Comme suite à mon billet Les boomerangs d’hier soir, une discussion passionnante s’est engagé entre Martin Ouellette, le président du jury et moi-même, à propos de la pertinence d’inclure des critères de rendements dans l’évaluation des lauréats.
Récapitulatif :
Martin dit :
Puis il ajoute
Ma réponse
Cher Martin
Oui j’aime ça débattre avec toi ici, mais en personne c’est certainement plus agréable. J’ai donc hâte de te revoir. Reprenons la chose du début. Tu me dis :
c’est plus facile de falsifier/embellir des résultats que de faire croire qu’une pièce est plus belle/ergonomique/innovante qu’elle e l’est réellement.
Voyons donc Martin! Dans les deux cas, le jugement sera toujours subjectif. Pourquoi la subjectivité des résultats serait-elle plus difficile que celle de la beauté? Puis tu me dis :
Puis la grande variable, la perception de chacune des compagnies. Je te montre une route et j’ai le logo Mercedes OU Hyundai, je n’aurai pas le même succès. Le ROI existe et fait du sens seulement pour comparer deux créations d’un même client.
Ce problème de la différence de moyens, donc de résultats peut aussi être appliqué à l’aspect « beau ». À preuve, tu dis toi-même :
Dans les pièces que nous avons remportés, une a coûté moins de 5 000$.
Le petit budget n’a pas été un critère éliminant la potentialité du « beau ». Ce pourrait être la même chose pour le rendement. Dans le cas de l’évaluation du beau ou du rendement, il faut faire confiance aux jurys qui inévitablement prendront une décision subjective. Il est clair que de demander de justifier le ROI aux agences, pourra permettre de fournir des explications diverses et des mesures de rendements avec des outils différents. L’arbitraire inévitable fera son travail et on pourrait décerner le prix à un petit qui proportionnellement à l’investissement, a été plus efficace qu’un gros qui a beaucoup plus de clics (puisqu’il a le budget) mais avec un pourcentage beaucoup moins élevé. Encore là, ça ne devrait pas être un critère exclusif quoique ça puisse être intéressant d’avoir une catégorie spécifique « les campagnes les plus rentables ».
Je suis un rêveur et les cauchemars peuvent toujours trouver une issue positive. On est dans le rêve après tout?
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Cher ami,
Des résultats dans un concours, c’est juste du texte dans un document, c’est pas des données brutes. Une bannière, on la voit. Dans un cas, c’est un acte de foi, dans le second, on est en contact direct avec l’objet à juger. Cette distinction est pour moi essentielle, c’est ce que je qualifiais de «subjectif» en ce qui a trait aux résultats. Mais soit, le mot était mal choisi. J’aurais du dire « du n’importe quoi », « du jello », « du vent ». Considérer les textes parlant de résultat serait aussi pertinent que de considérer un texte qui parle d’un site sans y avoir accès. Je ne bafoue pas les résultats ici, mais j’insiste sur l’extrême difficulté de les représenter dans des concours et de l’impossibilité absolue de les comparer.
Je ne parlais pas d’une différence de moyens (le deuxième point que tu as relevé), mais du fait que les marques ont un influence sur l’impact de la création. Savais-tu qu’un même concept signé par Bell OU sans logo du tout n’a pas du tout le même taux de clic (genre du 2 pour 1). Plus la marque est connue, plus les internautes ont des idées préconçues, moins ils cliquent. Alors, comparer les résultast de deux bannières identiques mais avec deux logos distincts ne fait qu’en fait comparer deux images de marques qui précédaient le travail des agences avec les bannières en question.
Pour ce qui est des moyens, l’impact est vraissemblablement plus important dans les résultats (ne serait-ce qu’à cause de l’enveloppe média) que dans le beau et l’ergonomique et l’efficace et le clair et le nouveau. Ces derniers critères ne dépendent pas de moyens, mais du talent. Réussir à faire une belle job innovatrice tout en étant pertinente mérite d’être souligner par ses paires. Le vidéoclip interactif de Morisset pour Arcadie Fire n’a sans doute pas coûté une fortune. Je ne suis pas certain qu’un quelqu’un puisse établir une corrélation entre le nombre de ventes directes de l’album Neon Bible et ce clip. Mais je peux te dire que cette pièce déclenche une révolution. Les clips avaient quittés les chaines de télé pour se retrouver en ligne, mais ils étaient restés les mêmes, même format, même look. Ici, le clip musical interactif est né. C’est une nouvelle discipline qui aura des répercussions pour l’ensemble de l’industrie de la musique et de la vidéo. Ça veut dire des sous dans notre industrie demain matin. Ça, un jury peut le reconnaître en jouant avec ce clip. Pas besoin de taux de clic pour reconnaître l’importance de cette pièce.
Finalement, mon point le plus important, tu l’ignores. Il est impossible de comparer deux ROI dans deux contexte différents. Tous mes exemples n’étaient là que pour souligner les différences entre n’importe quelle deux jobs. La seule façon de la faire, c’est d’isoler UNE variable et de comparer avec les mêmes outils. Tout autre jeux de comparaison est de la poudre aux yeux et ne tient pas la route. Pas une question de rêve, mais de méthodologie.
J’entends ta peine. Tu aimes et vends les résultats. Moi aussi Michel, sinon j’aurais déjà fermé boutique. Mais, je ne crois pas qu’on puisse honnêtement considérer des morceaux d’interprétation de résultats dans un concours comme ayant une quelconque valeur discriminante. Ça serait de la malhonnêteté intellectuelle.
Cré Martin…
C’est sans doute pourquoi c’était toi le prez du jury et moi le gérant d’estrade? Ça ne m’empêchera pas de continuer de rêver
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