Pourquoi, au Québec, le web est-il en quasi-absence de nos élections?

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Ce week-end, j’ai reçu une demande du rédacteur en chef du journal Voir, pour pondre en 125 mots, une réponse à la question Pourquoi, au Québec, le web est-il en quasi-absence de nos élections? Ça fera partie de la rétrospective de fin d’année du prestigieux journal. Voici ma réponse :

Tous les secteurs de la vie québécoise sont en retard sur le Web. Ça commence par nos élus et ça continue avec l’économie, la culture, l’éducation, et cetera. Nos élus Baby-boomers sont des freaks du contrôle et pour que le Web fonctionne, il faut accepter une certaine perte de contrôle et ils en sont incapables. Les soupers spaghetti sont une recette connue, la sauce Web 2.0 fait peur puisque « les citoyens pourraient dire leur mécontentement ». Même la FPJQ s’inquiète de la montée du Web. Le Web est perçu comme une menace à la stabilité du « pareil au même ». Les élites communicationnelles qui conseillent nos partis, croient encore aux vertus de l’affichage sur le bord de l’autoroute. Le Web c’est donc une affiche compliquée à gérer qui est moins payante que le placement TV à pourcentage.

MAJ
L’article Revue 2008Sans rancune 2008 du journal Voir est ici

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Commentaires

  1. Thierry

    Je te trouve bonne. Décrire la situation en 125 mots. Ce n’est pas du gâteau.

  2. Pierre

    Les Baby-boomer auraient tout intérêt à suivre l’exemple d’Obama… J’ai toujours dit qu’il faut se méfier des explications monocausales, mais je crois que le web est en grande partie responsable de sa monté au pouvoir…

  3. Jean-Pierre

    “Le Web est perçu comme une menace à la stabilité du « pareil au même ».”

    Voilà l’unique phrase qui résume tout le problème du Web au Québec…”Nous” avons peur trop souvent de ce qui est nouveau, ce qui en conséquence nous bloque et nous empêche d’avancer et exploiter pleinement…

  4. Hicham

    Tu as parfaitement résumée la situation Michelle.
    Mais en étant honnete dans sa démarche et franc, on ne perd pas tant le contrôle que ça.

  5. Denis Champagne

    Tu as clairement explique la chose Michelle.

    Surtout au fait du controle mais il reste qu a defaut d une education, les agences n’auront pas de choix que de migrer vers cette tendance a un moment donne.

    Par ailleurs j ai quelques clients qui sont maintenant opuverts a entammer le processus.

    C est une question d ouvrir la conscience et de les eduquer le champ d opportunite pour tous va s ouvrir.

    Je crois humblement qu il incombe a nous de leur procurer ce genre d info et d education pour les fideliser.

    Je pourrais t envoyer un doc a ce sujet d un de mes clients si tu veux.

    Bonne journee,

  6. Fannie

    @ Michelle
    J’ose imaginer qu’avec le départ massif à la retraite, les prochaines années, des baby-boomers, la peur face à cet outil incroyable et ce médium si efficace qu’est le Web trouvera une place d’honneur au sein des formations politiques, ministère et députés. Cette folie du contrôle me fait bien rire. C’est toute une génération aux prises avec cette attitude illusoire. Car depuis quand, dans la vie, on a le total contrôle sur notre environnement (au sens large)? Si tel était le cas, ce serait connu!

  7. Ariane Boivin

    Bonjour,
    Votre commentaire est très intéressant, mais malheureusement beaucoup trop court… À TLMP, vous avez commencez aussi à parler de la présence des partis politiques sur le Web, mais cela ne constituait pas une analyse exaustive. Vous avez piqué ma curiosité et maintenant j’en veux plus! Serait-ce possible de nous faire une analyse, parti par parti, de leur présence sur le Web? Que pensez-vous entre autres de la campagne de Québec Solidaire sur le Web? Au moins, eux, ont décidé qu’ils continueraient leur présence sur le Web, dont leur blogue, même si la campagne est terminée!

    En espérant vous lire sur ce sujet…

    Bonne journée

  8. Jonathan

    @Pierre

    Obama, Obama, Obama…

    Quel illusionniste du Web ce Obama.

    Il n’a fait pas exception à cette tendance. Ses communications Web ont été on ne peut plus unidirectionnelle. Tous ce qu’il a fait, c’est s’assurer un maximum de canaux de diffusion et comme il en a utilisé beaucoup qui ont la cote, on l’a mis sur un piédestal.

    http://www.atelier.fr/cyber-culture/4/25112008/obama–simulacre–democratie–participative–web-37487-.html

  9. Josée Plamondon

    Bien d’accord avec toi Michelle pour les control freaks. Le peu d’intérêt de la classe politique pour le web participatif n’est pas étonnant: l’ouverture et la transparence sont de plus en plus remis en question au nom de la réussite de projets. Même les consultations publiques sont perçues comme des entraves à l’efficacité et au développement.

    Les stratèges en communication des partis politiques ne sont pas capables d’intégrer le web à leur plan de campagne, encore moins aux activités régulières de leur parti.

    Le web n’est qu’un outil pour le changement. Il faut changer la façon dont on fait de la politique.

    Tu devrais ajouter cela à ton offre de services. On ne sait jamais.

  10. fredfred

    Superbe synthèse, comme toujours. J’ajoute que le web bien utilisé pour la chose politique réclame du CONTENU, des mots et des images cohérents qui laissent des traces. Depuis que le jeu politique nous vend des faces de héros en lieu et place de gens avec des convictions, poduire ce fameux contenu réclame des compétences aue, le plus souvent, les partis n’ont pas.

  11. Michelle Blanc

    @Josée Plamondon
    Je deviens lasse de continuellement analyser des sites Web de partis qui continuent d’être “poches” année après année, élection après élection. Si le cœur vous en dit, dans ma catégorie Politique et internet, vous trouverez des centaines de billets que j’ai déjà publié, sur le sujet. Amusez-vous bien…

  12. ARYANE » Vivement la “révolution tranquille” numérique au Québec!

    […] pour amorcer un exercice de co-création en ce sens. Michelle Blanc ne cesse de dénoncer cette peur qui paralyse nos leaders à modifier leurs paradigmes au profit de notre […]

  13. JFPoulin

    Bravo bien dis en 125 mots..

    @hicham

    Oui il y a perte de contrôle et il faut l’assumer. Tu peux gérer les degrés de perte de contrôle mais il reste que le client doit l’accepter et ne pas paniquer a la première contribution qui ne va pas dans le sens de son produit ou de son message. Il faut laisser aller et en plus être prêt a reconstruire constamment son image et a la faire évoluer avec les contributions.

  14. Olivier

    139 mots.

  15. Michelle Blanc

    @Olivier
    Le retour de mon troll préféré 🙂

  16. Anaïs Laurent

    Nos politiciens n’ont jamais eu, dans l’histoire, un outil de propagande aussi puissant que le Web 2.0 à leur disposition et ils ne s’en servent pas ; c’est dire à quel point ils sont dépassés, peu encons à connaître la vision de leurs citoyens…pêchent-ils par excès ou manque de confiance ?

  17. AntiPollution

    Mme Blanc,le web 2.0 est un outil à apprivoiser pas seulement de la part des baby-boomers. Malheureusement ce n’est pas tout le monde qui pitonne sur un ordinateur; encore faut-il avoir les moyens de s’en procurer un.

    Pour ce qui est de critiquer nos politiciens, les pages d’opinions en sont pleines, les lignes ouvertes abondent en plus de tous les blogues d’amateurs.

    Nos politiciens pourraient se donner une meilleure image en écrivant et en répondant sur leur site web. Mais qui me prouvera que c’est bien le politicien qui aurait écrit le billet et les réponses aux commentaires des lecteurs ?

  18. Andrés Restrepo

    Les boomers (décideurs) Québecois de par leur passé Judeo-Chrétien entretiennent une drôle de rapport avec la technologie; en celle-ci ils voient un agent corrupteur d’une certaine sacralité que je ne pourrait qualifier que de dogmatisme « analogique ».

    Le fruit défendu est aussi la tentation que permet aux hommes et aux femmes de sortir de l’Eden et de s’approprier de la création.

    Je suis fondamentalement convaincu que les nouvelles générations vont changer ce rapport historique malsain
    et grâce aux nouvelles technologies donner à la démocratie Québécoise un nouveau souffle.

  19. Mandybula

    Regretablement il paraît que nos politiciens n’ont pas le temps pour lire des blogues. Tout le monde se demande pourquoi le taux de participation aux dernières élections au Québec a été si bas. La publicité à côte des autoroutes n’atteint pas les jeunes parce que ils passent plus de temps sur l’ordinateur. La campagne d’Obama nous a donné un bon exemple.