Bilan de ma campagne électorale 2018, j’ai gagné mes élections :-)
Le tsunami du changement a affecté le Parti Québécois depuis sa droite et sa gauche. Je ne me souviens plus qui disait déjà, la souveraineté ce n’est ni à droite ni à gauche, mais en avant. (On me souffle dans mon écouteur qu’il s’agit de Bernard Landry. Respect.)
D’ailleurs, je me targuais de dire que moi j’étais plutôt de diagonale. Et si je me suis présentée en politique, c’était par conviction. Il est impératif que le Québec prenne un virage #RevolutionEcoNumerique, s’il ne veut pas rester dans le tiers-monde numérique dont il fait malheureusement maintenant partie depuis un bout déjà. Après 15 ans de militantisme pour l’avancement des technologies, mon objectif politique était donc qu’on parle ENFIN d’un plan numérique digne de ce nom, en campagne électorale. Cet objectif étant atteint, j’ai donc gagné mes élections. 🙂
D’ailleurs, une des plus grandes fiertés de ma campagne est cet éditorial paru dans le journal LeSoleil, dont voici un extrait :
« L’entrée sur la scène politique de Michelle Blanc, pour le Parti québécois, explique aussi l’étendue de la plateforme (numérique) péquiste, la plus complète de tous les partis. Le parti qui formera le prochain gouvernement, si ce n’est pas le PQ, devrait s’en inspirer. »
J’ai aussi reçu de très nombreux commentaires tous plus gentils les uns que les autres, dont celui-ci de Bruno Boutot qui répondait à un statut de Sylvain Carle sur Facebook:
« À la suite de cette campagne, on ne peut échapper à rendre hommage à Michelle Blanc, comme le souligne Stéphane Guidoin: elle est allée au casse-pipe en sachant ce qui l’attendait et a été la seule (à ma connaissance) de tous les candidats à porter haut et fort le «Plan numérique du Québec» des «Treize étonnés» – et le «Plan Nerd». Aussi, François Bédard a raison de rappeler la nullité de nos journalistes sur la couverture de ce dossier. On ne manque pourtant pas de journalistes au minimum «curieux» du numérique, mais pour cette campagne, ils sont restés cachés. Aujourd’hui, on ne peut que souhaiter que tous les partis adoptent la plateforme portée par Michelle : le numérique dynamise tous les secteurs de façon exponentielle et ne devrait pas être partisan. »
Le paratonnerre à conneries
Si j’avais été élue, j’aurais accepté (contre l’avis de mon comptable) de couper mes revenus de moitié pour travailler 7 jours/semaine tout en me faisant vomir dessus à journée longue par les trolls et certains journalistes. Le résultat électoral me permettra donc de m’éviter ces supplices et de me redonner la pleine capacité de commenter comme bon me semble tous les sujets, au moment qui me convient, sans devoir minimiser ou même m’effacer pour le bien d’un parti, d’une course électorale ou de la nation.
J’ai lu énormément de calomnies à mon propos et comme vous l’avez sans doute remarqué, je suis restée stoïque devant ces attaques injustifiées et répétées. À un moment donné, je me suis même sentie partie prenante d’un épisode de Black Mirror, la célèbre série dystopique. C’est que des gens s’amusaient à prendre quelques lignes de mes 80 000 tweets et autres 2600 billets, à les sortir de leur contexte (parce que même un tweet a un contexte, que ce soit les tweets qui le précèdent, le suivent ou même la date et l’heure de sa publication qui témoignent de l’actualité générale de ce moment précis, on encore ce sont des réponses à une suite d’autres tweets) et même à les tronquer pour me faire dire n’importe quoi.
Je suis ainsi devenue (pour l’amusement de la galerie et mettant à profit certaines techniques de piège à clic médiatique « clickbait ») une soi-disante raciste, islamophobe, antisémite et même homophobe. Étant donné la course électorale et l’importance de ne pas faire d’ombre au parti (je suis une femme d’équipe), j’ai dû m’asseoir sur mes mains, fermer ma gueule et en prendre plein la face. De surcroit, contrairement au traitement normal d’une gestion de crise dite « habituelle », en période électorale la technique est de ne strictement rien dire et de laisser le chef gérer ça, afin de ne pas indument le laisser dévier de son agenda d’annonces.
Ça a été tough en criss, mais je suis restée de marbre devant toutes ces attaques.
Les deux derniers mois ont donc été enlevants et éprouvants à la fois. Ce fut une expérience des plus enrichissantes de rencontrer les citoyens du comté de #Mercier dans lequel je me présentais et de côtoyer chaque jour, de nombreux bénévoles qui m’ont grandement inspirée et ont démontré ce qu’est l’abnégation de soi pour une cause dans laquelle ils sont totalement investis. Jamais je n’oublierai leur dévouement. Je les remercie très sincèrement, et j’en profite aussi pour remercier mon chef Jean-François Lisée, mes collègues du Parti Québécois avec qui j’ai travaillé, la permanence nationale qui m’a été d’un grand support et féliciter mes collègues candidats et députés du Parti Québécois qui ont été élus. Je félicite aussi François Legault pour sa victoire éclatante. Je sais qu’il a à cœur le Québec et qu’il fera l’impossible pour le faire avancer davantage. Je félicite également au passage Ruba Ghazal de Québec Solidaire qui l’a emporté dans le comté de Mercier.
Dernière observation
Je n’étais pas encore investie que déjà on me présentait comme LA personne qui mettrait mon parti dans l’embarras. Pourtant, cette vision de ma personne est très « montréalocentriste ». Les médias indépendants, régionaux et internationaux ont continué, même durant cette campagne, à m’interviewer en profondeur et à me présenter comme l’experte du numérique que je suis. Mais pour les médias nationaux, je n’ai toujours été que la « candidate transsexuelle colorée qui nuirait à son parti ».Je remercie donc chaudement Bruno Guglielminetti (et son podcast), le journaliste Belge Mateusz Kukulka, la radio portugaise de Montréal, Radio-Beauce (et ici), Radio-Canada Trois-Rivières (tv), le Journal Le Canada Français (de St-Jean-sur-Richelieu), Stéphane Gendron à 98,9FM, EspressoJobs, le blogueur Patrice Leroux et tous ces autres petits médias ou médias régionaux pour leurs véritables entrevues de fond et pour le respect qu’ils m’ont démontré.
Je les remercie également parce qu’ils ont pris le temps de lire le Plan Numérique du Parti Québécois et de me poser des questions intelligentes à son propos. Ça me réchauffe le cœur.
Sagesse populaire
Quand on reçoit de la marde en pleine face, si on la ramasse pour la relancer, on se salit deux fois…
Épilogue
Je suis heureuse d’être à nouveau dans mon bois avec ma blonde et Charlotte, de retrouver mes clients et d’avoir le temps d’en rencontrer des nouveaux! Je continuerai d’être moi-même, telle que je l’ai toujours été. Celle qui vous partage autant sa vie, ses coups de gueule, que ses idées numériques! Parce que c’est aussi ça, avoir une présence positive sur le web en militant activement pour un plan numérique pour le Québec.
J’en profite en vous rappelant que je me suis lancée en politique pour que mon petit-fils ait un avenir, il en aura un. Je vous le garanti. Et de surcroit c’est l’un des seuls vecteurs de croissance économique qui permet de sauver l’environnement (notamment grâce au télétravail).
Je continuerai à faire avancer mes idées pour que les générations subséquentes soient équipées pour affronter les prochaines décennies. À ma manière, pour votre plus grand plaisir. 😉
Peace.
J’vous aime!
Le plan numérique pour le Québec du Parti Québécois est encore ici et des réponses aux questions de blogueurs sur cette vision numériques sont aussi en ligne
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