Accueil / Webdiffusion de ma conférence sur l’avenir des médias

Webdiffusion de ma conférence sur l’avenir des médias

Hier soir, dans le cadre des soirées 3emardi, je donnais la conférence « et si j’étais propriétaire du Journal de Montréal ». En fait, je parlais de l’avenir du média écrit face aux bouleversements qu’emmène le Web. C’est grâce au copain Christian Aubry, lui-même ancien journaliste, que la captation de cette conférence fut rendue possible (gros merci Christian). Elle fut d’ailleurs diffusée en direct sur Ustream et des gens des 4 coins de la planète ont eu la chance de la regarder en direct et d’en jaser entre eux. D’ailleurs, j’aurais bien aimé prendre part à ces discussions, mais je ne peux pas encore me diviser en quatre (snif, snif). Je vous invite donc à l’écouter, à relire mon billet Conférence sur « Et si j’étais propriétaire du Journal de Montréal? » puisque toutes les sources de ce que je dis dans cette conférence y sont (que voulez-vous, moi aussi je fais de la convergence et du recyclage de contenu. Ça doit être parce que je trouve ça écologique). Je vous invite aussi à visiter le billet de Christian Ma webdiffusion de Michelle Blanc sur l’avenir des médias au Third Tuesday Montréal, puisque celui-ci contient de nombreuses autres sources d’information complémentaire. Bonne écoute et bonne lecture…

MAJ
Voici maintenant la webdiffusion de la période de questions de ma conférence:

MAJ 2
L’exemple de la tuerie de Dawson sur Wikipedia
L’exemple de l’ouverture de Cisco dans mon billet Les e-communautés pour répondre à des objectifs d’affaires

MAJ3
Quelques réactions négatives à propos de ma conférence. Tout d’abord, il y a eu Tristan Péloquin qui dans Cyberpresse, s’élève contre une portion de la période de question suivant l’allocution, plutôt que sur l’allocution elle-même. Je lui réponds d’ailleurs dans mon billet À propos de la vélocité des sources non journalistiques et je reconnais avoir parlé un peu vite et blessé sa fierté journalistique d’avoir eu une primeur. Puis ce matin, c’est Mario Asselin qui considère que je pense que la FPJQ ne fait pas partie des solutions aux problèmes que vivent les médias. Je lui réponds sur son blogue:

Cher Mario
Est-ce ton prénom qui t’incite à faire la girouette et à changer d’avis à propos de la FPJQ? N’est-ce pas toi qui fit ton méa culpa dans ton billet S’enfarger les pieds dans les fleurs du tapis? Mais bon, tu as le droit de changer d’avis plusieurs fois et de maintenant trouver que la FPJQ fait partie de la solution. Moi je préfère la position de Reporter sans frontières qui mettent en ligne le Guide pratique du blogger et du cyberdissident, que celle de la FPJQ qui prône qu’outre les journalistes, personne n’ont d’éthique…

Puis, c’est au tour de Jean-François Coderre de faire un long article Internet, mort des journaux et gourous que je vous invite à lire. Ma réponse (au moment d’écrire ces lignes) n’est pas encore apparue sur le fil des commentaires, mais la voici pour vous:

Cher Jean-François
Tout d’abord, c’est gentil de me considérer comme une gourou. Venant de toi, ça me flatte. Puis je n’ai jamais annoncé la mort des journaux. J’ai plutôt parlé de leur transformation et de l’apport de plus en plus essentiel du citoyen à l’activité journalistique et de l’importance pour le journaliste de monitorer ce qui se fait sur la toile. D’ailleurs dans mon billet La crise appréhendée des journaux au Québec, j’explique pourquoi le raz de marée qui secoue les journaux d’Amérique, sera moins important au Québec qu’ailleurs. J’ai cependant annoncé la mort lente des annonces classées et c’est un fait que partout en Amérique du Nord (et plus lentement au Québec à cause de la différence de la langue) les gens utilisent les services d’annonces classées gratuits tels que Craigslist ou Kijiji. J’aurais pu aussi ajouter que même l’industrie de la vente immobilière se modifie grâce à des services en ligne comme Duproprio.com. J’invite aussi tes lecteurs à écouter par eux-mêmes ma conférence qui est en Webdiffusion gratuite sur mon billet Webdiffusion de ma conférence sur l’avenir des médias.

Il est aussi ironique que ton syndicat ait décidé de mettre en ligne RueFrontenac plutôt que d’en avoir fait une version papier. Ce fait avalise le propos de ma discussion et démontre bien que malgré votre mésentente avec la partie patronale, vous avez compris que l’information journalistique sera Web ou ne sera pas. C’est d’ailleurs sur le Web que désormais les jeunes et les moins jeunes s’informent tel que le dévoile les résultats de l’étude annuelle du Bureau de la publicité interactive du Canada (IAB) portant sur l’évolution de l’utilisation des médias au Canada.

• L’Internet est le média numéro un relativement au pourcentage de temps qui lui est consacré par semaine chez les 18-24 ans (40 %) et les 25-34 ans (33 %) au Canada anglais. Au Canada français, l’Internet se classe également au premier rang relativement au pourcentage de temps qui lui est alloué par les 18-24 ans et il s’approche rapidement des niveaux de la radio et de la télévision chez les 25-34 ans.

Ce n’est donc pas seulement un phénomène de quelques geeks perdus dans les brumes du Web, n’en déplaise à ton syndicat. Par ailleurs, la possibilité qui m’est offert de commenter ton article est une révolution en soit et elle est très positive par rapport au journal papier. C’était ça l’essence de ma présentation que les gens peuvent entendre ici. J’anticipe aussi le plaisir de te revoir et de continuer cette « obstination » sur un sujet qui semble nous passionner tous les deux…

En conclusion, je vous invite à réécouter mon allocution, et la période de questions et à vous faire votre propre idée afin de déterminer à quel point je suis dans le champ, ou pas…

10 réflexions sur “Webdiffusion de ma conférence sur l’avenir des médias”

  1. Juste quelques mots sur la discussion au sujet de Dawson. Dans le clip, Michelle, tu dis que, pendant la fusillade de Dawson, « l’information la plus pertinente et la plus à jour (pendant la tuerie) était sur Wikipedia », alors que « RAdio-Canada et Canoe étaient down ».

    En tant que journaliste à La Presse qui a couvert l’événement, je crois être bien placé pour dire que tu as tort.

    Au lendemain de la fusillade, je publiais dans La Presse cet article intitulé « Dawson: la fusillade en direct sur Wikipedia » (http://tinyurl.com/exqys). J’y parle du fait qu’un étudiant de Concordia qui s’est retrouvé près de l’action a créé une page wikipédia à peine quelques minutes après le début de l’événement. Je me souviens très bien avoir lu et relu l’article de Wikipedia sur Dawson alors que les événements se déroulaient. On y trouvait de l’information juste et pertinente. Dans l’article, j’ai décrits les faits qu’on y rapportait comme étant « d’une bonne rigueur factuelle ». Je me souviens qu’il y avait des erreurs.

    Une chose est cependant certaine, on n’y trouvait AUCUNE INFORMATION INÉDITE que les médias traditionnels n’avaient pas encore rapporte. Wikipédia répétait, avec un certain retard mais avec un regard original de citoyen, ce que nous, des médias traditionnels, découvrions.

    Quant aux photos qui avaient été mises en ligne sur Wikipedia, elles ne disaient pas grand-chose, sinon que des jeunes se trouvaient dans la rue face au Collège Dawson.

    Autre détail important: c’est bel et bien La Presse et le Journal de Montréal qui ont révélé le nom du tueur. Pas Wikipédia. Dans la salle de rédaction de La Presse, on m’a transmis l’information vers 20 h. J’ai trouvé le blogue de Kimver Gill, avec l’aide de collègues, vers 21h.

    Dans Wikipédia, l’entrée sur Kimver Gill date du lendemain, à 10h59. Elle est largement basée sur les six pages de contenu diffusées ce matin là dans La Presse et le JdeM !!!

    Je suis le premier à tripper sur Twitter, Wikipedia et Facebook comme outils journalistiques. MAis de là à dire qu’ils sont plus efficaces que les médias traditionnels, il y a un pas que je ne suis pas prêt à faire.

  2. Tristan
    Dans le cas de l’avion sur la rivière Hudson, il est clair que la vélocité était du bord de Twitter. Dans le cas de Dawson, j’aurais dû spécifier que l’info était indisponible sur les sites des grands médias, mais qu’elle l’était sur Wikipedia, tel qu’en discute Éric Baillargeon ici et ici. Concernant les photos, elles ont été en ligne des 15:00hr le jour du drame, sur Flickr plutôt que Wikipedia et on commence à parler du site Web de l’assassin le lendemain à 07:30hr le matin du 14 sept. L’idée est que le scoop excite le journaliste, quelquefois le blogueur mais rarement le citoyen ordinaire au milieu d’un fait journalistique et que comme tu l’as déjà mentionné, les outils tels que Twitter, Flickr, les blogues, Wikipedia ou autre peuvent grandement aider le journaliste. Il est clair que la police donnera plus d’infos aux journalistes qu’au simple citoyen et c’est bin correct de même. Par contre, il arrive de plus en plus que le citoyen soit au milieu d’une histoire, qu’il la partage, avant même que le journaliste n’a le temps de s’y rendre. C’était ça mon point dans le fond et cette idée, permet de faciliter le travail des journalistes à mon avis…

  3. Michelle, désolé, je ne comprends pas, mais absolument pas ce que tu veux dire par: « Dans le cas de l’avion sur la rivière Hudson, il est clair que la vélocité était du bord de Twitter. »

    Explique-moi ce concept de ésotérique de « vélocité », que je ne comprends pas.

    24 heures après l’amerrissage de l’avion dans la Hudson, 240 000 personnes avaient vu la photo du gars qui a soi-disant annoncé l’histoire sur Twitter. 240 000 personnes, contre combien de centaines de millions de personnes ont vu les images à la télé et sur les grands sites des médias ou même sur YouTube (grâce aux images provenant de grands médias). Combien de personnes ont appris l’histoire sur Twitter grâce à un lien menant vers le NYTimes ou n’importe quel autre site de journal ???

    Twitter pas Twitter, les médias auraient amplement parlé de l’histoire. Si ça se trouve, les médias étaient au courant de l’histoire avant même que l’avion touche l’eau. Le fait qu’un gars ait publié la photo sur Twitter est intéressant, parce que ça permet à n’importe qui de se rapprocher un peu de l’histoire. Mais soyons honnêtes, les gens qui ont appris l’existence de l’incident par le post de Janis Krums sont RARISSIMES.

    Vélocité = 0. C’est une histoire cute à raconter dans le journal du lendemain; un point de vu inédit sur l’accident. That’s it, qui, au surplus, concerne la saveur du mois qu’est actuellement Twitter pour les médias.

    Tu dis aussi: « Dans le cas de Dawson, j’aurais dû spécifier que l’info était indisponible sur les sites des grands médias, mais qu’elle l’était sur Wikipedia, tel qu’en discute Éric Baillargeon ici et ici ». Sorry, mais c’est du pipeau. Tous les sites – Rad-Can, Canoe, Cyberpresse – avaient l’histoire en ligne, ne serait-ce qu’une dépêche mentionnant qu’un tireur était à Dawson, 10 minutes après qu’elle ait éclaté. J’en sais quelque chose: c’est moi qui updatait l’histoire en direct pour cyberpresse. Cyberpresse a planté vers 18h seulement !!!! Et que les autres sites aient planté une minute ou deux ne veut pas dire qu’ils étaient hors jeu.

    J’ajoute humblement que Dawson s’est produit en 2006. Sur le web, aussi bien dire que ça fait 100 ans. Les photos des photographes des médias, autrement plus pertinentes que celles affichées sur Flickr (si on compare tout ce qui s’est trouvé sur wikipedia à ceci (http://tinyurl.com/dx5wkk), par exemple), ont dû se retrouver en ligne une heure après le début de l’événement. Lors du passage de Barack Obama à Ottawa, elles étaient sur Cyberpresse 30 secondes après avoir été prises.

    Tu ajoutes: « Il arrive de plus en plus que le citoyen soit au milieu d’une histoire, qu’il la partage, avant même que le journaliste n’a le temps de s’y rendre. » Ca a toujours existé. Dans notre langage, on appelle ça des sources ou des témoins. Qu’ils mettent l’info en ligne, qu’ils nous refilent une photo, ou qu’ils nous la disent de vive-voix, c’est pour nous la même chose. C’est une source d’information.

  4. Lorsque je parle de vélocité (dans le sens de rapidité) de Twitter (pour la rivière Hudson) je me réfère Techcrunch, à News.com.au, à editorsweblog.org et Nielson–online.com. Pour la vélocité de Twitter durant d’autres événements il y a aussi MediaWarch de l’AFP, Mediashift de PBS, Techcrunch, à mon propre billet Twitter le nouveau fil de presse?
    Bin finalement, on dit la même chose. Le Web devient une source, l’information factuelle n’as plus de valeur et c’est la valeur ajoutée, la réflexion, l’analyse et l’opinion qui en ont. Pis le reste de la conférence (avant la période de questions pour laquelle il est toujours difficile de se préparer) c’est justement de ça que je parlais…

  5. Il est clair que nous sommes dans une période où il y a une ligne très mince entre journaliste, bloggeur et reporteur-citoyen.

    Avec les caméras de plus en plus présentes (iPhone et tout), tout ces gens essaient d’avoir le scoop (volontairement ou non) en premier. De ce coté, les journalistes ne peuvent pas « gagner » car ils sont inférieurs en nombre. N’importe quel individu ayant un téléphone caméra tombe dans ce groupe tandis que les « vrais journalistes » se font de plus en plus rare ces jours-ci…

    Ce que je vois souvent c’est que le citoyen gagne souvent au niveau de la rapidité mais que le journaliste obtiendra l’information la plus crébible à la fin car il effectue de la recherche et des enquêtes, ce que je citoyen fait rarement.

    Je pense que si l’on prend un pas en arrière et qu’on oublis la question de qui est le plus rapide, il faut bien réaliser que le modèle de journalisme évolue et que la profession de journaliste risque de changer (elle change déjà en fait!).

    Je prédis que dans le futur, les (bons) journalistes ne seront que des « célébrités influantes et respectées » et non des employés syndiqués. Ca ressemblent drôlement à des bloggeurs tout ca…

    On le vois d’ailleurs de plus en plus. Quand on va voir le blog de Tristan, on a l’impression que c’est son blog qu’on va lire et non celui de Technaute. On a confiance en « lui » plutôt qu’envers Technaute.

    Tristan apporte un point intéressant: la distribution du message (Twitter vs. NYT). Je pense que la raison pourquoi le journalisme n’est pas encore mort, c’est que les gens se tournent vers les grands médias en premier car ils ne veulent pas se compliquer les choses. Les gens sont paresseux et ne veulent que quelques sources d’information. CNN, entre-autre, la déjà compris et permet aux citoyens d’envoyer leurs scoops. Twitter, Facebook, MySpace et même son propre blog ne sont pas des outils pour diffuser des nouvelles. C’est la que les médias doivent mettre leurs efforts s’ils veulent survivre – selon moi. Ils doivent demeurer un point central.

    Bref, les 5 prochaines années seront intéressantes dans ce domaine. Je vais maintenant aller regarder ton vidéo et voir si ce que j’ai dit a du sens 🙂

  6. Michelle, je suis toujours impressionné par ta capacité naturelle a manier la rhétorique et l’art de convaincre. Je suis sûr que si tu en as envie, tu pourrais convaincre n’importe qui de n’importe quoi 😉 Tiens, tu réussirais très bien en politique.

  7. Je voudrais tout simplement faire remarquer qu’il n’y aura pas mort du journalisme, mais des journaux. Les gens confondent le contenant (journal) et le contenu (journalisme), la nouvelle (faits divers) et l’analyse (contexte social).

    Tant que ces distinctions ne seront pas faites, ce sera un dialogue de sourds. Michelle a raison lorsqu’elle parle de vélocité pour le fait divers. L’analyse, quant à elle, demande une approche journalistique et non un journal. http://www.axonpost.com/?p=241

  8. Ping : Ma webdiffusion de Michelle Blanc sur l’avenir des médias au Third Tuesday Montréal – Christian Aubry | Web + Vidéo = Communication @ Montréal, Qc

Les commentaires sont fermés.

BLOGROLL

Les blogues que j'estime
Les copains
Les copines
Les organisations auxquelles je participe
Mes autres présences Web
Mes clients (liste partielle)
Retour en haut