- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Les professeurs sont en retard avec la technologie

Pin It [1]

Les nouvelles technologies et les médias sociaux en particulier sont des outils puissants que les jeunes comprennent d’instinct. Ils sont nés avec et les utilisent massivement. Le hic est que dans un contexte scolaire, elles ne sont presque pas utilisées et pire encore, dans bien des écoles, elles sont carrément interdites. Imaginez une école qui interdirait les livres ? He bien le web d’aujourd’hui équivaut au livre d’hier.

Ce constat je le fais depuis de nombreuses années. D’ailleurs, dernièrement dans mon billet Les médias sociaux ont un impact positif sur le recrutement des étudiants au CEGEP [2], je mentionnais la résistance au changement du corps professoral face aux technologies. Ces observations terrains que je fais maintenant depuis plusieurs années, sont entérinées par une enquête de La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants. Le rapport enquête nationale sur l’impact des technologies sur la construction de l’identité francophone des jeunes qui fréquentent les écoles de langue française dans les milieux minoritaires au Canada [3] (PDF) souligne à juste titre dans ses conclusions :

Il semble tout d’abord essentiel que les écoles de langue française se dotent d’un mécanisme d’expérimentation de nouvelles stratégies d’enseignement qui intègrent les technologies.
(…)
si nous voulons accorder une plus grande place aux technologies dans le cadre de l’apprentissage et faire en sorte que les élèves soient des citoyens et citoyennes numériques responsables, il est clair qu’il faut sensibiliser les jeunes aux aspects légaux de l’utilisation des technologies (…)
une stratégie de littératie numérique à l’école de langue française devrait en découler.
(…)
Il est clair que l’équipement d’une salle de classe sera plus ou moins utilisé selon les compétences et le niveau d’aisance de l’enseignant ou de l’enseignante. Cependant, il est permis de penser qu’un équipement de base pourrait comprendre une connexion Internet, un ordinateur à l’usage de tous, une webcam et un projecteur. Un minimum de formation permettrait au personnel enseignant de faire un usage efficace de ces technologies simples à partir d’un investissement de base peu coûteux (…)
Le développement du vocabulaire propre à la technologie semble difficile à concevoir sans qu’il y ait utilisation des appareils et des moyens de communication électroniques actuels (…)
L’annexe B fournit une liste de logiciels et d’applications Web en français que l’école de langue française doit intégrer aux activités d’apprentissage dans le but de faire connaître ces moyens de divertissement et de communication en français aux élèves. Bien entendu, avant de songer à faire connaître ces outils aux élèves, le personnel enseignant doit lui-même en découvrir le potentiel et apprendre à les intégrer à son enseignement.

L’enquête a également révélé que les élèves connaissent peu de sigles et de raccourcis langagiers en français qui sont courants dans le langage de la messagerie texte. L’école devra tenir compte de cette nouvelle façon de communiquer et encourager ainsi non seulement l’utilisation de sigles et de raccourcis langagiers, mais aussi la création de ces derniers (…)
Les données fournies par les élèves révèlent qu’un grand nombre d’entre eux connaissent peu le concept de wiki. La création d’informations sur le Web doit être expliquée par des stratégies qui amèneront les élèves à évaluer la pertinence des contenus qu’ils trouvent.

Il apparaît maintenant clair aux professeurs de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE) que les technologies, au lieu d’être démonisées, doivent être intégrées aux salles de classe le plus rapidement possible. Il est à souhaiter que notre ministère de l’éducation loisir et sports de même que les institutions scolaires et les professeurs du Québec, en prennent aussi conscience et passent à l’action le plus rapidement possible