Pourquoi c’est gagnant de parler de son chien ou de ses enfants sur les médias sociaux

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Sporadiquement, des gens qui n’y songe pas vraiment ou pire, qui se croient être des « hot » sur les médias sociaux me font la remarque que « je dis n’importe quoi lorsque je parle de mon chien » par exemple ce commentaire que je reçu hier sur mon profil Google +:

PS: Je préfère lire vos articles sur le monde du web que vos commentaires à propos de votre chien

Je vais donc reprendre le bâton du pèlerin et réexpliquer (avec de nouveaux arguments) pourquoi il est nécessaire de temps à autre de parler de son chien ou de tout autre sujet sans importance.

Les gens aiment interagir avec le futile. Ce contenu « dit » futile est comptabilisé comme une visite (pour un billet de blogue) ou comme une interaction sur Facebook. Plus vous avez de visites ou d’interactions, plus l’ensemble de votre site, de votre page, de vos comptes médias sociaux en bénéficie. Si je fais un statut ou un billet sur mon chien, les autres contenus (plus cérébraux comme mes articles à propos du Web) de mon profil Facebook seront plus visibles dans l’accueil des mes fans puisque le EdgeRank de Facebook compte l’ensemble des visites d’une page, d’un profil, en se foutant de la nature du sujet. Pareillement, le moteur de recherche Google évalue l’ensemble de l’activité sur un site pour décider de sa pertinence et de son positionnement dans les moteurs de recherches. Ainsi donc, parce que des gens interagissent avec une photo de chien, mon contenu hyperpertinent et niché à propos du web, sera plus visible dans le moteur de recherche.

De plus, parce que je partage une photo de mon chien, je suis tout d’un coup perçue comme étant plus humaine et accessible. Les gens osent commenter. Ils saisissent que je ne suis pas qu’une intellectuelle du web, mais aussi quelqu’un d’accessible avec qui on peut s’identifier. Ça prouve que j’ai aussi des émotions et je leur fournis des contenus qui leur permettent d’interagir sans se sentir inférieur. Il est difficile de s’obstiner ou de commenter avec une donnée statistique sur la croissance de l’utilisation des médias sociaux chez les gens âgés, mais très simple de trouver un chien beau et de le dire.

J’aime aussi raconter l’histoire de ma cliente qui au retour des fêtes, partagea sa joie de pouvoir ENFIN se faire un sandwich aux oignons. Lors d’un entretien téléphonique subséquent avec elle, au lieu de lui parler de ma dernière facture, nous avons passé un gros cinq minutes à jaser de sandwich. Elle était très fière de me raconter son histoire et notre « relation client » s’en est ainsi vue améliorée et solidifiée. On appelle ça simplement des « relations humaines » et dans les médias sociaux, quel que soit votre objectif d’affaires, les relations humaines devraient idéalement en faire partie. Par ailleurs, le week-end je travaille moins. Je m’amuse donc à promener mon chien, recevoir mon petit-fils et jouer avec lui ou encore ça me détend de « jouer à la foodies ». Je partage donc aussi ce type de contenus. Je crois fondamentalement que les médias sociaux sont des médias « conversationnels » et que l’art de la conversation inclut aussi du « très sérieux inutiles ». Une organisation qui a compris ça et dont la compréhension du « très sérieux inutiles » lui a valu une couverture médiatique mondiale est la police d’Oslo en Norvège. Tel que rapporté par Fabien Deglise dans l’article Un corps de police numériquement plein d’humour de Le Devoir :

(…)cette semaine, les policiers ont été honorés pour avoir produit le « meilleur tweet de l’année », et ce, pour un message informatif alliant humour, malentendus et insinuations. Marrant.

« Avons été informés d’un tapage nocturne avec cris de femmes, a écrit dans les dernières semaines la police d’Oslo sur le compte Twitter officiel (@oslopolitiops) lié à son centre opérationnel. Sur place, constatons fête d’infirmières. Quittons bientôt les lieux.»

et comme le souligne Libération

Un véhicule intercepté sur soupçon de conduite en état d’ébriété. S’est avéré être un Grec conduisant pour la première fois sur les routes hivernales norvégiennes »,

L’humour, l’humain et même l’animal (en particulier le chat qui est d’une efficacité redoutable sur le web) ont certainement leur place sur les médias sociaux. À mon point de vue c’est même primordial, en plus du fait que tactiquement, c’est bon en mautadit pour les statistiques et la visibilité d’une propriété web.

MAJ

Comme on dit souvent, une image vaut mille mots. Voici donc l’exemple de contenus que j’ai partagé la fin de semaine dernière. J’ai partagé une photo de la Poutine maison avec son confit de canard que mon amour et moi-même avons fait. Vous pouvez noter que cette photo a eu 71 j’aime et 21 commentaires. Dans le deuxième tableau, vous pouvez aussi observer que cette photo a eu un taux de viralité Facebook de 6.64%. Pourtant, un contenu que j’ai aussi partagé et que je considère particulièrement pertinent, l’article Contrats sans appels d’offres justifiés par «l’urgence» de LesAffaires, est pratiquement passé dans le beurre avec un taux de viralité Facebook nul. Heureusement, ce contenu que mes fans Facebook considèrent nul, a été repris ici dans mon billet Moi, ministre du numérique? Je préfèrerais plutôt une job de rêve.

Comme quoi le « très sérieux inutile » frappe souvent plus l’imaginaire (et l’action d’aimer ou de commenter) que des contenus que je considère personnellement primordiaux…

viralité Facebook d'un contenu futile

Comparatif de viralité Facebook d'un contenu utile ou futile

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Commentaires

  1. Bernier France

    Vous êtes très pertinentes Michelle, j’aime vous lire dans l’intellect comme dans la futilité des statuts de votre chien, de vos recettes de bouffe et de votre petit Liam. Vous êtes humaine et ne regardez pas les gens du haut de votre savoir. Votre franc parlé et votre humilité font de vous une femme accessible. Honnorable très chère!

  2. Mario Huard (alias Super_M)

    Je dois faire un mea culpa. Dernièrement, je discutais avec un collègue sur ce sujet: je ne comprend pas pourquoi certaines personnes qui sont reconnus comme des professionnelles nous parlent de sujets personnelles (chien, chat, chalet, restaurent, activités familiales et autres).

    J’avouais mon incompréhension et le peu d’intérêt que je portais à ces sujets. Je m’en balance de savoir ce que font dans leur vie privé ces professionnelles, lui dis-je.

    Cette réflexion que je faisais à mon collègue n’était pas un jugement sur le travail de ces personnes. Elle était sous la forme interrogative, c’est-à-dire: comprendre pourquoi, en saisir le sens.

    C’est la que ton billet tombe pile poile et apporte des éléments qui me permettent de mieux comprendre. De dépasser ma nature nombriliste et d’aller plus loin que mon propre intérêt personnel.

    C’est une façon de rejoindre un public autre et de donner accès à du contenu de qualité par un moyen un peu plus ludique etc. Bref, ca déride! Finalement c’est bon en mautadit pour les stats.

    Merci pour ce billet.

  3. Nicolas Simon

    D’aprês mes statistiques personnelles (loin d’être scientifique). Un post sur twitter ou Facebook en lien avec mon domaine professionnel me génère environs 6 fois moins de réactions qu’un post en lien avec ma vie privée (famille, concert, resto, etc).

    Les gens oublient qui veulent faire de la business dans les médias sociaux oublient que dans média social, il y a SOCIAL !

  4. Patrice Berthiaume

    Une lucidité que j’adore lire!

  5. Pierre Longpre

    Le “très sérieux inutile” O.K., mais le “je n’aime pas les animaux de compagnie” lui, n’a pas sa place.

    Franchement Granny, qui peut résister à votre p’tit fils adorable et à la fabuleuse Charlotte ?

    Seulement des imbéciles !

    À propos de votre recette de poutine, peut-on avoir le contenu en calories et le décompte en gras, en sodium, en fibres… en vitamines…

  6. Patrick Beauduin

    Très bon point qui rejoint Dale Carnegie qui expliquait dans “Comment se faire des amis” qu’avant de demander à la postière un timbre, il était intéressant de s’intéresser à sa coiffure, sa forme du jour etc..
    Les gens existent au delà de leur fonction.
    Pas sûr cela dit que pour ma part, j’en envie de parler de mon chien,de mon chat mais ça c’est une autre histoire…

  7. Lyne Boisvert

    Et vlan dans les dents à celui ou celle qui vous a fait un commentaire désobligeant sur votre chien! Merci d’avoir rappelé à tous ceux qui vous lisent l’importance du “blabla” pas compliqué et qui attire des clics. Une entreprise qui n’est pas humaine est une entreprise vouée à l’échec. Voilà ma pensée.

  8. Pierre Brassard

    Bonjour Mme Blanc,
    Comme toujours vous êtes toujours des plus intéressantes.
    Suite à vos derniers commentaires, vous avez piqué ma curiosité sur le tableau dans Facebook avec les stats sur les % .
    Comment avons nous accès à ce tableau?

    Merci à l’avance.
    Sur ce , Merveilleuse St-Valentin avec les gens que vous aimez et qui vous aime.

    Pierre

  9. Michelle Blanc

    Vous cliquez sur l’onglet statistique au milieu de la page. Mais ce n’est pas disponible pour les profils. Que pour les pages

  10. Michelle Blanc

    Alors vous trouverez certainement d’autre sujets qui sont du « très sérieux inutiles »

  11. Michelle Blanc

    je vais travailler là-dessus

  12. yvain

    Ca me rappel un vieil article que j’ai écris 🙂

    http://www.mycommunitymanager.fr/peut-on-dire-nimporte-quoi-pour-animer-une-page-fan/

  13. Pourquoi c’est gagnant de parler de son chien ou de ses enfants sur les médias sociaux | Bienvenue! | %blog_URL%

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