Conférence Comment ne pas faire de narcissisme communicationnel et être intéressant, plutôt qu’intéressé

Depuis quelques années déjà, je parle de la massive fraude publicitaire numérique qui détourne des milliards de dollars des budgets publicitaires des entreprises, pour enrichir les fraudeurs. Je rappelle que Procter & Gamble a coupe $200M de son budget de publicité numérique, sans que cela n’affecte ses ventes. Y a t-il un problème? Oui, il y a un méchant problème. Mais que peut faire une entreprise si elle n’investit plus dans Facebook et Google qui accaparent à eux seuls la grande majorité des budgets marketing? Elle peut faire du marketing de contenus.

Je rappelle aussi qu’un billet de blogue a une durée de vie de 2 ans alors qu’un statut Facebook a une durée de vie de 2 heures. Je pose aussi la question à savoir pourquoi 75 000 personnes vont faire un tour et payent pour visiter St-Élie-de-Caxton. C’est un village tout à fait ordinaire qui a trois particularités. Une traverse de lutin, un arbre à paparmane et le conteur Fred Pellerin qui a fait rêver les Québécois avec ses histoires toutes plus abracadabrantes les unes que les autres. Il les a fait rêver et les gens se bousculent pour aller ne rien voir et sont heureux de ce qu’ils y voient. Là est toute la magie du marketing de contenus.

Il est très possible de parler d’autres choses que strictement de son entreprise et de ses produits et services (narcissisme communicationnel) et de devenir intéressant plutôt que d’emmerder les internautes/consommateurs avec votre petit « moi » corporatif.

Comment des entreprises comme Lego, Costco, Chasseurs d’épices, Dime Mtl ou Tourisme Terre-Neuve ont-ils réussi cet exploit? Comment Dessins Drummond, Le Festival de Jazz ou Juste Pour Rire sont-ils devenus des sujets? Là est toute la question et en prime, pour certaines de ces entreprises, leur marketing est maintenant une source de revenus plutôt que de dépenses.

Comment ne pas faire de narcissisme communicationnel et être intéressant, plutôt qu’intéressé

La publicité numérique n’est plus ce qu’elle était et le ROI n’est plus au rendez-vous.
-Comment pouvez-vous rejoindre vos clients et les intéresser intelligemment?
-Quels sont les endroits à privilégier si vous voulez faire de la pub?
-Comment être intéressant, plutôt qu’intéressé dans vos communications numériques?
-Comment assurer la pérennité de vos investissements et de vos contenus sur le web et est-il possible que votre marketing devienne une source de revenus plutôt que de dépenses?

Voilà certaines des questions qui seront soulevées dans cette conférence. En outre, de nombreux exemples québécois et international de marketing de contenus efficaces et rentables seront présentés.

Céline Rousseau
Directrice marketing chez Tourisme Centre-du-Québec

Comme toujours, Michelle sait faire réfléchir son auditoire. Nous avons eu le bonheur de la recevoir comme conférencière alors qu’elle nous entretenait sur “Comment ne pas faire de narcissisme communicationnel et d’être intéressant, plutôt qu’intéressé” et tous sont unanimes : Wow! On en veut plus!!! Les questions fulminent, le cerveau est en ébullition, la réflexion est à son comble. Les participants sont motivés au maximum et nous demandent quand aurons-nous le privilège de la recevoir de nouveau.

Merci Michelle et à bientôt!

 

C-18 et les médias canadiens ou comment se tirer dans le pied

Bloquage des médias par Meta

C’est à la lecture d’un statut LinkedIn du pote Bernard Prince, que j’ai décidé de moi aussi mettre mon grain de sel dans les discussions autour de C-18 et du boycotte que fait déjà Meta (Facebook) et que fera probablement Google de ces mêmes médias. Mais avant de donner mon point de vue, je rappelle que pas plus tard qu’hier, les médias ont décidé de porter plainte au Bureau de la concurrence pour « abus de position dominante » par Facebook. Donc le nerf de la guerre pour les médias est l’accès à la publicité qui leur échappe depuis l’avènement massif des GAFAM.

Comme je l’écrivais en commentaire sous le statut de Bernard Prince :

Les hôteliers ont eu le même problème en l’an 2000 avec Hotels.com, Expedia et autres. Cependant eux se sont réveillés, pas les médias. Tu as tout à fait raison. Et le plus ironique, est que ces mêmes médias vomissent sur Twitter qui leur fait une pub gratis alors qu’ils valorisent à outrance Threads qui appartient à Meta et qu’une fois levée avec la super belle presse gratis de nos médias, feront comme ils ont fait avec Facebook et les banniras pratiquement de l’accueil des usagers…

Bernard a aussi ce commentaire :

Il y a effectivement un beau parallèle à faire! Un autre point à l’origine je pense, c’est la responsabilité de la plateforme face aux commentaires diffamatoires et les risques de poursuite. Au-delà de leur faire un pub gratis, les Meta, Twitter et autres ont aussi servi de sous-traitants pour la gestion des commentaires sur les nouvelles et chroniques.

Établir clairement le rôle et la limite de responsabilité d’un média VS la responsabilité personnelle de chaque internaute serait aussi une bonne façon pour les gouvernements d’aider ce secteur.

En résumé, tout comme la majorité des entreprises, lors de l’apparition de Facebook, tous disaient « Venez nous voir sur Facebook », plutôt que « Venez nous voir sur notre site web ». Cela a permis à Facebook de devenir gratuitement le Béhémoth qu’il est aujourd’hui. En outre, il est faux de dire que Facebook jouit des contenus médiatiques sur sa plate-forme. Il faudrait plutôt dire que Facebook permettait le partage des hyperliens médiatiques sur sa plate-forme, ce qui obligeait les usagers à cliquer et à aller sur les médias pour lire les contenus. Mais depuis ce matin, il ne m’est plus possible de partager ma revue de presse sur Facebook, qu’elle soit canadienne ou même internationale.

À propos de Google

Google a aussi menacé de retirer les hyperliens des médias canadiens de son engin. Mais au moment d’écrire ces lignes, il ne l’a pas encore fait.

Pourquoi Facebook et Google ont raison dans leurs positions?

L’ensemble des entreprises payent pour apparaître dans l’accueil des usagers de Google ou Facebook. Par contre, s’ils y mettent de l’effort, ils pourront apparaître dans les résultats naturels à l’aide des tactiques de référencement (ce qui n’est pas gratuit). En outre, les médias jouissent dans Google d’une visibilité accrue et gratuite dans la section actualité. Je rappelle aussi que ce sont les usagers de Facebook (et non pas Facebook) qui partagent les contenus des médias via des hyperliens. Ça donne donc du trafic au médias. Trafic qui ne leur coûte absolument rien. Il est donc tout à fait compréhensible que Google et Facebook refusent de payer pour du contenu qu’ils ne partagent pas eux-mêmes et qui de plus, permet une visibilité gratuite aux médias. À l’instar de tout autre type d’organisation qui se doit de payer pour une même visibilité. L’argument des médias est donc fallacieux.

Pourquoi les médias ont raison dans leurs positions?

Il est vrai que les médias souffrent énormément de la fuite des capitaux publicitaire de leurs plateformes, vers le numérique et en particulier vers Google et Facebook. Il est aussi vrai que le gouvernement se doit de faire quelque chose. Cependant, je ne crois pas que d’attaquer Facebook et Google soit la bonne solution. D’autant plus que l’offre publicitaire des médias est déficiente depuis de très nombreuses années et que comme le mentionne Bernard Prince, leur incapacité à s’adapter aux changements numériques est de leurs fautes, de leurs très grandes fautes. En outre, si jamais Google et Facebook devaient capituler, les médias ne récolteraient que des miettes. Quelques dizaines de millions au plus. Le réel problème de la fuite des capitaux publicitaire vers le numérique est la grande facilité à acheter de la pub et l’adage selon lequel « on peut réellement tout mesurer sur le web ». Cela était tout à fait vrai à mes débuts, il y a plus de 20 ans. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. La pub numérique est maintenant gangrenée de fraude à grande échelle. Plus de 50% des pubs numériques ont des vues et des clics frauduleux. Des milliards de dollars de publicité alimentent les réseaux de trafic d’armes, de pédopornographie, de pornographie, de terrorisme et autres problèmes mondiaux majeurs. Google et Facebook ne sont pas responsables de ça, mais ils n’ont aucun intérêt à se couper de 50% de leurs chiffres d’affaires. Car, plus de 50% de la pub numérique est frauduleuse. C’est le plus grand crime internet non criminalisé. Si les médias traitaient intelligemment de cette question et instruisaient les entreprises de cette réalité, les milliards ainsi détournées reviendraient dans leurs propres coffres. Pour cela, il suffirait que le gouvernement criminalise la fraude publicitaire, qu’il développe les outils et processus pour vérifier ces fraudes et qu’il poursuive les auteurs.

Vous croyez que j’exagère?

Il vous suffit de lire ma référence dans le domaine, le Dr. Augustine Fou de NYU. Depuis plus de 30 ans, il traque les pratiques douteuses des fraudeurs et de l’ANA (Association of national Advertisers), des soi-disant entreprises de détection de « bots » et des agences qui joueront les vierges offensées si la question leur est soulevée.

Vous pourriez aussi aimer
Petite histoire des mensonges des GAFA et des autres médias sociaux
Forbes: What Your Fraud Detection Vendor Misses
Percent Fraud is the Wrong Way to Assess Quality. Use Percent Human Instead
What Helped Digital Ad Fraud Spread Like a Disease For A Decade?
L’alternative à l’endémique fraude par clic
La fraude publicitaire en ligne est le crime numérique le plus payant, aperçu de la cybercriminalité

Conférence : Comment ne pas faire de narcissisme communicationnel et être intéressant, plutôt qu’intéressé

C’est mercredi après-midi, après l’AGA de Tourisme Centre-du-Québec que je donnerai la conférence Comment ne pas faire de narcissisme communicationnel et être intéressant, plutôt qu’intéressé. J’y expliquerai comment la publicité numérique est devenue le plus payant et grand crime internet non criminalisé. Je donnerai des exemples d’alternatives à cette forme de publicité, dont le marketing de contenus qui permet une pérennité de vos investissements et qui pourrait devenir particulièrement lucratif à la fois. La conférence se terminera avec des exemples illustrant comment on peut être intéressant plutôt qu’intéressé afin de conquérir ses publics/clients.

 

Comme c’est mon habitude, vous trouverez le PPT de ma conférence plus bas.

 

Pourquoi devriez-vous accepter des gens que vous ne connaissez pas sur LinkedIn?

Effet Réseau
(Source: Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_de_r%C3%A9seau#/media/Fichier:Network_effect.png )

Lors d’un récent cours de marketing numérique au MBA de l’Université de Sherbrooke, j’ai montré à mes étudiants comment je faisais une demande systématique à tous ceux qui venaient voir mon profil LinkedIn. Une de mes étudiantes, une brillante spécialiste de la gestion du changement, me fit part de son désaccord. Elle me disait qu’elle préférait avoir un réseau de contacts de gens qu’elle avait déjà rencontrés et qui représentaient « la cible » des gestionnaires qui pourraient éventuellement avoir besoin de ses services ou qui pouvaient lui être utiles si jamais elle avait besoin d’un avis de « son réseau ». Elle fit valoir que la qualité d’un réseau était plus forte si on discriminait à l’entrée des gens qui en ferait partie. C’est un argument très commun qui est d’ailleurs cautionné par LinkedIn qui suggère :

Nous vous conseillons vivement d’accepter uniquement les invitations à se connecter des personnes que vous connaissez dans la mesure où les relations de 1er niveau ont accès aux informations affichées sur votre profil.

Un autre argument qui est souvent présenté, est que vos renseignements personnels ont de la valeur et que l’accès à votre réseau personnel devrait être protégé des malotrus qui pourraient vouloir s’en servir pour vous faire du tort ou pour vous voler des clients. Ça pourrait aussi vous protéger de recevoir du spam de vendeurs qui pollueront votre boîte de messagerie. Tous ces arguments sont intéressants et vous ferez bien ce que vous voudrez de votre compte LinkedIn et si cette stratégie est satisfaisantes et sécurisantes pour vous, pourquoi pas!

Mais vous me permettrez d’être profondément en désaccord.

Pourquoi devriez-vous vous connecter avec des inconnus?

Tout d’abord, il est important de noter que LinkedIn est une entreprise dont le modèle d’affaires est entre autre de faire payer les usagers pour avoir plus d’accès aux autres membres du réseau. Ils ont donc tout intérêt à limiter le plus possible la croissance « naturelle » et gratuite de ce réseau. Par ailleurs, ce que l’on nomme « un effet réseau » est drôlement pertinent pour une présence sociale, soit-elle sur LinkedIn, Facebook, Twitter ou autre.

Un effet de réseau est le phénomène par lequel l’utilisation d’un bien ou service par de nouveaux utilisateurs augmente la valeur de ce même bien ou service pour les utilisateurs déjà existants.

Ainsi, on peut prétendre que le nombre d’opportunités d’affaires potentielles venant de son réseau sera accru en fonction de la croissance du nombre de membres à ce réseau. Cela est certainement vrai pour la valeur de LinkedIn comme entreprise, mais cela sera aussi vrai pour le nombre d’abonnés ou de contacts que peut avoir un profil ou une page d’entreprise sur LinkedIn.

Pour revenir à la question sécuritaire mentionnée plus haut, avec plus de 16K abonnés et relations sur ce média social, je n’ai eu que très peu de spam. Aussi, ce n’est pas parce que vous voyez que je suis en relation avec plusieurs présidents de grandes entreprises, qu’ils accepteront de facto d’être en relation avec vous. Vous ne connaitrez pas non plus la nature de la relation que nous avons ensemble. Peut-être n’est-ce que l’un de très nombreux contact que je peux avoir, mais peut-être est-ce aussi un pote avec qui je vais à la pêche? Vous n’en savez strictement rien. Aussi, les informations qui sont colligées sur mon mur LinkedIn, sont pour la plupart, de nature inoffensive. Vous n’y trouverez pas mon adresse, le nom de ma conjointe ou ceux de notre fils ou de notre petit-fils. En outre, les nombreuses références que vous y trouverez ont été données librement par mes nombreux clients satisfaits. Dans bien des cas, vous ne saurez pas par contre ce que j’ai fait spécifiquement pour eux. Et pour ce qui est de l’argument qu’un inconnu me fasse du tort, mon expérience me démontre que c’est beaucoup plus souvent les gens que je connais qui m’ont fait des jambettes dans ma carrière, que de parfaits inconnus !

Par contre, ce sont souvent de parfaits inconnus qui après avoir suivi mon profil et mes contenus, qui ont décidé de faire le pas et de me donner des mandats et dans certains cas de très gros mandats. Ils se sont convaincus de mon expertise et ont décidé d’acheter mes conseils sans que j’aie même besoin de le solliciter. C’est ce que l’on nomme le « pull marketing » et l’un des nombreux bienfaits du marketing de contenus. Dans ces cas, la dynamique client/consultante est de facto positive parce que c’est le client qui vous a choisi et que vous n’avez pas à le convaincre qu’il a fait un bon choix. Il s’est convaincu lui-même. Ça fait toute la différence.

Par ailleurs, dans la vie, même si vous lisez un profil LinkedIn, ou Facebook ou autre, vous ne connaissez et ne connaîtrez vraiment pas qui sont réellement ces personnes avant d’avoir passé un certain temps avec eux. Vous ne savez pas non plus qui sont les gens sur qui ils ont une influence. Vous ne saurez pas non plus quel sera le processus décisionnel dans lequel ils pourraient être impliqués pour requérir vos services. Ainsi, il est arrivé plusieurs fois qu’on achète mes services sous la recommandation de quelqu’un que je ne connais pas, mais qui dit me connaître et dont la position hiérarchique ne semble pas prédestinée pour conseiller à quelqu’un d’acheter mon service.

Incidemment, si vous allez à un souper de chambre de commerce et que quelqu’un vous tend sa carte d’affaires, vous ne direz pas non merci. Vous la mettrez dans votre poche et une fois à la maison, vous prendrez le temps de la lire attentivement. Vous découvrirez que cette personne est un vendeur de planches en bois et ne travaillant pas en construction, vous n’avez aucun besoin de planche en bois. Six mois plus tard, vous décidez d’agrandir votre terrasse et ce vendeur de planches en bois pourrait alors vous être très utile. Ainsi, lors d’une rencontre de chambre de commerce je me suis lié d’amitié avec un agriculteur, acériculteur et producteur laitier. Nous n’avons absolument rien en commun au niveau des affaires. Il s’avère pourtant qu’il m’a donné de nombreux seaux et becs verseurs pour que je puisse tirer de l’eau d’érable de ma propriété. Il m’a invité à visiter sa ferme laitière avec mon petit-fils. J’ai aussi découvert qu’il était conseiller municipal avec une municipalité qui m’a donné des contrats, il est aussi impliqué en développement économique et dans l’Union des Producteurs agricoles et que finalement, en plus de m’être fait un ami intime, j’ai aussi un contact qui pourrait m’aider a percer plusieurs marchés différents de ma région.

Bref, vous ne savez jamais comment un inconnu peut vous aider si vous refusez de facto qu’il soit dans vos relations parce que soi-disant, vous ne le connaissez pas et qu’il ne ressemble pas au profil du client idéal que vous vous êtes fait mentalement…

Je préfère donc de loin le « Bar-open » au « club sélect ». Mais c’est à ça restera votre choix de mettre des barrières à l’entrée ou d’avoir les portes grandes ouvertes aux opportunités que vous n’imaginez même pas encore…

Transformation numérique des organisations, statut quo et résistance aux changements dans l’automobile

Depuis quelques années, j’observe que certains secteurs industriels sont réfractaires à la numérisation de leurs activités. Souvent, ce n’est pas par mauvaise volonté. C’est par peur du changement, peur de la réaction du patron, peur de perdre des acquis ou par confiance démesurée envers des fournisseurs qui en profitent allègrement.

 

J’ai déjà traité dans mon billet Comment l’immobilier résidentiel et les concessionnaires automobiles se font bouffer par la transformation numérique, pourquoi ces secteurs sont en retard et qu’ils se font « manger la laine sur le dos parce que bien qu’ils soient en ligne, ils y sont d’une manière déficiente et étant dépendant des pressions externes qui sont exercées sur eux. »

 

Voici donc quelques exemples qui mettent en contexte ces problèmes, en particulier dans le secteur de l’automobile. Un gestionnaire intermédiaire qui a suivi mes formations est maintenant au fait des graves problèmes de la fraude publicitaire et de l’arnaque de la « programmatique » en publicité. (vous pouvez lire L’alternative à l’endémique fraude par clic, La pourriture marketing web Partie 2 (fraude par clic), La fraude publicitaire en ligne est le crime numérique le plus payant ou aperçu de la cybercriminalité ou La pourriture marketing web Partie 1)    Durant une rencontre à plusieurs gestionnaires avec une « très grosse agence de publicité » qui gère leur compte de plusieurs centaines de milliers de dollars, il ose poser la question :

 

« Il semble qu’il y a 20 ans, la fraude par clic était de 20% et qu’elle serait maintenant de 50%. Que faites-vous pour contrôler ce problème? »

 

La réponse de l’agence :

 

« Êtes-vous en train de remettre en question l’intégrité, la probité et le professionnalisme de notre agence? »

 

Il s’en suivit un silence et un froid à couper au couteau. Le supérieur hiérarchique du gestionnaire mis un terme à la question et invita l’agence à continuer de présenter comment ils envisageaient de dépenser les centaines de milliers de dollars de publicité en programmatique.

 

Un autre de mes clients travaille dans le secteur de l’automobile. C’est une personne qui est issue d’un autre secteur économique et qui a une compréhension fine et aiguisée du web, de la publicité numérique et de l’importance des données clients pour croitre le chiffre d’affaires et faire la 2e, 3e ou même la 4e vente. Il me dit être scandalisé par l’ineptie du manufacturier (il travaille pour une chaîne de concessionnaires) et les différentes arnaques dont il est témoin envers celui-ci, tant par les agences publicitaires que par les intermédiaires de marché. Mais le secteur automobile est extrêmement conservateur et souvent, les gestionnaires du manufacturier, de l’association des concessionnaires ou des concessionnaires eux-mêmes, n’ont aucune formation pratique ou une compréhension en web ou en publicité numérique. Ils sont donc dépendants de ce que peuvent leur dire les nombreuses agences avec qui ils travaillent. De surcroit, bien souvent, les décisions seront prises au niveau du manufacturier qui imposera celles-ci aux concessionnaires, qui devront suivre les directives au risque de se voir couper des nombreuses primes au rendement ou pire encore, de voir leurs inventaires amputés au profit d’un autre concessionnaire qui sera plus enclin à suivre aveuglément les directives du manufacturier. C’est donc une situation plutôt délicate et pour le concessionnaire et pour le gestionnaire marketing de celui-ci qui serait le moindrement conscient de l’importance de la transformation numérique auquel fait face l’industrie tout entière.

 

Ajoutons à ça que dans l’industrie automobile, c’est le concessionnaire qui a le contact avec le client. Le manufacturier n’a pratiquement aucune donnée sur sa clientèle directe. En outre, ce sont très souvent des intermédiaires (dont plusieurs ont été nommés dans mon précédent billet, comme, disons Autotrader) qui collecteront les données clients et les utiliseront comme levier marketing pour leurs propres places de marchés de ventes d’automobiles neuves et usagers. Donc pour y vendre des voitures neuves ou usagers, les concessionnaires (qui sont leurs clients) devront payer de nouveau ces intermédiaires, pour rejoindre leurs propres clients (le consommateur). En outre, certains manufacturiers dans « un esprit de conformité et d’uniformité» exigeront que les concessionnaires cèdent à une agence externe unique, le contrôle total de leur publicité, des statistiques de leurs présences web et pire encore, de leurs données clients. En plus de revendre aux manufacturiers l’analyse que l’agence intermédiaire fera de ces données, ils les utiliseront à leur profit pour compétitionner les concessionnaires sur leur propre place de marché. Vue de l’extérieur, ça saute aux yeux à quel point c’est ridicule.

 

Quelques opportunités manquées.

 

La durée de vie d’un client dans le contexte que je viens de vous expliquer est donc dont très courte. Pourtant, un consommateur moyen achètera probablement 7 voitures dans sa vie. En outre, il fera de nombreux entretiens et réparations et dans certains cas, il pourrait même être un adepte de la personnalisation de son véhicule, ce qui est particulièrement payant pour un concessionnaire. Aussi, le consommateur sera peut-être aussi le propriétaire d’une entreprise qui pourrait vouloir acheter de nombreux véhicules pour celle-ci (pour la livraison de pizza par exemple), ou sera peut-être un parent attentionné qui voudra un véhicule pour célébrer la réussite académique de son enfant.

 

Par ailleurs, certains manufacturiers ont une gamme de véhicules très étendus à des prix très variables. Malheureusement, plusieurs de ceux-ci ont des gestionnaires de marques dont la fonction première est de faire la gestion et la promotion de la marque. Pas de suivre l’évolution de la santé financière d’un client et de partager avec ses collègues, les données qui permettraient aux manufacturiers de vendre des voitures de plus en plus dispendieuses, d’une marque différente du même manufacturier, en fonction de l’évolution des besoins et des capacités financières du client.

 

Une vue unique du consommateur et l’intégration des différentes bases de données avec des tableaux de bord pour suivre la vie du client seraient fondamentales pour identifier les opportunités de ventes additionnelles. Une division marketing performante avec des spécialistes de publicité numérique, de marketing de contenus, de placement média et d’analyse de marché à l’interne du manufacturier avec transfert de connaissance vers les concessionnaires éviterais de se faire pomper des millions par les agences publicitaires et les agences web et leurs places de marchés automobiles qui concurrences directement les concessionnaires avec leurs propres données et leurs propres inventaires. Il y a 20 ans je trouvais scandaleux que les hôteliers se fassent laver par les Expedia et hotels.com de ce monde. 20 ans plus tard, les intermédiaires de l’automobile sont encore pires (ou plus astucieux) que ne l’étaient les sangsues du domaine hôtelier…

 

Entretemps les nouveaux joueurs comme TESLA communiquent directement avec le client et ne sont pas empêtrés dans les dédales structurels historiques des anciens joueurs de cette industrie…

 

Pour en savoir plus sur la fraude par clic, vous pouvez visiter le profil LinkedIn d’un spécialiste mondial de la question, le Dr. Augustine Fou, et lire les nombreux articles qu’il partage sur le sujet.

Vous pouvez aussi prendre connaissance des acétates de mon cours Qu’est-ce que le marketing de contenus et pourquoi la publicité coute cher et que le contenu est ROI


Utiliser ChatGPT pour son contenu web, c’est se tirer dans le pied

Ce matin, une bonne amie me partage cette nouvelle et me demande ce que j’en pense.

« D’ici 2025, 90 % du contenu en ligne sera généré par l’IA »

Ma réponse fut: J’ai de gros doutes!

Voici donc une réponse plus détaillée…

ChatGPT est un outil qui a été développé à partir de contenus glanés sur le Web de 2020 à 2021. Il n’est donc pas « à jour » pour des contenus qui traiteraient de sujets contemporains. Par ailleurs, le programme de ChatGPT est conçu pour ne pas créer de contenus négatifs ou toucher à des sujets sensibles comme de la violence, le sexe ou des contenus considérés dangereux. De plus, ce logiciel a des biais le rendant incapable de prendre position. Il se doit d’être générique, sans danger, vrai et instructif. Il ne pourra donc pas décortiquer une situation réelle et présenter les pour et les contre d’une problématique. En outre, il ne présentera donc qu’un consensus de ce qu’il a collecté des contenus au moment de sa mise en ligne. Les consensus, comme c’est souvent le cas, évoluent dans le temps et peuvent changer drastiquement. Mais l’argument le plus important est que ChatGPT n’a aucune créativité. Il n’est pas capable d’être authentique, ce qui est la base même d’un contenu qui pourrait devenir viral ou simplement intéresser les lecteurs. Bien que j’étais spéciale durant mon enfance et que j’aimais lire les encyclopédies, on s’entend que c’est loin d’être le cas pour tous.

Utiliser ChatGPT et être pénalisé par les moteurs de recherches.

Disons que vous êtes un luthier et que vous utilisez chatGPT pour générer des textes pour votre site web. Les contenus que générera ChatGPT existent donc déjà sur le web. Il en fera une synthèse et vous la présentera. Imaginez aussi que l’un de vos compétiteurs a la même idée et génère lui aussi des contenus pour parler du même sujet. Il y a de fortes chances que vous soyez tous les deux pénalisés pour contenus dupliqués, ce qui est contraire à l’algorithme de Google entre autres. Vos contenus en plus de ne pas être authentique, ne seront donc pas non plus originaux.

Par ailleurs, selon searchenginejournal, les contenus générés automatiquement sont contre les directives aux webmestres de Google.

Automatically Generated Content Is Against Google’s Webmaster Guidelines
Regardless of the tools used to create it, content written by machines is considered automatically generated. As Mueller is quick to point out, Google’s position on auto generated content has always been clear:

“For us these would, essentially, still fall into the category of automatically generated content which is something we’ve had in the Webmaster Guidelines since almost the beginning.

And people have been automatically generating content in lots of different ways. And for us, if you’re using machine learning tools to generate your content, it’s essentially the same as if you’re just shuffling words around, or looking up synonyms, or doing the translation tricks that people used to do. Those kind of things.

My suspicion is maybe the quality of content is a little bit better than the really old school tools, but for us it’s still automatically generated content, and that means for us it’s still against the Webmaster Guidelines. So we would consider that to be spam.”

Mais Google est-il capable d’identifier les contenus générés automatiquement?

ChatGPT travaille déjà et a promis d’inclure un filigrane « watermark » dans ses contenus, permettant d’identifier les contenus générés automatiquement. Par ailleurs, les recherches en ce domaine précèdent les innovations de ChatGPT. Cette preuve de tricherie, serait cachée dans des lettres, des mots ou des tournures de phrases, qui bien qu’ils apparaissant aléatoires à nos yeux, avec la clé cryptographique du propriétaire de ChatGPT, il serait aisé d’identifier le faussaire. Et ce, même s’il changeait certains mots pour tenter de faire passer un contenu généré automatiquement, par la création d’un rédacteur. Vous pouvez avoir les détails de cette procédure dans l’article de Techcrunch, OpenAI’s attempts to watermark AI text hit limits, It’s proving tough to rein in systems like ChatGPT.

Il y a certainement encore des débats sur l’efficacité ou non et l’approche propriétaire ou open source d’en tel filigrane, mais la conclusion de l’article de Techcrunch est sans équivoque. Tôt ou tard, les fourbes se feront pincer…

 

“You could worry that all this stuff about trying to be safe and responsible when scaling AI … as soon as it seriously hurts the bottom lines of Google and Meta and Alibaba and the other major players, a lot of it will go out the window,” Aaronson said. “On the other hand, we’ve seen over the past 30 years that the big internet companies can agree on certain minimal standards, whether because of fear of getting sued, desire to be seen as a responsible player, or whatever else.”

(notez que ce qui suit et est tiré de ChatGPT, sont des images et que leurs contenus sont donc invisibles aux moteurs de recherches. Si elles avaient des filigranes, ils seraient aussi invisibles…)pourquoi-il-ne-faut pas-utiliser-CHATGPT-pour-contenus-web

Chatgpt-pour-medias-sociaux

ChatGPT-pour-medias-sociaux-suite

MAJ
Une nouvelle application Québécoise permettrais d’identifier les contenus autogénérés selon l’article La chasse au ChatGPT est ouverte. il s’agit de Detector https://detector.dng.ai/fr

MAJ2
Le pote Yves William sur Facebook, demande à ChatGPT ce qu’il pense de ce billet. Voici le résultat…

ce que pense ChatGPT de ce billet

Les métavers, réalité virtuelle, augmentée et mixte

Voici le onzième et dernier cours de Marketing Entrepreneurial que j’enseigne à HEC Montréal. Il traitera de:

  • Réalité virtuelle, Réalité augmentée, Réalité mixte
    Les métavers
    Second Life vs Horizon World
    Second Life et comment on a oublié le passé et fait table rase de ses nombreuses innovations
    Considérations marketing et entrepreneuriales
    Hyper réalité

  • Le 1er cours qui est une revue sociodémographique des médias sociaux est ici
    Médias sociaux et le web pour les entrepreneurs (le web ce n’est pas une question de budget, mais de philosophie)

    le 2e cours
    Qu’est-ce que le marketing de contenus et pourquoi la publicité coute cher et que le contenu est ROI

    le 3e cours
    Rédiger pour le web et les médias sociaux de façon stratégique

    le 4e cours
    Monitorage, veille et comment chercher sur le web

    le 5e cours Analyse compétitive web

    le 6e cours VALEURS, NICHE, MODÈLE D’AFFAIRES, ANALYSE STRATÉGIQUE WEB, BASE DE L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE

    Le 8e cours DISTRIBUTION DES CONTENUS ET PROMOTION DE CEUX-CI

    Le 9e cours Médias sociaux et relations publiques

    Le 10e cours Les étapes d’une présence web et sociale réussie

    Les étapes d’une présence web et sociale réussie

    Voici le dixième cours de Marketing Entrepreneurial que j’enseigne à HEC Montréal. Il traitera de:

  • Phase 1 : Écoute et monitorage
    Phase 2 : Création de ses profils et de son image de marque
    Phase 3 : Création de contenus
    Phase 4 : Distribution des contenus et promotion de ceux-ci
    Phase 5 : Création d’une communauté
    Phase 6 : Mesurez, analysez et ajustez le tir

  • Le 1er cours qui est une revue sociodémographique des médias sociaux est ici
    Médias sociaux et le web pour les entrepreneurs (le web ce n’est pas une question de budget, mais de philosophie)

    le 2e cours
    Qu’est-ce que le marketing de contenus et pourquoi la publicité coute cher et que le contenu est ROI

    le 3e cours
    Rédiger pour le web et les médias sociaux de façon stratégique

    le 4e cours
    Monitorage, veille et comment chercher sur le web

    le 5e cours Analyse compétitive web

    le 6e cours VALEURS, NICHE, MODÈLE D’AFFAIRES, ANALYSE STRATÉGIQUE WEB, BASE DE L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE

    Le 8e cours DISTRIBUTION DES CONTENUS ET PROMOTION DE CEUX-CI

    Le 9e cours Médias sociaux et relations publiques

    Médias sociaux et relations publiques

    Voici le neuvième cours de Marketing Entrepreneurial que j’enseigne à HEC Montréal. Il traitera de

  • Les médias ne sont plus ce qu’ils étaient
    Les risques communicationnels de divers médias sociaux
    Le communiqué de presse pour le web
    La gestion de crise médias sociaux
    Études de cas

  • Le 1er cours qui est une revue sociodémographique des médias sociaux est ici
    Médias sociaux et le web pour les entrepreneurs (le web ce n’est pas une question de budget, mais de philosophie)

    le 2e cours
    Qu’est-ce que le marketing de contenus et pourquoi la publicité coute cher et que le contenu est ROI

    le 3e cours
    Rédiger pour le web et les médias sociaux de façon stratégique

    le 4e cours
    Monitorage, veille et comment chercher sur le web

    le 5e cours Analyse compétitive web

    le 6e cours VALEURS, NICHE, MODÈLE D’AFFAIRES, ANALYSE STRATÉGIQUE WEB, BASE DE L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE

    Le 8e cours DISTRIBUTION DES CONTENUS ET PROMOTION DE CEUX-CI

    DISTRIBUTION DES CONTENUS ET PROMOTION DE CEUX-CI

    Voici le huitième cours de Marketing Entrepreneurial que j’enseigne à HEC Montréal. Il traitera de:

  • Devenir « newsworthy »
    Les types de contenus
    Les stratégies de contenus
    La ré-utilisation des contenus
    Étude de cas

  • Le 1er cours qui est une revue sociodémographique des médias sociaux est ici
    Médias sociaux et le web pour les entrepreneurs (le web ce n’est pas une question de budget, mais de philosophie)

    le 2e cours
    Qu’est-ce que le marketing de contenus et pourquoi la publicité coute cher et que le contenu est ROI

    le 3e cours
    Rédiger pour le web et les médias sociaux de façon stratégique

    le 4e cours
    Monitorage, veille et comment chercher sur le web

    le 5e cours Analyse compétitive web

    le 6e cours VALEURS, NICHE, MODÈLE D’AFFAIRES, ANALYSE STRATÉGIQUE WEB, BASE DE L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE