Le dilemme des gestionnaires en marketing

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La semaine dernière j’étais à la journée Infopresse, Rendez-vous Média (les Twitter de l’événement sont ici et gros merci à Infopresse de l’invitation). Les grandes agences et les patrons médias discutaient des enjeux auxquels font face leurs industries respectives. Dans les corridors (lors de ce type d’événement, c’est souvent là que les insights les plus lumineux se font) des gens disaient : « les médias et les agences ne sont pas dans l’action, ils sont plutôt dans la réaction ». Et moi je twittais « on dirait une grande messe du désespoir ». La couverture se tirait allègrement des médias aux agences et des agences aux médias. Ces deux types de joueurs sont actuellement à la croisée des chemins quant à leurs modèles d’affaires chambranlants (j’ose ici une expression politiquement incorrecte, ils sont dans le caca mou). Mais qu’en est-il de leurs clients communs (qui étaient largement absents lors de cette journée), le patron marketing? Il est dans un dilemme magistralement exposé dans un document du Boston Consulting Group, The CMO’s dilemna, Can you reach the masses without mass media? (PDF) (déniché sur le mur Facebook de Patricia Tessier). Ça se résume en gros par Les médias de masse ne rejoignent plus la masse et les médias de niche ne la rejoignent pas encore non plus. Nous sommes dans un écart majeur entre les deux. D’ailleurs, les médias de masse rejoignaient-ils réellement la masse? C’est une question à un million (le budget pub de grandes campagnes que l’on mesurait très difficilement de toute manière). Nous savons que le Web ne les rejoint pas encore vraiment. C’est facile à mesurer sur le Web. C’est même son grand désavantage lorsqu’on le compare aux médias de masse. Nous savons, par exemple, qu’une campagne Web fait agir 10 000 personnes qui cliquent sur un élément (donc qu’ils l’ont lu) mais 10 000 personnes n’est rien à comparer aux 500 000 personnes qui sont supposé avoir vu une campagne télé, par exemple. D’où l’écart et d’où la frilosité des gestionnaires marketing à investir dans un média social qui ne touche que si peu de personnes.
Dans ce panier de crabes, on peut même ajouter les agences de relations médias. Ces gens qui poussent et vendent des communiqués de presse. Si les journaux et médias trad ont de la misère, les journalistes vont-ils continuer de lire les communiqués de presse? D’ailleurs, les lisent-ils encore (au moment d’écrire ces lignes)?
Bien des questions qui restent encore sans réponse. Lorsqu’on se trouve dans une période charnière comme celle que nous vivons présentement, la meilleure tactique reste encore l’exploration et l’expérimentation. C’est d’ailleurs la conclusion de BCG :

None of us can fully answer these questions until advertisers, agencies, and media companies collectively recognize that the crisis in mass media is a marketing challenge, too. Advertisers need better support from agencies to take advantage of the opportunities that arise. Large advertisers themselves should consider developing select in-house capabilities in the same way that built corporate-development and strategic-planning strengths at the end of the last century. Finally, traditional media companies need to develop sustainable business models that directly address these fundamental shifts in spending, and they need to figure out how they can maintain their relevance in a world that is moving away from them.
The missing pieces in this jigsaw puzzle are integrated marketing solutions that take advantage of all available channels and the support of media companies and agencies in putting these solutions in place. Advertisers, agencies and media companies are in this together.

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Commentaires

  1. Twitted by MichelleBlanc

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  2. Twitted by DianeBourque

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  3. Pierre Fraser

    «Les médias de masse ne rejoignent plus la masse et les médias de niche ne la rejoignent pas encore non plus.»

    Cette affirmation est en partie fausse et en partie vraie.

    Fausse parce que les médias de masse rejoignent encore beaucoup de monde, et vraie parce que les médias de niches rejoignent très peu de personnes.

    Fausse parce que les médias de masse sont dans une logique de l’offre, et que pour pouvoir avoir accès aux médias de masse il suffit de mettre sous tension la radio ou le téléviseur, alors que les médias de niches, situés dans une logique de la demande, exigent un arsenal technologique important pour y accéder.

    Donc, la grande universalité démocratique de l’accès à Internet est battue en brèche, car ce ne sont pas tous les membres d’une société qui peuvent y avoir accès. Conséquemment, peu de gens ayant des intérêts communs et culturellement partagés ne peuvent constituer des groupes massifs sur Internet.

    Ne pas oublier qu’avec les médias de masse le public est disponible a priori, tandis que les médias de niches ont un public a posteriori. Donc pour faire de la publicité, il faut le faire avec des gens qui partagent les mêmes codes culturels (une collectivité) afin que le message puisse être décodé, ce qui est difficile à faire sur Internet, car le public ne partage pas le mêmes codes culturels (une non collectivité).

    Et c’est là où se situe tout le défi de l’industrie des médias et de la publicité, et c’est aussi la raison pour laquelle il ne peut exister de médias planétaires, de télévision planétaire ou de journaux planétaires, car il n’existe pas de codes culturels planétairement partagés.

  4. Marc Desjardins

    Je m’amuse toujours quand tu tires large sur une petite cible et que tu fais dans la généralisation abondante, mais bon, ça fait partie de ton charme et surtout de ton brand et ton auditoire et tes clients cherchent ça. Je suis bien le dernier qui reprocherait toute forme de provocation, ça débloque et ça déniaise les timorés…

    Par contre, j’aimerais rectifier un brin ton argumentaire qui est d’ailleurs celui de beaucoup d’artisans du Web, particulièrement ceux et celles qui ne sont pas auparavant passés par les cénacles de la presse ou de la pub.

    Je l’ai déjà dit, la crise existentielle dans le monde de la pub, c’est un virus qui frappe aux 10 ans dans cet univers de gros cash et d’un certain encouragement de la futilité. Dès que l’économie bouge, que les générations changent dans l’auditoire comme dans les agences, on entend les gros soupirs qui sont poussés par tous ceux et celles qui ont peur à leur gros salaire. Je n’en ferais pas grand cas… elle se rejouera la réforme et se réincarnera autrement, prêchant qu’elle avait tout inventé. Trop d’enjeux financiers pour que cette culture qui ne date que des années 50 s’écroule.

    Pour ce qui est des médias de masse, je rigole quand j’entends dire qu’ils ne rejoignent plus la masse… On n’a qu’à regarder l’auditoire des Emmys ou ici des Gémeaux à comparer à celui du Web au même moment pour voir que le théorème est inexact. On n’a qu’à apprécier que la série de Web télé locale la plus populaire ait eu 80,000 spectateurs, un score à peine digne d’une moyenne émission à Télé-Québec, pour relativiser. On n’a qu’à regarder l’immense impact des nouvelles saisons télé américaines versus le facteur de pénétration, pourtant remarquable, d’un YouTube pour comprendre qu’on n’en est pas encore là.

    De la même manière, on n’arrête pas de dire que la masse ne lit plus les journaux… C’est archi-faux et les récents chiffres locaux de NADBank, tels que cités récemment dans Info-Presse (http://www2.infopresse.com/blogs/actualites/archive/2009/09/24/article-32468.aspx) démontrent qu’on a lu et acheté autant les journaux dans la dernière année que dans les années précédentes. La crise des journaux ne vient pas de la baisse du lectorat (en ligne ou imprimé) mais de la chute spectaculaire des revenus publicitaires et d’annonces classées.

    Ça n’enlève pas la crise des gestionnaires de marketing et des communicateurs en général mais il faut la mettre en perspective du positionnement d’Internet dans la globalité de l’offre. Internet a surtout et d’abord démocratisé l’accès de l’auditoire et sa capacité à comparer et à diversifier sa vision. Il a créé un auditoire plus critique, moins monolithique et il a intensifié la fameuse «long tail», la micro-clientèle de niche. C’est à cette fragmentation de clientèle que les publicitaires et les gestionnaires marketing ne savent plus s’adresser tout en restant rentables. C’est le coeur du problème publicitaire et il n’y a pas beaucoup d’autres solutions que dans la réduction des structures et des coûts… difficile à accepter dans une société trop axée sur la prise de profits.

    Si on veut pouvoir continuer d’expérimenter et d’inventer le modèle communicationnel, particulièrement via le Web, il faut se méfier des généralisations et surtout des antagonismes systématiques entre praticiens ne partageant pas les mêmes expertises. L’avenir appartient assurément à ceux qui savent à la fois innover et partager.

    C’était mon deux cennes de péroration du matin…

  5. Fred

    Ce n’est pas parce qu’une publicité n’est pas cliquée qu’elle n’est pas vu! Je découvre moi-même un paquet de promotion à l’aide de publicité sur des sites sans même y cliquer dessus. Certaines compagnies y font des affaires en or actuellement avec des campagnes en dessous des 1$ le CPM. Une telle visibilité à la télévision/radio/journal/revue serait beaucoup plus onéreusement.

  6. Tweets that mention Le dilemme des gestionnaires marketing • Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure -- Topsy.com

    […] This post was mentioned on Twitter by Shaun J.Buckley. Shaun J.Buckley said: "Le dilemme des gestionnaires marketing" (@MichelleBlanc): http://bit.ly/oV0bW […]

  7. Marc Poulin

    @Marc Desjardins,
    Tu es trop modeste. Ça vaut au moins 2$.

  8. Alexandre Poitras

    Effectivement il n’est pas possible pour le moment de complètement mettre de coté le “Mass Marketing”. Par contre, il faut revoir ses budgets et transférer une partie (quoi qu’ils sont souvent gratuits ou presque) vers la publicité sur les médias-sociaux. Je m’imagine mal un spectacle de U2 sans “Mass Marketing” …

    La où la chose est importante à comprendre c’est que généralement la pub sur les médias-sociaux s’affiche à une clientèle intéressée contrairement au “Mass Marketing” ou les personnes qui perçoivent le message ne veulent peut-être pas nécessairement entendre votre message.

    À mon avis 10 000 personnes ciblées et intéressées à recevoir votre message sur des médias-sociaux vaut mieux que 500 000 personnes au hasard écoutant la télévision.


    Alexandre Poitras

  9. Twitted by bnurture

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  10. Twitted by orenoque

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  11. Olivier

    L’impression que j’ai est que le web rejoint des activistes, la TV rejoint la masse passive. Obama avait dépensé l’argent gagné sur le web en pubs TV.

  12. Etienne Chabot

    Je suis en partie d’accord avec l’argumentaire de @Marc Desjardins.

    Je ne crois pas que le web, à lui seul, ne puisse venir remplacer les médias de masse pour une majorité des clients des grandes agences. Je crois à sa complémentarité dans le mix communicationnel.

    Par contre, là où je trouve que le dilemme ne se pose pas, c’est chez les gestionnaires marketing de PMEs. Ces derniers n’ont jamais eu les budgets pour acheter des médias de masse pour que ca en vaille la peine. Ils devaient souvent se tourner vers de modestes actions ponctuelles dans les médias de masse ou… rien du tout. C’est long avant de se faire connaitre dans ce contexte.

    Les clients que les grandes agences veulent sont rarement des PMEs.

    L’adoption des nouveaux médias devraient être un “no brainer” pour les gestionnaires marketing de PMEs (80% des entreprises québécoises). Pour ma part, il ne devrait pas y avoir de dilemme dans nos PMEs. Il y a tellement plus à gagner qu’à perdre. GO!GO!GO!GO!

  13. Twitted by etiennechabot

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  14. Sébastien Simard

    Je suis 100% d’accord avec Fred et le fait que même les pubs qui ne sont pas cliquées ont un impact chez les gens et que cet impact devrait être pris en considération plus souvent, mais au moins, avec le web, le taux de clique donne un bon indice de la qualité et de l’attrait d’une pub.

    Je crois également que les médias québécois et les annonceurs nationaux sont très chanceux que le Star Système soit aussi fort ici. La télévision par exemple est encore très forte (exemples : Star Académie, Occupation Double et Annie et ses hommes, TLMP, etc.) et ça donne l’opportunité de retrouver facilement les québécois sur Internet (exemples : vidéoclips/entrevues de Marie-Mai sur Canoë.ca, rediffusion des entrevues de TLMP sur Daily Motion, etc.). Certains annonceurs devraient même être contents de pouvoir rejoindre les segments qu’ils visaient à l’époque, où pour les rejoindre ils n’avaient que 3 ou 4 options très dispendieuses et permettant moins de créativité qu’aujourd’hui. De nos jours, tout le monde peut avoir sa chance avec Internet.

    Un des problèmes est peut-être que les agences ne sont pas capables de saisir l’opportunité : les campagnes de marketing intégrées utilisant les nouveaux médias et les nouvelles technologies sont encore très compliquées à élaborer et à mettre en oeuvre pour la majorité des entreprises. Il y a là un réel besoin de connaissances et que je sache, les agences qui vont les chercher ont encore du succès.

    De plus, du placement média, c’est du placement média, sur le web ou sur la télévision. C’est juste que maintenant, il faut prendre plus de le temps pour faire le bon choix au lieu de tout mettre sur LA grosse cote d’écoute (qui, tel que mentionné dans le billet, n’a pas eu beaucoup de preuve tangible de ses résultats). Le directeur marketing de Coca-Cola l’avait mentionné lors de son entrevue dans Infopresse : la masse était encore atteignable, dans un bon portefeuille média.

    Le web permet une segmentation beaucoup plus efficace avec, par exemples, une stratégie de placement très nichée ou la segmentation comportementale. Pour moi la masse, ce n’est pas de rejoindre 3 millions de Québécois comme à l’époque de La Petite Vie, c’est de rejoindre son ou ses segment(s) visé(s) en entier. Le reste, c’est du gaspillage. Les gros diffuseurs ne sont en crise que par retour du balancier : les gens ont aujourd’hui plusieurs choix de qualité (autant les annonceurs que la population).

    Est-ce que vous avez entendu Sid Lee parler de crise média ou de problèmes pour rejoindre leurs cibles? Comme quoi, en s’adaptant, on peut juste être plus fort que les autres. On vit peut-être une des phases les plus excitantes de la pub et du marketing depuis les années 50, il y a tellement d’opportunités autour de nous, c’est quoi le problème?

    Très bon billet en passant.

  15. Pierre-Yves Tournier

    Pour avoir travailler comme plusieurs d’entre vous en agence, on sait a peu prèt tous pourquoi on en est rendu à cette “crise”. C’est toujours une question de sous. Une agence fait 20 fois plus en produisant et en achetant des annonces pour la télé et des journaux que pour une campagne web, c’est aussi simple que ça.

    Si les gens faisaient autant d’argent avec le web, il n’y aurait jamais eu de crise. Donc la situation de panique est liée à la chose suivante pour des agences dites traditionnelles: tout le monde fait du web, c’est là que ça se passe, donc il faut suivre la vague (ce n’est pas une vague mais je met dans la tête des dirigeants traditionnels) mais je fait 10 fois moins en produisant des bannières. Qu’est-ce que je fait?

    Pour ce qui est des CMO, c’est encore une question de sous et de prestige. 90% des CMO préfèrent pour leur statut gérer une campagne nationale télé qu’un budget adwords ultra efficace mais tellement pas sexy.

    Juste pour finir, il ne faut pas critiquer uniquement les traditionnels, il faut les aider. Mettez vous à leur place. C’est un peu comme si on nous disait, nous marketeur/stratèges web que nos études, rapports, heures de consultation et conférences sont maintenant gratuites car c’est ça le nouveau modèle, la gratuité, tout le monde partage tout. Pensez-y 2 secondes. Que feriez-vous à leur place? et mettez vous dans un contexte que vous travaillez comme ça depuis 30,40, 50 ans….et que tout votre réseau d’affaires travaille comme ça aussi depuis, 30,40, 50 ans…Ce n’est vraiment pas si simple. Oui je sais, survival of the fittest, mais soyons réalistes.

  16. Etienne Chabot

    @Pierre-Yves Tournier

    Tu exprimes des justifications qui se défendent du point de vue humain mais pas du côté business.

    Premièrement, d’avoir toujours fait la même chose depuis 30-50 ans n’est pas une excuse pour ne pas tenter de s’adapter et encore moins se complaire dans le statu quo et de se faire à croire ces bouleversements sont temporaires. C’est une excuse de fonctionnaire. 😉

    Deuxièmement, si l’on suit ta logique, 90% des CMO sont grassement payés pour faire dans le sexy et le glamour (gérer campagnes pub nationales) pas nécessairement rentables (Vs Adwords par exemple). Si c’est la réalité, je penserais à revoir mon CV car en tant que responsables marketing, ils se doivent de gérer les budgets marketing dans une optique de ROI à long terme. Le sexy et le high profile advertising, c’est tough à mesurer concrètement. Les CA de leurs entreprises finiront bien par leur couper les vivres et ils seront forcés de changer leurs approches. Personellement, je préférerais que ca vienne de moi plutôt que de me le faire imposer par un CA.

  17. Marc Desjardins

    J’aimerais apporter une précision à mon argumentaire, et je crois qu’elle est importante. Je crois toujours que les médias de masse rejoignent la masse. Par contre, la publicité dans les médias de masse ne fonctionne plus depuis belle lurette. D’un autre côté, la publicité sur Internet ne fonctionne pas non plus… Remarquez, j’utilise le mot PUBLICITÉ… Ce qui fonctionne sur le Web, c’est la communication, celle qui s’articule autour du dialogue, du partage de l’échange, celle qui est organique et qui distille l’essence du Web 2,0. Très rapidement, le concept des bannières et des annonces, toutes aussi passives sur le Web qu’à la télé, a échoué. La révolution du Web social est d’avoir mis à l’avant-plan d’autres modèles de dialogue communicationnel et ça, c’est majeur… Mais ça, aussi, les gens qui sont habitués à «placer des annonces» seulement, que ce soit sur le Web ou dans les médias de masse, ne savent absolument pas quoi faire avec… Déjà que le principe qui avait présidé au modèle de revenus des agences de pub, toucher 15% du prix de l’achat de l’espace publicitaire, est complètement caduque. Cet état de chose est le plus grand bouleversement du modèle communicationnel.

  18. Pierre Bouchard

    En relations publiques, j’ai de plus en plus de difficulté avec le modèle traditionnel qui consiste à pousser un communiqué dans l’espoir qu’il soit repris, même si ce doit être une brève. Quand on réalise que les médias d’information disposent de moins en moins d’espace pour les nouvelles et de moins en moins de journalistes, quand on comprend que la sélection des nouvelles repose sur leur potentiel d’attraction de lecteurs et d’auditeurs (et par conséquent d’annonceurs), arriver à être publié relève du miracle. Ça ne veut pas dire d’abandonner le modèle traditionnel, mais ça nous impose de revoir nos stratégies en choisissant d’inclure les médias non traditionnels dans un mix stratégique qui donnera aux clients le plus de visibilité.

    Par ailleurs, il est évident que les modèles d’affaires traditionnels sont plus payants. Ça me semble évident en publicité, mais ce l’est aussi en RP. Ça explique pourquoi les agences semblent lentes à adopter des stratégies ciblant les médias sociaux. Or, il m’apparaît clair qu’il y a un modèle d’affaires rentable et j’en fais l’expérience depuis quelques mois avec quelques clients.

    En définitive, il faut continuer à observer les nouvelles tendances, à réfléchir et à expérimenter. On arrivera sans doute à définir la nouvelle communication de masse et de niche.

  19. Fred

    @Marc – Pourtant, la publicité que je fais sur le Web me donne un ROI très intéressant! Je ne verrais pas comment je pourrais amener une discussion sur le sujet pour faire augmenter mes ventes. Il ne faut pas tout mettre dans le même panier quand même.

  20. Twitted by pierrebouchard

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  21. Pierre-Yves Tournier

    @ Étienne Chabot

    Étienne, je ne défends pas leurs positions, au contraire, je ne fais que constater et essayer de comprendre pourquoi les traditionnels “paniquent”, ou encore pourquoi les CMO s’entêtent, à défaut d’autres termes, à n’allouer que 10% de leur budget en web. Tout le monde avec le moindre sens analytique sait que le ROI du web est de loin supérieur aux autres, et pourtant, et pourtant….bref, j’émettais seulement ma théorie : )

  22. Marc Desjardins

    Fred, justement, faut pas tout mettre dans le même panier. Tu fais des sites Web, ta clientèle est là. Tes pubs s’adressent à une clientèle de niche qui cherche déjà ce que tu fais et qui est donc portée à cliquer sur un lien qui les amènera à ta pratique. C’est très très loin du client publicitaire type. De toute manière, je suis convaincu que tu n’as jamais eu à faire de pub traditionnelle avant.

    Ce dont je parle c’est de la clientèle publicitaire traditionnelle, qui plaçait des annonces télé et imprimées depuis longtemps, avec de gros budgets. Elle a vu peu à peu son auditoire se désintéresser. Quand le Web est apparu, elle a appliqué le même modèle de placement d’annonces. Je me souviens des tarifs de fous qu’on mettait sur ces annonces en évaluant de manière erronée le nombre d’impressions (on ne zappe pas sur le Web mais on peut ne pas regarder). Depuis, ces tarifs ont chuté et maintenant on se rend compte que la réalité des annonces passives sur le Web est très similaire à celle des médias de masse.

    J’ai eu à le vivre l’an dernier avec un très gros client média d’ailleurs. L’agence «officielle» faisait d’un côté des bannières, avec un gros budget et moi, en sous-contractance, je m’occupais du volet d’infiltration dans les réseaux sociaux. Quand, avec les bannières, l’agence arrivait à un taux de conversion de 1/2 de 1% (clickthrough) elle était très excitée… Quand, en parallèle, avec mes tactiques, je doublais et triplais le trafic sur le site et augmentais de 400% les interventions dans leurs blogues (avec des analyses précises et pointues), pour le cinquième du budget, il a bien fallu que l’agence et le client se rendent compte que la game avait changé…

  23. Fred

    @Marc – Je comprends très bien ce que tu affirmes, cependant il y a des facteurs qui entrent en jeux où le retour sur investissement est tellement complexe à évaluer, voir impossible. Je me dis que les grosses compagnies ne sont pas imbéciles, s’ils continuent à faire de la publicité sur le Web, c’est que cela doit marcher d’une certaine façon. Si c’est pas la compagnie X qui s’affiche, c’est son concurrent Y qui va le faire.

    Il n’y a pas que le nombre de visiteurs qui est important, mais aussi la diffusion du “branding” de la CIE. As-tu pensé que la somme des deux techniques (amener des discussions+publicité) serait certainement la solution optimale?

    C’est mon opinion et je l’a partage, bonne journée à vous.

  24. Dorianne

    Rien vraiment à ajouter sur ces commentaires si pertinents. Une chose cependant m’a fait rire dans la citation de BCG: “…take advantage of all available channels…”
    ALL AVAILABLE CHANNELS ?
    Est-ce que quelqu’un peut les répertorier svp ?
    Peut-on parcourir toutes les routes de la terre avec son auto…Le web est une toile multidimensionnelle dans laquelle les autoroutes et les chemins de campagne s’entrecroisent et où le timing est une partie cruciale de la stratégie.

    Quand on est rendu à se demander à quelle heure faire son twit pour maximiser l’impact…

  25. Alexandre Poitras

    […]Quand on est rendu à se demander à quelle heure faire son twit pour maximiser l’impact…[…]

    @Doriane : C’est facile de savoir quand via le site de F@st Company
    (http://www.fastcompany.com/blog/dan-macsai/popwise/report-nine-scientifically-proven-ways-get-re-tweeted-twitter)

    Voici un graphique imagé explicatif : http://farm3.static.flickr.com/2572/3941930145_4abb18729a_o.jpg

    😛 :p


    Alexandre Poitras

  26. Sophie Labelle

    @Pierre Bouchard

    Si on reste dans l’angle “affaires” des médias sociaux, les agences ont en effet tout avantage à actualiser leurs approches RP. Les stratégies utilisant les médias sociaux demandent beaucoup d’investissements de temps. D’abord pour bien expliquer tous les enjeux au client, la mentalité, l’engagement à long terme, etc. Toutefois, ce que je remarque, c’est que plusieurs clients ne sont pas prêts à payer pour tout ce temps à investir. Surtout si ça part de l’équipe RP (car ça peut être du Web, marketing ou autre). Pourquoi choisir des “RP médias sociaux” qui prennent beaucoup de temps (et donc d’argent) au lieu des relations traditionnels avec les médias ? Pour beaucoup de clients malheureusement, les RP sont trop souvent de “la pub pas chère” calquée sur le marketing/promo. Les vraies relations publiques à mon sens, ce sont des “relations avec les publics”… Les médias sociaux s’insèrent naturellement dans cette idéologie qui mise des interactions constantes.

  27. Twitted by PhilippeMartin

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  28. Twitted by tebenas

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