Le SEO va se muter au profit du GEO (Generative AI Engine optimization)

Cette semaine j’ai eu une discussion avec les podcasteurs Français Les éclaireurs du numériques (le podcast sera bientôt disponible). J’y parlais des déboires de Gemini de même que de mon expérience au Social Media Marketing World 2024 et des changements que l’IA apportera à notre domaine du marketing numérique. Entre autres, je donnais l’exemple d’un assistant IA génératif qui est présentement capable de planifier tout un voyage pour l’usager et qui très bientôt fera aussi les réservations pour celui-ci.

À titre d’hébergeur, de restaurateur ou de prestataire touristique, la présence web se devra d’être optimisée pour ce genre de requête. Les techniques de référencement habituelles devront donc s’ajuster pour satisfaire aux besoins de ces nouveaux robots, afin d’apparaître dans les suggestions évoquées. Cette réalité est certainement vraie pour l’industrie du tourisme, mais elle l’est aussi pour tout type d’entreprise qui devra elle aussi s’adapter aux nouvelles réalités qui sont maintenant générées par l’intelligence artificielle. C’est en gros ce que l’on nomme GEO pour Generative Engine optimization ou Optimisation pour l’IA Générative.

 

Voici donc un exemple éloquent de cette réalité.

L’exemple ci-dessous a été généré avec ChatGPT mais aurait pu aussi l’être avec hyperwriteai.com ou plusieurs autres intelligences artificielles génératives.

Voici la requête :

User
Vous êtes un spécialiste du voyage d’affaires.

User
planifier pour moi un voyage de 4 jours de Montréal à Toronto du 5 mars au 9 mars pour une personne en me proposant le transport le moins dispendieux et le plus rapide et l’hôtel 4 étoiles et + le plus près du centre des congrès à un coût/bénéfice le plus avantageux

Et la réponse :

ChatGPT
Pour un voyage d’affaires de Montréal à Toronto, l’efficacité et le confort sont primordiaux, tout en gardant un œil sur le budget. Voici une proposition qui combine transport économique et rapide, ainsi qu’un hébergement de qualité près du Metro Toronto Convention Centre, le cœur des affaires et des congrès à Toronto.

Transport Montréal-Toronto

Option recommandée : Train VIA Rail
• Avantages : Confortable, vous permet de travailler pendant le trajet grâce au Wi-Fi gratuit, évite les tracas de l’aéroport.
• Durée : Environ 5 heures.
• Coût : Les tarifs varient, mais en réservant à l’avance, vous pouvez trouver des allers simples en classe économique à partir de 45 $ CAD, ce qui est généralement moins cher et plus pratique que l’avion, en tenant compte du temps d’arrivée à l’aéroport et des éventuels retards.

Hébergement à Toronto

InterContinental Toronto Centre
• Localisation : À côté du Metro Toronto Convention Centre, idéal pour les voyages d’affaires.
• Avantages : 4 étoiles, offre un accès facile aux quartiers d’affaires et de loisirs, dispose de commodités haut de gamme (spa, piscine, restaurant sur place).
• Coût : Les tarifs des chambres varient en fonction de la disponibilité et du moment de la réservation. En général, vous pouvez vous attendre à des tarifs à partir de 250 $ CAD par nuit pour une chambre standard. Les tarifs peuvent être plus avantageux lors de la réservation à l’avance ou via certaines plateformes de réservation offrant des réductions.

Itinéraire Suggéré
Jour 1 : Départ de Montréal (5 mars)
• Prenez le train VIA Rail tôt le matin pour maximiser votre première journée à Toronto.
• Arrivée à Toronto, check-in à l’InterContinental Toronto Centre.
• Journée libre ou réunions préliminaires.
Jour 2 & 3 : Journées de Congrès/Travail (6-7 mars)
• Petit-déjeuner à l’hôtel ou dans un café à proximité.
• Journées consacrées aux activités professionnelles.
• Dîners dans des restaurants proches du centre-ville ou réceptions liées au congrès.
Jour 4 : Dernières Réunions et Retour (8 mars)
• Réunions matinales ou temps libre pour explorer.
• Départ en début d’après-midi via VIA Rail pour retourner à Montréal.
• Arrivée à Montréal en fin de journée.

Conseils supplémentaires
• Réservation Anticipée : Pour le train et l’hôtel, réserver bien à l’avance vous garantira les meilleurs tarifs et disponibilités.
• VIA Rail Discount : Regardez pour des rabais, comme des tarifs pour jeunes professionnels, ou des promotions spéciales.
• Fidélité et Récompenses : Si vous êtes membre de programmes de fidélité avec VIA Rail ou l’hôtel, n’oubliez pas de mentionner votre numéro de membre lors de la réservation pour accumuler des points.
Ce plan combine efficacité et confort, tout en restant conscient des coûts, ce qui est essentiel pour un voyage d’affaires réussi.

Requête additionnelle

User

Avec un budget de $120/jour suggérez moi les meilleurs restaurants aux environs pour le déjeuner et le souper de chaque jour de ce périple

Et la réponse :

ChatGPT
Avec un budget de 120 $ CAD par jour pour les repas à Toronto, vous pouvez profiter d’une excellente variété de cuisines et d’expériences gastronomiques. Voici des suggestions de restaurants pour le déjeuner et le dîner, en gardant à l’esprit la proximité du Metro Toronto Convention Centre et un bon rapport qualité-prix.

Jour 1 (5 mars) : Arrivée et Exploration
Déjeuner – Pai Northern Thai Kitchen
• Cuisine : Thaïlandaise authentique
• Prix moyen : 20-30 $ CAD par personne
• Description : Pai est connu pour ses saveurs authentiques et son cadre vibrant, parfait pour un déjeuner décontracté mais savoureux.

Dîner – Canoe
• Cuisine : Canadienne contemporaine
• Prix moyen : 60-80 $ CAD par personne
• Description : Situé au 54e étage du TD Bank Tower, Canoe offre non seulement une cuisine raffinée mais aussi une vue imprenable sur la ville. Un dîner ici est une expérience mémorable.

Jour 2 (6 mars) : Congrès/Travail
Déjeuner – The Loose Moose
• Cuisine : Américaine, bar
• Prix moyen : 15-25 $ CAD par personne
• Description : Proche du centre de congrès, c’est l’endroit idéal pour un déjeuner rapide mais satisfaisant avec un grand choix de bières et de plats américains classiques.

Dîner – Terroni
• Cuisine : Italienne
• Prix moyen : 30-50 $ CAD par personne
• Description : Terroni est réputé pour sa cuisine italienne authentique, ses pâtes faites maison et sa sélection de vins. Un choix parfait pour un dîner relaxant après une journée de travail.

Jour 3 (7 mars) : Aventures Urbaines
Déjeuner – Assembly Chef’s Hall
• Cuisine : Variée, food hall
• Prix moyen : 10-20 $ CAD par personne
• Description : Ce food hall regroupe plusieurs stands de restauration de qualité, offrant une grande variété de choix, parfait pour un déjeuner rapide et savoureux.

Dîner – Miku
• Cuisine : Japonaise, sushi
• Prix moyen : 40-60 $ CAD par personne
• Description : Miku est célèbre pour son Aburi Sushi. Ce restaurant offre une expérience culinaire japonaise moderne dans un cadre élégant au bord de l’eau.

Jour 4 (8 mars) : Dernières Réunions et Retour
Déjeuner – Momofuku Noodle Bar
• Cuisine : Asiatique, ramen
• Prix moyen : 15-25 $ CAD par personne
• Description : Pour un déjeuner rapide mais mémorable, Momofuku Noodle Bar propose d’excellents bols de ramen et d’autres plats asiatiques innovants.

Dîner – Richmond Station
• Cuisine : Bistrot, Canadienne
• Prix moyen : 30-50 $ CAD par personne
• Description : Un restaurant détenu par un chef gagnant de “Top Chef Canada”, connu pour ses ingrédients locaux et ses plats créatifs.

Conseils pour rester dans le budget
• Eau : Demandez de l’eau du robinet au lieu de boissons en bouteille pour accompagner vos repas.
• Spécialités du jour : Optez pour les spécialités du jour ou les menus fixes qui offrent souvent un bon rapport qualité-prix.
• Réservations : Faire des réservations peut aider à éviter les attentes et à planifier votre budget.

Ce plan de repas combine une variété de cuisines et d’expériences, de l’authentique cuisine thaïlandaise à la fine cuisine canadienne, tout en restant dans votre budget quotidien.

ChatGPT peut faire des erreurs.

Comment faire du GEO pour s’adapter à l’intelligence artificielle générative?

C’est d’abord la recherche de l’Université Princeton, GEO: Generative Engine Optimization de novembre 2023, qui est venu bouleverser le relatif statu quo du référencement. Les auteurs décrivent ainsi les transformations qu’apportent l’intelligence artificielle générative.

The recent success of large language models (LLMs) however has paved the way for better systems like BingChat, Google’s SGE, and perplexity.ai that combine the strength of conventional search engines with the flexibility of generative models. We dub these new age systems generative engines (GE) because they not only search for information, but also generate multi-modal responses by synthesizing multiple sources. From a technical perspective, generative engines involve retrieving relevant documents from a database (such as the internet) and using large neural models to generate a response grounded on the sources, to ensure attribution and a way for the user to verify the information.

Les entreprises devront donc, au risque de ne perdre de la clientèle, s’adapter rapidement à ces changements. Selon SEO.AI voici les différences entre le SEO et le GEO.

SEO vs GEO

Selon SearchEngineLand, les techniques qui devront être utilisées afin de bien se positionner face à ce nouveau paradigme sont :

Tested techniques. Nine optimization tactics were tested across 10,000 search queries on something that “closely resembles the design of BingChat”:
1. Authoritative: Content was modified to be more persuasive while making authoritative claims.
2. Keyword Stuffing: More keywords were added to match the query.
3. Statistics Addition: Quantitative statistics were added, instead of qualitative discussion.
4. Cite Sources: Relevant citations were added.
5. Quotation Addition: Quotations from credible sources were added.
6. Easy-to-Understand: Simplified the language.
7. Fluency Optimization: Improved the fluency.
8. Unique Words: Added to content wherever possible.
9. Technical Terms: Added to content wherever possible.
The search query data set was compiled from Google, Microsoft Bing, Perplexity.AI Discover, GPT-4 and other sources.
Topic-specific optimization. The report said:
• “Overall, our analysis suggests that website owners should strive towards making domain-specific targeted adjustments to their websites for higher visibility.”
For example, adding citations increased visibility for Facts, while focusing on Authoritative optimizations improved performance in the Debate and History categories.
To be clear, when the paper discusses “domains” it’s talking more about broad categories, not an online domain name. This would also be true in SEO – specific optimizations are different in healthcare versus payday loans.

Les marketeurs numériques de même que les développeurs web ont donc beaucoup de pain sur la planche pour ajuster les présences web de leurs clients à ces nouvelles réalités.

La tristesse de la privatisation du bien commun numérique

Le constat est triste et indiscutablement inquiétant. C’est certainement grâce à l’entreprise privée et aux services scientifiques et militaires si récemment, nous avons fêté le 50e anniversaire d’internet. Il est aussi important de souligner que ce sont les gouvernements (et en très grande partie le gouvernement américain) et les taxes des citoyens, qui ont massivement financé cette grande innovation.

Internet est très certainement, avec l’impression, la renaissance, le siècle des Lumières, la réfrigération, les vaccins, l’industrialisation puis les avions, l’une des très grandes avancées de l’humanité. Et comme pour toute innovation, elle peut autant servir le bien, que le mal.

Tout comme l’eau ou l’électricité, l’échange de « bits » est devenu malgré lui, un bien public. Et comme pour l’eau ou l’électricité, les gens qui la produisent ou la distribuent sont certainement en droit d’être convenablement rémunérés pour le travail qu’ils font. Généralement, pour ne pas dire presque exclusivement, ce sont d’ailleurs aussi les « services publics » qui gèrent et distribuent ces biens publics. Or, encore dans certains pays, ces services publics sont toujours entre les mains de conglomérats (les TELCOs) et une grande iniquité existe entre les usagers. Cette disparité est connue sous le vocable de fracture numérique.

La fracture numérique ne se limite pas à l’accès aux nouveaux moyens de communication. Il importe de distinguer trois niveaux d’inégalités vis-à-vis des nouvelles technologies :
• L’inégalité dans l’accès à un ordinateur, à Internet…
• L’inégalité dans l’usage d’outils.
• L’inégalité dans l’usage des informations issues de ces outils.

Mais il demeure que l’accès aux nouveaux moyens de communication demeure la première marche à gravir. Or, quoi qu’en dise le CRTC ou le gouvernement du Québec, la très haute vitesse et la fibre optique demeurent endémiques au Canada, tant dans les grandes villes que dans les campagnes. Ce que l’on nomme « la haute vitesse » est d’un flou à peine artistique puisque cette vitesse évolue dans le temps et qu’on aime se faire croire que la majorité des Canadiens en sont pourvus, ce qui est un mensonge éhonté. En outre, on présente souvent les réseaux de fibre optique comme étant dispendieux parce que le Canada est grand. C’est tout aussi faux. Le Canada habité n’est pas le Canada et il se compare avantageusement à la Norvège qui a déjà cette fibre optique gouvernementale, sur laquelle les TELCOs offrent le transport des données. En outre, on présente souvent ça comme une dépense alors que tout comme l’électricité, c’est plutôt une source de revenu, de développements économiques, sociétaux et scientifiques majeurs et que nous pourrions, comme l’a fait l’ONU, reconnaître qu’Internet est un droit fondamental.

Mais étant donné que nos parlementaires ne semblent pas comprendre l’importance capitale de ce « service public », nous continuerons de payer outre mesure, pour prendre du retard sur les meilleurs de la planète et nous risquons fortement de handicaper les chances de nos enfants de vivre convenablement de cette nouvelle économie plutôt que d’en être que des consommateurs…

Vous pourriez aimer lire:

Haute Vitesse : Les beaux rêves et les bonnes blagues du CRTC et des gouvernements

Comment la fibre optique nous rendrait collectivement plus riches

Pourquoi devrions-nous investir massivement dans les infrastructures numériques

Infrastructures numériques au Québec, se dépêcher d’être en retard

Comment et pourquoi implanter un programme national de large bande

Le drame des infrastructures numériques au Québec, ma conférence à la COMAQ

Frappé par un train : Ces industries qui subissent l’érosion à cause du numérique et des GAFA

Le plan numérique du Parti Québécois, trop fière de ces engagements