Les sites de partis et les tendances de recherches sur le Web

Grâce à Alexa et à son outil de comparaison de sites, on apprend que c’est le site du NPD et du Parti vert du Canada qui semblent le plus intéresser les internautes. On peut visualiser le graphique Pageviews/user qui est un indice d’assiduité et d’intérêt pour un site.

Alexa Pagesviews/User Partis politiques au Canada durant le dernier mois

Alexa Pagesviews/User Partis politiques au Canada durant le dernier mois

Cette donnée contraste avec Google Trends qui nous informe plutôt que ce sont, dans l’ordre, Stephen Harper, Jack Layton et Gilles Duceppe, que les Canadiens ont cherché dans Google, en 2011. On y trouve aucune de May. Comme quoi elle n’a certainement pas frappé l’imaginaire et le désir d’en savoir plus sur eux, des Canadiens…

Par contre, si on fait la même recherche Google Trends, strictement pour le Québec, on peut facilement mesurer l’ampleur de l’intérêt des internautes pour Jack Layton, ces dernières semaines. Ce qui me surprend le plus est de noter que ces recherches pour monsieur Layton proviennent plus de la région de Québec que de celle de Montréal. Les gens de Québec se cherchent-ils une alternative aux conservateurs pour leur région? L’élection du 2 mai prochain nous le dira sans doute…

 

MAJ2
Dans Le Soleil:
Vague orange au Québec: Jack Layton populaire jusque sur la Toile
Première campagne Web: l’échec des politiciens, la victoire des électeurs

Les thèmes de la blogosphère avant et après les débats des chefs

Il y a quelques semaines j’avais annoncé une collaboration avec les potes de Nexalogy Environics, visant à analyser, grâce à leur expertise et technologie, le pouls de la blogosphère en cette période électorale. Voici donc le PDF Federal Election 2011 Blogosphere Before and After the Debate Rapport Bilingue, qui fait le tour des éléments de contenus significatifs, qui ont été recensés dans les blogues canadiens-anglais et français, avant et après chacun des débats des chefs.

Dans l’analyse de Nexalogy Environics, après le débat des chefs en Anglo, sur 8584 billets de blogues recensés au Canada, le nom des chefs étaient présent dans une proportion de (page 3)

  • Harper 41%
  • Ignatief 33%
  • Layton 14%
  • May 8%
  • Duceppe 4%

Dans l’analyse de Nexalogy Environics, après le débat des chefs en Français, sur 891 billets de blogues recensés au Canada, le nom des chefs étaient présent dans une proportion de (page 10)

  • Harper 33%
  • Layton 29%
  • Ignatief 20%
  • Duceppe17%
  • May 1%

En page 10, nous avons un découpage illustrant le pourcentage de fois qu’un chef de parti a été mentionné dans les blogues, après le débat des chefs. Il est intéressant de comparer ces résultats à ceux du récent sondage Crop sur les partis au Québec. Chez Radio-Canada

Selon un sondage de la maison CROP réalisé pour le compte du quotidien La Presse, les néo-démocrates récolteraient pas moins de 36 % des intentions de vote au Québec, devant le Bloc qui glisserait à 31 %. Les conservateurs arrivent au troisième rang avec 17 % de la faveur populaire. Les libéraux, autrefois bien implantés au Québec, fermeraient la marche avec 13 % des intentions de vote.

Bien que les pourcentages diffèrent sensiblement, on peut tout de même remarquer que dans les billets de blogues (tout comme dans le sondage de Crop) monsieur Layton est mentionné plus de fois que monsieur Duceppe. Signalons toutefois que ce calcul du nombre de citations n’indique pas la nature qualitative des commentaires qui sont associés au nom des chefs. Est-ce qu’on en parle en mal ou en bien? Cela n’est pas mentionné. On sait cependant dans les autres pages du rapport que les grands thèmes qui sont abordés après le débat sont bien différents de ceux dont on discute avant le débat. D’ailleurs, des informations additionnelles sur cette étude seront rendues disponibles en début de semaine, la semaine prochaine.

Notons aussi dans le deuxième document, l’importance relative du phénomène « madame Paillé »,  (Madame Paille (PDF) C’est un gros fichier, le temps de téléchargement peu être long) qui devint une vedette instantanée du deuxième débat. Cela illustre certainement (à mon point de vue) le désenchantement des acteurs médias sociaux (et twitter en particulier) quant aux thèmes soulevés par le débat des chefs et les réponses offertes par ceux-ci aux questions des citoyens.

Le Jésus du Web, Cheap shot chez Infopresse

Un article de la revue Infopresse, sous la plume de l’un de leurs collaborateurs André Marois Le Jésus du web (format papier et internet) parle de moi. C’est toujours flatteur de se faire traiter de Gourou directement. Mais de se faire traiter de gourou indirectement, suivi de conneries sans fondements, moi j’appelle ça une « cheap shot ». Jugez-en par vous-même…

(…)
— Michelle Noire prétend dans son billet d’hier qu’internet sera totalement brun, d’ici deux ans. Elle affirme que le mouvement est irrémédiable. Elle montre des sites américains et chinois, 100 % brunâtres, et d’autres exemples québécois. C’est une catastrophe !
— Mais pourquoi donc, mon enfant ?
— Parce que nous lançons dans un mois le nouveau site de La Banque Provinciale, entièrement jaune. C’est horrible.
(…)
— Alors, cette histoire de brun, ça sort d’où ? Mon gourou s’est contenté de ricaner. J’adore quand ses dents blanches apparaissent entre ses lèvres lippues. Ça m’excite.
— Michelle Noire n’est pas si forte qu’elle en a l’air. Elle n’a même pas écrit un livre sur ses théories fumeuses.
Les vrais penseurs ont tous un bouquin à leur actif. C’est pour cela qu’on les invite. Parce qu’ils ont pris le temps de penser, de copier des articles sur Wikipedia, de consulter le passé pour mieux se projeter dans l’avenir.
Prenez Karl Marx, par exemple. S’il n’avait pas rédigé Le Capital, il n’aurait pas eu la carrière qu’on lui connaît. Les exemples abondent : Mao avec son livre rouge, Jacques Séguéla et son Fils de pub, Jésus et ses Évangiles… C’est ce qui fait toute la différence entre Stephen Harper et Michael Ignatieff, tiens.

Voici donc le commentaire d’une bonne amie, Michelle Noire…

C’est vrai que le brun devient à la mode. Même Les Denis Drolet l’admettent. C’est vrai aussi que le multicolore est une voie d’avenir. Mais le jaune qui flashe (ou pire qui est en Flash), ça a toujours été de la merde qu’on vend comme “expérientielle”. Ça me rappelle ce livre d’une agence, dont le leitmotiv est ” le bouche à oreille c’est d’avoir un bon design” mais il est bien cartonné. Pour votre info, je connais assez madame Noire pour me douter qu’elle a déjà été coauteure de quelques livres, plusieurs publications scientifiques et professionnelles, en plus d’avoir un blogue qui contient à lui seul, plusieurs livres cartonnées. C’est d’ailleurs ce que fait un autre Jésus du Web, Seth Godin. Il met en commun plusieurs de ses billets, les cartonne et appelle ça un livre. C’est très pratique pour les gens des vieilles générations qui ne lisent pas sur le Web ou pour les tripeux de Flash qui sont encore à attendre que leur site Flash se load et qui par la suite, se perdent en expérientiel…

Je n’en veux pas à Infopresse, ni au gentil littéraire qui aime bien faire de la fiction et du conseil Internet en même temps, qu’est monsieur André Marois. C’est juste que lorsqu’on fait de la fiction, il me semble qu’on devrait choisir des noms qui ne portent pas au quiproquo et que si on choisit des noms qui sont possiblement associés à des personnes, on devrait à tout le moins vérifier ses faits. Mais bon… Qui suis-je pour parler de littérature? Probablement l’équivalent d’un littéraire qui parle de Web…

D’ailleurs, j’ai souvent été dure avec Infopresse et leur Boomerang. Mais au moins, j’ai le culot de mes opinions, ne déforme pas leur brand et comme c’est en ligne (contrairement à la revue qui circule) il y a la possibilité pour Infopresse de venir réagir. Ce sera toujours un avantage du Web sur le livre…

MAJ
Après mûre réflexion et à la décharge de monsieur Marois, c’est vrai que l’intitulé de ma page bio « Publications et contributions intellectuelles » n’est pas très clair. J’aurais dû mettre gros, moyens, petits livres et fascicules publiés chez des éditeurs ou des centres de recherche, sur du papier de différents formats. Ça aurait sans doute été plus clair. J’aurais d’ailleurs aimé lui dédicacer personnellement le livre Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires (on parle de brun ici) lors de mon passage au Salon du livre (mais il n’est jamais venu me voir, snif, snif) ou lui en envoyer une copie, mais il semble qu’ils ont tous été vendus et on ne s’est pas encore entendu sur une 2e édition…

La crise appréhendée des journaux au Québec

Voici mon point de vue très biaisé de la crise appréhendée des journaux au Québec. Tout d’abord, une disclosure.

Je pense que la FPJQ est un groupe de retardataires réactionnaires. J’ai travaillé pour différentes composantes de l’Empire Quebecor comme on s’amuse à l’appeler. J’ai des entrées et des amitiés avec tous les grands groupes médias du Québec, j’ai écrit pour Branchez-vous, LesAffaires.com et été experte invitée régulière lors de la première année du canal Argent. Je connais aussi personnellement la plupart (pour ne pas dire tous) des journalistes technos du Québec et plusieurs de la France et de la Belgique. J’ai donc ce qu’on pourrait appeler une vision périphérique qui de plus est biaisée.

Je crois que la situation des médias écrits, nommément les journaux, n’est pas dramatique au Québec parce que comme pour le reste des phénomènes Web, nous sommes souvent deux ans en retard. Même nos chicanes blogueurs/journalistes se font avec un décalage du reste du monde. Ça nous offre l’avantage d’apprendre des erreurs des autres, mais disons que pour l’innovation, on repassera. La situation ici n’est pas dramatique non plus parce qu’ici, il y a une concentration de la presse et que de ce fait, les grands groupes retrouvent un peu de ce qu’ils perdent d’un média, dans une autre de leur propriété médiatique. Aussi, même les annonceurs sont en retard ici et ne songent pas encore à exploiter le plein potentiel que leur offre le Web et croient encore aux balivernes que leur racontent les grandes boîtes de création de pubs du Québec. Finalement, notre microcosme linguistique nous protège aussi et certains des médias locaux ont des revenus qui feraient rougir de jalousie bien des voisins américains.
Cela étant dit, il ne faut pas non plus être dupe et croire que les bouleversements majeurs qui affectent la presse mondiale nous épargneront de son grand nettoyage. Disons simplement que si la moitié des médias écrits américains risquent de disparaître cette année, l’hécatombe ne sera pas aussi dévastatrice de ce côté-ci de la frontière. N’empêche que la pression est forte et qu’elle le sera de plus en plus. J’écrivais que même ici, pour la première fois, les journaux ont perdu la place de la pénétration au profit du Web et que seules la radio et la télévision jouissent encore de la primauté sur ceux-ci. Mais les jeunes vieillissent et ils ne commenceront pas à faire ce qu’ils ne font pratiquement pas, c’est-à-dire lire les journaux. Et les vieux, vont éventuellement prendre leur retraite et c’est triste à dire, mais ils vont mourir et j’ai comme un gros doute que leurs ayants droit ne demanderont pas à ce qu’on paye un abonnement au journal préféré de son aïeul pour lui faire un plaisir d’outre-tombe. À moyen terme, ça ne regarde donc pas trop bien. En outre, les petites annonces classées qui ont longtemps été la vache à lait des quotidiens, ne s’en peuvent plus de mourir à petit feu devant les kijiji et craigslist de ce monde, et qui sont gratuits. C’est d’autant plus loufoque de savoir ça et de réaliser que la grève du Journal de Montréal et que les journalistes de l’un des journaux encore très rentables de nos médias, se battent pour sauver les jobs perdues d’avance de cette classe d’employés. Anyway, TOUT LES JOURNAUX NE MOURRONT PAS, ni les grandes marques d’ailleurs. Mais les pratiques journalistiques risquent de changer dramatiquement. J’ai d’ailleurs écrit un billet sur ce sujet précis. Tout comme la radio n’est pas morte avec l’arrivée de la TV, le journal ne va pas mourir avec l’arrivée du Web. Il va cependant se transformer de fond en comble et sa version papier risque de devenir de moins en moins pertinente et elle est déjà peu écologique et nous coûte une fortune en frais d’enfouissement et de récupération.
Mais les journalistes ont peur! Ils ont raison! Leur emploi va changer et qu’ils le veuillent ou non, ils se devront de baiser la main de cette maudite convergence qu’ils conspuent depuis si longtemps. Ici, nous n’avons qu’une simili convergence. Il y a bien certainement celle de Star Academie qui fait couler tellement d’encre, mais outre cette épisodique convergence, Quebecor ne converge pas encore. Je l’avais d’ailleurs noté et applaudi lors du seul exemple réel de convergence de l’EMPIRE qui avait eu lieu lors du fameux scandale des piscines contaminées à Montréal. Outre, ce fait et star ac, mais de quelle convergence parlons-nous? Il y a aussi cette convergence tacite, mais très efficace qui unit Gesca et Radio-Canada. Là on peut parler de convergence efficace et ils ne sont même pas du même groupe. Nous pourrions parler dans ce cas d’une convergence protectionniste et je ne me souviens pas d’avoir entendu aucun des journalistes qui y participent chialer là-dessus. Mais il m’en manque peut-être des bouts.
Mais c’est quoi notre problème avec la convergence?
Il y a bien celles de GE – NBC Universal,  FOX – News Corporation,  Walt Disney – ABC – ESPN, VIACOM – CBS – Paramount, AOL-Time Warner et les nombreuses tentacules de Sony. Mais ici il faut qu’on diabolise la convergence conglomératique? Imaginez que je n’ai même pas encore parlé de la convergence journaliste/média citoyen. Celle-là est la convergence d’entre toutes et ce sera celle qui sauvera notamment les petits. D’ailleurs, Pisani dit à ce propos (mais il dit peut-être n’importe quoi puisque c’est un journaliste/blogueur de Le Monde):

Si le journalisme de toujours se caractérise par la production d’informations, il semble clair qu’il ne trouve pas (encore) de modèle économique sur le web.
Mais si le journalisme organisé autour du web implique d’autres pratiques (l’essentiel étant l’expérience, les conversations) alors le modèle économique qu’il faut trouver est différent. C’est celui d’un journalisme dans lequel la production n’est qu’en partie assurée par les professionnels et qui se structure largement autour des liens, du partage, de la participation. Les modes d’opération incluent les algorithmes et l’ex-audience.
En même temps que nous nous interrogeons sur son rôle et ses fonctions sociales, c’est l’économie de ce journalisme là qu’il faudrait modéliser.

Mais si nous revenons à la convergence médiatique classique, il y a cet exemple réussi (dans Nieman.harvard.edu) du Nordjyske newspaper fondé en 1767 au Danemark. L’initiative est venue de la base et a été supportée par l’un des syndicats reconnu comme étant l’un des plus difficiles et hargneux de ce pays. Comme le dit le rédacteur en chef (l’initiateur du projet et on était en 2002) :

“The problem is that everybody wants progress but nobody wants change,” I told them. “If we want to keep our jobs, we have to develop ourselves and the way we work with journalism. But the consequence of progress is change; we have to do something else than we are used to doing and that brings with it insecurity. We get through it together, if we dare.” I then told them that in 10 months our regional newspaper, now slipping into a deep crisis, would become the most ambitious media house in Europe. “It will be tough,” I reminded them, “but when we’ve made it, we’ll have a future in which it will be fun going to work every morning and a newspaper in which we will make good stories.”
(…) The goal is to do better stories. Making sharper priorities and using different media platforms to tell that part of the story at which that medium is best. And by sitting closely together in a newsroom without walls with colleagues with the same beats and interests, we can share ideas, sources, research and thereby produce more and improve the total quality of our work.”
(…)Ten months later nearly the entire staff had changed jobs, offices, deadlines, editors, tools and colleagues. As we launched a new, more focused newspaper and added a free commuter paper aimed at younger readers in the big cities, in our community we introduced a regional version of CNN “Headline News.” These instant updates as part of local TV-news became an instant success. Within six months from our launch, we had more paid subscribers to 24Nordjyske, our cable TV station that broadcasts regional new s 24 hours a day, than we had on our newspaper, which dates back to 1767.

Our 250 reporters—no, we didn’t fire anyone—are no longer organized into groups with the task to fill certain pages or sections in a newspaper. They work together in a matrix organization, all under the same editor in chief, and each with the same basic task of telling good stories to people in Northern Jutland using the media best suited to the telling.

Mettons que c’est un maudit bel exemple de ce que pourrait être la convergence d’hier, ailleurs, appliquée à demain, ici.
Entre-temps, on peut toujours continuer à conspuer les conglomérats, à bitcher sur les blogueurs, à ne pas citer ses sources et à vomir sur l’apport citoyen comme cela s’est fait tant de fois et avec tant d’éclat comme avec cette récente escarmouche entre Marissal  et Lagacé rapportée par Canoe :

Dans sa chronique à Bazzo.tv, Vincent Marissal a aussi laissé entendre que plusieurs journalistes dans Internet -pas tous -font du «flash», des «sparages», du «tape-à-l’oeil» et qu’ils ont «le droit de fonctionner sous un autre registre», «à un niveau de qualité diluée».

Le modèle d’affaires du Père Noël est déficient

Récemment, je vous parlais du retour en force du modèle d’affaires. He bien, le Père Noël est dans le trouble et il appert qu’il va demander à la banque centrale de refinancer ses opérations qui prennent l’eau. Entre autres, c’est à cause du réchauffement climatique, la neige fond et ses installations ne sont plus stables. Il est aussi de moins en moins lucratif de donner des cadeaux gratuitement. La solution serait peut-être de proroger Noël pour cette année?
GeekandPoke

La peur du changement

Finalement, après avoir fait une campagne électorale fédérale en ligne de type « push », c’est-à-dire strictement en mode communication unidirectionnelle, un premier parti politique fédéral se décide enfin à inviter des blogueurs à son congrès politique. Il s’agit du Parti Conservateur et comme le rapportait hier Le Devoir :

La droite et la gauche politique au Canada se livrent un duel de tous les instants dans la blogosphère. Ces agents d’information — et de propagande — auront un nouveau champ de bataille dans deux semaines: le congrès du Parti conservateur. La formation de Stephen Harper a choisi d’accréditer formellement les blogueurs, au même titre que les journalistes.

Moi je dis ENFIN. Mais des journalistes s’offusquent de cette ouverture tardive de nos partis politiques. Ainsi, dans ce même Le Devoir, Marie-André Chouinard, dans l’article Médias – Le poids du blogue, s’indigne :

Mais attention! Cette proximité des blogueurs avec les journalistes ouvre la porte à une nouvelle confusion des genres dans une profession qui, déjà, pratique le croisement des styles. En cette ère où l’humeur côtoie parfois sans nuance l’information factuelle, les citoyens peinent déjà à pointer la nouvelle brute, retransmise sans le filtre de l’impression et de l’opinion. Valsant autour des faits, le journaliste, roucoulant, flirte avec le statut de vedette.

Ce jeu n’est pas sans effets. Après une tournée du Québec, le Conseil de presse du Québec rappelle que la population a exprimé de grandes réserves face à la qualité des nouvelles qu’on lui transmet. Et c’est sans compter la concentration des médias, qui a eu pour effet de limiter la diversité de l’information et d’éroder sa qualité au passage.

Je rapellerais simplement à MADAME la journaliste, mon récent billet De la communication unidirectionnelle dogmatique à la communication multidirectionnelle égalitaire :

la société qui était basée sur la sacro-sainte communication unidirectionnelle dogmatique se transforme maintenant en communication multidirectionnelle égalitaire.

La période ou seuls le patron, le médecin, le professeur, le politicien ou l’entreprise sait la vérité et a raison, est terminée. Maintenant, tous peuvent être évalués, critiqués ou encensés. Le message est maintenant disponible et généré par tous et l’opinion du beau-frère planétaire est maintenant décisive dans la prise de décision de l’étudiant, patient, client, employé, citoyen. C’est d’ailleurs la conclusion sans équivoque qui est présentée dans une récente étude d’Universal McCann, When did we start trusting strangers? How the internet turned us all into influencers

C’est bien triste pour le Conseil de presse du Québec, Le collège des médecins, les différents syndicats et ordres professionnels de tout acabit, mais ils n’ont plus la sacro-sainte vérité et ils devront s’y faire et s’adapter…

MAJ

Je vous invite aussi à relire mon billet Réflexion sur la nature échangiste blogue journalisme groupe médias relationnistes

MAJ2

Faut absolument lire le billet de Mario Asselin Lettre à Marie-Andrée Chouinard qui répond à LA MADAME. L’une des très belle leçon de comment percevoir le blogueurs (pour les partis politiques et les médias) qe vous pourrez lire…

France24, des journalistes invisibles et des collaborateurs qui ne le savent pas

J’ai toujours admiré France24 que je vois comme un organe de presse des plus innovateurs. C’est pourquoi la semaine dernière j’étais réellement enchantée de me faire interviewer par l’une de leur journaliste dont voici le message initial :

Bonjour,
je suis journaliste sur France 24 pour le site www.observers.france24.com.
J’ai lu votre billet sur la vidéo Culture en Péril et j’aimerai vous interviewé rapidement sur le sujet. Votre avis est très intéressant. Vous pouvez me joindre par mail dans la journée : (…)
Je publierai mon article vers 19h (heure de paris)
Cordialement,

Comme suite à cette aimable invitation, je lui suggère de me téléphoner pour que je lui accorde une entrevue. Vous pouvez d’ailleurs consulter l’article qui en résulte “Phoque” ou “Fuck” : sur la culture, les Canadiens ne parlent pas la même langue.


Quelle est ma surprise ?
Je vais voir l’article en question et je suis vraiment surprise de constater que le nom de la journaliste n’y apparaît pas et que l’on donne l’impression que c’est moi qui ai écrit ce texte. Mes propos y sont bien résumés, mais JAMAIS JE N’AI ÉCRIT CES LIGNES. Qui plus est, je me rends compte que je suis désormais collaboratrice de France24 sous le vocable « observateurs ». Disons que ça me surprend beaucoup et que je me questionne sur le fait qu’on semble laisser croire que j’ai écrit cet article. Mais où est donc passé la journaliste qui est la réelle auteure de ces lignes ?

Étrange, vraiment étrange, et vous, vous en pensez quoi ?

Les programmes des partis politiques canadiens et Internet

C’est via un billet Facebook de Gilles Dauphin que je prends connaissance de sa collection d’énoncés politiques de nos grands partis et reliés à l’internet.

Plan d’action pour le XXIè siècle du Parti libéral
http://www.liberal.ca/story_14804_f.aspx
– Terminer l’extension du réseau Internet à haute vitesse à toutes les collectivités rurales.
– … un nouveau gouvernement libéral élaborera une Stratégie canadienne des médias numériques. Cette stratégie consistera à garantir que les créateurs canadiens puissent devenir
des chefs de file dans ce secteur …
– Aider les provinces à se servir d’Internet pour offrir des services de santé dans les deux langues officielles, …
– Un gouvernement libéral restaurera le site Internet du populaire Réseau canadien
de la santé afin de fournir des informations exactes et à jour sur les modes de vie
sains et sur la prévention des maladies.
– un gouvernement libéral fera rapidement adopter un projet de loi qui prévoira :
• Des dispositions plus sévères pour réprimer les tentatives d’usage illicite d’Internet, notamment les conversations en ligne initiées par des adultes pour leurrer les enfants.
• Des dispositions visant à régler le problème croissant du cyber-harcèlement, qui peut être tout aussi effrayant et menaçant pour les enfants d’aujourd’hui que l’intimidation et la violence dans les cours d’école.

Énoncé politique du Bloc québécois
http://www.presentpourlequebec.org/dossiers/Enjeux/
– L’économie québécoise, qui est axée sur les industries manufacturière et forestière, la recherche, la culture et les industries de haute technologie, requiert des politiques spécifiques et un soutien de l’État. … En coupant brutalement les fonds aux organismes au centre de cette activité, le gouvernement Harper n’a pas hésité à piétiner les intérêts économiques et sociaux de la nation québécoise.
– Le rétablissement des programmes de soutien à la culture

Les dossiers clés du Parti conservateur
http://www.conservative.ca/FR/4739/
– un investissement de 400 millions de dollars dans l’Inforoute Santé du Canada afin de créer des dossiers de santé électroniques qui permettront de diminuer les risques d’erreur médicale.

Le programme du Nouveau Parti Démocratique
http://www.npd.ca/workingfamiliesfirst
– A dévoilé et dénoncé les compressions de Stephen Harper dans des programmes importants d’art et de culture, et a défendu les artistes et les consommateurs en s’opposant à la tentative de Harper d’importer des lois américaines en matière de droit d’auteur qui donnent plus de pouvoir aux conglomérats médiatiques.
– A demandé au gouvernement d’habiliter les agences de réglementation pour qu’elles puissent protéger les usagers des téléphones sans fil contre les contrats abusifs et les frais injustes comme les nouveaux frais pour les messages textes entrants.
– A lutté pour vos droits numériques en dévoilant les pratiques de ralentissement de la circulation de l’information sur Internet et a opposé le projet de loi de Stephen Harper sur les droits d’auteur qui nuit aux consommateurs.

La plate-forme du Parti Vert du Canada
http://www.partivert.ca/fr/plate-forme
– Consacreront des ressources aux experts de la criminalité informatique qui luttent contre
l’exploitation sexuelle en ligne des enfants, qu’il s’agisse de pornographie ou de leurre par
Internet; la GRC doit disposer des ressources et des outils adéquats pour mener une lutte
nationale contre ce fléau. (Vision verte)
– Proposeront des projets de loi pour accorder à Internet le statut spécial de transporteur public interdisant ainsi aux fournisseurs d’accès Internet de faire de la discrimination en raison du contenu, tout en les libérant de toute responsabilité pour le contenu transmis par l’entremise de leurs systèmes. (Vision verte)

Ce qui est vraiment triste avec ça est qu’il n’y a strictement rien pour l’économie numérique, pour la commercialisation en ligne ou pour aider les entreprises à finalement utiliser le Web à bon escient… Surtout si on sait, comme je le disais dans mon billet, que Les dépenses numériques canadiennes foutent le camp à l’extérieur du pays.

D’une tristesse…

Dadaïsme 2.0, en période électorale

Ce matin, dans twitter, c’est l’effervescence à propos du vidéo mis sur YouTube d’une source inconnue, Cultureneperil, que voici.

C’est du dadaïsme 2.0!

Le dadaïsme c’est, selon Wikipedia :

Ce mouvement a mis en avant l’esprit d’enfance, le jeu avec les convenances et les conventions, le rejet de la raison et de la logique, l’extravagance, la dérision et l’humour. Ses artistes se voulaient irrespectueux, extravagants, affichant un mépris total envers les “vieilleries” du passé comme celles du présent qui perduraient. Ils recherchaient la plus grande liberté de créativité, pour laquelle ils utilisèrent tous les matériaux et formes disponibles. Ils cherchaient aussi cette liberté particulièrement dans le langage, qu’ils aimaient lyrique et hétéroclite.

Nous assistons donc à une nouvelle forme d’expression artistique qui exploite, à des fins politiques partisanes, le Web 2.0 pour faire passer son message. Qui plus est, on écorche de manière « irrespectueuse, extravagante » l’autre solitude canadienne, celle qui est anglophone. Mais ce qui me dérange avec ça (comme ce qui devait déranger les biens pensants du début du 20e siècle, quoique ça me fait drôle de me mettre dans le camp des bien pensants) est qu’en période électorale, que des artistes éminents, pamphletisent à des fins électoralistes (il y a ce passage : Votez contre Harper et ses coupures dans la …) sans respect pour la loi qui demande de comptabiliser les dépenses électorales. Qui a payé pour ça? Ce vidéo peut difficilement entrer dans la catégorie de l’expression libre du simple citoyen. Je me souviens d’ailleurs à quel point j’avais été outrée de voir les déclarations d’amour du Canada anglais la veille du dernier référendum. Je trouve que « cette expression artistique 2.0 » entre dans la même catégorie de tactiques électoralistes déloyales. Ce n’est pas parce que je suis contre les coupures dans la culture que j’approuve les moyens douteux qui sont utilisés pour faire valoir le point de vue des artistes…

Voilà, vous pouvez contester mon point de vue maintenant…

De la réactivité Twitter des chefs de partis politiques

C’est bien le Web 2 dans l’esprit de la communication multidirectionnelle. C’est inutile et contre-productif dans le sens de la communication unidirectionnelle. Ça fait bien de dire qu’on est dans les médias sociaux, mais faut-il aussi y participer activement. Au moment d’écrire ces lignes, l’un des médias sociaux les plus importants en terme de relation publique est certainement Twitter. J’ai déjà expliqué dans mon billet Les compagnies sur Twitter et Twitter comme outil de marketing et de relations publiques que Twitter n’est pas encore « grand public » mais que les gens qui s’y trouvent « les supergeeks », sont après les médias traditionnels, le deuxième groupe le plus influent du web. C’est que les blogueurs influents y dénichent des infos qu’ils bloguent, puis qui peuvent être reprises par les médias traditionnels. J’ai donc décidé de tester la réactivité des chefs de partis qui sont sur Twitter.

Des quatre chefs, il n’y a que Stéphane Dion qui n’y est pas. Je me suis donc inscrite au Twitt de Stephen Harper, de Jack Layton et de Gilles Duceppe. Comme suite à l’un de leurs commentaires, j’ai posé une question à chacun des chefs et seul Gilles Duceppe a daigné répondre. Puis je me suis souvenu que lorsque l’on va sur la page principale de quelqu’un qui est sur Twitter, il suffit de voir si elle contient des @, qui est le symbole utilisé pour répondre à quelqu’un, pour vérifier si les chefs ont déjà daigné avoir une réelle réactivité sur Twitter. Encore une fois, seul Gilles Duceppe se sert convenablement de cet outil. Bravo à vous monsieur Duceppe, vous marquez des points numériques dans mon cœur de geekette…

Et vous vous méritez aussi ce billet qui reconnaît votre acuité média social.

P.-S. Il est très possible que ce ne soit pas Gilles Duceppe lui-même qui twitt ses conversations. Il a peut-être un « ghost writer » qui fait ça pour lui. N’empêche que les autres chefs aussi peuvent avoir une équipe qui soit efficace en ligne et que ce n’est apparemment pas le cas…

MAJ
Ce billet est repris sur le blogue du journaliste de Technaute/Cyberpresse Tristan Péloquin.

MAJ2
Ce billet me vaut l’insigne honneur d’être citée à la première page de TheGazette dans l’article de Roberto Rocha, Parties fall short online.