Depuis que je blogue, j’ai l’habitude qu’on me fasse dire bien des choses. Mais depuis quelques mois, depuis que j’ai ouvertement critiqué la Classe issue de l’ASSÉ qui est notoirement infiltrée par une gauche radicale (ce qui est documenté par des gens de l’ASSÉ eux-mêmes), depuis que par souci de transparence j’ai écrit entre autres : Je suis de centre droit, pour la hausse de frais de scolarité et pour la loi 78, malgré certaines clauses que je n’appuie vraiment pas. En préambule de mon billet Crise étudiante, la gauche est plus active et intolérante sur les médias sociaux, je ne serais plus moi-même! Je représenterais « une cause », mes analyses seraient maintenant biaisées et j’aurais perdu toute objectivité.
C’est l’essence de la leçon que me donne une très brave scribe du nom de « geniedecesiecle » dans son billet PETIT GUIDE DE SAVOIR-VIVRE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX, du non moins élogieux blogue terreurterreur. Notez ici qu’avoir voulu inventer ça, je me serais certainement fait tirer des roches par des gens qui se promènent sans doute avec des cailloux dans leur sac-à-dos pour garder la forme…
Dans cet élogieuse critique on peut lire :
Dans l’incipit de son article, Mme Blanc se sent l’obligation de nous révéler sa position idéologique, soit supposément de « centre-droit », ce qui est un euphémisme pour « droite modérée », lui-même un euphémisme pour « droite ». En se posant d’elle-même en faveur de la Loi 78, elle serait plutôt à considérer comme de droite autoritaire; par opposition, par exemple, à Éric Duhaime, clairement de droite libertaire, voire anarcho-capitaliste, raison pour laquelle il s’est positionné, lui, contre la Loi 78.
Puis ce passage savoureux tiré des conseils de la courageuse anonyme (je dis la mais ce pourrait bien être « le »).
N’oubliez pas que vous ne parlez pas seulement en votre nom, vous parlez au nom d’une cause, d’une idéologie que vous défendez au-delà de vous-mêmes. Quand vous parlez de vos idéaux politiques, vous représentez quelques chose qui dépasse votre je-me-moi ainsi que ceux et celles qui partagent vos allégeances;
Dans les commentaires du billet en question, Anne Archet, pseudonyme (aussi) bien connu de la blogosphère y va d’une réplique que je trouve tout à fait savoureuse :
Anne Archet dit :
12 juin 2012 à 10:39
«N’oubliez pas que vous ne parlez pas seulement en votre nom, vous parlez au nom d’une cause, idéologie que vous défendez au-delà de vous-mêmes.»
Ça, c’est la recette parfaite pour tomber dans la niaiserie et le bêlement. Stirner disait que se mettre au service d’une cause est la principale source de servilité; sur les réseaux sociaux, c’est aussi une des principales causes de connerie.
Ce n’est pas parce que j’appuie les étudiants que leur cause est devenue la mienne. Et surtout, ce n’est pas parce que je suis solidaire avec eux que j’adhère à une quelconque idéologie de mes deux fesses. Si ça se trouve, il y a des tas de trucs qui m’horripilent avec la crise actuelle, à commencer avec ce jeu de mot pénible de «printemps érable». Je me moque prodigieusement des arguments démocrates et bien pensants des carrés rouges et surtout de leur sociale démocratie à l’eau de rose. Je trouve que le gel des frais de scolarité ne mérite même pas d’être tyrappé trente secondes, je trouve oiseuse l’obsession d’être «écouté» et de «négocier» avec les salauds qui exercent le pouvoir et je trouve que les efforts mis en place sont démesurés par rapport à la finalité plus que modeste du mouvement (gratuité scolaire et alternance du parti au pouvoir).
Ce qui me plaît, c’est l’expression de la révolte, la confrontation avec le pouvoir et l’apprentissage à la dure des relations de domination dans une société de classe. Ce qui me plaît, c’est de voir tous ces gens qui, en tapant sur leurs casseroles, se permettent de ressentir pendant un court moment ce que pourrait la liberté, voire se permettent d’envisager pendant quelque secondes la possibilité de reprendre possession de leur vie.
Dans ces conditions, est-ce que je dois m’abstenir de participer au débat? Ou alors, dois-je reprendre la cassette de la FEUQ ou de l’ASSE, au nom de la «cause qui me dépasse»? Si la cause me dépasse, c’est qu’elle est devenue transcendante, un fantôme comme les autres (la Nation, la Liberté, la Justice, la Race, etc, ad nauseam) et donc une source de sacrifice et d’oppression. Fuck la cause. J’ai bâti la mienne sur rien.
Ma seule cause valable est ma propre cause et j’en suis la seule porte-parole attitrée. Voilà pourquoi j’abuse du «je»: pour que personne ne se sente contraint d’être de mon avis.Anne Archet dit :
12 juin 2012 à 10:57
À mon tour de faire un mauvais jeu de mots.
La gauche: beaucoup de causes, très peu d’effets.
On me dit aussi que je devrais fermer ma gueule parce que c’est la gauche qui a mis les droits des gais, lesbiennes, bisexuels et transgenres sur la map et que ceux-ci pratiquèrent la désobéissance civile il y a quarante ans à Stonewall. On me dit aussi que je suis achetée par les Libéraux (que je pourfends pourtant allègrement ici depuis des années. Je critique d’ailleurs tout les partis politiques sans discrimination). On me dit aussi que … anyway vous comprenez le principe.
Je suis fière d’avoir déjà fait changer énormément de choses dans notre société par la force de mes convictions, de mes écrits et de mes prises de position publiques non violentes, non partisane et respectueuse de la propriété publique et de la démocratie. Je peux entre autres me vanter d’avoir été l’un des éléments clés de l’installation du 3G en Abitibi, du changement de vision du Ministère de la Santé afin qu’ils défraient le cout des opérations génitales de changement de sexe et des changements profonds de l’usage que font nos organisations des technologies Web. On dira aussi que je suis « la papesse autoproclamée du Web » alors que JAMAIS je n’ai revendiqué quoi que ce soit à ce titre. Par contre, je remercie encore Bruno Guglielminetti qui dans la préface de Les médias sociaux 101 disait :
Si aujourd’hui de plus en plus d’entreprises, et même de partis politiques, s’efforcent d’être plus ouvertes envers la communauté des internautes québécois, je suis persuadé que c’est en partie grâce à son travail d’intervention dans les médias et au sein des entreprises elles-mêmes. Pour cela, chapeau, Michelle Blanc!
En guise de conclusion, quelques citations, juste pour faire tilter l’un de mes plus grands admirateurs, qui lui préfère encore des proverbes Africains
« La pensée ne doit jamais se soumettre, ni à un dogme, ni à un parti, ni à une passion, ni à un intérêt, ni à une idée préconçue, ni à quoi que ce soit, si ce n’est aux faits eux-mêmes, parce que, pour elle, se soumettre, ce serait cesser d’être » Henri Poincare
« Darkness cannot drive out darkness; only light can do that. Hate cannot drive out hate; only love can do that. » Martin Luther King, Jr.
And there comes a time when one must take a position that is neither safe, nor politic, nor popular but one must take it because it is right. »
Martin Luther King, Jr., 1967
MAJ
Suis quand même surprise que la CLASSE n’ait pas présenté de candidats à la dernière partielle! La démocratie c’est ça aussi…
Je lis ce blogue parce qu’il parle de veille technologique, de stratégie de gestion et de marketing internet. Pas pour vos opinions politiques. Tout le monde a une opinion politique et je ne comprend pas pourquoi on s’attarde à l’opinion de tel ou tel gens. Pourquoi l’opinion de Jacques Villeneuve es passé dans les journaux? On s’en crisse de son opinion! Pourquoi l’opinion de Gilbert Rozon est plus important que mon opinion? Par sa fonction? En démocratie, ma voix est aussi importante que la sienne. Alors, Michèle, pourquoi ton opinion politique est plus importante que tous les autres citoyens?
Je suis plus interessé à ce que tu nous parle de l’impact du Raspberry Pi sur l’informatisation du tiers-monde.
Merci pour la citation, madame Blanc, j’en suis fort flattée.
Toutefois, je vous suggère respectueusement de relire lentement et à tête reposée ce que j’ai écrit. Vous déciderez ensuite s’il est de bon ton pour vous de trouver mes propos savoureux – parce que franchement, venant de vous, c’est vachement surprenant.
Mme Blanc,
Vous réitérer votre position pro Hausse et loi 78 : être de centre droit n’explique pas tout!
Les nombreux citoyens leaders d’opinion comme vous, partageant cette position, motivent rarement leurs positions sur le fond, autrement que par les frais plus élevés dans le ROC, et par le groupe de casseurs d’extrême gauche… perturbant la société (marchant avec des centaines de milliers, voire de millions de citoyens depuis 5 mois).
Mais je m’éloigne. Je vous soumets que le modèle d’éducation est moribond. Le Québec fut fondé en 1608 : le ministère de l’Éducation 400 ans plus tard! Pour faire une formule, la réforme Parent n’est pas accomplie.
Et notre Éducation est érigée en système financier ! Voilà le noeud.
Ou, êtes-vous de celles qui disent j’ai travaillé pour étudier, que les autres fassent pareil?
Dans cette éventualité, je pourrais vous démontrer comment nous avons été injustement traités et endettés pendant nos études et emplois… laborieux.
Cela a à voir avec nos mois profonds, oui, mais avec notre collectif d’appartenance…
Binairement vôtre.
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