- Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière, auteure. 18 ans d'expérience - https://www.michelleblanc.com -

Trop réussir au Québec et ses tristes revers, le dilemme de choix déchirants

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J’ai toujours valorisé la transparence en ligne et la sagesse collective. Aujourd’hui encore, je vous expose un dilemme auquel je suis confrontée.

Je termine à l’instant une discussion avec l’un des potes qui a participé avec moi au rapport d’étonnement [2]. Il me dit « j’ai suggéré ton nom à un organisme de transfert technologique et leur ai dit que nous travaillerions avec toi pour le dossier X ». La première réaction de l’organisme en question « t’es tu fou, ça va couter bin trop cher??? ».

La semaine dernière, un nouveau client, le dirigeant d’une PME qui travaille à l’international me dit « je suis si content que vous ayez accepté de travailler avec nous, j’étais tellement impressionné et j’hésitais à vous le demander, j’étais convaincu que vous nous trouveriez trop petit pour être intéressé ». Puis, de plus en plus, il vient à mes oreilles « je t’aurais téléphoné, mais je te croyais trop occupée, trop chère, ou autre perceptions que je suis inaccessible ». J’ai d’ailleurs encore en mémoire ce téléphone que je reçu de madame Francine Grimaldi [3] et qui me dit –C’est vous qui répondez au téléphone??? Ce à quoi je lui répondis –c’est vous qui me téléphonez madame Grimaldi???

Il y a quelques mois, je mangeais avec l’un de mes mentors, Jacques Nantel [4] et je lui exposai le problème. Il me répondit », tu sais Michelle, au Québec on a peur de la réussite et on déboulonne nos étoiles. Si le Cirque du Soleil ou Céline Dion n’était pas sorti du Québec, on n’en parlerait plus aujourd’hui. Tu n’as pas le choix, tu dois sortir du Québec. Tu es rendu là. C’est triste à dire, mais c’est mon constat.

Le hic avec cette problématique est que dès le début de mon blogue, comme c’est le gouvernement du Québec et le payeur de taxe qui ont payé pour faire de moi l’une des premières titulaires d’une Maîtrise Scientifiques en commerce électronique au Canada, j’ai choisi de partager mon savoir et ma passion avec ceux qui ont payé pour que je sois rendue là aujourd’hui. J’ai donc d’emblée créé mon blogue en Français et publié de nombreux ouvrages dans ma langue maternelle [5]. Mes clients sont aussi majoritairement francophones, ici et en Europe. Maintenant, j’ai payé pour faire traduire et adapter mes deux derniers ouvrages dans la langue de Shakespeare, pour le marché américain. J’ai déjà un blogue anglophone payé et mis en ligne qui attend que je me décide à m’exporter et à me faire valoir en anglais. Mais ça m’attriste. Je sais que le Québec et ses entreprises, très petites ou très grandes, ont énormément besoin de mon expertise. Je sais aussi qu’il est beaucoup moins dispendieux de travailler avec quelqu’un comme moi qui a l’expérience et qui ne dois pas faire travailler « une armée de faiseurs de rapports » pour fournir les réponses adéquates. Je sais aussi que mes clients actuels sont extrêmement contents des résultats et du rapport qualité/prix qu’ils obtiennent de mes services. Vous n’avez qu’à lire mon récent billet 300 % de croissance du trafic web c’est possible, le cas Tourisme Mauricie [6] ou À propos des médias sociaux et des petits [7]. Vous pouvez aussi lire mes sections Ce qu’ils disent [8] ou ce qu’ils disent sur linkedIn [9] pour vous en convaincre. D’ailleurs ma business va très bien. Je l’expliquais aussi dans cet autre billet LA différence entre très et trop occupé [10].

D’ailleurs si je ne fais que 10 heures facturables dans ma semaine, je n’ai vraiment pas à me plaindre. Mais je peux aisément en faire 20, 25 ou même 30. Mon dilemme est donc celui-ci. Comment puis-je inverser cette fausse perception d’inaccessibilité ou devrais-je réellement me foutre des entreprises du Québec et m’investir massivement dans l’exportation de mes services? Mon mentor Jacques me dit de faire les deux, mais n’étant qu’une seule personne (d’ailleurs souvent les gens croient à tord que j‘ai une armée secrète qui travaille pour moi) avec des ressources qui sont tout de même limitées et adorant mon coin de pays pour lequel je préfèrerais de loin être bénéfique, je dois faire des choix. Que me suggérez-vous de faire?