Web 2.0, le club des « mal cité »?

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Hier je lis avec étonnement l’article Méfiez-vous du Web 2.0. Je connais le journaliste et les deux personnes cités dans son article. Je suis donc un peu au dépourvu puisque les deux personnes citées me disent avoir conversé durant 45 minutes avec M. McKenna et que ce qui transpire de l’article, ne représente pas tout à fait la teneur de leur propos. J’ai aussi discuté avec M. McKenna et il me dit que le titre de l’article n’est pas le sien. En fait, son titre étais « Web 2.0 buzzword ou outil marketing? ». Déjà, l’entrée en matière prend une tout autre couleur.

Ce qui est étrange de l’article est le fait que j’aide.ca est un exemple éloquent de ce que peut être le Web 2.0 et que Revolver3, ont et ont eu plusieurs contrats de mise en ligne de blogues dont celui de l’association marketing Montréal. Alors est-ce que ces gens crachent dans leur propre soupe? En fait, ce que je comprends des diverses discussions de ces intervenants c’est plutôt la position que oui le Web 2.0 c’est une évolution formidable du Web, mais pour certains de leurs clients qui ne sont pas encore rendus au Web 1.0, la marche peut être haute. De plus, en fonction des clientèles cibles qu’ils côtoient (les PME sans argent d’étudiants bien branchés par exemple) les nouveautés qui excitent les esprits et les buzzword dénudés de sens pour eux, peuvent compliquer davantage l’évolution de leurs modèles d’affaires Internet. Ce qu’ils me disent tous de surcroît, c’est qu’il y a de plus en plus de buzz autour de concepts que peu de gens finalement maîtrisent encore vraiment.

Sur un autre ordre d’idées, les antiWeb 2 habituels, nommément Michel Dumais et Embruns, n’ont pas tardé à spinner la chose. Dans le cas d’Embruns et qui est un peu rigolo, est que sur le même blogue il écrit dans un billet

Presque 40 millions d’Européens n’ont pas réalisé un achat prévu après avoir lu des commentaires d’autres consommateurs ou particuliers sur le web.
1 Européen sur 5 a changé d’avis sur les produits et services d’une société après avoir lu des blogs.
26 millions d’Européens ont déjà eu une moins bonne image d’une société après avoir lu des blogs la concernant.
60 Millions d’Européens seraient plus enclins à acheter un produit ou service s’ils lisaient des commentaires positifs sur ces produits ou services sur des blogs de particuliers.
Les blogs ont changé l’opinion de 25 millions d’Européens sur les produits ou services d’une société.

Et que dans un autre billet on peut lire

Le Web 2.0…
…si ça n’existait pas, il faudrait l’inventer, tant cela fait vivre pas mal de bateleurs et bonimenteurs, et tant cela occupe nos conversations dans la blogosphère quand on a rien à dire d’intelligent (même Tristan Nitot n’hésite pas à se prostituer).
Cependant, le vent tourne, à voir ce nouveau traitement qui naît dans la presse généraliste : “Méfiez-vous du Web 2.0”.

Disons que c’est un peu, contradictoire!

En guise de conclusion, un courriel de Pascal Beauchesne suite à notre conversation téléphonique (avec sa permission).

Michel,
J’dis pas que nous sommes pas à l’ère du 2.0, ça fait déjà quelques années que nous y sommes, comme tu sais… Et c’est l’avenir.

Par contre l’une des responsabilités chez les leaders d’opinions & influenceurs de l’industrie est de bien sensibiliser & éduquer les décideurs sur le sujet. Seulement quelques uns – tu es l’un des premiers – maîtrise la matière et possède une approche sensible.

Il est là le danger de parler de 2.0 dans son discours d’approche, il y a beaucoup trop de monde qui dise n¹importe quoi. On ne semble pas encore s’entendre, l’historique du 2.0 installe ses balises, certes, mais nous sommes en pleine instance démocratique sur le sujet. Allez trop vite, c’est faire peur. Il faut trouver une manière de modérer le discours afin que tout le monde y trouve son compte. C’est pas tout le monde qui est plongé dans cette matière quotidiennement comme nous le sommes.

Tant mieux si un débat naît de cet article, faut simplement savoir “spinner” un sujet comme un journaliste sait bien le faire.

Pascal.

Pour ceux qui ne savent pas encore c’est quoi le Web 2.0, visitez ma section sur le sujet

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Commentaires

  1. Blogue marketing interactif de l’Association marketing de Montréal » Blog Archive » Web 2.0, le club des « mal cité »?

    […] Pour ceux qui ne savent pas encore c’est quoi le Web 2.0, visitez ma section sur le sujet… […]

  2. Blogue marketing interactif de l’Association marketing de Montréal » Blog Archive » Web 2.0, le club des « mal cité »?

    […]  Déjà publié sur Michelleblanc.com […]

  3. philippe.paradigma

    W2 = l’appropriation du web par les webonautes, un très bon billet de Francis Pisani. Tout simple et rafraîchissant
    http://pisani.blog.lemonde.fr/2006/11/16/w2-lappropriation-du-web-par-les-webonautes/

  4. Sebastien

    Effectivement, comme toi Michel, j’ai été très surpris du titre et du contenu de cet article. Comme je le mentionnais dans mon blogue au début de la semaine (avant la publication de l’article), je pense que les changement d’attitudes et de comportements des early adopters du Web (les bloggers, les adolescents, etc.) signalent un changement fondamental à moyen terme dans la façon dont on interagit avec le Web (http://www.praized.com/blog/trends/web-20-dont-be-caught-by-surprise/).

  5. Sebastien

    En passant, je ne sais pas si quelqu’un a remarqué mais dans la même édition de La Presse, il y avait un entrevue avec Christian Yaccarini du technopole Angus qui annonçait la chose suivante: “Un «centre de convergence» devrait pousser sur les terres des anciennes Shop Angus d’ici le début de 2008. La pièce maîtresse sera un auditorium de 250 places. «Le CHUM, l’Institut de cardiologie de Montréal et l’hôpital Maisonneuve-Rosemont ont besoin d’auditoriums pour faire des conférences et des colloques», explique M. Yaccarini. Des laboratoires de recherche seront intégrés au bâtiment, «de petits labos pour des petites entreprises qui sortent des universités». Au rez-de-chaussée, des bureaux d’avocats et de comptables viendront fournir des services à ceux qui brassent des affaires au technopôle.”

    C’est un MaRS Discovery Center!!! Comme à Toronto! http://www.marsdd.com/

    Source: http://www.lapresseaffaires.com/nouvelles/texte_complet.php?id=8,2004,0,112006,1312015.html

  6. ipub

    sacré journalistes….

  7. frederic fortin

    Personnellement, le Web 2.0 est un moyen de communication qui permet de répendre des connaissances pour tout genre de personne. Parfois, il est mieux de regarder une explication sur un blogue que sur un site officiel, parce que le blogueur aura tendance à prendre un ton plus familier avec l’utilisateur et moins scientifique. Quand vous dites que c’est l’avenir oui ce l’est, car ce la révolutionne l’utilisation de l’internet. Il n’est plus question seulement de consulter mais bien de commenter et faire avancer certains sujets et à trouver des solutions même parfois. Pour ce qui est du titre modifié de l’article, rien ne me surprend les médias québécois adore montré le côté sombre d’une nouvelle donc il n’hésite en aucun cas de déformer les propos pour avoir un titre choc!

  8. mathieub

    – Je poste ici ma réponse envoyée sur le blogue marketing interactif, sur le même sujet –

    Bonjour!

    Je suis l’autre “mal cité” de l’article de Technaute, je voulais simplement étoffer ma pensée!

    Je ne suis pas contre le Web 2.0, bien au contraire. Je pense simplement que les entreprises maîtrisent tellement mal le “Web 1.0″ (ou le Web en général, tout simplement) que ce sont les pratiques Web de base qui devraient faire l’objet des discours en affaires électroniques, plutôt que les 2 ou 3 wikis ou machins en AJAX qui font la joie de quelques geeks.

    Encore aujourd’hui, en 2006, plusieurs sites :

    – Ne sont pas optimisés pour le référencement organique (ils se classent très mal dans Google)

    – Obligent à “scroller” de gauche à droite en 800×600, alors que de plus de 20% des internautes utilisent cette résolution ou ne naviguent pas en plein écran

    – Utilisent une écriture tellement petite qu’elle est difficile à lire (ce blogue en est un bon exemple non?)

    – Proposent des processus transactionnels interminables avec des taux d’abandons extrêmement élevés

    – Ne mesurent à peu près rien et ne connaissent pas les parcours types des visiteurs

    – Affichent mal leurs produits, parfois sans les prix

    – Font de la pub Adwords (ou pub en général) sans “landing pages”

    Et je ne parle pas ici de PME, beaucoup de grandes entreprises dépensent des sommes folles dans des sites nuls.

    Il y a beaucoup de petites trucs simples et pas chers qui feraient gagner (ou sauver) beaucoup d’argent aux entreprises sur le Web. Et beraucoup plus simples à gérer que des communautés en ligne ou des “communications bi-directionnelles avec les utilisateurs”!

    Les entreprises qui réussissent avec des trucs Web 2.0 sont extrêmement rares. Parmi toutes les entreprises qui réussissent sur le Web (il y en a plusieurs), une INFIME minorité le fait avec des trucs 2.0.

    Mais puisque c’est ce dont tout le monde parle, toute le monde se démarre son nouveau concept Web 2.0 en même temps… Combien de blogues et de communautés en ligne sont en train d’être créées en ce moment? C’est exactement comment en 1997, où tout le monde se démarrait son encan en ligne ou son “e-magasin”… Combien ont été rentables?

    Je me dis que faire la même chose que tout le monde, ce n’est pas une super “opportunité d’affaires”…!

    Pour terminer, un article de Jakob Nielsen super intéressant à ce sujet :

    http://www.useit.com/alertbox/design_priorities.html

    Voilà, sinon passez une bonne journée!

    Mathieu Bernatchez

  9. Administrator

    Cher Mathieu

    Merci de tes précisions. À ce propos, je t’invite à lire ou relire mon billet https://www.michelleblanc.com/2006/11/29/reflexions-bulle-2-0/