Transformation numérique des organisations, statut quo et résistance aux changements dans l’automobile

Depuis quelques années, j’observe que certains secteurs industriels sont réfractaires à la numérisation de leurs activités. Souvent, ce n’est pas par mauvaise volonté. C’est par peur du changement, peur de la réaction du patron, peur de perdre des acquis ou par confiance démesurée envers des fournisseurs qui en profitent allègrement.

 

J’ai déjà traité dans mon billet Comment l’immobilier résidentiel et les concessionnaires automobiles se font bouffer par la transformation numérique, pourquoi ces secteurs sont en retard et qu’ils se font « manger la laine sur le dos parce que bien qu’ils soient en ligne, ils y sont d’une manière déficiente et étant dépendant des pressions externes qui sont exercées sur eux. »

 

Voici donc quelques exemples qui mettent en contexte ces problèmes, en particulier dans le secteur de l’automobile. Un gestionnaire intermédiaire qui a suivi mes formations est maintenant au fait des graves problèmes de la fraude publicitaire et de l’arnaque de la « programmatique » en publicité. (vous pouvez lire L’alternative à l’endémique fraude par clic, La pourriture marketing web Partie 2 (fraude par clic), La fraude publicitaire en ligne est le crime numérique le plus payant ou aperçu de la cybercriminalité ou La pourriture marketing web Partie 1)    Durant une rencontre à plusieurs gestionnaires avec une « très grosse agence de publicité » qui gère leur compte de plusieurs centaines de milliers de dollars, il ose poser la question :

 

« Il semble qu’il y a 20 ans, la fraude par clic était de 20% et qu’elle serait maintenant de 50%. Que faites-vous pour contrôler ce problème? »

 

La réponse de l’agence :

 

« Êtes-vous en train de remettre en question l’intégrité, la probité et le professionnalisme de notre agence? »

 

Il s’en suivit un silence et un froid à couper au couteau. Le supérieur hiérarchique du gestionnaire mis un terme à la question et invita l’agence à continuer de présenter comment ils envisageaient de dépenser les centaines de milliers de dollars de publicité en programmatique.

 

Un autre de mes clients travaille dans le secteur de l’automobile. C’est une personne qui est issue d’un autre secteur économique et qui a une compréhension fine et aiguisée du web, de la publicité numérique et de l’importance des données clients pour croitre le chiffre d’affaires et faire la 2e, 3e ou même la 4e vente. Il me dit être scandalisé par l’ineptie du manufacturier (il travaille pour une chaîne de concessionnaires) et les différentes arnaques dont il est témoin envers celui-ci, tant par les agences publicitaires que par les intermédiaires de marché. Mais le secteur automobile est extrêmement conservateur et souvent, les gestionnaires du manufacturier, de l’association des concessionnaires ou des concessionnaires eux-mêmes, n’ont aucune formation pratique ou une compréhension en web ou en publicité numérique. Ils sont donc dépendants de ce que peuvent leur dire les nombreuses agences avec qui ils travaillent. De surcroit, bien souvent, les décisions seront prises au niveau du manufacturier qui imposera celles-ci aux concessionnaires, qui devront suivre les directives au risque de se voir couper des nombreuses primes au rendement ou pire encore, de voir leurs inventaires amputés au profit d’un autre concessionnaire qui sera plus enclin à suivre aveuglément les directives du manufacturier. C’est donc une situation plutôt délicate et pour le concessionnaire et pour le gestionnaire marketing de celui-ci qui serait le moindrement conscient de l’importance de la transformation numérique auquel fait face l’industrie tout entière.

 

Ajoutons à ça que dans l’industrie automobile, c’est le concessionnaire qui a le contact avec le client. Le manufacturier n’a pratiquement aucune donnée sur sa clientèle directe. En outre, ce sont très souvent des intermédiaires (dont plusieurs ont été nommés dans mon précédent billet, comme, disons Autotrader) qui collecteront les données clients et les utiliseront comme levier marketing pour leurs propres places de marchés de ventes d’automobiles neuves et usagers. Donc pour y vendre des voitures neuves ou usagers, les concessionnaires (qui sont leurs clients) devront payer de nouveau ces intermédiaires, pour rejoindre leurs propres clients (le consommateur). En outre, certains manufacturiers dans « un esprit de conformité et d’uniformité» exigeront que les concessionnaires cèdent à une agence externe unique, le contrôle total de leur publicité, des statistiques de leurs présences web et pire encore, de leurs données clients. En plus de revendre aux manufacturiers l’analyse que l’agence intermédiaire fera de ces données, ils les utiliseront à leur profit pour compétitionner les concessionnaires sur leur propre place de marché. Vue de l’extérieur, ça saute aux yeux à quel point c’est ridicule.

 

Quelques opportunités manquées.

 

La durée de vie d’un client dans le contexte que je viens de vous expliquer est donc dont très courte. Pourtant, un consommateur moyen achètera probablement 7 voitures dans sa vie. En outre, il fera de nombreux entretiens et réparations et dans certains cas, il pourrait même être un adepte de la personnalisation de son véhicule, ce qui est particulièrement payant pour un concessionnaire. Aussi, le consommateur sera peut-être aussi le propriétaire d’une entreprise qui pourrait vouloir acheter de nombreux véhicules pour celle-ci (pour la livraison de pizza par exemple), ou sera peut-être un parent attentionné qui voudra un véhicule pour célébrer la réussite académique de son enfant.

 

Par ailleurs, certains manufacturiers ont une gamme de véhicules très étendus à des prix très variables. Malheureusement, plusieurs de ceux-ci ont des gestionnaires de marques dont la fonction première est de faire la gestion et la promotion de la marque. Pas de suivre l’évolution de la santé financière d’un client et de partager avec ses collègues, les données qui permettraient aux manufacturiers de vendre des voitures de plus en plus dispendieuses, d’une marque différente du même manufacturier, en fonction de l’évolution des besoins et des capacités financières du client.

 

Une vue unique du consommateur et l’intégration des différentes bases de données avec des tableaux de bord pour suivre la vie du client seraient fondamentales pour identifier les opportunités de ventes additionnelles. Une division marketing performante avec des spécialistes de publicité numérique, de marketing de contenus, de placement média et d’analyse de marché à l’interne du manufacturier avec transfert de connaissance vers les concessionnaires éviterais de se faire pomper des millions par les agences publicitaires et les agences web et leurs places de marchés automobiles qui concurrences directement les concessionnaires avec leurs propres données et leurs propres inventaires. Il y a 20 ans je trouvais scandaleux que les hôteliers se fassent laver par les Expedia et hotels.com de ce monde. 20 ans plus tard, les intermédiaires de l’automobile sont encore pires (ou plus astucieux) que ne l’étaient les sangsues du domaine hôtelier…

 

Entretemps les nouveaux joueurs comme TESLA communiquent directement avec le client et ne sont pas empêtrés dans les dédales structurels historiques des anciens joueurs de cette industrie…

 

Pour en savoir plus sur la fraude par clic, vous pouvez visiter le profil LinkedIn d’un spécialiste mondial de la question, le Dr. Augustine Fou, et lire les nombreux articles qu’il partage sur le sujet.

Vous pouvez aussi prendre connaissance des acétates de mon cours Qu’est-ce que le marketing de contenus et pourquoi la publicité coute cher et que le contenu est ROI


La ville de La Sarre sera très innovante dans ses relations et sa communication bidirectionnelle entre les élus, gestionnaires, citoyens et employés

Ça fait longtemps qu’on parle de Web 2.0, de la communication omnicanal et bi-directionnelle, de participation citoyenne à la vie municipale et d’une foule d’autres concepts qui permettent d’utiliser le web pour « que tout le monde puisse se parler ». Mais dans la pratique, rares sont ceux qui osent vraiment faire le pas vers plus de transparence, vers l’écoute active des citoyens et des employés et vers cette participation des parties prenantes aux décisions, aux signalements des problèmes et à leurs résolutions ou à l’explication de pourquoi tel problème n’est pas et ne sera peut-être pas réglé. Les organisations, qu’elles soient municipales ou autre, ont souvent aussi une masse impressionnante d’informations qui pourraient être utiles à leurs commettants, mais qui dorment dans les ordinateurs de l’organisation. En outre, les employés sont souvent une source inouïe de connaissances qui ne demande qu’à être partagée.

Quelques exemples :

  • Les employés du service horticole d’une municipalité peuvent expliquer comment faire du compost, comment entretenir les fleurs ou le potager et ainsi se valoriser auprès des citoyens et limiter les pertes et les résidus qui se retrouveront dans les déchets municipaux.

    Le département de la voirie peut expliquer pourquoi une rue qui est de propriété privée, ne peut pas être déneigée parce qu’elle n’appartient pas à la ville, que ça engendrerait des coûts que l’ensemble de la population devrait subir et ce faisant, ça limiterait les questions répétitives aux préposés à l’information.

    Le service des incendies peut informer la population des mesures à prendre pour limiter les feux de forêt durant l’été et avertir la population via SMS, courriel ou appel automatisé d’un sinistre qui requiert l’évacuation urgente et ainsi sauver des vies.

    Les citoyens peuvent participer aux décisions budgétaires de la ville et ainsi être conscient de comment et à quel poste budgétaire leurs taxes servent réellement.

  • Nous pouvons imaginer une foule d’autres situations pour lesquelles, une fois qu’ils sont adéquatement informés, les citoyens ou employés, comprendront les décisions et initiatives ce qui facilitera la satisfaction et la vie de tous. D’ailleurs, s’ils participent à la prise de décision, l’adhésion n’en sera que plus forte et l’efficacité sera accrue.

    Oui, mais il y aura toujours des critiques!

    En effet, il y aura toujours du « chialage », des critiques et des mécontents. Mais il est plus facile de gérer les commentaires négatifs en y répondant positivement chez soi, que de laisser ces commentaires dégénérer et devenir viral sur les médias sociaux. En outre, il arrive que les mécontents soient une source importante des lacunes à corriger et des problèmes qui doivent être résolus.

    L’exemple que j’aime donner est celui d’une cliente mécontente de mon client DessinsDrummond qui écrit au président pour lui dire qu’elle ne peut monter un lit king au 2e étage de la maison qu’elle a fait construire avec le plan de DessinsDrummond. Monsieur Carignan lui répondit qu’il la remerciait de son témoignage, qu’il se rendait compte que le Code du bâtiment du Québec ne répondait pas aux besoins des consommateurs et qu’il modifierait tous ses plans de maison pour que dorénavant, un lit king puisse traverser toutes les maisons construites avec ses plans.

    Il aurait pu faire un « focus group » avec des gens ressemblant à ses clients et ils auraient discuté de la couleur du plan et de sa présentation, mais aucun n’aurait été capable de l’informer qu’un lit king ne peut être monté au 2e.

    Donc pour vous donner une idée d’où s’en va la Ville de La Sarre voici donc le :

    Résumé exécutif de la technologie, du contexte, des sites développés, des fonctionnalités et des bénéfices attendus, des futurs sites de la Ville de La Sarre

    Resume Executif Sites LaSarre v.10 by MchelleBlanc on Scribd

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    Télétravail, pourquoi certains gestionnaires en ont peur, comment optimiser celui-ci et pourquoi c’est l’avenir?

    C’est en lisant un article de TheAtlantic Why Managers Fear a Remote-Work FutureLike it or not, the way we work has already evolved que le sujet de ce billet m’est venu.

    Le paragraphe le plus percutant de l’article est :

    Remote work lays bare many brutal inefficiencies and problems that executives don’t want to deal with because they reflect poorly on leaders and those they’ve hired. Remote work empowers those who produce and disempowers those who have succeeded by being excellent diplomats and poor workers, along with those who have succeeded by always finding someone to blame for their failures. It removes the ability to seem productive (by sitting at your desk looking stressed or always being on the phone), and also, crucially, may reveal how many bosses and managers simply don’t contribute to the bottom line.

    Cela étant dit, et la pandémie n’étant toujours pas dissipée, le retour au bureau qui devait se faire cet automne, sera remis à plus tard pour bien des organisations. Mais pour ceux qui jonglent tout de même avec la possibilité d’un retour des employés au bureau (ou pas), ces questions pourraient leur permettre de trancher. Tiré et traduit librement (et avec quelques ajouts) de How to Manage a Remote Team.

    Les trois ingrédients d’une saine gestion des équipes de télétravail

    L’équipe
    – Engagez des exécutants qui font leurs travaux
    – Engagez des gens en qui vous avez confiance
    – Ayez confiance aux gens que vous engagez
    – Engagez des gens qui savent communiquer
    – Engagez des gens qui sont à l’aise avec le télétravail (mais prévoyez des moments de socialisation en personne pour vos équipes)

    Les outils
    Slack (espace de chat entre employés)
    Zoom (visioconférence)
    HelloSign (outil de signature électronique)
    Google Drive (permets de partager des documents et de les modifier en groupe)
    -Un blogue derrière le pare-feu peut permettre de rejoindre tout le monde et de centraliser des informations pour tous
    -Un wiki derrière le pare-feu peut servir de manuel de procédures, de guide et de réglementation pour tous.

    Le processus (comment nous travaillerons ensemble)
    -Tout le monde s’occupera du service client
    -Faire une réunion collective hebdomadaire
    -Jumeler des travailleurs différents chaque semaine afin qu’ils apprennent à se connaître
    -Faire une rencontre 1 à 1 entre le gestionnaire et ses employés
    -Développer une culture de responsabilité (tous les vendredis les employés présentent l’avancement de leurs travail/projets)
    -Maintenir l’esprit d’équipe par des activités de groupe occasionnelles

    Bien avant la pandémie, je m’intéressais au travail à distance et à son impact sur l’économie et sur la pollution. Je militais aussi pour l’infrastructure nécessaire à un tel bouleversement du travail, nommément la fibre optique. Dans une : lettre à mon petit-fils (pour célébrer le 50e de la Place Ville-Marie) j’écrivais :

    Beaucoup des emplois que nous connaissons aujourd’hui auront été modifiés. Au lieu d’un docteur, d’un professeur ou d’un journaliste, nous parlerons plutôt d’un facilitateur d’apprentissage, d’un sage médical et d’un analyste de l’information factuelle. Cette connaissance ubiquitaire aura toujours besoin de guides spécialisés qui servent à la valider, la mettre en contexte, la repartager et l’expliciter. Nous aurons toujours besoin de chirurgiens qui se « mettent les mains » dans nos blessures, mais ils ne seront désormais plus guidés que par leur mémoire. Nous aurons des conseillers pédagogiques, mais ils serviront davantage de support aux facilitateurs d’apprentissage qui auront de plus en plus de classes virtuelles. À cause du coût croissant de l’énergie, il sera maintenant plus pratique de travailler et d’apprendre de chez soi. Il y aura toujours des lieux utilisés pour des rencontres de travail et de partages occasionnels, mais la vocation des grands édifices à bureau, des écoles, des Bibliothèques et des hôpitaux, risque de grandement changer.

    Lors d’une conférence sur le piteux état de nos infrastructures numériques pour la COMAQ (La corporation des officiers municipaux agréés du Québec), j’avais une diapositive particulièrement révélatrice tirée du PGI 2016 Global Telework Survey que vous voyez ici-bas.

    bénéfices télétravail

    http://img03.en25.com/Web/PremiereGlobalServices/%7B28aa453d-300f-4292-ab54-7e925397de79%7D_2016_Global_Telework_Survey.pdf

    Tout ça pour dire que le télétravail est là pour rester. Bien évidemment, il ne sera pas pour tous. Il est clair qu’un garagiste, un électricien, un serveur ou un policier ne fera pas de télétravail. Cependant, une partie importante des travailleurs en fera et même certaines professions qui exigent une présence en personne pour certaines tâches (comme un chirurgien qui sera en salle d’opération pour opérer son patient), pourra tout de même effectuer d’autres tâches en télétravail (comme pour le chirurgien qui discute avec son patient avant et après l’opération). Nous sommes à l’aube d’un changement majeur de paradigme du travail et il y a de fortes chances que ces changements soient là pour rester…

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    Ce n’est vraiment pas le temps de disparaître de la carte. En effet, l’usage des médias sociaux et du web est en pleine progression ici et ailleurs. C’est donc le temps idéal de fournir à vos clients et clients potentiels des informations pertinentes sur « votre sujet » (pour découvrir SON sujet, lisez mon billet Narcissisme corporatif et publicité ou marketing de contenu) et sur comment votre entreprise s’adapte à la crise que nous vivons tous.

    Plusieurs entreprises ont des budgets de représentations pour participer à des foires, congrès et salons. Comme ceux-ci ont été pour la plupart, annulés, il est peut-être judicieux de transférer le budget qui y était dédié, au numérique. Si votre présence numérique et sociale n’est que très rudimentaire, vous pourriez sans doute les améliorer et même commencer à faire du transactionnel en ligne. Pour trouver des ressources pour vous améliorer, vous pouvez consulter les nombreuses références qui sont dans mon récent billet Guides pour le commerce en ligne, travailler avec un expert local ou téléphonez-moi  mes clients sont à la grandeur du Québec.

    Profitez-en pour mettre à jour votre présence Google mon entreprise, pour créer et partager plus de contenus sur vos présences Facebook, Twitter, Linkedin, YouTube, Slideshare et autre et pour faire parler vos clients, employés et fournisseurs. Bref, il est temps d’entrer et de faire partie de la conversation.

    Cependant, évitez d’avoir l’air de profiter ou de vouloir vous enrichir du malheur des gens. Vous devez plutôt
    • reconnaître l’impact de la pandémie sur vos consommateurs,
    • être empathique avec eux,
    • discuter de l’impact du virus sur leurs vies et sur la vôtre,
    • réassurez-les sur le maintien de la qualité des services et produits que vous vendez.

    Étant donné que plusieurs entreprises ont diminué leur budget marketing, il serait temps, au contraire, d’augmenter le vôtre pour profiter du vide qu’ils ont laissé et du temps de navigation et du nombre d’usagers numérique qui ont sensiblement augmenté…

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    Comment communiquer dans un contexte réglementaire contraignant?

    Hier je suis allé diner avec un pote que je connais depuis des années. Il est VP affaires gouvernementales d’une très grosse start-up qui est dans un secteur d’activité extrêmement réglementé. Il me disait ne faire pratiquement pas de communications externes étant donné le contexte très restrictif auquel l’entreprise dans laquelle il évolue, doit composer.

    Je lui expliquais qu’indépendamment du contexte réglementaire, les organisations peuvent focaliser sur ce qu’ils ne peuvent pas dire (et avec raison), mais qu’ils peuvent aussi focaliser sur tout ce qu’il peuvent dire et qu’avec un peu d’imagination, elles réaliseraient que cette tarte est plutôt grande. En fait, bien des entreprises s’empêchent de communiquer par peur de se mettre les pieds dans les plats à cause du contexte de leurs opérations, mais que souvent, c’est aussi par manque d’imagination et de créativité. Je me souviens d’une conférence que je donnais aux membres de la très haute direction d’une entreprise qui avait elle aussi un contexte réglementaire particulièrement contraignant. Inévitablement, durant ma présentation au président de l’entreprise et aux présidents des différentes divisions et leurs VP respectifs, on me posa « la question qui tue ».

    Oui, mais dans notre secteur, les gens en général n’aiment pas particulièrement ce que nous faisons, nous sommes très réglementés et nous prêtons le flanc aux critiques faciles et aux poursuites éventuelles. Dans notre cas, il est préférable de tenir le profil bas et de ne pas communiquer. Qu’en pensez-vous?

    Comme je l’expliquais dans mon billet US Air Force, Vos enjeux de relations publiques 2.0 peuvent difficilement être pires que les leurs, il est difficile d’évoluer dans un contexte et réglementaire et de relations publiques pires que la US Air Force qui est pourtant massivement sur les blogues et les médias sociaux. Mais plus récemment, je discutais aussi du cas Lego pour qui il est strictement interdit de faire de la publicité aux enfants au Canada. D’ailleurs, Lego est sans doute la plus connue des entreprises de plastiques. Pourtant, jamais personne ne s’en plaint ou ne manifeste ostentatoirement d’objection à ce constat.

    Dans ce billet, je disais :

    Lorsqu’il était plus jeune, le samedi matin petit-fils venait s’asseoir sur mes genoux alors que je regardais ma revue de presse sur mon laptop dans la cuisine, avec mon café. Il voulait écouter des petits bonhommes avec moi sur Netflix ou YouTube. Il n’en avait que pour Lego. Batman Lego, Superman Lego, le gars de la construction Lego, Star Wars Lego. Il voulait n’importe quel dessin animé, mais fait par Lego. Moi ça me tapait un peu sur les nerfs alors je lui présentais plutôt mes classiques qu’il ne connaissait pas, Bugs Bunny, Road Runner, Daffy Duck, Popeye et même Laurel et Hardy. Il était ravi de découvrir un nouveau monde. Mais son monde à lui, celui dans lequel il baignait jour après jour, c’était celui de Lego. Pas surprenant que ça devienne son choix de cadeau numéro un. Pourtant, il est interdit de faire de la publicité aux enfants au Canada. Mais Lego ne fait pas de publicité. Ils font du contenu. Grosse différence. Ils ne parlent JAMAIS de Lego. Ils n’en ont réellement pas besoin. Chacun des personnages EST un Lego. Le placement de produit est si efficace que d’en rajouter une couche serait inutile.

    Alors la question demeure, Comment communiquer dans un contexte réglementaire contraignant? Et la réponse est ne faites pas de publicité. Faites du contenu…

    Les effets positifs de la narration personnelle dans un contexte d’affaires

    Depuis mes études de maîtrise, et la lecture de Out of The Box: Strategies for Achieving Profits Today and Growth Tomorrow Through Web Services, j’ai appris à apprécier John Hagel III qui est devenu l’un de mes mentors intellectuel virtuel. Par ailleurs, ça fait un bon moment que j’écris ici à propos de développer un « storyline » de la puissance du blogue comme outil de catharsis, et que j’expérimente différentes formes de contenus sur mes présences médias sociaux. Aussi, dans cette expérimentation, il m’arrive de me sentir coupable de « trop partager » ou devrais-je plutôt dire, de partager des contenus qui me semble trop personnels. C’était un peu mon impression à la suite de ma très forte pulsion d’écrire mon dernier billet Victime de cyberharcèlement, les impacts psychologiques (une autocatharsis). Or, ce matin, je lis deux billets de mon mentor virtuel qui au contraire, me confirme l’importance fondamentale de cette humanité dans une stratégie de contenu. Dans ses billets Personal Narratives: Insight and Impact et Personal Narratives (The Sequel) – Unpacking and Tapping Into Potential, il parle entre autres de sa mère acariâtre, de son père absent et de comment le fait de se faire crier continuellement après, lui a permis de développer ses capacités intellectuelles et son besoin constant de vouloir aider les autres. Il y définit ce qu’est la narration personnelle.

    There are social narratives and institutional narratives, but we each have a personal narrative as well. At the end of the day, that’s the narrative that really counts. It defines how we connect with the world and where and how we can have impact.

    The elements of a personal narrative

    So, what’s a personal narrative? Like all narratives, it ultimately answers three questions:

    Why am I here?
    What can I accomplish?
    What can you do to help me accomplish that?
    The key is that final question – it defines how you will connect with people and represents a call to action for them.

    Et il conclut

    Personal narratives and personal brands

    I can’t resist. Let me also take a minute to differentiate personal narrative from one of the business buzzwords of the day – personal brand (which I’ve written about here). Personal brand is all about communicating your accomplishments and strengths, packaging them in a powerful way so that we can influence others. Personal narrative, in sharp contrast, shifts the focus from what you have done to what you want to do, but have not yet done. It also highlights your need for help from others. In many respects, it’s the opposite of the notion of a personal brand, but ultimately far more powerful and satisfying.

    Bottom line

    Personal narratives shape our lives in powerful, yet often unseen, ways. We rarely take the effort to make these narratives explicit, much less reflect on them. We owe it to ourselves (and to others) to do this. Try answering the four questions that I offered at the end of my last post. You might be surprised by what you discover.

    Ainsi, la narration personnelle, expose vos faiblesses, mais devient un catalyseur de ce que pourrait être vos forces, participe de ce qu’est « la passion en ligne » et surtout, elle permet de développer et surtout de solidifier la confiance entre le lecteur et l’auteur, élément capital d’une saine relation d’affaires…

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    Les compétences nécessaires au succès des gestionnaires sur les médias sociaux

    C’est via la plateforme ParisTech que je prends connaissance d’un article de McKinsey Quarterly, Médias sociaux : six compétences que tout dirigeant se doit de maîtriser. Les auteurs y parlent de l’expérience de GE (qui ont toujours été des innovants du Web et dont je vous ai parlé ici maintes fois). Ils y développent d’ailleurs un intéressant tableau des six compétences, désormais importantes, afin de harnacher les médias sociaux en entreprise. Ce tableau est selon moi « un idéal à atteindre » puisque même dans l’article, les exemples et explications de chacune des compétences sont donnés à la pièce. Personnellement je n’ai encore rencontré aucun gestionnaire qui les maîtrise toutes et moi-même, j’ai encore bien des choses à travailler. Selon les auteurs :

    Selon nous, l’aptitude à capitaliser sur le pouvoir transformationnel des médias sociaux, tout en atténuant les risques qui leur sont associés appelle un nouveau type de dirigeant. La dynamique des médias sociaux accentue encore le besoin de qualités qui constituent depuis longtemps le socle d’un leadership efficace, telles que la créativité stratégique, une communication authentique, la capacité de faire face aux dynamiques sociales et politiques d’une société et enfin celle de concevoir une organisation à la fois agile et réactive.

    Mais les médias sociaux ajoutent de nouvelles dimensions à ces caractéristiques. Par exemple, ils requièrent la capacité de créer du contenu multimédia convaincant et attrayant. Les dirigeants doivent exceller dans la co-création et la collaboration – ces dernières constituant la devise de l’univers des médias sociaux. Ils doivent à la fois bien comprendre la nature des différentes technologies sociales mais aussi les effets difficilement contrôlables que ces derniers peuvent produire.

    La dimension organisationnelle est tout aussi importante : les dirigeants doivent cultiver une nouvelle infrastructure sociale, reliée par une technologie dématérialisée, qui par sa nature favorise d’une part des interactions constantes au-delà des barrières physiques et géographiques, mais aussi des discours et des échanges organisés de façon autonome.

    C’est donc une interaction entre compétences en leadership et principes de design organisationnels qui se joue : nous l’avons baptisée « apprentissage des médias organisationnels », et elle se définit en fonction de six dimensions interdépendantes et qui s’alimentent les unes les autres.

     

     
    Les six dimensions du leadership rompu aux médias sociaux
     

     

     

    Par ailleurs, si on réduit ces compétences à leur plus simple expression, dans l’article de Forbes cette fois-ci The Only Essential Skill You Need To Be Successful Online, on mentionne qu’il faut être un bon rédacteur. Un bon raconteur quoi. Tout comme pour le leadership, on doit ESSENTIELLEMENT posséder l’habileté de convaincre.

    So many people think that creating a successful business on the Internet is some big mystery.
    The reality is that it’s easier than you might think, because online success boils down to one key skill.
    No, you don’t need to be a genius coder or have an excellent eye for design. You don’t need high-powered connections, or even a website of your own (at first). It’s much more simple than that.

    If you want to be successful online, the only essential skill is being a good copywriter.

    What is copywriting, specifically? It’s the art of writing persuasively in order to market a product, service, person, or idea. If you haven’t looked around lately, the vast majority of the Internet comes in text form. Along with that, nearly all the writing you see is persuasive. News articles, sales pages, status updates — they’re all trying to sell something, even if it doesn’t always seem like it.

    So why is this so important to success online?

    For the same reason sales is so crucial to traditional business. If you can convince someone to see things your way, there’s nothing you can’t do — the options are limitless.

    Le retour sur investissement (ROI) de l’entreprise 2.0 et des médias sociaux internes

    Ce sont réellement les potes Claude Malaison et Bertrand Dupperin qui sont les cracs de l’intranet et de l’entreprise 2.0 pour le Québec ou pour la France. Mais ça ne m’empêche certainement pas de m’intéresser vivement au sujet (tout comme eux s’intéressent à celui des médias sociaux). L’entreprise 2.0 est l’équivalent, mais à l’interne des entreprises, du fameux 2.0 dont on parle pour la population en général ou pour les communications externes de l’entreprise ou de l’organisation (avec tous ses publics). Tout comme on se questionne sur le retour de l’investissement des médias sociaux à l’externe, on se questionne aussi pour l’interne. En fait, on se questionne surtout sur la légitimité de telles activités, technologies, philosophies et processus et souvent la question du retour sur investissement en est plus une de résistance aux changements qu’une question légitime d’efficacité des investissements.

    J’ai souvent parlé du sujet du ROI des médias sociaux dans ce blogue.

    Le ROI des médias sociaux

    Le calcul du ROI des blogues d’affaires

    La première retombée de l’innovation est l’exposition médiatique

    Services financiers 2.0

    Et mon billet Aparté ROI des médias sociaux, parce que ça me tente dans lequel je disais :

    C’est étrange qu’on demande souvent quel est le ROI des médias sociaux et qu’on se fasse vraiment insistant avec ça. Pourtant, personne ne demande jamais le ROI d’un système téléphonique d’entreprise. Pourtant, essayez de faire des affaires sans téléphone ? Pourquoi donc mettons-nous tant d’énergie à tenter de prouver que les médias sociaux ne servent à rien, qu’ils ne rapportent rien et qu’ils sont inutiles ? C’est sans doute simplement la vieille « résistance aux changements » et la peur de l’inconnue…

    C’est l’essence de ce que dit Ross Dawson dans Creating a Return on Investment (ROI) calculation for Enterprise 2.0 and internal social media :

    To be frank, I think ROI calculations for social initiatives are in most cases a waste of time, because so many of the benefits and costs are unknowable before the initiative. A leap of faith is required, after which calculations using real data can be done to help refine strategies.

    However if the organization requires a financial case, then those seeing the opportunity need to do what they can to create the case.

    Il recoupe et développe encore davantage les tableaux déjà développés par plusieurs autres analystes des médias sociaux. Il propose d’ailleurs trois tableaux (que je repartage ici) qui délimitent clairement les coûts et les bénéfices tangibles et intangibles des médias sociaux. Ça me rappelle aussi ce que me disait mon client André Nolet (comptable de formation) à propos des analyses et des « business case ».

    (…)Comme tout entrepreneur, à quelque part, l’instinct est bien présent dans le « ce qu’il faut faire » et demeure parfois difficile à expliquer rationnellement.

    Beaucoup trop se cachent derrière des rapports longs, fastidieux et complexes, rédigés par X,Y ou Z avant de prendre une décision. Et trop souvent, jamais la décision n’est prise. Et d’autres prennent des mois avant d’agir et « le train est passé ». Parfois on me dit que je ne comprends pas les processus décisionels. Pas certain de cela moi, plutôt que je n’accepte pas l’inertie.

    Voici donc les excellents tableaux de monsieur Ross Dawson, en souhaitant qu’ils servent davantage à la planification de l’action que comme excuse à l’inertie…
    Les coûts de l'entreprise 2.0
    Les bénéfices tangibles de l'entreprise 2.0
    Les bénéfices intangibles de l'entreprise 2.0

    Questionnaire Médias Sociaux pour membres de la haute direction d’une organisation

    Ce questionnaire devrait être administré de manière informelle et a pour but d’évaluer l’état général de la mise en place des médias sociaux, au moment actuel, d’une organisation. Il peut servir de référence pour des implantations et développements d’une pratique médias sociaux pour les clients internes ou externes. Plusieurs des questions ne trouveront pas de réponses. Cela est tout à fait normal. Ce questionnaire représente un certain « idéal à atteindre » en terme d’implantation des médias sociaux dans une structure organisationnelle et encore peu d’entreprises sont rendues à ce que nous pourrions appeler « un stade avancé » d’usage des médias sociaux. Les organisations qui  peuvent répondre à chacune de ces questions ne deviendront probablement pas mes clients. Pour les autres, c’est certainement une belle entrée en matière 🙂

    1. Quel devraient être le ou les objectifs d’affaires des médias sociaux de votre organisation pour l’interne?
    2. Quel devraient être le ou les objectifs d’affaires des médias sociaux de votre organisation pour l’externe?
    3. Quels sont vos propres objectifs ?
    4. Avez-vous un fichier qui identifie les comptes blogues, Forums, WIKIS, Twitter, Facebook, Google +, Flickr, LinkedIn, YouTube, Pinterest , Foursquare, ou autre que vous gérez pour l’interne ou pour l’externe ? Comment sont-ils évalués ?
    5. Puis-je voir un exemple type de rapport que votre service produit pour des clients interne?
    6. Avez-vous un mapping des permissions et des autorisations de publier des contenus sur les médias sociaux (interne ou externe)?
    7. Avez-vous une ou des politiques éditoriales ?
    8. Avez-vous un calendrier des contenus ?
    9. Vos employés savent-ils les limites de ce qu’ils peuvent ou ne peuvent dire sur les médias sociaux ? Ont-ils signé un protocole de navigation Web ?
    10. Qu’est-ce qui est actuellement monitoré pour les clients internes et externes sur les médias sociaux ?
    11. Quelle est l’initiative interne ou externe sur les médias sociaux dont vous êtes le Plus fier ? et pourquoi ?
    12. Quel est votre échec média sociaux le plus important ?
    13. Quels sont les plus importants concurrents que vous avez identifiés ? Qu’offrent-ils ?
    14. Quel type d’activité médias sociaux avez-vous développée, supervisée pour des clients internes et/ou externes ?
    15. Qui devrait faire le monitorage chez vous et pourquoi?
    16. Qui devrait faire la stratégie des clients internes chez vous et pourquoi?
    17. Qui devrait faire la stratégie des clients externes chez vous et pourquoi?
    18. Qui devrait faire les contenus médias sociaux interne chez vous et pourquoi?
    19. Qui devrait faire les contenus médias sociaux externe chez vous et pourquoi ?
    20. Qui devrait faire la gestion de communautés internes chez vous et pourquoi ?
    21. Qui devrait faire la gestion de communautés externes chez vous et pourquoi ?
    22. Qui devrait gérer les outils de mesures statistiques et de ROI Médias sociaux pour des clients internes et/ou externes ? ?
    23. Si nous devions mettre toutes les ressources affectées aux médias sociaux de votre organisation sous une seule vice-présidence, ce devrait être laquelle et pourquoi ?
    24. Croyez-vous que les médias sociaux devraient plutôt être gérés par tous les employés ?
    25. Quelles sont les mesures de rendements des médias sociaux qui sont déjà en place ?
    26. Quel est le plus gros enjeu de croissance d’une unité média sociaux de votre organisation?
    27. Comment jugez-vous du niveau de connaissance des médias sociaux des employés, des départements chez de votre organisation?

    Lectures complémentaires suggérées

    Jeremiah Owyang Partner, Industry Analyst: Social Media Management: An Industry Perspective (SlideShare)
    Jeremiah Owyang Partner, Industry Analyst: A Strategy for Managing Social Media Proliferation (SlideShare)
    Steven Jeffes: The Social Media Balanced Scorecard: Balanced External and Internal Social Media Metrics – Critical Components of a World-Class Social Media Program
    Joakim Nilsson: How to best organize internally for social media

    L’échelle de la maturité sociale des entreprises selon Forrester

    Ce n’est qu’hier que j’ai pris connaissance de l’excellent document de Forrester Accelerating Your Social Maturity (PDF disponible en échange de données personnelles chez Omniture ou payant chez Forrester) qui traite des différentes étapes de maturité d’implantation des médias sociaux chez les entreprises. Je suis justement en train de faire une analyse de cette maturité d’implantation chez une très grande entreprise au Québec et ce document tombe juste à point. Il vient corroborer plusieurs observations que je suis justement en train de faire sur le terrain et me sera très utile pour « illustrer » la démarche à suivre, à moyen et à long terme, pour cette entreprise. Je vous le conseille donc fortement.

    Forrester a intelligemment classifié les différents niveaux d’adoption des médias sociaux chez les entreprises en cinq niveaux. Dans le billet Where is your company on the social maturity scale? Forrester explique ces étapes :

    In a nutshell, here are the stages (from RIGHT to LEFT).

    Dormant stage (laggards). No social applications, typical in regulated industries or conservative culture. Our advice: get started soon, concentrate on “small victories.” I’ve working with companies in this stage, such as retailer Eileen Fisher, where Lauren Croke, a leader in the eCommerce group, told me “We are so collaborative, things take a really long time to get consensus and approval.” Recommendation: concentrate on adopting listening platforms like Radian6 — seeing what people are saying will often get them motivated to start participating in the Groundswell.

    Testing (late majority). Social applications happening, but little coordination. Often focused on popular “talking” environments like YouTube and Facebook, typically run by PR. Recommendation: build on success. Expand out from blogs or Twitter to communities, for example. Shift measurement from volume metrics (e.g. “friends” ) to business metrics (click-throughs, sales, sentiment). Hire or appoint “shepherds” to coordinate resources and learning across the organization.

    Coordinating (early majority). Management recognizing value of applications and putting coordination and governance in place. While the social innovator in a testing-stage company may feel lonely, his counterpart in the coordinating-stage company feels pressure, becuase she’s in the spotlight. Recommendation: build a cross-departmental council of social managers for sharing best practices (31% of the companies we surveyed have such councils). Concentrate on policy, which is a natural element of the infrastructure to allow more applications to develop. Start building a long-term plan.

    Scaling and Optimizing (early adopters). Company has a plan in place, and seeks ways to do multiple social applications efficiently. For example, at Home Depot, the launch of a customer service presence on Twitter and a marketing channel on YouTube naturally led to the creation of home improvement community, staffed by knowledgeable people who work part of the time answering questions in stores. IHG (Intercontinental Hotel Group) began to concentrate on training management staff at its hotels on how to respond to customer posts on places like Facebook and TripAdvisor. Many companies in this stage have moved beyond listening and talking and are systematically embracing new ideas from customers (like Starbucks’ mystarbucksidea.com). Recommendation: Use companywide tools to encourage HEROes with new social ideas to innovate throughout the organization.

    Empowered (innovators). Few companies have reached this stage, where social pervades the company. Dell and Zappos come to mind. At United Business Media, an internal community for collaboration attracted 80% of the employees within 12 months, a great step on the way to an empowered, innovating workforce.

    The takeway: understand where you are on this journey. Teach your managers. Shift your goals as you move through the stages. But always be moving: companies that adopt these technologies broadly outside and inside the corporate walls create brand advocates, streamline business processes, and improve product quality and success.

    Étant donné que plusieurs entreprises au Québec sont encore à l’étape initiale de « dormir à propos des médias sociaux », Forrester suggère pour débuter d’écouter ce qui se dit sur les médias sociaux (c’est d’ailleurs aussi la première étape que je suggère dans mon livre Les médias sociaux 201). Ils préconisent d’établir d’abord un objectif d’affaires, d’identifier une métrique importante par chef de département et de lui fournir les données, ainsi ça pourra agir comme catalyseur à l’action. Ils suggèrent aussi d’utiliser leur méthode POST.

    Forrester’s POST method is a proven formula that requires that you start with people (P), objectives (O), and strategy (S) and then choose the technologies (T) last.13 Following this method means that you won’t make the rookie mistake of focusing first on the social tool — as in, “We need a Twitter strategy.”

    Finalement ils valorisent aussi de focaliser sur une seule application simple. Il ne faut pas planifier une stratégie médias sociaux complète dès le départ (surtout pour les grandes organisations, les PME peuvent passer à une autre étape étant donné que si la présidence décide d’une voie, il y aura moins de résistance aux changements que dans les grosses organisations). Il faut d’abord passer à l’action avec quelque chose de simple puis se servir de ses réussites initiales comme preuve de concept qui fera tomber les barrières et résistance à une stratégie médias sociaux plus complexe.

    Un mot de sagesse avant de vous laisser. Dans son billet Adopter l’entreprise 2.0 ou adopter son propre futur ? le pote Bertrand Dupperin parle aussi des écueils des entreprises qui veulent adopter « l’entreprise 2.0 » qui est une vision médias sociaux pour l’interne des entreprises.

    On dit souvent que le chemin importe plus que la destination et le petit monde de l’entreprise 2.0 et du social business s’en rend compte au quotidien. Que de critiques et de déceptions ces derniers mois. Et pour une bonne raison : l’entreprise s’est vue proposer une destination et a du construire le chemin qui y mène, sans trop avoir le droit de se demander si c’était “sa” destination, si elle était faite sur mesure pour elle. Ajoutons à cela que chacun a sa propre description de la destination en question, ce qui fait que plus personne ne s’y retrouve. Et si l’entreprise ne devait pas, tout simplement, se borner à réinventer “son” futur, indépendamment de celui qui a été contruit, packagé et standardisé pour elle ? Si on arrive au même endroit au moins on saura pourquoi et cela aura levé toutes les questions liées au changement et à l’adoption”. Si on tombe un peu a coté on saura au moins pourquoi on y est, parce que c’était l’endroit qui avait du sens pour une entreprise donnée, non pas pour n’importe quelle entreprise. L’entreprise 2.0 n’est pas une destination en soi. Si elle n’est pas la destination elle peut aider à choisir le chemin. A préférer une route à une autre, un style de conduite à un autre voire un véhicule à un autre. Pourvu que ce choix soit fait en cohérence avec ce qui va conditionner le futur de l’entreprise, pas en fonction d’un dogme ou de la croyance en un courant de pensée. L’entreprise 2.0 est une utopie à laquelle chaque entreprise doit donner sa propre réalité opérationnelle.