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Permettre ou non l’utilisation de téléphones intelligents durant les spectacles?

La semaine dernière je reçois un jeune, « plutôt allumé », qui est le directeur général d’un festival. Il me demande si c’est une bonne idée de dire au début des spectacles qu’il présentera, quelque chose dans le genre de :

« Bienvenue à notre spectacle! Nous vous invitons à minimiser le son et la luminosité de vos téléphones intelligents et à prendre toutes les photos et les vidéos que vous voudrez. N’hésitez pas à partager celles-ci sur vos réseaux sociaux et à inciter vos amis à venir eux aussi voir les excellents artistes de notre festival. Bon spectacle! »

Je lui dis que je trouvais que c’était une maudite bonne idée. Il me rétorqua que contractuellement, le quart de ses artistes vont permettre ce genre de chose et les trois quarts vont s’y opposer. Il ajouta que les artistes ont peur de « bruler » leur spectacle si des gens partagent « leur punch » et que les gens voient le spectacle sur le Web. Que faire?

Je lui dis que premièrement, les sites de partage ont une longueur de temps maximum permettant le partage de fichier vidéo. Donc, si un spectacle dure 1,5 heure, pas plus de 3 à 5 minutes d’un spectacle pourront être téléchargées à la fois. De plus, si quelqu’un est vraiment adepte d’un spectacle, après trois captures vidéo, il risque fortement d’arrêter de filmer parce qu’il manquera tout le spectacle pour avoir fait des captures vidéo (comme je l’ai vécue personnellement lors de la première de Totem du Cirque du Soleil, mais avec la permission du Cirque, à titre de blogueuse invitée). De plus, les gens qui feront ça sont très certainement des leaders d’opinions et qu’ils risquent d’inciter plusieurs autres personnes à aller voir le spectacle. Qui plus est, supposons que l’un de ces clips est vu par un millier de personnes, il reste tout de même 7 686 068 personnes au Québec, qui ne l’auront pas vue. Ce sera donc une publicité gratuite qui risque plus de faire du bien que du tord aux artistes qui permettront ce genre de trucs. Je lui suggérai aussi (comme je l’avais fait pour le sous-ministre du tourisme à propos des aéroports du Québec) de mettre du wi-fi dans chacune de ses salles, avec une page d’accueil faisant la promo de ses propriétés médias sociaux. De plus, il pourra suivre les profils de navigation des spectateurs et d’ainsi recueillir la plus belle étude de marché internet qui soit…

MAJ

Pour ceux qui croient que ça peut déranger leur quiétude d’avoir quelqu’un qui prend des photos ou vidéos avec un téléphone intelligent à côté d’eux je répète :

Nous vous invitons à minimiser le son et la luminosité de vos téléphones intelligents et à prendre toutes les photos et les vidéos que vous voudrez.

De plus, on peut facilement prendre des photos et vidéos à la hauteur de l’épaule, ce qui n’obstrue nullement la vue des gens qui sont derrière. Il n’y a pas de flash dans un téléphone (sauf pour le nouveau Nexus de Google) et la sonnerie peut être coupe. Aussi, les organiseurs peuvent réserver une section spéciale dans la salle qui serait justement pour ceux qui veulent faire des captures d’un spectacle. Finalement, je répète ici le commentaire de Bruno Boutot :

Comme le répète souvent Cory Doctorow

(citation approx. de mémoire):

“Ce dont ont le plus besoin les artistes, ce n’est pas de copyright, c’est d’être connu.”

C’est aussi un des principes des “camps” et “unconferences”:

Tout participant est invité à diffuser le plus possible le contenu, à condition que ça ne dérange pas le déroulement de l’événement.

MAJ2

Voici le commentaire de Martin Durocher

Étant le directeur du Festival (Zoofest) dont Michelle parle, je constate que le débat lancé soulève les passions et génère de super bonnes idées ! Tant mieux, car c’est un sujet délicat à aborder et nous sommes à la recherche des meilleurs pistes pour promouvoir les artistes qui participent à Zoofest.

@Nadia : Et si on proposait aux gens de le faire dans le cadre d’une première média ? Dans une section réservée ”Médias Sociaux” ?

Ou, peut-être devrions-nous organiser un concours pour aller chercher les meilleurs talents du web pour venir partager leurs expériences ?

Mais qu’advient-il alors du simple spectateur qui veut parler d’un spectacle qu’il à adoré ? Les artistes peuvent-ils se passer de cette manne de nouveaux fans-promoteurs-avec-500-amis ?

Zoofest se veut un véritable laboratoire de création, de diffusion et de nouvelles idées. Les artistes qui ne veulent pas participer à l’expérience sont respectés à 100%. Ceux qui le font risquent de se retrouver avec beaucoup d’amis et de promoteurs improvisés !

Les ventes de billets finales devraient nous donner une bonne indication sur la valeur de cette initiative qui, je l’avoue, change les moeurs et soulève autant d’inquiétudes que de possibilités…

C’est carrément un débat à suivre !

39 réflexions sur “Permettre ou non l’utilisation de téléphones intelligents durant les spectacles?”

  1. Je l’ai fait pour bette middler a vegas en janvier dernier , ensuite publié sur facebook 4 de mes amis sont partis las bas et ont vu le show….tourisme, hotel billets de spectacles, restaurant ect…. moi je trouve que c’est une excellente idées…de plus comme tu dit, 4 minutes sur 2 heures cé rien.

  2. Ben là! Franchement! On peut tu arrêter de tout règlementer et interdire??

    Un peu de liberté que diantre!

  3. Ah oui, et que faites-vous de la liberté de celui ou celle qui est assis(e) derrière celui ou celle qui a tout le bras en l’air pour filmer ou prendre des photos??? C’est fatiguant en titi. On paie pour voir un show, pas pour avoir un bras dans la face tout le long.

    Pour la publicité, ben y’a des journaux et tout plein d’autres moyens d’en faire!!!

  4. Je l’ai fait pour bette middler a vegas en janvier dernier , ensuite publié sur facebook 4 de mes amis sont partis las bas et ont vu le show….tourisme, hotel billets de spectacles, restaurant ect…. moi je trouve que c’est une excellente idées…de plus comme tu dit, 4 minutes sur 2 heures cé rien.
    +1

  5. Sébastien

    Je serai curieux d’avoir l’avis d’artistes. Pour avoir fait de petits spectacles, c’est très dérangeant de voir son auditoire faire autre chose que d’écouter ce qui se passe sur la scène.

    Et d’accord de dire que l’amateur photographe qui lève son bras devant soi, ce n’est jamais super agréable.

    Mais je suis très d’accord avec le fait que les médias sociaux peuvent aider à faire la promotion d’un artiste. Alors pas simple de trancher.

  6. Il m’est arrivé de rares fois d’assister à un évènement artistique en n’ayant rien vu avant, aucune bande-annonce, aucun single, rien. Et c’était extraordinaire. J’envie beaucoup les journalistes qui assistent aux premières, être en contact avec l’oeuvre encore vierge. Je comprends donc les artistes qui ont peur que les smartphones brûlent leur show. Peut-être au moins leur laisser la liberté de choisir ce qui filtre à l’extérieur de la salle.

  7. L’idée de mettre du Wifi dans les salles de spectacles est excellente. Et il y a là une belle opportunité de « mashup » avec les réseaux de type Ilesansfil.org basés sur le logiciel libre WifiDog. Idéalement, on devrait pouvoir se connecter avec le même ID/password sur tous les réseaux WifiDog (Ile sans fil, ZAP Québec, ZAP Sherbrooke, etc.), ce qui supposerait un partage d’information automatique entre ces réseaux.

    Sur le fond marketing, je suis 100% d’accord avec toi. Évidemment que le partage de fichiers multimédias créés par la communauté est bon pour les artistes. Il s’agit de « user generated awareness », de publicité créé par les utilisateurs.

    Pourquoi les artistes se produisent-ils gratuitement (ou presque) dans les émissions de TV? Pour la pub, l’exposure, le rayonnement. La nouveauté, avec le Web 2.0 et la mobilité numérique, c’est que l’audience elle-même est devenue le média. L’intermédiaire n’est plus nécessaire. C’est donc à travers l’audience devenue média que les artistes doivent fabriquer leur buzz. CQFD.

  8. Comme le répète souvent Cory Doctorow
    (citation approx. de mémoire):

    « Ce dont ont le plus besoin les artistes, ce n’est pas de copyright, c’est d’être connu. »

    C’est aussi un des principes des « camps » et « unconferences »:

    Tout participant est invité à diffuser le plus possible le contenu, à condition que ça ne dérange pas le déroulement de l’événement.

  9. C’est sympa aussi de fréquenter des lieux déconnectés, d’autres mondes, où nos followers ne peuvent nous suivrent, communiquer avec l’artiste plutôt qu’avec ses followers. Pourquoi toujours faire de la pub, se transformer en panneau publicitaire vivant, d’abord pour Nike avec leur logo sur nos habits, maintenant pour des artistes avec des twits à 142 sous. Pour des produits comme Nike ou Apple, ça me choque pas, mais pour des artistes, je trouve çca bizarre, une sorte de manque de respect, un détournement de leur message.

  10. Je ne vois rien de positif pour les artistes… parlez en à l’industrie du cinema. Il est clair que ca peut faire un buzz intéressant et viral mais les revenus risque de ne pas suivre. Exemple youtube permet 10 minutes , daylymotion permet 20 minutes…

    Dans le cas de youtube je me rappelle bien l’époque ou toutes mais toutes les émissions télés étaient la dessus ( en 3 ou 4 partie) … quand google a acheté youtube , google a du faire le ménage car les poursuites de droits d’auteurs ne faisait que tomber.

    Ces services sont les plus réglementé mais il existe des services un peu moins réglementé (surtout asiatique) et permet toute sorte de téléchargent assez gros pour des films par exemple.

    La preuve il y a deux semaines sur mon « wall facebook » une application est apparue pour visionner des films très récents dans une qualité époustouflante.

    Faut nuancer et dire que oui cela est une bonne idée pour des films comme avatar car on y va pour l’expérience du 3D, ou un spectacle du cirque du soleil qui ne se vie que live… mais pour un spectacle d’humour dont les sketches sont court cela ferais dur de le faire partager sur le net.

    Donc si c’étais juste 3 à 5 minutes ca serait intéressant pour l’effet viral du geste mais malheureusement la technologie permet bien plus ….

    Tout ca pour dire que ca peut être un couteau a double tranchant pour le créateur qui pourrait voir tout son ouvre distribué gratuitement.

    PS : ca c’est le coté gentil … je ne parle même pas de l’utilisation d’outil comme ustream, justin TV etc( qui font relativement mal à la télé à la carte sportive)

  11. Si ça arrive, j’aimerais qu’on avertisse les gens bien à l’avance, car je ne voudrai absolument pas assister à des tels événements. Les gens n’ont pas le civisme requis pour ne pas JASER pendant une pièce de théâtre (!), et moi ça me gâche mon plaisir.

    Permettez tout ce que vous voulez, mais assurez-vous de permettre aussi aux membres du public d’éviter de se retrouver dans des situations aussi désagréables contre leur gré.

    Rien contre la promo et faire connaître les artistes, moi. Mais beaucoup contre payer pour ne pas avoir de plaisir, ne pas voir ou entendre le spectacle pour lequel j’ai payé comme je devrais en avoir le droit (dans le silence, le cas échéant, et sans voir de petits écrans allumés de tous les côtés). Les gens consultent déjà leur téléphone dit intelligent pendant les spectacles, peu importe les règles. Moi ça me distrait et me dérange. Et je ne paierai pas de billet pour sortir de la salle en beau maudit!

  12. Si j’aime un spectacle, je vais en parler. Si j’ai une photo ou extrait video, je vais l’afficher et en parler ainsi. J’adore l’idee d’avoir un suppport a mes propos!

  13. Même si c’est à côté et pas devant moi et que la luminosité est la plus basse, c’est vraiment dérangeant d’avoir une lumière à côté de soi dans un spectacle de théâtre, un film ou quelque chose du genre. Ça reste le plaisir d’être sur place qui me semble plus pertinent que le plaisir de le diffuser.

  14. Minimiser le son et la luminosité, prendre des images à hauteur d’épaule, je veux bien. Mais on parle bien d’humains ici? Ces mêmes humains qui déballent des bonbons pendant les spactacles de l’OSM et ronflent au théêtre? Qui jasent au cinéma? J’ai des doutes sur leur civisme, et des doutes sur leurs civisme amplifiés dès qu’un gadget est à proximité (que celui qui n’a jamais été dérangé par une conversation personnelle tenue trop fort dans un lieu public me lance le permier caillou )et pas trop fort, siouplaît!))

  15. Ping : Mon iPhone au théâtre? « Bianka Bernier

  16. Je fais partie des artistes qui ont refusé que cette « close » ne soit ajouté à notre contrat, même si je suis moi-même propriétaire d’un blackberry et utilisatrice de twitter.

    Que les gens parlent du spectacle, oui. Qu’ils prennent des photos, oui. Qu’on les invite à filmer, même en partie le spectacle présenté, sans être un journaliste reconnu, non. La vidéo, surtout amateure rend très rarement service à l’humour.

    Punch prit hors contexte, mauvaise qualité de l’image donc il est impossible de bien voir les réactions faciales et en plus, la magie de notre art est de surprendre les gens. Or, comment les surprendre s’ils ont vu nos meilleurs punchs sur youtube avant de venir voir le spectacle?

    En musique, les gens veulent entendre leur chanson préférée, même celle qu’ils ont écouté 10 000 fois. En humour, après 2 fois, le gag ne sera jamais aussi efficace.

    Et j’ai tendance à croire que les utilisateurs ne respecteront pas les balises qu’on leur a donner. Permettez-leur de filmer avec leur téléphone intelligent, ils vont amener leur caméra.

    Et pour un humoriste qui commence, car il s’agit d’un festival de la relève, chaque heure qu’il a passé à peaufiner son matériel et son numéro, mérite qu’il puisse en disposer à sa guise.

    Vivement l’utilisation des réseaux sociaux pour répandre la rumeur, mais pas l’oeuvre en soi.

  17. Isabelle,

    Le fait de créer de la conversation est essentiel afin d’obtenir le succès…

     »Qui plus est, supposons que l’un de ces clips est vu par un millier de personnes, il reste tout de même 7 686 068 personnes au Québec, qui ne l’auront pas vue.  »

    Bref, qui risque rien n’a rien!?

  18. La conversation ce sont des mots échangés autour d’une expérience. Doit-on pour autant chacun de façon narcissique publier notre propre petite image de tout ce que nous voyons?

    J’ai souvent filmé des extraits de spectacle avec mon Palm, qui soi-dit en passant faisait de meilleures vidéos que mon iPhone et j’ai pris la décision de ne pas les publier car la distorsion du son et l’image mal exposée était loin de faire hommage à la création de l’artiste. Les photos sont souvent plus réussies et font de charmants clins-d’œil à l’expérience du spectateur-blogueur. Mais même là, si je parle de théâtre ou d’art, je demande des photos au producteur car je ne veux pas gâcher la sauce en publiant des trucs flous, mal cadrés. Un gros « WOW!!! », avec le nom du show et une photo horrible, me semble que c’est moche. C’est différent, si on fait une entrevue, car le contenu est le discours de l’artiste pas la qualité de l’image.

    Pour promouvoir un spectacle, je laisserais à tous le droit de filmer, mais j’identifierais des blogueurs ou des journalistes citoyens qui ont du talent et de l’équipement, genre Christian Aubry, et je leur demanderais de mettre en ligne des photos et des extraits vidéo spontanés et bien captés à partager avec les blogueurs présents.

    Au moins, ces extraits bien ficelés, réalisés avec art et spontanéité seraient repris par plusieurs domineraient dans la masse des produits vidéo flous, jaunasses et au son hoquetant qu’on met souvent en ligne, tout fier d’avoir fait son propre film, mais sans considération pour l’œuvre originale…

  19. Étant le directeur du Festival (Zoofest) dont Michelle parle, je constate que le débat lancé soulève les passions et génère de super bonnes idées ! Tant mieux, car c’est un sujet délicat à aborder et nous sommes à la recherche des meilleurs pistes pour promouvoir les artistes qui participent à Zoofest.

    @Nadia : Et si on proposait aux gens de le faire dans le cadre d’une première média ? Dans une section réservée  »Médias Sociaux » ?

    Ou, peut-être devrions-nous organiser un concours pour aller chercher les meilleurs talents du web pour venir partager leurs expériences ?

    Mais qu’advient-il alors du simple spectateur qui veut parler d’un spectacle qu’il à adoré ? Les artistes peuvent-ils se passer de cette manne de nouveaux fans-promoteurs-avec-500-amis ?

    Zoofest se veut un véritable laboratoire de création, de diffusion et de nouvelles idées. Les artistes qui ne veulent pas participer à l’expérience sont respectés à 100%. Ceux qui le font risquent de se retrouver avec beaucoup d’amis et de promoteurs improvisés !

    Les ventes de billets finales devraient nous donner une bonne indication sur la valeur de cette initiative qui, je l’avoue, change les moeurs et soulève autant d’inquiétudes que de possibilités…

    C’est carrément un débat à suivre !

  20. @Martin : J’adore l’idée que des contenus soient produits en direct par des « journalistes citoyens » multitalentueux…

    Je suis blogueuse et mes billets sur le théâtre sont parmi les plus lus de mon blogue. Chacun a le droit de discourir selon son mode personnel et son public, qu’il soit de 5000 ou de 10000. Mais, si j’étais une artiste, une vraie devrais-je dire, je serais très déçue que des produits visuels de très mauvais qualité représente mon œuvre. Pour un gros nom, c’est cute, quand tu veux percer et que ce que les gens voient de toi c’est une vidéo sous-ex qui shake, mettons que tu demandes pourquoi tu as payé un éclairagiste, un maquilleur et tutti quanti.

    Donc, comme producteur d’événement, je mettrais à la disposition des blogueurs et autres commentateurs de la scène médias sociaux du matériel « live », produit le soir où ils y étaient, voire disponible en direct avec un accès Wifi via Flick ou tout autre chaîne pertinente. Ceux qui veulent faire leur matériel, go, de nouveaux talents surgiront peut-être.

    Et pour avoir été relationniste dans moult événements, je n’hésiterais pas à accréditer des photographes et des vidéastes « médias sociaux », au même titre que les journalistes des médias traditionnels. Je l’ai déjà fait. Ainsi, ils pourraient faire des entrevues, avoir accès à la fosse des photographes etc.

    Bon, il y aurait tout un plan de communication médias sociaux à mettre en place pour informer ce beau monde, donner les consignes claires, accréditer les uns et s’assurer que l’opération cartonne, mais ça c’est une autre histoire…

  21. J’ai l’impression que d’accréditer des gens ou de faire des spéciales médias sociaux va à l’encontre de l’esprit qu’il y a derrière l’idée de partager de manière « spontanée » quand on le veut (dans le sens de: si on est inspirés). En même temps, je n’aime pas l’idée qu’il puisse y avoir des gens qui filment avec leurs téléphones à côté de moi dans un film, un spectacle ou une pièce de théâtre. Si on veut respecter le spectateur, personnellement, je n’autoriserais pas ce genre de pratique, mais je comprends en même temps que les organisateurs veuillent que leur œuvre soit diffusée.

  22. @Simon : j’ai aussi l’impression que l’accréditation fait nos médias sociaux, des médias comme les autres, soumis à ententes avec les producteurs etc… La réflexion continue.

  23. @Martin Durocher @Nadia @Simon Dor – Tout ce qui s’est dit ci-haut est pertinent, soit :

    * Empêcher les gens de filmer/partager serait (a) impossible (b) contre-productif en terme de promotion.

    * Laisser les gens filmer n’importe comment serait (a) hasardeux (b) contre-productif en terme d’image de marque.

    * Engager des blogueurs/photographes/vidéastes talentueux et passionnés peut-être, dans certains cas, une bonne idée.

    Les solutions qui me semblent évidentes:

    1) Faire comme pour les photographes de presse dans les concerts rocks de mon enfance, c’est à dire, autoriser le public à utiliser ses caméras photos, vidéos et ses enregistreurs audio pendant une courte période au début du show. On l’explique comme il faut avant le show, puis, au bout de (mettons) 10 minutes, on envoie des signaux lumineux indiquant: « Fermez vos appareils: captation audio-photo-vidéo interdite à partir de MAINTENANT ». Encore mieux: on ouvre un réseau Wifi public de 1000 adresses IP (4 routeurs) pendant ces 10 minutes, puis on le ferme.

    Ainsi, tout le monde est content: le public, le service marketing et l’artiste, qui n’envoie au début que ses tounes ou numéros promotionnels, réservant le punch pour la suite.

    2) Faire comme pour la presse spectacles autrefois, c’est à dire accréditer des « médiateurs » officiels, mais faire la sélection en fonction du talent du témoin (le médiateur) plutôt qu’en fonction de l’organisation (le « média »). En ce XXIe siècle, en effet, nous sommes tous des médias et j’ai plus foi dans le pouvoir de promotion des observateurs/raconteurs talentueux qu’en celui des supports institutionnels et commerciaux qui véhiculent habiteullement leurs productions.

  24. @Christian : dans ton enfance, c’était pas mal comme lorsque j’étais relationniste pour des festivals de musique et que chaque artiste avait ses spécificités pour ce qui était du nombre de minutes accordés aux caméras…

    Ce qui est clair, c’est qu’il faut des balises, mais sans régir avec trop de rigidité.

  25. Le débat avance et il y a effectivement d’excellentes idées qui sortent de nos cerveaux collectifs.

    Je me permets d’ajouter une nuance au débat.. Selon moi, il y a une immense différences entre twitter du contenu, prendre des photos ET l’acte de filmer des extraits d’un show sans permission.

    Je suis d’accord qu’on encourage les gens a promouvoir l’événement sur les différents médias sociaux, avant, pendant et après le spectacle. Il est impossible de leur interdire de le faire et tant mieux. Mais de là à les encourager à filmer le show en les invitant par un message enregistré diffusé avant la prestation! On traverse une ligne dangereuse selon moi.

    Il faut plutôt trouver d’autres alternatives…

    Pourquoi ne pas donner un accès aux coulisses à certains privilégiés, une trentaine de minutes avant le show?

    Ou ne pas simuler une mini-conférence de presse « réseaux sociaux » pour provoquer une réelle rencontre?

    Oui, la conversation est primordiale comme le souligne @Yessir et il est existe des tas de plateformes qui le permettre: site internet, blogue, facebook, twitter… Je n’ai d’ailleurs jamais refusée une entrevue improvisée pour un blogue ou un journal étudiant après l’un de mes shows.

    Mais je ne pense pas qu’une personne qui filme un extrait de mon show ait vraiment l’impression d’entrer en communication avec moi.

    Je reprend donc l’excellente conclusion de Nadia, dans le message plus haut: Ce qui est clair, c’est qu’il faut des balises, mais sans régir avec trop de rigidité.

  26. Les balises sont à l’opposé de l’esprit de liberté retrouvé sur les médias sociaux.

    Un film qui n’a pas la bonne qualité *(définir la  »bonne qualité » d’un vidéo m’apparait plutôt complexe et subjectif) ne voyagera pas, de sorte que ce film ne pourra faire mal à l’artiste.

    Également, nous parlons de combien de petit films?

    Pour finir, il y a des milliers d’extraits self-vidéos partageant les expériences des fans au Centre Bell… Cela ne semble pas faire mal au CH! 🙂

  27. COMMENTAIRE TEST À FLUSHER, SVP MME L’ÉDITRICE-EN-CHEFFE 😉

    @Isabelle M. dit ceci:
    > Il est impossible de leur interdire de le faire (…) mais de
    > là à les encourager à filmer le show en les invitant par un
    > message enregistré diffusé avant la prestation!

  28. @Isabelle M. – Tu dis:

    > Il est impossible de leur interdire de le faire (…) mais de
    > là à les encourager à filmer le show en les invitant par un
    > message enregistré diffusé avant la prestation (…)

    Le débat est ouvert, mais je pense que la majorité des gens sont généralement heureux d’être traités en personnes intelligentes. Le fait de poser des balises entre ce qui est permis (tolérance) et ce qui ne l’est pas (excès) en expliquant pourquoi serait, je crois, beaucoup plus productif que le flou « artistique » qui consiste à rouler de gros yeux et à ne rien dire du tout. Les outils étant là pour filmer (et en HD, s’il vous plait, sur un simple téléphone Google Nexus One!), les gens ne vont certainement pas s’en priver, pas plus qu’ils ne se privent d’échanger de la musique en ligne tant que l’offre de l’industrie ne s’adapte pas aux nouvelles données du marché.

    > Pourquoi ne pas donner un accès aux coulisses à
    > certains privilégiés, une trentaine de minutes
    > avant le show?

    Tu peux le faire et ce contenu de meilleure qualité (technique, éditoriale, etc.) fera certainement un bon buzz. Reste que les privilèges ont moins la cote qu’autrefois. Tout le monde veut être privilégié et je trouve réjouissant que les gens dans la salle ne se privent pas de se sentir eux-mêmes privilégiés en témoignant auprès de leur gang — une « micro-niche » de quelques dizaines de personnes au maximum chacun.

    > Ou ne pas simuler une mini-conférence de presse
    > “réseaux sociaux” pour provoquer une réelle rencontre?

    Là encore, tout est possible, tout est complémentaire, mais on entre là dans l’univers du média de masse (un porte-parole auprès de la multitude) et on quitte celui du média social (nous sommes les médias de notre propre communauté).

    > Mais je ne pense pas qu’une personne qui filme un
    > extrait de mon show ait vraiment l’impression
    > d’entrer en communication avec moi.

    Je ne crois pas que ce soit son objectif. Cette personne aime ton show et toi-même comme elle aime un parfum et son créateur. Cela ne veut pas dire qu’elle veut entrer en communication avec lui. Elle veut juste le consommer et s’en approprier un échantillon pour elle-même.

    Or, aujourd’hui, on consomme et on s’approprie de plus en plus par voie numérique et en façonnant nos propres échantillons, que l’on échange entre amis comme des cartes de hockey. That’s it, that’s all.

    Au final, tu n’arrêteras pas la mer qui monte avec des sacs de sable policiers et tu devras bien te faire une raison. Quant à tes droits d’auteurs, tu en vivras aussi longtemps que tu sauras t’adapter au marché tel qu’il est et non tel que tu voudrais qu’il soit.

    Je suis désolé si les opportunistes qui ont créé une « école de l’humour » (!!!) fatalement destinée à produire plus de machines à faire rire que le Québec n’en a besoin ont essayé de t’induire en erreur en suggérant que ce marché était illimité et que ses paramètres ne changeraient jamais. Ce serait bien naïf de les croire car, à terme, ne survivront:

    1) que ceux qui ont BEAUCOUP plus de talent que les autres, au point que leur « punchs » deviendront bien moins importants que leur présence, leur interprétation et leurs improvisations sans cesse renouvelées… (la « recette » ne remplace pas le cuisinier)

    2) et ceux qui sauront s’adapter plus rapidement que les autres à la culture de l’échange, de la complémentarité et du partage, dans le respect des intérêts de chacun, qui est en train de naître sous nos yeux et dont l’humanité du XXIe siècle aura grand besoin pour survivre.

    Tous nos modèles d’affaires de l’ère industrielle sont à revoir et, quant à moi, je pense sincèrement que c’est une chance que nous devons saisir avec enthousiasme et créativité, peu importe les dangers que nous devront affronter pour y arriver.

    Ami Calmant,

    C.A.

  29. J’adore Ami Calmant, c’est joli.

    La démocratisation du web, des médias, va si vite et je le répète, j’en suis très heureuse. Vivement la critique et le journalisme citoyen.

    Mais je ne changerai pas d’idée, du moins pas pour l’instant… Il n’est pas question qu’on encourage les gens à filmer pendant le Girly Show en juillet prochain, au Zoofest. Parce que tout ce débat, proposé par Michelle Blanc et Martin Durocher, moi je le vis de l’intérieur, ou plutôt de l’autre côté.

    Et je vous garantie que ma salle sera pleine et qu’on jasera de nous sur les différents médias sociaux, même sans vidéo amateur. Et s’il y en a quelques-uns qui apparaissent sur le web, nous réagirons cas par cas…

    Mais je le répète, l’humour, ce n’est pas qu’une image, c’est un build-up, une mise en contexte, une progression, une construction rafinée et contrôlée. Un numéro écrit pour la scène, même par les plus grands, sera toujours moins bon en vidéo, car on installe un 4e mur.

    Peut-être qu’un cours extrait d’une performance de cirque m’incitera à sauter sur le net pour me procurer des billets?
    Même chose pour la musique, et si c’est le cas. Tant mieux.

    Mais, comme je l’ai expliqué plus tôt, je n’arrive pas à appliquer le même concept à l’humour.

    Par contre, il me fera toujours plaisir que les gens twittent, viennent nous féliciter sur Facebook et mettent des photos maisons de notre performance sur leur blogue. Gâtez-vous!

    Le débat est fini de mon côté, on aura sûrement la chance d’en reparler d’ici les prochaines années.

    Au plaisir de refaire le monde avec vous une prochaine fois!

    I

  30. L’art déconnecte de la virtualité.

    Plus pour longtemps, évolution oblige, faut refaire les modèles d’affaire, les gérants de salle devraient commencer à penser à se recycler en gérants de data center.

  31. Ping : Developpez votre auditoire » Blog Archive » Permettre ou non l’utilisation des téléphones intelligents pendant des spectacles

  32. On souhaite bonne chance à demoiselle Ménard et à son Girly Show. On se retrouve donc dans tous les autres spectacles Zoofest cet été?! 🙂

    Au plaisir d’en échanger photos/vidéos/anecdotes/commentaires/fou rire et autres! 🙂

  33. @Isabelle Ménard qui dit:

    > Peut-être qu’un cours extrait d’une performance de cirque
    > (…) Même chose pour la musique (…) Mais (…) je
    > n’arrive pas à appliquer le même concept à l’humour.

    Deux remarques:

    1) La plupart des gens sont comme vous. Ils jugent assez bien les situations extérieures, mais assez mal celles qui les concernent directement. Manque de recul — comme le gars qui pédale « la tête dans le guidon » droit dans un arbre à plein régime. Si le concept est valable pour le cirque et pour la musique, il n’y a pas de raison qu’il ne s’applique pas de la même manière à l’humour, non?

    2) Je lis actuellement La part de l’autre, un roman d’Éric-Emmanuel Schmitt. À la page 16, il est écrit: «Le jeune Adolph H. venait de franchir une étape essentielle sans laquelle il n’y a pas d’artiste : il se prenait définitivement pour le centre du monde.» Se peut-il qu’il y ait un rapport avec cette situation? Dans un monde où l’intérêt du client (celui qui paie) a la primeur sur l’intérêt de la compagnie, les artistes ont-ils du mal à reconnaitre que le public est au centre du monde autant qu’eux?

  34. François Valade

    J’occuppe le poste de directeur de la programmation du festival Grand Rire de Québec. J’avoue être charmé à l’idée d’invviter les gens à user abondamment de leurs téléphones intelligents pour partager de cours vidéos.

    Toutefois, je peux témoigner que cette idée ne fera pas l’unanimité auprès des artistes. (Je suis d’accord avec le ratio 1/4 d’accord, 3/4 en désaccord)

    L’idée est de rappeler que l’événement existe, faire parler là où les gens se trouvent. Je ne serai pas sans vous apprndre que l’impact d’une affiche ou d’une publicité dans le journal a considérablement diminuer depuis les dernières années.

    Pour ce qui est de le notion d’éviter de «brûler du matériel», je crois sincèrement qu’il y ait pas trop de danger. L’humoriste d’aujourd’hui se doit de faire le constat qu’il a besoin du plus grand nombre de tribune diffusion possible, bien plus que d’économiser son matériel pour le spectacle en salle.

    Par contre, de là à encourager les gens à le faire, je ne suis pas d’accord du tout. Je viens de vivre une série de spectacle au cabaret du capitole où j’avais un siège privilégier sur le côté. J’observais sans cesse la réaction du public. Il y a, en effet, de nombreuses personnes qui utilisent le téléphone pendant le show. Et ils ont tous en commun qu’ils sont moins attentif pendant qu’ils «zigonnent sur leur clavier». Donc, ils sont objectivement, un moins bon public.

    Le but d’un spectacle LIVE est de créer un instant où, dans le meilleur des cas, on oublie le temps qui passe. C’est l’antithèse de cette espèce de partage de ce qu’on vit au fur et à mesure qui frise la maladie mentale.

    -Je suis en train de rire.
    -Je suis en train d’avoir du plaisir au spectacle.
    -Je suis en train de me commander une bière au spectacle.
    -Je suis en train de boire ma bière.
    -Je suis en train d’inspirer
    -Je suis en train d’expirer.

    Pendant tout ce temps là, je suis en train d’écrire sur mon téléphone et je suis beaucoup moins en contact avec mon environnement.

    Donc, en résumé. Oui à faire parler de nous. Oui, à inciter les gens à donner leur opinion et inviter les gens à venir.

    Mais NON, je ne pourrai pas concevoir qu’on encourage les gens à twitter et enregistrer des vidéos pendant le show. Ça nuit au produit. On ne peut pas empêcher, mais il y a une marge avec encourager.

    On est en période d’adaptation. Il faut resteer ouvert, mais ce que je viens de vivre avec les téléphones dans la salle a été très désagréable. L’humour, c’Est une conversation avec le public. Si le public a la face dans son Blackberry ou son Iphone, c’est désagréable et tout le monde en souffre.

  35. Suggestion : les artistes pourraient mettre eux-même à disposition une librairie gratuite de samples que les consommateurs pourraient retwitter à loisir.

    Faire la promotion d’un spectacle est un art en soi, je ne crois pas que le contrôle de la promotion doive être abandonné à des amateurs trop souvent sans aucun goût ni talent. Ca marche bien pour des produits industriels, mais pour de l’art, bof…

  36. Ping : La culture et le choc des cultures numériques • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure

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