Vive l’Ontario pour la réflexion numérique

J’ai de plus en plus de contrats me venant de notre province voisine l’Ontario. J’en suis très ravie et triste à la fois. Ça me fait grand plaisir de voir mon expertise de plus en plus en demande à l’extérieur du Québec, mais là ou le bât blesse, est que ce sont des mandats pour lesquels on ne se questionne pas encore, ou trop peu au Québec. Pire encore, si on se questionne là-dessus, on demande aux experts de faire ça « gratis ».

Voici deux exemples. En 2013 nous avions les états généraux sur l’enseignement supérieur. Tentez de retrouver des documents à ce propos sur Google, nous renvoit aux nombreux documents des divers groupes de pressions, syndicats et autre (comme celui de la Fédération des enseignantes et enseignants de CEGEP (CSQ) (PDF)). Pratiquement rien du côté gouvernemental. D’ailleurs, ces discussions tournaient autour « de la gratuité scolaire » plutôt que sur la question plus fondamentale de « comment le numérique bouleverse et bouleversera l’éducation » qui n’a pas été traité. C’est ce dont je discuterai demain à Toronto lors de l’évènement Les Tablettistes financé par le groupe MediaTFO. D’ailleurs, lors de ces fameux états généraux québécois, ceux qui y allaient y étaient gratuitement (sauf pour les fonctionnaires ou recteurs d’université qui de toute évidence étaient payés pour ça).

Par ailleurs, je viens de terminer la rédaction d’un rapport de recherche commandé et payé par les CALACS francophones d’Ottawa et financé par Condition féminine Canada. Ce rapport sera rendu public au mois de mai prochain. Il traite de la cyberagression sexuelle. Au même moment, mon propre gouvernement me demande de faire partie d’un comité d’experts qui se penche sur la cyberintimidation. Ce comité composé de sous-ministres, de fonctionnaires de haut niveau et de professeurs d’université, se rencontrera 6 jours complets. Seuls mes déplacements seraient payés. On me demande de faire du « pro bono ». Par principe, j’ai refusé. Pourtant, le premier ministre Couillard a décidé d’en faire une de ses priorités, comme il est indiqué sur le site du Parti Libéral :

Un geste d’intimidation, de violence ou de maltraitance est un geste de trop. Chaque personne doit pouvoir s’épanouir dans un environnement sain et sécuritaire. Chaque personne, quels que soient son âge, son sexe, son orientation sexuelle, son origine ethnique a droit à la dignité. Un gouvernement libéral fera de la lutte contre l’intimidation une priorité.

Méchante priorité?

Malgré cette “radinité” de mon propre gouvernement, j’ai accepté l’automne dernier de faire « du gratis » pour Le Forum des Idées du premier ministre. Depuis des années, je fais aussi « du gratis » en militant pour un plan numérique pour le Québec. Cependant, j’attends toujours impatiemment « la stratégie numérique » promise par le premier ministre. Entretemps, je prends connaissance de l’article Une cartographie de l’accès à Internet haute vitesse dans LesAffaires, je m’attriste que nous faisions partie du tiers monde internet et j’observe que trois des acteurs de la Commission Charbonneau touchent un million en honoraire, que la commission Robillard devrait coûter 3.8 millions et que le gouvernement dépense plusieurs milliards en services informatiques au Québec. Cependant, lorsqu’il est temps de se questionner sérieusement sur l’impact du numérique sur divers aspects de notre société, faut faire ça gratis!

J’aurais vraiment dû devenir avocate ou intégratrice en Technologie de l’information. Ça ne prépare certainement pas le futur, mais ça paye vraiment très bien le présent…

La part de dieu et du diable et une pop-psychanalyse du web

C’est en discutant avec le pote avocat Me Éric Franchi sur son mur Facebook que j’ai pris conscience d’une réalité qui me trotte dans la tête depuis un certain temps. Il parlait du fameux cas Dieudonné et il se proposait pour défendre l’indéfendable paradoxe de la liberté d’expression vs l’abus de celle-ci, au nom de l’humour. Dans les commentaires, l’une de ses connaissances proposa l’hyperlien d’une vidéo YouTube du sociologue Français Gérard Bronner qui présente son livre La démocratie des crédules.

Dans celui-ci, il s’intéresse au rapport entre les croyances collectives et la démocratie. Sa thèse est qu’avec l’augmentation de la diffusion des connaissances et de l’information qui circule à une vitesse folle, on pourrait croire qu’il y a une augmentation de la rationalité des gens « ordinaires ». Or, c’est tout le contraire qu’il observe. C’est qu’avec toute cette information qui circule, il n’y a plus de mécanismes de régulation et de curation de celle-ci. Les experts, journalistes, politiques voire les savants, sont maintenant sur le même pied d’égalité que les gens qui partagent des idées farfelues et les théories conspirationnistes les plus folles. En somme, l’infobésité aurait pour effet de mettre sur le même pied (dans l’esprit des gens) les contenus vrais et argumentés, aux contenus douteux et farfelus. Cette infobésité creuserait alors un biais de confirmation. C’est-à-dire que vous avez tendance à accepter les idées (vraies ou fausse) auxquelles vous croyez déjà. Donc, notre société serait à une croisée des chemins entre une démocratie des crédules et une démocratie des connaissances.

Sans avoir lu le livre, je dois admettre être totalement en accord avec cette prémisse de base.

Dans un autre ordre d’idée, et tout de même pour faire suite à cette prémisse, je suis de plus en plus convaincue que le web devient notre conscient et notre inconscient collectif. Or, chez l’être humain, l’arbitre de la dualité entre le bien et le mal est le surmoi, qui vient ajouter une couche de « régulation » entre ce qu’il est convenu de juger acceptable ou non. Mais dans le web, ce mécanisme salutaire d’auto-régulation n’existe pas. Il y a bien les lois (civiles et criminelles) des états qui tentent, tant bien que mal, de réguler les contenus et comportements sur le Web, mais de l’externe et à postériori. Il y a certainement aussi différents filtres de censures qu’imposent certains joueurs du Web ou certains états. Mais le web comme tel, est un espace de diffusion libre, du meilleur et du pire, du bien et du mal, c’est l’œuvre de dieu et celui du diable. Or, la part du diable est d’une viralité hallucinante. Elle l’a toujours été. Avant le web (et encore aujourd’hui) dans les médias traditionnels, les 3S (sang, sexe et sport) ont toujours fait vendre, et font cliquer. Mais hors du Web, il y a tout de même plus de « surmoi ». Il y a ce que l’on appelle les « gatekeepers » que sont les rédacteurs en chef, les systèmes de revues des pairs scientifiques, le CRTC, les codes de déontologie et il y a aussi les lois. Sur le Web, rien, niet, nada. Pas (ou peu) de mécanismes de contrôle à l’entrée et pas (ou peu) de mécanismes de contrôle à la consommation. On m’a rappelé sur Twitter lorsque je préparais ce billet qu’il y avait tout de même la nétiquette. Mais la nétiquette est encore très peu comprise par l’usager moyen est somme toute inopérante contre les contenus ou comportements déviants. C’est là que le bat blesse. C’est là que les contenus et comportements déviants fleurissent et c’est là que je m’inquiète pour la salubrité émotive et intellectuelle des usagers.

Je n’ai pas de réponses, je n’ai pour l’instant que des questions et cette réflexion que je vous partage. Je ne crois pas que la censure soit la solution, mais je ne vois pas encore de solution. Je m’inquiète pour mon petit-fils, mais aussi pour les vôtres…

MAJ

Le synopsis de La démocratie des crédules :

Pourquoi les mythes du complot envahissent-ils l’esprit de nos contemporains ? Pourquoi le traitement de la politique tend-il à se peopoliser … ? Pourquoi se méfie-t-on toujours des hommes de sciences ? Comment un jeune homme prétendant être le fils de Mickael Jackson et avoir été violé par Nicolas Sarkozy a-t-il pu être interviewé à un grand journal de 20 heures ? Comment, d’une façon générale, des faits imaginaires ou inventés, voire franchement mensongers, arrivent-ils à se diffuser, à emporter l’adhésion des publics, à infléchir les décisions des politiques, en bref, à façonner une partie du monde dans lequel nous vivons ? N’était-il pourtant pas raisonnable d’espérer qu’avec la libre circulation de l’information et l’augmentation du niveau d’étude, les sociétés démocratiques tendraient vers une forme de sagesse collective ?

Cet essai vivifiant propose, en convoquant de nombreux exemples, de répondre à toutes ces questions en montrant comment les conditions de notre vie contemporaine se sont alliées au fonctionnement intime de notre cerveau pour faire de nous des dupes. Il est urgent de le comprendre.

La culture du mépris sur le web

C’est en lisant les billets de Marine Le Breton (Une étude fait un lien entre jeux vidéo et culture du viol) ou de Jocelyne Robert (Oui, nous vivons dans une culture du viol) que je songe de plus en plus à ce « nouveau cool » qui est en fait la culture du mépris.

Oui il y a bien nos faiseurs de troubles locaux qui s’amusent à mépriser bien des gens, sous le couvert de « ce sont des matantes, gaies, ne connaissent pas le web, vous n’êtes pas une femme, tu es fourables, tu a/es whatever » ridiculisent, diffament ou méprisent. Mais le phénomène de la méchanceté sur le Web (ou de la connerie qui alimente la culture du mépris) est réellement mondial. Pour vous en convaincre, regardez ce petit clip de l’américain Bill Maher qui fait une sortie contre la méchanceté gratuite sur Twitter et qui n’en revient pas qu’on puisse dire à une usine de gâteau carotte, d’aller se faire foutre.

Dans un article de Esquire There Are No Saints Online …but the Internet will be cleaned up yet, on peut lire :

The Internet has reached peak hate. It had to. At every other moment in history when there has been an explosion of text — whether through social change, like the birth of a religious movement, or technological change, like the advent of print — a period of nasty struggle ensued before the forces of civility reined it in. In the past few months alone, we’ve seen the catfishing of Manti Te’o, a professional tennis player quit because of trolling, and a rash of teenage suicides from cyberbullying alongside the by-now-standard Twitter hatestorms of various strengths and durations. The sheer bulk of the rage at the moment can seem overwhelming. But the fact that we recognize it and have acknowledged its unacceptability is a sign of the ancient process reasserting itself yet again. The Internet is in the process of being civilized.

Et

The change in tone is coming because the cost of hate is becoming clearer. The research on the psychological effects of bullying has become much starker in its analysis recently. In February, a long-term study published in the Journal of the American Medical Association Psychiatry established that bullies and their victims both have a higher rate of mental illness for decades afterward.

Ce tableau d’Esquire est aussi très révélateur.

Effets du cyberharcèlement Being an hasshole hurts everyone

Au Canada, selon mediasmarts.ca, nos lois ne sont pas encore adaptées à la réalité de la culture du mépris sur le web.

When hatred is determined to have been an inciting factor in a crime, penalties are increased. But the appropriateness of applying legislation meant for offline hatred to online hatred is debatable. The number of different laws which might be applied to online hate can lead to conflicting conclusions about the definition of hateful behaviour and freedom of expression; further, considerable debate exists over which types of speech should be subject to these laws at all.

Sur ce site j’y note aussi (ce que je savais déjà pour le vivre intensément depuis plusieurs années déjà) que

Transgender and transsexual individuals are also disproportionately targeted by hate groups. Bisexuals are targeted by hate groups less frequently, although this is partially due to a higher unwillingness by bisexual populations to report crimes due to fear of reprisal. Not surprisingly, there is a close connection between hate and cyberbullying: for example, lesbian, gay, bi-sexual and transgender (LGBT) youth are almost twice as likely to report having been bullied online.

Je ne suis donc pas sortie du bois.

De l’autre côté de l’Atlantique, même le polémique Beigbeder lance un truculent « Internet, c’est l’empire de la méchanceté, de la bêtise ».

Mais pour vous faire rire un peu (et pour un peu dédramatiser la chose, même si c’est un problème endémique) lisez sur le nouvelobs “Haters gonna hate” : 5 manières de réagir aux commentaires acerbes sur Internet.

Pour aider à combattre la culture du mépris
De The Anti-Defamation League : RESPONDING TO CYBERHATE Toolkit for Action (PDF)

Le web-trash et la prostitution

Cette semaine je donnais une entrevue à Mike Tremblay à propos du far-web, web trash ou appelez ça comme vous voudrez. L’entrevue est en ligne sur son site. Il me demandait comment on pourrait faire cesser ça. Question difficile. Je suis en effet aux prises avec une colonie de calomnieux depuis des années. Ça fesse fort. Ça déstabilise. Ça affecte le couple. Ça coûte cher de psy, d’avocat et de temps de travail perdu et improductif. C’est une plaie.

Je suis toujours la victime de ces énergumènes et je connais personnellement plusieurs de leurs victimes. D’ailleurs, il y a quelques semaines, le père de l’une des victimes m’a téléphoné ne sachant que faire. Nous avons longuement discuté pour que je lui offre des pistes de solutions. Malheureusement, chaque piste de solution coûte un bras et une jambe, sans parler de l’impact émotif sur la victime, son entourage immédiat et élargie de même que sur le travail et la vie de tous les jours de chacun d’eux. Le premier réflexe de la victime est de développer de l’agressivité et de la diriger contre tout et n’importe quoi. Cette agressivité est le couvert qu’on met inconsciemment sur la tristesse qui est plus profonde et de laquelle on se protège. Après beaucoup de psychothérapie et de dialogue, on se rend compte de ça. Ça aide. Mais ça fait mal en tabarnak. J’ai eu de nombreux appels en pleurs de personnalités très connues qui sont victimes de ces attaques vicieuses et répétitives. Lorsque je leur demande s’ils sont capables d’en témoigner, elles disent que c’est trop douloureux et préfèrent penser leurs plaies en privé. On appelle ça la rançon de la gloire et elle est très chèrement payée.

Mais comment enrayer le web trash?

C’est alors que j’ai songé à la prostitution. Tout comme la méchanceté gratuite, la calomnie et l’injure, c’est vieux comme le monde. Et tout comme la prostitution, ça paye et ça fonctionne avec un système. Il y a le pimp, la pute et le client. Pour le web trash, des fois la pute aux contenus douteux est elle-même son pimp. D’autres fois comme récemment avec la plate-forme Trouble du Journal Voir, les putes à calomnie se trouvent un pimp. Il faut donc légaliser la calomnie, l’insulte, le mépris, ou légiférer et se dire collectivement que ça n’a pas de criss de bon sens. Mais vous me direz le droit civil gère déjà ça? Je vous répondrai que pour avoir passé par là, ça coûte la peau des fesses et que lorsque la pute a un pimp corporatif, c’est le pimp et/ou son assurance responsabilité qui ramasse le bill, tandis que la victime elle est laissée pour contre et doit payer plusieurs milliers, voire dizaines de milliers de dollars. Je vous dirai aussi que nous sommes tous égaux devant la loi, sauf en droit de la diffamation. La personne connue a moins de protection que le quidam. Elle est réputée avoir l’épiderme plus épaisse. Pour le doit criminel, hormis le fait que la police n’est vraiment pas formée et équipée pour traiter ce genre de dossier, la différence entre un contenu extrêmement outrancier et de mauvais goûts et du harcèlement criminel ou de la littérature haineuse, est empreint d’une très grande subjectivité. Ton dossier a besoin d’être vraiment béton et la victime, très forte de caractère, pour que peut-être la police daigne prendre le dossier. À moins que la prostituée à contenu trash ait fait l’erreur de menacer physiquement directement, les allusions ne seront pas prises en compte. Les « on se met toute la gang pour aller faire chier un tel sur son mur Facebook, sur Twitter ou sur son site » ne seront malheureusement pas pris en compte. Les incitations à fesser du fif, si elles sont enrobées d’un pseudohumour, même si des gais sont sauvagement battus par des clients de ces putes de merdes, le relation de cause à effet peut être difficilement démontrable.

En outre, de varger sur la personne connut, ça attire les foules de clients demeurés. Ils aiment ça qu’on fesse sur des idoles. Ils n’avaient qu’à rester des inconnus s’ils ne pouvaient prendre la pression, peut-on lire.

Les solutions potentielles restent donc de s’attaquer aux putes autoéditées, aux pimps, ou encore aux clients. De surcroit, il n’est pas non plus inutile de rappeler que des campagnes sociétales (comme pour la prostitution), peuvent certainement aider. Je souligne aussi que plusieurs efforts ont été et sont fait pour la cyberintimidation qui touche les jeunes (notamment par la fondation Jasmin Roy), mais pour le cyberharcèlement, qui lui touche les adultes, c’est le néant total.

C’est pourquoi je jongle avec l’idée de faire une fondation qui aurait justement pour but d’attaquer ce problème et de fournir des ressources aux très nombreuses victimes de cyberharcèlement, dont on ne parle pratiquement jamais…

Le siècle des lumières versus le siècle des égouts

Le siècle des lumières (wikipedia)

Le siècle des Lumières est un mouvement intellectuel lancé en Europe du XVIIIe siècle ( 1715 – 1789 ), dont le but était de dépasser l’obscurantisme et de promouvoir les connaissances ; des philosophes et des intellectuels encourageaient la science par l’échange intellectuel, s’opposant à la superstition, à l’intolérance et aux abus des Églises et des États

Le siècle des égouts
Le siècle des égouts est un mouvement populaire lancé sur le Web au XXIe siècle, dont le but est de faire renaître l’obscurantisme et de promouvoir la connerie et la méchanceté facile; des blogueurs, vlogueurs et rédacteurs en chef de médias en perte de vitesse, encouragent (ce qu’ils appellent le far-web) la calomnie et l’échange d’insultes faciles qui valorisent les préjugés, la superstition, la violence et l’intolérance qui seraient une soi-disant contre-culture.

MAJ
Vous trouverez sans doute d’intérêts cette petite analyse de ce qu’est un troll

The Psychology of an Internet Troll

by NowSourcing.
Explore more infographics like this one on the web’s largest information design community – Visually.

MAJ2

Dans la même veine, l’article de RIMA ELKOURI dans LaPresse+ LA NOUVELLE BARBARIE

Trolls, ça va maintenant être moins facile de se cacher derrière un écran

Depuis des années déjà je me fais invectiver à cause de ma différence. Ce sont des gens bien en vue qui incitent à la calomnie, à l’insulte et à la diffamation. On me dit « don’t feed the troll ». J’ai essayé. J’ai vraiment essayé. Et non, la méchanceté gratuite ne s’arrête pas si facilement. On me dit aussi être une moumoune de m’en faire avec si peu. Vraiment? Si peu? Et vous en savez quoi? Ma job entre autres est de faire du monitorage web. Je vois TOUT ce qui passe. Et si jamais je manquais quelque chose, bien des gens bien et mal intentionnés ne se gênent pas pour me faire suivre la marde qu’on trouve sur le web.

 

On me dit aussi que j’ai l’épiderme sensible. Si on est agressée, il faut inévitablement présenter l’autre joue? Je ne suis plus chrétienne depuis belle lurette et je me tiens debout devant les agresseurs. C’est pourquoi, j’ai commencé un nouveau Tumblr qui est encore caché et qui s’intitule LaRanconDeLaGloire. Vous y découvrirez toute la méchanceté gratuite dont je peux être victime. Il sera visible dès que légalement, je pourrais le rendre public. J’ai encore plusieurs affaires légales en suspend disons. Vous y découvrirez aussi les ramifications soi-disant « second degré de l’humour trash qui serait parait-il la nouvelle tendance de ce que l’on nomme injustement le far-web ». C’est vrai que ça fait « marketing » le far-web. Déjà mon pote et ancien associé Guillaume Brunet en parlait en 2006 dans un tout autre contexte, et plus récemment encore LesEchos décrivait le Far-web comme :

 

L’actualité de l’insécurité numérique est riche parce que le web, le Cloud ou le Big data sont des bébés dans l’échelle de l’évolution des pratiques documentaires. Ce nouveau “far web” est encore pour partie une zone de non-droit où sévissent des bandits attirés par les richesses contenues dans vos informations.

 

Mais il semble que maintenant, selon Joël Martel, (ancien du Voir) le far-web soit plutôt le lieu qui “représente l’univers d’un dépendant de l’ordinateur”. Mais bon, on ne s’enfargera pas dans les fleurs du tapis numérique. Le far-web pour certains, c’est le nouveau cool. C’est du moins ce qu’affirme Martel:

 

Mais bon, si l’on ne s’en tenait qu’à l’avis de plusieurs individus, faut croire que tout ce qui provient du web est sale. Jean-Paul Sartre aurait publié ses premiers écrits par l’intermédiaire d’un blogue et on l’aurait qualifié de troll. Les Beatles se seraient fait connaître via Bandcamp et on les traiterait de swagfag tandis que Madonna aurait certainement hérité du prestigieux titre de « pute à likes ».

Mais ce qui est le plus troublant dans cette perception négative et discriminatoire du web, c’est que ce point de vue est grandement entretenu par des gens qui travaillent dans le milieu des communications.

Quoi qu’il en soit, au moment d’écrire ces lignes, je reçois l’appel de la Sureté du Québec pour fixer un rendez-vous avec le procureur de la couronne pour mon 3e dossier de menaces de mort web en trois ans. Je commence aussi à être pas mal exaspéré de tous ces petits couillons fans de soi-disant “far-webistes”, qui sous le couvert du pseudonymat, me vomisse dessus allègrement. Je vais donc commencer à leur montrer la face (quitte à me faire poursuivre) jumellé à leur grand art humoristique 2e degrée (mettons). D’ailleurs ce qui m’inquiète vraiment, ce ne sont pas les trous de cul patentés du far-web, mais ce sont les centaines de milliers de fans qu’ils ont et la potentialité qu’un seul d’entre eux, pour se faire une pseudogloire d’être reconnu sur le web, me tire dans le dos un de ces jours…

 

Voici donc mes trois premiers mon premier sans-génies

 

 

Francis Robert Transphobe et raciste

 

 

 

 

 

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c’est de la cyber-vigilance far-web second degré expérimentale cool que faisait peut-être les punks à une autre époque #TLMEP

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Les far-webistes se sont des putes à l’injure et leurs fans, des clients. Tout comme pour combattre la prostitution, il est bien de s’en prendre aux clients. De savoir que ta face de troll peut être associée à tes calomnies, ça risque d’en calmer une couple…

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Ce matin (le 25 février 2015), j’apprends de la journaliste de Châteleine, Geneviève Pettersen, qu’elle est aussi victime de Francis Robert. Il lui dit:

 

 

 

Ça me rappelle que le 13 décembre dernier, ce même monsieur Robert plaidait dans ma messagerie Facebook pour le retrait de sa photo ici sur mon blogue. Voici donc l’édifiante conversation que j’ai eu avec ce personnage.

13 décembre 2014
Francis Robert
2014-12-13 15:02
Francis Robert
Ça vous tenterait pas d’enlever ma photo de votre site web ?
(Francis Robert, le troll, Far-Web, blablabla)
Aussi, je voudrais savoir si vous trouvez que je ferais une belle femme autant que je fais une bel homme.
Mes yeux magnifiques et mon nez parfait trouverait sûrement grâce à cette conversion, ne trouvez-vous pas ?
Je sais pas si vous vous tenez encore au Plan B sur l’avenue Mont-Royal, mais tous les gens qui venaient vous aborder pour démontrer leur ouverture et se donner bonne conscience aurait plutôt dû vous…… Vous quoi ?

Michelle Blanc
vous quoi?

Francis Robert
vous sommer de retirer ma photo de votre site web, d’autant plus que malgré l’aigreur de mon commentaire, je n’ai pas récidivé et c’était le première fois que je faisais ce genre commentaire à votre propos (peut-être la 2e), vous êtes pas le genre de cible que je privilégie. De plus, sachez que j’écoute parfois l’émission de radio de Félipe Fehmiu et que je trouve que c’est un bon animateur. Bref, croyez-vous que c’est facile de jouer les méchants de service ? Je le fais parce quelqu’un doit le faire, lol… Qu’est-ce que vous voulez que je fasse pour que retiriez ma photo de votre site, j’estime que troller est un droit démocratique et ça fait 13 ans que je me tiens sur le web (j’ai été formé sur les forums) et câlisse qu’on était bien entre hommes blancs avant 2005-06, l’année où la paix cybernétique s’en ai allé pour faire place

Michelle Blanc
Vous avez tellement raison. Considérez donc mon billet et votre photo comme l’exercice de mon droit démocratique de troll

Francis Robert
okay ouin,,, L’Article original contenait 2 autres photos qui ont été retirées je ne sais pas quand… Vous devriez me réserver le même traitement.

Michelle Blanc
Leurs comportement ont été différents du vôtre dans les jours qui ont suivis. Pas un an plus tard, avec des pointes d’ironies, sans excuses et avec des insultes renouvellées.
Life is a bitch and as it happen, you’re on of them…

Francis Robert
ouais je me souviens, j’aurais dû saver mon commentaire, stait particulièrement brutal. J’ai estimé que je ne méritais pas de me faire taguer comme ça, comme si j’étais un most wanted du Far West (votre logique). D’ailleurs, vous ne savez même pas qui je suis… En tout cas, j’étais à l’aise avec le fait que vous fassiez ma publicité, mais je vais bientôt mettre un terme à ma carrière de troll donc votre billet va forcer devenir caduc. Soyez à jour !

Michelle Blanc
Bonne chance à vous

Sexting, pédopornographie et comment nos jeunes sont inconscients

Il y a quelques années de ça, je donnais une entrevue à propos du phénomène de sexting aux É.-U., qui faisait de mineurs, des criminels. Comme pour tout phénomène web, ça arrive ici avec deux ans de décalage. Ainsi, cette semaine 10 jeunes hommes se sont fait arrêter et sont (LaPresse)

« accusés d’avoir produit et diffusé sur internet de la pornographie juvénile, qui consistait en des photos nues de sept de leurs consoeurs de classe obtenues par la menace et l’intimidation. »

Les adolescents faisaient ce que l’on nomme du « sexting » (Wikipedia)

mot-valise anglais formé à partir de sex (« sexe ») et de texting (« envoi de messages textuels via SMS »), est l’acte d’envoyer électroniquement des textes ou des photographies sexuellement explicites, surtout d’un téléphone portable à un autre.

Ils utilisaient la plate-forme Snapchat

La particularité de cette application est l’existence d’une limite de temps de visualisation du média envoyé à ses destinataires. Chaque photographie ou vidéo envoyée ne peut être visible par son destinataire que durant une période de temps allant d’une à dix secondes ; le média cesse ensuite d’être disponible à la visualisation est supprimé des serveurs Snapchat. Cependant, il est assez aisé pour les utilisateurs de faire des captures d’écran.

Or, c’est là que le bât blesse. Les jeunes qui recevaient ces Snapchat (qu’on allègue qu’ils ont obtenus sous la menace), avaient le temps de faire des captures et de remettre en ligne ces contenus par la suite, d’où les accusations de production et de diffusion de pornographie juvénile.

De toute évidence, l’inconscience adolescente et le sentiment de toute puissance qui vient avec, n’aidera pas à endiguer facilement ce phénomène. Aux États-Unis, déjà plusieurs adolescentes se sont suicidées après que les contenus sexuels qu’elles avaient elles-mêmes mis en ligne furent partagés sur le web à des milliers d’exemplaires. D’une part les adolescentes veulent faire plaisir à leur « chum » du moment et d’autre part, ces « chum » voulant booster leur égo viril, partagent ces contenus dont ils sont fiers, à leurs copains qui à leur tour les propagent sur le web. Les adolescentes ne sont pas conscientes que même avec Snapchat, leurs petites vidéos osées, seront désormais démultipliées un nombre astronomique de fois et que ces erreurs de jeunesse les poursuivront toute leur vie. De même, les garçons qui trouvent ça « cool » d’avoir des contenus de leur petite amie « toute nue » ne réalisent pas non plus qu’ils sont sur la pente dangereuse de devenir des individus avec un dossier criminel qui les suivra aussi le reste de leurs jours. Pire encore, certains parents ne comprennent pas la gravité des actes de leurs enfants. Ce phénomène est donc un nouveau tournant du cyberharcèlement maintenant devenu 3X.

Mais pour les parents, voici certains outils recommandés par ReaderDigest

Websafety.com sells software that can be downloaded to your kid’s cell phone and computer to alert you if she’s sending inappropriate texts or photos.
Safe Eyes lets you track your child’s instant messaging, monitor social networking sites, and impose limits on his online minutes.
Cell Phone Spy Elite, a device from brickhousesecurity.com, retrieves deleted text messages from cell phones.

Souvenez-vous que les parents ont la responsabilité légale de leurs enfants, jusqu’à l’âge de 18 ans. Ils pourront ainsi être poursuivie au civil et leurs enfants au criminel. Ils ont aussi la responsabilité morale des actes de ceux-ci. Il est primordial d’ouvrir un dialogue avec les jeunes et de s’outiller et d’apprendre comment « monitorer » les comportements des jeunes en ligne et sur les ondes cellulaires. Il est aussi de la responsabilité de la société d’éduquer les parents et les adolescents à la réalité que ces petits jeux coquins d’adolescents ont des conséquences dramatiques pour les victimes, de même que pour les auteurs de ce qui sont des « actes de nature criminels ».

MAJ

Les jeunes ne sont plus « des fans finis » de Facebook. Ils sont de plus en plus sur les plateformes mobiles qui font notamment de la messagerie et du partage de photo et vidéos (ce qui n’aidera sans doute pas à endiguer le problème du sexting adolescent). C’est dans le GlobalWebIndex qu’on a de nouvelles données à ce sujet et l’index qui prend maintenant conscience du phénomène grandissant de Snapchat, l’inclura désormais dans son prochain palmarès.

Another service that we must include is Snapchat. It was only added to GlobalWebIndex’s Core research in Q3 2013 so we have no trend data yet, but we can already see that 10% of teens globally are using the popular photo messaging service, making it bigger than Pinterest, Vine, WeChat, Line, and LinkedIn. Moving forward, we’ll be able to project Snapchat’s growth rate among teens around the world in order to determine how big of a threat it presents to Facebook and co.

Tableau des propriétés web utilisées par les adolescents

La cyberintimidation corporative

On a souvent entendu parler des poursuites bâillon dont certaines grosses corporations se servent pour fermer la gueule des opposants trop loquace. Par contre, on parle encore peu de la cyberintimidation que font certains internautes contre des organisations ou des marques. Durant les derniers mois, plusieurs organisations sont venues me voir avec ce type de problème qui apparaît de plus en plus fréquemment.

Il est certes très légitime pour un consommateur de se plaindre en ligne d’un produit ou d’un service déficient. Cela fait maintenant partie intégrante de la vie numérique des individus et des entreprises. Par contre, l’intensité, la répétition et le contenu des récriminations envers une entreprise peuvent parfois largement dépasser les bornes et alors tomber dans ce que l’on pourrait parler de cyberintimidation corporative. En fonction de la nature du produit et du service en question, de la viralité des attaques et de la présence effective de l’organisation sur les médias sociaux (ou non) avant « l’incident », les dégâts pourront être minimes ou représenter plusieurs millions de dollars. Dans certains cas même, cela pourrait devenir de l’extorsion, qui est en soi un acte criminel passible de peines judiciaires.

C’est d’ailleurs l’une des raisons qui milite pour une saine présence médias sociaux, ne serait-ce qu’à titre d’action préventive. J’en discute d’ailleurs dans plusieurs billets dont Comment gérer une crise médias sociaux. Ainsi, si dans le moteur de recherche Google on cherche un nom de marque ou de produit et service et que l’entreprise engorge déjà la première page des résultats de recherche avec ses diverses présences médias sociaux, il sera beaucoup plus difficile d’y introduire des contenus peu favorables envers une entreprise en particulier. Mais ça ne règlera certainement pas tous les problèmes. Aussi, il est judicieux de rappeler que l’une des plates-formes les plus insidieuses et dangereuses pour les entreprises victimes de cyberintimidation (à mon avis) demeure Facebook. Comme je l’ai déjà démontré dans le graphique du contrôle des risques des outils sociaux, Facebook est l’un des outils sociaux les plus risqués au niveau communicationnel à cause de la quasi-impossibilité de contrôle sur ce qui s’y dit. Mais aujourd’hui j’ajoute à ce risque, la potentialité de viralité dans une plate-forme fermée, d’un contenu malveillant. Ainsi, imaginons une image ou un vidéo très défavorable à une marque, mis en ligne sur Facebook, ce contenu pourra y être partagé un très grand nombre de fois, avec très peu de moyens pour l’organisation de faire disparaitre ce contenu. Il sera possible pour l’entreprise de signaler un contenu qui ne correspond pas aux politiques d’utilisation de Facebook et ce contenu sera « hors ligne » pour 12 heures et l’usager fautif sera aussi mis hors Facebook pour la même période de temps. Cependant, le jugement des modérateurs de Facebook est très aléatoire et vous n’aurez pratiquement aucun recours contre eux ou l’internaute à l’intérieur de la plate-forme (mais les recours civils ou criminels sont tout de même très possibles). On se souviendra que la semaine dernière Facebook permettait les vidéos de décapitation humaine, mais interdisait une photo ou un dessin d’une femme allaitant son petit???

Par ailleurs, dans la catégorie des actions hors web, il n’est certes pas mauvais de rappeler qu’il existe de nombreuses firmes d’investigations, qui peuvent vous permettre d’identifier précisément qui est un internaute, quel est son passé criminel, son adresse, son activité et son influence. Il est aussi possible d’obtenir un ordre de la cour permettant d’identifier chez le fournisseur internet l’adresse physique d’une adresse IP qui a été identifiée. Il est aussi possible de faire une mise en demeure aux réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter et autre et d’exiger la divulgation de l’identité d’un individu se cachant derrière un pseudonyme (et plus le montant des pertes alléguées pour l’entreprise sera grand, plus la rapidité et l’efficacité de la réponse du réseau social le sera aussi ☺ ).

Reste néanmoins que la cyberintimidation, qu’elle soit dirigée vers un individu ou une organisation, exige des ressources importantes (financières, tecniques et oui émotives) et que ces ressources pourraient être utilisés plus judicieusement ailleurs. Mais étant juste un peu philosophe, je crois fermement au principe du karma et au dicton anglophone : « what goes around, comes around »…

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Ce billet a été repris dans le HuffingtonPost

Retour à la programmation régulière

Ces dernières semaines j’ai été très impliquée dans le mouvement les #Janette qui a fait grand bruit. J’ai dû gérer la crise média sociaux associée à certaines dérives accidentelles et la croissance exponentielle du groupe Facebook (qui est maintenant secret) de la page Facebook et d’être aussi impliqué dans la mise en ligne du site. Ce débat de « la charte des valeurs québécoises » a fait ressortir le meilleur et le pire de l’homme (le mot homme n’étant pas ici choisi innocemment).

J’ai aussi été (et suis toujours) victime de calomnies vicieuses et dégradantes, de menaces, d’intimidation et de trolls très agressifs et persistants. Une prise de parole politique est toujours un risque. Mais il semble que s’il s’adonne qu’on a aussi la particularité d’être différente de la norme, ce soit pire. En effet, si je suis médiatisée à titre de transsexuelle, la perception est que « je suis une fuckée qui parle du fait qu’elle est fuckée ». Si par contre je suis médiatisée à titre d’experte du web, des médias sociaux, de l’économie numérique ou simplement à titre de femme, sans qu’il ne soit fait mention que j’ai aussi changée de sexe, il s’avère que c’est à ce moment que les menaces de mort arrivent et que l’intimidation monte d’un très grand cran. Certaines très très petites gens, n’aiment pas qu’on « normalise » ce qui de leur avis, n’est pas normal. Qu’une transsexuelle se prostitue ou qu’un gai soit coiffeur ou fleuriste, cela va de soi. Ça « fit » dans les stéréotypes homophobes et transphobes. Si par contre un gai se met dans la tête de devenir premier ministre ou si une transsexuelle est médiatisée comme experte ou pire encore, comme femme, de très nombreux imbéciles heureux « sautent une coche ». Et le pire, est qu’ils se font du fric avec cette méchanceté gratuite. De nombreux internautes aiment le vraiment très trash et l’un de ces « wanabe » est vraiment très fier d’atteindre un public aussi jeune qu’un gamin de 12 ans. C’est d’une tristesse à peine consommée.

Trois dossiers de menaces de mort ou de harcèlement criminel en trois ans et un quatrième et route, ça fatigue émotivement. Ça mine le moral et ça affecte inévitablement l’entourage immédiat qui en sont aussi des victimes. La très grande méchanceté qu’on maquille en soi-disant « humour » au nom de la « libaaarté d’expression », est une merde putride qu’il est très difficile à flusher.

Je suis en outre blessée qu’une levée d’indignation générale ait été faite contre un contenu extrêmement vicieux à l’encontre d’une vedette très médiatisée, mais qu’un contenu tout aussi dégueulasse à mon endroit ou à celui d’une autre trans, dans la même semaine sur le même babillard de merde, passe pratiquement inaperçu. Qu’on vomisse sur une femme, c’est un scandale. Qu’on vomisse sur une trans, cela va de soi…

Ce matin je partageais les contenus suivants :

#Jeudiconfession être victime de cyber-harcèlement engendre de la colère qui elle-même est le couvert de la tristesse qui fait trop mal. J’ai pu enfin toucher cette tristesse ce qui m’allège un peu…

Des fois je suis si lasse des menaces qu’engendre la vie publique que je songe à prendre un cour de coiffeuse et à entrer dans le moule des stéréotypes qu’on aime bien se faire des transsexuelles… Disparaître du web et faire complètement autre chose…

J’ai grandement besoin de me reposer et de refaire mes forces. J’ai aussi grandement besoin de revenir à ma programmation régulière et à ma passion qui est l’analyse du Web. Je prendrai donc quelques jours pour respirer au grand air, promener ma gentille Charlotte et me blottir au creux des bras de mon amour. Les connards peuvent continuer à déconner. La madame ne la trouve pas drôle, mais elle a bien des amis. Plusieurs d’entre eux se penchent présentement sur diverses pistes de solutions à ces problèmes d’intimidation. La méchanceté et la vulgarité de très bas étage sont rapides. La justice, l’équité et la dignité sont souvent beaucoup plus longues à établir, mais lorsque finalement elles fessent de pleins fronts, des fois ça fait mal en est…

Les noms des conards auxquels je fais référence ici sont trop nombreux et je ne souhaite pas leur faire de publicité. Ils en ont déjà trop…

MAJ
Observation: la loi du karma a de ces mystères! Des fois, elle prend même son temps avant de fesser avec encore plus d’aplomb

Primeur : Le chantage des services secrets américains pour contraindre les entreprises canadiennes à coopérer

Il y a plusieurs mois de ça, bien avant le scandale de PRISM et de la NSA, je discutais avec l’un des dirigeants d’une entreprise d’importance québécoise. Nous discutions de big data, du patriot act et de divers sujets technos. Puis il me confiait qu’il arrive que les services secrets américains débarquent avec leurs gros sabots pour exiger sans mandat, l’accès à des données confidentielles d’individus ou de sociétés canadiennes soupçonnés par exemple, de terrorisme. L’entreprise québécoise fait valoir que c’est au SCRS d’exiger ce genre d’information et qu’ils n’ont aucune juridiction en sol Canadien. C’est alors que les menaces se font on ne peut plus clair.

-Si vous ne coopérez pas avec nous, tous les dirigeants de votre entreprise deviendront « persona non grata » en sol américain. Ou vous coopérez, ou vous ne serez plus les bienvenus et vous ne pourrez plus faire affaire avec les États-Unis d’Amérique.

Disons que les principes de droits, d’équité et de transparence viennent de prendre le bord de manière assez cavalière…

Et à ce que je sache, le gouvernement canadien, le ministère des affaires étrangères et le SCRS, ne s’en mêlent pas. Ils préfèrent laisser gérer l’odieux de la situation aux entreprises canadiennes. C’est pitoyable…

MAJ

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