Bisbille marketing, pouvoir des blogueurs et mélange des genres

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Une mise au point est rendue nécessaire à cause de dérapages récents (dans les commentaires), comme suite à certains billets critiquant vertement des entreprises.

Pour une spécialiste du e-commerce comme toi, utiliser Google de la façon dont tu l’as fait pour te faire justice pose certaines questions d’ordre moral et éthique.
(…)
Je n’appelle pas à la censure mais simplement à un peu de retenue car quand on a, comme tu as, une certaine influence, voir notoriété et que tu utilises avec maitrise des outils aussi puissant que le web, il en va de ta responsabilité de l’utiliser avec discernement sinon tes interventions pourraient êtres interprétées comme des attaques qui cachent des motifs personnels ou pire encore, que tu sois en mission commandée par on ne sait qui…
(…)

On m’a déjà accusée de faire du bisbille marketing qu’on définit comme « critique une entreprise et espère qu’elle t’appelle ensuite pour te donner un mandat ». Ironiquement, je liche pas mal plus que je ne décapite dans ce blogue. Pourtant, on ne m’a jamais accusée de faire du « liche marketing »? D’ailleurs, mon billet le plus lu de l’année dernière était « mes restaurants favoris de Montréal ». Ces restaurants ne sont très probablement même pas au courant du fait que je leur envoie de nombreux clients, ils ne m’ont jamais remerciée ou jamais donné quelque faveur que ce soit. J’ai déjà reçu des faveurs d’entreprises et je me suis empressée de le mentionner dans les billets ou je parlais d’eux. Notamment, avec Shopping TVA.
Mais sur les quelque 1650 billets de ce blogue, j’ai critiqué vertement certaines entreprises, dont Bureau en gros, Direction Informatique, la technologie Flash et les Boomerangs, InfoPresse, France24, Loïc Le Meur et Myco Anna (et certains autres qui ne me viennent pas en tête, dont plusieurs spammeurs). On parle donc de moins de 1% de tout le contenu. Il appert cependant, que ce contenu « coup de gueule » génère sont lot de commentaires, de lecture et de controverse. Je mettrais ça sous le coup de la nature humaine. Si on fait des éloges, ça passe dans le beurre, mais si on chiale, alors là c’est d’intérêt. Il est vrai qu’étant une personne fougueuse, quand je chiale, je chiale. Par ailleurs, j’assume pleinement la responsabilité de mes actes et de mes écrits et je remarque que plusieurs des entreprises et individus avec qui j’ai pu être dure, ont réagi plus que positivement à mes critiques. Il y a des gens et entreprises qui comprennent très bien la dynamique de la conversation Web, même si elle peut être vigoureuse.
Le pouvoir des blogueurs
Comme le disait la copine Patricia Tessier dans les commentaires de mon billet De la communication unidirectionnelle dogmatique à la communication multidirectionnelle égalitaire :

Par ailleurs l’étude à laquelle tu réfères nous informe aussi que 4 bloggeurs sur 5 publient des billets sur des marques, produits ou services. 37% de ceux-ci publiant ce genre de billet régulièrement. 90% des bloggueurs disent publier des billets sur les marques, musique, films et livre qu’ils aiment ou détestent. Et les lecteurs? 36% disent: Mon opinion des entreprises qui ont des blogues est plus positive que celles qui n’en ont pas. 32% – Je fais confiance aux opinions des bloggeurs sur les produits et services.
Comme disait Dylan: The times they are changing!

Le mélange des genres


Le blogue que vous lisez présentement est l’un de mes nombreux blogues personnels et il s’intéresse particulièrement à ma profession de consultante, conférencière et auteure en commerce électronique, marketing internet et stratégie Web. Mais il EST AUSSI un blogue qui m’est personnel et où je discours de différents sujets tel que je l’ai déjà explicité dans ma mise en garde :

Il peut aussi contenir une dose de sarcasme, de blagues, de dérision, d’autodérision et de vérités pas toujours bonnes à dire et encore moins à écrire. Il s’intéresse particulièrement au marketing Internet, aux technologies, au commerce électronique, au Web 2.0 à Second Life et à toutes autres choses réelles ou fictives, humoristiques ou sérieuses, qui ont un rapport ou non, avec les sujets susmentionnés. Il représente l’avis personnel et parfois biaisé de son auteur ou des internautes qui le commentent.

Le mélange des genres y est donc plus que bienvenu et souhaitable. J’ai d’ailleurs déjà écrit que je trouvais bon de faire un billet hors sujet, un billet sur quatre. Je trouve que ça permet au lecteur de se rendre compte que je ne suis pas une personne bornée strictement sur le marketing internet et les stratégies Web, et de découvrir que j’ai aussi d’autres champs d’intérêt et que je suis une personne multidimensionnelle.
Le plus curieux dans tout ça est que plusieurs lecteurs me disent que ce qu’ils aiment le mieux dans mon blogue est justement ces billets qui sont hors contextes, plus personnels et qu’étrangement, ces sorties de ma ligne éditoriale principale, trouvent souvent écho d’une manière plus imagée, philosophique ou autre, à cette même ligne éditoriale…

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Commentaires

  1. Pere Jasse

    Madame,
    J’aime bien lire vos écrits, j’aime votre vocabulaire du Canada, comme beaucoup de Français de ma génération, je ne maâtrise pas l’anglais hélas, au travers de vos propos, je me rapproche de cette Amérique du Nord.
    Recevez, Madame, mes respectueuses salutations.
    PJ

  2. Olivier

    Au lieu de trouver curieux que les billets hors contexte soient plus populaire, peut-être se remettre en question sur les billets d'”experte” ?

  3. Michelle Blanc

    Je ne dis pas qu’ils sont plus populaires, je dis qu’ils génèrent leur ” lot de commentaires, de lecture et de controverse”. C’est toi qui remets en question constamment mes billets d’experte et je t’ai même déjà dédié ce billet : On n’aime pas mon troll. Disons que tu n’aides pas ta cause…

  4. Michelle Blanc

    De plus, Stratégies.fr, Big Idea Chair de Yahoo, BNP Paribas, la Banque Nationale du Canada, Industrie Canada, Wikio.fr et de nombreuses autres sources spécialisées semblent eux trouver que mes billets d’expertes sont à la hauteur de leurs éloges. Donc ton questionnement de faiseur de BD me laisse disons … un peu froide…

  5. Olivier

    Je réagissais à cette confession : “Le plus curieux dans tout ça est que plusieurs lecteurs me disent que ce qu’ils aiment le mieux dans mon blogue est justement ces billets qui sont hors contextes”

  6. Michelle Blanc

    @Olivier
    Bon, comme c’est souvent le cas, je suis un peu catégorique. Je me permets donc de préciser ma pensée. Lors que je dis que le commerce électronique a eu une croissance de X% tel mois de l’année, c’est difficile d’engendrer beaucoup de commentaires avec ça. Si j’explique tel concept marketing des médias sociaux, déjà c’est plus facile de s’objecter ou d’acquiescer avec ce que je j’explique. Par contre, si je dis que tels service ou entreprise c’est de la merde, alors là tout le monde peut facilement trouver quelque chose à rajouter et ça arrive que dans ce contexte, ça dérape. Je pense aussi que les gens aiment découvrir d’autres aspects de ce que je pense et que ces aspects sont peut-être « plus mainstream ». Mon billet sur mon déguisement d’Halloween d’il y a deux ans reçoit ce mois-ci, des tas de visites venant de Google. Je ne vais certes pas changer ma politique éditoriale pour ça et l’objectif du billet était de remettre les pendules à l’heure et d’expliquer qu’il m’arrive de licher et de décapiter, que je crois que c’est important que je continu de le faire et que du mélange des genres, jaillis différentes perspectives d’un tout qui est paradoxalement cohérent. Voilà. Aussi, depuis mon fameux billet sur toi, jusqu’à aujourd’hui, j’avais remarqué un certain assagissement dans tes propos et il me semblait que tu ne t’amusais plus simplement à me mettre en boîte. J’aimerais bien discuter avec toi dans ce blogue ou même dans la vraie vie, et sentir que tu as toujours cette curiosité, mais qu’elle n’est pas strictement dirigée à me faire chier et à me faire réagir négativement. Je te sais brillant et j’apprécierai que ton intelligence serve à élever la discussion comme je me doute que tu en sois capable…

  7. vincent

    Vendredi à Toulouse on a eu le droit à une chieuse dans l’assistance qui ne démordait pas de son idée, le web 2.0 c’est pas pour nous car nous somme tellement dans l’humain …
    Chacun porte sa croix Michelle 😉

  8. Alain

    La retenue mène à la censure et la censure mène à la rupture d’un dialogue essentiel à la construction de la réalité.

    Est-ce qu’une entreprise a intérêt à demander à ses consommateurs un peu de retenue lors d’un focus group?

    La réplique de l’entreprise sera plus juste si elle connaît la réalité de ses consommateurs. Alors, pourquoi taire cette réalité?

  9. Michelle Blanc

    @Vincent
    Hier j’écoutais Tout le monde en parle et il s’y disait tellement d’âneries sur Internet et Facebook, que ça en faisait pitié. Il y a encore tellement de mythes et de conneries qui se disent à son propos que nous devrons faire du missionnariat encore bin longtemps.
    @Alain
    Il est malheureux de constater que la langue de bois et la sourde oreille sont encore très répandues…

  10. Olivier

    J’y connais pas grand chose, mais je crois que ça peut coûter une fortune légalement d’admettre son tort sur un produit défectueux.

    Dans les films la première chose qu’un avocat dit à son client, c’est “taisez-vous”.

  11. Michelle Blanc

    @Olivier
    Heureuse de constater le contenu de ton nouveau commentaire. En effet, les avocats, mais aussi les bonzes de la vieille école de relations publiques et souvent les dirigeants eux-mêmes sont encore forts sur l’idée du “contrôle de l’information”. L’autruche n’a jamais été aussi populaire…

  12. Olivier

    Les avocats sont dépendants de la loi. Il faudrait changer les lois pour moins protéger les consommateurs et faire moins peur aux producteurs. Par exemple en ce moment y’a un procès contre Apple au Québec car ils ont été un peu trop optimistes sur la duréee de vie de piles. La prochaine fois, ils publieront pas l’info ou ils seront flous.

  13. Michelle Blanc

    Au contraire,le problème n’est souvent pas la loi mais plutôt l’interpretation restrictive et frileuse que les avocats en font. Dans le billet Le coût de la protection de la vie privée = 20 heures par mois,la démonstration a été faite que les avocats exagèrent souvent avec leur ceinture et bretelle en même temps.