La plaie Tiktok va peut-être enfin disparaître

Comme vous le savez peut-être déjà, Tiktok est interdit d’utilisation pour les fonctionnaires fédéraux.

Récemment, un examen mené par la dirigeante principale de l’information (DPI) du Canada, Catherine Luelo, qui a déterminé que TikTok présentait un niveau de risque inacceptable pour la vie privée et la sécurité.

Tiktok représenterait donc un risque important pour la vie privée et la sécurité des fonctionnaires, mais pas celle des citoyens?

Quels sont les risques de Tiktok?

Dans mon billet Pourquoi il faut bannir Tiktok du Canada, j’expliquais que Tiktok fait du keylogging (enregistrement de frappe) et qu’il peut suivre et transférer chacune de frappes de clavier que vous faites sur le mobile incluant vos mots de passe, informations bancaires et autres. Ils peuvent donc suivre votre navigation en tout temps et même hors de Tiktok.

Je citais même Radio-Canada qui révélait que

Au-delà des données liées à l’activité d’un utilisateur sur la plateforme (comptes suivis, vidéos écoutées, messages privés échangés dans l’application, etc.), TikTok peut avoir accès à d’autres informations liées à l’appareil que vous utilisez, selon le Washington Post et la firme Disconnect. Les voici :
• Liste de contacts (si vous accordez votre permission)
• Microphone et caméra (en tournant des vidéos dans l’application, si vous accordez votre permission)
• Bibliothèque de photos (si vous accordez votre permission)
• Géolocalisation approximative (si vous accordez votre permission)
• Identifiant publicitaire (si vous accordez votre permission)
• Adresse courriel et/ou numéro de téléphone (utilisés pour créer le compte)
• Date de naissance (utilisée pour créer le compte)
• Adresse IP
• Les contenus du presse-papier
• Frappes sur le clavier en se servant de l’application
• Le type d’appareil utilisé
• Certaines données de navigation hors TikTok

En outre, Bytedance (maison mère de Tiktok) a même avoué avoir utilisé Tiktok pour traquer des journalistes.

C’est aussi un terreau fertile pour l’exploitation humaine, l’escroquerie et la manipulation. D’ailleurs, Selon Amnistie Internationale, Tiktok comporte des risques pour la santé mentale des jeunes et pousse à l’automutilation et aux idées suicidaires. En outre, je ne compte déjà plus le nombre d’articles à propos des nombreuses blessures et mortalités associées à la pluralité des « tiktok challenge » tous plus décadents les uns que les autres.

Mais il semble que ce ne soit que des peccadilles. Le Journal de Montréal va même jusqu’à titrer :

Interdire TikTok aux É.-U. serait «dramatique» pour les utilisateurs québécois, selon une experte

Disons que tous les experts n’ont pas le même sens des priorités. Parlant d’expert, voici ce que partageait en commentaire l’expert en sécurité Steve Waterhouse à mon statut LinkedIn relatant la connerie journalistique du Journal de Montréal :

Dans le cas de la plateforme TikTok, c’est un instrument de guerre cognitive appliqué contre les ennemis du régime chinois.

La guerre cognitive est l’application délibérée de données pour atteindre des objectifs en influençant, dégradant ou manipulant les processus mentaux d’individus ou de groupes. La guerre cognitive utilise des tactiques psychologiques plutôt que la force physique. Elle utilise le mensonge, la propagande et les opérations psychologiques (PSYOP) pour atteindre ses objectifs. La guerre cognitive englobe un large éventail de tactiques conçues pour exploiter les biais cognitifs, manipuler les réactions émotionnelles et modifier la mémoire collective et l’identité des populations cibles. Elle va au-delà de la simple guerre de l’information.

Il est plus que pressant de mieux gérer ces moyens d’influence envers nos jeunes et moins jeunes DQP, augmenter la sensibilisation et l’éducation envers ces dernières, afin de réduire les risques d’influences indues.

Mon virage IA et retour sur le Social Media Marketing World

Depuis des mois j’observe et j’analyse ce qu’on dit de l’IA. Je savais que les bouleversements arrivaient à grands pas. La semaine dernière je suis donc allé à San Diego au Social media Marketing World spécifiquement pour parfaire mes connaissances sur le sujet et j’ai été plus que servie. Oui l’IA va bouleverser le marketing de même que tous les emplois des travailleurs du savoir.

Alors voici donc un petit résumé de certains de mes apprentissages.

Les LLM (Large Language Models) prédisent des mots. En fait ils prédisent le prochain mot dans une suite qui le précède. Cette technologie existait déjà chez Google depuis un certain temps, de même qu’avec certains auto correcteur qui finissaient le mot ou la phrase que nous avions commencé à écrire. Mais disons qu’avec l’apparition de Chat GPT, ça a monté d’un cran. D’ailleurs, au moment d’écrire ces lignes, vous pouvez déjà activer la retranscription de vos discussions sur Zoom, et même éventuellement demander un résumé de vos conversations.

Ça nous amène à la création de « messages-guide » que nous nommons « prompt » en anglais. D’avoir la capacité d’être efficace avec la rédaction de ces messages-guide, deviendra un atout certain pour plusieurs emplois. D’ailleurs l’expert Paul Roetzer, CEO de Marketing AI Institute, disait lors de la conférence de fermeture, que les professeurs universitaires devront bientôt noter les Étudiants sur leurs capacités à rédiger ces fameux « messages-guide » plutôt que sur les réponses éventuelles de l’IA.

Il disait aussi que pour faire de bons messages-guide, il faut parler à la machine comme on le fera à un employé junior, avec le plus de détails possible. Il faut aussi le corriger dès qu’il se trompe (ce qui peut quand même être fréquent) et le recadrer afin qu’il devienne l’outil idéal pour nous. Il suggère d’ailleurs de faire les étapes qui sont présentées ci-bas.

On peut aussi :
• Écrire des instructions claires
• Fournir des références
• Diviser une tâche complexe en plusieurs sous-tâches
• Donner au robot « le temps de penser », donc être un peu patient
• Utiliser des outils externes (comme d’autres robots, applications ou contenus)
• Et vérifier systématiquement les changements qui seront faits.

Il dévoilait aussi les différents politiques d’utilisations et limites qu’une organisation doit mettre en place afin de réguler convenablement l’IA, mais ce sera le sujet d’un prochain billet. Pour terminer cette démonstration plus qu’intéressante, il proposait ces deux prochaines diapositives qui présentent un portion de l’écosystème IA pertinente pour le marketing, de même que l’évolution spectaculaire de Midjourney en seulement 15 mois.

Un autre conférencier qui était plus que pertinent était Andy Crestodina. Il présentait certaines statistiques relatives à l’adoption de l’IA par les marketeurs, de même que les cas où il utilise l’Ia dans son travail de tous les jours. Notez ici qu’il ne l’utilise pas pour la création d’image. Comme je l’expliquais dans mon billet Revue de presse marketing/techno du 13 février au 28 février et mon entrevue à CHOI RadioX, il est évident que Gemini est loin d’être au point avec le récent scandale d’idéologie woke imbriqué dans le code, mais aussi parce que Dall-E de même que Leonardo.ia, semblent incapable de positionner un humain dans une voiture.

Enfin, la présidente de Trustinsight Katie Robbert, présente certaines diapos sur l’utilisation de l’IA à des fins marketing.

Tout ça pour vous dire qu’à partir de maintenant, je me plonge dans l’univers IA pour le marketing et qu’une nouvelle catégorie de ce blogue y sera consacrée.

Médias sociaux, criminalité urbaine, gestion des risques et enquêtes

C’est demain que j’ouvrirai par une courte conférence, un panel Criminalité urbaine et médias sociaux lors du colloque Synergie du Pôle Lavallois d’Enseignement Supérieur en Arts numériques et Économie Créative.

Les médias sociaux ne sont pas étrangers à la criminalité de toutes sortes. Des crimes sont commis sur les plateformes ou grâce à ces plateformes, mais elles peuvent aussi être un outil de gestion des risques, d’enquêtes et même de sensibilisation à la criminalité. J’ai eu la chance lors de la dernière année, de tester deux technologies de monitorage web, utilisées par les forces de l’ordre de différents pays, afin de minimiser les risques d’événements criminels ou à des fins d’investigations subséquentes à des actes criminels. Je testais ces technologies pour un client international oeuvrant dans la gestion des risques pour de très grandes chaînes de commerce de détail ici et ailleurs. J’ai été estomaquée de la pertinence de ces outils et de leurs efficacités. Il s’agit de Babel Street (acheté à plusieurs dizaines de milliers de licences pour le FBI) et DigitalStakeout. Mais il existe de nombreux autres logiciels de ce type. Là où le bât blesse est le coût astronomique des licences de ces outils. Par usagers il en coûte de $30 000 à $200 000 annuellement. Et c’est sans additionner le coût des analystes qui devront passer des heures à comprendre la technologie, puis qui passeront le reste de l’année à monitorer différents sujets et événements. Ces technologies font partie des outils OSINT (Open Source intelligence ou renseignement de sources ouverte). Ce sont donc les informations qui sont libres de droits et disponibles gratuitement, pas les outils.

Aussi, il a été remarqué par certains chercheurs que les médias sociaux , dans certains cas, amplifient la criminalité (comme dans le cas des récentes émeutes en France lors de la mort de Nahel Merzouk). On remarque aussi qu’il y a recrudescence de statuts médias sociaux incluant des armes et liés aux gangs de rues. Je rappellerai aussi que les médias sociaux ont été instrumentalisés afin de servir d’outil de recrutement et de planifications des émeutes du printemps érables et de coordination des émeutiers sur le terrain durant les événements.

Nous discuterons donc de comment les médias sociaux sont à la fois une source possible de croissance de la criminalité tout en étant à la fois des outils permettant de prévenir des crimes ou de trouver des coupables dans un processus d’enquête. Vous trouverez plus bas, le PowerPoint de ma courte conférence.

Conférence Comment ne pas faire de narcissisme communicationnel et être intéressant, plutôt qu’intéressé

Depuis quelques années déjà, je parle de la massive fraude publicitaire numérique qui détourne des milliards de dollars des budgets publicitaires des entreprises, pour enrichir les fraudeurs. Je rappelle que Procter & Gamble a coupe $200M de son budget de publicité numérique, sans que cela n’affecte ses ventes. Y a t-il un problème? Oui, il y a un méchant problème. Mais que peut faire une entreprise si elle n’investit plus dans Facebook et Google qui accaparent à eux seuls la grande majorité des budgets marketing? Elle peut faire du marketing de contenus.

Je rappelle aussi qu’un billet de blogue a une durée de vie de 2 ans alors qu’un statut Facebook a une durée de vie de 2 heures. Je pose aussi la question à savoir pourquoi 75 000 personnes vont faire un tour et payent pour visiter St-Élie-de-Caxton. C’est un village tout à fait ordinaire qui a trois particularités. Une traverse de lutin, un arbre à paparmane et le conteur Fred Pellerin qui a fait rêver les Québécois avec ses histoires toutes plus abracadabrantes les unes que les autres. Il les a fait rêver et les gens se bousculent pour aller ne rien voir et sont heureux de ce qu’ils y voient. Là est toute la magie du marketing de contenus.

Il est très possible de parler d’autres choses que strictement de son entreprise et de ses produits et services (narcissisme communicationnel) et de devenir intéressant plutôt que d’emmerder les internautes/consommateurs avec votre petit « moi » corporatif.

Comment des entreprises comme Lego, Costco, Chasseurs d’épices, Dime Mtl ou Tourisme Terre-Neuve ont-ils réussi cet exploit? Comment Dessins Drummond, Le Festival de Jazz ou Juste Pour Rire sont-ils devenus des sujets? Là est toute la question et en prime, pour certaines de ces entreprises, leur marketing est maintenant une source de revenus plutôt que de dépenses.

Comment ne pas faire de narcissisme communicationnel et être intéressant, plutôt qu’intéressé

La publicité numérique n’est plus ce qu’elle était et le ROI n’est plus au rendez-vous.
-Comment pouvez-vous rejoindre vos clients et les intéresser intelligemment?
-Quels sont les endroits à privilégier si vous voulez faire de la pub?
-Comment être intéressant, plutôt qu’intéressé dans vos communications numériques?
-Comment assurer la pérennité de vos investissements et de vos contenus sur le web et est-il possible que votre marketing devienne une source de revenus plutôt que de dépenses?

Voilà certaines des questions qui seront soulevées dans cette conférence. En outre, de nombreux exemples québécois et international de marketing de contenus efficaces et rentables seront présentés.

Céline Rousseau
Directrice marketing chez Tourisme Centre-du-Québec

Comme toujours, Michelle sait faire réfléchir son auditoire. Nous avons eu le bonheur de la recevoir comme conférencière alors qu’elle nous entretenait sur “Comment ne pas faire de narcissisme communicationnel et d’être intéressant, plutôt qu’intéressé” et tous sont unanimes : Wow! On en veut plus!!! Les questions fulminent, le cerveau est en ébullition, la réflexion est à son comble. Les participants sont motivés au maximum et nous demandent quand aurons-nous le privilège de la recevoir de nouveau.

Merci Michelle et à bientôt!

 

Threads, le soi-disant Twitter Killer est-il là pour rester?

Twitter Rivals
(Source: Visualcapitalist.com https://www.visualcapitalist.com/meet-the-competing-apps-battling-for-twitters-market-share/)

Après le Metaverse de Meta qui devait bouleverser le monde, Meta, la maison mère de Facebook et d’Instagram sort le nouveau lapin de son chapeau, Threads. En fait, il s’agit d’une autre application de microblogage somme toute, identique à Twitter. Elle y est si semblable que l’avocat de Musk a envoyé une mise en demeure à Zuckerberg, l’accusant d’enfreindre la propriété intellectuelle. Rappelons au passage que Facebook a été fondée sur le vol de données photographique à Harvard lors du lancement de son ancêtre Facemash. Rappelons aussi les très nombreux scandales qui ont jonché son histoire. (Dans TheGuardian)

Indeed, Facebook was born, lives and thrives in scandal. There were scandals before this hearing, such as violations of privacy that led to a Federal Trade Commission consent decree in 2012. There were scandals after this hearing, such as Facebook being exposed as facilitating a genocide in Myanmar. In 2019, the US government fined Facebook $5bn for violating its commitment to the government to stop deceiving its users over their ability to control the privacy of their personal information. In 2020, the House antitrust subcommittee revealed documents showing Mark Zuckerberg as explicitly predatory in his business methods, which were supplemented by the Federal Trade Commission complaint filed earlier this year. And yet, we see almost no action of consequence.

Vous pouvez d’ailleurs aussi lire chez BusinessInsider, The 16 biggest scandals Mark Zuckerberg faced over the last decade as he became one of the world’s most powerful people.

Le dernier scandale en liste étant celui de la menace de retirer les médias canadiens de Facebook (et éventuellement d’Instagram et de Threads) lorsque la loi C-18 entrera en fonction.

Mais pour revenir à Threads, il est effarant de constater l’engouement des médias pour ce nouvel arrivé et la joie à peine cachée, qu’il fasse disparaître Twitter. C’est que Twitter serait devenu un repère de complotistes, d’extrême droite, de républicains et d’adorateurs de Donald Trump et dirigé par l’égocentrique Elon Musk qui n’a vraiment pas bonne presse. On dit aussi qu’il ne connaîtrait rien à la technologie et qu’il aurait pratiquement tué Twitter. Il a pourtant développé la société logicielle Zip2, la banque en ligne X.com qui est devenue Paypall. Il a cofondé et co-présidé les débuts d’Open AI en plus de fonder et diriger SpaceX, Starlink, Boring Company, Neuralink et Tesla qui est doté du « logiciel » de conduite autonome le plus développé, au moment d’écrire ces lignes. Mais selon certains, il ne connaîtrait rien à la technologie et serait un très mauvais dirigeant pour Twitter.

C’est donc très ironique de lire les louanges de Threads dans ces mêmes médias qui pleurent le détournement de publicité des médias vers Facebook. Mais il semble que la haine de Musk soit plus forte que le bon sens stratégique. Je rappellerai aussi que c’est ce même engouement médiatique, publicitaire gratuit et corporatif qui a mis au monde Facebook. Tous ont durant des années dit à répétition et gratuitement « venez-nous voir sur notre page Facebook ». Et une fois que Facebook est devenue le béhémoth qu’il est, il a remercié les organisations et les publicitaires qui lui ont fait cette pub planétaire gratuite, en faisant pratiquement disparaître les pages de médias et d’entreprises dans l’accueil des usagers. Le fameux ‘facebook Zero » décrié par l’agence Ogilvy.

A niveau fonctionnel et contrairement à Twitter, nous ne pouvons utiliser et suivre les usagers strictement sur mobile. La version bureau étant dépourvue de pratiquement toutes fonctionnalités, lorsqu’elle est disponible. Au moment d’écrire ces lignes, elle est pratiquement toujours en erreur 429.

erreur 429

Le code de statut de réponse HTTP 429 Too Many Requests indique que l’utilisateur a envoyé trop de requêtes en un temps donné. Un en-tête Retry-After (en-US) peut être inclus dans cette réponse afin d’indiquer le temps à attendre pour effectuer une nouvelle requête.

Par ailleurs, comme le note le pote Charles Nouÿrit en commentaire à un statut de l’autre ami Claude Malaison lors d’une conversation que nous y avions:

Charles Nouÿrit
un fiasco annoncé

Claude Malaison
Charles Nouÿrit Par?

Charles Nouÿrit
Quelle est la valeur ajoutée à Twitter ?

Michelle Blanc
Charles Nouÿrit Meta’s Threads Is Currently A Dystopian Utopia Because Of Its Algorithmic Feed https://www.forbes.com/sites/paultassi/2023/07/10/threads-is-currently-a-dystopian-utopia-because-of-its-algorithmic-feed/ #Analyweb

Charles Nouÿrit
Michelle Blanc c’est exactement ce que je pense, facile d’avoir 100m d’utilisateurs quand tu pars d’une base de 2,35 milliards d’Instagrameurs mais l’ADN et les algos de threads en font un fiasco en devenir

Michelle Blanc
Charles Nouÿrit mon avis aussi. D’ailleurs je disais: Sur Instagram, les gens ne sont pas là pour jaser mais pour voir et se faire voir. De mettre un peu de Facebook version Twitter dans Threads n’en fera pas un Twitter. Les chiffres d’abonnement sont imposants mais j’ai hâte de voir l’engagement disons…

Vous noterez aussi que le fait que la version bureau de Threads, de même que son manque de fonctionnalités nous forçant à utiliser l’interface mobile, permet en outre à Meta de faire le plein d’infos confidentielles. Et ils sont si gourmands d’infos personnelles et confidentielles, qu’ils ont refusé de s’installer dans les pays de l’Union européenne parce que de toute évidence, ils sont loin de respecter la RGPD. On trouvait déjà Tiktok gourmand, mais là, je crois bien que Threads, dépasse toutes les bornes…

données personnelles Threads

Vous pouvez aussi écouter l’entrevue « à chaud » que j’ai donné à CHOI RadioX lors de la sortie de Threads.

Entrevue Threads à CHOI

Pourquoi devriez-vous accepter des gens que vous ne connaissez pas sur LinkedIn?

Effet Réseau
(Source: Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_de_r%C3%A9seau#/media/Fichier:Network_effect.png )

Lors d’un récent cours de marketing numérique au MBA de l’Université de Sherbrooke, j’ai montré à mes étudiants comment je faisais une demande systématique à tous ceux qui venaient voir mon profil LinkedIn. Une de mes étudiantes, une brillante spécialiste de la gestion du changement, me fit part de son désaccord. Elle me disait qu’elle préférait avoir un réseau de contacts de gens qu’elle avait déjà rencontrés et qui représentaient « la cible » des gestionnaires qui pourraient éventuellement avoir besoin de ses services ou qui pouvaient lui être utiles si jamais elle avait besoin d’un avis de « son réseau ». Elle fit valoir que la qualité d’un réseau était plus forte si on discriminait à l’entrée des gens qui en ferait partie. C’est un argument très commun qui est d’ailleurs cautionné par LinkedIn qui suggère :

Nous vous conseillons vivement d’accepter uniquement les invitations à se connecter des personnes que vous connaissez dans la mesure où les relations de 1er niveau ont accès aux informations affichées sur votre profil.

Un autre argument qui est souvent présenté, est que vos renseignements personnels ont de la valeur et que l’accès à votre réseau personnel devrait être protégé des malotrus qui pourraient vouloir s’en servir pour vous faire du tort ou pour vous voler des clients. Ça pourrait aussi vous protéger de recevoir du spam de vendeurs qui pollueront votre boîte de messagerie. Tous ces arguments sont intéressants et vous ferez bien ce que vous voudrez de votre compte LinkedIn et si cette stratégie est satisfaisantes et sécurisantes pour vous, pourquoi pas!

Mais vous me permettrez d’être profondément en désaccord.

Pourquoi devriez-vous vous connecter avec des inconnus?

Tout d’abord, il est important de noter que LinkedIn est une entreprise dont le modèle d’affaires est entre autre de faire payer les usagers pour avoir plus d’accès aux autres membres du réseau. Ils ont donc tout intérêt à limiter le plus possible la croissance « naturelle » et gratuite de ce réseau. Par ailleurs, ce que l’on nomme « un effet réseau » est drôlement pertinent pour une présence sociale, soit-elle sur LinkedIn, Facebook, Twitter ou autre.

Un effet de réseau est le phénomène par lequel l’utilisation d’un bien ou service par de nouveaux utilisateurs augmente la valeur de ce même bien ou service pour les utilisateurs déjà existants.

Ainsi, on peut prétendre que le nombre d’opportunités d’affaires potentielles venant de son réseau sera accru en fonction de la croissance du nombre de membres à ce réseau. Cela est certainement vrai pour la valeur de LinkedIn comme entreprise, mais cela sera aussi vrai pour le nombre d’abonnés ou de contacts que peut avoir un profil ou une page d’entreprise sur LinkedIn.

Pour revenir à la question sécuritaire mentionnée plus haut, avec plus de 16K abonnés et relations sur ce média social, je n’ai eu que très peu de spam. Aussi, ce n’est pas parce que vous voyez que je suis en relation avec plusieurs présidents de grandes entreprises, qu’ils accepteront de facto d’être en relation avec vous. Vous ne connaitrez pas non plus la nature de la relation que nous avons ensemble. Peut-être n’est-ce que l’un de très nombreux contact que je peux avoir, mais peut-être est-ce aussi un pote avec qui je vais à la pêche? Vous n’en savez strictement rien. Aussi, les informations qui sont colligées sur mon mur LinkedIn, sont pour la plupart, de nature inoffensive. Vous n’y trouverez pas mon adresse, le nom de ma conjointe ou ceux de notre fils ou de notre petit-fils. En outre, les nombreuses références que vous y trouverez ont été données librement par mes nombreux clients satisfaits. Dans bien des cas, vous ne saurez pas par contre ce que j’ai fait spécifiquement pour eux. Et pour ce qui est de l’argument qu’un inconnu me fasse du tort, mon expérience me démontre que c’est beaucoup plus souvent les gens que je connais qui m’ont fait des jambettes dans ma carrière, que de parfaits inconnus !

Par contre, ce sont souvent de parfaits inconnus qui après avoir suivi mon profil et mes contenus, qui ont décidé de faire le pas et de me donner des mandats et dans certains cas de très gros mandats. Ils se sont convaincus de mon expertise et ont décidé d’acheter mes conseils sans que j’aie même besoin de le solliciter. C’est ce que l’on nomme le « pull marketing » et l’un des nombreux bienfaits du marketing de contenus. Dans ces cas, la dynamique client/consultante est de facto positive parce que c’est le client qui vous a choisi et que vous n’avez pas à le convaincre qu’il a fait un bon choix. Il s’est convaincu lui-même. Ça fait toute la différence.

Par ailleurs, dans la vie, même si vous lisez un profil LinkedIn, ou Facebook ou autre, vous ne connaissez et ne connaîtrez vraiment pas qui sont réellement ces personnes avant d’avoir passé un certain temps avec eux. Vous ne savez pas non plus qui sont les gens sur qui ils ont une influence. Vous ne saurez pas non plus quel sera le processus décisionnel dans lequel ils pourraient être impliqués pour requérir vos services. Ainsi, il est arrivé plusieurs fois qu’on achète mes services sous la recommandation de quelqu’un que je ne connais pas, mais qui dit me connaître et dont la position hiérarchique ne semble pas prédestinée pour conseiller à quelqu’un d’acheter mon service.

Incidemment, si vous allez à un souper de chambre de commerce et que quelqu’un vous tend sa carte d’affaires, vous ne direz pas non merci. Vous la mettrez dans votre poche et une fois à la maison, vous prendrez le temps de la lire attentivement. Vous découvrirez que cette personne est un vendeur de planches en bois et ne travaillant pas en construction, vous n’avez aucun besoin de planche en bois. Six mois plus tard, vous décidez d’agrandir votre terrasse et ce vendeur de planches en bois pourrait alors vous être très utile. Ainsi, lors d’une rencontre de chambre de commerce je me suis lié d’amitié avec un agriculteur, acériculteur et producteur laitier. Nous n’avons absolument rien en commun au niveau des affaires. Il s’avère pourtant qu’il m’a donné de nombreux seaux et becs verseurs pour que je puisse tirer de l’eau d’érable de ma propriété. Il m’a invité à visiter sa ferme laitière avec mon petit-fils. J’ai aussi découvert qu’il était conseiller municipal avec une municipalité qui m’a donné des contrats, il est aussi impliqué en développement économique et dans l’Union des Producteurs agricoles et que finalement, en plus de m’être fait un ami intime, j’ai aussi un contact qui pourrait m’aider a percer plusieurs marchés différents de ma région.

Bref, vous ne savez jamais comment un inconnu peut vous aider si vous refusez de facto qu’il soit dans vos relations parce que soi-disant, vous ne le connaissez pas et qu’il ne ressemble pas au profil du client idéal que vous vous êtes fait mentalement…

Je préfère donc de loin le « Bar-open » au « club sélect ». Mais c’est à ça restera votre choix de mettre des barrières à l’entrée ou d’avoir les portes grandes ouvertes aux opportunités que vous n’imaginez même pas encore…

Pourquoi il faut bannir Tiktok du Canada

Ces jours-ci, après ChatGPT c’est au tour de Tiktok de faire les manchettes. Certains disent qu’il faut conserver Tiktok parce qu’étant le média social préféré des jeunes, il faut être capable d’y avoir un accès afin de pouvoir les rejoindre. Je trouve cet argument vide de sens. Parce que ce n’est pas à cause d’un média ou d’un média social qu’on pourra enfin rejoindre nos jeunes. La communication avec « la jeunesse » a toujours été problématique depuis la nuit des temps. Si Tiktok n’existait pas, ils seraient sur d’autres plateformes. Si nous bannissions Tiktok, ils trouveraient d’autres moyens de communiquer entre eux et très possiblement qu’un équivalent à Tiktok apparaîtrait à très courts termes. La difficulté à rejoindre les jeunes est qu’ils ont toujours voulu être différents de leurs ainés et qu’ils se sont toujours trouvé des expressions et des lieux d’expressions que leurs parents ne comprenaient pas ou qu’ils ne fréquentaient pas. C’est la nature même de l’adolescence d’être « différent » et la raison pour laquelle ils délestent Facebook. Le vide créé par le bannissement de Tiktok serait donc vite comblé.

Mais pourquoi Tiktok est-il dangereux.

Tout d’abord, il est fondamental de savoir que Tiktok vous suit à la trace et est même capable d’espionner en temps réel, chacune des lettres et chacun des chiffres que vous tapez sur un autre site web, à partir de l’interface de navigation Tiktok que vous ne quittez pas lorsque vous cliquez sur un hyperlien y résidant. C’est le chercheur en cybersécurité Félix Krause qui a dévoilé cette faille de sécurité majeure :

TikTok monitoring all keyboard inputs and taps

When you open any link on the TikTok iOS app, it’s opened inside their in-app browser. While you are interacting with the website, TikTok subscribes to all keyboard inputs (including passwords, credit card information, etc.) and every tap on the screen, like which buttons and links you click.

• TikTok iOS subscribes to every keystroke (text inputs) happening on third party websites rendered inside the TikTok app. This can include passwords, credit card information and other sensitive user data. (keypress and keydown). We can’t know what TikTok uses the subscription for, but from a technical perspective, this is the equivalent of installing a keylogger on third party websites.
• TikTok iOS subscribes to every tap on any button, link, image or other component on websites rendered inside the TikTok app.
• TikTok iOS uses a JavaScript function to get details about the element the user clicked on, like an image

C’est déjà très inquiétant et si Tiktok est utilisé par des gens de pouvoir (député, haut fonctionnaire, baron d’industrie, chercheur scientifique) c’est un risque majeur pour la sécurité nationale.

Mais ce n’est pas tout. En plus d’espionner vos frappes, Tiktok avait laissé une vulnérabilité dans son logiciel, permettant même de prendre le contrôle entier de votre téléphone et de votre identité. Selon Rockcontent.com :

(…) Recent research led by Microsoft 365 Defender Research team shows that TikTok had a breach that was leading users to extremely vulnerable experiences. This issue could allow attackers to hijack a user’s account with literally a single click of a crafted link.

Hijack according to the Cambridge Dictionary means “to force someone to give you control of a vehicle, aircraft, or ship that is in the middle of a trip.” In this case, the breach could be used to steal or “kidnap” one’s account with a single click. Then, attackers could have access to the in-app features of a user account, such as publishing videos, sending messages, interacting with other accounts and even changing personal information. The issue was more likely to happen with Android users.

Fortunately, TikTok has already fixed it and the Microsoft 365 Defender Research Team has not identified any major exploitation. So, it is strongly recommended that users keep their app up to date, using the latest version of it.

Selon Radio-Canada

Au-delà des données liées à l’activité d’un utilisateur sur la plateforme (comptes suivis, vidéos écoutées, messages privés échangés dans l’application, etc.), TikTok peut avoir accès à d’autres informations liées à l’appareil que vous utilisez, selon le Washington Post et la firme Disconnect. Les voici :
• Liste de contacts (si vous accordez votre permission)
• Microphone et caméra (en tournant des vidéos dans l’application, si vous accordez votre permission)
• Bibliothèque de photos (si vous accordez votre permission)
• Géolocalisation approximative (si vous accordez votre permission)
• Identifiant publicitaire (si vous accordez votre permission)
• Adresse courriel et/ou numéro de téléphone (utilisés pour créer le compte)
• Date de naissance (utilisée pour créer le compte)
• Adresse IP
• Les contenus du presse-papier
• Frappes sur le clavier en se servant de l’application
• Le type d’appareil utilisé
• Certaines données de navigation hors TikTok

Avec toutes ces inquiétudes en regard des informations personnelles, en quoi Tiktok est-elle différente des autres applications sociales?

J’ai toujours dit préférer être espionné par les Américains qui sont nos alliés, que par les Chinois avec qui nous avons de nombreux problèmes géopolitiques, commerciaux et géostratégiques. D’ailleurs, les différentes lois de protections des données, bien qu’encore imparfaites, nous garantissent une certaine protection en Amérique et en Europe. Ce n’est pas le cas avec Tiktok qui contrairement à ses prétentions, a continué d’alimenter le Parti communiste chinois avec les données récoltées en Amérique. C’est ce que confirme Buzzfeed :

For years, TikTok has responded to data privacy concerns by promising that information gathered about users in the United States is stored in the United States, rather than China, where ByteDance, the video platform’s parent company, is located. But according to leaked audio from more than 80 internal TikTok meetings, China-based employees of ByteDance have repeatedly accessed nonpublic data about US TikTok users — exactly the type of behavior that inspired former president Donald Trump to threaten to ban the app in the United States.

The recordings, which were reviewed by BuzzFeed News, contain 14 statements from nine different TikTok employees indicating that engineers in China had access to US data between September 2021 and January 2022, at the very least. Despite a TikTok executive’s sworn testimony in an October 2021 Senate hearing that a “world-renowned, US-based security team” decides who gets access to this data, nine statements by eight different employees describe situations where US employees had to turn to their colleagues in China to determine how US user data was flowing. US staff did not have permission or knowledge of how to access the data on their own, according to the tapes.

Et selon TheGuardian, Tiktok a aussi utilisé son application pour espionner des journalistes. Le pas à franchir n’est pas si grand pour qu’ils espionnent aussi nos élus et avec le récent scandale de l’ingérence chinoise dans nos élections fédérales, il y a de quoi être sérieusement inquiété…

TikTok has admitted that it used its own app to spy on reporters as part of an attempt to track down the journalists’ sources, according to an internal email.

Illustration of smart devices saying ‘this holiday season invite big tech into your home’
Are your gadgets watching you? How to give the gift of privacy
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The data was accessed by employees of ByteDance, TikTok’s Chinese parent company and was used to track the reporters’ physical movements. The company’s chief internal auditor Chris Lepitak, who led the team involved in the operation, has been fired, while his China-based manager Song Ye has resigned.

They looked at IP addresses of journalists who were using the TikTok app in an attempt to learn if they were in the same location as employees suspected of leaking confidential information. The effort, which targeted former BuzzFeed reporter Emily Baker-White and Financial Times reporter Cristina Criddle among other reporters, was unsuccessful, but resulted in at least four members of staff based in both the US and China improperly accessing the data, according to an email from ByteDance general counsel Erich Andersen. All four have been fired. Company officials said they were taking additional steps to protect user data.

Les étapes d’une présence web et sociale réussie

Voici le dixième cours de Marketing Entrepreneurial que j’enseigne à HEC Montréal. Il traitera de:

  • Phase 1 : Écoute et monitorage
    Phase 2 : Création de ses profils et de son image de marque
    Phase 3 : Création de contenus
    Phase 4 : Distribution des contenus et promotion de ceux-ci
    Phase 5 : Création d’une communauté
    Phase 6 : Mesurez, analysez et ajustez le tir

  • Le 1er cours qui est une revue sociodémographique des médias sociaux est ici
    Médias sociaux et le web pour les entrepreneurs (le web ce n’est pas une question de budget, mais de philosophie)

    le 2e cours
    Qu’est-ce que le marketing de contenus et pourquoi la publicité coute cher et que le contenu est ROI

    le 3e cours
    Rédiger pour le web et les médias sociaux de façon stratégique

    le 4e cours
    Monitorage, veille et comment chercher sur le web

    le 5e cours Analyse compétitive web

    le 6e cours VALEURS, NICHE, MODÈLE D’AFFAIRES, ANALYSE STRATÉGIQUE WEB, BASE DE L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE

    Le 8e cours DISTRIBUTION DES CONTENUS ET PROMOTION DE CEUX-CI

    Le 9e cours Médias sociaux et relations publiques

    Médias sociaux et relations publiques

    Voici le neuvième cours de Marketing Entrepreneurial que j’enseigne à HEC Montréal. Il traitera de

  • Les médias ne sont plus ce qu’ils étaient
    Les risques communicationnels de divers médias sociaux
    Le communiqué de presse pour le web
    La gestion de crise médias sociaux
    Études de cas

  • Le 1er cours qui est une revue sociodémographique des médias sociaux est ici
    Médias sociaux et le web pour les entrepreneurs (le web ce n’est pas une question de budget, mais de philosophie)

    le 2e cours
    Qu’est-ce que le marketing de contenus et pourquoi la publicité coute cher et que le contenu est ROI

    le 3e cours
    Rédiger pour le web et les médias sociaux de façon stratégique

    le 4e cours
    Monitorage, veille et comment chercher sur le web

    le 5e cours Analyse compétitive web

    le 6e cours VALEURS, NICHE, MODÈLE D’AFFAIRES, ANALYSE STRATÉGIQUE WEB, BASE DE L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE

    Le 8e cours DISTRIBUTION DES CONTENUS ET PROMOTION DE CEUX-CI

    Rédiger pour le web et les médias sociaux de façon stratégique

    Voici le Troisième cours de Marketing Entrepreneurial que j’enseigne à HEC Montréal. Il traitera de:

    • La rédaction Web, storyline et les diverses politiques éditoriales
    • Comment écrire pour le Web
    • L’analyse de mots-clés
    • L’importance des titres, des éléments du corps du texte et des balises méta
    • Les hashtag
    • L’infolettre
    • Les diverses politiques : d’utilisation du web pour les employés, éditoriale, des commentaires
    • Charte éditoriale
    • Calendrier éditorial
    • La règle des tiers en photographie


    Le 1er cours qui est une revue sociodémographique des médias sociaux est ici
    Médias sociaux et le web pour les entrepreneurs (le web ce n’est pas une question de budget, mais de philosophie)

    Et le 2e cours
    Qu’est-ce que le marketing de contenus et pourquoi la publicité coute cher et que le contenu est ROI