Flashcode, Code à barres et intelligence numérique et collective des objets

C’est lors d’un lunch avec le copain Henri Kaufman que j’ai pour la première fois été exposée à l’importance du Flashcode pour l’évolution du Web. Il en a d’ailleurs garni amplement son livre Internet a tout changé. Wikipedia décrit le flashcode comme étant

(…)la marque des codes-barres 2D développée par l’Association française du multimédia mobile. Ces pictogrammes composés de carrés peuvent notamment être décodés par des téléphones mobiles disposant du lecteur flashcode. Certains téléphones mobiles sont déjà équipés de ce lecteur, pour d’autres, il est nécessaire de l’installer.
La photographie d’un flashcode, comme celle d’autres types de code-barre 2D, avec un portable peut déclencher différentes actions, telles que :

  • se connecter à un site Internet mobile pour recevoir aussitôt un article, par exemple ;
  • envoyer un SMS, un MMS ou un courrier électronique ;
  • générer un appel téléphonique ;
  • enregistrer une carte de visite dans ses contacts.

Je vous parle de ça parce que le flashcode sera intégré à mon prochain livre (écrit en collaboration avec Nadia Seraiocco) et qu’il vous permettra en utilisant un lecteur de flashcode comme Mobiletag, installé sur votre téléphone intelligent, de lire une vidéo explicative d’un élément de mon livre ou toute autre information numérique que je pourrais vouloir vous partager. Ainsi, pour prendre un exemple d’affaires, les producteurs de volailles du Québec (clin d’œil ici au pote le chef Cong Bon, Chef officiel des producteurs de volailles) pourraient décider d’imprimer des flashcode spécifiques sur leurs emballages de poulet pour permettre de suivre une recette vidéo du chef Cong Bon qui nous illustre comment le préparer. Un producteur de spectacle pourrait aussi inclure des flashcode sur les affiches de ses spectacles à venir pour diriger l’internaute mobile vers un clip du groupe, le site d’achat de billets, une carte de la salle ou autre, comme le fait d’ailleurs Disneyland Paris (selon Wikipedia).

À Disneyland Paris, des flashcodes insérés sur les flyers distribués dans le parc et les affiches publicitaires permettent aux visiteurs équipés de découvrir la dernière vidéo de Mickey et de consulter les informations pratiques du parc (horaires des spectacles, offres spéciales sur les restaurants et boutiques)

Mais le code-barre que nous connaissons tous déjà et qui garnit tous les produits de consommation est maintenant aussi exploité par des outils mobiles permettant d’ajouter des informations générées utilisateurs, sur divers produits. L’application IPhone Stickybits permet déjà cette prouesse et quoiqu’elle ne soit encore peu utilisée ici, bientôt, les consommateurs ne se gêneront pas pour diffuser des infos pertinentes et des critiques positives ou négatives sur une foule de produits de consommation. Nous entrerons bientôt dans l’ère de l’intelligence numérique et ou collective des objets.
À quand des flashcode avec informations touristiques sur le mobilier urbain de Montréal comme c’est déjà le cas à Paris Bordeaux, Sarlat, et Toulouse?

Pourquoi le Flash c’est de la merde

Comme suite à mon billet Le leurre du référencement des sites en Flash, qui semble avoir déchaîné les passions dans les commentaires, j’aimerais en rajouter une petite couche venant de Jacob Nielsen. Il avait déjà écrit Flash: 99% Bad, que je traduis par Flash c’est 99% mauvais. Les raisons qu’il développe un peu plus dans son billet sont :

Although multimedia has its role on the Web, current Flash technology tends to discourage usability for three reasons: it makes bad design more likely, it breaks with the Web’s fundamental interaction style, and it consumes resources that would be better spent enhancing a site’s core value.

Je ne suis pas toujours d’accord avec Nielsen, mais dans ce cas, je ne peux que m’incliner devant sa sagesse…

Le leurre du référencement des sites Flash

Comme vous le savez déjà, je ne suis pas une grande fan des sites complètement montée en Flash. Je crois que Flash a son utilité si c’est un petit « frame » flash qui est dans un site HTML (ou mieux XHTML) et que l’application Flash a une utilité d’affaires qui répond à un objectif d’affaires. Mais voilà qu’Adobe s’entend avec Yahoo et Google pour que finalement, leur technologie qui était jusqu’alors invisible aux moteurs de recherches soit maintenant visible.

Pourquoi le référencement des sites Flash est un leurre?

Déjà il était possible de référencer techniquement un site en Flash. Pour ce faire, les développeurs faisaient une copie « fantôme » d’un site Flash en HTML. Le client payait donc pour deux sites au lieu d’un. Cette étape supplémentaire sera désormais inutile puisque les moteurs pourront voir les textes dans un site Flash, qui étaient invisibles jusqu’alors. Mais ce qui est possible techniquement est inutile et contreproductif dans la pratique. Pourquoi donc? Ce qui fait un bon référencement est un ensemble de facteurs dont les plus importants sont la qualité du contenu et sa mise à jour fréquente et le nombre d’hyperliens externes menant vers un site, qui agissent comme des votes de confiance. Plus vous avez d’hyperliens, plus vous devriez être pertinents et plus vous méritez d’apparaître dans les premiers résultats des engins de recherches. Or, la technologie Flash est une technologie dispendieuse qui ne permet pas de faire des mises à jour fréquentes à peu de frais. Donc, les clients qui achètent des sites en Flash ne le mettent à jour que très sporadiquement et ces sites perdent donc de la pertinence de jours en jours.

À partir du moment qu’ils sont mis en ligne, ils n’ont pas la chance de commencer à être considérés par les engins de recherches que déjà la dégringolade commence. De plus, lorsque vous naviguez dans un site en Flash, l’URL ne change pas, elle ne contient pas de mots-clés (ce qui est un autre avantage considérable en terme de positionnement dans les moteurs de recherches) et il est pratiquement impossible pour un visiteur externe d’y faire un hyperlien spécifique. Or, comme nous venons de le voir, le nombre d’hyperliens externes est l’un des critères majeurs d’un positionnement adéquat dans les engins de recherches. En résumé, même si les engins de recherches arrivent enfin à voir le contenu d’un site Flash, jamais ils n’arriveront à la cheville d’un site HTML qui est mis à jour fréquemment et qui jouit d’un nombre d’hyperliens externes raisonnables. Mais ça va permettre aux « Flasheux » de continuer de faire des « trips de concepts » d’agences et de faire du fric supplémentaire en vendant de la bannière et des campagnes AdWords pour que finalement quelqu’un sache que ce site Web existe…

« Flash bashing »

Bon, bon, bon, ce n’est pas moi qui le dit (cette fois-ci) et ça viens d’un des prêtres de la liberté d’expression sur le Web, Cory Doctorow, dans Informationweek. Alors qu’il explique comment générer du buzz auprès des bloggeurs, il a cette délicieuse sortie à propos de Flash:

Flash sites stink. Designers, architects and artists, this means you: putting your whole site into a giant Flash blob with no internal links, no way to copy a representative bit of text into a post or e-mail, and no way to point to a specific page means that a large number of bloggers and other word-of-mouthers will just pass on it. Also, sites like this are invisible to search engines. Your whole graduating class may be making Flash portfolios, but if you break with them, you'll get work from your site while they languish in search- and blogger-invisibility. PDFs stink. It's not a Web page (see "Have a link"). It's hard to copy and paste out of. It doesn't show up in browsers half the time. The Web is made of HTML.

Merci Michelle de m'avoir pointé l'article…

À propos de design et de Flash

Léonard de Vinci

J’aime dire de temps à autre que le plus grand designer du millénaire était sans doute Léonard de Vinci et qu’il utilisait le fusain et la feuille blanche. Tout ça pour démontrer que le design n’est pas tributaire du médium, en l’occurrence Flash, avec lequel les designers aiment expérimenter. Question d’alimenter la réflexion des designers en mal de beauté, je les invite à visiter ffffound.com, un site de mise en signet d’images époustouflantes, que des designers aiment bien. Ha oui, on n‘a pas nécessairement besoin de Flash pour mettre de belles photos. D’ailleurs, le copain Harry Wakefield gagne très bien sa vie à discuter de design contemporain dans son blogue Mocoloco.com, qui n’est pas en Flash…

Via Threeminds (qui n'est pas non plus en Flash et discute entre-autre de design)

Ce que je pense de Flash

Pas très gentil pour les créateurs de Flash mais c’est tout de même ce que je pense d’un site qui est entièrement conçu avec cette technologie…
Via GapingVoid

Ce  client dont on avait « épuré » le contenu web

Une organisation qui travaille en accompagnement des jeunes travailleurs et des entreprises qui ont des problématiques en recrutement, a récemment fait refaire son site web. On lui a conseillé un site en parallaxe (c’est la dernière tendance parait-il) et on a « épuré le contenu du site » qui semblait-il, était trop volumineux.

Je vous ai déjà parlé de la connerie du Parallaxe et de ces « modes web ». Vous vous souvenez sans doute des sites en Flash qui faisaient fureur à une certaine époque ? 🙂

Mais pour revenir à ma discussion à-propos d’un site au contenu « épuré », lorsque je pose des questions sur la vision d’affaires, les objectifs à court et moyen termes, les cibles de marché, on me dévoile une foule d’informations les plus pertinentes les unes que les autres. De surcroit, cette organisation se doit de parler autant aux entreprises (qui recrute), qu’aux jeunes (qui se cherche un emploi). Pourtant, dans l’architecture du site et dans ses contenus, il n’y en a que pour les jeunes… et encore. C’est qu’il y avait trop de redites et qu’on se perdait dans du charabia. Il faut être efficace maintenant. Le résultat est un site avec une quinzaine de pages et une visibilité Web soutenue par des Adwords, et par une présence Google MyBusiness (qui est gratuit) et qu’on facture $100/mois.

Lorsque les gestionnaires me disent qu’ils avaient trop de contenus, je leur demande – Trouvez-vous que LaPresse à trop de contenu ? Et Amazon, Harvard Business Review, une librairie ou Netflix ? Vous sentez-vous perdu lorsque vous visitez ces sites? Peut-être est-ce juste parce que l’info de votre site était mal distribuée et encadrée? Comment arriverez-vous à communiquer à vos différents publics si rien dans votre site ne leur parle ? N’avez-vous pas jamais entendu parler de « marketing de contenu » ? Qu’est-ce que font vos employés à longueur de journée ? Ne gèrent-ils pas de l’information ? Pourquoi ces très nombreux PDF, études, dossiers et analyses qui dorment sur vos serveurs ne sont-ils pas disponibles en ligne  (sur Slideshare, Scribd, YouTube et autres) ? Vous me parlez de cette initiative particulièrement inspirante et innovante dont vous aimeriez que les médias parlent et pourtant, elle n’est mentionnée ou expliquée à aucun endroit sur votre site ?

Comme ce sont des gens intelligents, ils ont allumé assez rapidement sur mes questions et remarques qui ironisaient gentiment la « duperie que des soi-disant spécialistes web » leur avaient vendue.

C’est triste et enivrant à la fois. C’est aussi symptomatique de trop nombreux clients qui se font conseiller « la dernière mode web » et qui se font présenter une « expertise » la plupart du temps basée sur la facilité et l’improvisation.

Ce qu’il y a d’heureux pour moi est que j’ai encore bien du travail devant moi et ce qui est triste pour les organisations est que plusieurs d’entre elles, font partie du Web invisible sans le savoir puisque comme ils peuvent aller sur le web admirer leur beau site Web qui bouge, ils ne réalisent souvent malheureusement pas, qu’ils sont les seuls à admirer ces inepties qui donnent le mal de tête…

Les sites web parallaxe, une autre mode contreproductive

Après vous avoir parlé des problèmes associés aux sites Faites-le vous-même (FLVM) (et ici où je m’attardais spécifiquement à Votresite.ca), je vous parle aujourd’hui de cette autre mode (que je souhaiterais passagère, mais trop de gens d’affaires aiment le beau au détriment de l’efficace) qu’on voit depuis quelques années, les sites web parallaxe.

Qu’est-ce qu’un site web parallaxe
La définition de ce qu’est le design parallaxe est difficile à saisir pour le commun des mortels. Mais en gros, vous avez tous en mémoire ces sites qui ont une image fixe (image de fond) et qui lors du déroulement, se transpose en plusieurs autres images superposées. Lors du défilement sur le site, vous observerez que vous êtes toujours sur la même page. En fait, les sites Parallaxe sont une très longue page web avec différentes sections accessibles par des hyperliens sur la même page. Les premiers sites faits avec ce type de design web étaient très invitants parce qu’on n’avait encore jamais vu ça. Mais 10 000 sites Parallaxe plus tard, l’effet de nouveauté n’y est vraiment plus, disons.

C’est un type de site qui a la cote auprès des firmes de communication. On peut facilement y attacher un « concept » et les boites de comm aiment ça les concepts. La beauté des concepts est qu’une fois livrés, on peut facturer et passer à autre chose. Tout comme pour la mode des sites avec la technologie Flash, les sites au design Parallaxe, ont un début et une fin.

Malheureusement pour leurs clients, le web ne fonctionne pas tout à fait comme ça et un site qui est livré avec un début et une fin, est un site qui va sans cesse reculer dans les résultats de Google, et cela, même s’il arrive à s’y installer, ce qui est loin d‘être évident.

Pourquoi les sites au design parallaxe sont poches en référencement

Comme je vous l’ai mentionné plus haut, ces sites sont de long site d’une page. Il sera donc difficile pour un moteur de recherche d’identifier le ou les mots-clés présents dans cette page. Par ailleurs, les hyperliens qui sont dans cette page auront tous un # pour identifier les sous-sections de la page. Or, Google ne verra pas ces sous-sections comme des pages différentes. D’ailleurs, plus u site est volumineux et donc plus il a de pages, plus il risque d’être pertinent pour des requêtes particulières. Plus il est mis à jour fréquemment, plus il sera aussi pertinent.

Par ailleurs, un positionnement web efficace comporte aussi son lot d’hyperliens externes spécifiques. Plus vous avez d’hyperliens profondément dans le contenu de votre site (un hyperlien vers « site.com/quelquechose par opposition à site.com », plus il sera encore une fois jugé pertinent. Or un site avec seulement une page ne pourra, vous donnez ça.

Tout comme c’était le cas avec les sites en Flash, on pourra vous dire qu’on fait un site miroir de votre design parallaxe afin de satisfaire les besoins des engins de recherches. On pourra aussi y inclure un blogue spécifiquement pour ça. Mais ce seront là des solutions alternatives à un problème évident de manque de visibilité naturelle dans les moteurs de recherches.

Lorsque je rencontre un client qui me dit à quel point le « beau » et le « trendy » est important pour lui et son entreprise, je lui demande tout le temps s’il est déjà allé sur eBay, Amazon, Zappos ou autre et s’il trouve que ces sites sont beaux. Je lui fais remarquer qu’ils sont loin d’être « design et trendy » mais qu’ils rapportent plusieurs milliards de revenus. Alors quel est l’objectif premier d’un site? Plaire à son concepteur ou être trouvé?

Voici ce que Matt Cuts de Google


25 sites utilisant un effet de parallaxe original

Dans Wikipedia Parallax scrolling in web design

Web designers began incorporating parallax scrolling in 2011, using HTML5 and CSS3. Advocates argue it is a simple way to embrace the fluidity of the Web.[16] Proponents use parallax backgrounds as a tool to better engage users and improve the overall experience that a website provides. However, a Purdue University study, published in 2013, revealed the following findings: “… although parallax scrolling enhanced certain aspects of the user experience, it did not necessarily improve the overall user experience”.[17]

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La question du « beau » sur le Web, ou pourquoi ça me fait toujours rire

Site de commerce en ligne et l’intérêt du beau

Est-ce que le « beau » design est important en ligne?

MAJ
On me fait remarquer à quelques endroits, dont dans les commentaires ici, que je confond site Parallaxe et one pager. En fait, la majorité des sites qui utilisent l’effet parallaxe s’adonnent aussi à être des “onepagers”. Mais il est vrai qu’un site puisse utiliser cet effet et avoir aussi plusieurs autres poges indépendantes, un blogue ou plusieurs autres contenus avec des URLs spécifiques. Voilà

En avoir plein son « esti de cass » du 48 heures de karma de marde

Je suis une femme généralement choyée par la vie et je ne suis vraiment pas du genre qui se stresse facilement. Mais mes dernières 48 heures ont été une série de malchances digne du film Le Party de Peter Sellers.

J’arrive d’une tournée de l’Estrie, pour mes ateliers organisés par le CÉGEP de Sherbrooke et financé par Emploi-Québec. Ces ateliers sont une grande partie de plaisir et ont été une source de valorisation des plus satisfaisantes. J’y reçu de nombreux témoignages de satisfaction des entrepreneurs qui étaient aux rendez-vous, dont l’un d’eux que je vous partage en fin de billet. J’ai reçu aussi mon premier chèque de « culpabilité » d’un entrepreneur qui a tellement de retombées d’affaires de mes formations et conseils, qu’il se sent coupable au point de me remercier monétairement (comme j’expliquais le concept dans mon billet Remerciement et/ou culpabilité en affaire).

Mais entre ces formations, de l’esti de criss de marde de bad-luck du tabarnak

Mardi dernier, après ma formation à Lac-Mégantic, je vais manger au restaurant et pour la première fois de ma vie, je m’étouffe avec une crevette au point de passer proche d’y laisser ma peau. Après le repas, je vais à l’hôtel et je me remets de mes émotions. Le lendemain, je me rends à Sherbrooke pour mon deuxième atelier. J’arrive dans le stationnement du CÉGEP, je vais à l’horodateur, je paye le maximum de temps et je dépose soigneusement mon ticket, la face vers le haut. Lorsque je reviens à ma voiture après mon atelier, un ticket m’attend dans le pare-brise. Je suis un ti-peu en tabarnak. Je vais ensuite au restaurant avec mes clientes, les organisatrices de la tournée qui sont du CÉGEP de Sherbrooke. Après mon repas, je vais au petit coin. En entrant, je dépose ma sacoche sur le bord du lavabo. Je fais mes besoins et je suis en peu songeuse à toute cette marde qui me colle au cul (sans jeux de mots). En arrivant à côté du lavabo, j’observe que ma sacoche est devenue une fontaine qui déborde à très grand débit, de toute l’eau qui s’y est engouffré le temps de mes besoins. C’est que c’est l’un de ces nouveaux lavabos automatiques qui s’actionne tout seul lorsque quelque chose est devant. Et lorsque je dis s’actionne, je ne parle pas ici d’un petit filet d’eau, mais d’un jet qui fait songer à la lance d’un pompier. Mes médicaments, toutes mes cartes, assurances et autres, mon maquillage, mon iPhone, de même que ma sacoche, sont trempés bord en bord. Je suis médusée.

Je reprends mes esprits et je dis à l’une de mes clientes qui doit m’accompagner à Coaticook qu’on arrêtera à une épicerie que j’achète du riz et des ziplocks, pour tenter de sauver mon iPhone. On passe, devant un Provigo et je lui klaxonne et signale que je tourne, chercher mes trucs. Elle n’entend rien et continue. J’entre dans le Provigo, je fais trois fois le tour de la place avant de trouver ce qu’il me faut puis j’arrive à une interminable file de clients avant d’enfin payer à la caisse. Je reviens à ma voiture, j’installe tous mes papiers d’identité sur une couverture pour les faire sécher, je vide ma sacoche et je remplis un sac ziplock avec mon cellulaire en espérant qu’il puisse absorber toute l’eau de celui-ci. Nous repartons pour Coaticook et arrivons dans un trafic monstre à la sortie de l’Université Bishop. De toute évidence, nous arriverons en retard pour la formation à Coaticook.

Après la formation de Coaticook, nous allons à un restaurant, je commande une cuisse de poulet et une demi-côte levée. Les deux arrivent non cuits et avec des frites congelées. Je ne mange que ma salade de chou et une très petite portion de la cuisse de poulet. La côte levée est si peu cuite, que le couteau n’arrive même pas à détaché les côtes. Lorsque la serveuse vient reprendre l’Assiette, je lui explique la situation. Elle revient avec la facture complète en me disant « voici monsieur ». Disons que son pourboire était nul.

En sortant du resto, je dois me rendre à St-Malo qui est à une cinquantaine de km de là. La tempête de neige fait maintenant rage. Je ne vois plus devant ma voiture en plus de ne pas être capable de discerner les champs environnants de la route. Le trajet qui devait me prendre 30 minutes m’en prend une heure trente et je n’ai toujours pas soupé. Rendu à destination, je dois téléphoner à mon amour, mais mon téléphone ne fonctionne pas. J’essaie avec Facetime, mais le réseau est trop faible. J’arrive néanmoins à donner le téléphone de l’auberge à mon amour afin qu’elle me rejoigne. Je ne pouvais pas l’appeler puisque j’avais transféré les appels de la maison à mon iPhone qui ne fonctionne pas.

Le lendemain, je dois me rendre à St-Jean-Baptiste, au rang de la Rivière. Je programme le GPS de ma voiture, puisque mon iPhone est définitivement mort, et j’observe que des St-Jean-Baptiste, il en pleut. Des rangs de la rivière aussi et de plus, ils sont souvent Nord ou sud. Je me rappelle que mon client parlait du Mont St-Hilaire, je me dis que ce doit être dans ce coin-là. La route est difficile, mais je finis par arriver dans le coin. Je vais au Rang sud et l’adresse ne correspond vraiment pas à la business de mon client, je vais dans le rang nord et le GPS de ma voiture se met à faire des siennes. Je suis prise encore une fois dans une route de campagne où il est difficile de faire la différence entre la route et le champ (incluant le fossé qui sépare les deux). J’hallucine et j’avance à la vitesse d’un escargot. En désespoir de cause, je retourne au village et m’arrête au magasin. Je demande à la caissière si elle connaît l’entreprise de mon client. Elle n’en a jamais entendu parler. Heureusement une cliente qui est en train de payer, les connais et me donne les directions pour m’y rendre. J’avais écrit à mon client le matin pour lui signifier mes problèmes de communication. Comme il ne prit pas ses courriels et qu’il ne reçut pas mon appel, il était certain que je ne venais plus. Son chemin privé de un kilomètre entre la route et chez lui n’est pas déblayé. Il y a 1 pied et demi de neige. Heureusement je suis avec ma Volvo ALL Wheel Drive. Je roule dans cette neige qui arrive à la hauteur de ma porte, mais c’est une neige folle. Arrivé chez lui, il est sur son tracteur et il commençait justement à souffler le chemin. Nous faisons donc notre rencontre.

Mon iPhone

Après notre rencontre, je me dirige vers le magasin Apple du Carefour Laval pour faire vérifier mon iPhone. La seule chose qui apparaît sur celui-ci est une page blanche. Ça ne regarde vraiment pas bien. Rendu chez Apple, on me dit qu’on ne peut me recevoir avant une heure d’attente. Je prends mon mal en patience et je fais le tour du centre d’achat. J’ai finalement mon rendez-vous. Le technicien me confirme que mon iPhone est bien mort noyé. Mais heureusement j’ai pris le Apple Care +. On me le remplacera moyennant un $200. Mais je dois ouvrir mon iCloud pour désactiver la fonction de géolocalisation de mon iPhone. Je tente de me brancher, mais je ne me souviens plus de mon mot de passe. J’essaie un certain nombre de fois. Puis là, je demande au système de m’envoyer mon mot de passe sur mon Gmail. Je tente d’ouvrir mon Gmail sur le MacBook du magasin mais avant de me donner accès à mon compte, on me demande de valider la clé chiffrée qu’on vient de me faire parvenir sur mon iPhone (qui est mort). Le technicien me dit alors qu’il faut que je parle à un préposé du service iCloud de Apple. Il me prête un téléphone et j’attends de lui parler. Les 5 minutes d’attentes sont maintenant trente minutes d’attente sur une ligne qui n’a pas de muzak ou de messages d’attente. Puis j’ai un flash. J’ai mon MacBook pro dans ma voiture, je pourrais certainement ouvrir mon Gmail depuis celui-ci. Je raccroche et décide l’aller le chercher. Je traverse le centre d’achat en entier puis je reviens. J’ouvre enfin mon Gmail puis le message de iCloud. Je clique sur l’hyperlien pour changer mon mot de passe et j’ai le message qu’il y a eu trop de tentative de connexion et que mon iCloud est maintenant désactivé. Le technicien du magasin me redonne le téléphone et j’appelle de nouveaux iCloud. Une demi-heure plus tard, on me confirme que mon compte est désactivé et que je dois attendre 8 heures avant d’avoir enfin accès à mon compte.

ESTI DE CRISS DE TABARNAK

Je retourne dans ma voiture et prends la route pour la maison. Il est maintenant l’heure du trafic et pour mal faire, il s’agit d’un trafic MONSTRE. Une route qui me prend habituellement 45 minutes se transforme en 2h30 de cul à cul. Épuisée, j’arrive enfin à destination.

Je me verse un bon scotch et je me relaxe.

Ce matin, j’ouvre mon Gmail et EUREKA, je peux changer mon mot de passe iCloud. Puis j’ouvre la page pour modifier la localisation de mon iPhone et une nouvelle page s’ouvre pour valider mes questions de sécurité. On me demande dans quelle ville mes parents se sont rencontrés et le nom de mon premier ami. J’écris mes réponses. Tout est REFUSÉ, je tente de nouveau, REFUSÉ ENCORE. J’essaie avec majuscule, sans majuscule, avec accent sans accent. Rien n’y fait. Je téléphone à MyApple et ils disent être ouverts de 07h00 à 17h00, mais à l’heure du centre du continent, c’est à dire 09h00 pour Montréal.

Je suis toujours sans iPhone et là j’ai comme la chienne d’oser sortir de chez moi… Je regarde par la fenêtre et le spectacle de mon lac qui s’éveille, est particulièrement spectaculaire ce matin. Je voudrais vous partager une photo de celui-ci, mais je n’ai pas d’iPhone…

MAJ
Il est maintenant 07h10, heure centrale du continent et je retéléphone à MyApple. Je tombe sur le menu des différents choix. Je recommence 4 fois pour finalement péter les plombs et demander (en anglais) de parler à quelqu’un. Une demi-heure plus tard, je suis avec un humain. Elle est très coopérative, puis on arrive à la portion ou je dois changer mes questions de sécurité, elle ne lit pas le français alors elle me transfert à quelqu’un qui parle le français. Je suis transférer à quelqu’un qui ne parle toujours pas le français je lui raconte de nouveau toute l’histoire, mais elle semble un peu plus allumée que son collègue précédent et m’aide à débuter le changement des questions de sécurité. Je commence le processus et la batterie de mon téléphone de maison est au bout de sa charge. La communication vient de couper…

Ho well…

Sometimes life is a fucking bitch

Meilleure conférencière médias sociaux

Le pourquoi du retard numérique du Québec

Depuis des lustres, je m’intéresse au numérique, aux médias sociaux et à l’avancement de notre société et de nos entreprises dans cette révolution majeure qu’apporte internet. Très tôt dans ma pratique, j’ai sciemment choisi d’écrire et de partager mes connaissances en français, pour faire avancer mon Québec, qui a financé grassement ma formation de Maître ès Science en commerce électronique. Je trouvais normal de redonner à ceux qui avaient fait de moi une experte de classe mondiale.

A mes débuts, j’ai remarqué un clivage important entre les TI (technologies de l’information) et le Web. Les TI c’était sérieux, ça coûtait cher, c’était du travail d’expert tandis que le Web c’était pour les geeks, les faiseux de dessins ( le Flash était bin à la mode) et les agences de communications marketing qui déclineraient sur le web les mêmes « concepts » qu’ils faisaient à la tv, la radio ou l’imprimée. Ils se créèrent leurs propres Oscars du web qu’on appela « les Boomerangs ». Vous payez pour proposer vos trucs et à tour de rôle, vous serez aussi juge pour évaluer votre propre travail.

Nous avions un événement de classe international qui s’appelait Webcom. On y faisait venir à Montréal les bonzes du Web mondial. Mais Webcom n’avait et n’a jamais eu aucune subvention. Démerdez-vous. Puis, sortie de nulle part, l’idée de C2 Montréal du Cirque du Soleil et Sid Lee apparut dans le décor. On y parlera de Commerce et de créativité. On subventionna $2 Million cet événement qui n’avait encore jamais eu lieu et on laissa mourir à petit feu Webcom qui lui faisait du transfert de connaissance. À peu près au même moment, on commença à développer une délégation du Québec pour présenter ce qu’on faisait de mieux… en culture… à SXSW, l’une des messes planétaires de la transformation numérique. Ce ne sera que plusieurs années plus tard, qu’on songera y inviter aussi certaines de nos start-ups. Au même moment, l’autre messe planétaire européenne se déroulait à Paris. C’était l’événement LeWeb. Jamais le Québec ou le Canada n’y sera représenté officiellement. Pourtant, Sarkozy lui-même y passera beaucoup de temps et invitera à l’Élysée les patrons numériques mondiaux. Ça permettra entre autres à Paris de se vanter d’un investissement de $100 M d’Euros pour un centre de recherche de Google.

Au même moment, des sommes gigantesques étaient investies dans les TI. Les Oracles, SAP et vendeurs de « mainframes » et d’intégration de ce monde, feront des affaires d’or à implanter ces ERP, KMS, CRM, comptabilité informatique et autres systèmes informatiques « sérieux ». Plusieurs n’ont jamais fonctionné et ne fonctionneront jamais. Plusieurs milliards ont été engloutis dans ces efforts titanesques et leurs gestionnaires et fournisseurs sont sérieux et intègres. Ils portent le complet bleu et la cravate. Ils travaillent pour CGI, LGS, DMR et autres trois lettres patentées. Leurs avocats et comptables sont les mêmes que ceux des gouvernements et des grands donneurs d’ordres. Mais pas d’inquiétude, il y a un « mur de chine » étanche entre les professionnels des mêmes bureaux qui font les contrats ou qui les vérifient.

Les médias eux-mêmes participent aussi à cette grande mascarade. Branchez-vous qui se penchait sérieusement sur les changements qu’apportaient le web, est vendu. Il deviendra l’ombre de lui-même. Direction Informatique aussi. Le Journal Les affaires qui avait de sérieuses colonnes et chroniques numériques, change tellement de formats souvent, qu’on ne retrouve plus aucune de ses archives. Je le sais que trop bien, j’ai longtemps écrit pour eux. Pour Branchez-vous aussi d’ailleurs. J’ai aussi chroniqué pour l’émission LeLab sur feu CanalVox, aussi disparu.

Les grands quotidiens ont tous un cahier « affaire » et une section « techno ». L’économie y a toujours le haut du pavé. L’économie numérique elle, bof, ce n’est pas sérieux. On préférera parler du dernier gadget du CES et faire la liste des hashtags les plus populaires de l’année précédente et louanger les clips les plus populaires de YouTube à heure de grande écoute. Pour s’informer des grands changements qui nous affectent, on pourra toujours lire les Américains ou les Français. Le petit nouveau qui arrive dans la salle de rédaction d’un média, sera affecté à l’analyse des médias sociaux et en deviendra « l’expert patenté ». De toute façon, on peut dire n’importe quoi à propos des médias sociaux puisque personne ne sait vraiment de quoi on parle. Le web, le numérique et les médias sociaux seront trivialisés à l’extrême. D’ailleurs, entre 2000 et 2005, lorsqu’on parlait avec éclat de Web dans les médias, c’était pour souligner son caractère dangereux et/ou insignifiant. Le Web permettrait le vol d’identité et les blogueurs, n’étaient que des narcissiques qui voulaient voler les jobs de journalistes. JAMAIS un journaliste qui se respecte n’écrirait dans un blogue. C’était TELLEMENT insignifiant les blogues. Vous connaissez la suite de l’histoire…

Flashback 2016, alors que la majorité des pays du G20 ont leurs ministre, ministère, vision économique et stratégie numérique, le Québec et le Canada n’ont toujours rien. Alors que la majorité des pays du G20 ont des médias spécialisés qui scrutent, décortiquent et vulgarisent le numérique, ici on parle de hardware et de la nouvelle cochonnerie qui pogne auprès de la masse.

Si nous accusons un retard de plus en plus alarmant face au numérique, c’est de notre faute à tous. À l’industrie des TI, des communications, des médias, des gouvernements et des citoyens qui se satisfont de peu, du dernier gadget ou de la photo ou du dernier vidéo qui score sur les médias sociaux…

La section « Sac de chip » du Journal de Montréal est un exemple éloquent de notre insignifiance numérique collective. Au moins il reste aussi dans le même journal la section « enquête » et « Bordel informatique » qui nous rappelle lucidement et amèrement notre faillite numérique commune…