L’alternative à l’endémique fraude par clic

“It’s easier to fool people than to convince them that they had been fooled.” Mark Twain

Dans mon billet La pourriture marketing web Partie 2 (fraude par clic), j’exposais les découvertes à propos de la fraude par clic du Dr Augustine Fou. Depuis, il a fait plusieurs autres publications donc son Fake everything 2019. Il n’hésite d’ailleurs pas à traiter l’ANA (Association of national Advertisers) et l’industrie publicitaire d’incompétents.
Augustine Fou traite l'ANA d'incompétents

À la lecture des observations du Dr Fou, les preuves de l’ampleur de ces fraudes sont indiscutables. C’est d’ailleurs tellement répandu et connu de plusieurs, tant des publicitaires, des agences que même des clients, qu’il est aberrant de constater que ce soit la plus lucrative des activités cybercriminelles et pire encore, que ce soit encore tout à fait légal (ou plutôt, non encore réglementé). D’ailleurs, l’ironie ultime de cette arnaque de grande envergure est l’exemple de Procter and Gamble comme je le citais dans mon dernier billet :

L’ironie du sort est cette nouvelle de AdWeek qui présente que Procter and Gamble en coupant $200 millions de publicités numériques, a augmenté sa portée de 10% 🙂

Comment continuer à rejoindre ses clients sans tomber dans la fraude et encourager les arnaqueurs?

1- Valoriser le marketing de contenu et vos propres propriétés web
2- Valoriser le trafic naturel et la longue traîne
3- Valoriser la publicité traditionnelle (journaux, radio, tv, panneaux routiers) et idéalement en mode écoute en direct (Météomédia, sports, grande écoute en live)
4- Valoriser la publicité numérique strictement sur les plateformes des éditeurs numériques reconnut et que vous savez qu’ils ont pignon sur rue et qu’ils sont visités par de réels internautes (médias en ligne, sites spécialisés, site web sérieux que vous connaissez et visitez, blogues reconnus)
5- Faite de la commandite
6- Faite de la publicité en point de vente
7- Faite de la publicité événementielle

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Mon changement de perspective

À mes débuts, il y a près de vingt ans, je valorisais grandement le Web étant donné qu’on pouvait tout mesurer contrairement à la pub traditionnelle qui était une création de l’esprit. Je suis toujours de cet avis avec de grosses nuances. J’aimais dire que si on écoutait une émission de grande écoute (disons Tout Le Monde En Parle) et qu’on vendait le 1 million d’auditeur, on payait pour ce million d’auditeurs mêmes si plusieurs se levaient lors des pauses publicitaires pour faire autre chose ou que comme moi, ils enregistraient l’émission et débutaient son écoute un peu plus tard en accélérant les pauses publicitaires pour ne pas les voir. C’est toujours le cas. Sauf que sur le million d’auditeurs, un pourcentage non défini regardera tout de même la publicité et que si on peut mesurer sa conversion, ça peut toujours valoir la peine. Il en est de même des autres supports traditionnels.

J’ai toujours eu de la difficulté avec la pub comme telle. Qu’elle soit en ligne ou hors-ligne. J’ai toujours valorisé le marketing de contenu et le trafic naturel qu’on nomme aussi « own media ». C’est plus de travail, mais beaucoup moins dispendieux. En outre, ça offre une pérennité à l’investissement puisqu’une fois que c’est en ligne, ça y demeure même si on coupe le budget publicitaire. Mais il est vrai que c’est plus de travail et que c’est plus difficile. Quoi qu’il en soit, étant donné l’ampleur des arnaques de fraude par clic, de trafic invalide et acheté et de la programmatique qui semble maintenant érigé en système, il m’apparaît de plus en plus évident que mon instinct et que mon sens moral antipub, est de plus en plus judicieux. C’est donc à vous de faire vos choix…

 

Les sources:

https://www.linkedin.com/in/augustinefou/

https://drive.google.com/file/d/1r3g4GwBTl0hxh6RI97zxwCVErlrYauu8/view

La tristesse de la privatisation du bien commun numérique

Le constat est triste et indiscutablement inquiétant. C’est certainement grâce à l’entreprise privée et aux services scientifiques et militaires si récemment, nous avons fêté le 50e anniversaire d’internet. Il est aussi important de souligner que ce sont les gouvernements (et en très grande partie le gouvernement américain) et les taxes des citoyens, qui ont massivement financé cette grande innovation.

Internet est très certainement, avec l’impression, la renaissance, le siècle des Lumières, la réfrigération, les vaccins, l’industrialisation puis les avions, l’une des très grandes avancées de l’humanité. Et comme pour toute innovation, elle peut autant servir le bien, que le mal.

Tout comme l’eau ou l’électricité, l’échange de « bits » est devenu malgré lui, un bien public. Et comme pour l’eau ou l’électricité, les gens qui la produisent ou la distribuent sont certainement en droit d’être convenablement rémunérés pour le travail qu’ils font. Généralement, pour ne pas dire presque exclusivement, ce sont d’ailleurs aussi les « services publics » qui gèrent et distribuent ces biens publics. Or, encore dans certains pays, ces services publics sont toujours entre les mains de conglomérats (les TELCOs) et une grande iniquité existe entre les usagers. Cette disparité est connue sous le vocable de fracture numérique.

La fracture numérique ne se limite pas à l’accès aux nouveaux moyens de communication. Il importe de distinguer trois niveaux d’inégalités vis-à-vis des nouvelles technologies :
• L’inégalité dans l’accès à un ordinateur, à Internet…
• L’inégalité dans l’usage d’outils.
• L’inégalité dans l’usage des informations issues de ces outils.

Mais il demeure que l’accès aux nouveaux moyens de communication demeure la première marche à gravir. Or, quoi qu’en dise le CRTC ou le gouvernement du Québec, la très haute vitesse et la fibre optique demeurent endémiques au Canada, tant dans les grandes villes que dans les campagnes. Ce que l’on nomme « la haute vitesse » est d’un flou à peine artistique puisque cette vitesse évolue dans le temps et qu’on aime se faire croire que la majorité des Canadiens en sont pourvus, ce qui est un mensonge éhonté. En outre, on présente souvent les réseaux de fibre optique comme étant dispendieux parce que le Canada est grand. C’est tout aussi faux. Le Canada habité n’est pas le Canada et il se compare avantageusement à la Norvège qui a déjà cette fibre optique gouvernementale, sur laquelle les TELCOs offrent le transport des données. En outre, on présente souvent ça comme une dépense alors que tout comme l’électricité, c’est plutôt une source de revenu, de développements économiques, sociétaux et scientifiques majeurs et que nous pourrions, comme l’a fait l’ONU, reconnaître qu’Internet est un droit fondamental.

Mais étant donné que nos parlementaires ne semblent pas comprendre l’importance capitale de ce « service public », nous continuerons de payer outre mesure, pour prendre du retard sur les meilleurs de la planète et nous risquons fortement de handicaper les chances de nos enfants de vivre convenablement de cette nouvelle économie plutôt que d’en être que des consommateurs…

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Surprise de lire une infopub infonuagique AWS chez Direction Informatique

Dans un média qui se veut sérieux comme Direction informatique, il est surprenant de lire une infopub pro Amazon Web Services, déguisée en article de fond. Surtout que cette semaine, c’est la commission parlementaire qui discute justement de la possibilité de migrer les données personnelles des entreprises et citoyens québécois, sur de telles plateformes.

Je parle de l’article Avons-nous raison d’être frileux envers le cloud? Cet article est rédigé par Mark Nunnikhoven, vice-président de la recherche sur le cloud chez Trend Micro qui dit-on, serait “héros de la communauté AWS”.

L’article débute par écarter les joueurs québécois d’infonuagique en prétendant qu’ils seraient trop petits pour soumissionner en infonuagique. Pourtant, je connais Sherweb et MicroLogic qui seraient tout à fait capables d’aider l’hébergement infonuagique québécois.

Par la suite, l’auteur y va de demi-vérité. Il affirme que :

Malgré ces avantages évidents, j’entends encore des organisations brandir la menace du CLOUD act, ou d’autres mesures législatives pour justifier qu’elles ne peuvent construire dans le nuage. Il est tout à fait normal d’être réfractaire au changement et de repousser les idées nouvelles, surtout celles qui remettent en question les croyances de longue date.
Heureusement, le Commissaire à la protection de la vie privée s’est exprimé sur le sujet en déclarant que cette crainte n’est pas fondée. Si vous stockez et traitez des données canadiennes à l’extérieur du pays, votre devoir est d’informer vos utilisateurs de cette pratique. Mais comme des régions canadiennes sont disponibles depuis 2016, déplacer ces données à l’extérieur du pays ne devrait même plus faire partie de vos pratiques.

Il oublie cependant d’ajouter qu’avec le Cloud Act, c’est au fournisseur américain de défendre l’accès des données en sol Canadien si une requête de sécurité des agences américaines demandaient l’accès aux données hébergée ici. Ainsi donc, le gouvernement du Québec devrait s’en remettre à la bonne volonté et à l’expertise d’une tierce partie, en l’occurrence, le fournisseur américain, pour protéger nos données. Si on se fit à l’historique de protection des données de ces entreprises, disons qu’il y a de quoi avoir le poil qui nous retrousse sur les bras.

Ensuite, l’auteur nous parle de cryptage comme solution à une « peur non-fondée ».

Peu importe la situation, le cryptage demeure votre meilleur allié. Si vous cryptez vos données, en transit et au repos, il est impossible d’y avoir accès sans la clé de déchiffrement. Aucun fournisseur infonuagique ne vous obligera à leur remettre votre clé de déchiffrement. Vous décidez qui y a accès, et qui contrôle ces accès.

Encore une fois, par méconnaissance ou carrément par propagande commerciale, il oublie ici de dire que les fameuses clés de cryptage, sont loin d’être hermétique au gouvernement américain. En fait, le cryptage étant considérée comme étant aussi sensible que « de l’armement », aucun cryptage n’existe sans que le gouvernement n’y ait de « back door ». C’est ce que l’on nomme la « guerre de la cryptographie » ou « crypto wars » en anglais. Ainsi, comme on le note dans Wikipédia :

En 2009, les exportations de cryptographie non militaire depuis les États-Unis sont régulées par le Bureau of Industry and Security du département du Commerce 9. Certaines restrictions demeurent, même pour les produits grand public, en particulier en ce qui concerne les prétendus État voyous et les organisations terroristes. Le matériel de chiffrement militarisé, l’électronique certifiée TEMPEST, les logiciels cryptographiques spécialisés, et même les services de conseil cryptographique sont toujours soumis à licence9 (p. 6–7). De plus, l’enregistrement auprès du BIS est exigée par l’exportation de « produits de chiffrement pour le marché public, les logiciels et les composantes dont le chiffrement dépasse 64 bits » 10. D’autres éléments demandent aussi un examen par le BIS, ou une information du BIS, avant l’export dans la plupart des pays9. Par exemple, le BIS doit être informé avant la mise à disposition du public de logiciels de cryptographie open source sur Internet, encore que l’examen ne soit pas exigé 11. Ainsi, les règles à l’export se sont assouplies depuis 1996, mais restent complexes9.
D’autres pays, en particulier les parties à l’arrangement de Wassenaar 12, ont des restrictions similaires 13.

Comme quoi c’est bien beau pousser pour sa business, mais il y a des limites à peindre la réalité en rose…

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Il est donc d’un impératif de « sécurité nationale » que les systèmes de cryptages soient limpides aux autorités gouvernementales et donc, qu’elles y ai accès. Les gouvernements étrangers vont faire des pieds et des mains pour avoir accès à tous systèmes de cryptages qui sont utilisés sur leur territoire et dont ils n’ont pas les clés. Le montréalais Austin Hill, le fondateur du défunt Zero Knowledge System a déjà été traité d’ennemi d’état parce qu’il avait développé un système de cryptographie personnelle impénétrable par les services secrets. Officiellement, son entreprise s’est redéployée pour offrir des services de sécurités aux entreprises de télécommunications parce que les consommateurs n’étaient pas prêts à payer pour l’anonymat sur le Web

Others aren’t convinced. Austin Hill, one of the founders of Zero-Knowledge Systems and now CEO of Akoha.org, says most people remain unaware of what happens to their information online — and unwilling to make sacrifices to protect it.
“Ask people if they care about the environment they’ll say yes, but they’re not willing to give up their SUVs,” says Hill. “Ask if they care about privacy, they’ll say yes, absolutely, but I will not take down my MySpace page with my 400 friends on it because that’s how I socialize. They’re very unaware that these pages get indexed, archived, and become part of their public record.
“I hate to say this, because I am a big fan of privacy,” Hill adds. “But I think as a society we are redefining our understanding of what ‘privacy’ means, and unfortunately not for the better.”

Mais des rumeurs persistantes soutiennent qu’il a plutôt été forcé à ce redéploiement par diverses pressions de natures étatiques…

 

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Solutions pour la crise de la presse

Si vous lisez mon billet #Crisedesmedias Les multiples causes d’un certain déclin des médias imprimés, vous pouvez comprendre, à contrario, déjà certaines solutions aux problèmes que j’identifie. Déjà de faire du Web en premier « digital first », comme le fait The Atlantic et tel que l’expérimente depuis plusieurs années les médias de la Norvège, est un pas dans la bonne direction. Cependant, le corolaire de ce scénario est qu’effectivement, les citoyens du Québec et du Canada, aient accès à un internet haute vitesse décente à un prix tout aussi décent. Ce qui est loin d’être le cas présentement.

On parle aussi à grand cri de la taxation des Gafa. Il me semble que cela va de soi. Mais cela ne devrait pas servir qu’aux médias. Les musiciens, les auteurs et même les Youtubeurs et les blogueurs, devraient eux aussi être rémunérés convenablement pour leurs créations de contenus. Il n’y a pas que les journalistes qui existent et qui se font pomper leurs créations. Une certaine équité des créateurs devrait être de mise. D’ailleurs, il faudrait que les fournisseurs internet payent aussi une portion de leurs revenus et « taxe contenu ». Nous le faisions d’ailleurs déjà pour les manufacturiers et détaillants de cassettes, dans le temps.

Les journalistes et les médias doivent se regarder dans les yeux

Les journalistes doivent se regarder dans les yeux et réaliser que leurs biais idéologiques, en cette période de polarisation excessive, sont de plus en plus visibles et de moins en moins acceptables aux yeux des lecteurs/consommateurs. Les notions de « faits » et d’équilibre des points de vue opposés devraient revenir en force, si les médias veulent réellement continuer à se clamer d’être les chiens de garde de la démocratie. Ils se devraient aussi de continuer et d’affiner le journalisme d’enquête.

 

La publicité traditionnelle est sur respirateur artificiel

Si les entreprises investissent davantage chez les Gafa que sur les médias imprimés, ce n’est pas à cause des nouvelles qui y sont aussi. C’est parce que le modèle traditionnel est devenu inefficace. Tout comme pour les Pages Jaunes qui sont sur leurs déclins et qui ont pompé nombre de « subventions », les équivalents numériques (comme Google mon entreprise qui est gratuit) sont beaucoup plus performants. D’ailleurs, c’est en commentaire Facebook sur le statut partageant mon dernier billet, que le pote Jeff Mignon écrit :

Il y a 10 ans environ, je commençais une conférence au Québec sur les médias en disant que la nouvelle bataille serait celle des données. J’aurais aimé avoir été à côté de la plaque. Mais pour une fois, j’avais vu juste. Ça m’arrive de temps en temps.

Les GAFA n’ont pas volé le biz des médias, ils ont proposé un modèle plus efficace pour les annonceurs. Un modèle qui ne les fait payer que s’il y a, au moins, un engagement (un click). En accumulant les données utilisateurs, ils ont ainsi pu proposer un ciblage imbattable… en tout cas, jusqu’à maintenant.

La bataille des données ne fait que commencer. La puissance et l’intelligence des algorithmes aussi. Bye, bye les champions du marketing. Dans quelques années, il ne restera que 3 ou 4 joueurs à la vitesse où vont les choses: Facebook pour l’awareness, Google pour l’intention et Amazon pour la transaction (maybe Google). Sans doute que Wechat va se faire une place intéressante.

Pour ce qui est des médias, en particulier, les médias d’information, le challenge est énorme. Extrêmement complexe. Il va falloir avoir le courage d’inventer, de changer les façons de travailler, de manager… pour réinventer la machine à cash qui soutiendra la pluralité de la presse. J’y crois. Croyons-y ensemble.

Les médias doivent se diversifier

Les Affaires et Infopresse ont réalisé que de créer des événements en profitant de leurs immenses bases de données, étaient une source de revenus additionnelle. Vice Media fait aussi dans le documentaire, la télévision, l’édition de livre et de musique et ses présences en ligne sont des plus efficaces. The Economist gère aussi Economist intelligence unit qui vend des recherches et du conseil.

Reconnaître et documenter son auditoire

Si Costco avec son Costco Connection réussi à vendre ses pages de pubs à plus de $200K US, c’est parce qu’ils ont une relation privilégiée avec leurs annonceurs qui sont aussi fournisseurs. Mais c’est aussi parce qu’ils connaissent intimement leurs clients et leurs habitudes d’achats. Ce que trop de médias ignorent. De plus, les médias régionaux ont l’avantage de la connaissance intime de leur milieu et de leurs acteurs. Il est donc contreproductif de gérer de telles boîtes, à l’extérieur même des communautés qu’ils doivent couvrir, servir et avec lesquelles ils doivent développer une forte relation de proximité.

Développer sa niche

Reuter fait déjà très bien du Reuter. Si vous reprenez leurs nouvelles, vous vous tirez dans le pied. Reuter est déjà en ligne et il est gratuit. JAMAIS je ne paierais pour relire ce que je sais déjà. Vous devez donc vous démarquer. Que pourriez-vous nous apprendre qu’on ne connaît déjà? Quelle est votre niche? Qui est votre auditoire? Les exemples de médias nichés qui ont du succès sont nombreux. Je pense par exemple à Cottage life, Buzzfeed ou Garden & Gun. Je pense aussi à Vélo Québec. Alors que certains éditeurs pleurent la disparition de leurs modèles d’affaires traditionnels, d’autres innovent et profitent de la croissance sans avoir besoin de quémander le cash de nos gouvernements. Mais ne soyez pas trop enthousiaste. Bientôt, ce sera au tour de la télévision traditionnelle, puis des câblodistributeurs de venir pleurer de la disparition de leurs revenus et quêtant l’aide du gouvernement. Que voulez-vous. Nous avons inventé l’automobile, mais les fabricants de calèches, sont près des gouvernements et nous devrons les sauver eux aussi…

Hydro-Québec et la fibre optique, la bonne « mauvaise approche » du gouvernement

Une excellente nouvelle nous vient du gouvernement Libéral du Québec à propos de la haute vitesse. En effet, selon LaPresse

Hydro-Québec étudiera la possibilité d’utiliser ses surplus de fibre optique pour aider les régions éloignées à améliorer leurs services de télécommunications.

La ministre de l’Économie, Dominique Anglade, et le directeur général de la société d’État, Éric Martel, ont annoncé mardi la tenue de cette étude, qui devrait être complétée d’ici la fin de l’année.

Plus spécifiquement, selon Direction informatique, l’étude

vise à analyser les aspects techniques, légaux, réglementaires, opérationnels et sécuritaires de la potentielle utilisation la fibre optique excédentaire que Hydro-Québec n’utilise pas.

Alors, pourquoi est-ce la mauvaise approche ? Parce qu’il me semble évident qu’Hydro-Québec ne pourrait et ne devrait certainement pas compromettre la sécurité de son réseau de fibres optiques qui est utilisé afin de garantir l’efficacité du transport d’électricité aux Québécois. Peut-être arrivera-elle à la conclusion que ses fibres excédentaires puissent être utilisées, ce qui est déjà une bonne nouvelle. Mais j’estime que les besoins en fibre optique et en service internet haute vitesse du Québec risquent d’être pas mal plus importants que cette fibre excédentaire. Aussi, les coupures de presse parlent d’aider « les régions éloignées ». Il m’apparaît dans ce cas que la Beauce n’est pas une région éloignée. D’ailleurs, ma propre municipalité, Chertsey, qui n’est qu’à 100 km de Montréal, a les mêmes problématiques que les régions « dites éloignées » et qu’elle ne sera pas dans les secteurs priorisés par l’étude d’Hydro-Québec. D’ailleurs, pour revenir à la Beauce, dans un article de LaTerre on pouvait lire :

« Une catastrophe totale »

Frédéric Marcoux n’y va pas par quatre chemins. À ses yeux, les infrastructures technologiques pour Internet haute vitesse, la téléphonie cellulaire et même le réseau de distribution d’électricité sont déficientes.

« C’est une catastrophe totale », affirme le président du Syndicat de l’UPA de la Nouvelle-Beauce au sujet du réseau électrique. En assemblée générale annuelle récemment, le producteur de lait de Sainte-Marguerite a fait de l’accès à ces trois services la priorité du plan d’action de son organisation pour la prochaine année.

En ce qui concerne Internet haute vitesse et la téléphonie cellulaire, Frédéric Marcoux estime que le service est très inégal. En Nouvelle-Beauce, explique-t-il, le relief vallonné fait en sorte que ceux qui peuvent apercevoir le mont Radar de Saint-Sylvestre sont en mesure de profiter d’un branchement aux micro-ondes. Les autres doivent se contenter de la bonne vieille ligne téléphonique.

« Avec la robotique et tous les systèmes connectés, le GPS pour les semences en grandes cultures, il y en a qui ont besoin de ça », affirme-t-il.

Une approche plus productive

À mon point de vue, une approche plus productive serait de mandater Hydro-Québec pour analyser les aspects techniques, légaux, réglementaires, opérationnels et sécuritaires de l’installation d’une « nouvelle fibre noire» à la grandeur du Québec habité, incluant les grands centres. À cette étude, il faudrait ajouter les aspects techniques, légaux, réglementaires, opérationnels et sécuritaires de l’utilisation des poteaux d’Hydro Québec pour que les fournisseurs locaux puissent brancher les clients pour « le dernier mile ». C’est l’un des problèmes majeurs que vivent TOUTES les entreprises fournisseurs d’internet. Ils doivent passer par les poteaux de Bell Canada/Hydro-Québec et Bell ne cesse d’inventer des critères, écueils et délais administratifs les empêchant de réaliser les projets de branchements qu’ils pourraient avoir pour les régions. Bien des histoires d’horreurs sont reliées à ces embuches. Comme Hydro-Québec se rend déjà dans chaque résidence du Québec, cette analyse pourrait faciliter grandement les futurs projets de fibre optique au Québec. Par ailleurs (et je ne suis pas avocate) le CRTC légifère « le transport de données ». Mais si Hydro-Québec installait la fibre optique elle-même à la grandeur du Québec et laissait « le marché » se battre par la suite aux deux bouts de la fibre, pour offrir les services internet, téléphonie et câbles, serait-elle celle qui effectue « le transport des données » ?

Aussi, dans plusieurs municipalités, il existe déjà de la fibre optique inutilisée qui se termine dans les écoles et aux diverses mairies des MRC. Plusieurs de ces fibres optiques qui ont déjà été implantées à grands coûts il y a 15 ans, sont inutilisées. Or, des ententes de location de ces fibres ont été faites à plusieurs petits joueurs dans l’éventualité qu’un jour, ils la développent. Malheureusement, pratiquement rien n’a été développé et ces fibres qui pourraient être utilisés, ne le sont pas et ne peuvent l’être à cause de l’imbroglio monumental de ces contrats de location qui ne servent encore à rien sauf, à stopper l’évolution de nos réseaux ruraux…

Le mandat que j’aurai confié à Hydro aurait donc été pas mal plus large que celui qui a déjà été donné…

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Conférence, le commerce en ligne et les médias sociaux pour les artistes

Dans le cadre de son évènement annuel Le Forum des arts et de la culture du Regroupement artistique francophone de l’Alberta (RAFA), je présenterai la conférence le commerce en ligne et les médias sociaux pour les artistes. J’y expliquerai aux artistes et à leurs agents comment arriver à faire de l’argent grâce au web et aux médias sociaux.

Dans mon billet, Permettre ou non l’utilisation de téléphones intelligents durant les spectacles? j’expliquais la politique du fondateur de Zoofest (mon client) Martin Durocher :

« Bienvenue à notre spectacle! Nous vous invitons à minimiser le son et la luminosité de vos téléphones intelligents et à prendre toutes les photos et les vidéos que vous voudrez. N’hésitez pas à partager celles-ci sur vos réseaux sociaux et à inciter vos amis à venir eux aussi voir les excellents artistes de notre festival. Bon spectacle! »

Ce à quoi, le pote Bruno Boutot avait répondu par le commentaire :

Comme le répète souvent Cory Doctorow

(citation approx. de mémoire):

“Ce dont ont le plus besoin les artistes, ce n’est pas de copyright, c’est d’être connu.”

C’est aussi un des principes des “camps” et “unconferences”:

Tout participant est invité à diffuser le plus possible le contenu, à condition que ça ne dérange pas le déroulement de l’événement.

Ce sera donc l’un des nombreux « pavés dans la marre » que je lancerai aux artistes présents lors de ma conférence vendredi prochain et dont vous pouvez prendre connaissance de mon PPT plus bas 


Projet de société pour le Québec ? Vers une révolution éconumérique tranquille…

Pylône cerf

Préambule

Nos gouvernements tergiversent depuis des années et ne semblent plus avoir de projet de société. Nous avons bien eu la Révolution tranquille, la nationalisation de l’électricité, la création de la Caisse de Dépôt, la création des Cégeps, de plusieurs universités et des garderies. Mais depuis trop longtemps, nos guerres politiques internes et les divers scandales politiques ternissent cette envie de nous dépasser collectivement et de créer et d’imaginer un futur prospère pour notre nation. Cette situation me désespère et j’aimerais contribuer à ma manière à une réflexion d’action plutôt que de réaction. C’est bien beau de parler d’intelligence artificielle, de ville intelligente et d’innovation, mais bien qu’à plusieurs égards nous puissions faire notre place dans ces champs d’activités, ce ne sera qu’une infime portion de la population qui en profitera. Pour le commun des mortels, ça demeurera des mots creux. On parlera de « grappes » alors que le champ de vigne et le plat de fruit collectif demeurent d’un vide sidéral.

Ce document est ouvert à tous et apolitique. Il est donc souhaitable que vous le commentiez, que vous vous en inspiriez et pourquoi pas, que vous le fassiez vivre dans les propositions politiques des divers partis 

Quelques-unes de mes idées pour un projet de société de révolution éconumérique tranquille

Nationalisation de l’eau

Nous avons une ressource naturelle qui vaut maintenant plus cher au litre que l’essence raffinée. Pourtant, nous ne faisons pratiquement rien de l’eau que les multinationales viennent pomper ici et revendent à fort prix partout dans le monde. En outre, nous gaspillons et polluons allègrement cette ressource renouvelable dont nous pourrions tirer collectivement profit.

Si le Québec exportait 10% de ses 1000 milliards de m3 d’eau douce renouvelable par an à un prix égal au coût actuel de dessalement de l’eau de mer, soit 0,65 $/m3, et si le gouvernement percevait 10% de cette somme en redevances, cela générerait des revenus de 6,5 milliards $ par an pour le gouvernement, soit 5 fois plus que le dividende versé par Hydro-Québec.
tiré de Le Québec et sa vision économique du 19e siècle

Nationalisation des infrastructures numériques et cellulaires

Comme ça a été le cas pour l’électricité, les infrastructures numériques deviennent des outils de développements économiques majeurs. Ces infrastructures sont désuètes à la grandeur du Québec. Plusieurs études démontrent que la croissance de la pénétration de la fibre optique sur un territoire augmente significativement le produit intérieur brut de ce même territoire. Ces infrastructures se paieraient elles-mêmes et deviendraient un outil d’attraction des capitaux étrangers et de croissance de la main-d’œuvre.

most studies conclude that broadband penetration has an impact on GDP growth. However, one observes that such a contribution appears to vary widely, from 0.25 to 1.38 per cent for every increase in 10 per cent of penetration

Tiré de Pourquoi la Caisse de dépôt et placement ne s’intéresse-t-elle pas à la fibre optique ?

Voir aussi:

Internet, un impact économique plus important que l’agriculture ou l’énergie

Le pourquoi de la nationalisation des infrastructures numériques

La Blague de IEDM et du CRTC à propos de l’internet haute vitesse au Canada

La piètre qualité des services internet québécois nuit aux exportations

L’internet en région ou comment handicaper l’essor économique

Création d’un ministère de la révolution numérique

Ce ministère à vocation transversale supervisera la transformation numérique de l’état et de la société. Il valorisera le code source ouvert dans l’appareil d’état et ses sociétés paragouvernementales. Il évaluera les besoins de transformation de la main-d’œuvre pour s’adapter à la révolution numérique. Il mettra sur pied un comité de sages qui feront des recommandations juridiques, économiques, politiques et sociétales pour faciliter la transition vers l’économie numérique.

Travailler à des solutions des problèmes structuraux du commerce électronique que sont le transport et la taxation.
Certains des problèmes structuraux du commerce électronique au Canada

Mettre en place les recommandations du Rapport d’étonnement

• Créer une Agence du numérique qui relèverait de l’Assemblée nationale (comme la Société Hydro-Québec qui a pour mission de gérer toutes les questions énergétiques). Cette agence relèverait du Parlement et devrait transcender les partis politiques et le pouvoir exécutif.

• Coconstruire un Plan numérique avec l’ensemble des acteurs et la population de toutes les régions du Québec, capable de développer à la fois l’économie, la culture et les savoirs, dans notre société qui doit s’adapter, comme toutes les autres, au XXIe siècle.
• Créer un Conseil national du numérique qui serait formé des représentants reconnus de l’ensemble des secteurs d’activités et de la société civile. Il serait obligatoirement consulté par le Parlement et les ministères pour toutes questions concernant le développement du numérique sur le territoire québécois. Nous pensons au modèle du Conseil supérieur de l’éducation à l’intérieur de la Loi sur l’instruction publique…

• Créer un forum de participation citoyenne indépendant du gouvernement, soutenu par celui-ci et une fondation par exemple, avec une gouvernance assurant sa neutralité. Un modèle inspirant : NESTA en Angleterre ou http://www.worldwatch.org/

• Investir prioritairement dans le savoir, et non dans l’avoir, c’est-à-dire principalement dans les transferts et la mutualisation des connaissances.

• Investir aussi dans le déploiement de réseaux à très haute vitesse (100 Mb symétrique et plus) et gérer selon les règles “OpenAccess” afin de rendre nos infrastructures interopérables, ouvertes et performantes pour communiquer entre nous et avec l’ensemble des pays avec qui nous entretenons des relations politiques, sociales et économiques.

Tiré de : Les étonnés et le rapport d’étonnement

 

Exploitation du travail à domicile

Avec des réseaux hautes-vitesses à la grandeur du territoire habité, nous n’aurions plus besoin d’autant de tours de bureaux et de l’énergie et capitaux pour les chauffer et les entretenir. En outre, la congestion routière diminuerait sensiblement. Nous pourrions commencer à songer aux campagnes intelligentes plutôt que strictement aux villes intelligentes. La délocalisation du travail est une réalité planétaire. Plus vite nous nous y adapterons, meilleur sera les chances de notre force de travail. Avec différents programmes et crédits d’impôt, nous pourrions complètement modifier nos pratiques en ce sens.

 

Production et développement des produits garantis à vie et à énergies vertes

Le temps de l’hyperconsommation et des produits à obsolescence programmée tire à sa fin. Plusieurs pays émergents se sont positionnés dans la fabrication de tels produits avec une main d’œuvre à bas coûts. Pourquoi ne pas nous positionner comme étant LA société qui valorise les produits garantis à vie et ou avec des composantes biodégradables et réutilisables ? Ce serait un nouveau marché hautement lucratif.

Voir aussi:
DES PRODUITS QUI DURENT TOUTE LA VIE

Financement de la recherche sur l’énergie solaire, le transport électrique à haute tension (nous perdons 50% de l’électricité produite à cause des fils électriques désuets), des tours de transport électrique design et sur les batteries hautes-performances.

En Islande, un projet de pylônes à forme humaine

L’extraordinaire concept de tours électriques en forme de cerf

 

Financement de la recherche en
-Électrification de la machinerie, camions, tracteurs, autobus
-Pavages et toit à énergie solaire
-Conduite autonome
-Modèles d’affaires de copropriété et partage des équipements roulants
-Chaine d’approvisionnement et logistique

(Lire mon billet et écouter le vidéo qui y est présenté pour comprendre l’importance de ce financement) Pourquoi le REM est inutile et qu’Hydro-Québec doit se réinventer

Valorisation de l’agriculture urbaine, autonome, de proximité et des serres biologiques communautaires

L’objectif est de viser l’autonomie alimentaire 4 saisons dans toutes les régions du Québec.

Afin de viser à une autonomie alimentaire, nous devons être capables de nous nourrir convenablement et de continuer à nous approvisionner d’aliments frais même en plein hiver. Nos aïeuls colons avaient cette compréhension et nous pourrions retourner à ces sources de l’autosuffisance alimentaire grâce aux technologies et au partage des connaissances agricoles en terre libre et en serre avec l’ensemble de la population. Instauration de cours de jardinage dès le primaire et d’élevage et d’écologie au secondaire et transformation des plates-bandes urbaines, de portions des cours d’école et des terrains gouvernementaux en jardins communautaires et ouverts à tous. Création de crédits d’impôt pour la construction de serres bio.

Lire aussi: CourrierFrontenac : Les Incroyables comestibles : le mouvement est lancé à East Broughton

Fruits et légumes dans les parterres de l’Assemblée nationale

Les Jardins du cœur prennent racine à Victoriaville

Des poules en ville à Nicolet?

Inauguration d’une serre communautaire multifonctionnelle – Une première montréalaise en agriculture urbaine

Parler de développement durable c’est une chose, le mettre en pratique une autre…

 

Développement écoresponsable des ressources naturelles et du grand-nord

Nous avons un territoire immense qui regorge de ressources naturelles. Or ces ressources appartiennent à tous les Québécois et aux diverses nations autochtones qui peuplent notre territoire. Le développement des ressources naturelles n’est pas une course contre la montre. Que nous les exploitions ou pas, ces ressources prennent et prendront de la valeur étant donné les capacités limitées de notre planète. Alors, aussi bien analyser soigneusement les opportunités de développements des ressources naturelles et le faire en codéveloppement gouvernemental.

Aussi, pourquoi ne pas donner des « terres de la couronne » aux colons du XXIe siècle qui voudraient partir coloniser notre territoire en haut du 48e parallèle ? Ce développement devrait se faire sans créer d’autoroutes pour s’y rendre (sauf des routes de terre battue et l’utilisation de motoneiges en hiver) et valoriser les véhicules de types 4X4, Quad, chenillette, hydravion et hélicoptère. On pourrait développer un système de trains pour le déplacement des personnes, de la machinerie et des marchandises. On réduira ainsi les coûts associés au développement d’infrastructures routières, tout en préservant le plus possible l’environnement boréal. On y pratiquera et développera les services de santé à distance et approvisionnera numériquement les nouveaux villages grâce aux réseaux micro-ondes.

Santé

Planification, financement et implantation de services de santé ambulatoire, de la médecine à distance, des soins psychologique et services sociaux à distance et des chirurgies automatisées et à distance. Valorisation des services spécialisés dématérialisés tels que radiographie à distance et autres services diagnostiques spécialisés, délocalisés et numérisés. Planification et instauration des services des super-infirmières.

Instauration et financement des aidants naturels. Jumelage et expérimentation des modèles d’intégration des garderies et des centres de personnes âgés.

Éducation

Rétablissement des cours d’histoire et de sexualité au secondaire et développement de cours d’économie, de philosophie, d’agriculture et d’élevage, de cuisine et de métiers d’art et de numérique (Cours de base de codage, de vie citoyenne numérique et de réseaux).

Développement de cours de codage et de langue seconde (avec un choix plus varié que strictement l’anglais) dès le primaire.

Développement et mise en œuvre des MOOC (Multiple Open Online Courses) pour les niveaux CEGEPs et Universitaires.

Formation aux adultes
Cours sur les usages du numérique, de codage, programmation, bureautique à code source ouvert et de réseautique.

Ministère des Infrastructures physiques

Démantèlement du Ministère des Transports du Québec et révision de fond en comble des politiques d’appel d’offres. Instauration d’appel d’offres incluant des clauses d’entretien obligatoire (comme cela se fait en Allemagne) (avec évaluation périodique par les ingénieurs du ministère) de 10, 15 ou 20 ans des infrastructures livrées et démantèlement des clauses « du plus bas soumissionnaire ». Ce ministère supervisera autant les travaux routiers, qu’immobiliers et autres infrastructures nécessaires (comme la construction des voies ferrées du Grand-Nord, les barrages et ligne de tension d’Hydro-Québec et l’établissement d’un réseau de fibres optiques et cellulaire national) au bon fonctionnement du gouvernement.

Ce ministère sera en outre responsable de la R ET D Génie civil visant à doter le Québec des infrastructures les plus performantes (au prix juste) et avec une garantie de longévité au-delà de ce qui se fait de mieux sur la planète.

Pourquoi devrions-nous faire tout ça?

De l’urgence d’un plan pour bénéficier positivement de l’économie numérique

Pourquoi le REM est inutile et qu’Hydro-Québec doit se réinventer

Étonnamment les investissements de 5 milliards dans le REM (Réseau électrique de métropolitain de la Caisse de Dépôts et de Placement du Québec) seront de l’argent jeté par la fenêtre et cet argent devrait plutôt être investi dans Hydro-Québec afin qu’ils s’ajustent rapidement aux innovations qui rendront et le REM et Hydro-Québec caducs si rien n’est fait.

Vous vous dites sans doute que j’en fume du bon ? Je vous répondrai que j’attends la légalisation du pot avant de me prononcer sur cette question 🙂 Je vous inviterai par contre à écouter l’excellente conférence de Tony Seba, Clean Disruption – Why Energy & Transportation will be Obsolete by 2030 présentée à Oslo en mars 2016. Avec deux images particulièrement frappantes, il explique qu’en l’espace de 13 ans, entre 1900 à 1913, les carrioles tirées par les chevaux ont été complètement remplacées par les automobiles. C’est une transformation (disruption) majeure de l’économie, des transports et de la société tout entière qui s’est opérée. C’est le même type de transformation que nous vivons présentement avec l’énergie et les transports (qu’ils soient collectifs ou individuels). À cause des innovations fulgurantes et de la baisse très significatives des coûts reliés à l’énergie et au transport, il prédit que d’ici 2030, 80% des voitures disparaitront et que grâce aux avancés de l’énergie solaire et des batteries, les industries de production d’électricité ne seront plus que l’ombre d’elles-mêmes.

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Nous nous retrouvons donc dans une situation comparable à celle d’un gouvernement qui veut investir massivement dans la fabrication de carrioles et d’étables en 1900. Nous n’avons pas la sagesse de regarder où s’en va l’économie et de nous y adapter avec prévoyance et vision. On ne se pose pas les questions fondamentales comme

-Que ferons-nous des chauffeurs de taxi, d’autobus et de camions qui perdront inévitablement leur travail?
-Comment allons-nous faciliter la formation et l’adaptation de notre main-d’œuvre aux besoins de la nouvelle économie?
-Que deviendront les grandes villes une fois que la délocalisation du travail (travail à domicile) sera la norme?
-Pourquoi construisons-nous et investissons-nous dans de supers hôpitaux alors que de plus en plus de spécialistes travailleront de leurs sous-sols (comme les radiologues qui ne sont déjà plus dans les hôpitaux)?
-Et surtout, sachant que la fibre optique devient le vecteur de transport primordial de cette économie numérique, qu’attendons-nous pour y investir massivement?

Cette dernière question est pourtant LA QUESTION cruciale. Y répondre permettrait entre autres de trouver une vocation de remplacement, ou plutôt d’adaptation pour Hydro-Québec. Elle serait aussi garante de la pérennité et du rendement des investissements de la Caisse de dépôt et placement du Québec et rejaillirait sur l’ensemble de l’économie.

Récemment, je m’insurgeais contre l’idée d’un Amazon Québec d’Alexandre Taillefer. L’idée est que même si un commerçant de Rouyn-Noranda voulait faire du commerce électronique sur cette plate-forme, il lui serait impossible de téléverser son inventaire en ligne à cause de la vétusté des services internet de cette région. Un de mes clients, manufacturier de classe internationale de l’Estrie, doit prendre sa voiture et venir à Montréal pour mettre à jour son site web, étant incapable de le faire de son établissement en région. Les exemples d’aberrations de notre vision stratégique sociétale sont nombreux et pendant ce temps, on se gargarise « d’innovations » qui ne veulent rien dire dans le contexte de transformation majeure de l’économie qui s’opère.

On aura sans doute la calèche la plus performante, la plus légère et la plus économique de la planète, alors que le reste du monde roulera en voiture électrique autonome… 🙁

Voici certaines des prédictions (très documentées) de Tony Seba

This $12 trillion/yr disruption will melt down investment portfolios based on these soon-to-be obsolete industries. The Clean Disruption will also provide ample opportunities for entrepreneurs and investors to create new products, services, markets, and industries.Tony Seba’s recent book “Clean Disruption of Energy and Transportation” shows how the disruption is unfolding. This book focuses on market disruptions caused by exponential technology improvement, business model innovation, and disruptive product design enabled by this technology convergence. “Clean Disruption ” projects that by 2030:
– All energy will be provided by solar or wind.
– The architecture of energy will flip from centralized, command-and-control, secretive, and extractive to distributed, mobile, intelligent and participatory.
– Electric Utilities as we know them will be obsolete.
– Oil will be obsolete.
– Nuclear will be obsolete.
– Natural Gas will be obsolete.
– Coal will be obsolete.
– All new mass-market vehicles will be electric.
– All new mass-market vehicles will be autonomous (self-driving).
– The auto industry will shrink by 80%.
– 80% of parking space and highway space will be redundant.
– The parking industry will be disrupted.
– The car insurance industry will be disrupted.
– The construction and real estate industries will change dramatically.
– Cities will undergo the most radical transformation since horses gave way to gasoline cars and electric streetcars.
– Taxis as we know them will be obsolete.
– Logistics as we know it will be obsolete.

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Alexandre Taillefer , notre gouvernement et le financement du copycat

Alexandre Taillefer est un homme brillant qui a de la suite dans les idées. C’est aussi un opportuniste dans le bon sens du terme. De surcroit, il a la chance d’être bien « plogué » avec les gens de pouvoir et les financiers gouvernementaux qui font valser les millions issus de nos impôts. Ses idées ne sont pas du siècle dernier comme peut l’être la cimenterie de Port-Daniel (de la famille Bombardier) qui a reçu au moins 450 millions de dollars.

Mais avant de parler du cas Alexandre Taillefer, j’aimerais vous rappeler certaines habitudes « réactives » de notre bon gouvernement (et de ses financiers gouvernementaux). Il y a 15 ans, c’était l’industrie hôtelière qui était dans le marasme. Les tripadvisor, expedia et autre hotels.com chamboulaient les habitudes de consommations. L’Ontario décida de créer « les clés du tourisme » afin d’outiller les prestataires touristiques pour qu’ils se prennent en main. Ici, on créa BonjourQuebec.com afin de tenter de remplacer les « joueurs venus d’ailleurs ». Comme vous le savez peut-être, ce fut un gouffre financier qui profita allègrement à Bell qui était le partenaire du Ministère du Tourisme. Les prestataires québécois eux, continuèrent d’être poche en ligne et de voir une portion importante de leurs revenus être accaparé par les intermédiaires en ligne.

De même Quebecor et sa filiale Canoë, voulaient compétitionner les grands de ce monde. Ce qui me fit dire sur Twitter

Alexandre Taillefer propose de créer un Google et un Facebook québécois
Alexandre Taillefer veut créer un Amazon québécois
Ça me rappelle le “TonTuyau” de Quebecor pour contrer YouTube et Espace Canoë pour combattre MySpace Au moins, Quebecor faisait ça avec son argent…

Ce à quoi monsieur Taillefer répondit

Franchement insultant.

Il faut ici noter qu’en l’espace de deux jours, on pouvait lire les titres Forum Culture + Numérique: Alexandre Taillefer propose de créer un Google et un Facebook québécois et Alexandre Taillefer veut créer un Amazon québécois. Vous m’excuserez donc cher monsieur Taillefer mais c’est plus fort que moi et disons que ça frappe mon imaginaire…

Comme vous le savez peut-être, TonTuyau et Espace Canoë n’existent plus. Mais que voulez-vous, nous avons ce réflexe de copycat bien ancré dans nos gènes collectifs. Vous souvenez-vous du Miniputt? Un Miniputt, c’est bien. Dix miniputt, c’est encore bien. 100 miniputts, et ils ferment tous. La même chose pourrait se passer avec le concept arbre en arbre /arbraska, le nouveau Miniputts.

Par ailleurs, au début de ma pratique il y a 15 ans, existait le crédit au développement informatique. J’ai rencontré au moins 25 entrepreneurs qui avaient développé le nouveau CMS qui devait révolutionner la planète et aujourd’hui, aucun d’eux n’est encore en affaire. Toutes ces « inventions » copycat ont été largement financées avec nos impôts. Je me souviens aussi des investissements majeurs de la Cité du commerce électronique et de la Cité du multimédia. Des centaines de millions qui ont enrichis les entrepreneurs en construction et qui sont maintenant occupés par les CGI et Cognicase de ce monde.

Cela étant dit, l’innovation est souvent aussi de prendre quelque chose qui existe déjà et de l’améliorer avec un ajout ou une modification qui en fait quelque chose de différent. C’est ce qu’a fait monsieur Taillefer avec son fameux taxi Teo. Le timing était parfait pour lui. Le gouvernement du Québec ne se pouvait plus avec les voitures électriques, Uber grugeait le modèle d’affaires des taxis traditionnels et le gouvernement ne savait plus comment le contrôler. La solution évidente devenait d’allonger des dizaines de millions à monsieur Taillefer qui devenait le sauveur de notre industrie locale. Ainsi, il put recevoir 30 millions de notre gouvernement (via entre autres la Caisse de dépôt).

Ces 5 millions $ versés à Taxelco s’ajoutent aux investissements de 25 millions $ de la Caisse de dépôt et d’Investissement Québec.

«Nous sommes le groupe le plus impliqué et le plus ambitieux pour électrifier les transports au Québec», dit Alexandre Taillefer. Cette vaste stratégie a été, selon lui, le facteur décisif pour convaincre de grands joueurs de s’impliquer. La Caisse de dépôt et Investissement Québec participent à XPND2, lancé en novembre dernier. Ce fonds a amassé 75 millions pour déployer ce plan. «Ce ne sont pas des subventions, précise-t-il. Ils ont investi de l’argent, aux mêmes conditions que moi.»

Tout comme Bell avec BonjourQuébec, on ne parle pas de subventions. On parle ici d’investissement…

Monsieur Taillefer étant un fin observateur de la scène politique québécoise et étant de tous les grands débats numérique, remarque à juste titre que notre gouvernement et ses institutions ne savent plus comment appréhender la bête numérique. La Culture et les communications ne savent plus comment freiner l’érosion des revenus publicitaires et le commerce de détail ne sait plus comment faire face aux géant américains. Le réflexe traditionnel est de demander à ceux qui savent de les sortir de leur aveuglement. Ça a déjà été Bell, CGI, Quebecor ou Bombardier et là ça s’enligne pour être Taillefer.

Mais se pourrait-il qu’à l’instar de l’Ontario (avec l’initiative citée plus haut) ,on songe plutôt à outiller les petits acteurs pour qu’ils prennent leur place? Est-ce possible qu’on légifère pour récupérer nos taxes et qu’on prenne des mesures pour redistribuer les droits d’auteur aux ayants droit? Serait-ce une bonne idée d’investir massivement dans des infrastructures cellulaires et internet à prix abordable à la grandeur du Québec jumelé au développement de l’expertise numérique chez nos entrepreneurs afin qu’ils puissent être en ligne convenablement? Est-ce une bonne idée qu’au lieu de faire à la place du citoyen qu’on lui montre comment faire et qu’il ai les réseaux de bande passante pour le faire?

“Si tu donnes un poisson à un homme il mangera un jour; si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours”

Il faudra un jour que collectivement, on cesse de donner du poisson…

Si entretemps, monsieur Taillefer qui est un excellent pêcheur arrive à se faire financer du poisson par nos gouvernements, j’en serai très heureuse pour lui. Mais j’ai bien peur que collectivement, on reste sur notre faim…

MAJ

Je serais une gérant d’estrade https://www.michelleblanc.com/2017/03/24/je-serais-une-gerant-destrade/

MAJ2

On veut faire un AmazonQuebec alors que les marchands ne peuvent même pas uploader une photo. Faudrait peut-être revoir les priorités…
Les élus mettent de la pression: assez, c’est assez !

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Comment la fibre optique nous rendrait collectivement plus riches

Les PDG et les menaces numériques et risques informatiques

J’ai eu la chance de collaborer à la recherche et la rédaction d’une série d’excellents articles de mon ami et client Benoît Grenier (et de sa firme Parminc). Ces articles portent sur certaines des menaces les plus importantes qui pèsent sur les entreprises et leur PDG. Que ce soit les types de menaces informatiques, les conséquences de celle-ci, l’aveuglement volontaire de certains dirigeants, le manque de communication entre les parties prenantes ou même les faiblesses que certains fournisseurs de services-conseils en cybersécurité, ces articles illustrent éloquemment comment amorcer une réflexion en profondeur de ce qui pourrait permettre une croissance continue des entreprises, ou sa perte pure et simple. Je vous suggère fortement d’en prendre connaissance…

Les CEO et l’angle mort des cybercrimes

Les CEO et les cybercrimes, les solutions

Le CEO et les risques informatiques ou pourquoi se doter d’un CRO (Chief Risk Officer)?

 

MERCI à
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