La croissance du trafic internet va créer des problèmes plus vite que prévu

J’ai déjà parlé de l’exodéluge qui va engorger le trafic internet d’une manière cauchemardesque et pratiquement arrêter le transfert des données. En fait, les données, à cause principalement de l’échange de fichiers vidéo qui sont très lourds, vont être dans un bouchon de circulation permanent. La solution à cela est notamment le P2P, que les telcos ne veulent pas permettre. Voilà que Cisco vient de mettre en ligne ses prévisions du trafic Web jusqu’en 2012 et qu’Éric Baillargeon traduit librement ces données :

Le trafic IP total a cru de 55% en 2007
Le trafic IP total va doubler à tous les 2 ans d’ici 2012
Le trafic vidéo des particuliers consomme 25% de la bande passante actuellement sans prendre en compte les serveurs de type P2P (Bittorent). Ces derniers consomment 600 petaoctets par mois ce qui équivaut à 150 millions de DVD
Le trafic vidéo des particuliers consommera 50% de la bande passante en 2012
Le trafic des donnés sur mobile doublera chaque année d’ici 2012
Le trafic IP total sera de 44 exaoctets par mois pour donner un peu plus d’un demi-zettaoctet annuellement. C’était moins de 7 exaoctets/mois en 2007
En 2012 le trafic IP total sera 100 fois plus grand qu’en 2002.

Des solutions à ce « major trafic jam » déjà prévisible, devront être trouvées rapidement, sous peine de voir le Web s’arrêter de façon quasi permanente…

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Article publié le jeudi, 31 juillet 2008 sous les rubriques statistiques des affaires électroniques et Technologies Internet.

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Commentaires

Denis Canuel
jeudi, 31 juillet 2008 à 12 h 26 min

Je pense que c’est conservateur. Il y a de plus en plus de gens et surtout de jeunes qui utilisent l’internet. Ma fille de 7 ans utilise probablement 75% de la bande passante chez moi en regardant des vidéos pour enfant en ligne. Quand les USA auront du vrai “broadband” (et non du 768k-1.5MB) alors ça sera pire. Que dire de la Chine et des pays qui se développent avec de la fibre optique..? La passage obligatoire d’analogue au digital aux USA et au Japon fera augmenter le besoin de la bande passante. Déjà Youtube a augmenté la taille des fichiers de 100M à 1G.

D’accord, 2012 c’est dans 4 ans mais je crois que ca sera plus grand que prévu…! Je pense que ce que l’on vie présentement, c’est la même chose que l’avènement de la voiture et des “chaussées carrossables”. Il y a eu un boom de construction pour combler le besoin en construisant des routes…
Lyro
vendredi, 1 août 2008 à 22 h 52 min

ENGORGEMENT GRADUEL DU WEB VS MONTÉE SUBITE EN RAISON D’UN ÉVÉNEMENT DE SANTÉ PUBLIQUE MONDIALE

Non seulement des solutions devrait-elles être identifiées et mises en œuvre afin d’éviter l’engorgement du Web à moyen terme en raison de sa croissance plus rapide que prévue, mais il faudrait réfléchir également à ce qui pourrait arriver au Web s’il survenait un «major trafic jam» causé par un événement mondial de santé publique, comme une pandémie d’influenza.

Dans un commentaire au billet de Michelle Blanc portant sur la problématique de la croissance du trafic Internet, Denis Canuel avertit que les prévisions du trafic de Cisco d’ici 2012 pourraient être conservatrices. C’est souvent le cas, dans bien des domaines. Les prévisions sont conservatrices, et la réalité finit par être toute autre. Puis, nous nous retrouvons avec des problèmes insurmontables et les décideurs, qui ne savent plus par quel bout commencer, choisissent tout simplement d’ignorer le problème. Prenons l’exemple des biocarburants. Il avait été prévu par l’administration américaine que la production les combustibles dérivés de plantes contribuerait à moins de 3% de l’augmentation des prix des denrées alimentaires. Les biocarburants ont forcé la hausse mondiale des prix des denrées alimentaires de 75% – bien plus que ce qui avait été estimé auparavant – d’après un rapport confidentiel de la Banque mondiale obtenue par le Guardian le 3 juillet dernier (http://www.guardian.co.uk/environment/2008/jul/03/biofuels.renewableenergy). Une différence de 72% dans les prévisions des politiques énergétiques, qui a pour conséquence qu’environ 100 millions de personnes n’arrivent plus à manger à leur faim. Et ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que nous entendons parler de décalage de prévisions…

Les entreprises et les gouvernements ont tendance à s’imaginer que pendant une pandémie d’influenza, le Web sera en mesure d’absorber une énorme montée subite de clientèle en raison d’un recours au télétravail comme stratégie de distanciation sociale, dans le but d’éviter la propagation d’un virus pandémique mortel. Dans un contexte où le Web croît plus rapidement que prévu, il serait sage de réviser ces stratégies de planification en vue d’une pandémie.

Alors que nous pourrions assister d’ici peu à une dégradation progressive, lente et subtile du Web si des plans ne sont pas développés pour augmenter sa capacité, l’impact d’une pandémie d’influenza sur Internet, le commerce mondial et notre économie «juste à temps» [just-in-time] sera soudain et dévastateur. Cela aura probablement pour conséquences de paralyser le Web. Les entreprises qui comptent sur le télétravail en temps de pandémie pourraient avoir de très mauvaises surprises. Les plans de continuité des opérations des entreprises et des administrations gouvernementales devraient tenir compte de ces scénarios et voir comment il serait possible de mieux planifier.

La pensée magique ne nous protégera pas des problèmes qui nous font peur et auxquels nous fermons les yeux parce que c’est plus simple ainsi. La vie ne sera pas «business as usual» lors d’une pandémie. Internet non plus.
Anaïs Laurent
mardi, 5 août 2008 à 11 h 01 min

Et après, qu’est-ce qu’on fait ?

Toutes ces données, dont certaines demeurent incompréhensibles pour une bonne proportion de la population, sont très intéressantes et sonnent certainement une cloche à nos oreilles d’amateurs. S’il est vrai, comme dans toute chose, que “la pensée magique ne nous protègera pas”, quels sont les trucs que vous pourriez donner aux simples utilisateurs à mettre en pratique au quotidien et à transmettre à leur entourage (familial et professionnel) afin de devenir des “utilisateurs responsables” ?…non mais c’est parce que si on attend que les grands de ce monde planifient quelque chose, ça pourrait être long…le mouvement ne pourrait-il pas venir de la base ? Diffuser cette information dans nos entourages serait donc un bon début, mais après, concrètement qu’est-ce qu’on fait…???
Michelle Blanc
mardi, 5 août 2008 à 11 h 08 min

Malheureusement, je ne vois pas. Outre de faire des pressions sur les TELCO pour qu’ils favorisent le P2P, il n’y as pas grands choses à faire, si ce n’est comme pour l’essence, de réduire sa consommation, de bande passante. Mais est-ce réaliste?
Lyro
mardi, 5 août 2008 à 13 h 13 min

Anaïs Laurent, vous avez demandé des «trucs à donner aux simples utilisateurs à mettre en pratique au quotidien et à transmettre à leur entourage (familial et professionnel) afin de devenir des utilisateurs responsables». Je vais dans le sens de Michelle Blanc en ce qui concerne la problématique de la croissance du trafic Internet: nous n’avons pas d’autre choix que d’attendre que les grands s’en mêlent.

Mais pour ce qui est de l’autre problème que j’ai souligné, celui de la possibilité d’une montée subite de trafic sur Internet en cas de pandémie, là, je pense que nous pouvons – en tant qu’individus – faire une différence et que nous sommes capables de sensibiliser nos proches et nos employeurs à l’idée de mieux se préparer à faire face à cette éventualité. Nous pouvons vérifier auprès de notre entreprise et de nos collègues si, premièrement, il y a une quelconque planification de pandémie qui s’effectue dans nos milieux professionnels respectifs. Les plans de continuité des opérations, s’ils existent, tablent peut-être sur le télétravail. Il y aurait lieu de questionner ensuite les personnes responsables de la planification et de leur demander si elles ont pensé à un plan B en cas d’engorgement d’Internet. Par exemple, l’entreprise a-t-elle prévu l’achat de quantités suffisantes de masques (N95) au cas où les employés devraient tous rentrer travailler sur les lieux physiques de l’entreprise? Y a-t-il eu des réflexions au sujet de changements des horaires afin de permettre un maximum de distanciation sociale entre les employés? L’entreprise a-t-elle stocké des antiviraux en quantités suffisantes (80% Tamiflu et 20% Relenza est présentement recommandé) pour les distribuer à ses employés à titre de prévention et de traitement des infections?

Côté individuel, il est recommandé aux familles (aux États-Unis) de stocker des vivres, de l’eau, des médicaments et des biens essentiels (les recommandations varient entre 2 semaines à 3 mois, selon les administrations gouvernementales). Le site Get Pandemic Ready (http://66.236.6.202/) est un modèle d’excellence en termes de préparatifs individuels. Le Guide d’auto-soins du Québec (http://www.zonegrippeaviaire.com/showthread.php?t=1824), qui ne devait pas être publié avant la Phase V d’une pandémie, a été «sorti» au grand public par des organisations professionnelles, quelques jours avant la démission de l’ex-ministre de la santé Philippe Couillard. Ce document recommande aux Québécois de stocker une réserve de 2 semaines de vivres. Une étude de l’Université de Sydney intitulé «Bouée de sauvetage en cas de pandémie» (http://www.zonegrippeaviaire.com/showthread.php?t=1063) recommande le stockage pour 3 mois de vivres aux ménages. Notez qu’une pandémie est constituée de plusieurs vagues, d’une durée d’environ 3 mois chacune. Une pandémie peut durer jusqu’à 18 mois.

Il y a beaucoup de choses qu’un «utilisateur responsable» peut entreprendre pour éviter le pire en temps de pandémie. Veiller à protéger ses arrières afin de pouvoir continuer à travailler si jamais l’option de télétravail ne fonctionnait pas en raison d’un engorgement d’Internet en est une. Veillez à se protéger soi-même de même que ses proches en préparant son domicile, s’il y avait lieu de prendre des dispositions de distanciation sociale prolongée en est une autre. Et la plus importante, sensibiliser son entourage – ses collègues de travail, ses amis, sa famille et ses proches – à ces possibilités et les encourager à s’informer sur la question et à se préparer à traverser une pandémie d’influenza en est une autre. Vous trouverez des informations de dernière heure, de même que sur tous les aspects des préparatifs pandémiques sur le site http://www.zonegrippeaviare.com.
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jeudi, 9 juillet 2009 à 3 h 12 min

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