Le GEO, Generative Engine Optimization remplacera le SEO (Search Engine optimization)
Le GEO (pour (Generative AI Engine optimization) remplacera le référencement traditionnel et les pratiques qui y sont associées. C’est encore […]
Commentaires ou articles sur des technologies, processus ou entreprises innovantes.
Le GEO (pour (Generative AI Engine optimization) remplacera le référencement traditionnel et les pratiques qui y sont associées. C’est encore […]
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TRIZ : La Théorie de Résolution des Problèmes Inventifs pour Booster l’Innovation Lire la suite »
Cet AI Overview en faisant reculer les hyperliens naturels et payant en bas de page, Google prend un risque énorme puisque depuis des années, c’est ce qui a fait sa fortune. L’avenir nous dira si les changements que propose Google à son moteur de recherche ont été une bonne ou une mauvaise idée.
Ça sent la panique chez Google Lire la suite »
C’est lors du congrès Social Media Marketing World 2024 que j’ai eu la chance d’écouter la conférence de Paul Roetzer, CEO de Marketing AI Institute. Il terminait sa présentation par la diapo que je vous présente ici. Il s’agit d’un manifeste pour une IA responsable pour les marketeurs et les affaires.
Je me permets de traduire librement son manifeste et j’espère qu’il pourra vous inspirer à développer votre propre réflexion sur l’utilisation éthique de l’IA et à mettre sur pied une politique d’utilisation de celle-ci dans vos organisations.
Nos Principes d’IA responsable
- Nous croyons en une conception, un développement, un déploiement et une exploitation responsables des technologies d’intelligence artificielle.
- Nous adhérons à une approche centrée sur l’humain de l’IA, qui renforce et augmente les capacités des professionnels. Les technologies d’IA devraient être complémentaires et non autonomes.
- Nous sommes convaincus que les humains restent responsables de toutes les décisions et actions, même lorsqu’elles sont assistées par l’IA. L’humain doit rester dans la boucle dans toutes les applications d’IA.
- Nous croyons au rôle crucial de la connaissance humaine, de l’expérience, de l’émotion et de l’imagination dans la créativité, et nous cherchons à explorer et promouvoir les carrières et opportunités émergentes pour les professionnels créatifs.
- Nous croyons en la puissance du langage, des images et des vidéos pour éduquer, influencer et opérer un changement. Nous nous engageons à ne jamais utiliser sciemment la technologie d’IA générative pour tromper; pour produire du contenu uniquement pour un gain financier; ou pour diffuser des mensonges, de la désinformation ou de la propagande.
- Nous sommes conscients des limites et des dangers de l’IA, et prenons en compte ces facteurs dans toutes nos décisions et actions.
- Nous croyons que la transparence dans la collecte des données et l’utilisation de l’IA est essentielle pour maintenir la confiance de nos publics et parties prenantes.
- Nous croyons en la personnalisation sans atteinte à la vie privée, incluant une stricte adhérence aux lois sur la protection des données, la réduction des risques pour la vie privée des consommateurs, et le suivi de notre boussole morale lorsque le précédent légal ne suit pas l’innovation en IA.
- Nous croyons en une automatisation intelligente sans déshumanisation, et au potentiel de l’IA à apporter des bienfaits considérables pour l’humanité et la société.
- Nous croyons en une approche ouverte du partage de nos recherches en IA, de nos connaissances, idées, expériences et processus afin de faire avancer l’industrie et la société.
- Nous croyons en l’importance de la formation et de la reconversion des professionnels, et de l’utilisation de l’IA pour construire des carrières et des vies plus épanouissantes.
- Nous croyons en un partenariat avec des organisations et des individus qui partagent nos principes.
Comme tous les outils numériques qui l’ont précédé, l’IA a le potentiel d’aider grandement les marketeurs. Mais elle peut aussi faire disparaître des emplois, servir à des desseins néfastes et faire le mal. C’est à nous de nous servir de notre boussole morale afin que les potentialités extraordinaires que l’IA offre servent au bénéfice de tous.
Le manifeste de l’IA responsable pour les marketeurs et les affaires Lire la suite »
Préambule
Mon premier emploi était camelot. Je passais les journaux du dimanche comme Le Dimanche Matin et les magazines comme Femme au Foyer, Tv Hebdo, Photo police ou Pif Gadget ou Pilote. Je me levais aux petites heures pour en lire le plus possible. Tout ça pour dire que les médias, quels qu’ils soient, ont fait partie de ma vie depuis le plus jeune âge. Et même avant d’être camelot, je dévorais la revue Perspective (une sorte de la revue L’Actualité avant son temps) qui était en encart dans le journal Le Soleil, afin de faire mes travaux scolaires.
Je ne suis plus jeune et j’ai vu des médias disparaître (comme l’infect Trouble.Voir) et d’autres apparaître (comme l’excellent Caribou). J’ai écouté les nouvelles de Radio-Canada depuis ma tendre enfance et j’ai observé ses nombreux changements. J’ai aussi écouté la radio durant toutes ces années. Je suis donc grande amatrice de nouvelles, de magazines et de médias. J’ai d’ailleurs chroniqué pour les Affaires, le défunt Canal Argent de même que sur VoxTV en plus d’être invité régulièrement à LCN et RDI, avant de demander un cachet et de changer de sexe. Après je n’étais plus que transsexuelle.
J’ai été témoin de nombreuses transformations découlant du numérique et de plusieurs secteurs économiques qui en ont été affectés. Songeons d’abord au secteur hôtelier qui s’est fait manger tout rond par les hotels.com et autre Expedia, avant de devoir s’ajuster et faire face à cet autre défi que sont les prestataires de AirBnB. Comme quoi les médias sont loin d’être les premiers, les seuls ou les derniers à être affectés par les transformations qu’engendre la société numérique.
Les médias eux-mêmes sont en transformation depuis des siècles. Songeons entre autres à l’avènement de l’imprimerie, du télégraphe, de la dactylo, de l’ordinateur, des moteurs de recherche et maintenant de l’intelligence artificielle? Nous n’avons encore rien vu de ce qui pourrait subvenir.
Récemment j’ai écrit ce statut :
#LaQuestionQuiTue Les médias sont dans le trouble. C’est la faute de la publicité qui n’y est plus, des lecteurs/auditeurs qui ne lisent/n’écoutent plus et du modèle d’affaires chambranlant. Mais quand les journalistes vont-ils se remettre en question? Quand les médias vont-ils reconnaitre leurs responsabilités de cette débandade?
J’ai cherché la réponse et je ne l’ai pas trouvée. Par contre, j’ai bien des pistes de réflexion venant des médias eux-mêmes.
Résumé de l’état de la situation
Dans la conclusion du document Les médias québécois d’information, Daniel Giroux,État des lieux, on peut lire :
Des dizaines de millions de dollars ont déserté les médias québécois pour Google, Facebook, YouTube, Kijiji, Les Pac.com
et les autres plateformes en ligne. Cela s’explique par les facteurs suivants :
• Les nombreuses heures passées en ligne à d’autres activités que celles impliquant des médias ; ces activités ont une valeur pour les publicitaires ;• L’interactivité des sites des petites annonces qui permet aux éventuels acheteurs de repérer rapidement les articles qui les intéressent.
• Le vieillissement des auditoires des médias classiques, ce qui rend ces derniers moins attrayants pour ceux qui achètent de la publicité ;
• Les nouvelles habitudes des utilisateurs qui délaissent les outils traditionnels (papier, télévision et radio linéaires) pour le numérique et une consommation à la pièce ;
• Les Google, Facebook, YouTube et autres Snapchat disposent d’informations sur les champs d’intérêt de leurs utilisateurs qui leur permettent de proposer des cibles très précises aux annonceurs du Web ;
• L’offre de fenêtres publicitaires à vendre s’amplifie de manière exponentielle alors que la demande (les dépenses des annonceurs) n’évolue qu’en fonction de la croissance de l’économie. Cela fait en sorte que le cout pour rejoindre mille personnes (CPM) y est moins élevé que celui qu’on observe dans les plateformes traditionnelles. Un lecteur numérique rapporte bien moins qu’un lecteur papier, un internaute sur le site TVA Nouvelles moins qu’un téléspec- tateur qui regarde le téléjournal de 18 h.
Les problèmes des médias
La perte de crédibilité des médias
Ici comme ailleurs, les médias ont perdu de la crédibilité au fil des ans. Dans un article de Radio-Canada :
Baisse marquée de la confiance
Ainsi, après le bond favorable de 2021, la confiance à l’égard de la plupart des nouvelles, la plupart du temps, selon la définition du DNR, a reculé de sept points chez les francophones pour se situer à 47 % au début de 2022 et de cinq points chez les anglophones, où elle est à 39 %. Fait à noter, cet écart de confiance entre francophones et anglophones est une constante au fil des ans dans ce rapport.
(…)
Ils sont aussi 26 % à croire que les médias priorisent leurs propres opinions politiques devant les intérêts de la société, contre 27 % qui pensent le contraire. Sans surprise, là aussi, les répondants qui s’identifient comme étant de droite sont encore plus nombreux à croire que les médias placent leurs propres intérêts devant ceux de leurs auditoires.
Et dans une étude collaborative entre l’Université d’Ottawa et l’université de Sherbrooke, La crédibilité des médias est à la baisse au Québec révèle une vaste enquête, on souligne :
Quelques faits saillants de l’enquête
La crédibilité de tous les médias est à la baisse même si les personnes répondantes estiment encore de façon majoritaire (sauf pour Internet) que les choses se sont passées vraiment ou à peu près de la façon dont les médias les racontent. La télévision demeure le média le plus crédible.
Plus de 45 % des personnes croient qu’il arrive parfois ou souvent que les journalistes contribuent à créer et à diffuser de fausses nouvelles.
Généralement, le jugement porté sur la crédibilité et la confiance des médias est plus sévère et critique chez les personnes s’identifiant au Parti conservateur du Québec.
Plus de 54 % de celles et ceux qui connaissent bien un sujet sont d’avis que les journalistes font preuve d’exactitude dans les faits qu’ils rapportent.
De plus, les médias sont perçus comme étant biaisé politiquement, idéologiquement, et la sacro-sainte « objectivité journalistique » ne semble plus qu’un souvenir dans la mémoire de certains.
Dans le New York Times: How to Destroy (What’s Left of) the Mainstream Media’s Credibility
It is hardly a secret within America’s newsrooms that our profession has lost much of the public’s trust. Gallup, which has polled “Confidence in Institutions” for decades, found that, as of last summer, just 16 percent of Americans had either a “great deal” or “quite a lot” of confidence in newspapers — down from 25 percent a decade earlier and 35 percent in 2002. For TV news, the latest results were even worse. Eleven percent of Americans trust it. Fifty-three percent don’t.
(…)
We are not simply disinterested defenders of democracy writ large. We are actors within that democracy, with a powerful megaphone that we can sometimes use in problematic ways. When, for example, paparazzi snoop on celebrities going about their regular days, are the interests of democracy being served — or merely the interests of the press in selling copy? The same goes for public figures accused of salacious activities that remain unproven: How well was American democracy served by rumors of a pee tape?(…)
Finally, the purpose of journalism in a democracy is not just about reporting. It’s also about listening. “A good newspaper, I suppose, is a nation talking to itself,” Arthur Miller once remarked. Downie and Heyward are right that more diverse newsrooms can help readers gain the perspectives of people from marginalized communities, which don’t always have large megaphones of their own. But that listening must also extend to the sorts of Americans much of the mainstream media now sees, at best, as a foreign tribe, and at worst, grave threats to democracy itself: people like religious conservatives, home-schoolers, gun owners and Trump supporters.
Dans le Harvard Business Review: Why the News Is Not the Truth
The news media and the government are entwined in a vicious circle of mutual manipulation, mythmaking, and self-interest. Journalists need crises to dramatize news, and government officials need to appear to be responding to crises. Too often, the crises are not really crises but joint fabrications. The two institutions have become so ensnared in a symbiotic web of lies that the news media are unable to tell the public what is true and the government is unable to govern effectively. That is the thesis advanced by Paul H. Weaver, a former political scientist (at Harvard University), journalist (at Fortune magazine), and corporate communications executive (at Ford Motor Company), in his provocative analysis entitled News and the Culture of Lying: How Journalism Really Works.
(…)
Companies routinely use research studies to promote products or positions. White bread won’t cause you to gain weight and is nutritious, a study by the Cooper Institute for Aerobic Research found. Its sponsor: the maker of Wonder Bread. Chocolate may actually inhibit cavities, concluded a study by the Princeton Dental Resource Center, which is funded by Mars, the maker of M&M’s and other chocolate candies. The U.S. public’s faith in so-called scientific research gives the studies impact, even when they contradict common sense and are patently self-serving. “Most members of the media are ill-equipped to judge a technical study,” Crossen correctly points out. “Even if the science hasn’t been explained or published in a U.S. journal, the media may jump on a study if it promises entertainment for readers or viewers. And if the media jump, that is good enough for many Americans.”
Dans The Walrus : Journalism’s Wicked Problem: Save What’s Lost or Invest in What’s New?
The media is also partly to blame. It lost faith in journalism and tried to compete with an internet awash in cat videos, listicles, and misinformation.
(…)
The handful of print outlets that have managed to turn a profit through online subscriptions and other revenue—like the New York Times, The New Yorker, and the Washington Post—shows that, if you build a product that people value enough, you don’t necessarily need advertising to survive; digital customers will follow.
(…)
“The decimation of journalism unfolded over a quarter century, and nobody did boo,” says Winseck. “Instead of looking in the mirror and at their own complicity, the media is pointing fingers at Google and Facebook. And that’s just crazy.” Legacy media companies, in other words, have become the carriage maker who, after the invention of the automobile, stands around crying, “But we made very good carriages!”
Et finalement dans le Associated Press : Americans fault news media for dividing nation: AP-NORC poll
Nearly three-quarters of U.S. adults say the news media is increasing political polarization in this country, and just under half say they have little to no trust in the media’s ability to report the news fairly and accurately, according to a new survey from The Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research and Robert F. Kennedy Human Rights.
Americans fault news media for dividing nation: AP-NORC poll
La perte des auditeurs et du lectorat
Selon le Centre d’études sur les médias de l’Université Laval
La moitié (50 %) de la population adulte du Québec lit régulièrement1 un quotidien en semaine. Pendant une semaine type complète (7 jours)2, ces journaux rejoignent un peu moins des trois quarts (73 %) des Québécois. Les Canadiens sont proportionnellement moins nombreux à s’informer de cette manière que ce soit du lundi au vendredi (42 %) ou sur une semaine complète (66 %).
Mais je dois souligner que les problèmes des médias sont beaucoup plus complexes et nombreux que le bref survol que je viens de vous présenter. Le site VisualCapitalist en présente succinctement 33 dans le tableau ci-bas.
Existe-t-il des solutions?
L’un des articles passionnants que j’ai pu lire au sujet des solutions est Is the Media Doomed?From a Big Tech crackdown to the rebirth of local news, 16 future-minded thinkers predict where journalism will be in 15 years. Certaines des piste de solutions:
Faire plus de journalisme d’investigation
L’une des pistes de solution est de mettre plus d’efforts dans le journalisme d’investigation. Ce journalisme coûte cher et il requiert de longs travaux. Par contre, il est possible, comme cela a été le cas pour les Pandora Papers, que plusieurs médias travaillent ensemble afin de le financer et de faire les recherches qui y sont nécessaires.
Collaborations are increasing, whether globally, as with the Pandora Papers project in which reporting teams worked together to expose corruption, or the Dallas Morning News partnering with the Texas Metro News, a Black-press outlet. Each helps supply what’s missing in the other.
Éduquer les jeunes à identifier les bonnes sources d’information et à être capable de les valider
Valoriser le journalisme de solution
News consumers want “solutions journalism.” Don’t just tell them the problem; what can they do about it?
Favoriser les micropaiements
I’ve long been an advocate for a kind of E-ZPass for news — micro-charges per page — which would allow people to read what they want without onerous subscriptions. That’s the only way that most people will pay for news.
Embaucher des journalistes qui couvriront les enjeux régionaux avec de bons salaires
Over the next decade, major news organizations need to get in the game, hiring journalists to work — with real salaries — from where they live, reporting on communities they know. Companies with editorial and technological heft must help train reporters in the field. Not just for national stories that might get picked up by cable news channels, but for covering school boards, zoning boards, city and county councils, courts and police unions, universities, and state governments.
(…)
If we can find a balance between national news and journalism and politics that engage and empower people locally, then maybe, just maybe, we can protect — even improve — our national democracy.
Le retour du microjournalisme comme en 1837
By 2037, the American media landscape may look more like 1837 than 1937. There will be few professional reporters. Many outlets in 1837 were single-person outfits, just as many news operations will be single-person Substacks or equivalents in 2037. Journalistic norms and standards will be the exception, not the norm.
La renaissance des coops de journalisme local
Today, we’re seeing the first sprouts of this growing movement. Local, nonprofit journalism is beginning its post-crash renaissance: Report for America, which places journalists in local papers around the country, is growing enormously, as is LION, a kind of guild for small local news startups.
Et finalement la création de médias locaux surspécialisés.
Authoritative new sites surfaced with rigorous reporting on specific fields, such as education, criminal justice, public health and other subjects that do not typically pump up clicks or subscriptions.
Relying on a crazy quilt of disparate financial models, more sites must arise to cover topics of climate, democracy, alienation, addiction, you name it — together offering a patchwork system of news.
Taken together these news sources would knit people together as part of larger communities, not just as interest groups or psychographics to be pitched. They would build a journalism that treats people as citizens and neighbors, not just consumers.
Qu’est-ce que je pense de tout ça?
Qu’est-ce que je pense de tout ça? « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme» (Lavoisier, repris du grec Anaxagore de Clazomènes, en 450 avant Jésus Christ). Les médias sont le médium qui transporte « les nouvelles ». Nous aurons toujours besoin de « nouvelles ». La forme et le(s) médium(s) changeront comme ils ont changé depuis la Rome antique qui avait des crieurs publics. Il est même très possible que les lecteurs de nouvelles (l’équivalent actuel des crieurs anciens), ne soient même plus humains, comme c’est déjà le cas en Chine.
Par contre, le travail de colliger les faits et d’en donner une version, voire interprétation, sera toujours nécessaire. Les manipulations de ces faits par les états, les acteurs économiques et les visées personnelles des analystes, continueront malheureusement aussi à faire des dégâts. Cependant, le besoin de « savoir ce qui se passe » étant fondamental, une industrie de l’information perdurera quoi qu’il advienne. Il est cependant clair que le modèle d’affaires qui a subsisté depuis le dernier siècle est brisé et qu’il doit être réinventé de différentes manières. Plusieurs idées sont déjà présentes dans ce billet et plusieurs autres sont en cogitation dans mon propre esprit et dans celui de plusieurs autres observateurs. Une suite est donc inévitable à ce billet. D’ailleurs, il y a quelques jours, j’ai participé à un long podcast sur le sujet de la crise des médias. Je le mettrai en ligne sous ce billet dès qu’il sera disponible…
Un autre point de vue sur la crise des médias Lire la suite »
Il m’arrive souvent d’avoir des mandats de diagnostic de site web. J’en ai eu dans plusieurs secteurs d’activité. Récemment, j’ai travaillé pour une organisation du secteur touristique. Comme plusieurs organisations, ils ont donné le mandat de création de leur site web à une agence généraliste. Une agence qui fait de la pub, du placement, des médias sociaux, de la stratégie et du web. Ils semblent être bons dans tout. Ils ont fait un très beau site, mais disons qu’ils ne sont vraiment pas cassé la tête pour faire un site efficace. Personnellement, je préfère travailler avec des développeurs de site plutôt qu’avec des agences. Ils sont souvent plus consciencieux avec le code, les fonctionnalités, les plugiciels et la performance du site. En outre, ils développent sans personnaliser à l’excès et ils choisissent des plugiciels qui ne vont pas restreindre les performances du site. En outre, lorsque vient le temps de faire une mise à jour, le site ne plante pas parce que les plugiciels sont aussi mis à jour.
Toujours est-il que l’un des gros problèmes des acteurs touristiques, en plus de choisir les mauvaises agences avec qui ils travaillent, est qu’ils valorisent le visuel. Je les comprends tout à fait. On veut faire rêver le touriste et quoi de plus efficace qu’une photo léchée qui le fera rêver. Or, souvent, ils ont des photos époustouflantes, mais qui sont dans un format et avec une grosseur qui ralentissent énormément le site web ce qui empêche l’internaute de prendre connaissance des contenus. Ils ne réalisent pas (comme vous le voyez dans les photos ci-dessous tirées de https://codeburst.io/5-steps-to-speed-up-your-image-heavy-website-65c874a86966 ) que l’œil ne voit pas vraiment la différence de qualité sur le web.
L’une des solutions est d’encoder vos images avec le standard WebP, plutôt qu’avec le PNG ou le JPEG habituel. Cela réduira déjà la grosseur de l’image de 25% à 34%, ce qui est déjà énorme sur une page web contenant plusieurs images.
Les photos ou pourquoi certains sites touristiques sont trop lent? Lire la suite »
Il faut certainement applaudir les avancées de l’intelligence artificielle et en particulier, celle d’une avancée majeure de ChatGPT, un agent conversationnel qui permet désormais à quiconque, de créer des contenus étonnants et rapidement simplement à partir d’un questionnement. J’ai moi-même testé ChatGPT à partir de l’examen que j’ai soumis à mes étudiants de HEC lors de la dernière session du cours de 2e cycle de marketing entrepreneurial. Les réponses étaient pertinentes.
Mais il faut aussi s’inquiéter de ses avancées. La technologie n’est pas neutre et le droit des technologies est toujours à la remorque des innovations, et ne la précède pas. D’ailleurs, un nouveau livre que je devrai me procurer L’innovation hors-la-loi : les origines de la techno-normativité, semble traiter de ce sujet délicat dans un résumé :
Ce livre, unique sur le marché, présente une réflexion sur le rôle du droit dans notre société, à la fois comme vecteur de techno-normativité, mais aussi comme solution ou limitation des effets négatifs de la technologie sur la société.
En partant des écrits les plus récents sur la philosophie, la sociologie et le monde numérique, l’ouvrage propose une lecture critique du rapport entre droit et innovation qui intéressera tant un public universitaire qu’un public de professionnels du numérique.
D’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière, je publiais l’article Porn, Piracy, Fraud: What Lurks Inside Google’s Black Box Ad Empire.
And if you have a website and want to earn money from digital ads, you can join the Display Network, where Google places ads on what it has publicly said are more than 2 million websites and an untold number of mobile apps. It’s the modern equivalent of a national network of billboards on nearly every highway being controlled by a single company — and reportedly generated $31 billion in revenue for Google last year.
But if you’re Slapinski, Google’s Display Network has another benefit besides its market share: its secrecy. Google is the only major ad platform that hides the vast majority of its ad-selling partners. This means Google does not disclose all the websites and apps where it places ads or the people and companies behind them. The company conceals this information even after helping establish and publicly supporting an industry transparency standard for disclosing such sellers, which its competitors have largely adopted.
Tout ça pour dire que 20 ans après l’apparition des moteurs de recherches et 10 ans après l’explosion des médias sociaux, on commence à peine à déceler les limites de ces outils et à songer et à commencer à les réguler. Nous sommes conscients du mal économique (des milliards de dollars en faux clics) et du mal sociologique et démocratique (détournement politique des médias sociaux, planification de révolutions, censure, pédopornographie, cybercriminalité, endoctrinement, propagande, etc.) que ces outils ont permis de générer. Il en sera certainement de même pour l’intelligence artificielle et les robots conversationnels. Déjà, certaines écoles bannissent ChatGPT pour les professeurs et les étudiants NYC Bans Students and Teachers from Using ChatGPT. D’autres au contraire, comme l’un de mes collègues professeurs à HEC, s’en serviront comme outil pédagogique ou comme dans cet article, se questionnent sur l’utilisation en classe dans l’article L’IA au service de l’enseignement : conversation avec une IA.
D’autres encore ont déjà développé un outil pour détecter le plagiat : ChatGPT : un étudiant a développé une appli pour identifier les textes générés par le chatbot d’OpenAI.
Entretemps, certains se demandent si l’IA pourrait un jour remplacer les avocats : Could you replace your lawyer with a chatbot? Next month an AI attorney will defend a client in court et bientôt, ce sera peut-être les professeurs, les députés, les médecins et autres professionnels et métiers. Néanmoins, ce qui rassure est que ChatGPT est basé sur des textes en lignes pré-2021 et n’est donc pas en mesure de discuter de sujets contemporains. De plus, bien que la lecture des réponses coule aisément, ChatGPT ne fait preuve d’aucune créativité et comporte des biais flagrants de même que des erreurs comme on peut le noter dans Wikipedia :
Inexactitude et ambiguïté des réponses
L’exactitude de certaines réponses de ChatGPT a cependant été remise en question.Le journaliste Mike Pearl de Mashable a notamment testé ChatGPT en lui posant plusieurs questions factuelles. Dans une conversation, il demande par exemple au modèle quel est « le plus grand pays d’Amérique centrale qui n’est pas le Mexique ». ChatGPT répond qu’il s’agissait du Guatemala, alors que la réponse est plutôt le Nicaragua. Cette erreur provient de l’interprétation de la question par ChatGPT, qui a cru que l’on s’intéressait à la taille de la population plutôt qu’à la superficie du territoire.
Même si les résultats peuvent être spectaculaires, l’un des dirigeants d’OpenAI, Sam Altman, admet que l’application comporte encore des erreurs sur des sujets importants, et que les retours des utilisateurs sont nécessaires pour corriger les erreurs.
En conclusion, question de vous faire « badtriper » juste un peu, la vidéo du controversé (mais pertinent dans ce cas-ci) psychologue Jordan Peterson.
ChatGPT, le nouveau casse-tête Lire la suite »
Article commandité Plus que jamais, les technologies sont omniprésentes dans notre quotidien. Nous sommes branchés, connectés, interconnectés, et la plupart
Voici le onzième et dernier cours de Marketing Entrepreneurial que j’enseigne à HEC Montréal. Il traitera de:
Le 1er cours qui est une revue sociodémographique des médias sociaux est ici
Médias sociaux et le web pour les entrepreneurs (le web ce n’est pas une question de budget, mais de philosophie)
le 2e cours
Qu’est-ce que le marketing de contenus et pourquoi la publicité coute cher et que le contenu est ROI
le 3e cours
Rédiger pour le web et les médias sociaux de façon stratégique
le 4e cours
Monitorage, veille et comment chercher sur le web
le 5e cours Analyse compétitive web
le 6e cours VALEURS, NICHE, MODÈLE D’AFFAIRES, ANALYSE STRATÉGIQUE WEB, BASE DE L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE
Le 8e cours DISTRIBUTION DES CONTENUS ET PROMOTION DE CEUX-CI
Le 9e cours Médias sociaux et relations publiques
Le 10e cours Les étapes d’une présence web et sociale réussie
Les métavers, réalité virtuelle, augmentée et mixte Lire la suite »
Ce billet est une suite de la réflexion présentée dans Le point de rupture écologique et le développement effréné de nos économies me poussent à rêver d’un futur différent.
Hier je recevais dans mon courriel, un contenu de mon homonyme (du temps que j’étais un homme) Michel Leblanc, PDG de la Chambre de Commerce du Montréal Métropolitain, qui traitait de l’impact du télétravail sur la diminution drastique des travailleurs au centre-ville de Montréal et de la campagne de la CCMM pour attirer de nouveau, les travailleurs dans les bureaux désertés de Montréal.
Le télétravail a fait très mal au centre-ville, les travailleurs l’ayant déserté lors de la pandémie. De surcroit, le retour au bureau ne s’est pas fait à une vitesse satisfaisante pour la CCMM, pour plusieurs gestionnaires immobiliers et pour certaines entreprises. Ils ont raison de s’inquiéter et il est tout à fait légitime qu’ils tentent de rapatrier les travailleurs à Montréal. Si j’étais à leur place, je ferais très probablement la même chose.
Cependant, je ne le suis pas. J’observe aussi cette migration des travailleurs des grands centres, vers les banlieues, puis vers les régions. C’est le constat que fait aussi froidement l’un de mes mentors, Jacques Nantel, dans son ouvrage Notre consommation entre pandémie et crise climatique, S’EN SORTIR dont je reproduis ici les pages 54 et 55.
C’est aussi le constat que fait Steve Case, fondateur de AOL et important VC (capital risqueur) de la Silicon Valley, dans son dernier livre The Rise of the Rest: How Entrepreneurs in Surprising Places are Building the New American Dream, qui est discuté dans l’article de Forbes The Next Silicon Valley Will Be in the US Heartland. L’un des justificatifs pour les déplacements des entreprises hors de la « valley » pour s’établir dans le « heartland » (qui sont dans le fond, nos régions du Québec) est le suivant :
There’s a whole host of things that people consider when they’re moving to a city and relocating their families. Some of these social issues will likely be important. The momentum is quite strong for many of these places, like Tulsa, Oklahoma, and northwest Arkansas, but there is a risk that might slow. But other people might be drawn to tax incentives, the lower cost of living, a shorter commute, or a desire to raise their family where they grew up. I’m quite confident that with the Rise of the Rest, we will have a more evenly dispersed innovation economy, where the majority of very successful, disruptive companies will come from outside of Silicon Valley. Maybe it will help knit together a very divided country, at least in a small way.
Avec la fibre optique qui se déploie pratiquement à la grandeur des régions, il n’est plus nécessaire d’être dans un grand centre pour pouvoir travailler. De même, pour une start-up ou même pour une entreprise établie, les coûts d’achat ou de location immobilières, sont beaucoup plus bas, la qualité de vie y est très différente et le « prestige » d’avoir une adresse dans l’une des tours imposantes d’un centre-ville, n’est plus l’argument de crédibilité qu’il était. Même Elon Musk a quitté la Californie pour le Texas afin de profiter d’une taxation plus basse et d’un prix du pied carré d’un terrain plus avantageux afin d’y construire son nouveau siège social et de nouvelles usines. D’ailleurs, autour de mon lac, la valeur domiciliaire a subi une hausse très importante étant donné la croissance phénoménale de la demande. Le prix pour une propriété dans mon bois est cependant très loin de ceux de l’île de Montréal et pour un prix équivalent, voire inférieur, vous pouvez avoir un cottage face à un lac et près d’une pente de ski avec des écoles privées de grande qualité à mois de 10km, comparativement à un 5 ½ dans les quartiers centraux de Montréal. Les rues commerciales en région connaissent aussi une croissance qu’ils n’avaient pas vu depuis des décennies et plusieurs travailleurs et entrepreneurs s’interrogent ouvertement désormais sur les possibilités de travailler, d’habiter et d’investir hors des grands centres. Dans l’article de Radio-Canada Le malheur de Montréal fera-t-il le bonheur des régions?, Bernard Vachon, professeur retraité du Département de géographie de l’UQAM observe ce qui suit :
Plaidoyer pour la déconcentration
Si on conjugue tous ces facteurs, on arrive aujourd’hui à un contexte qui est propice à l’éclatement des grands ensembles du fait qu’on n’a plus besoin de la concentration pour un nombre croissant d’activités économiques, conclut-il. Et cela n’est pas une négation du phénomène métropolitain, mais c’est une remise en question de l’hégémonie de l’idéologie métropolitaine.L’idée n’est donc pas d’opposer deux modes d’occupation des territoires, que sont les métropoles et les régions, mais d’aller dans une perspective de déconcentration. De sorte que la croissance économique et démographique dont ont bénéficié les grands centres va être mieux partagée entre les villes métropolitaines et les régions.
Benard Vachon a bon espoir qu’on va assister dans les prochaines années à un renforcement des villes moyennes en région et des chefs-lieux des MRC (municipalités régionales de comté), ce qui ferait de ces dernières des bassins d’activités, économiques notamment, et d’emplois.
« La consolidation des (87) MRC à travers tout le Québec, ce serait un réseau de territoires dynamiques sur les plans économique et démographique, qui ferait contrepoids en quelque sorte à la puissance des zones métropolitaines, notamment Montréal et Québec. »
— Une citation de Bernard VachonDans leur quête de croissance, les régions rurales devraient toutefois, comme les villes, composer avec les mêmes contraintes de développement spatial, dont celles imposées par le zonage agricole, rappelle le professeur à la retraite.
C’est aussi ce que monsieur Vachon exprimait dans son article Régions : après l’exode, les signes d’une reconquête, en avril 2020.
La pandémie : coup d’accélérateur au mouvement de reconquête des régions ?
Cet a parte sur la pandémie et ses suites, n’est pas sans lien avec le sujet de ce billet, soit la reconquête des régions. Nous avons évoqué plus haut un ensemble d’évolutions en cours qui créent les conditions d’une nouvelle attractivité des régions, de leurs petites villes et territoires ruraux. Les prises de conscience à la fois économiques et sociales issues de la pandémie viennent ajouter de nouveaux éléments à cette attractivité.
Le courant de mondialisation des marchés si impérativement instauré depuis les années 70, risque de voir surgir un plaidoyer pour un retour aux économies nationales et une montée en puissance des mérites du développement local et régional. L’objectif étant d’innover et de produire où l’on vend (municipalité, région, pays). Autosuffisance, agriculture paysanne ajoutée à l’agriculture conventionnelle, circuits courts, commerces de proximité, achat local, valorisation des systèmes productifs locaux, synergie des partenaires publics et privés au sein des communautés, sentiment d’appartenance, etc., autant de notions plus ou moins considérées marginales par rapport à la « vraie économie » qui occuperont peut-être une place plus noble dans la définition de l’économie post-pandémie.
Après la vague de délocalisation d’entreprises vers des pays à faible coût de production, on pourrait assister à un mouvement de retour d’unités de production au pays, un phénomène de « relocalisation ».
La conscience environnementale pourrait accélérer l’adhésion aux principes de l’économie circulaire et favoriser le développement de nouvelles filières au tableau du développement durable.
Certains spécialistes en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire invitent les autorités des grandes villes à revoir les mesures de densification (croître en hauteur plutôt qu’en largeur), arguant que les fortes densités sont propices à la propagation de pathologies contagieuses. De ce point de vue, la croissance urbaine serait encouragée à se déployer dans les banlieues et les couronnes éloignées : les « suburbs » et les « exurbs ». Commentant le nombre particulièrement élevé de personnes contaminées par le Covid-19 dans la ville de New York, le gouverneur de l’état, Andrew Cuomo, déclarait mercredi dernier :
« We have one of the most dense, close environments in the country, and that’s why the virus communicated the way it did. Our closeness makes us vulnerable. »
La propagation du Covid-19 force la pratique du télétravail et son intégration dans les organisations du travail et les systèmes de production. La pérennité de cette pratique dans les mois et les années à vernir contribuera à réduire la congestion routière, diminuer les émissions de GES et décider de nombreux travailleurs indépendants et salariés à faire le choix d’une installation dans une petite ville ou village en région.
Voilà un florilège de réalités bien actuelles à la source du mouvement de reconquête des régions, de leurs villes et villages.
D’ailleurs Jacques Nantel, cité plus haut, termine son chapitre Le rapport aux espaces : Les espaces commerciaux, le bureau, la résidence et la mobilité, par ce paragraphe d’une grande sagesse.
S’il est juste de dire que le chemin vers la « normale » n’existera plus après cette pandémie, il est tout aussi juste de dire que cette même pandémie devra nous permettre d’oser mettre en pratique beaucoup de nouvelles solutions, des solutions réellement novatrices. L’avenir ne requiert pas tant plus de connaissances ou de données. Il demandera surtout du courage.
La revanche des régions Lire la suite »
Michelle Blanc