Jacques Nantel à propos du marketing qui dérape

Cette semaine j’ai eu le plaisir d’entendre la conférence Le Marketing qui dérape (PDF) de Jacques Nantel Ph.D (HEC Montréal), lors du déjeuner-conférence Léger Marketing. Monsieur Nantel est l’un de mes plus précieux mentors est c’est un réel honneur que de pouvoir le côtoyer. Je l’ai d’abord eu comme professeur, puis comme partenaire (avec la Chaire de commerce électronique RBC Groupe Financier qu’il dirigeait), à l’époque de ma compagnie Adviso Conseil (que j’ai vendue depuis). Chacune de nos rencontres fut des plus instructives et enrichissantes. En plus de ses connaissances marketing et de son acuité mentale hors du commun, ce sont surtout son grand humanisme, sa gentillesse et son humilité qui m’impressionnaient. Il le prouva encore de belle manière lors de son allocution de cette semaine. Il y introduit le concept de « marketing responsable ».

En devenant ainsi plus efficace, le marketing moderne, aura, en quelque sorte, sauvé la mise de bien des commerçants notamment au Canada là ou les marchés ne croissent plus de manière naturelle. Le fait de pousser les consommateurs à consommer toujours davantage n’est cependant pas sans conséquence. Il arrive un moment, et nous y arrivons, où le marketing, comme fonction commerciale, risque de déraper. Ce moment se produit lorsque l’on incite à ce point à la consommation à court terme hypothéquant ainsi la capacité de consommer à long terme risquant ainsi de tuer la poule aux œufs d’or. À moins de croire sérieusement que la tendance actuelle puisse se maintenir et que nous puissions concevoir un endettement des ménages qui atteigne 150%, 200% ou encore 300% de leurs revenus disponibles, il nous faudra admettre que nos pratiques commerciales actuelles atteignent leur limite.

Peut-être en sommes-nous rendus au point ou nous devrions revoir nos stratégies commerciales afin d’inciter à une consommation qui soit plus responsable, non plus uniquement sur le plan de l’éthique, de l’environnement ou de la santé mais aussi au chapitre de la simple capacité des ménages faire rouler l’économie.