleurs certains commentaires

Philippe DeschenesPhilippe Deschenes
Chef Projet – refonte dossier académique at Université du Québec à Montréal

I hired Michelle, on behalf of Expedia Worldwide Engineering, to give an exclusive talk about diversity in the workplace. She was our first keynote speaker from Expedia’s Montreal office. The talk was meant to inspire and bring a different point of view of why diversity matters. It was streamed live to all of Expedia’s engineering offices around the world. The impact was felt, and her lecture generated discussions – all in all very positive. Thanks Michelle for sharing your experience with us. It was much appreciated.

Jim veut un mentor marketing issu de la diversité

J’ai un client dans la fleur de l’âge, directeur marketing national d’une organisation de vente au détail de produits valant plusieurs dizaines de milliers de dollars l’unité et avec plusieurs points de vente. Il est un québécois adopté en jeune âge, d’une « communauté visible asiatique internationale»). Il n’a jamais mis les pieds dans son pays d’origine et ne parle pas leur langue. C’est un québécois pure laine élevé au Lac Saint-Jean, mais avec une physionomie distinctive, disons. Moi je l’aime bien, ça fait des années qu’il est client et je me suis toujours foutu de ses origines. Pour tout dire, j’ai longtemps été convaincu qu’il était autochtone. Ce qui est loin d’être le cas.

Tout ça pour vous dire que Jim me demande si je connaissais un directeur marketing de haut niveau, issu de la diversité, qui pourrait devenir son mentor. En jasant un peu plus avec lui, il me confie que le directeur de l’une des nombreuses agences avec qui il transige lui dit : « Vous savez ici au Québec, c’est …. » ou « vous savez la démographie au Québec ça peut être … ». Comme s’il ne savait rien du Québec ou s’il était un demeuré qui s’adonnait à prendre les décisions. La perception qu’il avait eue de cette rencontre l’avait secoué.

Je lui dis que je connais des patrons marketing de plusieurs nationalités, mais qui ne sont pas nécessairement membre de « communautés visibles ». Je connais des Italiens, des Français, des Grecs, des juifs, des anglos, Irlandais et de plusieurs autres origines européennes. Mais des patrons marketing des communautés dites « ethniques », ça ne me venait pas. Je lui ai par contre suggéré d’élargir un peu son bassin et de rechercher des personnes des communautés, mais qui ne sont pas en marketing. Je connais des gens qui ont de très grands succès dans d’autres domaines. Qu’on pense à la politique, la communication, les arts et même les affaires (mais dans d’autres fonctions que le marketing), qui pourraient certainement l’inspirer.

Je lui dis : tu sais moi, j’ai vécu beaucoup de mépris et même des menaces de mort. Mais ce n’était pas dans un contexte de travail. Car, comme je fais du marketing de contenus et du « pull marketing », les gens viennent à moi et sont ravis de travailler avec moi. Ceux qui ne veulent rien savoir de moi à cause de ma différence, ne me téléphone pas pour me le dire. Aussi, bien que j’ai été de très nombreuses fois « victime », je ne porte jamais ça comme un étendard. J’ai préféré les affronter, faire des enquêtes puis les faire arrêter et condamner. Je lui ai aussi mentionné qu’étonnamment, c’est dans les grands centres comme Montréal ou Québec, que je vis surtout de la transphobie, pas en région. Il y a certainement des crétins partout, mais dans les grands centres, peut-être à cause de la proximité et de la ghettoïsation, il m’apparaît y avoir plus de tension. En région, les gens ont plus d’espace, les pressions de « la mode » et des « nouvelles tendances à suivre » se font moins sentir et les gens semblent plus ouverts et familiers. J’ai vécu une trentaine d’années à Montréal et je ne connaissais pas mes voisins. Ici nous sommes loin et c’est tout le contraire. Je connais mes voisins et nous sommes ravis de nous saluer lors des rares rencontres fortuites.

De plus, je lui fit remarquer qu’il a le gros bout du bâton. C’est lui le client qui a le budget. Il a donc le loisir de travailler avec qui il veut. Il n’a certainement pas à supporter un fournisseur narcissique qui le ferait sentir comme un moins que rien. Ses patrons passés et actuels apprécient son travail et ses résultats. Il est aimé dans son organisation et par-dessus tout, il est sensible, brillant et innovant. Il n’a vraiment rien à envier à des « peddleurs » d’agence qui jouent la manipulation psychologique pour vendre leurs bébelles.

Finalement, par un curieux hasard, ma conjointe qui est psychologue m’a transféré deux articles parlant de stoïcisme, le matin même. Je lui en ai donc parlé et lui ai fait suivre ces articles.

Comme quoi, même si on a du succès, qu’on est brillant, mais qu’on est un peu différent de la masse, on peut aussi vivre des insécurités, du racisme inconscient et du rejet. Si vous êtes vous-même une personne issue de la diversité et que vous êtes ouvert à mentorer un jeune professionnel, faites-moi le savoir…

‘Inject that Stoicism into my veins!’: 10 tools of ancient philosophy that improved my life

Lâcher prise grâce au stoïcisme