Une discussion à propos du Web 2.0 et des PME

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Il arrive quelquefois, que les conversations des commentaires de ce blogue, méritent une attention particulière. C’est le cas d’une discussion récente comme suite à mon billet Pas encore de Web 2.0 pour nos PME, le commentaire de Boom va comme suit :

Ce billet m’interpelle particulièrement.
Je vois l’intérêt du web 2.0 pour les grandes entreprises avec des budgets pub/marketing/relations publiques astronomique, avec des assises financières assez solide et où expérimenter sans réussir complètement est une option envisageable et est quand même relativement bien perçu.
Pour une PME, pour laquelle investir dans l’aventure 2.0 représente la différence entre un bilan positif ou négatif et où une réussite partielle n’est même pas envisageable, je ne vois pas très bien. Dans une PME où la réussite de tout projet publicitaire/marketing/RP doit absolument être totale faute de quoi le proprio devra ré-hypothéquer sa maison pour faire rouler son entreprise (vous voyez le topo), je ne vois pas très bien non plus.
Désolé de la grossièreté des situations décrites ci-haut, mais le deuxième cas existe assurément.
Quelqu’un aurait-il des cas concrets de PME à soumettre ? À quand une catégorie «Web 2.0 pour PME» dans un blogue ? Existe-t-il des projets web 2.0 réalisé pour moins 5 000,00 $ (je lance un chiffre) ? Combien ont rapporté ces projets de manière concrète $$$ ? Combien de temps après leur lancement ?

Ma réponse

Administrator said,
June 14, 2007 @ 3:46 pm · Edit

Boum, dans ta propre université (tu es de l’UQAM n’est-ce pas?), le réseau de veilles en tourisme utilisera un blogue au lieu du CMS merdique qu’ils ont payé $80 000 il y a trois ans, pour la mise en ligne de leurs excellents contenus. Le coût de la mise en place de deux portails, du transfert des données du vieux CMS à la plate-forme actuelle et de mes honoraires exorbitants sont de l’ordre de $15 000. C’est donc une économie de $65 000, sans compter les bénéfices d’affaires d’être finalement visibles aux moteurs de recherche (ce qui n’était pas le cas), d’avoir des fils RSS, un engin de recherche intégré, des archives visibles et facilement localisables, des tags et des moyens de rétroactions avec le lectorat. Alors oui, le Web 2.0 pour des PME (le réseau de veilles en tourisme en est certainement une) est possible et cela pour moins cher encore que le Web 1.0 et avec des outils et des retombées potentielles énormes…

Sa réponse :

Boum said,
June 14, 2007 @ 4:20 pm • Edit

Mon adresse de courriel est de l’UQAM, mais je n’y travaille pas. Ancien étudiant

Ce que je comprends du message est qu’il est possible de faire mieux avec moins d’argent en ayant recours au service de Michel Leblanc, pas si exorbitant. Ça rime en plus J.

Dois-je conclure que l’investissement minimal est de l’ordre de 15 000,00 $ ?

Pour savoir pourquoi les PME ne se lancent pas dans le web 2.0, il faudrait, je crois, croiser le montant que tu as osé fournir (merci !) avec les montants qu’investissent les PME en marketing/publicité/RP dans une année. Je dis dans une année, car ce type d’organisation manque parfois de planification. J’ai travaillé au sein de plusieurs PME, qui faisaient pourtant de un à plusieurs millions de dollars de vente annuelle, qui avaient à peine la moitié du chiffre que tu mentionnes comme budget marketing/publicité/RP. Peut-être ces entreprises n’étaient-elles pas beaucoup «orienté marketing», j’en conviens, mais cette réalité existe. Le frein que tu semble voir dans la technologie se situe peut-être dans les finances des entreprises, d’où mes questions pratiques du post précédent.

Ceci dit, plusieurs PME n’hésiteront pas à dépenser le quart ( souvent beaucoup plus) de la somme que tu as mentionné pour participer à une foire commerciale dont le rendement est pour le moins incertain. Pourquoi ?

À quoi je rétorque

Administrator said,
June 14, 2007 @ 4:45 pm • Edit

Dernièrement, lors d’une allocution devant des gens de l’industrie du voyage, je leur demandais combien d’entres eux investissaient de leur budget marketing (incluant les salaires) 50% sur le web? Puis 40, 30, 20, 10, 5, à 3% quelques, mais se levaient, à 2 et 1 % on commençait à avoir plus de joueurs. Je leur dis qu’ils étaient des imbéciles puisqu’au Canada, dans leur secteur d’activité, 52% des transactions se feront cette année à partir du Web et que plutôt que de leur enfoncé dans la tête les statistiques qui prouvent à quel point ils sont stupides, je m’attarderais plutôt à leur expliquer ce qu’ils peuvent faire pour changer la situation (au niveau du Web). Ce qu’ils devraient réellement faire est de mettre 50% de leur budget marketing sur le Web, mais ils ne le feront pas.

Le $15 000 donné plus haut en exemple, ne va à mon entreprise que pour $3 000. Le reste va à l’entreprise qui a mis les CMS en ligne, a modifié les gabarits pour qu’ils correspondent aux besoins du réseau de veilles, pour le développement de certains widgets et pour le transfert des nombreux contenus. Ça aurait pu coûter encore moins cher si l’entreprise avait fourni les ressources internes pour faire le travail de bras de transfert des contenus. Voilà! Pour monter un Slog (site Web trad sur plate-forme de blogue) il en coût entre 3 et 5000$ si on travaille à partir de gabarits déjà existants. De plus, le code reste à l’entreprise qui peut virer ses fournisseurs à volonté et trouver des remplacements à la grandeur de la planète. On s’entend cependant pour dire que dans ce budget il n’y a pas de marketing, il n’y a qu’une plate-forme. Maintenant, si les entreprises n’ont pas de budgets de marketing, il n’y a pas de miracles à faire. Le marketing gratis vaut ce que ça vaut, c’est à dire rien. À tout le moins, avec le Web 2.0 et ses outils, une possible autonomie pour les PME est très certainement atteignable.

Maintenant, je ne conseille que très rarement les PME. Ma clientèle est surtout composée de grandes entreprises. Les PME ont certainement besoin de mes services, mais ils sont trop radins pour s’en rendre compte. Ils ne veulent pas savoir, ils veulent faire. Quitte à faire n’importe quoi et à tirer l’argent par la fenêtre. Ils ne réalisent pas que de se payer mes services pour un après-midi, peut leur sauver plusieurs dizaines de milliers de dollars. Je m’en suis fait une idée et maintenant je m’en fous. Mon business va très bien et mes gros clients sont contents. Voilà…

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Commentaires

  1. Boum

    Bonjour Michel,

    Désolé de t’avoir poussé dans tes derniers retranchements. En fait, on dit un peu la même chose.

    Je constate que le «problème» d’adoption du web 2.0 par les PME ne se situe pas dans le web 2.0 en tant que tel, mais plutot dans les PME toujours frileuse de devoir investir dans tout ce qui s’appelle publicité/marketing/RP en général. Surtout que ces investissement sont souvent fait isolément, en silo, non planifiée et non raisonnée. La description que tu as fait des PME en ces matières à l’avantage d’être claire et d’être digne de Michel Leblanc, mais ne s’applique pas qu’aux ivesstissements en matière de web 2.0. Il ne faut pas, selon moi, focuser sur le refus d’adopter le web 2.0 en particulier, mais regarder le paysage global des investissments des PME en pub/marketing/RP en général. D’ailleurs, pourquoi leurs attitudes serait-elle différentes envers le web 2.0 ?

    Peut-être que d’autres consultants ont décidé de faire comme toi et d’ignorer les PME ou ne pas les solliciter pour toutes sortes de raisons. Peut-être les dirigeants de PME sont-ils radins, mais si personne ne veut s’occuper d’eux, il ne faudrait quand même pas leur reprocher de ne pas embarquer dans l’aventure 2.0. Méritent-ils ce qui leur arrivent ? Probablement !

  2. Administrator

    Boum

    Au contraire, j’aime tes questions et en ai fait même un billet. Ne t’excuse donc pas. En effet, le problème des PME est souvent lié à une question de vision et de priorités. D’ailleurs, je ne focus pas sur le Web 2.0 mais c’était en fait une réponse à la question spécifique du journaliste de Direction Informatique. Oui les PME ont besoin d’aide, oui je fais ce que je peux pour eux (j’étais d’ailleurs conférencier à la journée de Visa Canada Grandes idées pour petites entreprises). Cependant, je ne mets plus d’efforts spécifiques pour les rejoindre, outre ce blogue qui est passablement garni d’infos. De plus, je ne leur reproche pas, je constate. Je constate aussi que les choix sont difficiles pour eux qui paient pour des services dont souvent ils ne comprennent rien. De plus, quel est la différence entre quelqu’un qui a une M.Sc. commerce électronique et quelqu’un qui a un cours de programmation HTML? Nous sommes tous deux des experts du Web! Finalement, je rencontre des entrepreneurs qui ont payé de grosses sommes pour des sites Web complètement invisibles aux moteurs de recherches, inefficaces, non ergonomiques, et caetera et le plus triste de l’histoire est que les gens qui ont fait ces sites, les ont faits de bonne foi. Ils ne savent pas que ce qu’ils font est inutile et mérite malheureusement les dollars investis puisqu’’ils ont travaillé très fort pour faire des choses pourtant inutiles. C’est ça la vie…

  3. Boum

    D’accord, je voulais ëtre certain que l’on s’entendait sur le ton et sur le fond. À force de discuter, je vois que tu nuances un peu tes propos et je comprends mieux.

    Je suis cependant surpris que cette discussion n’ait lieu qu’entre toi et moi. Ou sont tous les autres ? Est-ce que les PME sont si peu digne d’intérêt ? Osons poser la question: Est-ce un sujet tabou ?

    Comme tu vois, j’ai plus de questions à poser que de réponses à apporter. C’est pourquoi ceci sera mon dernier post sur ce thème, à moins que d’autres intervenants se manifestent.

  4. Aryane

    Well, pourquoi est-ce un dialogue plutôt qu’une discussion synergique? Parce que certains ont besoin de digérer l’info avant de réagir. C’est ce que j’appelle avoir un “kyte brain” (un cerveau lent…).

    Blague à part, pourquoi les PME ne sont pas perméables à votre précieux savoir:
    1- ils n’ont même pas assimilé le 1.0. Ça va trop rapidement pour eux;
    2- à propos des manufacturiers (que je connais bien), la force du dollar et la concurrence asiatique ont dramatiquement réduit leur marge bénéficiaire et, conséquemment, leur capacité “d’innovation”;
    3- parce que la chute des .com les a rendu plus frileux;
    4- ils n’investissement pas suffisamment en formation de façon générale;
    5- parce qu’une pensée “quantique” n’est pas à la portée de tout le monde.

    Ceci dit, je partage votre enthousiasme et l’importance stratégique de cet univers. Dans une si petite planète, leurs compétiteurs ne sont pas nécessairement leurs voisins. Ça leur tombera dessus comme un météorite.

    Keep up your good job. La communauté d’affaires a besoin de la synergie que vous alimentez.

  5. bassoburo

    Je trouve que vous généralisez drôlement lorsque vous parlez des PME du Québec. Il est vrai que certaines “shop” ne sont pas allumées sur le web, mais leur clientèle cible et leur marché justifient-ils l’investissement et le temps que demande une campagne efficace sur le web? Un blog est-il vraiment nécessaire pour l’entreprise en région qui construit des plaques d’acier? Il faut cesser de généraliser et de se prendre pour des messies : le web 2.0 n’est pas une solution efficace pour toutes les PME.

    Mais bon, je suis d’accord sur le fond de votre discussion : beaucoup de PME ont tout à gagner du Web 2.0. Je suis responsable du marketing chez DuProprio.com et nous n’avons certainement pas les moyens de se payer des spots tv pendant les grandes heures d’écoutes sur les grandes chaînes télévisées. Le contact privilégié que nous entretenons avec notre clientèle et notre capacité de se “revirer sur un 10 sous” nous permettent de pouvoir livrer bataille à des géants de l’immobilier comme Re/Max à un point tel que nous connaissons une croissance record année après année! (nous sommes d’ailleurs en 10e position cette année au palmarès “Les leaders de la croissance” du magazine L’actualité).

    Une entreprise comme la nôtre n’aurait pu croître aussi rapidement il y a quelques années. Le web 2.0 carbure à l’innovation et, contrairement à ce que vous semblez croire, tout l’argent et les experts du monde ne battront jamais une bonne idée. Ce sont de bonnes nouvelles pour les PME qui ont à se battre contre plus forts qu’eux à tous les jours.

    Nous venons de retaper notre forum de discussion et de lancer une application Facebook pour nos clients. Les bénéfices se font déja sentir! Il y a environ 2 ans, nous lancions la navigation par carte grâce à Google Map. Certes, tous les géants de l’immobilier nous ont copier et ont fini par utiliser le service 6 mois plus tard, mais le fait de toujours être les premiers et d’innover nous permet de capitaliser sur la lenteur de nos compétiteurs et de toujours offrir le meilleur service possible à nos clients avec qui nous sommes toujours en communication directe.

    La plus belle chose dans tout ça? Toutes ces bonnes idées nous coûtent quelques heures de développement, et c’est tout. On est loin des 80 000$ ou des 15 000$ avancés dans votre discussion!

  6. Administrator

    Oui je généralise. C’était le but de la question du journaliste de Direction informatique. Lorsqu’il demande les PME du Québec utilisent-elles le Web 2.0 comme 40% des PME US le font (selon un sondage que je mets en doute)? C’est une question générale qui attire une réponse générale. Ce que vous faites avec DuProprio est génial, mais est très certainement l’exception. La présence Web efficace, qu’elle soit blogue, application communautaire, Facebook voire eBay, peut certainement être utile à tous, mais de manière différente. La shop de métal en région se fait concurrencer par la shop de métal en Chine. Si les gens de cette région ne le savent pas encore, le réveil risque d’être brutal. Le Web ne sert pas qu’à vendre, il sert aussi à s’inscrire dans le processus décisionnel d’un client, surtout dans un contexte B2B. En effet, les acheteurs s’informent massivement des soumissionnaires qu’ils inviteront à soumissionner. de plus, relisez un peu plus ce blogue, j’ai mainte fois répétée qu’il n’était même pas nécessaire d’avoir un site Web pour vendre sur Internet, eBay peut faire l’affaire. Pour ce qui est des blogues, un petit manufacturier d’enseignes commerciales du Vermont, s’en sert pour faire connaître ses services, son entreprise et même sa petite famille, et vous savez quoi, ses ventes ont explosé. Il n’est pas très loin de l’entrepreneur de métal (lui c’est du bois). Les gens veulent maintenant connaître les entreprises avec qui ils transigent et les gens qui sont derrière. C’est humain et la technologie permet de faire ça même gratuitement! Avec Blogger par exemple. Donc, arrêter un peu votre ton outré…

    Le 80 et le 15K dont je parle illustrent justement le fait que l’on peut faire beaucoup avec peu. Prenez le temps de relire avant de monter sur vos grands chevaux. Ce que j’ai dit est que ça a coûté 15K pour 2 sites et pour le transfert manuel de l’impressionnante quantité d’archives qu’ils ont dans l’ancien CMS. J’ai aussi dit qu‘ils auraient pu le faire eux-mêmes. Mais voilà, que vous le fassiez vous-même ou que vous payiez quelqu’un pour le faire, ça coûte tout de même quelque chose. À moins que vous ne travaillez gratuitement pour votre patron? Dans ce cas, oui c’est totalement gratuit. Ce dont je doute. Il en va de même de vos développements. S’ils sont faits à l’interne, bravo! Mais je doute encore que cet employé soit bénévole. L’idée finalement est que le Web 2.0 est moins cher que le Web 1.0. Pour ce qui est de me prendre pour un messie, loin de moi cette idée. J’abhorre même les diktats et les croyances extrémistes très souvent dans ce blogue. De même que le « politically correct ». Cependant, je partage des connaissances, des faits, des statistiques, des impressions et des opinions qui sont souvent tranchées. Cela ne fait pas de moi un messie, mais quelqu’un d’authentique, de direct, de vrai et qui ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis. Voilà…

    Bravo encore pour la belle réussite de DuProprio que j’ai même déjà donnée en exemple à l’un de mes clients. Mais là je dis peut-être n’importe quoi ou je vous prend pour des messies?

  7. bassoburo

    Bonjour Monsieur Leblanc. Je voulais tout simplement préciser que mon ton plus ou moins “outré” n’était pas volontaire. La journée fût difficile vendredi, j’ai mal interprêté certaines de vos opinions et j’ai été piqué au vif par certains des commentaires d’Aryane, notamment lorsqu’elle dit en parlant des PME que “ils n’ont même pas assimilé le 1.0. Ça va trop rapidement pour eux;” et “parce qu’une pensée “quantique” n’est pas à la portée de tout le monde.”

    Si beaucoup de PME au Québec ne sont pas à jour sur les nouvelles tendances communicationnelles, il y a plusieurs raisons à mon avis, mais ce n’est certainement pas parce que “ça va trop vite pour eux” :

    1 – La communication, ça peut faire peur!

    L’idée de ne plus controller à 100% “le message” peut être effrayant pour le PDG d’une petite PME qui n’a pas le temps de passer ses journées à modérer les commentaires de ses clients sur un forum ou un blogue. Chez DuProprio, dès que nous touchons au sujet des agents immobiliers, les commentaires négatifs d’agents pleuvent. Malgré les incertitudes de certains dans la boîte, j’ai toujours cru qu’il ne faut absolument pas censurer ces messages négatifs. Les gens qui nous lisent ne sont pas des cons et sont capables de faire la part des choses. De plus, les conversations ainsi créées entre nous, nos clients et nos compétiteurs nous sont très bénéfiques. Nous pouvons ainsi mieux comprendre pourquoi certains types de personnes décident de faire appel aux services d’un agent et nous pouvons ainsi améliorer notre service et essayer de mieux combler les besoins de nos clients. De plus, nos clients répondent souvent eux-mêmes aux agents immobiliers et nous défendent. Les discussions s’auto-modèrent donc de cette façon.

    Bref, je crois qu’il ne peut y avoir que du positif quand les gens prennent le temps de se parler. Ce billet en est un très bon exemple ! J’ai lu rapidement vendredi avant de quitter le bureau, j’ai mal compris votre message et j’ai répondu plutôt bêtement, avouons-le. Ce matin, j’ai pris le temps de relire le billet, d’écouter certaines entrevues que vous avez donné, et je peux rectifier le tir. Sans cette discussion, j’aurais mal saisi votre propos et je n’aurais probablement jamais revenu sur votre blogue. Vous avez gagné un nouveau lecteur, et moi, une nouvelle source d’idées 🙂

    2 – L’éducation.

    Il est vrai qu’un travail d’éducation reste à faire, non seulement chez les chefs d’entreprises, mais aussi, et surtout, chez les agences qui offrent des services de conception web. Lorsqu’une PME décide finalement de se lancer dans l’aventure web, elle fait confiance à un professionnel, comme je fais quand je vais au garage. Si le garagiste me dit que je dois changer le radiateur de ma voiture, je vais le faire parce que je ne connais absolument rien dans le domaine! C’est la même chose pour eux. Encore beaucoup trop d’agences créent des sites aucunement optimisés pour le référencement qu’ils mettent en ligne sans trop se poser de questions … Donnez-moi mon chèque et débrouillez-vous!

    Mais bon, je suis persuadé qu’une majorité de PME au Québec savent ce qu’ils font et si vous les approchiez de la bonne façon, ils seraient intéressés par vos services! Du moins, je l’espère! Il est vrai que souvent, leur PME est leur petit bébé et qu’ils n’aiment pas se faire dire quoi faire. Mais les hommes d’affaires qui réussissent ne sont pas des cons, et si on leur parle d’un moyen de promotion peu dispendieux qui leur permet de rejoindre des milliers de personnes rapidement et de créer un sentiment d’apartenance à leur entreprise, ils vont écouter, j’en suis certain!

    À propos de l’histoire des messies 🙂

    Quand je dis qu’il faut cesser de généraliser et de se prendre pour des messies, je ne vous vise pas directement, je parle de nous, les professionnels du marketing en ligne. Si une entreprise veut lancer une campagne sur internet, je peux certainement l’aider, mais je me vois mal prendre un PDG de PME qui réussit depuis plusieurs années pour un con parce qu’il ne veut pas faire de marketing en ligne. Je continue de croire que le médium n’est pas efficace pour tous, même s’il l’est pour la majorité. Une bonne campagne en ligne, ça s’entretient quotidiennement. Et si l’entreprise n’a pas le temps ou les talents de communication pour le faire, le résultat peu ne pas justifier les efforts déployés.

    Oh et non, nous ne sommes pas bénévoles chez DuProprio.com, mais nous avons lancé notre blogue en 3 heures par exemple. Nous aurions pu le faire plus rapidement si nous avions utilisés blogspot et un thème déjà créé. En utilisant des outils open source, une entreprise qui veut s’assurer une présence en ligne peut le faire rapidement, et pour des sommes moindres que celles avancées dans votre billet. Je suis conscient que vous parlez d’un cas particulier ou vous avez dû transférer les données existantes dans un ancien CMS (ce qui justifie évidemment les coûts), mais je tenais à le préciser.

    Merci pour vos bons mots à propos de DuProprio.com et je m’excuse pour ma première réponse un peu “champ gauche” 🙂

  8. Boum

    En réponse à bassoburo

    Je passerai sur les accusations de généralisations et de volonté messianique pour me concentrer sur le thème de ce post.

    Est-ce que le web 2.0 est adapté pour celui qui construit des plaques d’acier en région ? Bonne question. En fait, c’est un peu le type de question que je posais au départ. Avec les prix en dents de scie de l’acier ces dernières années et l’approvisionnement «just in time» de plusieurs clients, le fabricant de plaque d’acier a tout intérêt à ouvrir des canaux de discussion avec ses clients. Cela peut-il se faire sans des moyens reliés au web 2.0 ? Oui, bien sur. Comment le web 2.0 peut-il aider dans ce cas précis, je n’en sais rien et les consultations gratuites, ça vaut ce que ça vaut pour reprendre l’idée de Michel.

    Bravo à Duproprio pour ces initiatives. Peut-être cela donnera-t-il des idées à d’autres PME de se lancer dans l’aventure. Un peu de planification, un peu de sous et quelques bonnes idées. Certaines PME en ont 0/3, d’autres 1/3, d’autres 2/3 et d’autres encore plus rares peuvent compter sur les trois. Espérons que des propriétaires de PME seront tentés de voir ce qu’est Facebook et réfléchiront sur une possible application dans leurs entreprises à la suite de votre post.

    Concernant les bonnes idées, l’argent et tout les experts du monde, il vaut mieux une bonne idée bien financée et bien exécutée qu’une mauvaise idée mal financée et mal exécutées pour paraphraser Yvon Deschamps.

  9. Administrator

    bassoburo

    Heureux que vous soyez revenu sur vos paroles. Pour votre info, dans le Wired d’Avril, il y a un article The See-Through CEO qui relate l’histoire de Glenn Kelman de Redfin, qui a énormément de similitudes avec ce que vous vivez chez DuProprio, mais à l’autre bout de l’Amérique. Faites donc lire l’article à vos patrons et ils comprendront que vous êtes décidément sur la bonne voie. Bravo et continuez.

  10. Aryane

    Nous ne sommes que le mouvement que nous engendrons. Ces échanges sont stimulants.

    J’ai toujours prétendu qu’internet n’est pas un medium, mais un environnement. Un medium sous-entend une communication de type push. Or, internet et un environnement où le consommateur (d’info, de services ou de produits) cherche à diriger le dialogue; donc de type pull. Petite nuance difficile à assimiler pour des marketers traditionnels.

    Ceci dit, internet est efficace pour tout type d’entreprise (peu importe sa taille), mais pas nécessairement pour les mêmes fonctions d’affaires. Déployer une stratégie de communication efficace sur internet est une chose. Être en mesure de livrer les résultats escomptés par les clients cibles à chacune de leur requête “at internet speed” en est une autre. Une entreprise peut bien avoir une stratégie Web 2.0, mais si elle dispose d’une capacité de livraison 0.5, le goulot d’étranglement se fera sentir très rapidement.

    Ceci dit, les leaders assimileront ces nuances et les autres se contenteront des restes.

    Bassoburo, je lève mon chapeau pour vos initiatives et votre généreuse contribution à cette discussion. Mon intention n’était certes pas de piquer, mais de stimuler. D’ailleurs, Boum semblait s’ennuyer un peu 😉

    Cet “environnement” de réseautage ne cesse de me passionner et de m’intéresser. Je crois que le Web 2.0 n’est qu’une étape à un Web encore plus organique.

    P.S. Michel, ton marché n’est définitivement pas chez les PME.

  11. bassoburo

    Michel,

    J’ai lu l’article dans le Wired. J’ai d’ailleurs donné ma copie à Nicolas, le DG de DuProprio.com dès que j’ai terminé ma lecture 🙂

    En effet, Redfin a beaucoup de similitudes avec DuProprio, mais encore plus avec Proprio Direct. Grossomodo, ils sont ce que l’on appelle des agents à rabais. Proprio Direct par exemple vous chargera 4% plutôt que les “de 5 à 7%” de commission qu’un agent immobilier garde normalement. Pour une maison de 250 000$, la commission gardée par l’agent à rabais correspond à 10 000$, alors qu’elle serait environ de 15 000$ pour un agent traditionnel. Avec Proprio Direct, si vous vendez vous même votre maison (bref, si vous faîtes le travail), nous n’aurez qu’à payer 2% de la commission (donc environ 5000$).

    Évidemment, ces agents à rabais ne sont pas appréciés par les agences traditionnelles puisqu’ils accomplissent un travail semblable mais sont moins dispendieux. C’est d’ailleurs pourquoi Redfin a autant de commentaires négatifs sur son blogue.

    Cependant, la situation chez DuProprio.com est encore pire. Notre modèle élimine entièrement l’intermédiaire, i.e. l’agent immobilier. Pour un prix variant entre 295$ à 495$ selon la région, nous encadrons notre client, l’informons et lui offrons une multitude d’outils pour qu’il puisse vendre lui même sa propriété. Une affiche lui est offerte. Un photographe expérimenté se déplace sur place afin de prendre les meilleures photos possibles pour mettre la propriété en valeur. Le client reçoit un guide du vendeur qui détaille les étapes de la vente d’une propriété, répond à plusieurs questions légales que le client pourrait avoir, lui donne des conseils de négociations, etc. Évidemment, tous les formulaires légaux sont aussi offerts au client.

    De plus, nous travaillons tous les jours afin de développer des applications en ligne permettant de faciliter la tâche à nos clients. Nous avons par exemple une section qui permet au client de voir une dizaine de propriétés comparables à la sienne, dans son quartier, et qui fûrent vendues ou affichées sur DuProprio.com. Pour complémenter cet outil, nous avons fait développer une application par une firme externe qui crée un rapport d’évaluation selon les mêmes critères utilisés par les municipalités pour créer les évaluations foncières. Un outil permet de créer plusieurs fiches pour babillards selon plusieurs templates différents. Le client choisi son template et la fiche est créée automatiquement. Il ne reste plus qu’à l’imprimer. Un autre outil permet de faire un suivi des vistes reçues, de noter des informations à propos des visiteurs afin de s’assurer de ne rien oublier pour négocier lors de la prochaine visite. Nous offrons des statistiques détaillées où le client peut voir combien de personnes ont vu son annonce dans les résultats de recherche, combien ont cliqué et ont vu sa fiche détaillée (taux de clic) et d’où proviennent les visiteurs. Un client qui affiche donc sa propriété sur Facebook, Craigslist ou Lespac peut voir exactement combien de visiteurs ces annonces lui ont apporté. Évidemment, nous avons plusieurs autres outils dont je n’ai pas fait l’énumération, et des forums de discussions où nos 4000 clients échangent entre eux et avec le personnel de DuProprio.com.

    Bref, je suis en train de m’éloigner drôlement du sujet mais je voulais tout simplement vous démontrer que notre but est vraiment de tout faire en notre pouvoir pour que tous et chacun puisse vendre leur propriété sans tracas sans n’avoir besoin d’utiliser un agent immobilier. Bref, nous visons à prouver que, pour une majorité de gens, la profession d’agent immobilier est inutile.

    Évidemment, si je viens sur votre blog et je crie haut et fort que les consultants et les experts en marketing internet sont inutiles et que vos clients devraient faire eux même leur marketing puisque lls peuvent très bien se débrouiller sans vous, votre réaction risque dêtre … virulente.

    C’est à ce genre de réactions que nous avons droit dans notre blogue 🙂

    Nous sommes donc 100% transparents sur notre blogue et ne censurons personne, mais nous n’essayons pas non plus de provoquer inutilement. Nous parlons des agents quand l’information est pertinente, mias nous essayons de le faire le moins souvent possible. Ils sont plus de 12 000 au Québec, et les agences ont des budgets destinés à leur marketing et leurs communications infiniments plus grands que le nôtre.

    Évidemment, nous sommes persuadés que notre service gagne à être connu, mais lorsque nous sommes seuls à nous battre contre 15 agents qui se font un malin plaisir de faire peur à nos lecteurs, le processus demande énormément de temps et d’efforts pour argumenter et nous n’avons pas toujours le temps de le faire. Nous adoptons donc un approche plus “progressive” ou plutôt que de se mettre entièrement à nu comme le font Redfin, et de provoquer les agents, nous mettons de l’eau dans notre vin afin d’éviter d’avoir à faire la guerre à chaque jour 🙂

    Croyez-vous que nous devrions être plus agressif dans notre approche? Parlez-en en bien, palez-en en mal qu’ils disent après tout …

    Vous voyez? Un blogue peut demander beaucoup d’efforts aux PME. C’est pourquoi je me questionne sur la pertinence de la démarche 2.0 dans certains cas précis 🙂

  12. bassoburo

    Oh pour ajouter à la réflexion, voici quelques campagnes de publicités (voir, campagnes de peur dans certains cas hehe) lancées dernièrement par les agents :

    http://www2.infopresse.com/blogs/actualites/archive/2005/10/12/article-15247.aspx
    http://www.trinergie.ca/francais/communication/portfolio/index.asp?lechoix=263&lecombo=client
    http://www2.infopresse.com/blogs/actualites/archive/2006/09/22/article-19006.aspx

    Croyez-vous qu’une bonne campagne Internet 2.0. peut arriver à compétitionner avec des campagnes dans les médias de masse?

  13. Administrator

    Question 1
    Oui le blogue demande de l’effort, l’empression et la distribution de pamphlets aussi. Il n’y a rien de vraiment gratuit dans ce monde. Pas même l’open source! Il faut tout de même payer pour l’installer et partager à son tour les développements que nous pourrions y faire (la base de la license GNU).

    Question 2
    Oui, à ce propos, relisez mon billet sur le marketing 2.0