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ERP ou l’herpès organisationnel

Hier lors d’un meeting avec un client VP d’une très grosse entreprise internationale, nous prenions un scotch et discutions des problèmes informatiques du gouvernement du Québec et de ses nombreux ratés. Puis le sujet dériva sur l’ERP de sa propre organisation. Un ERP (Entreprise ressource planning) a été acheté en 2007 au coût de $12M. Sept ans plus tard il est toujours en implantation et le nouveau VP TI lui disait récemment que la nouvelle version logicielle de cet ERP, qui n’est toujours pas fonctionnel et utilisé adéquatement par les diverses divisions, devrait couter un autre $8 à $10 M d’ici 3 ans. Et on ne parle pas des coûts d’implantation ou de perte de productivité.

Mon client me confia qu’il dit à son collègue des TI «si tu présentes ça à notre CA, le président va te péter une sainte colère et c’est ta tête qui va sauter». Il me confia aussi que nous devrons mettre la pédale douce pour certaines activités marketing internet pour la stricte raison que les employés de certaines usines n’arrivent tout simplement pas à répondre aux téléphones des clients parce qu’ils sont trop occupés à nourrir la bête ERP. De plus, l’ensemble des gestionnaires a rapidement pris l’habitude de créer leurs rapports avec le bon vieux fichier Excel. Ils ont pourtant tous été formés pour utiliser l’ERP, mais même les programmeurs qui l’ont paramètré, ne se souviennent plus de la cellule maître d’un élément comptable crucial, dans la dizaine de milliers de paramètres du système. C’était donc une grosse machine à bouffer du cash, de l’énergie, des ressources et à ne produire que des maux de tête et une baisse de productivité généralisée.

Je lui répondis que je me souvenais d’un cours de réingénierie des processus d’affaires dans lequel notre prof nous disait :

Vous savez les ERP sont basés sur les meilleures pratiques d’affaires. Mais des fois, les pratiques d’affaires non standardisées des entreprises sont justement ce qui fait la différence et ce qui est un avantage compétitif important. Alors avant de remodeler des processus sur ce que l’on a identifié comme « meilleures pratiques d’affaires » c’est se tirer dans le pied et perdre son avantage compétitif.

Il y a certainement des entreprises extrêmement heureuses de leur gros ERP. Mais en douze ans de pratique conseil, je n’en ai jamais entendu parler. Par contre, les histoires d’horreur d’ERP sont légion…

Un peu comme si l’ERP était la maladie honteuse des technologies informatiques des organisations…

MAJ

Chez Zdnet ERP failure: New research and statistics

Panorama Consulting today released results of a study, called 2010 ERP Report, comparing gaps between customer expectations and actual results achieved on enterprise resource planning (ERP) projects.
While the findings are consistent with similar studies, Panorama is a consulting company and not a neutral research organization, although it is not affiliated with software vendors. This does not invalidate the results, but as a policy matter we should retain some skepticism toward the findings.
Key Findings
The research describes five primary results:
1. ERP implementations take longer than expected
2. ERP implementations cost more than expected
3. Most ERP implementations under-deliver business value
4. Software as a service (SaaS) implementations take less time than on-premise ERP implementations, but deliver less business value

2 réflexions sur “ERP ou l’herpès organisationnel”

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