Michelle Blanc contre les journaleux et critiquistes, This time it’s personal

Un de mes potes qui est consultant en image publique me dit : Michelle ce qui est difficile en terme de gestion d’image avec toi est que tu es un personnage et maintenant une personnalité. Ce n’est pas facile à vivre et maintenant tu dois prendre conscience de ça. Ne change jamais parce que tu es bien comme tu es, mais tu dois prendre conscience de la place que tu occupes dans l’espace public. Ce n’est pas facile, c’est venu vite, mais c’est ça qui est ça.

À ce constat que me fit mon pote, j’ajouterai qu’une personnalité peut décider de ne pas regarder les critiques et les journalistes qui parlent d’elle. Elle peut faire filtrer « la nouvelle » par des aides de camps qui le font pour elle. Elle peut se protéger. Mais moi, ma job c’est de checker justement ça. De monitorer, de regarder ce qui se dit sur mon domaine d’expertise, et sur mon brand, c’est-à-dire moi. Ce n’est pas facile. Je vois pratiquement tout et je ne peux pas (et je ne dois pas) vraiment arrêter de faire mon emploi. Je ne réagis qu’à une infime portion de tout ce que je vois passer. Pourtant, bien des gens trouvent que je réagis déjà trop. S’ils savaient?

Par ailleurs, j’ai écrit les médias sociaux 101 dans lequel il y a un chapitre entier sur le journalisme et ses transformations comme suite à l’arrivée des médias sociaux. Aucun journaliste de la presse écrite et aucune critique ne se sont vraiment arrêtés dessus. Ce chapitre est tiré d’archives de ce blogue encore plus volumineuses et dont beaucoup de mes critiques et journaleux ne parlent pas vraiment, pour ne dire jamais. J’ai pourtant été très dure sur la FPJQ, j’ai valorisé la convergence et l’adoption des technologies par les journalistes et est souvent été baveuse envers les journalistes en général. J’ai cependant énormément d’amis et de clients parmi les journalistes. Je n’ai que très rarement interpellé directement des journalistes et ça a souvent été en réaction. Jamais en attaque gratuite. Cependant, j’ai été attaquée moi-même gratuitement très souvent par eux. Je suis une cible et j’aide d’une certaine façon la chose. Je suis « live », je suis baveuse et provocatrice. Sur près de 23000 twitts, j’en ai certainement une couple de dizaines de juteux. De « politically » très incorrect. Mais il en reste tout de même plus de 22 000. Si on veut représenter l’ensemble de mon oeuvre (appelons ça de même) intellectuellement on ne devrait pas, s’attarder à quelques twitts et les présenter comme étant l’exemple de tout ce que je fais. C’est pourtant ce que font plusieurs dinosaures de l’information (pour ne pas dire journaleux, critiquistes ou même parfois conards).

Dont j’ai publiquement réagi ici, il y a eu les histoires m’attaquant directement de

Nathalie Petrowski
Stéphane Baillargeon
Nicolas Langelier
• Simon Jodoin

et je note aussi une attaque indirecte (et donc encore plus insidieuse) de Richard Martineau dans Qui a peur du privé?

Trop d’information
La semaine dernière, une transsexuelle spécialisée dans les réseaux sociaux a utilisé Twitter pour annoncer au monde entier qu’elle avait eu sa première vaginite.
La prochaine fois que quelqu’un me dira que Twitter est une invention géniale qui va révolutionner le monde, je lui lance un tube de Préparation H par la tête…

Heureusement, il y a un balancier Web à ça. Je me suis permis de répliquer vivement à plusieurs de ces attaques et d’autres comme Mathieu Bédard de FacteurPub (dans son billet que je vous recommande de lire au complet  et intitulé à juste titre Les bornés), l’a fait à ma place, d’une manière qui me touche beaucoup.

(…) On se confine plutôt à des analyses de surface, à des jugements de valeurs, de Nathalie Petrowski à Stéphane Baillargeon hier dans Le Devoir (quelle sale petite attitude), on sent que Twitter agace, irrite.
(…)Prenons l’exemple de Michelle Blanc, qui ne fait visiblement pas l’unanimité dans les médias traditionnels, mais qui a toutefois l’honnêteté de livrer le fond de sa pensée à une époque où la rectitude politique mène la plupart des journalistes par le bout du nez. Au lieu de saluer son audace et de révéler au grand public l’importance de son rôle de pionnière des médias sociaux, elle qui se place littéralement sur la ligne de feu en utilisant sa propre personne comme laboratoire des médias sociaux, on s’amuse plutôt à la pourfendre en demi-teinte sans jamais réellement avoir le courage de livrer le fond de sa pensée. Non, je l’avoue candidement, je ne suis pas toujours d’accord avec elle et oui, parfois, elle m’irrite. Mon respect pour ce qu’elle est et pour ce qu’elle fait est par contre sans bornes, car elle ose naviguer en eaux troubles dans une mer incertaine où les conditions changent pratiquement en temps réel, elle défriche, elle vulgarise, se livre, en toute transparence. Elle s’expose. Elle révèle aussi à travers sa popularité grandissante le narcissisme agacé d’une certaine classe journalistique qui carbure plus à la gratification qu’à la livraison d’information pertinente.

Entretemps, je vais faire comme mon pote spécialiste de l’image me le conseille. Ne rien changer à qui je suis mais prendre conscience de la place que j’occupe maintenant dans la sphère publique. Je vais aussi prendre de grandes respirations par le nez et tenter le plus rapidement possible d’acquérir mon chalet dans le bois pour me ressources de temps à autre et m’éloigner salutairement de toutes ces conneries…

MAJ

Excellent billet d’Emmanuel Chila : Une vaginite serait-elle le talon d’Achille de Michelle Blanc? avec en prime, un entretien vidéo à ce sujet