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Trop réussir au Québec et ses tristes revers, le dilemme de choix déchirants

J’ai toujours valorisé la transparence en ligne et la sagesse collective. Aujourd’hui encore, je vous expose un dilemme auquel je suis confrontée.

Je termine à l’instant une discussion avec l’un des potes qui a participé avec moi au rapport d’étonnement. Il me dit « j’ai suggéré ton nom à un organisme de transfert technologique et leur ai dit que nous travaillerions avec toi pour le dossier X ». La première réaction de l’organisme en question « t’es tu fou, ça va couter bin trop cher??? ».

La semaine dernière, un nouveau client, le dirigeant d’une PME qui travaille à l’international me dit « je suis si content que vous ayez accepté de travailler avec nous, j’étais tellement impressionné et j’hésitais à vous le demander, j’étais convaincu que vous nous trouveriez trop petit pour être intéressé ». Puis, de plus en plus, il vient à mes oreilles « je t’aurais téléphoné, mais je te croyais trop occupée, trop chère, ou autre perceptions que je suis inaccessible ». J’ai d’ailleurs encore en mémoire ce téléphone que je reçu de madame Francine Grimaldi et qui me dit –C’est vous qui répondez au téléphone??? Ce à quoi je lui répondis –c’est vous qui me téléphonez madame Grimaldi???

Il y a quelques mois, je mangeais avec l’un de mes mentors, Jacques Nantel et je lui exposai le problème. Il me répondit », tu sais Michelle, au Québec on a peur de la réussite et on déboulonne nos étoiles. Si le Cirque du Soleil ou Céline Dion n’était pas sorti du Québec, on n’en parlerait plus aujourd’hui. Tu n’as pas le choix, tu dois sortir du Québec. Tu es rendu là. C’est triste à dire, mais c’est mon constat.

Le hic avec cette problématique est que dès le début de mon blogue, comme c’est le gouvernement du Québec et le payeur de taxe qui ont payé pour faire de moi l’une des premières titulaires d’une Maîtrise Scientifiques en commerce électronique au Canada, j’ai choisi de partager mon savoir et ma passion avec ceux qui ont payé pour que je sois rendue là aujourd’hui. J’ai donc d’emblée créé mon blogue en Français et publié de nombreux ouvrages dans ma langue maternelle. Mes clients sont aussi majoritairement francophones, ici et en Europe. Maintenant, j’ai payé pour faire traduire et adapter mes deux derniers ouvrages dans la langue de Shakespeare, pour le marché américain. J’ai déjà un blogue anglophone payé et mis en ligne qui attend que je me décide à m’exporter et à me faire valoir en anglais. Mais ça m’attriste. Je sais que le Québec et ses entreprises, très petites ou très grandes, ont énormément besoin de mon expertise. Je sais aussi qu’il est beaucoup moins dispendieux de travailler avec quelqu’un comme moi qui a l’expérience et qui ne dois pas faire travailler « une armée de faiseurs de rapports » pour fournir les réponses adéquates. Je sais aussi que mes clients actuels sont extrêmement contents des résultats et du rapport qualité/prix qu’ils obtiennent de mes services. Vous n’avez qu’à lire mon récent billet 300 % de croissance du trafic web c’est possible, le cas Tourisme Mauricie ou À propos des médias sociaux et des petits. Vous pouvez aussi lire mes sections Ce qu’ils disent ou ce qu’ils disent sur linkedIn pour vous en convaincre. D’ailleurs ma business va très bien. Je l’expliquais aussi dans cet autre billet LA différence entre très et trop occupé.

D’ailleurs si je ne fais que 10 heures facturables dans ma semaine, je n’ai vraiment pas à me plaindre. Mais je peux aisément en faire 20, 25 ou même 30. Mon dilemme est donc celui-ci. Comment puis-je inverser cette fausse perception d’inaccessibilité ou devrais-je réellement me foutre des entreprises du Québec et m’investir massivement dans l’exportation de mes services? Mon mentor Jacques me dit de faire les deux, mais n’étant qu’une seule personne (d’ailleurs souvent les gens croient à tord que j‘ai une armée secrète qui travaille pour moi) avec des ressources qui sont tout de même limitées et adorant mon coin de pays pour lequel je préfèrerais de loin être bénéfique, je dois faire des choix. Que me suggérez-vous de faire?

14 réflexions sur “Trop réussir au Québec et ses tristes revers, le dilemme de choix déchirants”

  1. Je suis d’avis qu’il faut écrire et intégrer votre vision. Il faut le faire sans limite, en pensant que vous avez tout pour y accéder, il faut oser rêver gros !

    Y a-t-il quelque chose de plus gros que ce que l’on fait à Dubaï ? Quelqu’un a osé y rêver, a osé être visionnaire. Pourquoi nous limiter ?

    Il est important de suivre votre intuition, d’écouter ce qui est à l’intérieur de vous. Vous savez exactement quoi faire, ça se situe au centre de vous, écoutez, vous saurez !

    Bon succès !!!!! (la chance n’existe pas)

  2. Patrice Daoust

    « Nul n’est prophète en son pays » et malheureusement c’est l’un de nos traits culturels au Qc. On ne peut pas avoir que des bons côtés à notre identité culturelle. Celui-là, il nous caractérise bien. Toutefois, je vous dit GO! Guy Laliberté depuis qu’il est allé dans l’espace ne dit plus: sky is the limit. Il dit sky is no limit! Alors si un clown peut aller dans l’espace en se rendant jusqu’au bout de ses rêves… Imaginez quel impact vous pouvez avoir. Simplement votre parcours personnel suscite l’admiration du « jusqu’au bout de ses aspirations ». Imaginez ce que vous pouvez accomplir en plus avec votre expertise. GO GO GO!

  3. Agathe Charron

    Votre engagement et reconaissance envers le Québec est tout à votre honneur. Et votre apport au développement du Québec en cette matière est indispensable. Comme votre mentor, je suis tentée de dire, pourquoi pas les deux marchés? Vous adjoindre des collaborateurs devrait pouvoir vous aider à réaliser ce projet? Les artistes qui se sont exportés continuent à briller au Québec, et certaines entreprises réussissent aussi, tout en restant au Québec

  4. Ping : Trop réussir au Québec et ses tristes revers, le dilemme de choix déchirants | Bienvenue! | %blog_URL%

  5. Je vous propose de publier sur les réseaux sociaux en direct le prix que vous demandez de l’heure et de faire cela de temps à autre. J’ai été moi-même surpris de savoir que je pouvais me payer vos services!

  6. Pierre Lamonde

    Je crois qu’en premier lieu, c’est de briser le mythe de l’inaccessibilité par le biais d’entrevue à la radio, la télé et les journaux. RDI économie, TVA, tout médias français et anglais qui s’intéresse à la chose y compris les actualités. Vous avez tellement d’amis(es) et d’entregents qu’il vous sera « facile » d’avoir une entrevue. Grâce au libre échange, il vous sera plus facile de pénétrer ces marchés en U.E. et aux USA.

    Vous devez penser à vous en premier. Vous avez énormément de talents et vous n’avez pas le droit de laissez passer un chance peu importe sa provenance. Je serai plus tôt fier si j’apprenais que votre raison sociale est devenue « Michel Blanc International ».

    Vous nous manquerez c’est sur, mais il y aura toujours du feu dans la cheminée si cela vous chante.

  7. D’abord merci pour le partage et le sens du ‘retourner à sa communauté’.

    J’apprends beaucoup avec vous et en fait profiter mes collègues et les artistes en relayant vos articles et en suscitant d’enrichissantes discussions et résultats.

    Je suis d’accord avec votre mentor de ‘faire les deux’. Lorsqu’on a l’expertise et la compétence à votre niveau, on peut choisir ses clients et ne prendre que les mandats qui nous branchent. J’ai diminué à 3jrs/sem depuis 2 ans et le privilège de choisir a été construit sur des années d’efforts. Le but n’est pas d’être ‘gros’ mais le ‘meilleur’. Savoir utiliser ses compétences et surtout gérer son temps sont des leçons de mon propre ‘mentor’.

    Trop réussir au Québec: oh que oui, on me dit régulièrement que je suis chanceuse. Je leur réponds, refaites ma route et vous verrez que la part de chance et assez mince. La chance, je la situe au niveau de la santé et des personnes qui ont bien voulu contribuer à me rendre toujours meilleure.

    Bonne fin de semaine!

    Au plaisir et bonne route, faites-vous plaisir!

  8. Je me suis donné comme objectif au début 2014 de m’offrir une rencontre avec vous. J’ai déjà remis quelque fois le premier contact. L’hésitation est ridicule mais pourtant bien réelle. Mais 2014 n’est pas fini!! 😉

  9. Je vis une situation un peu similaire, mais évidemment pas à ton échelle Michelle. Donner des conférences à l’international, publier à Paris, avoir des clients de grandes marques en Europe et aux États-Unis m’ont rendu presque pestiféré ici, on dirait parfois. Plus d’une fois j’ai entendu des commentaires rapportés que je devais être trop occupé (nous avons toujours de la place, d’autant plus que moi j’ai fait le choix de monter une agence depuis cette année) ou bien trop cher (remarque: si ça vaut quelque chose, ça coûte. Business 101).

    Dans mon cas, si je m’étais cloisonné au Québec ces 7 dernières années, j’aurais mis la clé sous la porte il y a bien longtemps…

  10. Louise Wiseman

    Votre choix est simple: Vous voulez de l’argent ou vous voulez de l’amour.
    C’est peut-être le temps de grandir, faire un pas à l’extérieur du pays, mais c’est aussi le temps de réfléchir sur le fait que la vie est courte et que quand on travaille trop, on a pas autant le temps d’en profiter.
    Toute personne qui passe à la télévision devient une personnalité que le monde ordinaire croit inabordable. Malheureusement cela crée un grand fossé imaginaire et vous, de l’autre côté, vous vous demandez pourquoi les autres ne viennent pas… Impossible ! Seule vous pouvez agir pour devenir plus accessible. Mais là vous serez submergée comme si vous aviez gagner le milion. Ça devient compliqué c’est vrai…
    Soyez zen, laissez passer le temps et profitez-en, la nature est belle et le travail soutenu empêche d’en profiter. Si vous avez suffisamment pour vivre, continuez comme vous le faites à moins grande échelle (comme on vous le propose) et soyez aimée et admirée.

  11. Le tarif que demande qqun pour un service est normalement lié à 2 choses l’offre et la demande, et l’autre les lois du marché. Si tu étais vraiment trop chère, personne ne t’engagerait. La perception d’être trop chère ou pas ne t’appartient pas… certains vont te trouver dispendieuse et d’autres ben correct. De mon côté, je trouvais le tarif OK car j’avais déjà lu plusieurs de tes billets et ton livre. Donc, je savais que j’allais en avoir pour mes bidous… mais je savais aussi, compte tenu de mon budget, que je ne pourrais pas me permettre de travailler avec toi longtemps. Bref, les quelques heures que j’ai passées avec toi étaient géniales. Cela m’a permis de faire plusieurs choses: questionner mes pratiques, rehausser mon marketing web et me donner une direction plus claire. Et ça en soi ça vaut de l’or! Merci

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