Ego inc. : réponse aux détracteurs et le « Personal Branding » : ce n’est pas nouveau
Dans Le Devoir de ce matin, l’article de Stéphane Baillargeon Ego inc. fait réagir. Le pote Dominic Arpin et moi-même y sommes cités. Du côté des réactions à cet article on peut lire des âneries intellectuelles comme :
Bon, à ce que je sache, ces commentaires sont tous sur la toile et pas sur le papier. J’en conclu donc que c’est « pour plaire au public », que ces commentaires « Ça fait dur en crisse » et que ces commentaires sont faits par « des bavards, marchands, bruiteurs, butineurs, (…) qui répandent leur insignifiance sur la toile de Babel…»
Plus sérieusement, le « Personal Branding » dont il est question ici, n’est pas nouveau. Des noms comme Marx, Freud, Picasso, Chanel, Christ, De Beauvoir, Sartre, Hegel et.al ça vous dit quelque chose ? Ce ne sont pourtant pas des journalistes à ce que je sache et le Web n’existait pas à leur époque. Le « Personal Branding » est donc vieux comme les hommes. J’avais d’ailleurs dit ça au journaliste. Je lui ai aussi parlé de Foglia qui n’est pas sur les médias sociaux (ça il en a parlé). Pour répondre à ces connards qui réagissent à tort et à travers, je me cite de nouveau (de l’article de monsieur Baillargeon):
«Le Personal Branding, c’est du mixmarketing avec les mêmes variables : le produit, son prix, sa distribution, sa promotion, explique la spécialiste du marketing Internet Michelle Blanc. Le branding, c’est de la célébrité sous un autre nom. Cette renommée est fournie par les autres et, les nouveaux médias, permettent de multiplier les chances d’entrer en contact.»
Mme Blanc, elle-même une «marque» réputée dans son milieu spécialisé, confie avoir reçu en consultation «plusieurs journalistes québécois» intéressés par leur propre mise en marché. «Des éditorialistes en particulier, parce qu’ils sont inquiets, dit la consultante, en gardant les noms de ses célèbres clients pour elle. Je leur ai dit que l’éditorial et la chronique font encore vendre. Je leur ai dit que s’ils avaient une opinion forte, ils n’avaient pas à craindre. Le fait journalistique en lui-même n’a plus de valeur. L’enquête en a, le reportage de proximité aussi, et puis la réflexion, la valeur ajoutée, quoi.»
Patrick Lagacé ou Richard Martineau l’ont compris: ils surchroniquent, ils omnicommentent, ils überbloguent, sur tout et n’importe quoi. «Ces gens ont optimisé leur marque», dit encore Mme Blanc. Elle explique alors que si un journaliste a besoin de deux sources pour confirmer une nouvelle, son milieu en réclame trois pour authentifier une réputation. «Il faut trois sources en marketing pour confirmer une décision d’achat dans l’esprit du consommateur. Dans ce cas, un journaliste de marque devra passer dans le journal, avoir sa chronique à la télé et son blogue, par exemple.»
Bref, «la crédibilité est fournie par les autres». Un média en donne et un réseau en donne beaucoup. Foglia était une vedette et un nom bien avant l’invention du Web. Pierre Bruneau et Bernard Derome aussi. Seulement, les nouvelles technologies multiplient les occasions de se vendre, comme le savon à barbe.
Maintenant, à la critique que je (ou qu’un journaliste blogueur) n’écris que ce qui plait au public pour m’en mettre plein les poches, ce ne sont très probablement pas des gens qui me lisent ou qui lisent Lagacé, Arpin, Blanchette ou plusieurs autres qui ont su harnacher le pouvoir de la communication bidirectionnelle…
En lecture complémentaire, je vous invite à relire mon billet : Journaliste vs blogueurs
Article publié le mardi, 27 octobre 2009 sous les rubriques Blogues d'affaires, Facebook, Marketing 2.0, Médias qui sollicitent mes avis, Médias sociaux, Medias et Internet, Relations publiques Internet, Twitter ou le microblogging et Web 2.0.