Budget fédéral : tabarnak ,haute vitesse pour le Grand Nord et quoi déjà pour les régions?

Pin It

Avertissement: Excusez les quelques sacres de ce billet mais ils sont là pour ponctuer mon écoeurantite aigüe…

À chaque budget, qu’il soit fédéral ou provincial, je souhaite ou plutôt je rêve qu’un éclair de génie illumine nos ministres des finances. Mais les rêves sont ça, des créations de l’esprit. Depuis pourtant des années, je milite pour un plan numérique pour le Québec et le Canada. Mais le numérique ne sont que des outils, me disait il n’y a pas si longtemps l’un des chefs de partis québécois. Ce à quoi je lui répondais, une chance que Taschereau, Lévesque et Bourassa n’ont pas pensé comme ça à propos de l’électricité.

Mais bon, le gouvernement conservateur vient de déposer un budget dans lequel il donne des miettes de haute vitesse pour le Grand Nord du Canada. $305 M sur cinq ans ce n’est pas le Pérou… c’est le Canada. Je suis très contente pour les régions éloignées. Ils auront peut-être d’ici cinq ans ce que les régions rapprochées elles n’ont même pas encore. C’est vrai que d’aider 280 000 ménages à l’autre bout du Canada ça coûte pas mal moins cher que d’en aider une dizaine de millions à moins de 100 km des grands centres (comme ma ville de Chertsey qui est à 65 km de Montréal par exemple).

Juste avant Noël, j’eus le privilège de rencontrer en personne Monsieur Nicolas Marcau, notre ministre québécois des finances. Il s’avère être aussi mon député et j’avais été invitée par la Fédération des associations de lac de Chertsey à le rencontrer à titre d’experte technologique. Il est très affable et gentil monsieur Nicolas Marcau. Il a ri un peu gêné lorsque je lui ai fait observer (avec quelques sacres bien sentis) que dans son propre bureau de comté, à sa propre table de conférence, mon cellulaire ne recevait qu’une seule barre de réception. Lorsque je lui ai parlé que la fibre optique passait à 3 km de notre lac et que Bell ne voudrait pas la rallonger jusqu’à nous parce que c’était tellement plus payant de vendre un modem 3G à des coûts faramineux que d,offrir un service de qualité minimal. Je lui ai parlé aussi de mon billet sur l’histoire de l’électrification au Québec et de sa similitude avec l’outrageux retard que nous avons avec les services internet et cellulaire. Il acquiesça à tout et me parla de la théorie du bâton et de la carotte. Le bâton était à Ottawa et la carotte, si elle venait de Québec, coûterait au bas mot un couple de milliards de dollars. Et ce qui est triste est qu’il a raison. Mais ce qui est encore plus triste est que le Vermont réussit à avoir la haute vitesse qui n’est pas à 4 ou 5 mbps mais plutôt à 100 voire à 1000. Ce qui est triste est que ces milliards nécessaire pour que, disons la province se paie une infrastructure internet à tomber sur le cul, elle le donnera plutôt à Microsoft et aux intégrateurs de 3 lettres pour simplement renouveller les licences Microsoft des employés de l’état. Ce qui est vraiment crissement triste est que ce n’est qu’un des très nombreux exemples de pourquoi ça nous prend un plan numérique pour le Québec et pour le Canada au plus sacrant…

Dans le huffingtonpost

Internet haute vitesse pour les régions
Le budget prévoit un investissement de 305 millions$ sur cinq ans pour améliorer l’accès à Internet haute vitesse dans les régions éloignées et le Nord canadien. Ainsi, 280 000 ménages de plus devraient avoir accès à un réseau de 5 mégabits par secondes. Le projet sera inclus dans le programme Chantiers Canada. De plus, le gouvernement fédéral refusera de renouveler les spectres de services sans fil pour Internet haute vitesse des entreprises qui n’ont pas utilisé le spectre à cette fin. Le gouvernement annoncera les détails de ce programme dans les prochains mois.
La mesure répond à une demande de la Fédération canadienne des municipalités. « Nous sommes très heureux d’entendre cette nouvelle, explique son président, Claude Dauphin. Les régions rurales ont besoin d’un accès à Internet haute vitesse. » En plus des individus, plusieurs commerces pourraient bénéficier d’une connexion haute vitesse.

Dans Direction informatique

Le ministère des Finances, dans son énoncé budgétaire pour 2014, indique qu’il souhaite consacrer 305 millions de dollars en cinq ans à l’étendue des réseaux à haut débit dans les collectivités rurales et dans le Nord canadien. Ottawa vise l’offre de réseau dont le débit théorique serait de 5 mégabits à la seconde (5 Mb/s).
« L’amélioration et l’élargissement de l’accès favoriseront la création d’emplois, la croissance et la prospérité pour les Canadiens des régions rurales et du Nord, car ils auront davantage de possibilités de participer à l’économie numérique. En outre, les petites et moyennes entreprises y gagneront un meilleur accès à l’information et aux marchés », indique le gouvernement fédéral dans le document du budget pour 2014.

Vous aimerez peut-être aussi

La corrélation entre l’électricité et le numérique pour le développement économique du Québec de demain

Un réveil brutal : Pourquoi devrions-nous planifier le numérique ?

L’internet en région ou comment handicaper l’essor économique

Denis Coderre, sa pratique Twitter et mon espoir d’un Montréal numérique

Internet, un impact économique plus important que l’agriculture ou l’énergie

Un plan numérique pour le Québec pour éviter de se faire fourrer par les TELCOs

Les gagnants et les perdants de l’économie numérique

Les étonnés et le rapport d’étonnement

Un plan « big data » pour le développement économique du Québec

L’argumentaire économique du numérique

Imprimez ce billet Imprimez ce billet

Commentaires

  1. Nicole

    Tellement d’accord avec toi. Mon garçon qui demeure sur la rive sud de Québec doit sortir dehors pour pouvoir utiliser son téléphone intelligent et à ma résidence en Mauricie, oublie les rabais pour les forfaits multi services. Là-bas, chacun a un monopole : Bell Express Vu seulement (avec soucoupe) et téléphone terrestre avec Telus seulement (entente sur le partage des territoires). Une antenne vient d’être installée à proximité du Lac pour supporter internet et WIFI. Je dois vérifier si nous sommes toujours à la merci d’un seul fournisseur et comment je pourrais regrouper mes services pour obtenir un prix raisonnable. La fracture numérique est plus grande que semble le croire le gouvernement et dans ce domaine le 80-20 n’est pas une bonne référence. Les citoyens québécois de toutes les régions devraient avoir accès aux mêmes services.

  2. Vital

    En parfait harmonie avec vos propos en ce qui a trait à notre recul technologique. Je n’ai pas besoin de redire et répéter les arguments favorisant une connectivité réelle partout au Québec que vous avez maintes fois bien présentés. Je demeure et travaille à Montréal et j’ai également un chalet dans la région de Saint-Zénon et vous ne pouvez pas vous imaginer l’ingéniosité que j’ai dû déployer pour avoir un internet minimum à travers mon Iphone. J’adorerais pouvoir travailler de là et mon employeur en serait ravi. Ma question est la suivante. On fait quoi là-dessus comme société? Je pense que nous sommes suffisamment nombreux pour partir un sérieux groupe de pression, surtout en vu des prochaines élections provinciales. Je suis partant, qui l’est également?

  3. Pierre Longpré

    Comme tu as raison Michelle.

    Le Québec souffre de l’absence d’un plan numérique. Tout le monde le sait sauf, nos politiciens !

    La prochaine campagne électorale sera une occasion exceptionnelle de leur faire la démonstration que le numérique est essentiel.

    Préparons-nous.

  4. Laurent Marcoux

    Le député Léo Bureau-Blouin semble ouvert à l’idée d’un développement du numérique au Québec.
    « Le développement du numérique
    Le développement des technologies numériques soulève toutes les questions de l’identité culturelle, et de l’apparition de nouveaux comportements. Les pratiques culturelles des jeunes sont en pleine mutation. Il existe un risque pour la culture québécoise : la culture produite au Québec, et particulièrement la culture francophone, risque d’être marginalisée malgré sa richesse et sa diversité. Tout le défi est donc de s’appuyer sur les nouvelles technologies numériques pour faire en sorte
    que les produits culturels québécois soient encore plus accessibles et attractifs. »
    P. 79 du Livre blanc sur la Politique québécoise de la jeunesse
    http://www.jeunes.gouv.qc.ca/destination-2030/documents/livre-blanc-complet.pdf

  5. Budget fédéral : tabarnak ,haute vitesse pour le Grand Nord et quoi déjà pour les régions? | Bienvenue! | %blog_URL%

    […] Budget fédéral : tabarnak ,haute vitesse pour le Grand Nord et quoi déjà pour les régions? […]

  6. 150 millions de dollars pour la Stratégie culturelle numérique et pour la société, on repassera Michelle Blanc, M.Sc. commerce électronique. Marketing Internet, consultante, conférencière et auteure

    […] que du provincial, qui est cette autoroute sur lequel devrait circuler cette culture justement. Je ne vous répèterai pas mon ras-le-bol de notre infrastructure numérique du tiers monde. Je ne vous parlerai pas non plus de notre économie numérique qui fou le camp hors du Québec à […]

  7. Nicole Marchand

    Madame Blanc,
    C’est avec un très grand intérêt que j’ai lu le « Rapport d’étonnement », et que j’ai consulté votre site Internet. Tout ceci m’a interpellé au plus haut point. J’aimerais partager avec vous la frustration que nous vivons présentement en ce domaine.
    Nous sommes un groupe de gens impliqués dans la communauté de Lanaudière et nous avons formé une coopérative de solidarité. Notre mission est d’apporter Internet haute vitesse (100Mbp/s) par fibre optique aux gens qui ne sont pas desservis par les grands fournisseurs d’Internet.
    Nous avons, bien naïvement, cru que nos élus salueraient enfin ce moyen de développement économique de la région qui en a tant besoin (nous n’avons qu’à penser au parc Industriel de St-Roch qui n’est pas desservi par la haute vitesse).
    Tout au contraire, nous nous heurtons à une machine politique qui nous met les bâtons dans les roues en nous empêchant d’avoir accès à la fibre optique (présente dans toutes les municipalités), qui a été installée et payée avec nos taxes et impôts via le programme « villes et villages branchés ». Non contant de nous empêcher cet accès, nous faisons face à une campagne de dénigrement systématique de leur part.
    Soit. Mais si au moins ils avaient une solution satisfaisante à offrir à nos concitoyens. À notre avis, les tours de transmissions proposées par les MRC ne sont que des solutions de rechange médiocre et à court terme.
    Ironiquement, le financement n’est pas notre pierre d’achoppement. Notre problème se situe au niveau du point d’accès à Internet.
    Je dois cependant avouer que récemment, un certain (au singulier!) maire démontre une ouverture d’esprit et comprend que sa communauté peut bénéficier d’un tel service. Mais réussira-t-il à convaincre la MRC de ne pas le forcer à investir dans les tours et le laisser investir dans la fibre optique?
    Le combat se poursuit, c’est une guerre de tranchées… si nous gagnons, vous n’aurez peut-être pas à abattre vos pins centenaire! C’est ce qu’on se souhaite.
    Nicole Marchand
    Secrétaire
    Montcalm Téléfibre
    Coopérative de solidarité
    http://www.montcalmtelefibre.com
    info@montcalmtelefibre.com
    1-855-90FIBRE (1-855-903-4273)

  8. Youri Dominique

    En effet, pour l’instant ça avance trop tranquillement, si on se compare aux autres chefs de file qui rendent les ressources informationnelles numériquement accessibles à la grandeur de leur pays.

    Soyons patients, car la priorité de se devancer ne fera qu’augmenter au cours des prochaines années.