La croissance du trafic internet va créer des problèmes plus vite que prévu

J’ai déjà parlé de l’exodéluge qui va engorger le trafic internet d’une manière cauchemardesque et pratiquement arrêter le transfert des données. En fait, les données, à cause principalement de l’échange de fichiers vidéo qui sont très lourds, vont être dans un bouchon de circulation permanent. La solution à cela est notamment le P2P, que les telcos ne veulent pas permettre. Voilà que Cisco vient de mettre en ligne ses prévisions du trafic Web jusqu’en 2012 et qu’Éric Baillargeon traduit librement ces données :

Le trafic IP total a cru de 55% en 2007
Le trafic IP total va doubler à tous les 2 ans d’ici 2012
Le trafic vidéo des particuliers consomme 25% de la bande passante actuellement sans prendre en compte les serveurs de type P2P (Bittorent). Ces derniers consomment 600 petaoctets par mois ce qui équivaut à 150 millions de DVD
Le trafic vidéo des particuliers consommera 50% de la bande passante en 2012
Le trafic des donnés sur mobile doublera chaque année d’ici 2012
Le trafic IP total sera de 44 exaoctets par mois pour donner un peu plus d’un demi-zettaoctet annuellement. C’était moins de 7 exaoctets/mois en 2007
En 2012 le trafic IP total sera 100 fois plus grand qu’en 2002.

Des solutions à ce « major trafic jam » déjà prévisible, devront être trouvées rapidement, sous peine de voir le Web s’arrêter de façon quasi permanente…

Profilage internet et le Commissaire à la vie privée au Canada (mon entrevue à la radio Radio-Canada Alberta)

Voici une entrevue que j’ai accordée ce matin à Benoît Livernoche de l’émission Le Café Show de la radio de Radio-Canada Alberta . Le sujet porte sur l’intérêt ou non, pour le Commissaire à la vie privée au Canada, de se pencher sur les pratiques de profilages de navigation des internautes et des enjeux possibles que cela peut avoir sur la vie privée. Dans l’entretien, je discute des statistiques encore disponibles pour un certain temps sur eMarketer et de celles de l’Indice du commerce électronique du trio SOM, VDL2, CEFRIO. Aussi, comme vous le remarquerez, j’ai encore beaucoup de travail à faire au niveau de ma voix 🙁     Cependant, ça n’enlève rien à mon expertise et à mon point de vue d’experte. Du moins, je l’espère…

L’entrevue d’une durée de 6 minutes 25 secondes, de format MP3

Classement Feedburner des blogues francophones mondiaux

Le copain Vincent Abry a eu la bonne idée de faire un classement mondial des blogues francophones, selon leur nombre d’abonnées Feedburner. Ça flatte mon ego puisque je suis la troisième blogueuse québécoise avec le plus d’abonnées après Benoît Descary et Vincent Abry lui-même. Notons toutefois que les blogues à orientations technologiques sont nettement avantagés dans ce classement puisque les abonnées Feedburner sont des gens plus « geek » que la moyenne et qu’ils lisent souvent, des blogues technos. C’est un bel effort tout de même pour nous montrer encore une fois, une nouvelle facette de ce qu’on peut qualifier d’une certaine influence des blogues…

Les ¾ des Canadiens seront en lignes bientôt

Dans mon dernier billet, Les dépenses numériques canadiennes foutent le camp à l’extérieur du pays, on note que 60 % des ventes en ligne échappent à l'économie nationale. Ironiquement, de nouvelles statistiques d’eMarketer révèlent que les 2/3 des Canadiens sont maintenant en lignes, que les ¾ y seront en 2012 et que la pénétration des accès hautes vitesses y est plus forte que la plupart des pays, incluant les États-Unis! Quelle ironie que d’observer à quel point nos entreprises tirent encore de la patte pour être efficace en ligne!

Pénétration du nombre d'internautes au Canada

Pénétration des branchements hautes vitesses au Canada

Internet deux fois plus influent que la télévision et huit fois plus que l’imprimée

L’internet est deux fois plus influent que la télévision et huit fois plus que l’imprimée. C’est le constat étonnant auquel arrivent Fleishman-Hillard et Harris Interactive, dans une étude conjointe, le Digital Influence Index (DII). Cette étude vise à mesurer l’impact et l’influence de l’internet sur les comportements et le processus décisionnel des consommateurs britanniques, français et allemands.

Les constats :

  • Across all three countries addressed by the study, the Internet has roughly double the influence of the second strongest medium — television — and roughly eight times the influence of traditional print media. This indicates a need and an opportunity for companies to reprioritise their communications to address the media shift in consumer influence. 
  • Consumers use the Internet in different ways to make different decisions. For example, consumers are more likely to seek opinions of others through social media and product-rating sites when it comes to making decisions that involve choices that have a great deal of personal impact (e.g., healthcare options or major electronics purchases), but use company-controlled sources when making transactional decisions on commoditised items like utilities or airline tickets. 
  • While consumers see the clear benefits of the Internet on their lives, they continue to have concerns about Internet safety and the trustworthiness of some of the information they find online. In the UK, for example, 66 percent of online consumers state that the Internet helps them make better decisions, but just 28 percent trust the information on the Internet provided by companies.

Ce sont donc d’autres arguments en faveur de la croissance des investissements Web. Mais bon, les gestionnaires marketing non intéressés par le web lisent-ils mon blogue? Lisent-ils ce genre de statistiques et savent-ils que le changement s’opère? J’ei encore en mémoire ces conférences dans l’industrie du tourisme alors que je demandais aux personnes présentes quel pourcentage de leur budget marketing ils mettaient sur le Web. La majorité des répondants (à main levée) répondaient 1% alors qu’au Canada, 54% des Canadiens achèteront leur voyage en ligne! Il y aura donc encore de ces disparités entre ce que le consommateur, veut, ce qui l’influence et la réaction des entreprises à s’adapter rapidement à ces nouvelles réalités….

Facebook, l’accès au service permet de garder ses employés

Dans un récent billet Les réseaux sociaux suivent une route similaire à celle de la messagerie instantanée je mentionnais que :

Beaucoup d’entreprises sont réticentes à permettre à leurs employés de naviguer sur les réseaux sociaux sur les heures de travail. Ces réseaux sont considérés comme une perte de temps. Encore peu d’entreprises considèrent qu’ils peuvent apporter une contribution significative à l’entreprise. Un papier blanc de MessageLabs, Social Networking: Brave New World or Revolution from Hell? (gratuit sur inscription), fait l’analogie entre les résistances envers les médias sociaux et ce qui s’est aussi produit envers la messagerie instantanée il y a quelques années.

Un sondage commandité par Telindus et mentionné dans ITBusinessedge.com révèle que 39% des 18-24 ans américains considéreront quitter leurs emplois si l’entreprise bloque Facebook et qu’un autre 21% seront dégoutés d’une telle pratique. Voilà des statistiques assez surprenantes qui militent pour l’ouverture des entreprises envers les médias sociaux. Il est aussi étrange de constater que les entreprises dépensent plusieurs dizaines de milliers de dollars pour embaucher un employé et que simultanément. Lorsqu’il est en emploie, on lui signifie qu’on ne lui fait pas suffisamment confiance pour naviguer de manière responsable durant ses heures de travail et qu’on décide pour lui des sites qu’il peut on ne peut pas accéder de son PC.

Glassdoor, le Web 2 à la rescousse des infos salariale

C’est via un twitt de Vanina qui pointe vers Techcrunch que je prends connaissance de l’existence de Glassdoor.com, cette startup qui dévoile les dessous salariaux des grandes entreprises TI et des dirigeants qui les mènent. Au moment d’écrire ces lignes, le site était indisponible, sans doute dû à l’effet Techcrunch (mais peut-être ont-ils le même hébergeur que Twitter?).

The idea behind Glassdoor  is simple: You tell me your salary, and I’ll tell you mine. (…) The site collects company reviews and real salaries from employees of large companies and displays them anonymously for all members to see. (The startup plans to make money from ads targeted at job seekers, premium services, and aggregated compensation data it wants to sell to HR professionals).
The idea is to collect as much detailed salary information and feedback for every job title at a company so that job seekers can know how to evaluate an offer, and current employees can see how they are doing relative to their peers. “When the annual compensation review comes,” says CEO Robert Hohman, “you need to know what your market value is.” Or you can just live vicariously through others.

L’épouvantail de la sécurité des données et des renseignements personnels

On est encore partie pour une ronde de promotion de la peur du Web et de la désinformation quant à la sécurité des renseignements personnels sur le Web, avec une nouvelle étude commanditée par CA Canada, qui incidemment, vend de la sécurité informatique. Quel hasard?

Ainsi, on apprend dans le communiqué de presse, que :

Seuls sept pour cent des Canadiens estiment avoir une grande confiance envers les détaillants, les banques et les gouvernements canadiens pour la protection de leurs renseignements personnels, révèle un nouveau sondage réalisé à l'échelle nationale de CA Canada, principale société de logiciels d'entreprises.
    Parmi ces trois types d'organisations, les détaillants canadiens obtiennent le plus bas taux de confiance, alors que moins d'un pour cent (0,5 %) des consommateurs affichent une grande confiance quant à la capacité des détaillants à protéger leurs renseignements confidentiels en ligne.
    L'image des grandes banques canadiennes à cet égard est aussi peu reluisante alors que seuls 9 % des Canadiens sont convaincus que les grandes institutions financières peuvent protéger leurs données confidentielles en ligne.
    Loin d'obtenir un appui de taille, les gouvernements fédéral et provinciaux n'en demeurent pas moins les meilleurs dans l'opinion des Canadiens. Parmi les répondants, 12 % manifestent une grande confiance quant à la capacité des gouvernements canadiens à protéger leurs données confidentielles en ligne.

On nous informe aussi que :

Comme le volume des renseignements personnels se retrouvant en ligne augmente, un nombre accru de Canadiens ont été victimes de vol de renseignements personnels, notamment leur numéro d'assurance social ou des données sur leur carte de crédit. Parmi les répondants, 14 % ont indiqué avoir été victimes d'un vol de leurs renseignements personnels et près de la moitié (44 %) ont affirmé connaître quelqu'un qui a été victime de vol de ses renseignements personnels.

Paradoxalement, selon le FTC américain (PDF)

Prevalence. The 2003 survey found that 4.6% of the survey population had experienced ID theft during the one year period before the survey was conducted. The 2006 survey found that 3.7% of the survey population had experienced ID theft during 2005. The difference between the rates is not statistically significant.6 Given the sample sizes and the variances within the samples, one cannot conclude that the apparent difference between the two figures is the result of a real decrease in ID theft rather than a result of random variation.

Average amount obtained by the thief. Both the 2003 and 2006 surveys asked victims for their best recollection of the amount of money obtained by the thief. In the 2006 survey, the average amount obtained by the thief was $1,882, whereas the average was $4,789 in the 2003 survey.

Donc le vol d’identité n’a pas réellement augmenté aux É.-U. et il semble même que les montants associés à ces vols aient diminués (quoique Syvovate est assez transparente pour admettre que cela peut simplement être dû aux changements dans son questionnaire). Donc pas de quoi fouetter un chat.  Pour le Canada, selon Phonebusters.com (site de la Gendarmerie Royale du Canda, de Ontario Provincial Police et du Couvernement du Canada), le nombre de victimes de vols d’identités est plus bas que ce qu’il était en 2002 pour un montant supérieur à celui de 2002, mais inférieur à ceux de 2003 ou 2004. Regardez d’ailleurs mon tableau colligé selon les chiffres « officiels » de l’organisme.

Les fraudes informatiques par rapport aux autres types de fraudes

Dans le tableau suivant, tiré de A Feasibility Report on Improving the Measurement of Fraud in Canada (PDF) de statistiques Canada, on apprend que les fraudes informatiques (computer fraud) ne représentent qu’un pour cent de tous les types de fraudes au Canada.


De plus, dans un mémoire du 8 mai 2007 Mémoire présenté au Comité permanent de l’accès à l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’éthique sur le site du Commisariat à la protection de la vie privée du Canada, à la note de bas de page 3, on apprend que :

selon le Rapport de 2006 sur l’étude sur la fraude identitaire, basé sur 5 000 entrevues téléphoniques, 47 p. 100 des vols d’identité sont perpétrés par des membres de la famille, des collègues, des voisins ou d’autres personnes connues des victimes. Une étude diffusée à grande échelle par le professeur Judith Collins de l’Université d’État du Michigan indique qu’environ 70 p. 100 des vols d’identité résultent du vol de renseignements personnels faits par des employés au sein de leur entreprise.

Mais encore, selon le FBI, dans le rapport Internet Crime Report 2007 (PDF), de tous les crimes Internet reportés, le vol d’identité ne représente que 2.9% de tous les crimes internet répertoriés.

Ma conclusion

L’épouvantail du vol d’identité nuit au commerce électronique et à la perception des consommateurs quant à la sécurité des transactions en lignes. Il fait vendre de la sécurité informatique (ce qui n’est pas une mauvaise chose, on n’est jamais assez prudent) et créant un paranoïa artificielle qui répond à une branche de l’industrie des TI et nuit énormément aux autres portions de cette même industrie. L’industrie des TI est schizophrène en continuant de faire la promotion d’un problème qui n’est pas relié à son industrie et se tire continuellement dans le pied.

OpenX.org, faire votre propre régie publicitaire

C’est l’un de mes clients, Benoît Grenier, qui me fit découvrir l’excellent logiciel à code source ouvert OpenX.org. Ce logiciel de régie publicitaire (ad server) peut vous permettre de monter une petite entreprise de publicité personnalisée sur votre ou vos sites (surtout si vous avez déjà un beau réseau de contacts Web ou une équipe de vente qui peut en plus vendre de la bannière pour vos propriétés Internet. Mais c’est aussi un outil qui peut être très précieux (clin d’œil ici à mes clients touristiques) si vous-mêmes placez de la bannière à différents endroits. Ainsi, vous pourriez « taguer » vos bannières et savoir réellement (avec tout de même un certain pourcentage d’erreur) si elles ont été diffusées à la hauteur de ce qu’on vous réclame en coût de placement (CPM, Coût par mille). Car entre ce qu’on vous vend et ce qu’on vous livre, il y a parfois de méchantes différences que vous devriez connaître et valider en tant gestionnaire efficace.

Twitter, toutes les stats

C’est via un twitt de Twittes (le twitter de l’entreprise Twitter, je sais, ça fait bien des twits) que j’ai pris connaissance de thestatbot.com, un service de statistiques sur les communautés Web, qui s’intéresse particulièrement à Twitter. Un outil à conserver afin de suivre l’évolution des communautés…