François Legault et Jean Charest à propos de l’économie numérique, des médias sociaux et de l’open source

C’est comme suite à une invitation générale de François Legault (chef du parti Coalition Avenir Québec) de rencontrer des citoyens ordinaires pour prendre un café, que je l’ai mis au défi sur Twitter et qu’il a gracieusement accepté de me voir dans son autobus de campagne il y a déjà deux semaines. Par la suite, j’ai invité sur les médias sociaux, les autres chefs à me rencontrer aussi. Les libéraux m’ont contacté une semaine plus tard, mais j’étais déjà en vacance. J’ai donc discuté avec Jean Charest (chef du Parti Libéral du Québec) hier soir.

Comme vous pourrez le remarquer, ces discussions se sont faite « à la bonne franquette » avec des chefs d’une grande affabilité. Comme cette invitation était sur Twitter et que tous les partis me suivent, ils ont tous eu l’opportunité d’y répondre ou pas. Ce n’est qu’hier que Québec Solidaire et le Parti Québécois ont répondu à mon invitation quant à l’Option Nationale, ils avaient laissé un message vocal sur mon répondeur. Il est très possible que je rencontre les autres chefs avant le scrutin de la semaine prochaine. Si tel est le cas, ils auront eu l’avantage d’entendre les réponses de messieurs Legault et Charest et de s’ajuster en conséquence. Leur « à-propos » risque donc d’être un peu moins naturel.

Mes buts dans ces échanges étaient d’abord de sensibiliser les chefs à l’importance de l’économie numérique et à la nécessité de développer « un plan numérique pour le Québec ». Vous remarquerez qu’ils y répondent sans vraiment avoir cerné l’importance de cet enjeu économique et sociétal majeur. Par contre, ils ont répondu à mes questions avec l’approche qui leur est propre. Je vais donc vous laissez vous faire votre propre opinion quant à ce que chacun a à offrir ou pas, en matière de numérique pour le Québec.

Je m’excuse aussi de la piètre qualité audio de ces enregistrements, qui ont été fait avec mon iPhone 3GS sans micro, éclairage ou technologie additionnelle. Par contre, vous apprécierez sans doute les réponses et la bonhommie des échanges. C’est ça aussi la techno …


François Legault chef de la Coalition Avenir… par MichelleBlanc


Jean Charest chef du Parti Libéral du Québec en… par MichelleBlanc

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MAJ

On me fait remarquer que sur les photos des vidéos des chefs, ils ont l’air de chevreuils qui attendent d’être frappés la nuit. 🙂 C’est strictement dû au hasard de la sélection des cadres de Dailymotion. Ce n’est pas un choix éditorial, quoique c’est plutôt frappant! hehehe …

Quel parti politique canadien va se tenir debout pour l’économie numérique?

Quel parti politique canadien va se tenir debout pour l’économie numérique? C’est une question qui, au moment d’écrire ces lignes, n’a pas de réponses. Ce matin, je prends connaissance du document de  l’institut de la statistique du Québec, Utilisation d’Internet à des fins personnelles au Québec en 2009 (PDF) (un résumé est publié plus bas). Dans ce document, on apprend entre autres que la Gaspésie est dans les bas-fonds du taux d’utilisation d’Internet. Ce n’est pas très long pour qu’une journaliste du coin me téléphone pour savoir ce que j’en pense. JE SUIS SCAN-DA-LI-SÉE. Pas tant pour la Gaspésie, que pour le Québec et le Canada en entier. J’ai déjà pété une coche en Abitibi pour le manque de technos usager dans ce coin de pays (tel que relaté dans mon billet Chialage constructif pour le tourisme en ligne), je me doute donc que ça doit être pas mal pire en Gaspésie. Ce que me confirme avec indignation la journaliste à qui j’ai parlé. Or, on se targue de vouloir développer « une économie du savoir »! On aimerait bien que des cerveaux qui peuvent travailler de n’importe quel endroit sur la planète (pourvu qu’ils aient accès à la haute vitesse), s’en aillent travailler en région. Seulement, pour y travailler ça prend des infrastructures numériques et elles n’y sont pas. De plus, même pas besoin d’aller en Gaspésie, à Montréal même , notre très haute vitesse qui fait l’envie des Gaspésiens, est 20 fois inférieure à la basse vitesse du Japon, et ce, pour la troisième plus dispendieuse connexion internet des pays de l’OCD (qu’incidemment, le CRTC trouve encore pas assez cher et veulent donc maintenant nous faire payer à l’utilisation). Que dire de notre économie numérique qui fou le camp aux USA (la moitié de notre argent dépensé en ligne sort du pays)? Pourtant, je n’ai encore rien vu dans cette campagne qui soulève ces trop épineuses questions de notre économie d’aujourd’hui et de demain. On se complait à faire des publicités négatives et encore aucun parti n’a clairement indiqué que ça devrait être un enjeu économique important.

Plusieurs partenaires de Yulbiz Montréal et acteurs du Web au Québec ont déjà fait la promotion de l’idée d’Un plan numérique pour le Québec (tel qu’illustré dans une Lettre ouverte au Premier ministre du Québec (toujours restée sans réponse)). Alors pourquoi pas Un plan numérique pour le Canada?

Faits saillants de Utilisation d’Internet à des fins personnelles au Québec en 2009 (PDF)

En 2009, le taux d’utilisation d’Internet à des fins personnelles par les Québécois de 16 ans et plus s’élève à 77,1 %, tandis que la moyenne canadienne se situe à 80,3 %. Parmi les jeunes de 16 à 24 ans, ce taux est de 97,8 %.

De toutes les provinces, c’est au Québec que l’on retrouve la plus faible proportion d’utilisateurs d’Internet qui accèdent à Internet à partir de leur domicile en utilisant un téléphone mobile ou autre assistant numérique personnel sans fil (14,3 %).

Les régions administratives de Laval (86,8 %), de Montréal (83 %) et de l’Outaouais (79,6 %) affichent les taux d’utilisation d’Internet les plus élevés, alors que les taux les plus faibles s’observent dans les régions de la Gaspésie–Îles-de-laMadeleine (55,7%) et du Bas-Saint-Laurent (61,9%).

La moyenne québécoise de l’utilisation d’Internet à domicile avec une connexion haute vitesse est passée de 84,5 % en 2007 à 90,5 % en 2009.

Les activités les plus populaires sur Internet au Québec sont le courrier électronique, la recherche d’information sur des questions particulières telles que la généalogie, l’histoire et l’éducation des enfants, et la lecture de bulletins météorologiques.

Il y a 46,3 % des Québécois qui ont fait du lèche-vitrine ou magasinage en ligne, et 33,6 % qui ont commandé un bien ou un service directement sur Internet en 2009. La valeur totale des commandes s’élève à 2,6 milliards de dollars.

Parmi les individus qui ont effectué des commandes électroniques au cours de l’année 2009, 91,7 % ont payé directement sur Internet.

Il est intéressant (voire plutôt affligeant)  de mettre ces données en perspectives avec d’autres nombreuses données que j’ai déjà partagées ici dans mes billets :

Le Canada est le tiers-monde des technos usager

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Le point de rupture écologique et le développement effréné de nos économies me poussent à rêver d’un futur différent

C’est le pote Jean-François Renaud qui sur linkedIn m’a fait découvrir l’ahurissante vidéo TikTok Métaux, minéraux, mine verte.. 10 minutes avec Aurore Stéphant.

@felonyaffetmez Métaux, minéraux, mine verte.. 10 minutes avec Aurore Stéphant à #onestlapourvous ♬ son original – foktukpt 💤

Je l’ai partagé à mon tour avec la mention :

Inévitablement, nous devrons éventuellement retourner aux “métiers traditionnels”, nous tourner vers l’agriculture et l’élevage de proximité et vers les énergies passives. Ça fait un bout que j’y songe. Mon choix d’habiter en forêt y est pour quelque chose et bien que je sois dans le numérique, je découvre que d’être proche de la terre, de l’eau et de la forêt est une forme de compensation physique, mentale et écologique et même sociale de cette perte sensorielle qu’induit le numérique. Comme vous le savez peut-être , ça fait au moins 10 ans que je parle de télétravail et avant la pandémie, j’étais une rêveuse déconnectée. Maintenant, cette “utopie” est devenue réalité. Je devrais sans doute écrire un billet sur le sujet…

Je suis une rêveuse et dans plusieurs billets, j’ai partagé ma vision d’un avenir plus prometteur. D’abord dans mon billet (de 2012) Montréal, dans 50 ans. Lettre à mon petit-fils.

J’y disais entre autre :

La connaissance se transmettra, grâce aux réseaux sociaux, d’une manière fulgurante. Beaucoup des emplois que nous connaissons aujourd’hui auront été modifiés. Au lieu d’un docteur, d’un professeur ou d’un journaliste, nous parlerons plutôt d’un facilitateur d’apprentissage, d’un sage médical et d’un analyste de l’information factuelle. Cette connaissance ubiquitaire aura toujours besoin de guides spécialisés qui servent à la valider, la mettre en contexte, la repartager et l’expliciter. Nous aurons toujours besoin de chirurgiens qui se « mettent les mains » dans nos blessures, mais ils ne seront désormais plus guidé que par leur mémoire. Nous aurons des conseillers pédagogiques, mais ils serviront davantage de support aux facilitateurs d’apprentissage qui auront de plus en plus de classes virtuelles. À cause du coût croissant de l’énergie, il sera maintenant plus pratique de travailler et d’apprendre de chez soi. Il y aura toujours des lieux utilisés pour des rencontres de travail et de partages occasionnels, mais la vocation des grands édifices à bureau, des écoles, des Bibliothèques et des hôpitaux, risque de grandement changer. Une portion importante d’un édifice comme la Place Ville-Marie, ne sera plus à vocation d’affaires. Ce sera l’une des tours d’habitation haut de gamme et historique de Montréal, les plus en vue. Quelques étages seulement serviront de lieu de rencontre d’affaires, de salles de meeting et d’étage de partage holographique virtuels. Déjà en 2012 nous pouvons nous rencontrer virtuellement dans des univers 3D, mais en 2062, ces Univers et les gens qui la composent se retrouveront sur un plancher avec seulement quelques personnes physiques, pour interagir avec eux. Cette science-fiction nous la connaissons déjà dans certains de nos programmes de télévision. Nous avions une idée de ce type de salle dans une émission populaire de notre époque, Star Trek.

Comme les gens ne se déplacent presque plus, nous n’avons plus besoin de cette quantité phénoménale de routes qui font le quadrillage de Montréal. Plusieurs de ces rues sont maintenant des jardins et des parcs, qui permettent à la faune et à la flore locale de transiter d’un point à l’autre de l’île. On observe aussi certains enclos spécifiques, servant à garder le bétail pour la consommation humaine et tous les toits des édifices sont maintenant des jardins permettant une quasi-autosuffisance alimentaire. Il y a d’ailleurs beaucoup moins de monde à Montréal. Plusieurs sont partis peupler le nord du Québec, attiré par la météo plus clémente et la prospérité liée à l’eau et aux autres ressources naturelles qui y sont abondantes.

Dans mon autre billet (de 2017) Projet de société pour le Québec ? Vers une révolution éconumérique tranquille…

Je présentais :

(…)
Nationalisation de l’eau

Nous avons une ressource naturelle qui vaut maintenant plus cher au litre que l’essence raffinée. Pourtant, nous ne faisons pratiquement rien de l’eau que les multinationales viennent pomper ici et revendent à fort prix partout dans le monde. En outre, nous gaspillons et polluons allègrement cette ressource renouvelable dont nous pourrions tirer collectivement profit.

Si le Québec exportait 10% de ses 1000 milliards de m3 d’eau douce renouvelable par an à un prix égal au coût actuel de dessalement de l’eau de mer, soit 0,65 $/m3, et si le gouvernement percevait 10% de cette somme en redevances, cela générerait des revenus de 6,5 milliards $ par an pour le gouvernement, soit 5 fois plus que le dividende versé par Hydro-Québec.
tiré de Le Québec et sa vision économique du 19e siècle

(…)Nationalisation des infrastructures numériques et cellulaires
Comme ça a été le cas pour l’électricité, les infrastructures numériques deviennent des outils de développements économiques majeurs. Ces infrastructures sont désuètes à la grandeur du Québec. Plusieurs études démontrent que la croissance de la pénétration de la fibre optique sur un territoire augmente significativement le produit intérieur brut de ce même territoire. Ces infrastructures se paieraient elles-mêmes et deviendraient un outil d’attraction des capitaux étrangers et de croissance de la main-d’œuvre.

most studies conclude that broadband penetration has an impact on GDP growth. However, one observes that such a contribution appears to vary widely, from 0.25 to 1.38 per cent for every increase in 10 per cent of penetration

(…)
Exploitation du travail à domicile
Avec des réseaux hautes-vitesses à la grandeur du territoire habité, nous n’aurions plus besoin d’autant de tours de bureaux et de l’énergie et capitaux pour les chauffer et les entretenir. En outre, la congestion routière diminuerait sensiblement. Nous pourrions commencer à songer aux campagnes intelligentes plutôt que strictement aux villes intelligentes. La délocalisation du travail est une réalité planétaire. Plus vite nous nous y adapterons, meilleur sera les chances de notre force de travail. Avec différents programmes et crédits d’impôt, nous pourrions complètement modifier nos pratiques en ce sens.

Production et développement des produits garantis à vie et à énergies vertes

Le temps de l’hyperconsommation et des produits à obsolescence programmée tire à sa fin. Plusieurs pays émergents se sont positionnés dans la fabrication de tels produits avec une main d’œuvre à bas coûts. Pourquoi ne pas nous positionner comme étant LA société qui valorise les produits garantis à vie et ou avec des composantes biodégradables et réutilisables ? Ce serait un nouveau marché hautement lucratif.

Valorisation de l’agriculture urbaine, autonome, de proximité et des serres biologiques communautaires
L’objectif est de viser l’autonomie alimentaire 4 saisons dans toutes les régions du Québec.

Afin de viser à une autonomie alimentaire, nous devons être capables de nous nourrir convenablement et de continuer à nous approvisionner d’aliments frais même en plein hiver. Nos aïeuls colons avaient cette compréhension et nous pourrions retourner à ces sources de l’autosuffisance alimentaire grâce aux technologies et au partage des connaissances agricoles en terre libre et en serre avec l’ensemble de la population. Instauration de cours de jardinage dès le primaire et d’élevage et d’écologie au secondaire et transformation des plates-bandes urbaines, de portions des cours d’école et des terrains gouvernementaux en jardins communautaires et ouverts à tous. Création de crédits d’impôt pour la construction de serres bio.

Développement écoresponsable des ressources naturelles et du grand-nord

Nous avons un territoire immense qui regorge de ressources naturelles. Or ces ressources appartiennent à tous les Québécois et aux diverses nations autochtones qui peuplent notre territoire. Le développement des ressources naturelles n’est pas une course contre la montre. Que nous les exploitions ou pas, ces ressources prennent et prendront de la valeur étant donné les capacités limitées de notre planète. Alors, aussi bien analyser soigneusement les opportunités de développements des ressources naturelles et le faire en codéveloppement gouvernemental.

Aussi, pourquoi ne pas donner des « terres de la couronne » aux colons du XXIe siècle qui voudraient partir coloniser notre territoire en haut du 48e parallèle ? Ce développement devrait se faire sans créer d’autoroutes pour s’y rendre (sauf des routes de terre battue et l’utilisation de motoneiges en hiver) et valoriser les véhicules de types 4X4, Quad, chenillette, hydravion et hélicoptère. On pourrait développer un système de trains pour le déplacement des personnes, de la machinerie et des marchandises. On réduira ainsi les coûts associés au développement d’infrastructures routières, tout en préservant le plus possible l’environnement boréal. On y pratiquera et développera les services de santé à distance et approvisionnera numériquement les nouveaux villages grâce aux réseaux micro-ondes.

Santé

Planification, financement et implantation de services de santé ambulatoire, de la médecine à distance, des soins psychologique et services sociaux à distance et des chirurgies automatisées et à distance. Valorisation des services spécialisés dématérialisés tels que radiographie à distance et autres services diagnostiques spécialisés, délocalisés et numérisés. Planification et instauration des services des super-infirmières.

Instauration et financement des aidants naturels. Jumelage et expérimentation des modèles d’intégration des garderies et des centres de personnes âgés.

À ces observations passées, j’ajoute qu’étant donné l’omniprésence du numérique dans nos vies et cette omniprésence qui ira en s’accroissant, il sera de plus en plus important de se « brancher » à la vie réelle, de toucher la terre, de sentir la nature, d’observer la flore et de cultiver soi-même. D’ailleurs l’un des nouveaux concept d’urbanisme américain valorise le « farm-base ne Neighborhoods » aussi dénommé « agrohood ». Dans son article Meet The Farm-Based Neighborhoods Changing The Face Of Master-Planned Communities, Forbes présente:

(…)According to the Urban Land Institute, “Agrihoods offer proven financial, health, and environmental benefits—to the stakeholders involved in their implementation, to surrounding communities and to the planet.”
(…)“It provides a lifestyle that seems to have been left behind in bygone times,” Helman said. “The homes have front porches, you know your neighbors here, and there are children always playing in the fresh outdoors. This community brings hometown values, fresh-grown vegetables and neighbors knowing neighbors back to us.”
(…)As ULI explains, “By building agrihoods, real estate decision-makers—including developers, investors, owners and property managers—can leverage a focus on food production in development to create value, promote equitable economic development, enhance environmental sustainability and improve public health.”

L’un des exemples mentionnés dans l’article est Willosfordconservancy, que je vous invite à consulter. Imaginez donc que de plus en plus de terres agricoles en région, sont convoitées afin de répondre à la croissance régionale et à l’exode des villes à cause notamment de la covid. Si les urbanistes et le gouvernement réalisaient que de tels concepts permettraient de créer des communautés pratiquement autosuffisantes, le développement régional se ferait avec une vision plus écologique. D’ailleurs, le golf étant en déclin et la question fondamentale que se posent plusieurs municipalités, dont Montréal, à savoir « comment transformer ces terrains ». Cette vision d’agrihoods pourrait être une avenue à considérer.

Une autre observation que je fais depuis que j’habite « en région » est que les pressions de la mode, s’y fait moins sentir. Il y est moins important « d’être à la dernière mode » et mes habitudes de consommation vestimentaire y sont donc moins élevées. J’achète donc des vêtements qui sont plus utilitaires, de longue durée et adaptée au climat et à l’environnement. À titre d’exemple, depuis 5 ans j’ai deux paires de bottes en fourrure animale et elles me seront certainement encore très utiles un autre 10 ans.

J’achète ma viande directement chez des éleveurs locaux et durant la saison chaude, j’achète chez des marchands de fruits et légumes qui s’approvisionnent chez des fermiers locaux.

Je suis très certainement loin d’être la personne la plus écologique. Par contre, je fais plusieurs petits gestes qui , bien qu’ils ne soient pas « idéologiques », participent activement à ce but ultime qui devrait être de consommer et de vivre plus en harmonie avec la planète. De plus, je partage ici et je partagerai encore, plusieurs idées qui pourraient nous permettre d’être éventuellement plus vert, dans la pratique à tous le moins…

L’identité numérique peut servir le bien, tout comme le mal. Quelle direction prendra le Québec?

Alors que j’avais développé un plan numérique pour le Parti Québécois lors des élections provinciales, j’avançais l’idée d’un passeport numérique. J’y crois toujours. Cependant, je suis aussi consciente que ça ne peut pas se faire n’importe comment et qu’à la base, le citoyen doit pouvoir contrôler ses informations personnelles. Ce n’est pas au gouvernement de contrôler ces informations, c’est au citoyen. Ces informations peuvent servir autant le bien que le mal et l’approche que le gouvernement doit prendre pour développer une telle identité peut faire toute la différence entre un outil facilitant la vie de tous et diminuant sensiblement les dédoublements d’information, la paperasserie, la fluidité des transactions avec les différents ministères voire l’efficacité des prestations gouvernementales et la réduction des coûts et la diminution de l’effectif des fonctionnaires pour faire la même chose que nous faisons déjà. Par contre, ça peut aussi servir à développer une société de surveillance, une tyrannie gouvernementale, une marchandisation de notre intimité et des informations les plus sensibles à propos de chacun de nous et l’établissement de « crédit social » à la chinoise faisant passer les devoirs avant les droits.

Je valorisais la technologie X-Road « pour assurer la confidentialité, l’intégrité et l’interopérabilité entre les parties à l’échange de données ». X-Road est d’ailleurs membre de la Digital Public Good Alliances dont l’un des buts est de favoriser le consensus à propos de l’échange des données en mettant de l’avant certains standards à cet effet.

6. Mechanism for Extracting Data
If the project has non personally identifiable information (PII) there must be a mechanism for extracting or importing non-PII data from the system in a non-proprietary format.
7. Adherence to Privacy and Applicable Laws
The project must state to the best of its knowledge that it complies with relevant privacy laws, and all applicable international and domestic laws.
9. Do No Harm by Design
All projects must demonstrate that they have taken steps to ensure the project anticipates, prevents, and does no harm by design.
9.a) Data Privacy & Security
Projects collecting data must identify the types of data collected and stored. Projects must also demonstrate how they ensure the privacy and security of this data in addition to the steps taken to prevent adverse impacts resulting from its collection, storage, and distribution.

Il ne semble malheureusement pas que ce sera la voie choisie par notre gouvernement. Récemment, notre ministre de l’économie valorisait l’idée d’étendre l’utilisation du passeport vaccinal à tous les commerces. Ce serait donc une sorte de cheval de Troie à l’identité numérique. Ça faisait ironiser le copain Michael Albo, scientifique des données, sur son profil LinkedIn :

Mais oui, étendez le passeport vaccinal à tous les commerces, cela permettra de traquer TOUS les déplacements des citoyens québécois et d’avoir encore plus de données à analyser pour étudier leurs comportements d’achat afin de les croiser avec d’autres sources de données.

Et comme les québécois aiment leur passeport vaccinal, vous avez bien raison de dire que “c’est un outil qui va probablement demeurer pour longtemps” même après la fin de la pandémie.

La gouvernance algorithmique et la surveillance totale sont à portée de main. Nous pourrons bientôt élaborer des algorithmes qui récompensent ou pénalisent directement les citoyens sur la base de données collectées et de leurs comportements d’achat.

Les personnes en surpoids qui se rendent trop souvent dans un fast-food ou les diabétiques qui achètent des crèmes glacées sont de dangereux irresponsables qui mettent en danger notre système de santé.

Nous allons “rééduquer” ces criminels avec leur consentement. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
#sarcasme #dystopie #quebec

D’ailleurs, en 2020 il affirmait en commission parlementaire que nous devrions encourager les pharmas à venir fouiller dans nos données médicales puisque « c’est une mine d’or ». Il semble qu’on soit très loin de « la recherche d’un consensus à propos de l’échange des données ». On valoriserait même la création d’une identité numérique par reconnaissance biométrique. Pourquoi utiliser une technologie d’identité numérique qui existe déjà, qui est utilisée ou analysée par les pays les plus en avance sur le numérique et respectueuse de la confidentialité des données alors qu’on peut tout réinventer, payer des sommes astronomiques pour le faire et « donner » l’accès à nos données les plus sensibles au plus offrant???

Et tant qu’à y être, pourquoi ne pas vendre aussi nos données fiscales en même temps que nos données de santé? C’est l’idée du siècle que valorise le gouvernement de la CAQ…

La tristesse de la privatisation du bien commun numérique

Le constat est triste et indiscutablement inquiétant. C’est certainement grâce à l’entreprise privée et aux services scientifiques et militaires si récemment, nous avons fêté le 50e anniversaire d’internet. Il est aussi important de souligner que ce sont les gouvernements (et en très grande partie le gouvernement américain) et les taxes des citoyens, qui ont massivement financé cette grande innovation.

Internet est très certainement, avec l’impression, la renaissance, le siècle des Lumières, la réfrigération, les vaccins, l’industrialisation puis les avions, l’une des très grandes avancées de l’humanité. Et comme pour toute innovation, elle peut autant servir le bien, que le mal.

Tout comme l’eau ou l’électricité, l’échange de « bits » est devenu malgré lui, un bien public. Et comme pour l’eau ou l’électricité, les gens qui la produisent ou la distribuent sont certainement en droit d’être convenablement rémunérés pour le travail qu’ils font. Généralement, pour ne pas dire presque exclusivement, ce sont d’ailleurs aussi les « services publics » qui gèrent et distribuent ces biens publics. Or, encore dans certains pays, ces services publics sont toujours entre les mains de conglomérats (les TELCOs) et une grande iniquité existe entre les usagers. Cette disparité est connue sous le vocable de fracture numérique.

La fracture numérique ne se limite pas à l’accès aux nouveaux moyens de communication. Il importe de distinguer trois niveaux d’inégalités vis-à-vis des nouvelles technologies :
• L’inégalité dans l’accès à un ordinateur, à Internet…
• L’inégalité dans l’usage d’outils.
• L’inégalité dans l’usage des informations issues de ces outils.

Mais il demeure que l’accès aux nouveaux moyens de communication demeure la première marche à gravir. Or, quoi qu’en dise le CRTC ou le gouvernement du Québec, la très haute vitesse et la fibre optique demeurent endémiques au Canada, tant dans les grandes villes que dans les campagnes. Ce que l’on nomme « la haute vitesse » est d’un flou à peine artistique puisque cette vitesse évolue dans le temps et qu’on aime se faire croire que la majorité des Canadiens en sont pourvus, ce qui est un mensonge éhonté. En outre, on présente souvent les réseaux de fibre optique comme étant dispendieux parce que le Canada est grand. C’est tout aussi faux. Le Canada habité n’est pas le Canada et il se compare avantageusement à la Norvège qui a déjà cette fibre optique gouvernementale, sur laquelle les TELCOs offrent le transport des données. En outre, on présente souvent ça comme une dépense alors que tout comme l’électricité, c’est plutôt une source de revenu, de développements économiques, sociétaux et scientifiques majeurs et que nous pourrions, comme l’a fait l’ONU, reconnaître qu’Internet est un droit fondamental.

Mais étant donné que nos parlementaires ne semblent pas comprendre l’importance capitale de ce « service public », nous continuerons de payer outre mesure, pour prendre du retard sur les meilleurs de la planète et nous risquons fortement de handicaper les chances de nos enfants de vivre convenablement de cette nouvelle économie plutôt que d’en être que des consommateurs…

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Pour un nationalisme numérique

Vous me direz que je me répète, mais la pédagogie c’est un peu ça. Fesser sur le même clou afin qu’il finisse par solidifier la planche…

Les Français lorgnent depuis un certain temps le nationalisme numérique. Le Parti Québécois aussi avait ça dans ses cartons.

Mais qu’est-ce que la souveraineté numérique?
Selon Wikipédia :

L’expression « souveraineté numérique » est apparue dans le langage à la fin de la première décennie des années 20001, sans qu’elle n’y fasse l’objet d’une définition claire. C’est en 2011 que Pierre Bellanger, le président de Skyrock, va clairement définir cette notion en indiquant que « la souveraineté numérique est la maîtrise de notre présent et de notre destin tels qu’ils se manifestent et s’orientent par l’usage des technologies et des réseaux informatiques » dans un entretien accordé à la revue Le Débat, puis dans une tribune parue dans Les Échos2.

Le but poursuivi est bien, comme le théorise Pierre Bellanger, l’établissement d’une souveraineté numérique, via l’alliance des entreprises et de la puissance publique pour accomplir un objectif partagé, l’établissement de la souveraineté numérique. Pierre Bellanger y faisait déjà référence dans sa réponse à la consultation publique sur la création d’un Conseil national du numérique3, dans laquelle il indiquait « Pas de souveraineté nationale sans souveraineté numérique. L’internet est un réseau mondial sous contrôle des États-Unis. Les entreprises américaines y sont le plus souvent dominantes. La dépendance et le transfert de valeur occasionnés par ce déséquilibre doivent amener les pouvoirs publics à mettre en œuvre une politique industrielle de l’internet. »

Mais pour revenir au Français, voici deux exemples de ma revue de littérature de ce matin.
Le grand retour du «cloud souverain»: une histoire de gouvernance et de protectionnisme.
L’énigme Qwant

On peut y lire :

La guerre, mon colonel !
Une guerre commerciale et politique certes mais une guerre quand même. Commençons par parler Gouvernance. Le pétrole de demain, d’aujourd’hui en fait, c’est la Donnée. Que ce soit pour des intérêts géo-stratégiques, pour éviter l’espionnage industriel ou simplement protéger la vie des citoyens (merci le Règlement Général sur la Protection des Données, ou RGPD), il est impératif de contrôler les machines et les humains qui gèrent la Donnée. Et là, naïvement, on se dit que si on utilise un DataCenter sur le sol français, alors tout ira bien.

Sauf que non. Tout ne va pas bien du point de vue gouvernance de la donnée. Le CLOUD Act, loi américaine promulguée le 23 mars 2018, permet au gouvernement, forces de l’ordre et autres services de renseignement américains d’accéder aux informations stockées sur les serveurs des entreprises de Cloud et Télécoms américaines, quelque soit leur situation géographique (il est à noter que le CLOUD Act n’est qu’une façon de réaffirmer l’extraterritorialité du droit américain, c’est-à-dire que le droit américain s’applique sur sol étranger). Tout ceci sans que les propriétaires des dites données ne soient informés.

Et

Une nécessité d’alternative ?
Qwant répond en premier lieu à une nécessité d’alternative dans un domaine où la situation est clairement hégémonique : en France, Google thésaurise de 92% à 95% des recherches sur le Web. La situation est la même quasiment partout dans le monde, et même aux Etats-Unis (si, si…), sauf dans quelques (très peu de) pays : République Tchèque (Seznam), Russie (Yandex), Corée du sud (Naver) et Chine (Baidu), même si ce dernier pays reste très spécifique, de par sa volonté politique d’être un grand intranet. En dehors de ces quelques contrées, le seul concurrent valable au niveau mondial reste Bing, le moteur de recherche de Microsoft qui draine, bon an mal an, entre 3 et 8% de trafic “moteur” sur les sites web, à travers son propre site et ses partenariats (Yahoo!, Ecosia, Lilo, etc.). C’est certes faible, mais loin d’être totalement négligeable. Et Bing est loin d’être un mauvais moteur de recherche. On peut même dire qu’il s’améliore chaque année un peu plus. Mais, à mon avis, son principal problème est de trop vouloir clôner Google, dans son algorithme comme pour son interface utilisateur. On peut comprendre la démarche, mais, selon moi, elle n’aide pas à gagner de nouveaux aficionados, étant plutôt vouée à ne pas voir trop d’internautes partir chez le voisin de Mountain View et donc à ne pas changer leurs habitudes.

Il y a donc une guerre technologique pour le pétrole numérique qui s’adonne à être « la donnée ». Il faut reconnaître que la société française a un pas de géant de plus que les sociétés québécoises ou canadiennes. Cette notion de « souveraineté numérique » y est déjà bien implantée depuis plusieurs années. Il est vrai que les outils de cette souveraineté ont peine encore à réellement prendre leurs places, sauf qu’ils sont là, que le gouvernement français prend la question très au sérieux et qu’ils avancent vers la réalisation de cette souveraineté. Ici, sur le site du gouvernement du Canada, on ne trouve strictement rien. Sur celui du gouvernement du Québec, dans le document Dialogue – Vers le gouvernement du futur, on trouve le paragraphe :

Synthèse des propositions et des arguments échangés pendant la consultation
Il est proposé d’utiliser les logiciels libres pour des raisons d’efficacité, de sécurité, de souveraineté numérique et de sécurité nationale. Des participants indiquent que cela pourrait favoriser l’industrie locale en plus de renforcer l’expertise interne du gouvernement. Il est également suggéré que tout code informatique réalisé par ou pour le gouvernement devrait toujours être sa propriété, pour ensuite être publié sous licence libre. Les participants moins favorables à cette idée soulignent que le recours aux logiciels libres ne devrait se faire que s’il est démontré qu’il s’agit d’une solution plus économique.

Les participants ont également fait part de leurs préoccupations par rapport à l’utilisation de l’infonuagique, notamment le confinement à un fournisseur infonuagique quel qu’il soit, la protection des renseignements personnels et de la vie privée, la cybersécurité et les retombées écoénergétiques par le recours aux énergies fossiles non renouvelables. Pour ces préoccupations, les solutions suggérées sont l’utilisation de nuages hybrides, de logiciels et de standards libres et ouverts.

Suites prévues
Une attention particulière est portée aux préoccupations concernant l’infonuagique et son utilisation.

Il s’agit donc de propositions de citoyens, pas de directives gouvernementales ou ministérielles. On est donc encore très loin de l’établissement d’une politique ou même d’une directive qui serait le début d’un commencement d’une réflexion sur cet enjeu qui fera la différence entre une nation autonome et une nation de consommateurs de l’économie numérique des autres…

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La vision numérique du Parti Québécois, réponse aux blogueurs William, Laberge et Rioux

La vision numérique du Parti Québécois, réponse aux blogueurs William, Laberge et Rioux

Les blogueurs Yves William, Clément Laberge et Martine Rioux ont préparé des questions à propos du numérique à chacun des partis politiques.

RÉPONSES DU PARTI QUÉBÉCOIS

A – INNOVATION
L’innovation est au cœur des discussions lorsqu’on parle de l’avenir numérique. Tout le monde y est favorable.

Sauf que quand de nouvelles pratiques économiques émergent à la suite de certaines innovations, les pouvoirs publics peuvent se trouver rapidement démunis.

On a qu’à penser à la difficulté du gouvernement à se faire une opinion sur la meilleure stratégie à prendre face à Uber. La question est d’actualité, car le projet-pilote qui devait durer une année (et qui en a finalement pris deux) arrive à terme en octobre, tout juste après les élections.

Que proposez-vous pour que les beaux discours en faveur de l’innovation ne s’évanouissent pas chaque fois que l’innovation se transforme en très profonds et très rapides bouleversements sociaux ou industriels?

Réponse
Le Parti Québécois créera un conseil du numérique, qui sera notre « forum des sages » pour voir venir les bouleversements engendrés par la révolution numérique; il nous permettra d’y faire face de façon proactive.

Ce conseil serait obligatoirement consulté par les élus et ministères pour toute question concernant le développement numérique sur le territoire québécois. Nous créerons également un institut de recherche réunissant les plus grands cerveaux informatiques universitaires du Québec et de nombreux collaborateurs. Cet institut mettrait à la disposition de la communauté de chercheurs québécois une infrastructure de pointe pour accentuer la portée de leurs différentes expériences. Il reprendrait ainsi le modèle du Laboratoire en économie expérimentale du CIRANO (Laboratoires universitaires Bell) qui a été mis sur pied en 2000.

B- STRATÉGIE NUMÉRIQUE ET ADMINISTRATION PUBLIQUE
On entend beaucoup d’insatisfaction par rapport à la manière dont l’administration publique a intégré les technologies numériques jusqu’à présent. L’administration publique qui n’est pas particulièrement reconnue pour son agilité, sa transparence et son innovation. Est-ce justifié selon vous? Pourquoi? Quel geste faudra-t-il poser pour transformer le fonctionnement de l’État de manière à ce qu’il utilise plus efficacement le numérique?
[Question au PQ, à la CAQ et à QS]

Le gouvernement a déposé une stratégie numérique en décembre dernier. Ce document sera-t-il un point de départ pour votre action ou envisagez-vous déjà de mettre cette stratégie de côté pour établir de nouvelles orientations prioritaires? Le cas échéant, quelles seraient-elles?

[Question au PLQ]
Vous avez présenté la stratégie numérique en décembre. Comment évaluez-vous à stade l’atteinte de vos objectifs de transformation numérique? Comment comptez-vous aller plus loin si vous formez le prochain gouvernement?

Réponse
La nouvelle stratégie sera un point de départ. En plus des engagements cités à la première question, nous souhaitons obliger les grosses firmes informatiques qui obtiendront des contrats gouvernementaux à sous-traiter l’équivalent de 10 % des montants obtenus à des firmes de plus petite taille.

Nous souhaitons également mettre le Québec sur le chemin de l’identité numérique, en permettant à toute personne d’interagir avec l’État de manière totalement numérique, sans papiers.

On parle ici de l’architecture X-Road. Créée en Estonie, l’architecture X-Road permet aux services publics du pays de s’interconnecter afin d’échanger leurs données pour faciliter la vie des citoyens. Ce modèle a permis une coopération plus poussée entre les organisations publiques et a réduit l’utilisation du papier de façon importante. En prime, les employés de l’État peuvent désormais se concentrer sur les tâches qui nécessitent des interactions humaines. Il s’agira, pour nous, d’observer ce qui se fait partout sur la planète et de retenir les solutions qui s’appliquent le mieux chez nous.

Un gouvernement du Parti Québécois donnera la priorité au logiciel libre et aux standards ouverts de façon générale dans tous les projets numériques de l’État. Cette priorité peut être inscrite dans une loi et ses modalités d’application, précisées dans un décret.

C- ACCÈS À L’INFORMATION
C’est pas mal unanime: la loi d’accès à l’information, et les processus qui lui sont associés, sont de plus en plus désuets — et les plus récentes tentatives de mise à jour se sont soldées par un échec.

Dans ce contexte, ne serait-il pas plus simple de définir par une loi-cadre qui précise que que tous les documents produits par l’État québécois doivent être publics et accessibles sans restriction dans un délai raisonnable, à moins de justifications explicites? Et sinon, pourquoi?

En complément, y a-t-il un lien, de votre point de vue, entre la loi d’accès à l’information, une politique de données ouvertes et l’utilisation de logiciels à codes sources ouverts/libres par l’administration publique?

Réponse

Le Parti Québécois souhaite :

  • Adopter une politique généralisée de gouvernance et de données ouvertes, suivant le principe de « gouvernement ouvert  Autant que le permet la protection des renseignements personnels, rendre effectif un accès complet à l’information, à tous les niveaux de gouvernement, afin d’assurer la diffusion rapide et effective de l’information en la rendant accessible, compréhensible et utile aux citoyens;

  • Mettre sur pied une commission indépendante afin de rédiger une nouvelle loi d’accès, comme cela avait été le cas en 1982 lors de la rédaction de la présente loi, avec la commission Paré.

  • Le Parti Québécois souhaite nommer un ministre du Numérique; assisté du conseil du numérique, il aura pour mandats de se pencher sur ces questions et de leur trouver une réponse technologique et législative adéquate pour le développement harmonieux des données ouvertes. Par ailleurs, notre gouvernement s’assurera de développer une souveraineté des données publiques.

D- COMMERCE EN LIGNE
Le défi du commerce en ligne est complexe. Les difficultés actuelles ne tiennent pas seulement dans la timidité des commerçants locaux à faire le virage qui s’impose pour suivre leur clientèle. Le défi tient aussi à la concentration très forte dans le commerce en ligne dans les mains de quelques gros joueurs. Ex. 50% du commerce en ligne américain passe présentement par la plateforme Amazon.

Doit-on encourager en priorité la transformation numérique des commerçants par programmes d’accompagnement, de transfert de connaissances (et de compétences) avec un plus grand soutien financier?
ou
Doit-on plutôt encourager en priorité des solutions innovantes (privées ou publiques) qui misent sur la mutualisation de ressources et de services pour offrir aux commerçants des environnements logistiques qui les rendraient plus concurrentiels ?
ou
Doit-on au contraire laisser les entreprises s’adapter en fonction des forces du marché?

Réponse

Le Parti Québécois souhaite mettre fin à l’iniquité fiscale entre les entreprises québécoises et étrangères, en percevant les taxes sur le commerce électronique, pour les biens tangibles autant qu’intangibles.

Au cours des dernières années, il a été amplement question de délaisser la formule classique régissant les appels d’offres, c’est-à-dire celle qui récompense l’entreprise qui présente l’offre la plus basse. Le gouvernement du Parti Québécois croit qu’il faut introduire des critères qui récompensent l’innovation, dont les nouvelles technologies.

Le gouvernement du Parti Québécois croit que plus que jamais, il doit y avoir complémentarité entre les investisseurs privés et publics pour le financement des PME. Ainsi, lorsqu’une PME se voit refuser un prêt dans le secteur privé, le dossier devra automatiquement être soumis aux fonds d’investissement partenaires du gouvernement, comme les fonds de travailleurs et de développement régional, puis, ultimement, à Investissement Québec, qui a pour mission de rendre disponibles des capitaux dans les maillons de la chaîne de financement délaissés par le secteur bancaire. La réponse devra suivre rapidement, considérant que l’entrepreneur aura déjà fait les démarches nécessaires lors de sa demande à la banque ou à la caisse.

Ce renvoi sera automatique et obligatoire, dans la mesure où il sera désiré par l’entrepreneur. Un tel mécanisme a notamment fait ses preuves en Grande-Bretagne, par le biais de la British Business Bank.

E- CULTURE
Croyez-vous que le numérique sera globalement positif ou négatif pour les créateurs québécois? Il s’agit plutôt d’une menace ou d’une opportunité pour notre culture nationale?

Dans ce contexte, comment les nouvelles formes de diffusion des produits culturels reconfigurent-elles notre identité culturelle? Doit-on revoir notre façon de penser et définir notre culture nationale?

Faut-il modifier les systèmes sur lesquels s’appuient nos industries culturelles (quotas, subventions, crédits d’impôt, etc.) pour tenir compte de cette nouvelle réalité?

Réponse
Le Parti Québécois appuiera les initiatives de captation artistique du spectacle vivant, pour doter le Québec d’une mémoire numérique et de façon à pouvoir la diffuser sur de multiples plateformes, facilitant ainsi l’accès à la culture pour les classes défavorisées, les personnes à mobilité réduite et celles vivant dans les régions éloignées.

Un gouvernement du Parti Québécois :

  • Visera à ce que les sites de vente de contenu numérique, ainsi que ceux qui permettent la diffusion en continu, mettent davantage le contenu québécois en vitrine, par défaut, sur leur page d’accueil. Nous ciblons une proportion significative de créations québécoises et francophones, sans restreindre l’offre ni contraindre le consommateur. Il ne s’agit pas de quotas : le contenu des sites reste le même et le consommateur demeure libre d’acheter ce qui lui plaît.

  • Prendra les moyens requis pour que reviennent au Trésor québécois les sommes qui lui sont dues. Il s’agit d’une question de justice fiscale pour les contribuables québécois et d’équité pour les entreprises d’ici, qui perçoivent des taxes.

F- DÉMOCRATIE

Nous sommes face à un étrange paradoxe : celui d’une société instruite comme jamais dans l’Histoire, mais en pleine crise de confiance face au pouvoir politique et ses institutions. Cela, malgré tous les outils de communication et de réseautage à notre disposition.

Comment le numérique peut favoriser l’engagement et la participation positive des citoyens dans la vie démocratique?

Comment la transformation du fonctionnement de l’État peut-elle aider à réduire cette crise de confiance?

Réponse
Le Parti Québécois souhaite mettre en place des mécanismes de consultation réguliers de la population, autres que les commissions parlementaires; le numérique sera au centre des pistes de solution pouvant mener à de tels mécanismes de consultation.

G- ÉDUCATION

Un peu partout à travers le monde, on voit se multiplier de nouvelles institutions d’enseignement (principalement privées), de niveau collégial et universitaire.

Est-ce une bonne idée pour le Québec de répondre à cette tendance avec un service concurrent (type eCampus)? Pourquoi?
Et si, oui, quels devraient être les objectifs de ce service? Quelles priorités devraient guider son développement?

Réponse
Le Parti Québécois a pris l’engagement, dans son programme, de cultiver, chez les jeunes du secondaire et du collégial, un goût pour la science et les carrières scientifiques.

La qualité de l’éducation passe tout d’abord par un financement régulier, suffisant et prévisible du système d’éducation, ce que nous nous sommes engagés à fournir.

Au-delà d’un financement adéquat du système d’éducation, un gouvernement du Parti Québécois se concentrera sur le développement de partenariats entre les universités et les écoles primaires et secondaires. La présence d’étudiants universitaires dans nos écoles pour intéresser les jeunes à la science et aux études supérieures aura sans aucun doute des effets bénéfiques.

L’organisme Fusion Jeunesse a d’ailleurs des programmes très intéressants en ce domaine; nous pourrions nous en inspirer.

Le Parti Québécois est particulièrement sensible à l’importance de la science, de la recherche et de l’innovation dans la société du savoir dans laquelle nous évoluons. Il est important de souligner que le dernier gouvernement du Parti Québécois est l’auteur de la première politique nationale de la recherche et de l’innovation de l’histoire du Québec.

H. DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL

On parle peu de numérique et de développement régional, sauf en matière d’investissement pour l’emploi. Comment l’utilisation des technologies numériques peut-elle contribuer à soutenir et raffermir les économies régionales?

Réponse
Un des plus grands obstacles actuels au développement régional, c’est la faiblesse du réseau cellulaire et, surtout, l’absence d’Internet haute vitesse partout en région.

Plusieurs entreprises voudraient moderniser leur production, faire la transition vers le numérique, vendre en ligne, robotiser des chaînes de production, mais ne peuvent pas le faire parce qu’elles n’ont pas accès à un réseau Internet de qualité. Le numérique peut rendre les entreprises en région plus compétitives, plus modernes, et ouvrir des perspectives d’avenir intéressantes.

Concrètement, comment la mise en réseau d’informations, de ressources, de fournisseurs, de données, etc, pourrait créer de nouvelles opportunités économiques?

Si oui, de quelle façon croyez-vous pouvoir soutenir ce type d’innovation? Quel rôle le gouvernement devrait-il avoir dans l’initiation de projets structurants qui pourraient consolider les économies locales?

Réponse
D’abord, le gouvernement doit être la bougie d’allumage des projets entrepreneuriaux en région. Plus que jamais, il faut qu’Investissement Québec décentralise sa prise de décision vers les régions et assure une présence physique sur le territoire. Il faut aussi qu’Investissement Québec appuie des projets émergents en région et augmente du même coup sa part d’investissements plus risqués. En deuxième lieu, les CLD – dont le financement a été partiellement puis complètement aboli par les libéraux – jouaient un rôle fondamental dans la mise en réseau des entreprises en région. À notre arrivée au pouvoir, nous voulons renflouer les budgets avec un investissement de 71 M$.

Croyez-vous que le travail à distance et le travail autonome sont des alliés du développement régional? Si oui, comment proposez-vous d’agir pour soutenir le développement de ces nouvelles formes de main d’œuvre?

Réponse
Oui, nous croyons fortement au travail à distance. La preuve : nous avons proposé durant la campagne électorale que 200 000 personnes de plus puissent travailler de la maison d’ici 2025, autant dans la fonction publique que dans le secteur privé.

Par le biais d’un crédit d’impôt et la mise en place de ressources adaptées, dont des incitatifs financiers, nous allons accompagner les entreprises pour qu’elles s’engagent dans cette voie. Nous allons même donner aux entreprises 400 $ par télétravailleur, pour qu’elles s’équipent de la technologie nécessaire.

À terme, nous croyons que cette mesure sera bénéfique pour les régions, puisque les gens pourront habiter en région et avoir accès aux mêmes emplois qu’en ville. À l’inverse, des entreprises en région auront accès à de nouveaux bassins de ressources humaines.

Le plan numérique du Parti Québécois, trop fière de ces engagements

Les lecteurs de ce blogue savent déjà que depuis 15 ans, je me bat pour un plan numérique pour le Québec.

C’est donc avec enthousiasme que durant une partie de l’été, j’ai planché sur le plan numérique du Parti Québécois. J’y travaillais avec Mireille Jean (députée de Chicoutimi), Guy Amyot (chef de cabinet adjoint de Jean-François Lisée), le recherchiste de l’Assemblée nationale Jean-Philippe Rochette et le chef du Parti Québécois, Jean-François Lisée. Sous la plume de l’éditorialiste Pierre Asselin de Le Soleil, on dit de ce plan :

(…) L’entrée sur la scène politique de Michelle Blanc, pour le Parti québécois, explique aussi l’étendue de la plateforme péquiste, la plus complète de tous les partis. Le parti qui formera le prochain gouvernement, si ce n’est pas le PQ, devrait s’en inspirer.

J’ai aussi discuté en profondeur de ce plan avec Bruno Guglielminetti dans son podcast.

 

Le voici donc dans son entièreté 🙂

Une révolution numérique Déployons notre fibre nationale

Le Québec se branche, mais à basse vitesse. D’autres nations, qui sont passées à la vitesse supérieure, en tirent déjà les bénéfices. C’est le temps pour nous d’agir et d’entreprendre résolument l’incontournable virage numérique. Le Québec aura enfin, du point de vue technologique, un visage du XXIe siècle.

Les programmes mis en place par le Parti libéral, que relaie la CAQ, ne sont certainement pas la solution pour passer à l’ère numérique au bénéfice des citoyens. Ils ne font que subventionner les compagnies de télécommunications pour qu’elles installent, aux frais des contribuables, une technologie sur le point d’être dépassée : relier au cuivre, plutôt qu’à la fibre optique, les maisons du Québec. Si on regarde plus loin que son nez, c’est clairement une erreur.

Le Parti Québécois, lui, propose une approche complètement différente :

Arrêter de subventionner. Commencer à investir. Et en recueillir les fruits.

L’OCDE a indiqué les façons possibles d’y arriver :

Subventions directes (dans l’UE, aux États-Unis et au Chili, par exemple).
Subventions indirectes, comme des taux d’intérêts favorables ou des avantages fiscaux (Japon).
Partenariats public-privé (au Mexique; cette option est également envisagée en Italie).
Réseau public, construit avec des fonds publics (en Australie ou en Saskatchewan, par exemple), pouvant offrir l’usage de son réseau à des fournisseurs privés d’Internet.
Un gouvernement du Parti Québécois combinera ces éléments. Sous la direction d’un ministre responsable du Numérique, une filiale d’Investissement Québec (NumériQuébec) aura le mandat de créer un consortium d’investisseurs (le Consortium d’infrastructure numérique) visant à :

Compléter le branchement, en fibre optique, des parties du Québec qui n’ont encore aucun service, jusqu’aux résidences et aux entreprises.
Faire passer du cuivre à la fibre optique les branchements de toutes les résidences et de toutes entreprises du Québec.
Ceci dans un calendrier court. Si possible, d’ici la fin de 2022.
Si le territoire du Québec ne comportait aujourd’hui pas un centimètre de fibre optique, l’opération complète de branchement d’une telle qualité coûterait environ 3,5 G$. Or, selon la composition du consortium et la participation des sociétés privées, d’Hydro-Québec et des apports des MRC, des villes ou des régions qui souhaitent devenir propriétaires, la somme requise sera beaucoup moindre.

NumériQuébec puisera dans les fonds d’investissement actuels d’Investissement Québec et des investisseurs partenaires. Nous mettrons à disposition de NumériQuébec, dans le Plan québécois des infrastructures 2019-2023, une somme d’appoint de 240 M$.

Le Consortium d’infrastructure numérique invitera Hydro-Québec à se joindre à l’aventure, question de mettre à profit ses infrastructures de fibre optique et de distribution (voir plus bas). Il en sera ainsi pour toute autre compagnie de télécommunications active sur le territoire québécois, la Caisse de dépôt et placement du Québec, et d’autres investisseurs institutionnels québécois; quiconque souhaite prendre le train du virage numérique du Québec avec nous sera le bienvenu!

La solution la plus économe, c’est de réunir ces entreprises autour d’une infrastructure commune; dans ce cas, elles devront se partager la propriété et les revenus générés. Les compagnies de télécommunication pourraient cependant préférer maintenir leur infrastructure en propre, faisant du consortium un concurrent. Ce sera possible, et ça existe déjà : dans certaines MRC, les réseaux de fibre existent en double.

Dans tous les lieux où la fibre optique n’est pas déjà installée, NumériQuébec privilégiera la prise en charge de l’opération par les MRC, les villes ou les régions. D’ailleurs, plusieurs expériences concluantes sont déjà en cours. La volonté politique locale de brancher les citoyens est forte. L’efficacité est au rendez-vous. Et la propriété du réseau de fibre génère une nouvelle source de revenu stable pour les MRC, ce qui n’est pas négligeable.

Dans le scénario de NumériQuébec, les MRC et les villes pourront décider d’être des partenaires principaux, des copropriétaires, ou de laisser NumériQuébec se charger de l’opération avec ses propres partenaires privés. La pleine indépendance, quoi!

Un investissement payant pour tous

L’International Telecom Union a réalisé une analyse comparative de l’impact économique de la fibre optique jusqu’aux résidences (FTTH) dans plusieurs pays. Elle conclut que le PIB national d’une société industrielle, comme l’est le Québec, croît de 0,25 % par année chaque fois que 10 % de son territoire jouit de cette couverture1 (voir le tableau à la fin). Une couverture de 100 %, telle que nous la proposons, permettrait donc une croissance, à terme, d’au moins 2,5 % du PIB annuel, ce qui est colossal.

En outre, l’OCDE et une récente étude d’Industrie Canada confirment qu’un investissement en FTTH génère, à court terme, un rendement économique de 300 %. D’ailleurs, Industrie Canada estime que l’investissement de 1 G$ sur 2 ans consenti en fibre optique réelle (et non en cuivre) par Bell Canada à Toronto a le potentiel de générer 19 000 emplois par année et d’ajouter 3 G$ au PIB du Canada sur 2 ans2.

La place d’Hydro-Québec

Pour brancher tout le Québec, Hydro-Québec (HQ) peut et doit être mise à profit.

Le réseau actuel : Une étude récente établit que le réseau actuel de fibre optique d’HQ permettrait de brancher au moins 20 000 ménages supplémentaires.
Augmenter la capacité du réseau d’HQ : Il est tout à fait possible d’augmenter la capacité actuelle du réseau de fibre optique d’HQ pour le compléter là où c’est nécessaire. Encore une fois, des coopératives ou les MRC concernées auraient ensuite la responsabilité de prolonger le réseau « jusqu’au bout des rangs ».
La distribution locale : La non-disponibilité des poteaux des compagnies privées pour brancher les résidences à la fibre optique est un problème constant. Pour l’instant, HQ ne met pas non plus ses poteaux à disposition de la fibre. Si elle faisait partie du Consortium, HQ pourrait donc offrir cette possibilité, ce qui faciliterait beaucoup la tâche de tout le monde.

Assurer une couverture cellulaire partout au Québec

Nous sommes à la veille du passage au 5G, une technologie qui permettra entre autres l’avènement des voitures autonomes et de nombreuses avancées pour le télétravail, la télémédecine, etc. Un univers de possibilités nouvelles est à nos portes, en somme.

NumériQuébec mettra à profit le consortium qu’elle souhaite former avec les compagnies de télécommunications pour compléter la couverture de la totalité des régions du Québec, et ce, en partenariat avec celles-ci. Tous se partageront à la fois l’investissement et le rendement.

Avec la technologie actuelle, l’objectif « couverture 100 % » sera atteint dans un court délai. Puis, la venue du 5G permettra un rebrassage des cartes, dans lequel NumériQuébec pourra jouer un rôle clé, pour aiguillonner ou compléter l’équité régionale dans la couverture téléphonique cellulaire.

NOS ENGAGEMENTS POUR UNE VÉRITABLE RÉVOLUTION NUMÉRIQUE

Mettre le Québec sur le chemin de l’identité numérique, en permettant à toute personne d’interagir avec l’État de manière totalement numérique, sans papiers.
On parle ici de l’architecture X-Road. Créée en Estonie, l’architecture X-Road permet aux services publics du pays de s’interconnecter afin d’échanger leurs données pour faciliter la vie des citoyens. Ce modèle a permis une coopération plus poussée entre les organisations publiques et a réduit l’utilisation du papier de façon importante. En prime, les employés de l’État peuvent désormais se concentrer sur les tâches qui nécessitent des interactions humaines. Il s’agira, pour nous, d’observer ce qui se fait partout sur la planète et de retenir les solutions qui s’appliquent le mieux chez nous.

Coût : 28 M$ au cadre financier sur 4 ans : 8 M$ les trois premières années et 4 M$ la quatrième année.

Créer un conseil national du numérique, qui serait formé de représentants reconnus de l’ensemble des secteurs d’activité et de la société civile.
Il serait obligatoirement consulté par les élus et ministères pour toute question concernant le développement numérique sur le territoire québécois.

Coût : nul.

Se doter d’une véritable politique de développement du logiciel libre
Un gouvernement du Parti Québécois donnera la priorité au logiciel libre et aux standards ouverts de façon générale dans tous les projets numériques de l’État. Cette priorité peut être inscrite dans une loi et ses modalités d’application, précisées dans un décret.

Il adoptera des principes, une norme et un manuel pour la conception et le design des services publics numériques. Pour constituer son expertise interne et contrôler sa dépendance à l’externe, l’État québécois doit s’inspirer des méthodes qui ont fonctionné, comme au Royaume-Uni (gov.uk).

Il formalisera et documentera le processus de contribution de l’État aux communautés de logiciel libre en adoptant une politique de contribution de l’État aux logiciels libres, à l’instar des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni et, plus récemment, de la Ville de Montréal.

Coût : nul.

Mettre en œuvre un grand chantier de numérisation des produits intelligents développés et manufacturés par les entreprises québécoises, et appuyer d’autres secteurs prioritaires que sont :
L’État sans papiers, le logiciel libre, la télémédecine, les consultations médicales à distance, l’agriculture robotisée et les avancées de la biométrie animale à distance, le commerce et la culture en ligne, l’apprentissage de masse à distance (MOOC Multiple Open Online Courses), le télétravail et toutes les innovations qu’apporte le numérique pour chacune des dimensions sociétales, économiques et ministérielles. Le secteur manufacturier passera en premier, mais les autres seront analysés pour déterminer l’ordre de priorité et les efforts financiers qui leur seront accordés.

Plus précisément, ce chantier :

favorisera l’idéation de la numérisation des produits québécois traditionnels, en rapprochant trois secteurs forts du Québec (les manufacturiers, les experts en technologies numériques et les agents de brevets).
offrira un programme de soutien financier pour l’étude de faisabilité d’une idée porteuse.
offrira un programme de soutien financier pour la réalisation de projets pilotes (crédit d’impôt).

De plus, un gouvernement du Parti Québécois favorisera la cueillette de données publiques, qu’il pourra ensuite rendre disponibles aux entrepreneurs technologiques. Ainsi, il permettra le développement de nouvelles applications numériques au service des citoyens.

Coût : Le gouvernement du Québec a mis 825 M$ à la disposition des entreprises, à même les fonds propres d’Investissement Québec et du Fonds du développement économique, afin de soutenir le secteur manufacturier innovant sur l’ensemble du territoire québécois. Nous réaménagerons une partie de ces budgets pour donner la priorité à cette mesure.

En matière de « chaînes de blocs », adopter une stratégie favorisant le développement de l’économie québécoise.
Cette stratégie sera basée sur les quatre principes suivants :

Respecter la capacité énergétique du Québec.
Favoriser le plus possible les PME québécoises.
Faire le plus possible avec la marge de manœuvre disponible, c’est-à-dire maximiser les retombées pour le Québec (profits d’HQ, retombées scientifiques, emplois, etc.).
Respecter l’autonomie des distributeurs d’électricité locaux (Sherbrooke, BaieComeau…).
Coût : nul.

Doter le Québec de ses propres « fermes » de serveurs gouvernementaux, afin d’assurer sa pleine souveraineté en matière de données publiques gouvernementales.
À l’heure actuelle, il est impossible pour le gouvernement du Québec de garantir que les données sensibles des Québécois (information fiscale, de santé et autres) sont hébergées en infonuagique sur des serveurs québécois, ou selon les standards des lois québécoises.

Coût : nul.

Créer un institut de recherche réunissant les plus grands cerveaux informatiques universitaires du Québec et de nombreux collaborateurs.
Cet institut mettrait à la
disposition de la communauté de chercheurs québécois une infrastructure de pointe pour accentuer la portée de leurs différentes expériences. Il reprendrait ainsi le modèle du Laboratoire en économie expérimentale du CIRANO (Laboratoires universitaires Bell), qui a été mis sur pied en 2000.

Coût : 2 M$ dans la 3e année; 4 M$ dans la 4e année.

Obliger les grosses firmes informatiques qui obtiendront des contrats gouvernementaux à soustraiter l’équivalent de 10 % des montants obtenus à des firmes de plus petite taille.
Les 10 plus importants contractants en TI du gouvernement du Québec se sont partagé 782 M$ en contrats, du 1er avril au 31 décembre 2017. Les deux plus importants sont Société Conseil Groupe LGS, qui est une filiale d’IBM, et IBM Canada. À eux seuls, ils ont obtenu 536 M$.

Coût : nul.

Nommer un ministre responsable du Numérique
Afin de coordonner l’élaboration et l’application de cette politique numérique, qui implique plusieurs ministères et organismes gouvernementaux, il faudra nommer un ministre responsable du Numérique.

Coût : nul.

Infrastructures numériques au Québec, se dépêcher d’être en retard

Écouter nos politiciens parler d’infrastructures numériques ou de numérique au Québec, pour l’oreille le moindrement informée, est d’une tristesse à peine voilée. On peut se targuer d’avoir des soi-disant « villes intelligentes », de faire des symposium sur l’innovation et autres efforts de gargarisassions de mots à la mode, mais la réalité est que nous peinons à simplement suivre l’évolution des bouleversements numériques. On se dépêche d’être en retard.

Au tournant des années 2000, on se régalait avec des expressions comme « l’autoroute de l’information ». 17 ans plus tard, notre autoroute est un chemin de bois. De surcroit, il n’est même pas entretenu. Pour l’autoroute, on repassera.

Le CRTC reconnaît qu’une infrastructure à large bande bien développée est essentielle pour favoriser la participation des Canadiens à l’économie numérique. C’est pourquoi il a établi de nouvelles cibles pour les vitesses de connexion Internet. Le Conseil veut que tous les ménages et toutes les entreprises du Canada aient accès à une connexion Internet à large bande d’au moins 50 Mbits/s en téléchargement et d’au moins 10 Mbits/s en téléversement.
Bien qu’une majorité de Canadiens profitent de tels niveaux de services à l’heure actuelle, cet avantage fait défaut dans les secteurs ruraux et les régions éloignées. Dans le cadre de ses efforts déployés pour soutenir une telle infrastructure, le CRTC a établi un fonds destiné à s’assurer que des niveaux minimaux de services d’accès Internet à large bande soient offerts partout au Canada. Il prévoit qu’à la fin de 2021, 90 % des foyers et des entreprises du pays profiteront de vitesses de connexion d’au moins 50 Mbits/s en téléchargement et d’au moins 10 Mbits/s en téléversement.

https://crtc.gc.ca/fra/internet/performance.htm

Hier, notre ministre de l’économie et du numérique, Dominique Anglade, nous présentait La stratégie numérique du Québec. Dans son document, on présente des cibles que certains jugent adéquates. On peut y lire :

GRANDE CIBLE :
Que 100 % des citoyens aient accès à des services Internet haut débit et que plus de 90 % d’entre eux aient accès à des services Internet fixes très haut débit d’au moins 100 Mbps en téléchargement et 20 Mbps en téléversement d’ici cinq ans.

Puis, dans un autre encadré, on mentionne :

SITUATION DE DÉPART
• En 2016, 99 % des ménages québécois avaient accès à des forfaits offrant des débits de 5 Mpbs et plus 60.
• En 2016, 83 % des ménages canadiens avaient accès à des forfaits offrant des débits de téléchargement d’au moins 100 Mbps 61.
60. CRTC, Rapport de surveillance des communications 2017, 2017, 397 p. Pour plus d’information sur la cible, voir l’annexe 4.
61. Idem.

Or, dans le document du CRTC, on parle plutôt de 50MBPS

Comme les sections précédentes le mentionnent, dans la politique réglementaire de télécom 2016‑496, le Conseil a établi des critères pour mesurer la réalisation de l’objectif de service universel, lequel comprend la disponibilité d’un service d’accès Internet à large bande fixe ayant une vitesse de téléchargement d’au moins 50 Mbps et une vitesse de téléversement d’au moins 10 Mbps, ainsi que la disponibilité d’une option de transfert (consommation) mensuel illimité de données. Le 31 décembre 2016, un service satisfaisant à ces critères était accessible à 84 % des ménages canadiens. Toutefois, la disponibilité varie beaucoup entre les régions urbaines et rurales, 39 % des ménages ruraux ayant accès à ce type de service par rapport à 96 % des ménages urbains. Dans l’ensemble, 11 % des ménages canadiens sont abonnés à un service satisfaisant à ces critères. Il est important de noter que le Conseil avait pour objectif de rendre ces vitesses accessibles aux Canadiens, tandis que l’abonnement est à la discrétion des consommateurs.

Là où le bât blesse, est que ce minime 50 MBPS que le CRTC se targe d’être disponible à 84% de la population, est lui-même une création de l’esprit (ou de la bullshit marketé par les TELCOs). Tel que mentionné dans un document de la Fédération Canadienne des municipalités Broadband Access in Rural Canada: The role of connectivity in building vibrant communities :

Misleading data?
Impeding an assessment of the state of broadband in Canada is the lack of complete data. Anecdotally, we often hear messages regarding the poor state of Internet access in Canada, particularly in rural and remote areas, while simultaneously being told that network operators are pouring billions of dollars into network improvements. Detailed information is a closely guarded secret and, the information that is publicly available is often not completely representative of the situation.

Vitesse internet réelle et estimations des besoins futurs

Dans un rapport indépendant de la CIRA (Canadian Internet Registration Authority) CANADA’S INTERNET PERFORMANCE: NATIONAL, PROVINCIAL AND MUNICIPAL ANALYSIS APRIL 2016, on obtient un portrait plus sombre, mais également plus objectif de la réelle vitesse des services internet au Canada, que vous pouvez voir dans le tableau plus bas.

Vitesse internet réelle au Canada, par province

Ils ont d’ailleurs l’humilité de mentionner que ces observations peuvent même être sur-estimées.

It is important to note that in provinces and territories where a high concentration of tests originated in an urban center the data can over-estimate the experience of many in the entire region. This is of particular concern in the north. Yellowknife, where access is generally good, dominates the averages for the NWT + Nunavut combined. The experience of many in NWT and Nunavut will be well below the 15.4 Mbps reported here.

Par ailleurs, une étude de la très crédible Eindhoven university Technology Fast Forward » How the speed of the internet will develop between now and 2020, on peut prendre connaissance (dans le tableau ci-dessous) de la croissance des besoins en spécifiant les différences entre les besoins d’usagers moyens, de gros usagers, d’innovateurs, de retardataires et de tous les usagers.

Estimation des besoins de connectivité internet par type d'usagers pour 2020

Considérations importantes pour les besoins futurs de bande passante au Québec

J’applaudis les efforts et la volonté démontré par notre ministre Dominique Anglade et notre premier ministre Philippe couillard, de doter (enfin) nos régions de services internet potables. Ceperndant, comme vous pouvez le comprendre à la lecture de ce billet, j’ai de nombreuses inquiétudes.

  • Les cibles de vitesse internet que le Québec se donne semblent ambitieuses, mais si on fouille un peu, ces cibles (une fois qu’elles seront atteintes) seront en deçà des besoins identifiés par l’étude de la Eindhoven university Technology.
  • La mesure d’atteinte de ces cibles repose sur les données du CRTC qui elles-mêmes sont déjà la moitié de ce qui est dans l’encadré du document de la stratégie numérique du Québec et ces données, sont hautement critiqués par de nombreux observateurs dont la Fédération Canadienne des Municipalités cité ici.
  • Les vitesses disponibles dans une région peuvent être adéquate pour une personne, mais ne le seront de toute évidence pas pour une famille connectée et encore moins pour une entreprise avec des nombreux employés. Il faut comprendre que les vitesses internet, une fois branché à un routeur et divisé par le nombre d’usagers qui s’y branche, ne sont de toute évidence vraiment plus les mêmes.

C’est pourquoi, à termes (dans 5 ans), en supposant qu’on arrive réellement aux cibles du gouvernement du Québec et mesuré avec des indicateurs déficients, on risque fortement d’être toujours en retard sur les besoins réels des usagers et des entreprises. C’est pourquoi, je fais le triste constat qu’on risque fortement de se dépêcher pour être encore en retard. De surcroit, nous aurons des élections dans moins d’un an, il n’y a rien de garantie que le prochain gouvernement sjivra les recommandations traçé par le gouvernement précédent et que 5 ans à attendre que « peut-être » on ait enfin des vitesses internet qui ont moyennement de l’allure en région, c’est long en sacréfice…

Projet de société pour le Québec ? Vers une révolution éconumérique tranquille…

Pylône cerf

Préambule

Nos gouvernements tergiversent depuis des années et ne semblent plus avoir de projet de société. Nous avons bien eu la Révolution tranquille, la nationalisation de l’électricité, la création de la Caisse de Dépôt, la création des Cégeps, de plusieurs universités et des garderies. Mais depuis trop longtemps, nos guerres politiques internes et les divers scandales politiques ternissent cette envie de nous dépasser collectivement et de créer et d’imaginer un futur prospère pour notre nation. Cette situation me désespère et j’aimerais contribuer à ma manière à une réflexion d’action plutôt que de réaction. C’est bien beau de parler d’intelligence artificielle, de ville intelligente et d’innovation, mais bien qu’à plusieurs égards nous puissions faire notre place dans ces champs d’activités, ce ne sera qu’une infime portion de la population qui en profitera. Pour le commun des mortels, ça demeurera des mots creux. On parlera de « grappes » alors que le champ de vigne et le plat de fruit collectif demeurent d’un vide sidéral.

Ce document est ouvert à tous et apolitique. Il est donc souhaitable que vous le commentiez, que vous vous en inspiriez et pourquoi pas, que vous le fassiez vivre dans les propositions politiques des divers partis 

Quelques-unes de mes idées pour un projet de société de révolution éconumérique tranquille

Nationalisation de l’eau

Nous avons une ressource naturelle qui vaut maintenant plus cher au litre que l’essence raffinée. Pourtant, nous ne faisons pratiquement rien de l’eau que les multinationales viennent pomper ici et revendent à fort prix partout dans le monde. En outre, nous gaspillons et polluons allègrement cette ressource renouvelable dont nous pourrions tirer collectivement profit.

Si le Québec exportait 10% de ses 1000 milliards de m3 d’eau douce renouvelable par an à un prix égal au coût actuel de dessalement de l’eau de mer, soit 0,65 $/m3, et si le gouvernement percevait 10% de cette somme en redevances, cela générerait des revenus de 6,5 milliards $ par an pour le gouvernement, soit 5 fois plus que le dividende versé par Hydro-Québec.
tiré de Le Québec et sa vision économique du 19e siècle

Nationalisation des infrastructures numériques et cellulaires

Comme ça a été le cas pour l’électricité, les infrastructures numériques deviennent des outils de développements économiques majeurs. Ces infrastructures sont désuètes à la grandeur du Québec. Plusieurs études démontrent que la croissance de la pénétration de la fibre optique sur un territoire augmente significativement le produit intérieur brut de ce même territoire. Ces infrastructures se paieraient elles-mêmes et deviendraient un outil d’attraction des capitaux étrangers et de croissance de la main-d’œuvre.

most studies conclude that broadband penetration has an impact on GDP growth. However, one observes that such a contribution appears to vary widely, from 0.25 to 1.38 per cent for every increase in 10 per cent of penetration

Tiré de Pourquoi la Caisse de dépôt et placement ne s’intéresse-t-elle pas à la fibre optique ?

Voir aussi:

Internet, un impact économique plus important que l’agriculture ou l’énergie

Le pourquoi de la nationalisation des infrastructures numériques

La Blague de IEDM et du CRTC à propos de l’internet haute vitesse au Canada

La piètre qualité des services internet québécois nuit aux exportations

L’internet en région ou comment handicaper l’essor économique

Création d’un ministère de la révolution numérique

Ce ministère à vocation transversale supervisera la transformation numérique de l’état et de la société. Il valorisera le code source ouvert dans l’appareil d’état et ses sociétés paragouvernementales. Il évaluera les besoins de transformation de la main-d’œuvre pour s’adapter à la révolution numérique. Il mettra sur pied un comité de sages qui feront des recommandations juridiques, économiques, politiques et sociétales pour faciliter la transition vers l’économie numérique.

Travailler à des solutions des problèmes structuraux du commerce électronique que sont le transport et la taxation.
Certains des problèmes structuraux du commerce électronique au Canada

Mettre en place les recommandations du Rapport d’étonnement

• Créer une Agence du numérique qui relèverait de l’Assemblée nationale (comme la Société Hydro-Québec qui a pour mission de gérer toutes les questions énergétiques). Cette agence relèverait du Parlement et devrait transcender les partis politiques et le pouvoir exécutif.

• Coconstruire un Plan numérique avec l’ensemble des acteurs et la population de toutes les régions du Québec, capable de développer à la fois l’économie, la culture et les savoirs, dans notre société qui doit s’adapter, comme toutes les autres, au XXIe siècle.
• Créer un Conseil national du numérique qui serait formé des représentants reconnus de l’ensemble des secteurs d’activités et de la société civile. Il serait obligatoirement consulté par le Parlement et les ministères pour toutes questions concernant le développement du numérique sur le territoire québécois. Nous pensons au modèle du Conseil supérieur de l’éducation à l’intérieur de la Loi sur l’instruction publique…

• Créer un forum de participation citoyenne indépendant du gouvernement, soutenu par celui-ci et une fondation par exemple, avec une gouvernance assurant sa neutralité. Un modèle inspirant : NESTA en Angleterre ou http://www.worldwatch.org/

• Investir prioritairement dans le savoir, et non dans l’avoir, c’est-à-dire principalement dans les transferts et la mutualisation des connaissances.

• Investir aussi dans le déploiement de réseaux à très haute vitesse (100 Mb symétrique et plus) et gérer selon les règles “OpenAccess” afin de rendre nos infrastructures interopérables, ouvertes et performantes pour communiquer entre nous et avec l’ensemble des pays avec qui nous entretenons des relations politiques, sociales et économiques.

Tiré de : Les étonnés et le rapport d’étonnement

 

Exploitation du travail à domicile

Avec des réseaux hautes-vitesses à la grandeur du territoire habité, nous n’aurions plus besoin d’autant de tours de bureaux et de l’énergie et capitaux pour les chauffer et les entretenir. En outre, la congestion routière diminuerait sensiblement. Nous pourrions commencer à songer aux campagnes intelligentes plutôt que strictement aux villes intelligentes. La délocalisation du travail est une réalité planétaire. Plus vite nous nous y adapterons, meilleur sera les chances de notre force de travail. Avec différents programmes et crédits d’impôt, nous pourrions complètement modifier nos pratiques en ce sens.

 

Production et développement des produits garantis à vie et à énergies vertes

Le temps de l’hyperconsommation et des produits à obsolescence programmée tire à sa fin. Plusieurs pays émergents se sont positionnés dans la fabrication de tels produits avec une main d’œuvre à bas coûts. Pourquoi ne pas nous positionner comme étant LA société qui valorise les produits garantis à vie et ou avec des composantes biodégradables et réutilisables ? Ce serait un nouveau marché hautement lucratif.

Voir aussi:
DES PRODUITS QUI DURENT TOUTE LA VIE

Financement de la recherche sur l’énergie solaire, le transport électrique à haute tension (nous perdons 50% de l’électricité produite à cause des fils électriques désuets), des tours de transport électrique design et sur les batteries hautes-performances.

En Islande, un projet de pylônes à forme humaine

L’extraordinaire concept de tours électriques en forme de cerf

 

Financement de la recherche en
-Électrification de la machinerie, camions, tracteurs, autobus
-Pavages et toit à énergie solaire
-Conduite autonome
-Modèles d’affaires de copropriété et partage des équipements roulants
-Chaine d’approvisionnement et logistique

(Lire mon billet et écouter le vidéo qui y est présenté pour comprendre l’importance de ce financement) Pourquoi le REM est inutile et qu’Hydro-Québec doit se réinventer

Valorisation de l’agriculture urbaine, autonome, de proximité et des serres biologiques communautaires

L’objectif est de viser l’autonomie alimentaire 4 saisons dans toutes les régions du Québec.

Afin de viser à une autonomie alimentaire, nous devons être capables de nous nourrir convenablement et de continuer à nous approvisionner d’aliments frais même en plein hiver. Nos aïeuls colons avaient cette compréhension et nous pourrions retourner à ces sources de l’autosuffisance alimentaire grâce aux technologies et au partage des connaissances agricoles en terre libre et en serre avec l’ensemble de la population. Instauration de cours de jardinage dès le primaire et d’élevage et d’écologie au secondaire et transformation des plates-bandes urbaines, de portions des cours d’école et des terrains gouvernementaux en jardins communautaires et ouverts à tous. Création de crédits d’impôt pour la construction de serres bio.

Lire aussi: CourrierFrontenac : Les Incroyables comestibles : le mouvement est lancé à East Broughton

Fruits et légumes dans les parterres de l’Assemblée nationale

Les Jardins du cœur prennent racine à Victoriaville

Des poules en ville à Nicolet?

Inauguration d’une serre communautaire multifonctionnelle – Une première montréalaise en agriculture urbaine

Parler de développement durable c’est une chose, le mettre en pratique une autre…

 

Développement écoresponsable des ressources naturelles et du grand-nord

Nous avons un territoire immense qui regorge de ressources naturelles. Or ces ressources appartiennent à tous les Québécois et aux diverses nations autochtones qui peuplent notre territoire. Le développement des ressources naturelles n’est pas une course contre la montre. Que nous les exploitions ou pas, ces ressources prennent et prendront de la valeur étant donné les capacités limitées de notre planète. Alors, aussi bien analyser soigneusement les opportunités de développements des ressources naturelles et le faire en codéveloppement gouvernemental.

Aussi, pourquoi ne pas donner des « terres de la couronne » aux colons du XXIe siècle qui voudraient partir coloniser notre territoire en haut du 48e parallèle ? Ce développement devrait se faire sans créer d’autoroutes pour s’y rendre (sauf des routes de terre battue et l’utilisation de motoneiges en hiver) et valoriser les véhicules de types 4X4, Quad, chenillette, hydravion et hélicoptère. On pourrait développer un système de trains pour le déplacement des personnes, de la machinerie et des marchandises. On réduira ainsi les coûts associés au développement d’infrastructures routières, tout en préservant le plus possible l’environnement boréal. On y pratiquera et développera les services de santé à distance et approvisionnera numériquement les nouveaux villages grâce aux réseaux micro-ondes.

Santé

Planification, financement et implantation de services de santé ambulatoire, de la médecine à distance, des soins psychologique et services sociaux à distance et des chirurgies automatisées et à distance. Valorisation des services spécialisés dématérialisés tels que radiographie à distance et autres services diagnostiques spécialisés, délocalisés et numérisés. Planification et instauration des services des super-infirmières.

Instauration et financement des aidants naturels. Jumelage et expérimentation des modèles d’intégration des garderies et des centres de personnes âgés.

Éducation

Rétablissement des cours d’histoire et de sexualité au secondaire et développement de cours d’économie, de philosophie, d’agriculture et d’élevage, de cuisine et de métiers d’art et de numérique (Cours de base de codage, de vie citoyenne numérique et de réseaux).

Développement de cours de codage et de langue seconde (avec un choix plus varié que strictement l’anglais) dès le primaire.

Développement et mise en œuvre des MOOC (Multiple Open Online Courses) pour les niveaux CEGEPs et Universitaires.

Formation aux adultes
Cours sur les usages du numérique, de codage, programmation, bureautique à code source ouvert et de réseautique.

Ministère des Infrastructures physiques

Démantèlement du Ministère des Transports du Québec et révision de fond en comble des politiques d’appel d’offres. Instauration d’appel d’offres incluant des clauses d’entretien obligatoire (comme cela se fait en Allemagne) (avec évaluation périodique par les ingénieurs du ministère) de 10, 15 ou 20 ans des infrastructures livrées et démantèlement des clauses « du plus bas soumissionnaire ». Ce ministère supervisera autant les travaux routiers, qu’immobiliers et autres infrastructures nécessaires (comme la construction des voies ferrées du Grand-Nord, les barrages et ligne de tension d’Hydro-Québec et l’établissement d’un réseau de fibres optiques et cellulaire national) au bon fonctionnement du gouvernement.

Ce ministère sera en outre responsable de la R ET D Génie civil visant à doter le Québec des infrastructures les plus performantes (au prix juste) et avec une garantie de longévité au-delà de ce qui se fait de mieux sur la planète.

Pourquoi devrions-nous faire tout ça?

De l’urgence d’un plan pour bénéficier positivement de l’économie numérique