La crise financière américaine pourrait aider le Web

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Comprenez bien que je ne suis pas devineresse. Je crois cependant que bien que la crise financière que nous vivons sera très néfaste pour plusieurs épargnants, pour les gens qui perdront leurs emplois ou leurs maisons à cause de problèmes hypothécaires, elle pourrait aussi avoir certains effets bénéfiques, notamment sur la croissance des affaires électronique. Pourquoi je pense ça?

Lors de rationalisation, les entreprises cherchent à trouver des moyens de faire plus avec moins. Le « self service » que permet le Web répond justement à cet objectif d’affaires.

Les outils de travail collaboratifs devraient être de plus en plus utilisés (web conférence à la Skype, outils de partages de documents à la NetMeeting, hub de gestion des connaissances comme les Wiki) afin de réduire les dépenses de déplacements et d’hébergements.

La crise financière jumelée à la croissance du prix de l’essence incitera de plus en plus les consommateurs à magasiner sur le Web avant d’utiliser la voiture pour aller faire un achat en magasin. J’anticipe aussi que les achats qui se feront sur le Web augmenteront pour la même raison.

Toujours dans l’esprit de rationalisation, les placements publicitaires traditionnels pourraient décroitre et être redirigés vers le Web qui « semble » plus efficace et moins couteux.

Le travail à domicile pourrait être valorisé afin d’épargner sur le pied carré et les frais associés en terme de location d’espace à bureaux.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, j’ai comme l’impression d’être dans un secteur économique qui sera choyé durant cette récession qui s’annonce. Et vous, vous êtes d’accord avec ça?

MAJ
Je reviens de la conférence de presse de l’indice du commerce électronique et en guise de conclusion, Philippe Le Roux de VDL2 écrivait :

  •   En mandarin, le mot crise est composé de deux caractères. Le premier signifie danger et le deuxième opportunité.
  • Le commerce électronique offre aux entreprises québécoises l’opportunité de mieux traverser le ralentissement économique actuel
  • L’adoption du commerce sur Internet offre à nos entreprises l’occasion de :
    • Récupérer 1.2 milliard de ventes pour les entreprises québécoises;
    • Réduire les coûts d’opération sans couper dans le service;
    • Rattraper le retard pris sur la concurrence internationale.

À la question que je lui posais, si vous étiez un devin, quelle serait votre perspective pour le Web par rapport à la récession américaine appréhendée? Il répondit :

On observe des coupures marketing aux É.-U. partout sauf sur Internet. Ces coupures vont de 15 à 18% en publicité traditionnelle, mais on observe une croissance de 8% en matière de publicité en ligne. Les entreprises devront faire plus avec moins et le Web permet ça. Les entreprises qui sont déjà sur le Web vont continuer sur leur lancée, mais ce sera plus difficile pour celles qui n’y sont pas. On observe aussi une croissance des ventes en ligne aux É.-U. au même moment que le prix de l’essence augmente, mais à ma connaissance, aucune étude n’a encore établi de corrélation directe.

J’en conclus donc que Philippe Le Roux et moi-même sommes pas mal sur la même ligne de pensée…

MAJ2

Ce billet est cité dans LePost.fr

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Commentaires

  1. Patricia Tessier

    Michelle,

    Je suis assez d’accord avec toi. Le diction dit: “Necessity is the mother of invention”. Le web peut très bien fournir les moyens “inventifs” face à la crise. Je me demande toutefois si avant de redevenir inventif les hommes et femmes d’affaires n’appuieront pas très fort sur les freins de toutes nouvelles initiatives pendant quelques temps, question de se sortir la tête de l’eau. Dans quel cas, il y aura un ralentissement de la croissance du web avant une nouvelle forte croissance des opportunités… Mais comme toi je n’ai pas de boule de cristal…

  2. Luc Gendron

    Ce que tu partages est amorcé depuis un moment déjà. La hausse du dollar a davantage forcé la communauté d’affaires ici à innover et à se développer autrement. La hausse du prix de l’énergie et les changements climatiques auront davantage d’impact que cette crise actuelle dans les changements de paradigmes en affaires et commerciaux.

    Plus fondamentalement, à l’instar de la co-création de contenus et le fait que les gens veulent se faire “entendre” de plus en plus sur le Web, est-ce que cette crise est également un indice que les mécanismes d’affaires traditionnels s’effondrent pour permettre l’émergence d’autres formes de co-création de richesses au profit de la majorité et non d’une poignée de milliardaires?

  3. jorge

    “La crise financière jumelée à la croissance du prix de l’essence incitera de plus en plus les consommateurs à magasiner sur le Web avant d’utiliser la voiture pour aller faire un achat en magasin. J’anticipe aussi que les achats qui se feront sur le Web augmenteront pour la même raison.”

    Madame oublie que les articles commandes sur le web ne tombent pas miraculeusement du ciel et font de longues allées e venues en avion, camion parfois bien plus longues que on imagine , de plus les sorties pour aller faire des achats pourraient se faire a pied ou en transports en commun et non obligatoirement en voiture… non ?? 🙂

  4. Luc Gendron

    @Jorge Il est nettement plus facile et rapide de faire circuler un “bit” dans l’Internet qu’un “atome” qui doit se déplacer dans l’atmosphère et composer avec l’attraction terrestre.

  5. Garamond

    Je n’ai qu’une inquiétude pour nous Québécois : les fonds de pension qui auraient trop investi dans des valeurs américaines touchées par cette crise vont-ils respecter leurs obligations de continuer à verser mensuellement les sommes dues ou s’ils vont chercher à couper, diminuer, voire cesser les dits versements ?
    Que les banques américaines en arrachent ne me fera pas pleurer, le gouvernement (lire: petits payeurs de taxes) va venir à leur rescousse !
    Le grand capital a besoin du gouvernement quand ça va très mal; le reste du temps, il ne veut pas d’ingérence….

  6. jeanrem

    Oui, ça me semble évident. C’est simplement qu’on va se soumettre à la nécessité, lol. Genre impérative. Dans un autre registre, qui va dans le même sens la Chine va devoir créer 400 villes d’un million d’habitant d’ici 15 ans. Pas difficile d’imaginer les conséquences en pollution, transports, dépenses énergétiques. Donc le télétravail sur le Web, et notamment dans des mondes virtuels avec espace de travail partagé, deviendra sans doute la norme.

    Cf. En 2020, au moins 60 % de la population chinoise devrait vivre en ville, contre 45 % aujourd’hui. En d’autres termes, le pays va devoir loger entre 350 et 450 millions d’urbains supplémentaires en moins de quinze ans !
    http://www.chine-informations.com/actualite/millions-de-chinois-a-loger_6564.html

  7. Denis Boudreau

    Plutôt d’accord sur l’ensemble, oui… et du coup, je me sens comme un vautour dans Lucky Luke, qui attend que ses clients soient pris à la gorge financièrement pour réellement se mettre à utiliser leurs services Web à fond. Y’a comme un petit côté lugubre à tout ça.

  8. 3,5 milliards $ d’achats en ligne sur un an au Québec • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure

    […] Les réponses à la question que j’ai posée à M. Philippe Le Roux de VDL2 comme suite à la conférence de presse de l’indice du commerce électronique sont en mise à jour à mon billet La crise financière américaine pourrait aider le Web. […]

  9. waxzce

    Je ne suis pas convaincu : les hommes qui réagisse dans l’urgence et la peur sont parfois brouillons.
    Le risque est que les entreprises ne souhaitant pas travailler avec les outils web soient résistantes, et cherchent à travers nos outils à retrouver leurs automatismes, ne prennent pas le temps de faire leur transition.
    Je ne suis pas convaincu que l’obligation développe les meilleurs résultats.
    Accessoirement, la crise actuelle nous prépare peut être la bulle 2.0 dont on se méfie depuis quelques années.

  10. Véronique Proulx

    On voit déjà les impacts de cette crise sur le web, notamment par le nombre de reportages dans La Presse sur les sites où l’on peut trouver les meilleurs aubaines.

  11. La crise économique américaine devrait épargner la pub numérique, mais faire mal à la pub traditionnelle • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure

    […] dans mon billet La crise financière américaine pourrait aider le Web, j’exprimais l’idée que la publicité interactive pourrait continuer de croitre malgré les […]

  12. NeoNet 2.0 » Archive du blog » Week Buzz #13

    […] touchée de plein fouet cette semaine par la crise économique. Voici quelques billets en parlant : La crise financière américaine pourrait aider le web (Michelle Blanc), Internet est peut-être prêt face à la crise (Stéphane Zibi), Les start-ups […]

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