Nous ne sommes pas tous égaux devant Google et les arnaques de référencement

Pin It

Quelques arnaques de référencement

Il m’arrive d’entendre à la radio la pub d’un fournisseur de référencement qui se vante que 97 % de ses clients arrivent sur la 1re page de Google. La pub ne dit cependant pas pour quelle requête. La semaine dernière, lors de mes ateliers avec le CEGEP de Sherbrooke, j’ai aussi rencontré une femme d’affaires qui me dit qu’elle payait l’un de ses fournisseurs pour qu’il fasse des « vagues de référencement ». Comme après 15 ans de consultation web je n’ai jamais entendu ce terme je lui demande:

Mais qu’est-ce qu’une vague de référencement?
Elle ne sait pas
Qu’est-ce qui est référencé?
Elle ne sait pas non plus
Pour quelle requête êtes-vous mieux positionné?
Aucune idée
Comment vos statistiques ont-elles augmenté?

Rendu là elle était rouge comme une tomate et me dit que c’est pourquoi ils venaient suivre mes ateliers.

La semaine dernière aussi, un autre entrepreneur me demanda conseil à propos de son contrat de 10 000 $ pour du référencement. Ses statistiques n’ont pas bougé et il pense bien s’être fait avoir. Je lui demande de m’envoyer le contrat de son fournisseur.

Son fournisseur lui facture donc :

  • Orientation stratégique 1,154.25 $
    • Planification
  • Création d’un blogue dans sa plateforme Drupal 5,130 $
  • Référencement payant 2,965 $
    • OPTIMISATION DE VOS CAMPAGNES
    • CONCEPTION ET PROGRAMMATION D’UNE PAGE D’ATTERRISSAGE
    • SUIVI ET OPTIMISATION
  • Référencement social 1,420 $
    • Ajouter des fonctionnalités sociales dans votre site Web
  • ACCOMPAGNEMENT STRATÉGIQUE 3,080 $

Pour un total de 13 749,25 $ + taxes, il va s’en dire. Mais ce fournisseur n’est vraiment pas dispendieux. Le taux horaire n’est que de 90 $ à 110 $ de l’heure…

Le document du fournisseur s’intitule OPTIMISATION ET ATTRACTION DE VOTRE SITE WEB. De surcroît, les activités de référencement payant n’incluent pas les budgets de placement de publicité à être payés à Google et Facebook.

Tout d’abord, le site au complet du client, s’il avait été fait à partir de WordPress, comme il n’est qu’informationnel, couterait très probablement le 5,130 $. Le plugiciel Sharethis que le fournisseur facture 1,420 $ prend un gros 5 minutes à intégrer dans WordPress et est déjà développé. Finalement, je ne vois rien dans cette proposition qui soit du référencement naturel. C’est pourtant la nette impression qu’a l’entrepreneur qui a payé pour ça. Les deux bras me tombent. Bien certainement qu’on parle de référencement payant (qui est en fait beaucoup plus du positionnement payant que du référencement, mais enfin…) et qu’on équipe le client avec des fonctionnalités sociales, mais la question qui tue, pourquoi cette entreprise qui a fait le site Web dès le départ, n’a pas installé tout ça dès le départ? Pourquoi lui facturer un 13K$ de plus, pour ce qui va de soit en lui faisant croire que c’est du référencement? Qui plus est, le blogue que l’entreprise a facturé 5000 $ à l’entrepreneur est hébergé chez WordPress.com (ce qui est gratuit) avec une adresse XYZ.wordpress.com qui redirige par la suite vers une URL complètement différente de celui du client. On s’entend que comme spécialiste de référencement, ou de la mise en place de WordPress.org, le fournisseur n’est pas un cent watts en plus d’être un crosseur…

Nous ne sommes pas tous égaux devant Google

Par ailleurs, en fonction de votre champ d’activités, vous ne serez vraiment pas égale à un autre entrepreneur qui travaille dans un autre domaine. Voici un exemple pour que vous compreniez de quoi je parle. Disons que vous êtes un détaillant de brassière. Au moment d’écrire ces lignes, il y a 435 000 résultats pour la requête brassiere et pour magasin de brassiere a montreal 38 600 résultats. Comparons ça maintenant à broches orthodontique 46 100 résultats ou encore manufacturier de broches orthodontique 11 200 résultats. Vous comprenez donc qu’avant même de débuter une réflexion référencement, l’un des entrepreneurs aura 10 fois plus de travail que l’autre, strictement parce qu’il offre un produit ou un service qui est dans un marché extrêmement cherché ou compétitif. Et là, ce n’est que le début du début. Si en plus, votre fournisseur nomme les onglets de votre site « produit », « service » ou « notre équipe », disons qu’avant qu’on trouve votre produit ou service spécifique, il risque d’y avoir du travail à faire. En terminant, l’autre qui se vante à la radio de classer 97 % de ses clients en première page, le fait sans doute avec le nom de commerce de ses clients. Si on ne vous trouve pas avec votre propre nom d’entreprise sur la première page, sans même avoir fait de référencement, il y a déjà un méchant problème. Aussi, si les gens vous trouvent avec votre nom, ce n’est pas de l’acquisition de client, c’est de la rétention. Si on vous cherche par votre nom, on vous connait déjà…

MAJ
Conseil aux entrepreneurs qui ne connaissent rien au Web

Certaines personnes aiment se donner une aura de respectabilité en parlant en jargon aux clients ou même en s’inventant des expressions que seuls eux comprennent (comme vague de référencement). Si votre fournisseur ne peut pas vous expliquer en terme clair ce qu’il vous facture et les résultats escomptés, oubliez-le. Oui le Web regorge de termes techniques, mais un expert arrive facilement à simplifier tout ça. Aussi n’hésitez pas à vérifier les dires et à observer les présences web et les recommandations des fournisseurs éventuels. Ça me rappelle une dame qui allait donner une conférence « l’art d’être efficace sur Twitter » et elle n’avait que 300 personnes qui la suivaient sur son propre compte. Il me semble qu’il doit y avoir des lumières qui s’allument dans la tête d’un entrepreneur…

Vous aimerez peut-être aussi

 

 
La phobie du taux horaire
La mort du référencement (death of SEO)
Sites internationaux, de commerce en ligne ou touristique et contenus dupliqués
Référencement de sites à l’international
La question du « beau » sur le Web, ou pourquoi ça me fait toujours rire
Bloguer fort ou dépenser beaucoup d’argent, quelle est votre stratégie?
Google : les consignes d’analyses référencements à leurs employés
Le référencement, c’est comme le jardinage
De l’importance du SEO et d’une structure d’URL efficace pour des sites de commerce en ligne
De l’importance capitale d’inclure une stratégie d’hyperliens dans ses processus d’affaires

Imprimez ce billet Imprimez ce billet

Commentaires

  1. Max

    Pu…., ce blog là, il vaut son pesant d’or Michelle! Je l’ai adoré! Tout en lisant, je lisais déjà la suite dans ma tête. Vous devez vous sentir bien seule dans cet univers de crosseurs. Super billet, merci!

  2. Michelle Blanc

    Il y a plein de gens honnêtes et efficaces aussi dans cette industrie…

  3. Jonathan Poliquin

    Bien dit !

  4. Jean-Francois Mercier

    10 000$ pour du référencement… de mon côté j’ai déjà facturé jusqu’à 6000$ des travaux qui demandaient une grosse analyse et un suivi serré sur l’évolution du trafic et du positionnement. Tout dépend des travaux.
    Parfois un support en rédaction stratégique est aussi nécessaire. Personnellement je privilégie toujours le référencement organique au référencement payant, car le payant disparaît au clic tandis que l’organique reste et progresse. 1420$ pour l’ajout de fonctionnalités sociales au site ça me dépasse… les logos aujourd’hui peuvent s’ajouter avec des widgets dans les headers ou footer et il n’y a que Google Plus qui demande de faire une liaison via Google Webmaster Tool. Pinterest demande aussi un peu plus de temps, mais 1420$, c’est pratiquement le prix que nous facturons pour la création d’un site de base en entier.
    Personnellement je vois des sites construis sous WordPress ici à Sherbrooke par des agences qui facture entre 15,000$ et 30, 000$ et aucun travail stratégique en SEO de fond n’a été fait, donc les clients se retrouvent avec des coquilles vides, c’est aberrant de voir ça, mais ils ont des gros locaux à payer…

    Les termes pour mettre de l’avant une stratégie en SEO peuvent varier selon les objectifs, peut importe,
    il faut d’abord déterminer où se situent le trafic (quelles sont les requêtes) ou les tendances dans un secteur de service ou produit tout en vérifiant l’autorité ou DA (domain authority) dans le cas d’une page (PA page authority). Quand je dis ou se situe le trafic je veux dire, quels sont les combinaisons ou tendances de mots les plus fréquemment tapés dans les requêtes que nous devrions réutiliser pour composer l’URL, nos metas titre et metas description, peut-être les réutiliser dans les headinds H1 H2 H3 et ensuite les balises alternatives des images, etc.

    Malheureusement certaines requêtes ou combinaisons de mots sont parfois “Difficiles” je veux dire par “Difficiles” ou la compétition est féroce… donc plusieurs sites à haute autorité se battent ou utilisent ses mots ou combinaisons de mots à haut trafic. Si c’est le cas il se peut parfois que nous soyons dans l’obligation de travailler l’autorité du site ou de la page par des méthodes de création de liens NoFollow et Dofollow provenant de répertoires ou de sites autoritaires. La liaison simple d’un site avec les réseaux sociaux à la base à déjà un impact très important, Google Plus étant à mon avis le plus payant en sorties SERP (secteur de service) et Facebook étant le plus payant en visibilité sociale si bien exploitée bien sûr. Mais à la base la liaison avec les réseaux sociaux est importante, car Google nous attribue une cote sociale et les liens NoFollow provenant des réseaux sociaux transfert tout récemment du Trust Rank donc une certaine notoriété défini sous forme de confiance. D’ailleurs Google aime de plus en plus ces liens NoFollow, car ils empêchent de tricher l’autorité d’un site et les campagnes excessives de liens dofollow sont de plus en plus détectées.

    Il ne faut pas oublier que Google considère maintenant beaucoup l’aspect « Vitesse » d’un site donc une partie intégrale du référencement. Certains sites présentent des problèmes de vitesse à cause d’images trop lourdes, les CSS, JS et HTML ne sont pas minifiés, aucun système de réduction de requêtes n’est implanté, aucun système de cache n’a été intégré, le site n’est pas en GZIP côté serveur, parfois certains sites ne sont même pas adaptatifs tablette et mobile… ce sont tous des éléments qui ont un impact sur l’optimisation…

  5. Yannick Therrien

    Michele,

    Je ne sais quel mouche vous a piquée.

    Mais je n’ai pu m’empêcher de me sentir interpellé quand vous parliez de mon entreprise, que j’ai consacré 16 ans à bâtir en ces termes: “l’autre qui se vante à la radio de classer 97 % de ses clients en première page, le fait sans doute avec le nom de commerce de ses clients.”

    Premièrement, le chiffre à la radio est de 96%. Mais pourquoi “s’enfarger” dans les détails n’est-ce pas?

    Il était de 93% et risque de changer à 94% prochainement. Ca bouge. C’est organique.

    Deuxièmement, nos statistiques sont basées sur une série de mots-clés choisis par nos clients. Si la série principale de mots-clés que le client a choisi a pour résultat qu’il apparait en première page, c’est un point. Plusieurs sortent pour plusieurs différents mots-clés, mais on ne compte qu’un point par client.

    Je suis entièrement d’accord avec le fait que de sortir avec le nom de l’entreprise, est le strict minimum. Que des imbéciles auraient fait une publicité sous ce prétexte. Je vous confirme, nous ne sommes pas imbéciles.

    Troisièmement, je sais que vous n’êtes pas journaliste. Ce qui excuse j’imagine le fait que vous ne vérifiez pas vos informations avant d’écrire. Et du même souffle, c’est ce qui fait que le web est effectivement devenu un far west où on peut plus ou moins dire et écrire n’importe quoi.

    L’ironie ici, C’est la sympathie que j’éprouvais pour vous quand vous aviez vous épisodes de cyber-bullying. Alors qu’aujourd’hui, c’est vous qui faites des insinuations erronées. Très ironique.

    Ce qui blesse le plus, c’est que vous me connaissez, puisque j’ai fait appel à vos services (alors que vous étiez un homme) dans le cadre d’un de mes cours à l’Université St-Paul. Et plus tard, on s’est croisé à quelques reprises au salon du livre (Québec et Montréal). Et qu’en plus vous avez mon courriel personnel. Vous avez même participer à l’écriture d’un de mes livres (Tout Pour Réussir à publier son premier livre).

    Vous auriez pu simplement me demander à quoi nous faisions référence dans notre pub et je vous aurais expliquer. Plutôt que de gratuitement jumeler différentes histoires d’horreurs de fournisseurs web et surtout, incorporer le mot “arnaque” comme titre de votre billet, pour enchainer avec une référence à notre publicité.

    Cela étant dit, vous avez le droit à votre opinion. Mais de grâce, faites un minimum de recherche et surtout, ne tombez pas dans le diffamatoire… C’est impardonnable. Vous mieux que quiconque aurais-je pensé, le savez.

    Un mea culpa serait bienvenue. Bien qu’à vous lire depuis des années, je sais pertinemment que ce n’est pas votre tasse de thé.

    Respectueusement,
    Yannick Therrien
    http://yannickweb.net/temoignages