La corrélation entre l’électricité et le numérique pour le développement économique du Québec de demain

L’électricité n’est qu’un outil, ou plutôt une suite de technologies. L’électricité en soi ne fait pas grand-chose. Par contre, elle permet une activité économique incroyable. Elle fait littéralement tourner l’économie. Nous pourrions certainement faire un parallèle entre le numérique et l’électricité. Le développement du numérique fait d’ailleurs songer aux belles années du Duplessisme. Votez pur moi et vous aurez votre « haute vitesse ». Mais de quelle haute vitesse parle-t-on au juste?

D’ailleurs il est très instructif de lire ou relire la page de Wikipedia intitulé Histoire de l’électricité au Québec.

Les premiers tâtonnements de l’industrie sont marqués par une course au développement à Montréal, suivie d’une phase de consolidation nécessaire à des fins d’efficacité et de la création de monopolesrégionaux qui vont graduellement étendre leurs réseaux électriques dans les principaux centres du Québec. Le développement de ces entreprises s’effectue par l’expansion des réseaux ou, tout simplement, par l’acquisition d’une firme voisine et potentiellement concurrente. Les grandes perdantes de ce mode de développement se retrouvent toutefois dans les régions rurales ; certaines municipalités s’organisent de manière autonome, pendant que dans certaines régions, des résidents forment des coopératives de consommateurs. Les deux principales compagnies présentes sur le marché, la Montreal Light, Heat and Power (MLH&P) et la Shawinigan Water and Power Company (SWP) s’imposeront comme les entreprises dominantes du secteur jusqu’aux années 1930, pendant qu’au Saguenay—Lac-Saint-Jean, l’Alcans’implante solidement et développe son potentiel hydraulique en fonction de la croissance de sa production d’aluminium.

La domination des grands monopoles régionaux, « le trust de l’électricité », sera cependant contestée dans l’opinion publique. Cette contestation donnera lieu à une enquête publique, l’implantation d’organismes de surveillance et mènera en 1944 à la nationalisation de la MLH&P et à la création d’une société publique, Hydro-Québec, avec l’adoption de la loi 17, créant la Commission hydroélectrique de Québec.

(…)Influencé par le New Deal du président américain Franklin D. Roosevelt17, le gouvernement Godbout dépose un projet de loi à l’automne 1943, afin de prendre le contrôle la MLH&P, qui exerce un monopole dans la grande région de Montréal.

La loi créant une entreprise commerciale de propriété publique, La Commission hydroélectrique de Québec, est adoptée par l’Assemblée législative le 14 avril 1944. Elle confie à la nouvelle société le mandat initial de « fournir de l’énergie aux municipalités, aux entreprises industrielles et commerciales et aux citoyens de cette province aux taux les plus bas compatibles avec une saine administration financière ». Hydro-Québec avait aussi pour mission de réhabiliter un réseau vétuste et de développer l’électrification des régions rurales non desservies par les entreprises existantes.

Je vois d’étranges similitudes entre « La domination des grands monopoles régionaux » de l’électricité d’hier, et celle des fournisseurs internet et cellulaires d’aujourd’hui. Je vois une corrélation entre le « New deal » américain qui a poussé dans le cul des élus d’hier et le plan numérique de New York, de la France, le opengov d’Obama qui pourrait pousser dans le cul de nos politiciens d’aujourd’hui. Sauf que malheureusement, nos élus ne semblent pas encore comprendre l’urgence d’agir que leurs prédécesseurs eux, avaient compris avec l’électricité. L’électricité est l’un des « outils économiques » particulièrement importants lorsque vient le temps de discuter création d’emploi et emménagement de nouvelles entreprises manufacturières et de transformation. C’est un élément clé de la compétitivité industrielle. MERCI à Taschereau, Godbout, Lévesque et Bourassa d’avoir eu la vision de comprendre que l’électricité était plus qu’un « outil ». Ils ont compris que l’électricité pouvait être un projet de société, lui permettant qu’il devienne un outil de création de richesse et d’emploi majeur du Québec d’aujourd’hui.

Les études relatant l’impact sur l’économie industrielle de l’électricité sont abondantes. L’électricité et « l’énergie » en général sont des vecteurs évidents de l’économie industrielle et du confort de chacun. Tout le monde comprend ça aisément. Pourtant, le numérique est désormais cette électricité d’hier, mais pour l’économie du savoir. Cette nouvelle économie dans laquelle nous baignons depuis bientôt 20 ans. Malheureusement les études qui prouvent son impact sur l’économie, les mesures de cet impact, les ratios et autres indicateurs sont encore en développement. J’en parle d’ailleurs ici depuis plusieurs années déjà.

Nous étions très en avance au début des années 2000. Nous sommes très en retard aujourd’hui. Le mot clé « numérique » n’est plus à la mode. Le mot-clé qui est à la mode depuis dix ans est « innovation ». Question de mode sans doute. Malheureusement cette mode nuit au développement économique du Québec et nuira encore plus dans les années à venir si nous ne faisons rien. D’ailleurs le CEFRIO vient de mettre en ligne une étude intitulée Indice de l’innovation par les TIC(PDF). Étude très intéressante qui tente de rendre sexy, le numérique en l’affublant du mot-clé à la mode « innovation ». C’est à la fois triste et loufoque. Pas que les TIC ne soient pas responsable de la croissance de l’innovation, depuis des années déjà les TIC le sont. Mais il est triste que nous devions enrober le numérique du drap de l’innovation pour réveiller notre classe politique qui se gargarise justement de mots-clés sans pour autant réellement comprendre les enjeux.

Les conclusions de cette étude nous révèlent

Cette enquête trace un lien intéressant entre tiC et innovation. Plus une entreprise ou une organisation utilise de manière intensive les tiC, plus elle affiche une intensité d’innovation élevée. Ce constat s’applique aux innovations de produit, de procédé, de commercialisation ou organisationnelle. En fait, les résultats montrent qu’il est difficile de séparer ces innovations dans la pratique. Les organisations innovantes introduisent souvent plusieurs types d’innovations en même temps.

Le fait que l’on parle d’intensité d’utilisation des tiC et non de simple possession implique que l’investissement ne doit pas seulement être technologique, mais aussi organisationnel. il faut être organisé pour utiliser les tiC mises en place dans les organisations. les autres facteurs qui influencent de manière positive l’intensité d’innovation sont les modifications significatives à l’organisation, l’acquisition de nouvelles expertises, la présence d’équipes multidisciplinaires et la culture d’expérimentation. toutes ces dispositions vont permettre à l’organisation de maximiser l’intensité de l’innovation.
(…)

on reconnaît l’importance pour les entreprises et organisations publiques canadiennes d’accroître leur performance en matière d’innovation, afin qu’elles améliorent leur compétitivité et, de ce fait, la productivité de l’économie canadienne. les politiques mises en place doivent reconnaître le rôle des tiC, mais également tenir compte du contexte dans lequel elles s’insèrent. les politiques doivent en même temps favoriser les éléments complémentaires aux tiC.

Pour les gestionnaires, les résultats soulignent l’importance de voir les investissements en tiC de manière large. Ce ne sont pas simplement des outils à mettre en place. les tiC sont des leviers pour faire les choses différemment, et doivent être accompagnées de décisions parfois difficiles ou risquées sur les modes de fonctionnement de l’organisation.

Mais même les études et les analyses les plus savantes ne serviront à rien s’il n’y a pas de Taschereau, Godbout, Lévesque ou Bourassa pour porter le flambeau de la vision sociétale de l’économie de demain. Je me demande encore qui sera le porteur du flambeau de la richesse économique collective de nos enfants?

MAJ
Dans le magazine L’Actualité de ce mois-ci À quand le Plan Nerd?

L’argumentaire économique du numérique

Déjà en 94 Nuela Beck avait sonné les cloches des économistes et gestionnaires de portefeuilles avec son livre La nouvelle économie. Elle y identifiait trois stades importants de l’histoire de l’évolution de l’économie mondiale. “Celui des matières premières a dominé la révolution industrielle, celui de la production de masse a alimenté l’ère de la consommation et de l’automobile et la technologie domine le cycle actuel” et de l’avoir mondial qui transite désormais des banques traditionnelles aux Fonds de retraites et capitaux risqueurs qui eux ont osés investir dans « l’intangible » des actifs intellectuels.

Puis en, en 2007, le Dr. Robert D. Atkinson de The information technology and innovation foundation démontra dans son Digital prosperity, Understanding the Economic Benefits of the Information Technology Revolution, comment les TI sont devenu le fer de lance de la croissance économique et conclu « In short, while the emerging digital economy has produced enormous benefits, the best is yet to come. » D’ailleurs l’une de ses recommandations est de placer le numérique au centre même, des politiques économiques gouvernementales.« Give the Digital Economy Its Due: Economic policymakers need to view IT issues not just as narrow IT policy, but as the centerpiece of economic policy. This means putting issues of digital transformation at the front and center of economic policy. »

À cet effet, Ed Felten, le premier CTO de la Federal Trade Commission américaine mentionnait dans un article recent It would obviously be foolish for senior government officials to make economic policy without seeking input from trained economists. Perhaps someday, it will be seen as equally foolish to make technology policy without a computer scientist in the room.

La Banque mondiale quant à elle, rappelle qu’afin de déployer un gouvernement numérique, il est fortement conseillé de commencer par les infrastructures numériques. Governments should promote strategies that focus on ICT infrastructure development as a prerequisite to e-government ± an « I before E’’ strategy.

Depuis des années déjà, l’OCDE analyse et finance la recherche de mesures économiques qui permettraient d’isoler l’apport du numérique à l’économie en général. ¨Pourtant, cette organisation conservatrice et neutre a déjà avancé dans son rapport THE IMPACT OF THE INTERNET IN OECD COUNTRIES que “Existing empirical studies, including ongoing OECD work, suggest a positive link between increasing Internet adoption and use and economic growth. Even though the aggregated effects are still preliminary, the relationship between Internet development and economic growth, as well as microeconomic evidence, suggest that governments should continue to pursue policies that help promote Internet connectivity and encourage the take-up of services”.

PWC en 2011 observait aussi la relation intrinsèque entre la croissance économique et la technologie numérique. Economic growth and technology are inextricably linked. Current economic conditions are fostering investment in technology as emerging markets ramp up their demand for technology to fuel growth, and advanced markets seek new ways to cut costs and drive innovation. This becomes a virtuous circle as digital technologies drive consumer income and demand, education and training, and efficient use of capital and resources—leading to increased economic growth, particularly in emerging markets.

Cette croissance qui lie le numérique à l’économie a même été chiffrée cette année par Boston Consulting Group. BCG avance que d’ici 2016, strictement pour les pays du G20, l’économie numérique représenterait une croissance potentielle de $4,2 billions (je rappelle ici qu’un billion c’est mille milliards).

Je suis certes très enthousiaste à l’idée de croissance économique que pourrait apporter le projet du Plan Nord qui a déjà été présenté par le gouvernement libéral du Québec. Mais il me semble qu’il est grand temps et que nous sommes même très en retard, de planifier, préparer et profiter d’une parcelle de pointe de la tarte de $4,2 Billions de croissance de l’économie numérique dans laquelle, que nous en prenions collectivement conscience ou non, nous sommes déjà partie prenante. Sauf que si nous n’en prenons pas collectivement conscience et que nous ne faisons pas les efforts individuels et collectifs nécessaires pour y prendre part, cette croissance bénéficiera inévitablement à d’autres citoyens.

Oui je suis pour un Plan Nerd…

MAJ

Le terme “plan nerd” est une idée originale de Sylvain Carle

Ma conférence Les medias sociaux et le numérique, c’est plus que du bonbon

La semaine prochaine je serai conférencière sur le sujet Les medias sociaux et le numérique, c’est plus que du bonbon, pour clore le congrès 20e aniversaire de l’association de la sécurité informatique du Québec. J’y discuterai de medias sociaux mais aussi d’économie numérique, de notre retard web et de l’impératif besoin du Québec de se doter d’un plan numérique pour le Québec. Comme c’est à mon habitude (lorsqu’on me permet de le faire) le PowerPoint de ma présentation se retrouve plus bas.

J’y parlerai entre autre de mes billets

Vol d’identité
Le Tourisme vs Les TIC au Québec, met-on nos œufs dans la bon panier?
L’économie numérique, c’est plus que du bonbon
New York un plan numérique gagnant

 

 

Autopsie d’une gaffe politique bénéfique pour l’économie numérique

La petite histoire

Lorsque j’ai entrepris de faire ma Maîtrise scientifique en commerce électronique à HEC Montréal il y a plus de dix ans, le Canada était dans le peloton de tête du numérique. Les affaires électroniques étaient sur toute les lèvres des fonctionnaires fédéraux et provinciaux. Les programmes gouvernementaux étaient nombreux. Nos télécoms se targuaient d’être dans les plus efficaces du monde. Nos équipementiers Nortel et Mitel dominaient la téléphonie mondiale ( la suite d’équipement Norstar de Nortel était la suite téléphonique la plus vendue de la planète à l’époque). Puis, le numérique devint une mode passée. Le nouveau « mot-clé » des fonctionnaires était maintenant « l’innovation ». Il faut savoir que les subventions, programmes et stratégies de développement économique fonctionnent aux mots-clés. Ce fut le début d’une disette numérique qui dure encore.

Au provincial, on eut la bonne mauvaise idée de faire la cité du commerce électronique et celle du numérique. On décida d’investir dans le béton. À l’époque, j’avais une start-up numérique avec trois autres associés et nous ne pouvions loger dans la cité du commerce électronique et profiter des crédits d’impôt qui y étaient associés à cause des coûts exorbitants du pied carré. Ces cités profitèrent donc aux CGI et Cognicase de ce monde et nous comme plusieurs start-ups, nous installions donc dans le centre-sud et invitions nos clients à nous rencontrer après 10 :00hr afin qu’ils évitent de croiser les prostitués qui terminaient leur quart de nuit.

La gaffe politique bénéfique

Entretemps, Ubisoft lorgnait une nouvelle place d’affaire hors de la France. Bernard Landry fit des pieds et des mains pour qu’ils s’installent au Québec et leur promit des crédits d’impôt mirobolants (la gaffe politique salutaire). Voyant ce plateau d’argent offert à Ubisoft, la communauté du gaming québécois monta aux barricades et exigea le même traitement pour les autres joueurs de l’industrie. Il en résulte que le Québec est aujourd’hui l’une des plaques tournantes mondiales du gaming international avec des emplois et des revenus imposables très lucratif. Cette industrie est aussi particulièrement spécialisée et une fois qu’elle s’est implantée ici et que l’expertise y est bien ancrée, il devient difficile de lever les pattes et retrouver des gens qualifiés à ce niveau ailleurs.

Le rêve

Je rêve d’une autre gaffe politique qui serait cette fois-ci bénéficiaire au numérique dans son ensemble et qui rejaillirait sur l’ensemble de l’économie et de la société en général.

La rationnelle

Petit rappel judicieux de l’un de mes billets de 2007, Les TI sont le fer de lance de la prospérité économique. Je le reprends ici pratiquement en entier parce que 5 ans plus tard, hormis notre retard numérique qui continue de s’accentuer, il me semble que c’est d’actualité plus que jamais :

Les TI sont le fer de lance de la prospérité économique. C’est du moins ce qui apparaît à la lecture du rapport Digital Prosperity : Understanding the Economic Benefits of the Information Technology Revolution (PDF) de The Information Technology & Innovation Foundation (ITIF). Les politiciens devraient certainement prendre acte des constats de cette étude et réaliser l’impact majeur des technologies de l’information sur l’économie traditionnelle. Ainsi, malgré toutes les balivernes qui ont pu être écrites à propos des TI, du Web, de la première bulle, de la deuxième et du Web 2.0, on constate que :

The reality is that while the benefits of new technologies are often exaggerated at first, they often turn out to exceed initial expectations in the moderate-to-long term. This is exactly what has happened with the digital revolution. The digital economy is more than fulfilling its original promise, with digital adoption rates exceeding even the most optimistic forecasts of the late 1990s. The integration of IT into virtually all aspects of the economy and society is creating a digitally-enabled economy that is responsible for generating the lion’s share of economic growth and prosperity.

Notwithstanding the centrality of IT to economic growth, there have been surprisingly few attempts to catalogue what is known about IT’s impacts on the economy. This report attempts to do just that by collecting, organizing, and surveying studies and examples of IT’s impact in five key areas: 1) productivity; 2) employment; 3) more efficient markets; 4) higher quality goods and services; and 5) innovation and new products and services. (…)

De plus, quels devraient être les barèmes qui dictent l’établissement de politiques économiques relatives aux technologies de l’information afin d’aider toute l’économie en général?

1) Give the Digital Economy Its Due: Economic policymakers need to view IT issues not just as narrow IT policy, but as the centerpiece of economic policy. This means putting issues of digital transformation at the front and center of economic policy.

2) Actively Encourage Digital Innovation and Transformation of Economic Sectors: The private sector will drive much of digital transformation, but government can play a supportive role. Government should support research in emerging IT areas. IT should also use a wide array of policy levers, including tax, regulatory, and procurement policies, to spur greater IT innovation and transformation, particularly in key sectors like health care, education, transportation, and others influenced by public policy. Moreover, government should lead by example by leveraging their own IT efforts to achieve more effective and productive public sector management and administration.

3) Use the Tax Code to Spur IT Investment: Investment is how IT innovations are diffused throughout the economy. Because IT seems have a much larger impact on productivity, tax policies should focus on spurring additional investment in newer generations of IT.

4) Encourage Universal Digital Literacy and Digital Technology Adoption: Ensuring that societies take full advantage of the IT revolution will require that the large majority of citizens participate in the digital economy. nNational governments need to work in partnership with the for-profit, non-profit, and state and local government sectors to help citizens use and access technology.

5) Do No Harm: Making digital transformation the center of economic policy means not just supporting IT, just as importantly it means avoiding harming the digital engine of growth. All too often well-intentioned policymakers consider laws and regulations that would slow digital transformation.

Beaucoup de réflexions en perspectives, mais si on se fie à ce que fait présentement les gouvernements provinciaux et fédéraux en cette matière, probablement peu d’initiatives allant dans l’esprit de cette recherche…

François Legault et Jean Charest à propos de l’économie numérique, des médias sociaux et de l’open source

C’est comme suite à une invitation générale de François Legault (chef du parti Coalition Avenir Québec) de rencontrer des citoyens ordinaires pour prendre un café, que je l’ai mis au défi sur Twitter et qu’il a gracieusement accepté de me voir dans son autobus de campagne il y a déjà deux semaines. Par la suite, j’ai invité sur les médias sociaux, les autres chefs à me rencontrer aussi. Les libéraux m’ont contacté une semaine plus tard, mais j’étais déjà en vacance. J’ai donc discuté avec Jean Charest (chef du Parti Libéral du Québec) hier soir.

Comme vous pourrez le remarquer, ces discussions se sont faite « à la bonne franquette » avec des chefs d’une grande affabilité. Comme cette invitation était sur Twitter et que tous les partis me suivent, ils ont tous eu l’opportunité d’y répondre ou pas. Ce n’est qu’hier que Québec Solidaire et le Parti Québécois ont répondu à mon invitation quant à l’Option Nationale, ils avaient laissé un message vocal sur mon répondeur. Il est très possible que je rencontre les autres chefs avant le scrutin de la semaine prochaine. Si tel est le cas, ils auront eu l’avantage d’entendre les réponses de messieurs Legault et Charest et de s’ajuster en conséquence. Leur « à-propos » risque donc d’être un peu moins naturel.

Mes buts dans ces échanges étaient d’abord de sensibiliser les chefs à l’importance de l’économie numérique et à la nécessité de développer « un plan numérique pour le Québec ». Vous remarquerez qu’ils y répondent sans vraiment avoir cerné l’importance de cet enjeu économique et sociétal majeur. Par contre, ils ont répondu à mes questions avec l’approche qui leur est propre. Je vais donc vous laissez vous faire votre propre opinion quant à ce que chacun a à offrir ou pas, en matière de numérique pour le Québec.

Je m’excuse aussi de la piètre qualité audio de ces enregistrements, qui ont été fait avec mon iPhone 3GS sans micro, éclairage ou technologie additionnelle. Par contre, vous apprécierez sans doute les réponses et la bonhommie des échanges. C’est ça aussi la techno …


François Legault chef de la Coalition Avenir… par MichelleBlanc


Jean Charest chef du Parti Libéral du Québec en… par MichelleBlanc

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MAJ

On me fait remarquer que sur les photos des vidéos des chefs, ils ont l’air de chevreuils qui attendent d’être frappés la nuit. 🙂 C’est strictement dû au hasard de la sélection des cadres de Dailymotion. Ce n’est pas un choix éditorial, quoique c’est plutôt frappant! hehehe …

Ce que New York nous apprend d’un plan numérique gagnant

Bon je viens de vous faire mon billet dans lequel j’avoue freaker un peu, mais « ayant lavé mes petites culottes » Je reprends le collier pour vous parler du prochain rapport Gautrin et de l’exemple probant de New York. Mais juste avant, je vous parlerai de ma soirée d’hier. J’étais au lancement du 2-22 avec tout le gratin politico-culturel de Montréal. Le 2-22 sera la vitrine de tout ce qui se fait de mieux en matière de culture à Montréal et plusieurs fois dans les discours, on mentionnait qu’il abrite aussi de nombreuse organisations communautaires vouées à la démocratisation de la culture. Et c’est bien vrai, c’est fondamental et j’avais une fierté d’y être et de voir comment le quartier « dit des spectacles » sera extraordinaire pour l’essor économique de tout ce pan précieux de notre économie.

Mais en même temps, j’avais le blues. Pas le blues de la businesswoman qui aurait voulu être une artiste, mais celui de la businesswoman qui se demande « mais que fait-on des technos? » Oui bien certainement il y a eu la cité du multimédia et celle du commerce électronique qui ont été de mégas projets de bétons, qui ont servi à faire vivre les entrepreneurs en construction et qui logent nos multinationales des technos qui n’avaient vraiment pas besoin de ça pour prospérer. Oui il y a eu la politique favorisant l’arrivée massive des gros joueurs mondiaux du jeu permettant de faire de Montréal une des plaques tournantes de cette sous-division du secteur des TI (mais quelle sous-division tout de même). Mais pour les TI, le Web, l’accès citoyen, les start-up, le gouvernement en ligne, les données ouvertes, nous attendons encore. Le prochain Rapport Gautrin saura sans aucun doute répondre à ces questions (j’ai d’ailleurs hâte de vous en reparler et surtout d’observer s’il va être utilisé ou dormir sur les tablettes).

Mais entre-temps, New York, elle ne dort pas au gaz. Nous aurons d’ailleurs du retard à combler, puisque New York a déjà tout ça. C’est Mashable qui en parle encore ce matin dans l’article How New York City Went Digital in 2011. On y prend entre autres connaissance du site Road map for the digital city, achiving New York city’s digital future (ce qui ressemble pas mal à ce que plusieurs réclament comme un plan numérique pour le Québec). Ils y ont d’ailleurs noté 4 enjeux majeurs :

1. Access
The City of New York ensures that all New Yorkers can access the Internet and take advantage of public training sessions to use it effectively. It will support more vendor choices to New Yorkers, and introduce Wi-Fi in more public areas.
2. Open Government
By unlocking important public information and supporting policies of Open Government, New York City will further expand access to services, enable innovation that improves the lives of New Yorkers, and increase transparency and efficiency.
3. Engagement
The City will improve digital tools including NYC.gov and 311 online to streamline service and enable citizen-centric, collaborative government. It will expand social media engagement, implement new internal coordination measures, and continue to solicit community input
4. Industry
New York City government, led by the New York City Economic Development Corporation, will continue to support a vibrant digital media sector through a wide array of programs, including workforce development, the establishment of a new engineering institution, and a more streamlined path to do business.

Expand workforce development programs to support growth and diversity in the digital sector
Support technology startup infrastructure needs
Continue to recruit more engineering talent and teams to New York City
Promote and celebrate NYC’s digital sector through events and awards
Pursue a new .NYC top-level domain, led by DOITT

Il nous reste donc à attendre le rapport Gautrin, le benchmarker avec ce qu’a déjà mis sur pied New York ou encore avec ce que font déjà aussi les Français, puis on pourra se demander si nous dormons encore au gaz, si le monde s’est réellement fait en 7 jours (comme notre ancien ministre fédéral de la technologie) ou si les technos finalement ce n’est qu’une perte de temps et d’énergie…

Les professeurs sont en retard avec la technologie

Les nouvelles technologies et les médias sociaux en particulier sont des outils puissants que les jeunes comprennent d’instinct. Ils sont nés avec et les utilisent massivement. Le hic est que dans un contexte scolaire, elles ne sont presque pas utilisées et pire encore, dans bien des écoles, elles sont carrément interdites. Imaginez une école qui interdirait les livres ? He bien le web d’aujourd’hui équivaut au livre d’hier.

Ce constat je le fais depuis de nombreuses années. D’ailleurs, dernièrement dans mon billet Les médias sociaux ont un impact positif sur le recrutement des étudiants au CEGEP, je mentionnais la résistance au changement du corps professoral face aux technologies. Ces observations terrains que je fais maintenant depuis plusieurs années, sont entérinées par une enquête de La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants. Le rapport enquête nationale sur l’impact des technologies sur la construction de l’identité francophone des jeunes qui fréquentent les écoles de langue française dans les milieux minoritaires au Canada (PDF) souligne à juste titre dans ses conclusions :

Il semble tout d’abord essentiel que les écoles de langue française se dotent d’un mécanisme d’expérimentation de nouvelles stratégies d’enseignement qui intègrent les technologies.
(…)
si nous voulons accorder une plus grande place aux technologies dans le cadre de l’apprentissage et faire en sorte que les élèves soient des citoyens et citoyennes numériques responsables, il est clair qu’il faut sensibiliser les jeunes aux aspects légaux de l’utilisation des technologies (…)
une stratégie de littératie numérique à l’école de langue française devrait en découler.
(…)
Il est clair que l’équipement d’une salle de classe sera plus ou moins utilisé selon les compétences et le niveau d’aisance de l’enseignant ou de l’enseignante. Cependant, il est permis de penser qu’un équipement de base pourrait comprendre une connexion Internet, un ordinateur à l’usage de tous, une webcam et un projecteur. Un minimum de formation permettrait au personnel enseignant de faire un usage efficace de ces technologies simples à partir d’un investissement de base peu coûteux (…)
Le développement du vocabulaire propre à la technologie semble difficile à concevoir sans qu’il y ait utilisation des appareils et des moyens de communication électroniques actuels (…)
L’annexe B fournit une liste de logiciels et d’applications Web en français que l’école de langue française doit intégrer aux activités d’apprentissage dans le but de faire connaître ces moyens de divertissement et de communication en français aux élèves. Bien entendu, avant de songer à faire connaître ces outils aux élèves, le personnel enseignant doit lui-même en découvrir le potentiel et apprendre à les intégrer à son enseignement.

L’enquête a également révélé que les élèves connaissent peu de sigles et de raccourcis langagiers en français qui sont courants dans le langage de la messagerie texte. L’école devra tenir compte de cette nouvelle façon de communiquer et encourager ainsi non seulement l’utilisation de sigles et de raccourcis langagiers, mais aussi la création de ces derniers (…)
Les données fournies par les élèves révèlent qu’un grand nombre d’entre eux connaissent peu le concept de wiki. La création d’informations sur le Web doit être expliquée par des stratégies qui amèneront les élèves à évaluer la pertinence des contenus qu’ils trouvent.

Il apparaît maintenant clair aux professeurs de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE) que les technologies, au lieu d’être démonisées, doivent être intégrées aux salles de classe le plus rapidement possible. Il est à souhaiter que notre ministère de l’éducation loisir et sports de même que les institutions scolaires et les professeurs du Québec, en prennent aussi conscience et passent à l’action le plus rapidement possible

Quel parti politique canadien va se tenir debout pour l’économie numérique?

Quel parti politique canadien va se tenir debout pour l’économie numérique? C’est une question qui, au moment d’écrire ces lignes, n’a pas de réponses. Ce matin, je prends connaissance du document de  l’institut de la statistique du Québec, Utilisation d’Internet à des fins personnelles au Québec en 2009 (PDF) (un résumé est publié plus bas). Dans ce document, on apprend entre autres que la Gaspésie est dans les bas-fonds du taux d’utilisation d’Internet. Ce n’est pas très long pour qu’une journaliste du coin me téléphone pour savoir ce que j’en pense. JE SUIS SCAN-DA-LI-SÉE. Pas tant pour la Gaspésie, que pour le Québec et le Canada en entier. J’ai déjà pété une coche en Abitibi pour le manque de technos usager dans ce coin de pays (tel que relaté dans mon billet Chialage constructif pour le tourisme en ligne), je me doute donc que ça doit être pas mal pire en Gaspésie. Ce que me confirme avec indignation la journaliste à qui j’ai parlé. Or, on se targue de vouloir développer « une économie du savoir »! On aimerait bien que des cerveaux qui peuvent travailler de n’importe quel endroit sur la planète (pourvu qu’ils aient accès à la haute vitesse), s’en aillent travailler en région. Seulement, pour y travailler ça prend des infrastructures numériques et elles n’y sont pas. De plus, même pas besoin d’aller en Gaspésie, à Montréal même , notre très haute vitesse qui fait l’envie des Gaspésiens, est 20 fois inférieure à la basse vitesse du Japon, et ce, pour la troisième plus dispendieuse connexion internet des pays de l’OCD (qu’incidemment, le CRTC trouve encore pas assez cher et veulent donc maintenant nous faire payer à l’utilisation). Que dire de notre économie numérique qui fou le camp aux USA (la moitié de notre argent dépensé en ligne sort du pays)? Pourtant, je n’ai encore rien vu dans cette campagne qui soulève ces trop épineuses questions de notre économie d’aujourd’hui et de demain. On se complait à faire des publicités négatives et encore aucun parti n’a clairement indiqué que ça devrait être un enjeu économique important.

Plusieurs partenaires de Yulbiz Montréal et acteurs du Web au Québec ont déjà fait la promotion de l’idée d’Un plan numérique pour le Québec (tel qu’illustré dans une Lettre ouverte au Premier ministre du Québec (toujours restée sans réponse)). Alors pourquoi pas Un plan numérique pour le Canada?

Faits saillants de Utilisation d’Internet à des fins personnelles au Québec en 2009 (PDF)

En 2009, le taux d’utilisation d’Internet à des fins personnelles par les Québécois de 16 ans et plus s’élève à 77,1 %, tandis que la moyenne canadienne se situe à 80,3 %. Parmi les jeunes de 16 à 24 ans, ce taux est de 97,8 %.

De toutes les provinces, c’est au Québec que l’on retrouve la plus faible proportion d’utilisateurs d’Internet qui accèdent à Internet à partir de leur domicile en utilisant un téléphone mobile ou autre assistant numérique personnel sans fil (14,3 %).

Les régions administratives de Laval (86,8 %), de Montréal (83 %) et de l’Outaouais (79,6 %) affichent les taux d’utilisation d’Internet les plus élevés, alors que les taux les plus faibles s’observent dans les régions de la Gaspésie–Îles-de-laMadeleine (55,7%) et du Bas-Saint-Laurent (61,9%).

La moyenne québécoise de l’utilisation d’Internet à domicile avec une connexion haute vitesse est passée de 84,5 % en 2007 à 90,5 % en 2009.

Les activités les plus populaires sur Internet au Québec sont le courrier électronique, la recherche d’information sur des questions particulières telles que la généalogie, l’histoire et l’éducation des enfants, et la lecture de bulletins météorologiques.

Il y a 46,3 % des Québécois qui ont fait du lèche-vitrine ou magasinage en ligne, et 33,6 % qui ont commandé un bien ou un service directement sur Internet en 2009. La valeur totale des commandes s’élève à 2,6 milliards de dollars.

Parmi les individus qui ont effectué des commandes électroniques au cours de l’année 2009, 91,7 % ont payé directement sur Internet.

Il est intéressant (voire plutôt affligeant)  de mettre ces données en perspectives avec d’autres nombreuses données que j’ai déjà partagées ici dans mes billets :

Le Canada est le tiers-monde des technos usager

L’impact négatif sur l’économie canadienne de la décision du CRTC de permettre la facturation à l’utilisation

Économie numérique canadienne en ligne, on n’a pas de quoi se vanter

Pourquoi notre économie numérique va chez le diable – une conférence d’il y a 2 ans

RDI Économie, L’état du Web 2010 au Québec et la Netiquette

Le Lab VOXtv Chronique Pourquoi nos entreprises sont en retard sur le Web ?

Économie numérique canadienne en ligne, on n’a pas de quoi se vanter

Ça fait déjà plusieurs années que j’observe l’évolution de l’économie numérique canadienne. Mon triste constat se confirme encore ce matin avec le dernier article d’eMarketer US Retailers Help Boost Canadian Ecommerce.
L’analyste et président d’eMarketer Jeffrey Grau est optimiste:

“Retail ecommerce in Canada is late blooming compared with the US,” said Jeffrey Grau, eMarketer senior analyst and author of the new report “Canada Retail Ecommerce Forecast: Measured Growth Ahead.” “But there are reasons for optimism. Online buyers in Canada are extending their purchases beyond travel services, books and event tickets to home electronics, apparel, luxury items and even bulky packaged goods like diapers.”

Il a raison. On observe une demande croissante des internautes canadiens pour acheter des produits en ligne et une diversité quant aux types de produits recherchés par les canadiens. Ce qui m’inquiète surtout (ce qui m’a toujours inquiétée en fait) est l’américanisation de notre économie numérique comme ce second passage le démontre clairement.

A large portion of consumers’ online spending is conducted with establishments outside of Canada, mostly in the US. Statistics Canada reported in 2010 that foreign retail websites accounted for 39.7% of online spending in 2009, down from 44.3% two years earlier. Given the continued popularity of cross-border shopping, Statistics Canada’s 2011 survey will likely show again that foreign sites still account for a large share of online spending.
Online shoppers in Canada are drawn to US websites because they typically offer better product selection and lower prices for some items. And many US retailers have a separate Canadian presence, meaning these statistics understate the influence of US firms in the Canadian ecommerce market.

Donc si je résume, près de 40% de notre économie numérique s’en va aux É.-U. et ce chiffre ne représente qu’une portion de la réalité puisque beaucoup du 60 % restant vont dans les coffres d’entreprises américaines qui ont simplement ouvert une contrepartie d’affaires ici. C’est donc PITOYABLE, il me semble que ça devrait encore une fois militer pour plan numérique canadien ou québécois? À l’approche d’élections fédérales et ou provinciales, il me semble que ce sera à vous, journalistes, consommateurs et chefs d’entreprise, à pousser dans le cul de nos dirigeants politiques, pour qu’enfin ils se diguidinent avec ce dossier économique qui n’en fini plus de s’engluer dans le manque d’intérêt le plus total….

Suggestion de lecture additionnelle
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Lettre ouverte au Premier ministre du Québec

Pourquoi il faut un plan numérique pour le Québec

et
Américanisation du commerce de détail en ligne canadien

Statistique Canada achat en ligne des canadiens

Statistique Canada - Achat en ligne des canadiens

Achat en ligne des canadiens par type de produits

Statistique Canada -Achat en ligne des canadiens par types de produits

Achat en ligne des canadiens par type de produits

Statistique Canada - Magasinage en ligne des canadiens par types de produits

Le Lab VOXtv Chronique Pourquoi nos entreprises sont en retard sur le Web ?

Pour ma cinquième chronique, à l’émission LeLab, je discute avec Philippe Fehmiu de : Pourquoi nos entreprises sont en retard sur le Web ?

J’ai couvert le sujet de cette chronique dans mes billets :
Le Canada est le tiers-monde des technos usager
Comment se prouve le retard de nos entreprises sur le Web?
Autre explication du retard d’adoption des médias sociaux par les entreprises
Pourquoi nos entreprises sont-elles en retard sur le Web?
Lettre ouverte au Premier ministre du Québec
Le Québec en retard sur le Canada sur le plan des acheteurs en lignes
Américanisation du commerce de détail en ligne canadien
Les dépenses numériques canadiennes foutent le camp à l’extérieur du pays
Pourquoi le Canada perd-il ses plumes en commerce électronique ?
e-Readiness Ranking 2006, de la pub médiocre