« Plus de gens en mangent parce qu’elles sont plus fraîches et elles sont plus fraîches parce que plus de gens en mangent » était l’un des slogans de la compagnie Hygrade, avant que ne frappe la tragédie de la Listériose, dont j’ai déjà parlé dans mon blogue. Ce slogan est aussi valable pour les médias sociaux. Comme suite à mon billet La grosseur compte sur les médias sociaux, Christiane Gervais me fait le commentaire suivant :
Est-ce qu’avant que la taille de l’espace que tu occupes dans les médias sociaux ne s’amplifie, il ne faut pas que tu aies d’abord été connue et intéressante, avoir captivé ailleurs tous les publics, d’une façon ou d’une autre?
Est-ce que les milliers de personnes qui ont envie d’associer leur nom au tien, que leur nom soit vu à côté du tien, talentueuses ou pas, ne te servent pas uniquement de faire-valoir alors que leur présence à elles, dans ces médias sociaux, demeure sans importance, accessoire?
La taille de ta notoriété sur le Web prend de l’importance juste en donnant une recette de BBQ, parce que des centaines de personnes veulent pouvoir te répondre « Ah, ça l’air bon. ».
Même si ces personnes fréquentent les espaces médiatiques de dizaines de personnalités en vue et réussissent à devenir « ami » avec elles, la place qu’elles occupent sur le Web et dans les médias sociaux ne changera pas, la tienne oui, mais pas la leur. Elles maintiendront leur poids santé mais contribueront à te permettre de t’amplifier!
McLuhan aurait adoré les médias sociaux! « The medium is the message ».
En guise de réponse à madame Gervais, il est vrai que le slogan cité plus haut s’adapte parfaitement à vos propos. Cependant, moi comme la grande majorité des blogueurs et adepte des médias sociaux, j’ai débuté dans les méandres de la sphère INCOGNITO. Le blogue est exponentiel, mais il débute pour tous à zéro. Je dois cependant admettre qu’avant ce blogue, j’étais déjà un petit peu connue. En fait, dès ma sortie de HEC Montréal, j’étais invitée à donner une conférence au prestigieux Conference Board of Canada et mon mémoire fut publié scientifiquement. J’ai aussi contribué à de nombreux ouvrages professionnels avec la Chaire de commerce électronique RBC Groupe Financier de HEC Montréal et écrit en tant qu’experte, de nombreux articles dans Branchez-vous et Les Affaires.com (de toute façon, vous pouvez lire ma bio). Mais tout de même, mon blogue, Facebook, Twitter et tutti quanti, ont tous débuté à zéro. Zéro contenu, zéro lecteur, zéro hyperlien externe. J’ai aussi été très médiatisée bien avant Tout le monde en parle. C’était des médias plus spécialisés comme La Presse Affaire, Les Affaires, Infopresse, Stratégie, Canal Argent et autre, que des médias grands publics. Mais ce sont eux qui me font des demandes d’apparition et non le contraire. Et ces demandes viennent directement de mon blogue. Mais il est certain qu’à un certain moment, la masse (dans le sens de grosseur), commence à travailler pour toi et que l’exponentialité, fait bin des petits. C’est d’ailleurs l’un des principes de l’économie numérique que l’on nomme La longue traîne. Mais c’est accessible à n’importe qui. Il suffit de comprendre la dynamique, d’être constant, passionné, rigoureux et d’avoir un tant soit peu de talent. J’ai partagé bien des fois ma recette à succès et je la partage encore et encore avec vous mes lecteurs, avec tous mes clients et avec l’auditoire des gens qui assistent à mes conférences. Ce n’est pas de la « rocket science », juste de la compréhension des mécanismes à l’œuvre et beaucoup de travail. Mon blogue est d’ailleurs presque entièrement dédié à ça. J’ai même déjà expliqué l’importance de mettre une recette de sauce à spaghetti, de temps à autre dans un blogue marketing.
Pour d’autres perspectives sur mes recettes, relisez mes billets :
Conseils à ces nouveaux blogueurs qui veulent percer
Comment ‘réseautent’ les femmes?
Pourquoi les blogues sont-ils avantageux pour une stratégie de positionnement Web ?
Télévision versus le Web et paradoxe perçu
C’est exactement ça Michelle!
Tu démontes bien le processus et le démontres bien! C’est vrai que tout le monde en mange parce que tout le monde en achète, mais il faut que ce soit bon!
C’est parce que ton travail était bon, dans les différentes sphères : académique, le monde du travail et le WEB, que ton blogue est devenu si populaire, que l’on s’arrache tes conférences. Ce n’est pas de la génération spontanée! C’est tout le travail qu’il y a derrière qui permet aujourd’hui d’être la première, chapeau!
Votre billet est très humble et très vrai cela dit je voulais vous demander tout autre chose, je suis que depuis peu régulièrement votre blog, exposez-vous quelque part votre avis sur l’avenir des médias sociaux, et/ou comment évolueront-ils? Je serais très intéressé de connaître votre avis à ce sujet.
Cela dit bonne continuation à votre blog qui est de grande qualité dans ce domaine.
J’ajouterais une nuance à ton point « Mais c’est accessible à n’importe qui. Il suffit de comprendre la dynamique, d’être constant, passionné, rigoureux et d’avoir un tant soit peu de talent. »
Je pense qu’il ne faut pas sous-estimer « quand » on commence à utiliser un nouveau média, en plus du comment. Plus on commence tôt, plus on bénéficie de l’effet d’emportement quand la vague monte. Ce fût vrai pour les blogues, encore plus vrai dans Twitter (Facebook a selon moi une mécanique différente). Je suis certain que j’ai bénéficié largement d’être une des premières voix francophone en technologie sur le blogue comme sur Twitter, même chose pour toi dans ton créneau.
Aujourd’hui, repartir tout ça de zéro j’aurais beaucoup plus d’efforts à mettre pour augmenter mon auditoire.
La qualité du contenu, la fréquence, oui. Mais aussi le « timing ». Et choisir ses plate-formes judicieusement, parce que ce n’est pas si facile de se bâtir un auditoire dans Second Life, non? 😉
Bon point sylvain, le timing est important et il s’additionne probablement à l’achalandage du créneau. Mais on peut avoir de « followers » dans Second Life? Ha bin là, je suis en retard dans les nouvelles… 🙂
@Yoland, je ne suis malheureusement pas une devinesse 🙁
@Christianne c’est gentil, merci
On peut aussi être représenté par des fans, sans s’investir soi-même dans les média sociaux. Les entreprises innovent, les fans socialisent, chacun son truc. Il faut alors mesurer l’occurence des tags liés à l’entreprise, plutôt qu’un nombre de followers.
Exemple:
http://twitter.com/#search?q=ipod
http://twitter.com/Apple
Ce texte m’a fait penser à un commentaire d’Édith Piaf du genre: « quand tu es rendue en haut, il ne faut pas oublier de retourner l’ascenceur pour les autres qui sont en bas ». S’il en est une qui a aidé des « petits nouveaux » à percer c’est bien elle: aznavour, montant, moustaki.
Je ne penses pas que « sa » gloire en ait été diminuée. Sa générosité n’a pas appauvrit sa carrière et elle semble avoir vécue une vie assez extraordinaire.
Voila que je compare Michelle à Édith…
Comme dans bien des domaines, patience, rigueur, pertinence et acharnement peuvent faire LA différence dans le succès d’un blogue et c’est ce qui rend les blogues « équitables » à mon sens comme medium de communication. Pas besoin d’un plus gros budget pour crier plus fort, pas nécessairement besoin d’être hyper connu pour commencer et avoir une succès relatif. Comme tu dis, on commence tous à zéro. Et même si, comme le dit Sylvain Carle, il peut y avoir une forme de « pionneer’s advantage », tout comme pour la diffusion d’une nouvelle technologie, il arrive souvent que ce soit les « followers » qui dépassent les pionniers comme les barrières à l’entrée sont très faibles. Ca va dépendre de la grosseur de la niche traitée dans le blogue.
@Yoland
The Future of the Social Web: In Five Eras http://bit.ly/2Smcd
Excellent billet. J’ai moi-même débuté mon approche 2.0 depuis peu et je suis agréablement surpris des résultats. Je suis dans une niche spécialisée et mon blogue commence à obtenir un nombre de visiteur unique très raisonnable. Comme le mentionne Étienne, le budget n’est pas un facteur de réussite et c’est parfait pour les PME surtout si vous avez à vous battre contre des géants. Je suis d’accord avec Sylvain quand il parle de timing, sauf qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire comme on dit 🙂
Merci pour ce link très intéressant!
Ça c’est intéressant, quand les gens s’impliquent au-delà de «ça l’air bon», dans des messages structurés qui relancent le débat et suscitent la réflexion, quand on va un petit peu plus loin.
Olivier a raison «chacun son truc», je suis pas sûre que Twitter et cie, la p’tite vite du blogue, ce soit pour moi!
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J’ai bien aimé ces échanges avec Christiane Gervais et en adepte des métaphores il semble que plus la taille du poisson augmente plus le nombre des poissons pilotes qui l’accompagnent aussi !
Passionnant de commencer à en faire une analyse plus fine, pourquoi on suit, pourquoi on commente, pour quel bénéfice ou attente ???