La prochaine élection provinciale sera-t-elle média sociaux ?

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Nous savons déjà que les libéraux sont en fin de mandats et qu’ils devront déclencher des élections dans les prochains mois. J’ai aussi l’hypothèse que le seul député de Québec Solidaire à avoir été élu, le fut grâce à une présence des plus efficaces du parti sur Twitter. La gestionnaire de communauté avait réussi l’exploit d’inciter plusieurs influenceurs de Twitter (dont plusieurs habitent le Plateau, le comté de monsieur Kadir) à mettre sur leur avatar Twitter le logo Vote QS pour « vote Québec Solidaire). Cette gestionnaire de communauté avait même réussi à me toucher (ce qui est rare, surtout d’un outil de communication politique) par ses échanges sur Twitter. Mais quatre ans plus tard, qu’en est-il ?

Plusieurs politiciens usent maintenant efficacement de Twitter. L’un des exemples intéressants (sans doute à cause de son ancienne vie de journaliste et du fait qu’il n’est pas au pouvoir) est celui de Bernard Drainville du Parti Québécois. Il a réellement compris le mécanisme de discussion bidirectionnel de Twitter. Son site par contre est on ne peut plus « corporatif » dans son essence. On peut certes y faire des commentaires, mais le discours y est convenu et ce qui tient lieu de blogue, n’en est en fait pas un (pas de blogroll, d’états d’âme ou de billets qui nous font sentir l’homme derrière la plume).

Je vous parle spécifiquement de ces deux députés parce qu’entre autres, ils sont les deux premiers au classement Politwitter des politiciens provinciaux du Québec.

La donne de la CAQ

Le copain blogueur et spécialiste des médias sociaux Mario Asselin, se lance en politique sous la bannière Coalition Avenir Québec. Il sait très bien comment fonctionnent les médias sociaux et pourrait certainement aider positivement la CAQ à se positionner convenablement, si le parti lui permet d’user de son savoir. Au moment d’écrire ces lignes, la présence en ligne de la CAQ n’a encore rien de bien innovant. Elle est aussi convenue que celle des autres partis, c’est à dire sclérosée par les discours convenus et travaillé par les gens de communications et de relations publiques classiques. Il en va certainement de même pour le Parti Libéral, le Parti Québécois et Québec Solidaire.

Le premier à oser sera peut-être le premier à botter le cul des autres

Comme tous les partis politiques sont d’une platitude web à peine consommés (à part sur Twitter comme je l’ai mentionné), la pression pour sortir de la communication web classique et drabe n’y est pas. D’ailleurs ça me fait toujours rire d’entendre des politiciens ou des attachés politiques se plaindre que les journalistes déforment leur propos alors qu’ils ont la chance de parler directement à l’électorat via le blogue, et ne le font tout simplement pas. Tant qu’un parti n’osera pas s’éloigner quelque peu des lignes de communication politiques classiques, les autres risquent de suivre le train-train quotidien. J’ai bien peur qu’encore une fois nous n’ayons une prochaine élection pour laquelle le plus important outil de communication restera l’éternelle pancarte électorale 🙁

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Signets pour une gentille candidate aux élections et pour un fonctionnaire de bonne volonté

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Commentaires

  1. Pierre Longpre

    Sûr que non. Ils sont à l’ère du placardage. Et ils ne savent même pas comment faire une bonne affiche. Fais que…

  2. Frederic L.

    Intéressant billet; mais je me demande où est Luc Ferrandez là-dedans? Parce qu’il me semble que s’il y a bien un politicien qui sort du sentier rebattu de la “cassette”, c’est lui, non? Faut dire qu’il n’est pas sur Twitter; en terme de présence web, on dirait qu’il est resté coincé quelque part en 2007…

  3. La prochaine élection provinciale sera-t-elle média sociaux ? | Bienvenue! | %blog_URL%

    […] La prochaine élection provinciale sera-t-elle média sociaux ? […]

  4. Mario Asselin

    Si Jean Charest ne parvient pas à trouver la fenêtre dont il a besoin pour déclencher des élections à court terme, ce n’est pas parce qu’il n’aura pas essayé. La machine gouvernementale travaille très fort…

    Quant à moi, tu sais donc que j’ai décidé de plonger et de « foutre le bordel » dans ma vie professionnelle en étant candidat Coalition Avenir Québec dans Taschereau.

    Tu as bien fait d’écrire que je peux « certainement aider positivement la CAQ à se positionner convenablement ». Je le pense aussi. Autant François Legault que les officiers de mon parti semblent le penser, également…

    Le plus difficile pour moi actuellement est de convaincre tout le monde qui veut faire de la politique active que ce n’est pas en débarquant sur le Web et les médias sociaux le premier matin du déclenchement de la campagne électorale que succès viendra, bien au contraire.

    Nous sommes un jeune parti fondé à la mi-novembre 2011 et l’expérience du blogue dans lequel M. Legault s’est pas mal investi du temps où nous étions un OSBL semble avoir été positive et bien reçue. Aussi, en décembre, nous avons vécu une heure de live-tweet avec M. Legault en avant-scène et l’expérience s’est avérée heureuse également. Pourtant, si tu vas sur le site de la Coalition actuellement, nous avons l’air d’avoir fait un genre de pas en arrière…

    Je crois néanmoins que quelques bonnes initiatives vont voir le jour.

    Mais ne te trompe pas, la classe politique n’est pas prête encore prête à lâcher le contrôle du message. Dans mon parti, j’ai l’appui de ceux qui comptent pour continuer d’agir numériquement comme je me suis comporté depuis octobre 2002 (date d’ouverture de mon blogue) et c’est ce qui m’importe.

    Quelques observateurs à l’interne, quelques journalistes, des adversaires politiques et des citoyens semblent convaincus que je vais soit modifier mon comportement, soit me planter solide, mais à ce moment-ci, je suis animé par beaucoup de confiance. Mes trois billets publiés depuis que j’ai annoncé ma candidature, mes nombreux tweets et mes contributions via Facebook en témoignent… je garde le rythme.

    Mais l’essentiel n’est pas là du tout. Le travail sur ma base de données de plus de 4 000 courriels, la segmentation de ma communication dont celle avec mes électeurs de Taschereau est bien plus importante et cette partie de mon approche ne se verra pas beaucoup de l’extérieur. Aussi, tous les partis ont pris un virage vers une bien meilleure utilisation des bases de données et ça ne se voit pas nécessairement de l’extérieur.

    Nous avons un congrès les 20 et 21 avril et bien sûr, ce sera un moment important pour envoyer « un signal » sur le type d’approche que nous privilégierons en terme de stratégie numérique.

    Bien humblement, il ne faut pas s’attendre à du spectaculaire.

    En tant que personne influente dans mon parti sur le sujet du numérique, me faudra ralentir les ardeurs de tous ceux qui viendront me voir pour s’ouvrir un compte Twitter ou pour se lancer sur le Web.

    Avec les autres militants qui ont déjà une présence plus affirmée par contre, on devrait établir les bases d’une certaine stratégie basée sur la liberté de chacun, l’authenticité et la transparence.

    En attendant, je prépare mon voyage de la semaine prochaine en France où je représente mon parti au GouvCamp organisé par nos cousins, http://parlement-et-citoyens.fr

    Souhaite-moi bonnes chances Michelle 😉

  5. Michelle Blanc

    La meilleure des chances Mario et qui sait, peut-être sera-tu le premier ministre de l’économie numérique? Anyway, ça en prendra bien un, un jour ou l’autre…

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  9. Mario Asselin

    Au terme d’un échange assez musclé sur Twitter entre la présidente de la FEUQ (Martine Desjardins), un ex-président de la FEUQ (Pier-André Bouchard St-Amant) et François Legault (chef de la Coalition Avenir Québec), je me suis mis à repenser à ton billet Michelle…

    Je crois que nous faisons des pas dans la bonne direction 😉

    Vois ici le storify : http://liens.opossum.ca/6z72 .

    Tu peux aussi regarder comment notre chef utilise son compte Twitter depuis quelques jours, @francoislegault !

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    […] chiffres à l’appui, dans mes billets Les prochaines élections provinciales seront-elles 2.0? et La prochaine élection provinciale sera-t-elle média sociaux ? j’avais déjà identifié que nos élections ne seraient probablement pas […]

  13. saru

    I am sick and tired of people’s remark about PQ. Please note that this election is not for a separation election. So it is completely safe to vote for PQ. If they get elected, and if Quebecor’s want a referendum, only then PQ will call for a referendum. If you do not want a sepation, then just vote ‘NO’ in the referendum.

    It is that simple!!