Aujourd’hui j’ai eu la chance de rencontrer un journaliste particulièrement allumé, qui est venu m’interviewer pour un reportage qui devrait être diffusé l’automne prochain. Il s’agit de Frederic Zalac et ce reportage est prévu pour la série Enjeux de Radio-Canada. Comme c’est quelqu’un de très intelligent et articulé, il m’a permis, par ses nombreuses questions, de mieux comprendre encore ma fascination pour Second Life. Voici donc quelques réflexions qui vous permettront peut-être, de saisir l’engouement que j’ai pour cet univers.
Tout d’abord, ma fascination n’est pas réellement pour Second Life en tant que tel, elle est plutôt pour le terreau d’expérimentation du Web 3D qui s’y exprime à vitesse grand V, en ce moment. Je ne sais pas si Second Life restera seul encore longtemps, (j’en doute même) et je n’ai aucune idée à savoir si cet univers existera encore dans 10 ans. Ma fascination est directement liée aux pas de géants que cette plate-forme permet d’expérimenter, en regard de l’expérience Internet qui touche plusieurs sphères de l’activité humaine.
E-learning
Second Life supplante la plupart des logiciels de e-learning que nous connaissons. C’est déjà un beau début! Pour vous l’exprimer clairement, disons que pour une classe de e-learning de 60 élèves et un professeur, il est impossible présentement pour le professeur de voir simultanément tous ses élèves, son matériel didactique et d’interagir en temps réel avec chacun d’eux. En outre, il sera aussi difficile, voire impossible pour les étudiants d’interagir entre-eux dans ce cours d’e-learning. Cela est déjà possible dans SL. De plus, dans une interface 2D, chacun des interlocuteurs potentiels, sera évidemment en 2D. Dans Second Life, comme c’est en 3D, la disposition géospatiale des intervenants dans la classe, sera déjà un indice important de l’implication de ceux-ci, aux débats en cours. De pouvoir se retourner et voir la représentation 3D de l’étudiant derrière nous, qui pose une question au professeur, fera certainement beaucoup pour augmenter le niveau de participation et d’échanges entre les gens présents. D’ailleurs, l’un de mes anciens professeurs me faisait remarquer que dans une classe normale, l’intérêt des élèves est clairement établi par la place qu’ils choisissent d’occuper face au professeur. Ainsi, on peut généralement observer une configuration en T (ou la base du T est le professeur) qui représente l’endroit ou les étudiants les plus impliqués s’assoient. Ceux qui sont assis sur la barre du T étant les contestataires très impliqués (généralement la catégorie à laquelle j’appartiens) et ceux qui s’approchent du professeur étant généralement très impliqué, mais avec un profil plus téteux. Les gens qui s’assoient sur les côtés de la classe, y sont parce qu’ils n’ont pas vraiment le choix et participent généralement peu aux débats et à l’évolution du cours. Vous pourrez expérimenter ce genre de chose dans un univers virtuel à la Second Life, mais jamais avec un logiciel d’e-learning.
Second Life n’est pas un jeu
Contrairement à World of Warcraft, Second Life ne vient pas avec un CD contenant l’entièreté des paysages et graphiques disponibles dans l’univers. Tout ce que vous voyez de Second Life sur votre ordinateur, est complètement Web. Vous téléchargez évidemment le logiciel permettant de faire fonctionner la chose, mais tous les détails de l’univers et toutes les créations de même que les avatars viennent directement de l’internet. C’est déjà presqu’une révolution en soi! De plus, contrairement à un jeu, vous n’avez pas de mission à compléter, paliers à franchir, points à amasser ou d’objectif final à accomplir. Vous êtes laissé complètement à vous-même. Vous pouvez aller où et quand bon vous semble. Il n’y a pas de circuit prédéterminé. Il y a bien quelques règles, mais ce ne sont pas des règles dans le sens de « règles du jeu ». Ce sont plutôt des règles de civilité et des contraintes d’affaires imposées par Linden Lab, afin de garder le contrôle de leur invention et de permettre aux avatars d’évoluer. Ce sont en fait plus des lois et règlements, comme nous en trouvons dans toutes les sociétés. Il y a bien des gens qui ne sont pas d’accord avec celle-ci, la Second Life Liberation Army notamment, mais ces expressions de rebellions sont la preuve même que cet univers est réellement vivant et différent de ce que l’on peut trouver dans les jeux multijoueurs classiques. C’est la preuve que Second Life est une société dans laquelle il peut même y avoir de la dissension!
Les problèmes technologiques, de sexe et de gambling
Pour les plus âgés d’entrevous, rappelez-vous les débuts d’Internet. C’était lent, on ne savait trop qu’y faire, il y avait quelquefois du sexe et du gambling, on disait que les gens qui allaient sur Internet était des asociaux qui ne savaient pas quoi faire de leur première vie. Hum ça ressemble beaucoup à ce que l’on peut entendre de Second Life. Oui Second Life requiert un lien haute vitesse et une carte graphique sur les stéroïdes. Mais comme pour l’internet de ses débuts, les améliorations viennent rapidement et le matériel logiciel et la quincaillerie s’amélioreront d’année en année et à moindres coûts. Oui Second Life contient du sexe et du gambling. Tout comme internet d’ailleurs, dont le contenu à caractère sexuel représente peut-être 5% du volume total des contenus, mais que 60% des gens veulent voir. Le Web est le conscient et l’inconscient collectif. Il est futile de vouloir complètement le contrôler. Les mondes virtuels enrichissent ce conscient et cet inconscient collectif en permettant de les expérimenter en 3 dimensions. C’est fabuleux! Nous avons des millions d’années d’expérimentation avec la 3D et seulement quelques centaines avec le 2D. Nous rêvons en 3D, nous vivons en 3D et nous pensons en 3D. Il est temps que le Web s’adapte à notre réalité au lieu que ce soit notre cerveau et nous qui s’adaptions à lui. C’est ce que commence à permettre Second Life.
Et les entreprises dans tout ça?
Les entreprises qui ont commencé à investir en Chine il y a dix ans, n’y allaient pas pour avoir un retour sur l’investissement immédiat. Elles sont pourtant très heureuses aujourd’hui, d’avoir damé le pion à la compétition et de récolter les fruits de ce positionnement, de ces apprentissages et de ces investissements précoces. C’est un peu ce qui se passe dans Second Life. Je lisais encore aujourd’hui, qu’une entreprise expérimente déjà la publicité par ciblage comportemental sur panneau d’affichage dans Second Life. Plusieurs autres innovations touchants le commerce, la publicité, la création, la gestion d’équipes de travail, les communautés, l’apprentissage à distance, la santé sécurité au travail, le design, l’architecture, l’ingénierie, la promotion et les relations publiques, la gestion clientèle et bien d’autres encore s’expérimentent dans Second Life en ce moment. Le saviez-vous? Y prenez-vous part? Pouvez-vous m’en donner des exemples? Non ce n’est pas une question d’examen, mais une question d’examen de conscience pour les gestionnaires qui s’enorgueillissent de savoir ce qui se passe d’innovant avec le Web et les technologies de gestions d’aujourd’hui. La parade est en marche et elle peut même changer complètement de rue! Êtes-cous au courant qu’il y a une parade? Moi elle me fascine et je suis heureux de marcher avec elle…
Me ha gustado mucho el post. Sobre el caso de second life ya hice algún apunte el lunes 5 de marzo de 2007:Second Life:Quien dijo que cualquier producto humano no adolecería de sus virtudes y defectos? . En fin
Merci (mon français c’est terrible!!!, j’aprend avec vous)
Ne vous en faites pas. Il est très certainement meilleur que mon espagnol… De plus, je suis ravi de savoir que mes contenus intéressent des gens d’autres sphères linguistiques. Muchos Gracias…
Merci à vous pour votre travaille,…c’es une lecture quotidianne dans mon rss…
Ping : émergenceweb : blogue » Blog Archive » L’avenirdu Web passe-t-il par le 3D ? La réponse est OUI !
Ping : émergenceweb : blogue » Blog Archive » L’avenir du Web passe-t-il par le 3D ? La réponse est OUI !
Ce qui me semble plus que fascinant et intéressant dans les Second Life et autre Wow en tant que technologie, c’est ce qu’ils anticipent comme nouveaux usages. Une convergence de ces moteurs avec des moteurs de réalité augmentée et on obtient une supperposition du réel et du virtuel. Et une sorte de big bang culturel aux conséquences imprévisibles et fascinantes à la fois.
Il suffira juste d’un téléphone, d’un écran, pour voir la personne « complète » devant nous : son corps physique + son avatar. Certain diront son corps et son âme ?
Les IHM ne se supperposeront alors à la réalité : déplacez un objet réel, et cela aura des conséquences dans second life… (avec tous les RFID et les GPS qui se reproduisent…)
J’imagine aisément une course au trésor qui mêle réalité et virtualité pour la gagner, alors de là à imaginer les conséquences sur les entreprises… oui ,forcément, cela aura des conséquences…
Je crois que c’est en cela que des applications comme Second Life ou Wow me fascinent… parce qu’ils nous préparent malgré nous à quelque chose d’un big bang bien malgré nous.
J’ai rédigé un petit billet un peu ardu dans ce propos. Que j’ai commencé à développé ici, sur le temps présent, le temps du réel
Et pourquoi aujourd’hui nous ne sommes pas tout à fait prêt à Second Life dans la vraie vie…
Les acteurs du 2.0 doivent aller vers les solutions publicitaires de ciblage comportemental car elles ont plusieurs problèmes:
1 – leurs revenus publicitaires sont très faible
2 – leur audience n’est pas facilement qualifiable
3 – les annonceurs institutionnels hésitent à afficher leur marque sur de tels sites
Pourtant leur nombre de visiteur unique est élevé, de même avec le nombre de pages vues.
La solution est donc dans l’affichage de publicités qui sont fonction du profil de l’internaute qui vient vister leur site. D’ou le ciblage comportemental. Allez visiter le site wunderloop.com qui explique très bien cette techno.
Ping : Some French Guy
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