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La question de la crédibilité des sources

Hier je discutais avec une journaliste à propos de Twitter en lui disant qu’il avait déjà été calculé que la vélocité des informations sur Twitter dépassait celle des médias traditionnels de plus ou moins trois heures. Puis elle me posa LA question que se posent TOUS les journalistes par rapport aux infos qui viennent du Web.

Mais comment pouvons-nous vérifier la crédibilité de la source?

Ma réponse :

Mais comme vous l’avez toujours fait! En plus, maintenant vous avez des outils pour vous aider dans votre job. S’il s’agit d’une source Twitter par exemple, vous pouvez visiter son profil, puis son site, puis valider celui-ci à l’aide de Technorati ou encore utiliser Twitter.grader pour valider la source Twitter ou encore une panoplie d’autres outils qu’il serait trop long à exposer par téléphone. Dans le pire des cas, vous faites comme vous l’avez toujours fait avant, vous téléphonez à cette source…

C’est drôle comment le Web semble effrayer les journalistes et qu’ils en perdent leurs référents habituels?

6 réflexions sur “La question de la crédibilité des sources”

  1. Ta démonstration, par contre, prouve qu’à certains égards, Twitter n’est absolument pas novateur et original, particulièrement en ce qui a trait, justement, à l’accès au scoop pour le journaliste. Il n’est, ni plus ni moins, qu’une redondance du téléphone ou de la messagerie texte qui sert au citoyen pour signaler un événement qu’il croit digne de faire la nouvelle. Il n’est ni plus efficace, ni plus immédiat. Comme Twitter ne pourra jamais distiller efficacement la nouvelle (la limitation à si peu de caractères et la nécessité pour quelqu’un de suivre une ou l’autre source), il est franchement limité à ce simple rôle d’accessoire supplémentaire et, je trouve, un peu redondant.

    Pour ce qui est de la possibilité de diffuser directement, à ceux et celles qui cherchent de l’information, des scoops, il est peu crédible puisque tout le monde ne peut pas suivre tout le monde. Il devient alors une sorte de téléphone arabe technologique qui fait rebondir l’info d’une source à une autre avant de vraiment infuser la toile. Dans ce sens, il y avait déjà des outils bien plus efficaces pour faire ça sur le Web. De plus, je doute que le citoyen avide de scoop vérifie la source comme devrait le faire le journaliste.

    Pour ce qui est de se servir de Twitter Grader ou Technorati pour démontrer une crédibilité, j’ai un doute. Ces outils mesurent la popularité mais il y a très longtemps que j’ai cessé de mesurer la crédibilité par le succès ou la popularité.

    Je commence à croire que la popularité grandissante de Twitter risque de lui nuire à plus ou moins court terme. Après tout, pour que l’outil soit vraiment efficace, il faut suivre et être suivi et on finit rapidement, en collectionnant les contacts, à être inondé de sources et surtout de messages très souvent d’une futilité navrante. On en arrive à ne plus avoir le temps de lire. J’aime bien utiliser Twitter pour lire les commentaires extrêmement fréquents de stars comme Lily Allen ou Stephen Fry, à l’humour certain et surtout faisant partie de la sphère du potin nécessaire de par leur statut. Par contre, je trouve qu’il faut beaucoup de vanité pour passer sa vie à croire que chaque état d’âme que l’on a est intéressant pour tout un chacun.

    Malheureusement, des penseur(e)s articulé(e)s du Web et des nouveaux médias comme toi, il y en a fort peu mais trop de gens qui savent à peine écrire engluent un médium qui devrait peut-être se réarticuler pour acquérir toute sa pertinence

  2. Marc, Marc, Marc
    Technorati tout comme TwitterGrader sont des mesures d’influence bien plus que de popularité. Ils mesurent l’interaction notamment en termes de backlinks d’où l’influence qui peut servir de benchmark à la crédibilité. Je connais des blogues très populaires qui sont nuls dans Technorati. De plus, Twitter n’est pas l’apanage de rien du tout, juste un autre outil qui se rajoute à de nombreuses sources Web et hors Web. Oui c’est un téléphone arabe qui permet entre autres d’avoir des photos de l’avion qui flotte sur la Hudson River avant qu’un média n’ait le temps et les ressources disponibles pour prendre la même photo par exemple. Pour Mumbaï, ça a été tellement efficace que les autorités policières avaient peur que ça ne serve d’outils de prédiction des activités de celle-ci auprès des terroristes. Les journalistes devront apprendre à composer et à évaluer les diverses sources et les sources elles-mêmes publient, souvent en se foutant que les médias les reprennent. Ce sont aux médias à faire leur job et à être à l’écoute et à valider. Ils peuvent aussi s’en passer et ne reprendre que ce que CNN, AFP et Reuter eux prennent sur Twitter…

  3. Michelle,
    J’ai encore beaucoup de difficulté à considérer une mesure d’influence comme une mesure de crédibilité. Mesurer des backlinks, c’est une autre manière de quantifier une popularité disons plus active, mais de là à en faire une pondération qualitative plutôt que différement quantitative, il y a un gros pas.

    En fait, c’est ce que je reproche à beaucoup de nos processus d’analyse qui ne mesurent que les anciens paramètres marketing soit l’influence, le rayonnement ou les vecteurs démographiques. À une époque où on invoque le long tail et les marchés de niche pour justifier l’approche micro économique du Web et du Web 2,0, c’est contradictoire. En plus, c’est complètement antithétique à l’approche de l’information qui elle demande la crédibilité, l’analyse et l’objectivité.

    En plus, il est bizarre de voir comment on évoque Twitter comme s’il s’agissait d’une plateforme ou d’un médium alors qu’il n’est qu’un réseau de plus, un regroupement différent des mêmes joueurs, utilisant les mêmes outils et le même médium qu’auparavant.

    Beaucoup de gens peuvent se passer une information rapidement ainsi, mais ça ne sera jamais un médium de masse, celui qui pousse l’info à des joueurs passifs, comme la télé. Étant donné que nous avons à coeur de créer une masse critique active et non passive, il faut se méfier de croire que les évangélistes et les early adopters constituent la majorité.

  4. Les évangélistes et les early adopters ne sont pas la majorité certes, mais ils sont la 2e source la plus influente de Web après les médias trad. Aussi, je suis d’accords avec toi qu’influence et crédibilité ne sont pas synonymes. Mais l’influence induit tout de même une certaine crédibilité qui e doit d’êtr vérifier. D’ailleurs, il y a 1000 ans les savants qui disaient que la terre était plate étaient jugés très crédibles à l’époque. Cette notion de crédibilité elle-mê s’inscrit donc dans une mouvance. Mais il ne faut pas s’empêcher pour autant de tout rejeter et s’empêcher de donner une certaine crédibilité « suspicieuse peut-être » aux diverses sources que l’on peut rencontrer sur son passage sur le Web ou ailleurs… D’ailleurs, la crédibilité est aussi affaire de consensus et les backlinks, c’est aussi une forme de consensus

  5. Perso, twitter est franchement overraté.

    C’est très probablement lié au fait que c’est la seule plate-forme que les boomers comprennent.

  6. Ping : Obstination à propos de la crédibilité des sources et de Twitter • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure

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