Analyse du conflit étudiants gouvernement sur Twitter, et le gagnant est ?

On parle plus en plus souvent de l’impact de twitter sur la couverture médiatique d’enjeux majeurs, de faits de sociétés, de scandales ou de bévue organisationnelle. C’est que Twitter est l’outil privilégié du web en temps réel, mais aussi que malgré sa faible pénétration auprès de la population en général, il est très utilisé parmi les recherchistes, journalistes, blogueurs, communicateurs et influenceurs. Les gens qui sont sur Twitter sont ceux aussi qui créent des contenus à la grandeur du Web et des médias traditionnels. Son impact est donc majeur.

Je me suis donc posé la question à savoir qui des étudiants ou du gouvernement avait gagné la bataille de twitter durant le conflit ? C’est avec l’inestimable aide de la technologie et des spécialistes de Nexalogy Environics, que je vous présente une analyse de ce conflit, sur Twitter

Nexalogy a analysé 127 336 twitts de 11971 profils qui ont partagé en moyenne 11 twitts.

Le top 5 des comptes les plus retwittés (sur 127 336 twitts)

2277 @ASSEsolidarite
1509 @duchp
1170 @danielthibault
1120 @JoseeLegault
1094 @GNadeauDubois

Le top 20 des URLs’ les plus partagées

 

Le top 11 des usagers les plus engagés (overall)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le top 10 des usagers les plus engagés (sur les derniers 10 000 twitts)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le top 11 des usagers les plus actifs (overall)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le top 8 des usagers les plus actifs (sur les derniers 10 000 twitts)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Les hashtags les plus utilisés (overall)

 

 

Les hashtags les plus utilisés (sur les derniers 10 000 twitts)


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Top 25 des mots les plus utilisés (du plus utilisé au moins utilisé):

charest
classe
beauchamp
gouvernement
hausse
manif
soir
jean
ministre
offre
manifestants
violence
presse
bon
voir
policiers
police
entente
manifestation
jour
dire
conflit
gouv
plq
frais

Le tableau de la timeline des événements

 

 

 

 

 

 

Conclusion

Ce sont clairement les médias et les usagers qui ont fait passer leurs messages sur Twitter. Pas les étudiants ou le gouvernement. Comme ils sont les partis impliqués dans ce conflit, il est naturel que les figures de proue en soient mises en évidence. Ainsi, même s’il apparaît que @ASSEsolidarite et @GNadeauDubois sont parmi les comptes les plus retwittés, les URLs les plus partagées sont par contre celles de LaPresse et des autres médias. Pas celles des parties en présence. D’ailleurs le seul URL de l’un des belligérants (La classe) arrive en 20e place des URL’s partagées. Par ailleurs, ce conflit a atteint son apogée twitter lors des émeutes de Montréal le 25 avril, et le 26 avril, le lendemain des événements, on atteignait le plateau de fréquence des discussions. Cette grève est (selon moi) et a été un autre épisode de “discussion de fontaine d’eau virtuelle” passablement mouvementé plutôt qu’un réel affrontement virtuel entre les étudiants et le gouvernement.

Les grands gagnants Twitter de cette crise sont les médias traditionnels qui se sont fait du beau trafic…

MAJ

Vous pouvez maintenant vous-même observer et analyser les données du conflit étudiants gouvernement sur Twiter grâce à un microsite de Nexalogy. Voici l’URL (http://hausse-fr.nexalive.com/).

Difficile le débat frais de scolarité. Si on est pour la hausse on est des vendus libéraux, si on est contre, des anarchistes… #GGI

Les paradoxes de la CLASSE

Bien que j’ai une mineure en relations industrielles de l’Université Laval, je ne comprends vraiment pas le fonctionnement de la Classe qui fait la promotion du grabuge un peu partout au Québec. Tout d’abord je m’explique mal que le porte-parole de la Classe, Gabriel Nadeau-Dubois, d’un souffle dit ne pas pouvoir condamner la violence parce qu’il n’est qu’un porte-parole et qu’il ne prend pas de décision et qu’en même temps il réclame un siège lors des négociations. Il me semble (et je suis sans doute dans le champ) que pour négocier, ça prend quelqu’un qui a la latitude de le faire? Généralement, un porte-parole n’est pas le négociateur, à moins que dans les faits, il soit en mesure de prendre des décisions. Ce qui semble être le cas pour les deux autres groupe d’étudiants la FEUQ et la FECQ qui étonnamment eux, ont une équipe et des responsabilités avec des leaders clairement définis. Il est donc difficile pour le gouvernement de discuter avec une instance (la classe) qui n’a pas de leaders, dont on ne connaît pas l’équipe et dont le porte-parole dit n’être qu’un porte-parole et ne pas avoir de pouvoir et en même temps se réclame d’avoir au moins celui de négocier au nom de son groupe ?

Par ailleurs, sur le site de la Classe, on peut voir clairement des événements avec des épithètes comme « Action Locale : non nous ne resterons pas sage » « action de perturbation », « envahissons Westmount » ou « piquetage dur au Conservatoire de Montréal ». Encore une fois le très efficace porte-parole de la Classe disait hier que la Classe n’est pas responsable des événements qui sont mis sur son site. Ha bon ! Alors depuis quand le webmestre d’un site n’est-il plus responsable des contenus qui sont publiés sur un site, incluant les commentaires ? Est-ce que la classe fonctionne aussi en dehors des lois de responsabilité civile et criminelle dont est assujetti le reste des organisations du Québec ? Si un appel au meurtre, à faire exploser un édifice ou autre acte clairement criminel y était posté (j’exagère grandement ici pour illustrer le côté saugrenu des prétentions de la Classe) est-ce que la Classe laisserait ce contenu continuer d’apparaître au nom de la liberté d’expression ?

Il me semble que ça devient de plus en plus ridicule d’entendre un porte-parole parler des deux côtés de la bouche et se laver les mains en même temps des actions violentes des autres lorsque son organisation en gère les outils qui en font la promotion…

MAJ

La CLASSE fait-elle la promotion et est-elle une structure valorisant l’anarchisme ? Je pose la question et il me semble que poser la question est y répondre. Et vous vous en pensez quoi ?

Dans Wikipédia:

L’anarchisme est une philosophie politique qui présente une vision d’une société humaine sans hiérarchie, et qui propose des stratégies pour y arriver, en renversant le système social habituel.
L’objectif principal de l’anarchisme est d’établir un ordre social sans dirigeant. Un ordre fondé sur la coopération volontaire, d’hommes et de femmes libres et conscients, qui ont pour but de favoriser un double épanouissement : celui de la société et celui de l’individu qui participe au premier.
À la source de toute philosophie anarchiste, on retrouve une volonté d’émancipation individuelle et/ou collective. L’amour de la liberté, profondément ancré chez les anarchistes, les conduit à lutter pour l’avènement d’une société plus juste, dans laquelle les libertés individuelles pourraient se développer harmonieusement et formeraient la base de l’organisation sociale et des relations économiques et politiques.
L’anarchisme est opposé à l’idée que le pouvoir coercitif et la domination soient nécessaires à la société et se bat pour une forme d’organisation sociale et économique libertaire, c’est-à-dire fondée sur la collaboration ou la coopération plutôt que lacoercition.
L’ennemi commun de tous les anarchistes est l’autorité, sous quelque forme qu’elle soit, l’État étant le principal ennemi des anarchistes :
l’institution qui s’attribue le monopole de la violence légale (guerres, violences policières), le droit de voler (impôt) et de s’approprier l’individu (conscription, service militaire).

P.-S. Hey oui, j’ai aussi une mineure en politique 🙂

MAJ2

Mise à Jour

Je comprends que monsieur Gabriel Nadeau-Dubois n’est qu’un porte-parole et qu’il ne négocie pas, sur la place publique ou en privé. Il me reste tout de même certaines questions. Qui est la CLASSE? Qui dirige? Qui peut prendre des décisions?

Le porte-parole de la CLASSE est seulement un porte-parole
Le porte-parole n’est pas responsable des manifestations
Le porte-parole n’est pas responsable des actes de ses membres
Le porte-parole n’est pas responsable des décisions de ses membres
Ce n’est pas le rôle du porte-parole de contrôler son association
La CLasse n’est pas responsable des manifestations
La Classe n’est pas responsable de ses membres
La Classe n’est pas responsable de ses associations membres et leurs gestes.
La CLASSE ne contrôle pas les étudiants en manifestations
La CLASSE n’est pas responsable de son site Internet, c’est seulement un site Internet, ce n’est pas une preuve…
QUI QUI QUI est responsable de la CLASSE ?
Comment prôner être une association qui n’est responsable de RIEN ?

Finalement, comment un gouvernement peut-il négocier avec une organisation désincarnée qui n’est responsable de rien? Comment une organisation sans responsabilité peut-elle tout d’un coup parler au nom d’étudiants dont ils ne sont de toute evidence pas responsable ou tributaire non plus?

3e MAJ
Au fait il y a combien d’étudiants en grève déjà? Selon Radio-Canada il y avait 32 500 étudiants en grève pour 450 000 étudiants (en février) à la grandeur du Québec. De ces 32 500 étudiants en grève, on parle en réalité de leurs associations qui ont obtenu un vote de grève et on ne sait pas réellement à quel pourcentage ils l’ont obtenu. Des chiffres plus récents de Le Devoir parle de 176 000 étudiants maintenant en grève. Conclusion, on parle du tier des étudiants qui “seraient” en grève et foutent le trouble à la grandeur du Québec. Par ailleurs, dans les dernières semaines, j’ai donné des conférences à McGill (devant une salle pleine), j’ai été invitée par les Jeux de la comm ou des étudiants de toutes les universités francophones étaient représentés. Je me demande maintenant de quelle représentativité se réclament les grévistes?

Probablement qu’encore une fois, on ne pourra pas répondre à cette question parce qu’on “n’est pas responsable” de ceux qui n’appuient pas la grève, puisque de toute façon, on n’est pas non plus responsable de ceux qui l’appuient. Après ça on viendra me parler de représentativité, de démocratie et tutti quanti…

4e MAJ

Chez Patrick Lagacé: La CLASSE et sa vision d’une « négociation »

Négocier, ce n’est pas exiger. C’est du troc. C’est transiger.

Ce qu’on lit là, c’est le contraire d’une négo. Pour le vase clos de la militance de la CLASSE, peut-être que c’est simplement l’expression de convictions en acier trempé. Mais pour la moyenne des ours, c’est de la mauvaise foi crasse, j’en ai bien peur.

Aucun rapport : c’est peut-être formidable, la démocratie directe, le refus global d’une quelconque autorité. Peut-être qu’à l’intérieur de la CLASSE, c’est un mode d’interaction idéal qui comble les membres et les « instances » de bonheur. Mais pour interagir avec le monde extérieur, c’est de la bouillie pour les chats. Pour le monde réel, c’est loin d’être commode. C’est pas sérieux.

je l’ai écrit, je l’ai dit cent fois : rien ne pouvait justifier, ces derniers mois, même avant la grève, le refus de Québec de négocier avec les associations étudiantes. Mais pour la CLASSE, quand je lis ces mises en candidatures, quand je lis les justifications de Gabriel Nadeau-Dubois, je me dis qu’à la place de Line Beauchamp, pas sûr que j’aurais envie de négocier avec des gens qui a) n’ont pas de mandat de négocier b) confondent les verbes exiger et négocier c) ont parfois même comme valeur de ne pas négocier d) clament avoir pour valeur de ne pas s’asseoir avec des gens du ministère de l’Éducation.