Ces entreprises qui m’énervent sur Twitter

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Je n’aime pas les entreprises qui sont sur Twitter et qui ne font que du « broadcast » et qui n’ont pas la décence élémentaire de suivre les gens qui leur font l’honneur de les « follower » sur Twitter. On est bidirectionnel (et on répond à ceux qui nous interpellent) ou on ne l’est pas et de toute manière si une nouvelle fondamentale, comme ce que pourrait mettre en ligne CNN sur Twitter circule, elle sera retwittée par d’autres et de toute manière il y a de fortes chances que la nouvelle sorte sur Twitter avant l’un des grands médias. Alors moi je les boycotte, à moins qu’ils n’utilisent Twitter convenablement et avec respect pour les usagers. Je suis assez bombardée de médias et de pubs à longueur de journée sans en plus m’offrir en appâts à leur broadcast irrespectueux…

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Commentaires

  1. Elaine L.

    Je suis d’accord. Je lis parfois l’expression “animateur communautaire”, pour nommer une personne qui oeuvre sur Twitter dans le cadre de fonctions liées à une entreprise (à but lucratif ou non). Si ce n’est que pour accéder au fil RSS de leur site, je peux très bien le faire moi-même, pas besoin de Twitter pour ça.

  2. Marc Desjardins

    Je pense qu’on est en train de mettre le doigt sur la cause de l’absence encore marquée des entreprises et des agences de pub dans la pratique Web 2,0: les coûts astronomiques du succès d’une telle pratique. La réflexion me secoue parce que je pontifie moi-même abondamment sur le retard que nous avons dans cette mise en application mais, soudain, je me rends compte que j’ai besoin d’un petit «reality check».

    On voudrait tous que les acteurs communicationnels qui gèrent les campagnes de leurs clients les incitent à établir un vrai dialogue à deux voies. Mais nous n’avons peut-être pas pensé à ce que ça coûte et surtout au fait que, plus une campagne Web 2,0 vraiment bidirectionnelle fonctionne, plus son prix augmente d’une manière logarithmique.

    Pensons simplement à une vraie parité sur Twitter, à une entreprise qui suivrait tous ses «poursuivants». Pensons juste à une entreprise comme La Presse où un simple billet-blogue de Patrick Lagacé peut engendrer 1000 commentaires et encore, modérés.

    Michelle, sur Twitter, tu as au delà de 2 500 suiveurs que tu suis. C’est déjà un gros chiffre sur lequel tu as déjà témoigné récemment que tu en perdais un peu le fil entre tes divers axes de communication. Dans ton cas, le simple fait de communiquer dans les deux sens, d’établir des paramètres d’échange Web 2,0 est ton vecteur d’influence et, quelque part, c’est ton brand, ce qui fait que les clients te trouvent pertinente et renouvellent leurs mandats en conséquence.

    Pour La Presse, un fil Twitter, c’est un accessoire de plus de communication au milieu de tout le reste. Si je calcule de manière conservatrice ce qu’impliquerait une parité d’échanges, je pourrais aisément penser à 10 ou 20,000 participants! J’essaie d’imaginer ce que maintenir un dialogue cohérent dans un tel cas impliquerait comme ressources. Parce qu’on ne pourrait pas juste laisser passer les updates. Si on parle sérieusement de véritable communication à deux sens, on ne peut pas faire semblant, il faut échanger, lire, commenter, répondre. Et plus l’initiative fonctionne, plus ça coûte de ressources. À une époque où il y a de moins en moins de gens qui savent écrire d’une manière cohérente, une implication de ce genre devient presque impensable, d’autant qu’elle ne rapporte pas vraiment plus.

    Il y a des tas de pratiques Web 2,0 utilisables en contexte d’entreprise, de l’établissement d’un forum à la création d’applications interactives. Les sondages en ligne, le CRM et la capacité d’analyser des réactions d’auditoires sont applicables. Par contre, dès qu’on parle d’un véritable dialogue d’humain à humain, on multiplie les coûts d’une manière incommensurable, surtout en proportion des profits. Je doute très fort qu’un directeur administratif soit facilement convaincu de la pertinence d’un tel investissement.

    Le Web 2,0 est, je crois, une solution extraordinaire pour les plus petits joueurs, ceux pour qui le concept de l’échange de services est primordial. Il est moins coûteux que la publicité traditionnelle et la plupart des outils marketing. Par contre, dès qu’on tombe dans les domaine des plus gros joueurs, il perd son sens dans la logique du marché.

    Internet est le plus magnifique outil de démocratisation de l’échange. Il nous permet d’être entendus et d’avoir une vraie voix au chapitre. Par contre, je doute que les grands investisseurs deviennent rapidement socialistes et se convertissent à l’échange complètement pro-bono.

    Nous, stratèges et praticiens des communications interactives avons à penser d’une manière très précise à la pertinence de toutes les tactiques que nous voulons proposer et parfois imposer aux clients. Il faut se dire qu’il y a d’un côté notre âme d’évangélistes et de l’autre le contexte de la réalité d’entreprise, la nôtre comme la leur.

    C’est une réflexion que je poursuis et qui me secoue, je l’ai déjà dit.

  3. XaV'S

    Bah à mon avis, ces entreprises n’ont rien compris de Twitter, des médias sociaux et de l’Internet en général. Pour eux, ce n’est qu’un autre moyen de diffuser des messages aux investisseurs/clients, sans intéraction. Or, ce n’est pas en agissant ainsi qu’ils vont augmenter la satisfaction (et rétention) de la clientelle actuelle, et n’aidant pas plus l’augmentation de cette clientèle, car ce n’est qu’une diffusion de l’information unidirectionelle, qu’un « broadcast » comme tu dis!

  4. francbelge

    On pourrait dire la même chose des politiques. 🙂

  5. Andrés

    Comme dans tous écosystème la bio-diversité des espèces ou des styles (de Tweeting) est plus que souhaitable. Chaque créature du Web à sa niche, ainsi je vois mal un CNN suivre 581,646 comptes Twitter… mais je comprends parfaitement que 581,646 usagers veillent suivre le fil de nouvelles Twitter de CNN; une source de nouvelles, tous médias confondus, incontournable, jusqu’aux dernières nouvelles.

  6. jfp

    Nomme les ca va les obliger a corriger leur pratique…

  7. Andrés

    La chasse aux sorcières est ouverte!

  8. Greg

    Je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi. Je trouve que ça dépend de l’entreprise (ou de la personne) que tu suis sur Twitter. C’est sûr que si tu m’as dans tes followers c’est parce que ce que tu dis m’intéresse et que j’aimerais pouvoir interagir, poser des questions ou échanger des réflexions. Mais avec CNN ou BNO News, tout ce que j’attends c’est un broadcast de dépêches d’actualité, pas besoin d’interaction et de bidirectionnel dans ce cas. Je pense que tout est une question de cohérence.

  9. Alex

    Pas d’accord moi non plus. Comment le NY Times peut-il commencer à répondre à ses 338 000 followers un à un? Imagine le rédac’chef répondre personnellement au téléphone à ses 338 000 abonnés qui veulent s’exprimer sur Obama, la religion, la crise économique, les Yankees, etc?
    Ou Cyberpresse répondre à chaque fan du Canadien qui veut lui dire qui de Halak ou de Price doit garder les buts?
    Leurs blogues sont déjà là pour recueillir ces commentaires.

  10. Etienne Chabot

    L’autofollowing est l’outil par excellence pour les entreprises qui veulent utiliser Twitter en tant que broadcaster hypocrite.

  11. Lilian Mahoukou

    Le broadcast peut être utile pour les personnes qui préfèrent de loin s’informer via Twitter (possibilité de recevoir les updates de ses contacts et d’interagir, news en temps réel), plutôt que par la télévision ou autres moyens.

    Cela dit, je doute que Twitter soit l’unique média pour la plupart d’entre nous.

    Dans le même temps, Twitter est connu pour sa rapidité à couvrir les actualités et sert de plateforme pour le journalisme citoyen (Hudson River, San Diego wildfires, Mumbai etc …). Du coup, l’information simplement broadcastée par les médias traditionnels est dépassée car pris de vitesse. Et le “Breaking News” qui était vendeur perd de son impact.

    Peut-être un style plus orientée vers le commentaire et l’analyse d’experts apporteraient plus de valeur au contenu : passer de “Breaking news” à “Comments on the news” ?

    J’avais écrit un billet là-dessus : http://is.gd/oiMO

    “La question de l’image est à soulever. Le fait d’être sur cette plateforme est un premier point. Ecouter et comprendre l’environnement en est un second. En d’autres termes, soit on y est à 100%, soit on n’y est pas. ”

    Pour finir, je pense que l’on a l’illustration d’un “meatball sundae” où des anciennes méthodes sont blendées avec les nouveaux outils du web 2.0. Il s’agit de servir et de développer une communauté plutôt que d’essayer de maintenir l’attention d’une audience.

  12. JF Gélinas

    Derrière la notion de boycott, il y a, selon moi, une notion importante relative au “besoin”. Le boycott signifie que l’on va contre notre gré (parce que le besoin existe encore) en arrêtant d’avoir des relation avec l’autre. Ici, vous n’avez pas de besoin. Le boycott s’apparente davantage à de l’indifférence ou à de la sélection volontaire… Et ce n’est pas justement ça l’essence de Twitter: sélectionner volontairement ceux que l’on veut bien suivre?

  13. Chantal Beaupré

    Tout à fait d’accord avec toi, Michelle!

    D’ailleurs, voici ma philosophie Twitter (telle qu’exprimée par Mari Smith), laquelle j’applique avec rigueur depuis mes débuts sur cette plateforme.

    1. Following those peeps back on Twitter who follow you says “hey, thanks for caring about what I have to say… I also care about what you have to say.”

    2. When both parties follow each other, you now have the ability to Direct Message (DM) – which is a private exchange between you and the other person and does not go out in the public Twitter stream.

    I always like to say, “You never know when your next $100k client wants to DM you.” Granted there are other ways of reaching you – but Twitter is just SO darn efficient. And why create barriers for contact? I’ve made a LOT of lucrative deals as a direct result of having my DM feature decidedly ON!

    ———-

    Plus qu’une question d’affaires, j’ajouterai aussi qu’il s’agit simplement d’une question de respect envers ceux et celles intéressés à ce que nous avons à dire, à partager…

    Pour ton propre bénéfice (et celui de tes fidèles lecteurs!), voici le lien menant au billet concerné:

    TWITTER AUTOFOLLOW AND AUTO DM ETIQUETTE – by Mari Smith
    http://whyfacebook.com/2009/03/04/twitter-autofollow-and-auto-dm-etiquette/

    Pour en connaître davantage sur Mari Smith, voici quelques informations utiles:

    Twitter URL: http://twitter.com/MariSmith
    Blogue: http://www.whyfacebook.com

  14. Ann Veillette

    C’est un point intéressant qui est soulevé ici. Sans avoir d’opinion tout-à-fait tranché j’aimerais simplement attirer l’attention sur le fait suivant. À mon humble avis, les médias auraient accès à de l’information de première main en suivant leurs suiveurs. Il est un peu présomptueux de croire que La Nouvelle ne peut venir que de la salle des nouvelles. Et ce, Twitter le démontre bien.

  15. Sébastien Deraspe

    Cela me fait pensé à un sondage téléphonique automatisé en anglais qui m’a téléphoné. C’est très poche comme pratique de marketing.

  16. vincent

    Excellente réflexion commune sur ce drôle de média qu’est twitter.
    Comme Marc je pense que la com bidirectionnelle a ses limites en terme d’investissement et qu’il ne faut pas s’enferrer dans une politique tu me suis donc je te suis.
    désolé mais je regarde tj qui me suit mais ne m’inscrit pas tj en retour pour suivre les twitts de la personne. en revanche c’est rare car généralement les gens te suivent pour une bonne raison.

    Pour mes twitt : vincentdebrent 🙂