À propos des critiques

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Vendredi dernier, j’étais l’invitée de l’un de mes clients (Juste pour rire) à l’événement Les Parlementeries. Or, étant donné ma nouvelle position de « personne qui se fait désormais reconnaître dans la rue par des inconnus », je n’ai pas regardé ce spectacle comme j’avais l’habitude de le faire. Je me suis observée à faire de l’angoisse pour ces pauvres têtes de Turc, qui devenaient la cible des humoristes sur scène. Ainsi, j’ai eu de la « peipeine » pour Ricardo, Denis Coderre, les soldats canadiens et pour madame Bombardier avec qui on a été particulièrement méchant. Est-ce de la paranoïa ou mon empathie qui se développe de plus en plus? Je ne sais pas. N’empêche que je me sens aussi la cible de critiques qui semblent croître à mon égard. Mais ça me rassure de lire des propos comme ceux de Denis Coderre dans un récent statut Facebook et que j’ai repris dans mon Twitter :

via Denis Coderre citation du jour: “Il faut collectionner les pierres qu’on vous jette. C’est le début d’un piédestal.” (Hector Berlioz)

Chris Brogan y va aussi d’un plaidoyer en faveur de la compréhension de la critique dans son plus récent Bulletin électronique et qui est repris intégralement par Jewpoint0.org : (traduit et adapté librement ici)

Si vous êtes assez chanceux pour avoir des critiques, vous faites déjà quelque chose de remarquable. Si vous devenez populaire (on encore Internet populaire) vous aurez alors encore plus de critiques, qui en plus, ne vous connaissent probablement même pas. Voici ce que vous pouvez faire pour gérer ça :
Remerciez les :
Indépendamment de ce qu’ils disent, remerciez-les de leur opinion (ou une variation équivalente). Ils ont pris le temps d’offrir leurs opinions, qu’elles soient non valables ou non constructives. Remercier est la seule réponse positive à faire.
Ne vous défendez pas :
La personne qui vous donne son opinion se fout probablement de la vôtre. Elle ne veut que partager sa propre idée. Vous pouvez répondre et argumenter, mais n’essayez pas de vous défendre. Ça ne fera que renforcer l’idée que vous êtes sur la défensive et ne vous mène nulle part.
Décidez pour vous-même, en privé, si vous êtes d’accord :
Vous ne devez pas prendre personnellement l’avis de chaque critique, mais essayez de valider s’il y a une once de vérité. Nous apprenons lorsque nos critiques sont des amis, mais apprenons encore plus lorsqu’ils ne le sont pas. Quelquefois, les méchancetés à notre égard peuvent être d’une grande utilité et nous permettre de nous améliorer. Ça prend une vie pour se construire et il ne faut pas laisser les autres nous détruire. Mais il faut faire la part des choses et se concentrer sur ce qu’on peut apprendre et encore améliorer. Si nous acceptons les hommages, il faut aussi accepter les blâmes.

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Commentaires

  1. Pierre-Luc

    Dans mon cours d’écriture à l’École National de l’Humour, on apprend qu’un type de gag est “Méchanceté gratuite”.

    C’est vrai que ça se doit d’être grinçant pour faire rire sinon… ben personne rirait.

    Sauf qu’à mon avis, il y a deux sous catégories.

    1) Celles sur le personnage public.

    2) Celles sur la personne derrière.

    Celles sur les personnes publics et leurs actes publics, je n’ai pas de problème vraiment avec ça. Si tu décides de faire un commentaire que je décide de tourner à la blague, bien, c’est à ce que tu t’exposes en faisant un acte publique. Par exemple, Claude Dubois lève le ton et dépasse tout le monde dans une file pour se faire vacciner. C’est public. Je peux en rire. Claude Dubois fait des front pages avec sa blonde beaucoup plus jeune. C’est public. Je peux en rire.

    D’ailleurs, même si ce n’est pas pour blaguer, mais toi aussi tu reprends régulièrement les paroles et citations de d’autres personnes sur leurs sites web public pour les commentaires. C’est la même chose ici.

    Ici embarque aussi la caricature et la parodie, c’est peut être l’aspect le plus effrayant pour une personnalité public à mon avis.

    Lorsqu’on embarque pour rire de la personne elle-même, là ça pue la mauvaise foi et personne ne ri.

    Est-ce que votre transexualité est public? Bonne question. Vous êtes allée en parler à Tout Le Monde En Parle, vous avez le public public qui en parle aussi et tout le kit. Donc oui. Si j’avais à vous parodier/écrire un gag sur vous, ça serait UN des éléments que j’amènerais, mais si je ferais juste m’acharner là dessus, là ça deviendrait des blagues réductrice et de mal amener.

    Et à côté de ça, on doit nuancer avec l’humour noir qui ne s’adresse pas à tout le monde DU TOUT et qui est hyper dangereux à mettre au grand public (Voir le résultat du bye bye 2008) et desfois c’est mal maîtrisé (Le pastige des Mecs Comiques dans le temps ou on voyait Alys Robi arrivait sur la scène avec un bout de son cerveau dans un plat).

    J’en fais quelque fois moi-même (parce que j’adore quand ça grince) et je mets un avertissement avant pour ceux que la mort, le cancer, les enfants malades et ces trucs là sont des sujets sur lesquels on ne peut pas rire.

    Mais tout court, le monde de l’humour en général est un monde assez éclaté (Eddie Izzard fait des shows en travesti) dont l’humoriste fait rire de lui avant tout.

  2. Pierre-Luc

    (Par le public public, je voulais dire le blog public)

  3. Alain Lévesque

    Merci pour ce billet.
    Dès que l’on accepte de prendre la parole publiquement, il y a un contrat tacite avec le public qui permet à tous de nous critiquer. Ce qui est sain, mais lorsque la critique cible la personne, seul notre position s’en sort intact.
    Comment se surprendre de la réticence des jeunes à s’impliquer socialement. Il est souvent plus facile de critiquer que de mettre de l’avant nos idées, nos projets ou nos recettes 🙂

    La critique tout comme l’humour sont de bons outils pour confirmer le bien fondé de ce que l’on amène sur la place publique. Je crois que toutefois que nous avons un devoir d’auditeur de reconnaître la force d’une critique en sortant de notre silence par le rire ou par le commentaire.

  4. Yves Carignan

    Salut Michelle,
    J’aime bien ton billet car il permet de réagir, voire de critiquer !! ;o)

    Je crois que l’humour grinçant fait partie de nos moeurs et lorsque je vois Denise Bombardier ou Dneis Coderre se faire critiquer, je crois que c’est de bonne guerre car ces gens ne se gênent pas pour critiquer non plus.

    Les gens d’opinion, qui font bouger les choses, sont sujets à critiques et c’est normal. Je me souviens que Madame Bombardier s’était payée une critique envers les humoristes il y a quelques années alors, elle doit s’attendre à se faire varloper un peu…

    Je crois que ça fait partie de la game ! Tu sais de quoi tu parles ! Ton franc parler fait jaillir des critiques mais celles-ci ne doivent par toucher la personne mais bien les idées de cette dernière.

    Merci!

  5. Francois Lavallee

    Très à propos. Vive Berlioz !

  6. Christiane Gervais

    Michelle, quand on prend beaucoup de place et que l’on veut être vu,quand on attire les projecteurs sur soi comme dans les exemples que tu donnes on doit s’attendre à aussi à être critiqué. Surtout quand tu cites Denis Coderre, qui n’attend pas les pierres qu’on lui lance pour se construire un piédestal; il en a un portatif qu’il transporte partout avec lui!

    En ce qui te concerne, tu attires l’attention, tu vas chercher l’oreille et le regard, tu apparais partout où tu peux, tu acceptes toutes les invitations ici et ailleurs qui te permettront d’apporter de l’eau à ton moulin professionnel alors, bien sûr, tu provoques chez certains l’envie et ils s’empresseront de te descendre sur des blogues ou des médias sociaux parce que c’est facile (ceux-là tu t’en fous déjà), éventuellement par des humoristes, mais là c’est la rançon de la gloire (là, il faut faire abstraction de toi et rire si c’est drôle et bien fait) et, tu pourras aussi être critiquée par tes pairs, le milieu professionnel dans lequel tu gravites (mais là, ta confiance en ce que tu vaux et peux sera ta meilleure arme et riposte).

    Finalement, quand on prend la peine dans les Parlementeries, ou ailleurs, de parler de quelqu’un c’est justement que la personne est «quelqu’un» et, n’est-ce pas ce que veulent ceux qui se placent sous les projecteurs être, pour les autres, quelqu’un au point où on le regarde assez jusqu’à le critiquer?

  7. Tweets that mention À propos des critiques • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure -- Topsy.com

    […] This post was mentioned on Twitter by Michelle Blanc and nicoduretour, Stéphane Colle. Stéphane Colle said: [Marketing] Comment gérer les critiques ? http://bit.ly/2SaiMK #fb […]

  8. Etienne Chabot

    Merci de ton billet Michelle. J’ai surtout aimé ta libre traduction de Chris Brogan qui traite de comment réagir face aux critiques. Il faut avouer que même si son approche est tout à fait logique, elle est un peu contre nature… Les blogueurs, journalistes, politiciens et tous les autres qui choisissent de lancer leurs idées sur la place publique le font parce qu’ils souhaitent en quelques sorte les défendre. La tentation est très forte de répondre aux critiques acerbes car leur but est de nous faire réagir et en général, les grandes gueules, on aime cela réagir.

    Peu importe, je vais tenter d’appliquer son approche pour me protéger et demeurer crédible.

    Finalement, permets-moi d’avoir esquisser un sourire en lisant tes propos à la défense des Coderre, Bombardier, Ricardo, etc. Comme ces humoristes, tu as quand même fait ta marque de commerce en critiquant vertement certaines idées et certains individus, en ayant des opinions sans équivoque à leur égards. Te serais-tu adoucie? 😉

  9. Bianka Bernier

    J’admire votre sagesse et votre positivisme face à la critique : bravo!

  10. P45 Magazine » Blog Archive » P45 hebdo

    […] Michelle Blanc qui donne des conseils pour réagir à la critique. […]