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Le Tourisme nautique au Québec, une opportunité manquée

Comme vous le savez peut-être, j’ai une niche de client assez importante dans le secteur du tourisme en ligne. Par ailleurs, je suis une toute nouvelle propriétaire d’un ponton Princecraft Vantage de 23 pieds (fait au Québec) avec un moteur de 115 cv et d’une remorque qui devrait me permettre de faire du tourisme nautique. Dans mon rêve de découvrir le Québec par les voies maritimes, je me disais qu’il y avait certainement déjà plein d’informations pour me permettre de faire un choix de destination et de planifier différents voyages. Après tout le Québec est l’une des plus grandes réserves d’eau douce de la planète et notre pays a été construit et son essor économique premier venait de nos très vastes voies navigables. Mais la réalité de mon rêve d’aventure nautique est tout autre.

Le tourisme nautique est une grande opportunité touristique manquée

Dans ma recherche internet pour trouver une ou des destinations de croisières alliant voie navigable, marina ou rampe de mise à l’eau et carte nautique spécifiant les lieux d’hébergement et restaurants, pratiquement rien n’existe. Tout est à faire.

Il y a bien certainement le site navigationquebec.com qui répertorie toutes les marinas du Québec. Malheureusement le site ne contient pratiquement pas de détail à propos de l’hébergement disponible en bordure de voie navigable. Je peux certainement dormir sur mon ponton, il est équipé pour ça. Mais j’aimerais mieux dépenser et faire vivre l’économie touristique qui me fait vivre à son tour et reposer mes vieux os dans le confort d’un lit douillet.

Il y a aussi l’un de mes clients chouchou, Tourisme Mauricie, qui a développé une application interactive et une page web spécifique, La route des rivières, avec d’abondantes informations touristiques, mais qui ne contient encore que peu d’informations sur la relation voie navigable/hébergement.

Même sur le site « officiel » du ministère du Tourisme du gouvernement du Québec, QuébecOriginal, avec la requête « Tourisme nautique de l’engin de recherche de bonjour Québec, les résultats présentés, sont d’une pauvretés à faire bâiller.

Pourtant, dès 2004, le très pertinent Réseau de veille en tourisme de l’UQAM présentait le document Tourisme nautique : la carte cachée des régions. On pouvait y lire :

Fortement composée de baby-boomers, de préretraités et de retraités ayant des revenus supérieurs, les plaisanciers sont souvent des passionnés de leur passe-temps.
(…)
La notoriété du Québec en tant que destination nautique demeure faible sur les marchés extérieurs et beaucoup reste à faire pour capitaliser sur cette clientèle potentielle. Voici quelques pistes d’actions pouvant être envisagées pour améliorer l’offre du tourisme nautique au Québec:
• Accroître les investissements et soutenir les actions promotionnelles avec de nouveaux partenaires tels que les parcs, clubs de golf, hôtels, etc.
• Consolider et développer l’offre autour de pôles de destination et prioriser les havres ayant déjà une masse critique d’activités touristiques et une infrastructure d’accueil.
• Développer des bases de location (charter) permettant de cibler de nouvelles clientèles.
• Améliorer la qualité des structures d’accueil, incluant la formation du personnel de première ligne et favoriser l’intégration du nautisme dans l’offre touristique existante.
• Instaurer des mécanismes de collecte d’information sur les plaisanciers afin d’en dresser un profil plus précis et de mieux cibler les stratégies marketing.

Il faut croire que 10 ans plus tard, cette carte cachée des régions, l’est toujours tout autant.

Deux ans plus tôt, le document PLAN STRATÉGIQUE DE DÉVELOPPEMENT ET DE MARKETING DU TOURISME NAUTIQUE de DBSF commandé par Nautisme Québec, faisait déjà de nombreuses recommandations quant à la mise en place d’informations et de structures favorisant le tourisme nautique au Québec. Il faut croire que tout reste à faire.

Question de tourner le fer dans la plaie, dans un article de Canoë de février de cette année Le tourisme nautique québécois a la cote on révèle que:

Avec des retombées économiques supérieures à 1 milliard de dollars, le tourisme nautique à Québec prend une sérieuse importance.
Alors que l’un des axes prioritaires du Plan de développement de l’industrie touristique 2012-2020 du ministère du Tourisme est de promouvoir le fleuve Saint-Laurent pour en faire une icône touristique internationale, l’Association maritime du Québec (AMQ) profite de l’ouverture du Salon du bateau et des sports nautiques de Montréal, qui se déroule du 7 au 10 février, et constate avec plaisir que ce marché a le vent en poupe.

11 réflexions sur “Le Tourisme nautique au Québec, une opportunité manquée”

  1. Bonjour,
    Vous avez bien raison. Je vous suggere de faire le canal Rideau Gatineau Kingston et enuite les milles iles, canadiennes et americaines.
    Google- Pat’s boating rideau
    Au plaisir

  2. Bien que la plupart des propriétaires de bateaux préférèrent dormir à bord de leur embarcation, il y a effectivement un lien à faire entre l’offre touristique et les plaisanciers, quoi que la saison se résume à quelques semaines dans l’année …selon la météo. En générale lorsque je voyage en bateau, je garde un guide touristique pas loin quoi qu’aujourd’hui avec les app iPhone avec localisation on a pas mal tout ce qu’on veut selon l’efficacité de l’app en question et en gardant en tête que celle-ci n’a souvent pas toute les infos du coin si la commerçant n’est pas inscrit à l’ATR ou autre producteur de cette app. Aussi , il y a tellement de joueurs dans l’industries de l’offre touristique qu’un petit gîte par exemple ne peut pas défrayer tous les frais demandés par tous les organismes pour s’annoncer et être membre partout: AMQ, ATR, association régionale, autre organisme local gérant le tourisme, etc Le problème aussi de ce temps ci quand je me promène c’est la disparité de la qualité des app iPhone touristique très pratique, quand on est en bateau loin du kiosque touristique mon guide c’est mon téléphone intelligent et c’est pas fini à mon avis.

  3. À ce sujet, je vous dirais que le Saguenay-Lac-Saint-Jean, destination où l’eau est omniprésente, a su structurer son offre de tourisme nautique. Au Lac-Saint-Jean, une « Route d’eau et de glace » a été lancée en 2012 et se bonifiera avec le temps (http://www.radio-canada.ca/regions/saguenay-lac/2012/11/19/007-routes-eau-glace.shtml). Sur le Fjord du Saguenay, l’accès à de l’hébergement ainsi qu`à des activités est déjà bien implanté (http://escalenautique.qc.ca/admin/archives/pdf/saguenay.pdf).
    Rien n’est parfait, mais pour quiconque désire découvrir le pays des Géants par la voie des eaux, tout est possible. Si la navigation entre le Fjord et le Lac-Saint-Jean était possible (barrage oblige), le portrait serait complet. Avec deux plans d’eau aussi importants, ne pas avoir organisé l’offre nautique aurait été illogique.

  4. au prix du caburant au quebec on peut oublier le tourisme nautique il reste le canot et kayak

  5. Ma chère Michelle, HÉLAS, tu as encore bien raison. Tout est à faire au niveau de l’organisation de ce produit touristique. Je navigue depuis 7 ans et je dois confirmer qu’il y a de quoi bailler ou brailler. Il y a bien eu des efforts du groupe des stations nautiques, mais encore là, c’est d’un avancement bien embryonnaire et je m’en suis gardé distant pour différentes raisons.

    Comme, je le répète souvent, tout le monde travaille ensemble séparément!

    ET ÇA prend des plaisanciers pour anticiper et planifier ce qu’un site Web qui leur ait destiné, doit fournir comme informations.

    Tout comme ailleurs, en Mauricie, depuis la fin du flottage du bois, tout le monde parle de navigation sur un tronçon de 130 km et plus. Comme je l’écris: On jase là… Comme dirait un de mes amis: ¨Ça gazouille.

    En 2009, mon président m’a mis au défi de réaliser le balisage de la rivière St-Maurice dans sa section la plus propice. Le 24 juillet 2013, le chenal balisé sera officiellement ouvert. Deux villes et une MRC y auront investi plus de 1,600,000$ pour 2013 à 2017 et Tourisme Mauricie et ses partenaires, plus de 300,000$.

    « Jamais vous ne réussirez, vous allez accrocher, vous devrez naviguer en « Z », savez-vous qu’il y a des rapides… » J’en ai entendu de toutes sortes.

    Mais tu le sais, j’ai une tête de cochon. Cette été, c’est une année-test. PAS DE PUBLICITÉ. Notre site web, en sous-domaine, est déjà en ligne depuis 2 semaines et va se bonifier avec les semaines à venir. Objectif: servir les besoins du plaisanciers.

    http://www.navigationstmaurice.com

    Les données pour Navionic, RayMarine ou Garmin et autres seront offertes gracieusement à ces compagnies et mise-à-jour annuellement pour permettre de naviguer de la façon la plus sécuritaire possible.

    Les services sont à améliorer, nul doute. Mais l’activité économique va générer de nouveaux services comme la saucisse: Plus de monde viendront naviguer, parce que nous aurons de plus en plus de services et nous aurons de plus en plus de services, parce que plus de monde viendront naviguer.

    Une nouvelle marina sera inaugurée le 24 juillet à La Tuque pour des coûts de plus de 1 million et un établissement hôtelier devrait ajouter 24 unités dans la catégorie 3 étoiles fort le long de la rivière d’ici 12 mois.

    Une autre marina devrait naître sous peu, en 2014, près de Shawinigan.

    On jase pas, on ne jase plus. On agit.

    L’an passé, j’ai fait 1,100 km de navigation sur le St-Laurent, canal Rideau et rivière des Outaouais. Le manque d’informations pertinentes est pathétique et peu excusable. Je pourrais t’en raconter longuement. hélas, trop de choses sont songées en fonction d’une position de consultation sur terre et non pas sur l’eau.

    Tu sais quoi? Tu ne le croira pas. Plus de 100 millions ont été investis dans les croisières internationales pour des retombées prévisibles, quant à moi, nettement exagérées. Et je peux AISÉMENT en faire la démonstration.

    Mais, ne sois pas déçue, car je ne t’invite pas cette été, NON. Mais dès 2014, je crois qu’on pourra partager un rosé bien frais devant une table fort appropriée à ton palais de connaisseuse, après avoir barboter sur notre nouveau site web, dès juin 2014, sur nos embarcations réciproques.

    Ah oui, pour relier Trois-Rivières à Shawinigan (secteur Grand-Mère), j’ai un tout petit dossier, une ou des solutions. pour seulement 1,000,000,000$, je pourrais le régler. On jase là, ON GAZOUILLE…

    Mais la réalité, naît souvent d’un rêve. Et j’en ai encore. Et j’ai même trouvé qui devrait le payer, hihhihihih. En vertu d’un arrêté en conseil de 1922.

    bonne navigation ma grande.

  6. Québec Stations Nautiques, Éco-Marina, Classification des marinas, Corridors bleus, Sentier maritime du Saint-Laurent… Depuis quelques années, le milieu du tourisme nautique se structure grâce à divers programmes. Ceux-ci permettent notamment de rehausser les effectifs nautiques, de recenser les installations et rapprocher les différents intervenants d’une industrie qui a le vent dans les voiles.

  7. Madame Blanc,

    Premièrement, j’aurais spontanément l’envie de vous remercier pour votre billet. À vrai dire, ça me fait toujours grandement plaisir lorsque des personnes médiatisées d’ici et là exposent certaines problématiques des plus pertinentes. Les réactions sont vives, plusieurs nous ont contactés à l’Association Maritime du Québec (AMQ) en ripostant ! En cette chaude saison estivale, votre billet est plus que le bienvenu mais j’aimerais y mettre un bémol.

    Oui, vous n’avez pas complètement tort mais la situation est en fait bien plus complexe (ressources, concertation, coordination, enjeux, etc.). Et même si le travail n’est pas entièrement visible et malheureusement pas immédiat, il est bel et bien là…. C’est un travail de long terme ! Une décennie est loin d’être suffisante, c’est un travail de génération en génération.
    Et c’est un travail qui implique un nombre considérable d’acteurs, l’AMQ et tant d’autres, tout d’abord ses partenaires (Tourisme Québec, Transports Canada, Transports Québec, MDEIE, MDDEFP, NMMA, etc.), mais aussi tous ces intervenants nautiques qui sont « la matière grise du nautisme » (marinas, clubs et écoles de voile, de plongée, de kayak, rabaska, de kitesurf, clubs nautiques, etc. ; toutes les fédérations : voile, plongée canot/Kayak, ski nautique, les concessionnaires, les détaillants, tous les intervenants liés à l’environnement (ZIP, COVABAR, etc.), toutes les Routes (Bleues, Rivières, Navigateurs, Baleines, etc.), tous les organismes qui se battent depuis des années Québec Maritime, CONAM, réseau du capitaine, etc., tous les organismes de sécurité nautique (GCAC ; ECP-CPS ; Société de Sauvetage, etc.) sans oublier tous ces bénévoles qui composent le secteur. Et bien entendu toutes les ATR, les ATS, MRC, CRE tant d’institutions qui travaillent d’arrache-pied pour structurer, mette en valeur, informer, conseiller, éduquer, sensibiliser le plaisir, le BONHEUR d’être sur l’eau …..Et faire valoir leur région ou encore leur secteur d’activités. Le développement du tourisme nautique ne peut se faire que de manière intégrée.

    Deuxièmement, votre titre « Le tourisme nautique est une grande opportunité touristique manquée », est-ce un cri du cœur ou un ras-le-bol ! Rassurons-nous tout de même, le travail de concertation ne se fait pas en un claquement de doigt. Le tourisme n’est jamais figé et encore moins le tourisme nautique, c’est un travail au long court. D’autant plus long et fastidieux que les acteurs concernés sont nombreux et jusqu’à très peu de temps, pour ne pas dire 2007 depuis la mise sur pied de Québec Stations Nautiques, ne se parlaient pas, en fait nombreux ne se connaissaient même pas !

    Troisièmement, j’aimerais que les stations nautiques elles-mêmes puissent vous témoigner le travail réalisé depuis à peine 5 ans, lent certes mais avec tellement de persévérance et des accomplissements même petits soient-ils ! Ces accomplissements sont là. Ils découlent de passionnés comme vous qui pensent aussi qu’il y a tant à faire.
    Lorsque vous dites « tout est à faire » oui tout est à faire et cela prend des ressources humaines, financières, de la volonté, de la concertation, faut aussi se comprendre, tout une autre paire de manche ! Le travail est exigeant mais IL EST LÀ ET IL A BEL ET BIEN COMMENCÉ.

    Vous voyez quebecstationsnautiques.com est en processus d’amélioration, il devrait d’ici quelques mois pouvoir apporter un renouveau et être utile aux amoureux de l’eau. (navigationquebec.com sera transféré progressivement vers les autres sites de l ‘AMQ).

    Enfin, je suis entièrement d’accord avec vous, nous avons à harmoniser le tourisme (peu importe le type de tourisme d’ailleurs) et ce sur toute une province en y intégrant l’ensemble des services, activités, ressources, etc. sur des cartes, ou autres médiums. Mais c’est travail ardu quand on ne peut que constater une concurrence accrue entre les organismes touristiques, nautiques, etc. Tout le monde court après son argent…
    Toute forme de structuration implique des coûts considérables, on doit donc avancer à un rythme que l’on peut se permettre financièrement. On est tous dans le bateau….
    À quand une chaire de tourisme nautique pour avoir des études scientifiques qui stimuleront les sources de financement, les formes d’investissement. L’argent dynamise, c’est une clef mais avant de faire des dépenses ici-là, il faut se concerter, comprendre et avoir une ligne directrice commune et nous sommes nombreux.

    Chose certaine vous comme nous, et eux aussi, pour côtoyer nombre de ces organismes, nous voulons faire valoir et à juste titre ce qu’est le tourisme nautique et ne plus tourner le dos au Fleuve et mettre en valeur tous les plans d’eau si précieux du Québec.

    Au plaisir de vous croiser sur l’eau ! bon été.

    Béatrice Launay
    Directrice Québec Stations Nautiques à l’Association Maritime du Québec

  8. Mme. Blanc,

    J’ai pris connaissance de votre blogue intitulé Opportunité manquée. Vous me permettrez de vous soumettre respectueusement cette brève observation.
    Si votre commentaire procède d’une structure d’analyse tout à fait conforme et intéressante, il s’appuie malheureusement sur des informations qui ne sont malheureusement pas à jour. En gros, le nautisme souffre en partie des carences que vous soulevez mais les efforts de structuration effectués au cours des dernières années donnent déjà des résultats sur le terrain. Les programmes de classification des marinas et Éco-Marinas qui regroupent une soixantaine de ports de plaisance témoignent des efforts de mise à niveau des infrastructures d’accueil de la plaisance. Le réseau Québec Stations nautiques est maintenant fort de 14 stations nautiques accréditées (trois autres sont en processus de structuration) et couvrent une très large partie du territoire québécois.
    De surcroît, elles regroupent environ 1 500 intervenants nautiques engagés dans le développement du nautisme qui travaillent en étroite collaboration avec les municipalités, corps publics et entités touristiques pour former un réseau d’accueil touristique nautique qui s’intègre bien avec l’ensemble de la stratégie de développement du tourisme québécois et serve au mieux l’intérêt de tous les plaisanciers.

    Je suis assuré que vous serez de plus en plus en mesure d’apprécier les résultats positifs des efforts qui se déploient actuellement sur le terrain.
    Si vous aviez besoin de plus amples informations ou de la documentation sur nos programmes, n’hésitez pas à communiquer avec nous; notre collaboration vous est acquise.

    Respectueusement,

    Yves Paquette
    Directeur général
    Association Maritime du Québec

  9. Ping : Problématiques du marketing de destination Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure

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