Hier j’étais conférencière sur le sujet Le commerce de détail en ligne et les médias sociaux, le cas Lululemon pour une chaîne de magasins au détail. Cette chaine est en plein processus de mise en ligne d’un nouveau site transactionnel. Or, certains des proprios de magasins sont contre l’idée du commerce en ligne de peur de cannibaliser leur vente en magasin.
Ne pas faire de commerce en ligne pour ne pas cannibaliser les ventes en magasin est certainement une réticence légitime. Cependant il est bon de rappeler que les commerces qui ne sont pas en ligne se font déjà cannibaliser des ventes par ceux qui y sont. Cette chaîne de magasins a le vent dans les voiles et est très compétitive (je ne la nommerai pas pour des raisons de confidentialité) et est active dans la catégorie vente de détail de mode. Or dans un récent rapport du CEFRIO(PDF), on apprend que c’est justement la catégorie Mode qui est celle qui est la plus populaire auprès des cyberacheteurs québécois
Sur la période allant de juillet à décembre 2012, on observe que 22,9% des cyberacheteurs ont réalisé au moins un achat dans la catégorie des articles de mode (vêtements, chaussures, bijoux et accessoires) . Les autres catégories qui figurent en tête de liste des achats en ligne sont les suivantes: musique, films et jeux vidéo (22,4%), électronique et ordinateurs (22,3 %), livres, revues et journaux (19,1%) et billets de spectacles, de cinéma ou de divertissement (19%).
Par ailleurs, le lèche-vitrine en ligne et le partage des recommandations des internautes sont d’autres facteurs primordiaux d’une saine présence commerciale web. Difficile d’inciter des acheteurs à acheter en magasin si au moment de leur recherche initiale ils ne vous trouvent pas. Et encore plus difficile d’apparaître sur le radar des consommateurs si personne ne parle de vous en ligne.
Lorsqu’ils magasinent un produit ou un service, deux internautes québécois sur trois (67,4%) considèrent des avis ou des recommandations en ligne . Ce sont ceux qui proviennent de la famille, d’amis ou de connaissances qui ont le plus d’écho auprès de la plus grande part des internautes (51,9%) . Les avis ou recommandations d’experts, tels que ceux de la revue Protégez-Vous (35,8%), mais aussi l’avis ou les recommandations d’autres consommateurs (30,1%) sont considérés par une proportion non négligeable d’internautes québécois . avec respectivement 19% et 14,4%, l’avis ou les recommandations de membres d’une communauté ou d’un réseau social ou bien ceux de blogueurs suivis sont considérés par une fraction moins importante d’internautes.
Aussi, comme je le révélais dans plusieurs billets concernant notre économie en ligne, chaque mois, selon les derniers chiffres dont j’ai pris connaissance, entre 40 et 60% des dépenses en ligne des Québécois sortaient du pays. Si on parle de cannibalisation économique, selon moi le bobo se situe plutôt là.
Finalement, l’un des gestionnaires de nos épiciers en ligne les plus performants m’a déjà confié qu’après avoir fait une étude interne ils se sont rendu compte que c’était principalement des acheteurs d’autres bannières physiques qui magasinaient en ligne chez eux….
Merci pour votre présence hier à l’Estérel, ce fut une excellente rencontre , avec une experte dans le domaine.
Bravo encore pour vos frisous naturels.
Au plaisir!
Je suis dans le web et les technologies et le marketing depuis 1993 et cette question est revenue mainte fois sur la table. Vous avez tout à fait raison, c’est aussi un problème de perception. J’ai toujours dit, « pas de problème si vous ne voulez pas vendre en ligne, mais prendrez-vous le risque de laisser la place à quelqu’un d’autre? ». Et qui achète en ligne? Le consommateur à côté de la boutique? Celui ou celle qui habite en dehors des grands centres? Est-ce que les comptoirs Sears dans les petites villes à l’époque ont cannibalisés le magasin? Au contraire. Plus tu prends la place, plus tu mousses ta notoriété, plus ta marque est reconnue et plus de gens vont désirer tes produits et venir en magasin. En fait, vendre en ligne est probablement plus rentable et ce, de plusieurs point de vue.
hehehe 🙂 merci
tout à fait
Bel article 🙂
Pour appuyer l’importance du ecommerce dans l’économie québécoise, je rajouterais le termes ROPO ainsi défini par Google : Research Online Purchase Offline. http://static.googleusercontent.com/external_content/untrusted_dlcp/www.google.com/fr//googleblogs/pdfs/gfk_vodafone_ropo_study_102010.pdf