Denis Coderre

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Twitter, Musk et la fondamentale et perturbante question des bots (robots)

La question des faux comptes et des robots (bots) sur Twitter est loin d’être nouvelle. Elle revient d’ailleurs d’actualité parce que la semaine dernière, dans un rapport officiel aux actionnaires (selon Reuter), Twitter annonçait qu’il y avait moins de 5% de faux comptes sur son engin social. Musk affirma qu’il demanderait à ses experts de sélectionner un échantillon de 100 comptes Twitter pour valider les prétentions de Twitter.

@elonmuskTo find out, my team will do a random sample of 100 followers of @twitter. I invite others to repeat the same process and see what they discover …

Encore une fois, selon plusieurs analyses médiatiques, le méchant Elon Musk serait en train de tenter de foutre le trouble pour faire baisser la valeur de Twitter, pour se dégager de son offre hostile d’achat parce qu’il serait un être capricieux ou une « drama queen ». Le fait est plutôt que le problème des comptes automatisés et autres robots sur Twitter est un problème de longue date. Déjà en 2015, on crucifiait l’ex-maire Denis Coderre, parce que plus de la moitié de ses 219 000 abonnés seraient de faux comptes. (dans LeDevoir).

Le maire de Montréal ne serait pas aussi populaire sur Twitter que le laisse croire son nombre d’adeptes sur le réseau de microblogage. Plus de 63 % de ses 219 000 adeptes sont en vérité de faux comptes, rapporte The Gazette. Le journal a commandé une analyse à une entreprise indépendante, afin d’évaluer la portée réelle de celui dont on vante la notoriété en ligne. Un gonflement artificiel pourrait être rendu possible grâce à des opérations automatisées rémunérées, mais Denis Coderre assure n’avoir jamais acheté de partisans Twitter en ligne.

Nous sommes donc très loin du 5% de faux comptes revendiqués par Twitter.

Pourquoi le pourcentage de faux comptes Twitter est-il important?

Ce pourcentage est fondamental puisque depuis des années, Twitter présente ce même pourcentage aux actionnaires et aux publicitaires de la plate-forme. Si ce pourcentage était un mensonge prouvé par les analyses forensiques qui sont faites présentement dans le processus de « due dilligence » associées à la vente de l’entreprise ou une fois que Musk aura le plein contrôle de la plate-forme, ça prouverait une fraude de grande échelle des dirigeants actuels de Twitter, que ça ferait baisser substantiellement la valeur de Twitter et que ça ouvrirait la porte à une avalanche de poursuite, tant par les actionnaires que par les publicitaires qui auraient été lésés toutes ces années par des chiffres frauduleux. Disons que c’est potentiellement une méchante boîte de crabes.

Un très intéressant billet publié sur Substack traite dans le détail de ce sujet. About those Twitter Bot accounts présente que:

There is an interesting game of chess going on here between Elon and the management of Twitter over the proportion of accounts on Twitter that are “genuine”—that is, real people—as opposed to various kinds of automated accounts or information warfare sock puppets.

Both sides know a lot more than they are letting on, and both are playing a game of chess over it.

On the surface, it matters a lot because Twitter, as a public company, has made statements to its advertisers and investors through the years about the size, growth and makeup of its Twitter account user base, and if it is revealed that they “fudged the numbers”, there will be hell to pay.

Now that a well-heeled buyer is involved with doing due diligence prior to closing a transaction to take Twitter private—it really matters in a legal sense, too.

Is the number of “fake” accounts 5% or less — as Twitter itself claims — or is it closer to 50%?

It’s portrayed (in a Nelsonian Knowledge sort of way, by some) as though it’s some big unsolvable mystery. Maybe it is, to people without technical skill in data analytics.

But to those of us who know this stuff—it’s outrageous that it is even a point of debate. We know they know—and they know that we know they know.

Checkmate will come, I assure you.

Comme pour tous les autres médias sociaux, les algorithmes sont secrets, nous n’avons pas d’informations précises sur le nombre de vrais et de faux abonnés et ce qui est encore pire pour certains autres joueurs du web, dont Facebook et Google, nous ne savons que peu de choses sur le réel taux de « faux clics » et de ce que ces entreprises font réellement pour les enrayer. J’ai écrit une couple de fois ici à propos du chercheur Augustine Fou, qui prétend que 50% des clics publicitaires seraient de faux clics (à mes débuts il y a 20 ans, on parlait de 20%). Mais comme ces monstres ne sont pas sur le point de se faire acheter, donc auditer, nous n’avons réellement aucun outil indépendant pour valider les prétentions qu’ils mettent de l’avant depuis toutes ces années.

Voilà donc une autre des raisons pourquoi l’achat de Twitter par Musk, est l’équivalent d’un tremblement de terre sur la planète des médias sociaux et des GAFA…

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Denis Coderre, sa pratique Twitter et mon espoir d’un Montréal numérique

Dévoilement : Je connais personnellement Denis Coderre. Il est le seul politicien en exercice qui soit venu à l’un des yulbiz, il a été l’un des 4 copréfaciers de mon Les médias sociaux 201, il m’a présentée lors d’une conférence à l’UQO et je trouve que c’est un chic type.

Son Twitt « CA-TAS-TRO-PHI-QUE » ou plus poétiquement, une tempête dans un verre de shooter:

Allo? Un billet simple pour Hamilton pour David Desharnais svp…. #HabsDC

Denis Coderre est maintenant maire de Montréal. Sa pratique Twitter l’a rendu célèbre et on aimait bien l’inviter à toutes les plates-formes médiatiques (dont Tout Le Monde En Parle) pour jaser de tout et de rien. Grâce à Twitter, il est devenu plus grand que nature. Son compte a même été « officialisé » par Twitter, ce qui est encore rare. J’ai très souvent parlé de l’importance d’être soi-même sur les médias sociaux et de l’utilisation impersonnelle qu’en font trop souvent les politiciens. J’ai expliqué maintes fois l’importance capitale de savoir déconner et parler quelquefois de « futilités » puisque ça mets de « l’humain » sur le web et de partager ses passions. Or depuis quelques jours, un twitt acerbe de Denis Coderre à l’endroit d’un joueur du Canadien, fait manchette. J’ai même donné 6 entrevues à ce sujet, juste hier. C’est tout dire. Ça a pris une importance nationale!

Je rappelle que si Denis Coderre n’avait parlé que de ses positions politiques du parti libéral, alors qu’il était libéral, personne ne l’aurait suivi. Ou plutôt que quelques fanatiques libéraux. Mais en étant lui-même et en twittant sa passion qui s’adonne à être le hockey, il est devenu une vedette Twitter. Devenant une vedette Twitter, il devient aussi une vedette médiatique. Il est peut-être le plus intense fan du Canadien sur Twitter et ce depuis des années déjà. Or, il est maintenant maire de Montréal. Certains spécialistes des communications traditionnelles partagent l’idée qu’il ne devrait donc ne « twitter » que du sérieux maintenant et ne partager que les enjeux municipaux et autres informations « importantes. Ce n’est pas la place d’un maire « de commenter l’équipe locale ». Hier, j’étais même sur une tribune téléphonique avec une spécialiste de la gestion municipale pour discuter du « twitt » de Denis Coderre. AYOYE!!! C’est un peu comme si on me demandait mon avis sur un problème de fond de retraite syndical à titre « d’experte »…

D’ailleurs je suis surprise que Le Canadien ne se soit pas déjà félicité de la pub gratuite qu’il leur a faite toutes ces années. Mais bon, il semble que la critique « live » d’un de leurs plus gros fans, soit-il devenu maire, n’est pas la bienvenue…

Finalement, une journaliste me dit hier « Mais monsieur Coderre twitt 10 fois par jour! Ne serait-il pas mieux de travailler ses dossiers? » Un twitt prend un gros 30 secondes disons. 10 fois 30 secondes, ça fait 5 minutes dans une journée de 24 heures. Par ailleurs, je doute fortement que beaucoup de maires travaillent encore (ou travaillaient) leurs dossiers à l’heure de diffusion du Canadien. Barrack Obama Twitt lui-même aussi durant le Superbowl et certains matchs de basket. Il ne se gène pas non plus pour dire pour qu’elle équipe il prend, laissant ainsi les fans de l’équipe adverse « dans la grosse peipeine que leur président ne prenne par pour leur équipe. Quel drame indicible et quel usage de ses secondes d’attentions Twitter mal utilisé…

L’espoir numérique

Les médias ont rapidement fait valoir « la vacuité » du programme politique de Denis Coderre. Ils ont mis à nue « ses phrases préfabriquées » et le vide complet de sa vision municipale. À la lecture d’un récent article d’Yves Boisvert dans LaPresse Richard Bergeron: «J’ai côtoyé le vide toute la campagne», on mesure toute l’étendue de ce constat médiatique. Mais moi j’ai de l’espoir. J’ai l’espoir numérique. Monsieur Coderre est peut-être d’un vide sidéral, n’empêche que lors du dernier Webcom à la SAT, il a livré le plus beau discours numérique jamais entendu de la bouche d’un politicien canadien. Il ne pensait peut-être pas tout ce qu’il y a dit, il est peut-être « plein de marde », mais moi j’ai l’espoir qu’il croyait en ses paroles et que s’il ne fait que la moitié de la moitié de ce qu’il y disait, je serais déjà aux anges. Je serais ENFIN enthousiaste et obnubilée de croire que les efforts que les 12 étonnés et moi-même avons investis dans notre Rapport d’étonnement aura servi à quelque chose. Qu’enfin le numérique aura droit de cité. Si ce n’est pas au Canada ou au Québec, peut-être serait-ce Montréal qui enfin exaucera nos vœux numériques. Peut-être qu’enfin on se diguidinera collectivement sur ce sujet capital. Je rêve sans doute, mais je vais prendre monsieur Coderre au mot et lui rappeler sporadiement les paroles qu’il a lui-même prononcées dans son discours si éclairé…

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Mathieu Bock-Côté, François Legault et Twitter

C’est dans sa chronique François Legault et Twitter que Mathieu Bock-Côté polémique à propos de l’utilisation non judicieuse de Twitter par monsieur Legault. Il y dit :

(…)Désormais, il y commente la vie quotidienne. Sur Twitter, il bavarde. De la série télé qu’il écoute son soir de congé. De la poutinerie près de chez lui où il semble avoir ses habitudes. Je devine la suite: le prochain match des Canadiens?

Il se peut que je sois seul. Mais je ressens devant cela un certain malaise. Un homme politique ne devrait pas jouer de cette vraie-fausse intimité pour racoler les électeurs. En fait, les hommes politiques devraient se rappeler qu’ils doivent surplomber la cité, et non pas s’y fondre.

(…)
L’idéologie de la transparence absolue va trop loin. Elle brouille les distinctions entre le domaine privé et le domaine public. Elle encourage un populisme un peu étrange où la politique perd de sa noblesse pour devenir un concours de popularité.

J’aime rappeler cette formule du général de Gaulle (oui, j’aime de Gaulle): il n’y a pas de grandeur sans mystère et de mystère sans distance. Cela veut dire qu’une certaine réserve n’est pas de trop pour celui qui veut occuper les plus grandes fonctions.

Pensons seulement à René Lévesque. Si tout le monde le tutoyait, lui-même vouvoyait ses interlocuteurs. Il était près du peuple par ses préoccupations. Et par son attachement aux gens ordinaires. Par son style dépenaillé aussi. Il gardait avec tous, pourtant, une saine distance.

Je suis tout à fait opposée à la conception de Twitter de M. Bock-Côté

Depuis déjà 5 ans, j’écris à propos de Twitter et des médias sociaux et je discute de la dimension « conversationnelle » de ces médias. J’y prône qu’une approche « conversationnelle » doit inclure du sérieux et du badin en plus d’engendrer une certaine bidirectionalité. Il est évident qu’à partir de plus de 1000 abonnés, l’individu qui est sur Twitter risque fortement d’user de ce médium plus en mode « broadcast »(d’un un à plusieurs) qu’en mode conversation (de un à un). Mais comme le fait monsieur Legault, il peut toutefois répondre directement à ceux qui l’interpellent sur Twitter. C’est ce que fait aussi monsieur Denis Coderre qu’on s’amuse aussi à critiquer parce qu’il serait « trop bavard et personnel » sur les médias sociaux. Je plaide tout à fait le contraire de ça. Monsieur Coderre a eu une croissance exceptionnelle de sa couverture médiatique, depuis qu’il est sur Twitter (je n’ai pas de stats à ce sujet, mais je suis convaincue qu’une recherche permettrait de le confirmer). Il a compris que bien des journalistes, recherchistes et médias y sont. Il a aussi compris que s’il ne faisait que de parler du Parti Libéral du Canada, ça ferait longtemps que plus personne ne le suivrait. En parlant aussi de sa passion, il devient « humain » il devient ce « parfait voisin » dont parle avec déférence monsieur Bock-Côté dans sa chronique, qui cite plutôt de Gaulle, Lévesque, Trudeau, Parizeau et Bouchard qui selon lui,  avaient une « saine distance » avec le petit peuple.

Je pourrais lui répondre qu’au contraire je perçois Obama, Gandhi, Luther-King ou Mandela comme ayant été des gens près du peuple. Je ne peux prouver ces dires pour tous, sauf pour Obama qui a maintes fois, entre autres à l’aide des médias sociaux, établi des contacts directs avec la « population ordinaire ». Entre autres, il a récemment fait une assemblée de cuisine avec des citoyens un utilisant le Hangout de Google + (il a aussi fait la même chose sur Facebook et YouTube). De cette de proximité avec « le parfait voisin présidentiel », on peut lire chez CNN :

The president was also asked to sing and dance, (which he refused) to say hello to one of the questioners’ young children, and from an Obama impersonator a question about the impact of comedy sketches on the election.

« I don’t know if any of this stuff affects an election, but I know that it makes our country stronger that you can make fun of the president — or anybody — and everybody can get a laugh, » President Obama said. « And that also makes sure to remind me that I work for you guys. »

Ma critique médias sociaux de messieurs Coderre et Legault

Des deux hommes politiques Legault et Coderre, je n’ai qu’une critique que je leur ai déjà faite dans le blanc des yeux (dont dans une vidéo avec Monsieur Legault). Ils n’ont pas de blogues. Nous n’avons pas réellement accès à la profondeur de leur réflexion politique. Twitter et Facebook c’est très bien pour engendrer la proximité avec le citoyen. C’est même capital si on veut un jour arriver à une démocratie réellement participative (dans le sens de ce que fait déjà Obama avec plusieurs initiatives de données ouvertes, Code for America ou autre), mais d’avoir un blogue est ESSENTIEL. C’est à mon avis ce qui fera la différence entre un politicien sympathique et un politicien qui a réellement quelque chose d’important, de songé et de documenté à dire.

L’auteur Jeff Lerner de ClickZ dans son article How Politicians Should Use Twitter semble tout à fait d’accord avec mon point de vue.

Where’s the Personality?
I challenge you to find a blander group of Twitter accounts than those of politicians. Twitter is a medium that exists, in part, to showcase individuality. But political Twitter accounts with personality are few and far between. Still, it just makes too much sense for politicians to take advantage of this – and yet they don’t. After all, what group of people – with a long-standing reputation as rigid, robotic, and boring – would benefit more from getting to speak to millions of people through a medium designed to give them an opportunity to let people see them in a more personal light? Twitter isn’t a presidential debate or a CNN interview; it’s a chance to tell your voters and potential voters that you were scraping gum off your shoe five minutes before a press briefing. Is that important to a candidate’s stance on issues? Nope. But it serves a purpose that’s arguably just as important to winning an election: it’s a chance to connect with real people, as a real person.

Vous pourriez aussi aimer
Chez GigaOm : How Twitter lets politician route around the media
le texte de l’OCDE : Engaging Citizens in Policy-making : Information, consultation and public participation (PDF)
ou mon billet À propos de la pertinence des statuts Twitter, Facebook Google + et autres

MAJ

En guise d’arguments additionnels pour monsieur Bock-Côté, voici de mes archives quelques billets additionnels, qui assaisonnent judicieusement mon propos. Du moins, moi je le pense…

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À titre de conférencière Les médias sociaux 101 et 201

Conférencière Les médias sociaux 201 à l’UQO

Aujourd’hui ce sera une journée particulièrement remplie. À partir de 10 heures ce matin, je ferai la tournée de pratiquement tous les médias de l’Outaouais pour présenter mon prochain livre Les médias sociaux 201 et de la conférence que je donne ce soir à l’UQO (L’Université du Québec en Outaouais). En outre, j’aurai le plaisir et l’honneur d’être introduite par l’un des préfaciers de mon livre, Denis Coderre. J’ai donc très hâte de retrouver la gang et le public de l’UQO pour jaser de médias sociaux. En outre, les premières 10 minutes de cette conférence seront disponible live sur Ustream. Comme cela est mon habitude (et quand cela est possible lorsque je ne suis pas conférencière pour un évènement privé qui requiert un certain niveau de confidentialité) , je vous donne déjà accès aux diapositives de ma présentation. Bon visionnement, bonne écoute ou encore bon spectacle si jamais vous pouvez y être (il reste encore des billets que vous pouvez acheter ici)

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Twitter et médias sociaux dans un contexte politique

C’est en compagnie de Denis Coderre et de Bruno Guglielminetti que vendredi dernier, nous avons jasé d’utilisation politique des médias sociaux et de Twitter à l’émission Isabelle le matin d’Isabelle Maréchal au FM98.5. Cette entrevue est maintenant en ligne.

Les politiciens et Twitter: Denis Coderre, député de Bourassa; Michelle Blanc, auteure de Les médias sociaux 101, et Bruno Guglielminetti. Avec : Isabelle Maréchal Émission : Isabelle le matin | Mis en ligne le vendredi 17 septembre 2010 | Durée : 30:48

Pour plus d’informations sur le sujet, vous pouvez aussi visiter ou revisiter ma catégorie Politique et internet

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