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Journal de Montréal, 2 ans de lock-out et des révélations surprenantes

Dévoilement : Je ne suis pas reconnue pour être prosyndicale. Certains de mes clients me disent être fiers de Pierre-Karl Péladeau qui se tient debout devant les « méchants syndiqués ». QMI et ou Le Journal de Montréal et ou « des employés de l’empire » n’ont rien à voir avec le billet qui suit. Par ailleurs, j’ai travaillé pour différentes composantes de Quebecor et mon livre est édité chez eux.

Cela étant dit, je sympathise avec les employés du Journal de Montréal qui est en lock-out depuis maintenant 2 ans. Pour comprendre ce conflit, voici quelques échanges « confidentiels » que j’ai eus avec un interlocuteur qui va demeurer caché. Dans un conflit syndical, comme dans un conflit matrimonial, il y a toujours 2 côtés à une médaille. Voici la version de l’un des deux côtés, que l’on ne voit pas vraiment souvent.

1re série d’échanges
Interlocuteur :

C’est courageux de s’attaquer au syndiqués du JDM.

Je connais bien le dossier car (supprimé) la négo. Il y a tant de dessous à cette histoire.

En exemple, les journalistes n’étaient pas vraiment concernés par la négo, mais il ont décidé de faire une grève sympathique. PKP voulait réinvestir et embauché.

Mais les photographes ne voulaient pas écrire un paragraphe pour expliquer les images quand le journaliste était absent. Et le contraire est vrai. Le journaliste prend pas de photos. Donc impossible d’acheminer un contenu rapide à la rédaction

Toutefois, ils ont débuté avec un fond de grève de 26 millions et ils touchent 76 % de leur salaire régulier. Sauf que… la majorité des employés sont de la vieille gang qui sont près de prendre leur retraite. Comme il n’y a pas vraiment eu de roulement de personnel, à cause des conditions qui sont les meilleures, les vieux ne veulent pas que le fond de grève aboutisse dans les mains des jeunes. Non c’est à eux. Donc, confort en attendant.

(supprimé) rencontre des grévistes et ils en rient… tu vois le genre !

moi

Je suis au courant des dessous et du fait qu’ils voulaient sauver des jobs de téléphonistes à 60K pour prendre les appels des petites annonces

Interlocuteur

60k… il y a des téléphonistes qui gagne dans le 100k, 4 jours semaines.

Là ou le système se fait crosser s’est avec la semaine de 4 jours. Si une personne entre la 5e journée, l’avant-midi est a temps et demie et l’après midi à temps double. Donc ils se sont monté un système qui fait en sorte de s’échange des 5e journées.

Un concierge gagne au delà de 70k et il ne change pas les ampoules. Un pressier, s’il neige dehors peut appeler un taxi au frais du journal.

moi

est-ce que je peux citer ton courriel dans mon blogue en enlevant ton nom?

Interlocuteur

Wep 🙂

2ieme série d’échanges
Interlocuteur

P’tit scoop de l’interne du JDM.

Les bons employés, presque retraités, qui normalement devraient revenir après le conflit, ne veulent pas régler.

Ils sont dérangés par le fait de ne pas recevoir le rachat de 1 an et demi de salaire. Ce que les moins bons, selon le choix du syndicat et de Quebecor, vont recevoir à leur départ.

Ils se sentent pénalisés de perde ce cent quelques-milles dollars. Donc, c’est une guerre interne entre les journalistes et les employés de bureau.

Les revenus ont chuté de 20 millions depuis 2008.

Ça reste anonyme pour mon nom, (supprimé).

Pi lache pas le bon boulot, c’est inspirant.

moi

Dis-moi en plus ce n’est pas clair?

Interlocuteur

Actuellement, la guerre prend entre les syndiqués.

Les journalistes de talent seront réengagés, et plusieurs vont prendre leur retraite d’ici 2 ans.

Mais, ça leur tente pas de travailler ces 2 années alors que les moins bon seront retournés chez eux avec beaucoup d’argent. Il veulent toucher le boni de départ et laisser les jeunes continuer.

Donc, ils ne s’entendent pas sur les propositions syndicales.

Le fond de grève qui était de 26 millions a été construit avec les vieux de la vieille. Ils ne veulent pas que le fond servent a des plus jeunes.

Ils ont 76% du salaire Net, donc, plus que lorsque ils ne sont pas en grève.

En fait, vidéotron est maintenant localisé dans les anciens bureaux de la comptabilité et ils ont démoli d’autres espaces pour de la location. Donc les commis a la comptabilité n’ont plus de bureaux.

Québécor demandaient au journaliste de faire parvenir une photo avec leur texte s’ils arrivaient sur un incendie avant le photographe. Pour nourrir Canoe et LCN. Et au photographe de faire un court texte s’il arrivait avant le journaliste. Ils ont refusé. Pas ma job.

Bref…. encore un an selon ma source

MAJ
Ça m’avait échappée, mais le débat de fond sur le conflit au Journal de Montréal a déjà eu lieu sur un autre blogue. Celui de Jean-François Lisée. C’est le commentaire du journaliste Jean-François Codere de RueFrontenac qui me l’indique à la suite de ce billet.
Je vous invite donc à lire :
PKP répond aux cinq questions: c’est quatre fois Non
Conflit JdeM: Mme CSN répond à M. PKP

14 réflexions sur “Journal de Montréal, 2 ans de lock-out et des révélations surprenantes”

  1. Richard Robert

    Bonjour Michelle
    Pas sur que vous venez de vous faire de nouveaux amis chez les syndiqués,mais je vous trouve courageuse de mettre en ligne ce texte.C’est bien vrai que l’autre côté de la médaille on n’en entend pas parlé souvent.
    A 76% du salaire avec un fond bien garni ça peut durer longtemps. La suite sur Twitter en surveillant si vous allez continuer a socialiser copain-copain avec tous les journalistes et photographes qui y apparaissent plusieurs fois par jour et qui échangeait regulièrement avec vous.
    Richard Robert
    rr514 : TWITTER

  2. Ping : Tweets that mention Journal de Montréal, 2 ans de lock-out et des révélations surprenantes • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure -- Topsy.com

  3. J’aimais mieux quand tu mettais (caviardé) au lieu de (supprimé) quand tu citais des gens que tu ne voulais pas identifier. À chaque fois, j’avais l’image d’un petit canapé couronné de délicieux oeufs d’esturgeon. 😉

  4. Si cela est vrai, voici une belle preuve d’abus de la part des employés qui ne veulent pas partager avec les plus jeunes. Ce que l’on voit très bien dans la société avec les baby boomers qui se pensent tout du et laissent des miettes aux autres. Nous n’avons qu’à regarder où va le gouvernement…

    Ceci dit, je travaille moi aussi dans une boîte syndiquée et je ne suis pas nécessairement anti-syndicat, mais encore une fois si ceci est vrai, les jeunes qui restent là auraient grandement raison de faire un « coup d’état » envers la vieille garde…

    Preuve que des abus, il y en à des deux bords.

  5. J’hésite à commenter parce que je ne voudrais surtout pas faire revivre un débat en dehors du lieu où il devrait avoir lieu comme ce fut le cas avec le blogue de Jean-François Lisée, mais je me dois d’indiquer que ce billet comporte plusieurs énormités.

    Visiblement, la source n’est pas si près que ça du conflit. Si le syndicat avait eu un fonds de 26 M$, Rue Frontenac serait édité depuis Bora-Bora, pas un local mal chauffé de la rue d’Iberville. Le vrai montant n’est même pas près de ça.

    L’histoire des plus âgés est aussi loin des faits. Dans la réalité, tout le monde, y compris les plus âgés, auraient pu choisir de partir avec la prime lors de la dernière offre. Il n’y avait donc pas de jalousie à y avoir. Si les syndiqués se battent entre eux, je ne sais pas où est l’arène, parce que je ne vois rien de cela et pourtant, moi, à visage découvert, je suis _vraiment_ au coeur de ce conflit.

  6. Pascal Marchi

    Je ne connais pas le dessous des faits mentionnés dans ce billet et je ne peux pas discuter de leur véracité. Par contre, faut-il rappeler que le fonds de grève des employés n’est pas de l’argent qui sort de nulle part? C’est de l’argent qu’ils ont eux-mêmes mis de côté, via leur syndicat, pour parer à l’éventualité d’une grève. Par conséquent, je ne vois pas pourquoi on leur reproche de toucher ces allocations.

  7. Si seulement les gens arrêtaient de lire ce torchon, le conflit cesserait subitement…

    Bien sûr, on sait très bien que les élites syndicaleuses agissent en corporateux, mais ce sont des pinottes en comparaison avec les profits faramineux de Culbécor.

    Bref, j’ai tendance à prendre pour les travailleurs dans ce dossier, comme dans tout conflit opposant des travailleurs au secteur privé (quand il s’agit du secteur public, je prends pour les clients) même si, selon moi, la formule Rand et le droit de grève/lock out/scabs ne devrait pas relever d’une législation étatique. On devrait convenir de ces droits lors des conventions collectives dans les organisations autogérées.

  8. Ping : L’autre co?te? de la me?daille du conflit au Journal de Montre?al? | Renart Léveillé

  9. Michelle,

    Je suis par sur que ce que tu dit est vrai. Premièrement les travailleurs du journal de Montréal, ne sont pas en grève, mais en look-out. C’est pas eux qui ont choisis cette situation mais PKP. L’employeur na pas voulu négocier durant plus d’un an. Je connait pas grand monde qui pour ne pas laisser de fond de grève aux plus jeunes, vont faire duré un conflit, et perdrent de l’argent de leur retraite, car 2 ans de non contribution à la RRQ et fond de pensions.

  10. Tout ça se tient, sauf pour un détail qui me laisse perplexe: comment quelqu’un qui se trouve au coeur du conflit peut-il faire l’erreur d’affirmer que 76% du revenu net de quelqu’un représente une somme supérieure à son salaire net habituel hors-conflit?

    100% d’une somme, ce sera toujours plus que 76% de cette même somme. Bref, ce bout-là, je le trouve plus difficile à avaler. Bon, peut-être qu’il est aussi top en maths qu’en français écrit…

    Sinon, le 26 millions de fonds de grève est assez plausible si on considère une moyenne de 44000$ de prestations annuelles de grève pour environ 250 lock-outés pendant deux ans (22 millions$) et les dépenses liées aux campagnes de pub pro-boycott sur les panneaux autoroutiers, au lancement d’un hebdo papier forcément très déficitaire (une publication gratuite presque dépourvue de pubs, ça vit sur la marge de crédit, même sans masse salariale à payer), etc.

  11. Daniel Vachon

    J’ai de gros gros gros doutes sur ce que vous rapporte vos sources. C’est un point de vue !

    Qu’est-ce qui a donc tant changé au JdM entre cette dernière convention (en or il faut le dire) et les présentes négos?

  12. Votre commentaire est intéressant et surtout très journalistique…
    Dans le fond, tout le monde doit admettre que les négociations entre les employés en lock-out du Journal de Montréal et la direction de Quebecor sont un échec!
    La raison?
    J’aime être plus romantique et penser que c’est un simple mauvais « casting » des joueurs.
    Pour ceux que le sujet intéresse, j’ai publié le texte suivant ce matin. (voir lien internet)
    http://www.lestudio1.com/Blogues
    Mais comme dans tout échec il y a toujours du bon, le site Rue Frontenac est un devenu « succès » qui dépasse les espérances et qui rend jaloux les autres médias québécois !

  13. Enfin!!!Un débat, peut-être intergénérationnel! Bravo Michèle…
    J’aime ça avoir les deux bords, je me ferai une meilleure idée ensuite.MercI

  14. « Preuve que des abus, il y en à des deux bords. »

    Dans le secteur public, les syndicaleux ont tendance à abuser, ça oui! Mais dans ce dossier, je ne vois pas de tels abus!

    En quoi les employés abuseraient de leur position de force face à leur employeur dans ce cas précis? Une telle affirmation est saugrenue dans un tel contexte capitaliste. Comment des travailleurs peuvent-ils abuser, sauf fraude ou vol, de leur employeur lorsque celui-ci engrange des profits shylockiens?

    Ne sont-ce pas les travailleurs qui sont abusés par Culbécor dans ce dossier?

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